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TUBE DE L’ÉTÉ : AYA NAKAMURA & DAMSO LE DÉGAINENT DÉJÀ

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Aya Nakumara featuring Damso c’est le duo que personne n’avait vu venir mais que tout le monde a regardé avec la sortie de « Dégaine ».

La Terre porte déjà sur sa grande surface cabossée les traces du réchauffement climatique avec les monstrueux incendies australiens, la fonte des glaces bien sûr, mais aussi certains villages comme celui de Lahou Kpanda, située dans le sud de la Côte d’Ivoire qui pourrait disparaître avant la montée des eaux.

Et puis, y a ces choses moins visibles mais que tu entends en boucle comme la sortie du tube de l’été bien, mais alors bien avant l’heure. Ils sont deux à l’avoir fait pour le coup.

Aya Nakamura et Damso ont surfé sur les vagues du global warming pour balancer Le tube estival : « Dégaine ». Point météo.

TUBE DE L'ÉTÉ : AYA NAKAMURA ET DAMSO LE DÉGAINENT DÉJÀ
Le duo préféré de ton duo préféré. ©️Tous droits réservés

AYA NAKAMURA ET DAMSO OU COMMENT TISSER SA TOILE

Cette association faisait déjà plus saliver sur le papier que : celle entre le futur madrilène Kylian Mbappé, seul à avoir surnagé dans le naufrage parisien, et Karim Benzema. Ou encore celle Omar Little & Brother Mouzone dans la meilleure série de tous les temps : The Wire.

Balancée il y a à peine quelques jours seulement, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Et les deux artistes ont parfaitement jeté de l’huile sur le feu en balançant des messages crypto-Monet sur la Toile.

Ainsi le samedi 5 Mars 2022, Aya Nakamura poste sur Twitter le signe de Dems : doigts écartés. Vie sur elle, vie sur nous.

De son côté, « l’autre chanteur belge préféré de Booba », juste avant Stromae, retweete la publication. Simple mais efficace. Du Damso quoi !

Puis au fur à mesure des heures, des jours qui passent, le projet prend forme, prend vie, se précise jusqu’à une date et une heure : mercredi 9 mars 2022 à 17 heures. Le rendez-vous est pris.

CHACUN DANS SON COULOIR ET TOUT SE PASSERA BIEN

Boudée par un partie de la presse française qui curieusement bute sur son nom alors qu’elle arrive parfaitement à dire/écrire/lire Dostoïevski, « la Nakamurance » maîtrise son domaine celui d’un genre musical, mélange entre zouk et pop, calibrée pour jeunes femmes qui veulent s’ambiancer sur des histoires d’amitié et/ou d’amour qui finissent mal en général. Et elle le fait si bien que son nom a été mentionné dans le reboot du Prince de Bel-Air.

Ou encore qu’elle devienne « la première artiste francophone à avoir 5 titres ayant cumulés plus de 100 millions sur Spotify ». Qui aux dernières nouvelles fonctionnerait à nouveau, après la panne

En un mot, Aya sort rarement des projets qui partent en Sucette.

De son côté, William Kalubi Mwamba, ou si tu préfères Damso, est un spécialiste de l’écriture noire ; celle dont les paroles sombres et rudes t’apportent la lumière tel un groupe électrogène en pleine coupure de courant. Vie sur lui !

Et c’est parce que chacun est resté dans son couloir, a fait ce qu’il sait faire de mieux qu’il y a de fortes chances que cette chanson caracole en tête des charts. Déjà plus de 750 000 vues sur YouTube en moins de 24 heures !

AYA NAKAMURA ET DAMSO, DIALLO DE SOURDS

Parce qu’elle a une « taille mannequin mannequin sans forcer », Damso a kiffé la dégaine. Normal !

TUBE DE L'ÉTÉ : AYA NAKAMURA ET DAMSO LE DÉGAINENT DÉJÀ
Mesdames, Messieurs : Aya Nakamura. ©️Tous droits réservés

Englué dans ce « sombre personnage », avec cette barbe hirsute et ses trous dans lesquels les carrières de certains rappeurs dorment, le vrai-faux néo-retraité a encore été fidèle à sa réputation de bon featuring. Celle qu’il a acquise sur « Pinocchio », « Sobali » et plus récémment « Démons » avec Angèle.

L’homme qui « maîtrise les 4 éléments »est venu/a vu/et est parti après avoir fait le boulot. Sale !

Normal quand on « rappe/chante/produit et écrit pour les gens ! »

Vexé qu’il ait « pris son numéro chez la cousine des Diallo », de son côté, l’artiste qui a récémment collaboré avec Fortnite fait la sourde oreille aux avances du barbu. Dialogue de sourds.

Au final, Aya fait du Nakamura : chanter pour sa base, ces jeunes femmes pour lesquelles tu serais prêt à rassembler ton courage à deux mains et les inviter à danser sur ce titre zouk.

Mais bon ligaments croisés, tu connais…surtout que y a plus de session zouk au pays du coupé-décalé et du rap ivoire.

Ce n’est pas clairement pas « la chanson de l’année » et puis au fond est-ce que c’est ce que tu attendais d’un duo plus commercial que musical ? Mais c’est déjà « la chanson de l’été » et ça par ces temps de réchauffement climatique qui courent, c’est déjà pas mal !

CHAMPIONS LEAGUE : COMMENT DYCOSH PEUT AIDER PARIS À TROUVER L’ÉQUILIBRE ?

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À moins que Dycosh ne joue au milieu de terrain, Paris, qui reste sur une défaite face à Nice (0-1), risque d’avoir du mal au milieu face au Real Madrid en Champions League.

Victorieux d’un Real Madrid sans projet ni idées, le Paris Saint-Germain l’a emporté grâce à un but de l’inévitable Kylian Mbappé.

Il s’agit de son 5ème but en 7 matchs en Champions League.

Loin, très loin, derrière l’Ivoirien Sébastien Haller et ses 11 buts en 7 matchs ; soit 1,57 but/match !

Depuis, la vie a repris son cours au sein du club de la capitale entre rumeurs de transfert du natif de Bondy et surtout déséquilibre.

En effet, depuis le départ de Thomas Tuchel pour Chelsea où il a notamment retrouvé le Sénégalais Edouard Mendy et ses mains d’argent, l’Argentin Mauricio Pochettino peine à trouver le fameux équilibre avec ses Avengers Saint-Germain.

En poste depuis janvier 2021, il aurait aligné 120 formations différentes selon nos informations !

Alors, plutôt que de le laisser continuer sur cette piste glissante qui pourrait précipiter son départ maintes fois annoncé vers Manchester United, l’heure est venue d’appeler un spécialiste en la matière : Dycosh. Équilibre !

DYCOSH OU L’ART DE SOIGNER SA PRÉSENTATION

De son vrai nom, Christian Nsankete, le YouTubeur Dycosh est célèbre pour ses savoureuses vidéos drôles. Celles où le comédien enfile les chaussures du sapeur congolais : Éli Kitengé !

Mais avant de le faire, il soigne sa présentation.

Couvre-chef original pour que Pharrell Williams lui tire son chapeau, blazer croisé pour éviter de se faire attraper le col de la veste par la Fashion Police, mais aussi pantalon sauté en hommage à toutes ces heures de sommeil manquées, chemise col boutonné fourré comme pain au chocolat et enfin le meilleur pour la fin : les chaussures sorties tout droit du frigo.

LA FRAÎCHEUR, C’EST IMPORTANT !

« Je garde mes chaussures dans le réfrigérateur comme ça quand je sors, je suis frais ! » balance-t-il face caméra. Équilibre !

Les parisiens peuvent clairement s’inspirer de ça et conserver eux aussi leurs crampons dans le réfrigérateur avant d’entrer sur la verte pelouse du nouveau stade Santiago Bernabeu.

Histoire de jeter un froid parmi les spectateurs. Avant que Kylian Mbappé, dont la vraie fausse blessure a permis à certains pseudos-supporters parisiens d’étaler leur bêtise sous le compte Instagram du champion d’Afrique Idrissa Gana Gueye, accusé d’avoir volontairement blessé son…coéquipier, n’enfonce le clou avec le but de la victoire. Équilibre !

S’ENTOURER DES MEILLEURS !

Selon un proverbe africain : « Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin marchons ensemble. »

Dycosh ou plutôt Éli Kitengé l’a si bien compris qu’il se promène dans les rues parisiennes avec ses deux acolytes : El Tchoko peau claire, et sa barbe à Papa, et aussi Farid Potter.

En face de ce trio magique, se tiennent : Mackenzy le faroteur, coupé-décalé avec son introduction à rallonge, et surtout Pitchou de Castelbajac. Ouais, c’est bon !

Bien vrai que ces sapeurs auraient fière allure au Paris Saint-Germain habillé par la maison Dior. Mais de là à les recruter, il n’y a qu’un pas que le Qatar Saint-Germain ne doit pas franchir !

MESSIEURS PAUL POGBA ET FRANK KESSIÉ EN RENFORT

CHAMPIONS LEAGUE : COMMENT DYCOSH PEUT AIDER PARIS À TROUVER L'ÉQUILIBRE ?
La balle est dans son camp. ©️Wikimedia Commons

À l’inverse, Paris doit plutôt recruter un voire deux milieux de terrain capables de défendre/attaquer/se projeter. Bref, des milieux box-to-box comme en fait en Angleterre.

Ça tombe bien ! Il y en a un plutôt pas mal balle au pied, accessoirement champion du monde 2018 et même partant : un certain Paul Labile Pogba. Après un début tonitruant et ses 4 passes décisives face à Leeds United (5 – 1), le natif de Roissy-en-Brie peine à tirer son épingle du jeu.

Tantôt milieu relayeur, tantôt meneur de jeu derrière le Portugais Bruno Fernandes, comme lors de cette cinglante défaite (4 – 1) face au rival mancunien, le joueur est régulièrement balloté telle une urne remplie à ras bord pendant des d’élections frauduleuses que la communauté internationale s’empressera pourtant de valider.

Après 6 ans chez les Diables Rouges où il a signé le 9 août 2016, pour la modique somme de 105 millions d’euros selon Transfermarkt, le temps est venu pour lui de mettre les voiles.

Selon nos informations, le Francilien serait très tenté à l’idée de rejoindre les bords de Seine. Affaire à suivre !

L’autre milieu de terrain qui serait lui aussi sur les tablettes parisiennes, c’est l’Ivoirien Frank Kessié ; dont la sortie sur blessure lors du 8ème de finale face à l’Égypte avait précipité l’élimination des Éléphants.

CHAMPIONS LEAGUE : COMMENT DYCOSH PEUT AIDER PARIS À TROUVER L'ÉQUILIBRE ?
Kessié arrive : chauve qui peut ! ©️Tous droits réservés

Mais celui, qui arrive au terme de son contrat avec le Milan AC en juin prochain, aurait déjà reçu une offre du FC Barcelone : 6,5 millions d’euros, selon nos informations.

Aucun doute sur le fait que la puissance financière parisienne suffira à le convaincre. Dix millions, c’est quoi ? C’est pour payer alloco ?

ET POURQUOI PAS MENDY ET KOULIBALY, AUSSI ?

Toujours dans le but de trouver ce fameux équilibre, les dirigeants qatari devraient éventuellement songer à faire un échange entre le champion d’Europe Gianluigi Donnarumma et le meilleur gardien du monde Edouard Mendy.

Et surtout penser à remplacer le tout-le-temps blessé Sergio Ramos.

Le solide défenseur sénégalais, capitaine des champions d’Afrique, Kalidou Koulibaly ferait l’affaire. Et bien plus même encore !

L’ÉQUILIBRE OU LA QUÊTE DU SAINT-GRAAL

Dycosh n’est pas le seul à ne jurer que par l’équilibre !

De nombreux entraîneurs eux aussi sont adeptes de ce « courant de pensée ».

Tels des salariés, noyés sous les découverts et les agios, ils sont à la poursuite de ce bonheur.

Plutôt que d’aller chercher les intouchables entraîneurs Jürgen Klopp, adepte du gegenpressing, ou encore Josep « Pep » Guardiola, toujours prêt à faire jouer n’importe quel joueur à n’importe quel poste, Paris devrait simplement penser à recruter Dycosh. Oui, oui, tu as bien lu !

Quitte à chercher l’équilibre, autant prendre un spécialiste.

Et surtout vu la bouillie – de mil – que l’Argentin sert matin/midi/soir, y a peu de chances que le comédien fasse pire. Équilibre !

CHAMPIONS LEAGUE : COMMENT DYCOSH PEUT AIDER PARIS À TROUVER L'ÉQUILIBRE ?
Un onze t’as peur !

Dakar condamne l’ambassadeur ukrainien après son appel aux « bénévoles » Africains pour la guerre

Récemment, Vladimir Poutine traitait les actuels dirigeants ukrainiens de « néonazis toxicomanes ». Tout semble lui donner raison. En effet, à Dakar, l’ambassadeur ukrainien a eu la fâcheuse idée de publier un communiqué visant l’enrôlement des sénégalais – ivoiriens, guinéens, etc – pour aller servir de chair à canon dans un conflit opposant l’Ukraine à la Russie.

Un acte illégal de l’ambassadeur ukrainien à Dakar

Dakar condamne l'ambassadeur ukrainien après son appel aux "bénévoles" Africains pour la guerre

À travers un communiqué de presse, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur dit avoir appris, ce jeudi, « avec étonnement », la publication, sur la page Facebook de l’ambassade de la République d’Ukraine à Dakar, d’un appel aux citoyens étrangers à venir à l’aide à l’Ukraine avec à l’appui un formulaire d’inscription. C’est ainsi que les services de Me Aissata Tall Sall ont immédiatement convoqué Yurii Pyvovarov, Ambassadeur d’Ukraine au Sénégal, au ministère, aux fins de vérification et d’authentification de cette extrême publication. Il a effectivement confirmé l’existence de l’appel et « l’inscription de 36 candidats volontaires ».

En effet, les agissements de ce monsieur constituent un mépris pour l’humanité des Africains. Ils rappellent aux Africains l’histoire douloureuse de ce qu’on a appelé ‹‹ les tirailleurs sénégalais ›› ayant lutté pour la libération de la France du nazisme hitlérien. On ne saurait rester à l’étape de ‹‹ rappel à l’ordre ›› face à un acte offensant la dignité humaine des Africains surtout en Afrique. Il faudrait comme le dirait chasser cet individu.

Chasser ces « néonazis toxicomanes » ukrainiens, une nécessité prioritaire !

Dakar condamne l'ambassadeur ukrainien après son appel aux "bénévoles" Africains pour la guerre

Ce faisant, l’Ukraine à travers son ambassadeur veut impliquer les Africains dans une guerre dans laquelle les autorités ukrainiennes au pouvoir sont des marionnettes de l’OTAN pour menacer la sécurité de la Russie. Et pourtant le Sénégal s’est stratégiquement abstenu, mercredi 02 mars, lors du vote à l’Assemblée générale de l’ONU, d’une résolution pour « exiger le retrait des forces russes d’Ukraine », comme l’ont rapporté justement les médias.

 « Au regard de la gravité de tels faits », selon un communiqué publié par le site Seneweb, le ministère condamne « fermement » cette pratique, et précise « que le recrutement de volontaires, mercenaires, et combattants étrangers sur le territoire sénégalais est illégal et passible de peines prévues par la loi ». Une loi, au demeurant, qu’on devrait systématiquement appliquer à monsieur l’ambassadeur pour lui rappeler le respect des lois du pays d’accueil.

D’ailleurs, la convention de Vienne sur les relations diplomatiques précise l’obligation de respect des lois et règlements de l’État d’accueil.

Son article 9 dispose que ‹‹ L’État accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l’État accréditant que le chef ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata ou que tout autre membre du personnel de la mission n’est pas acceptable.

L’État accréditant rappellera alors la personne en cause ou mettra fin à ses fonctions auprès de la mission, selon le cas. Une personne peut être déclarée non grata ou non acceptable avant d’arriver sur le territoire de l’État accréditaire ››.

Ignorait-il ces lois ? Absolument pas ! Ce qui l’a animé à commettre un tel extrême forfait, c’est la prétention de toujours considérer les Africains comme des ‹‹ sous-hommes ›› ne méritant aucune considération et humanité. Telle demeure la puissance et l’arrogance puantes de l’imaginaire suprématie blanche.

En conformité avec les lois sénégalaises et la Convention de Vienne, faudrait-il appliquer ‹‹la loi›› à ce supposé diplomate ukrainien. Ceci découragerait tout autre étranger en Afrique qui tenterait à nouveau de tels actes belliqueux bafouant le respect au peuple de la terre nourricière.

‹‹ Crise Russo-ukrainienne ›› : Grande alerte sur le racisme anti-noir en Ukraine

Le racisme anti-noir en Ukraine prend des proportions inquiétantes. Les Africains sont empêchés de se mettre en sécurité. Les ukrainiens à qui le gouvernement a distribué des armes pour défendre le pays contre les russes représentent de potentiels menaces contre les Noirs. Que font les pays africains et l’Union Africaine pour évacuer et protéger les Africains des ukrainiens armés par les pays de l’OTAN et leur président Zelinsky ?

L’éternel racisme anti-noir des ukrainiens armés

Grande alerte sur le racisme anti-noir en Ukraine

 À travers de nombreuses vidéos publiées dans les médias sociaux, des Africains affirment avoir été empêchés de monter dans les trains rejoignant la Pologne.

« Ils ne laissent pas passer les Africains. Les Noirs qui n’ont pas de passeports européens ne passent pas… Ils nous refoulent juste parce qu’on est Noir ! », témoignait ainsi auprès de France 24 un étudiant rencontré à la gare de Lviv, dans l’ouest du pays.

Ruqqaya, étudiante en médecine originaire du Nigeria, suivait des cours à l’université à Kharkiv, dans l’est du pays, lorsque la ville a été attaquée. Elle n’a pas pu se faire transporter jusqu’à la frontière occidentale et a dû marcher pendant 11 heures toute la nuit avant d’arriver au poste de Medyka samedi matin. « Quand je suis arrivée ici, il y avait des Noirs qui dormaient dans la rue », a-t-elle raconté à la BBC.  Un haut fonctionnaire du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela, a déclaré sur Twitter que des étudiants sud-africains et d’autres Africains ont été maltraités à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne.

La BBC a interviewé de nombreux étudiants africains qui affirment aussi avoir été empêché de quitter l’Ukraine et pourtant, le gouvernement ukrainien aidé par les pays atlantistes a distribué des armes à  sa population civile pour se défendre face à  » l’invasion russe ».

Isaac, un Nigérian essayant d’entrer en Pologne avec qui la BBC a parlé, a déclaré que le personnel des frontières lui avait dit qu’ils « ne s’occupaient pas des Africains ».

« Nous avons été chassés en arrière, nous avons été frappés par des policiers armés de bâtons lorsque nous avons essayé de faire pression et de pousser en avant », a-t-il déclaré à la BBC.

« Ils ont distribué les fusils, les ont chargés pour nous et nous voilà », dit Iouri Kortchemniï qui n’avait jamais tenu une arme de sa vie avant de rejoindre jeudi un bataillon de civils prêts à défendre Kiev pied à pied face à l’ennemi russe.  « On nous a donné des armes au bureau d’enregistrement militaire. Maintenant la situation est telle qu’on ne peut pas attendre une convocation », explique un autre volontaire, Volodymyr Moguila, à l’AFP.

L’Union Africaine désormais « préoccupée » par le traitement raciste subi par les Noirs

Grande alerte sur le racisme anti-noir en Ukraine

Auparavant, les organisations africaines restaient muettes face aux difficultés que rencontrent les Noirs dans les pays non africains, laissant les organisations de la société civile panafricaine s’organiser comme elles pouvaient. Ces dernières, pendant ces récentes années, ont énormément mis la pression populaire sur les organisations et les dirigeants africains par rapport à leur condition à  l’extérieur du continent.

Aux dernières nouvelles, ces pressions populaires ont visiblement payé. En effet, quelques pays africains et l’Union Africaine ont réagi face à la dramatique situation que vivent actuellement les Africains en Ukraine. Ces derniers essaient de fuir vers les frontières de la Pologne et autres proches de l’Ukraine. Mais des gardes de frontières ukrainiennes les empêchent de se sauver au moment où des blancs sont autorisés et aidés à fuir les combats. Une situation face à laquelle l’Union Africaine a réagi. « Les rapports selon lesquels les Africains sont montrés du doigt pour un traitement différent inacceptable seraient choquants et racistes et violeraient le droit international », déclare l’UA dans un communiqué publié lundi.

 « Toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit (…) quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale », rapporte un communiqué de l’Union africaine (UA). Elle s’est dite « préoccupée », lundi 28 février, de la façon « choquante et raciste » dont affirment avoir été traités des ressortissants africains qui cherchent à fuir l’Ukraine.

Un traitement « raciste » qui « violerait le droit international », précise -t-elle. Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’UA, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, ont dit être « particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ».

Parlant d’une seule voix, les pays membres de l’UA estiment qu’un « traitement différent inacceptable » aux Africains serait « choquant et raciste » et « violerait le droit international ». Ils « exhortent tous les pays à respecter le droit international et à faire preuve de la même empathie et du même soutien envers toutes les personnes qui fuient la guerre, nonobstant leur identité raciale ».

« Tous ceux qui fuient une situation de conflit ont le même droit à un passage sûr en vertu de la Convention des Nations Unies, et la couleur de leur passeport ou de leur peau ne devrait faire aucune différence », a déclaré le président du Nigéria, M. Buhari dans un tweet .

 »Les mauvais traitements infligés aux peuples africains aux frontières de l’Europe doivent cesser immédiatement, qu’il s’agisse des Africains qui fuient l’Ukraine ou de ceux qui traversent la Méditerranée », a déclaré lundi Martin Kimani, ambassadeur du Kenya auprès des Nations unies.

En outre, des démarches sont déjà menées par des pays africains pour aider les Africains à quitter l’Ukraine en toute sécurité.

Lebron VS Jordan : Le GOAT NBA, à un moment, il faut trancher !

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Un mois après le All Star Game français, le All Star Week end américain (le vrai) a eu lieu. À cette occasion, mon collègue a publié un papier, que j’ai d’ailleurs apprécié, et que vous pouvez trouver ici : Lire l’article

Néanmoins, une section m’a interpellé et je vous la remets ici :

Michael Jordan a naturellement volé la vedette à toutes ces autres superstars avant de prendre dans ses bras cet autre natif d’Akron, celui qui « a toujours voulu être comme lui plus grand » : un certain Lebron James.

Dommage que certains pensent sincèrement que c’est lui « le meilleur de tous les temps ». Oh honte !

Alors oui, Air Jordan a un jour été le GOAT NBA, greatest of all time pour ceux qui n’ont pas la ref. Mais à un moment, il faut bien savoir accepter, et rien n’est éternel, même pas le statut de GOAT. Demandez au roi Pelé (et faut faire vite ! Too soon…).

Les bagues dans le débat du GOAT NBA ? Non valide.

Si on en reste aux victoires NBA, la polémique est grande, car même si your Airness possède 6 rings, soit deux de plus que LBJ et une de plus que le Black Mamba (feu Kobe Bryant), il n’est en réalité pas le joueur le plus titré de l’histoire. Kareem Abdul-Jabbar en possède 6 aussi, et Thanos ou plutôt Bill Russell en a stocké 11 pour sa part et sur 13 ans. Donc même les threepeat ne sont pas au niveau.

Et pourtant, Jojo (pas Embiid) est considéré comme le GOAT. Parce que l’on considérait qu’il avait révolutionné le jeu. Et c’est vrai. Michael Jordan a changé le game. Les gens voulaient être comme Mike. Sa marque en est l’image même. Mais, parce qu’il y a un mais, c’était avant. Qu’on se le dise, LeKing, LeCoach, LeGM est actuellement le meilleur joueur de l’histoire.

Une rare opposition entre GOAT NBA
Les deux GOAT sur le même parquet durant la saison rookie de LBJ

J’en entends grincer des dents et pour cause. Leur idylle avec la star de Space Jam premier du nom dure depuis des années. Et quand les choses se passent ainsi, on a tendance à fantasmer ou idéaliser la relation. On la vit avec des œillères. Et c’est dommage de fermer les yeux sur les accomplissements du Kid from Akron.

Numbers don’t lie, people does. La concurrence aussi !

LeBron James domine Jordan dans quasiment tous les compartiments du jeu. S’il marque légèrement moins que MJ23, son midrange ainsi que son 3pts sont plus précis. Il délivre plus de caviar et prend plus de rebonds en moyenne par match. Et c’est seulement côté moyenne. Car LBJ6 est maintenant 6ème au niveau des all times passeurs là où son rival n’apparaît même pas dans le top 25.

Au scoring, il est 3e, suivi par nul autre que Kobe, PUIS Jordan. Au niveau des stats, James continue, à 37 ans, à battre les records. Maintenant, il faut en arriver à la comparaison de la compétition. MJ a joué l’une des équipes connues comme étant les plus bads de l’histoire. Les Pistons de son ennemi juré Isiah Thomas. Et ça, on ne peut lui enlever. Mais dans les autres équipes, la compétition ne suit pas. Quelques superstars par-ci par-là, mais pour la plupart, dans son ombre, ou en fin de carrière.

Le GOAT NBA, les stats playoffs
Les statistiques en playoffs

Il est important de rappeler qu’avant le déclin de certains de ces joueurs de légende, MJ n’atteint jamais la finale NBA. Et quand il l’atteint, c’est pour se faire renvoyer à la maison par Detroit, jusqu’à la fameuse année 91 durant laquelle, enfin, il se venge en sweepant ses bourreaux des années précédentes. Mais beaucoup attribue ce changement au team up avec Scottie Pippen, un autre all time great.

De son côté, LeBron James rate les playoffs durant ses deux premières années (2003, 2004), mais après ça, il ne les ratera plus jusqu’à 2020. La place en final est sienne 9 ans durant la décennie 2010-2020. LeBron change le game aussi. Il apporte une dimension nouvelle. On le compare à un éléphant capable de se déplacer comme une ballerina.

LBJ affrontera durant sa carrière le big three de Boston, composé de Kevin Garnett, Paul Pierce et son futur collègue Ray Allen, les Spurs de Tony Parker, Ginobili et Tim Duncan. On n’oubliera pas qu’il se cassait aussi les dents contre les Mavs de Dirk Nowitzki, une année durant laquelle le géant allemand sort le grand jeu après avoir sorti les Lakers. Mais sa plus grande rivalité (déso à KG et Paul Pierce) naîtra avec l’émergence de Steph Curry et des Golden State Warriors.

Pour son retour à Cleveland, LeBron joue des finales compliquées par les blessures de ses deux généraux, Kyrie Irving et Kevin Love face à des Warriors qui n’ont pas froid aux yeux. Et s’il perd trois de ses quatre confrontations, celle de 2016 reste historique. Considérées par beaucoup comme les plus belles finales de l’histoire. Cleveland et son enfant du pays opèrent un comeback clinique sur un 3-1 qui semblait désespéré. CLEVELAND THIS IS FOR YOU!

Les Warriors, cette année-là, prennent le record All Time de saison, le plient et le jettent. 73-9, soit une victoire de plus donc une défaite de moins que les Bulls de MJ et pourtant, après la plus belle saison de l’histoire, l’amertume de l’échec face au King poussera l’équipe à joindre ses forces avec l’un des scoreurs les plus efficaces de l’histoire de la NBA, Kevin Durant.

Si on parle objectivement, LeBron James aura fait face, dans sa carrière, à certains des meilleurs joueurs de l’histoire. Chef Curry est le talent talent d’une génération. Il a révolutionné le basketball. Avec lui, le second splash bros, Klay Thompson, shooter létal. Et l’ancien des sonics KD.

MJ jouait avec le shooter le plus précis de son époque en la personne de Steve Kerr, coach de GSW. Mais avec son all-time combo Pippen, sans qui, il n’a jamais gagné. Avec Dennis Rodman, qui avait quitté l’ennemi juré Detroit.

Le débat du GOAT NBA

Alors on ne lui enlève rien à notre MJ, mais LeBron James est déjà un meilleur All Around player. En dehors des parquets, il est plus impactant que ne l’a jamais été Mike. La longévité du King est sans pareil. Mais Dozilet, il est temps d’accepter que l’ancien GOAT a fait son temps !

Vous êtes d’accord et vous avez aimé lire cet article ? Ou vous n’êtes absolument pas d’accord, mais vous avez tout de même apprécié ?

Alors vous aller apprécier le roman du même auteur. C’est ici !

Organisation d’élections au Mali avant 2027 : Pourquoi ne faut-il pas se précipiter ?

Élections au Mali, pourquoi ne faut-il pas surtout se précipiter ?

Depuis l’arrivée du pouvoir militaire au Mali, la France et ses alliés, à travers la CEDEAO et l’Union africaine par procuration, mettent la pression pour le retour du pouvoir aux mains des civils à travers l’organisation – précipitée – d’élections. Un vœu qui visiblement ne semble pas être, d’un point de vue africain, à l’avantage des enjeux politiques, sécuritaires et géopolitiques du Mali et du Sahel.

Rappel du contexte de l’arrivée des militaires au pouvoir

Le Mali –in extenso le Sahel –vit une crise sécuritaire et globale de souveraineté depuis des décennies. Ces crises à multiples dimensions se sont accentuées et perdurent surtout au lendemain du déploiement d’impressionnants dispositifs militaires français et onusiens. Officiellement ces déploiements militaires visaient à éradiquer le terrorisme au Mali et au Sahel. Mais derrière ces discours officiels, sembleraient se dissimuler des agendas de partition « progressive » des pays du Sahel, de l’accès sécurisé aux ressources naturelles par les puissances militaires occidentales présentes. Rapporté par Maghreb Émergent, le premier ministre malien Choguel Maïga soutien que « La France œuvre à la partition du Mali ».

élections au Mali
Interview du Premier Ministre de la République du Mali, Choguel Kokalla Maïga dans un des salons de la résidence officielle, située non loin de la Primature en commune III, le samedi 16 octobre 2021 à Bamako au Mali.

« Après (un) temps d’allégresse en 2013, l’intervention s’est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali qui a (consisté dans) la sanctuarisation d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », a poursuivit Choguel Maïga devant les diplomates réunis à sa demande à la Primature en février 2022.

Notons déjà que les « civils » ont lamentablement échoué dans la gestion – à tous les niveaux – des pays africains. Au-delà de la corruption dont ils sont royalement champions avec leurs complices occidentaux, cette caste d’intelligentsia africaine était devenue une vassale assumée au service de l’impérialisme français et occidental, bénéficiaires du chaos sahélien.

élections au Mali
colonel Assimi Goïta

Face à tout ce chaos, est survenu le « coup de grâce militaire » –sans effusion de sang– porté par le courageux colonel Assimi Goïta. Ce dernier, avec le minutieux travail de son fidèle gouvernement, a organisé les « Assises nationales de la refondation » qui a fortement recommandé la prorogation de la transition pour cinq ans, selon les informations du site Mali.actu.

‹‹ C’est donc l’occasion et le lieu de rassurer le peuple malien sur notre engagement et notre détermination quant à la mise en œuvre des résolutions issues de ces assises souveraines ››, a avancé le Président Assimi Goïta le 30 décembre 2021 à l’issue des assises.

En outre, l’autre événement important, c’est la révision approuvée ce lundi 21 février 2022, disposant que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Ces « assises » préconisaient une transition de six mois à cinq ans. Ainsi le Conseil National de Transition a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention, le projet de loi présenté par le gouvernement transitoire et révisant la charte de la transition, ont constaté les correspondants de l’Agence France Presse. Une légitimité des institutions de la transition plus que jamais renforcée, en effet.

Civils ou militaires au pouvoir au Mali ?

Civils ou militaires au pouvoir ? Ce qui intéresse les Africains, c’est la bonne gouvernance axée sur les défis de restauration de la souveraineté – à tous les niveaux –. Et tout porte à croire aujourd’hui que seuls les militaires au pouvoir semblent incarner légitimement ces aspirations souveraines.

élections au Mali

D’ailleurs, l’enjeu malien dépasse de loin les histoires d’organisation d’élection (enjeux visiblement de la France avec comme sous proxy la CEDEAO des dictatures). Moins de cinq ans de transition au Mali à l’heure de multiples enjeux géopolitiques et sécuritaires pourraient même sembler énormément insuffisants avec un ‹‹ Goïta ›› Président dont plus personne n’ignore désormais la ligne de conduite politique et géopolitique. Ce sont quand même des militaires au pouvoir en Libye depuis près de 10 ans et au Tchad depuis quelques temps sans que la France ne fasse pression pour l’organisation des élections. Visiblement, ces pouvoirs militaires font ses affaires en Afrique, contrairement à celui malien orienté à l’autodétermination et à la souveraineté.

Au demeurant, cette transition de cinq a été acceptée par les Maliens à travers les « Assises », par les Africains en général, et désormais entérinée par l’organe représentatif qu’est le CNT. Alors il n’y a point de raisons de se précipiter pour le passage du pouvoir d’État aux civils… Cette transition pourrait bien être un laboratoire d’essai de retour du patriotisme africain et panafricain dans la sous-région ouest-africaine pour la conquête et la préservation renforcée des leviers de la souveraineté malienne.

ALL STAR GAME 2022 : 10 CHIFFRES À RETENIR

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Le All star game est au basket ce que les Avengers sont au cinéma : un rendez-vous immanquable. Hier encore, ça a été le cas.

ALL STAR GAME 2022 : STEPHEN CURRY DANS LA SAUCE

0. Comme le respect que certains « fans » de Cleveland, ville majeure de l’état de l’Ohio, ont témoigné au meilleur shooter de l’histoire : Wardell Stephen Curry. Pendant une bonne majeure partie de ce All-star weekend, ils l’ont sifflé, lui l’enfant du pays, avec sa femme Ayesha venue parler de leur TV show : About Last Night.

Résultat : le natif d’Akron, situé dans ce même état de l’Ohio, a pris ça personnellement. Comme un certain Michael Jordan avant lui.

0bis. Endeuillé suite à la disparition de sa grand-mère et par ailleurs blessé, Captain Kevin Durant, le meilleur basketteur du monde, était absent des parquets et de la cérémonie du 75ème anniversaire de la NBA. Pour rappel, la NBA avait publié pour l’occasion une liste polémique des « 75 plus grands joueurs de l’histoire », il y a quelques semaines de cela. Sans certains joueurs comme Klay Thompson, particulièrement.

1. Présent au milieu des Giannis Antetokoúnmpo, Ray Allen, qui n’aurait pas salué Kevin Garnett son ex-coéquipier avec qui il est en beef, mais aussi Kareem Abdul-Jabbar, Earvin « Magic » Johnson et bien d’autres encore, Michael Jordan a naturellement volé la vedette à toutes ces autres superstars avant de prendre dans ses bras cet autre natif d’Akron, celui qui « a toujours voulu être comme lui plus grand » : un certain Lebron James.

ALL STAR GAME 2022 : 10 CHIFFRES À RETENIR
Magic Johnson et Michael Jordan. ©️Tous droits réservés

Dommage que certains pensent sincèrement que c’est lui « le meilleur de tous les temps ». Oh honte !

ALL STAR GAME 2022 : 10 CHIFFRES À RETENIR
Quand t’entends que Lebron est meilleur que Jordan. ©️Tous droits réservés

KOBE BRYANT, FOREVER ALL STAR

8 & 2. Venu effleurer les parquets avant de repartir pour cause de blessure, Chris Paul, le meneur des Phoenix Suns, a quand même eu le temps de soulever un trophée et pas n’importe lequel : « Kobe & Gigi Bryant WNBA Advocacy Award ».

Il s’agit d’une récompense attribuée à ceux qui mettent en avant le basket féminin. Une chose à laquelle le défunt Kobe Bryant s’adonnait avant sa disparition tragique dans un accident d’hélicoptère où Gigi, sa basketteuse de fille y était. Repose en paix, champion.

10/10. Vexé apparemment par la qualité lamentable d’un pseudo concours de dunk, dont la principale attraction a été le fait qu’un des participants enfile des Timberland, à la place de baskets, pour dunker, Ja Morant s’est offert son propre concours de dunk. Avec notamment un alley-oop arrière. Vivement l’année prochaine pour que le meneur des Memphis Grizzlies remette les pendules à l’heure en remportant ledit concours.

ALL STAR GAME 2022 : ET À LA FIN, C’EST CURRY LE CHEF BANDIT

16/27. Hué, Stephen Curry a répondu comme il fait depuis le début de sa carrière : sur les parquets. Résultat : le double MVP a établi un nouveau record à trois points. 16/27 ! Avec une scène hallucinante, où comme souvent, le meneur des Golden State Warriors regarde le public pendant que le panier transperce le filet avant que la foule en délire n’exulte. Toujours bien de fermer quelques bouches au passage avec la manière, qui plus est.

ALL STAR GAME 2022 : 10 CHIFFRES À RETENIR
Ça fait froid dans le dos. ©️Tous droits réservés

50. Soit le nombre de points inscrits par le MVP de la soirée : Stephen Curry.

100%. Comme chaque année pour bien coller à l’esprit de fête qui circule durant le All-Star Game, avec ses stars et/ou starlettes qui font des apparitions remarquées, les joueurs ont décidé de pérenniser la chose en organisant une journée portes ouvertes. Un match placé sous le signe de l’attaque pour un spectacle 100% garanti.

ALL STAR GAME 2022 : 10 CHIFFRES À RETENIR
Michael Jordan et un fan. ©️Tous droits réservés

163 – 160. Soit le score final. C’est Lebron James, en personne, qui a offert la victoire à sa team. 5 victoires en tant que capitaine et zéro défaite ! Encore un petit effort et il pourra éventuellement rejoindre « le sommet des sommets » : Jordan. Message reçu 5/5 !

237. Actuel meilleur scorer de la NBA avec 29,6 points/match, le Camerounais Joel Embiid ne donne le pas lait à ses adversaires, ne blague pas. Hier encore, il a terminé deuxième meilleur scorer avec ses 36 points. Prochaine étape : caresser dans le sens du poil son nouveau coéquipier James « The Beard » Harden.

Retrait de barkhane du Mali : Un repli stratégique sur les autres pays pour mieux encercler le Sahel ?

Les populations ont dignement et souverainement chassé l’armée française d’occupation du Mali. C’est à cette suite que la France et ses alliés ont convoqué leurs relais dirigeants africains pour décider à leur tour du retrait de Barkhane du Mali. Mais il semble à tout point de vue que ce serait un simple effet d’annonce ou un repli stratégique sur les autres pays de la sous-région ouest-africaine pour mieux encercler cette immense réserve de richesses — en tout genre – dénommé ‹‹ Sahel ››.

Retrait de barkhane du Mali : L’importante précision du contexte

Retrait de barkhane du Mali

La France veut faire croire aux esprits fébriles que c’est elle qui a décidé en amont et par sa propre volonté du retrait de ses importants dispositifs militaires et soldats. Pas vrai.

En effet, les populations africaines, maliennes dans ce cas précis ont toujours à raison estimé que la présence militaire française (occidentale dans un cadre large, Takuba) en Afrique est le signe d’une recolonisation armée jusqu’aux dents de l’Afrique. Légitimement pour les populations, la France n’était pas militairement en Afrique pour combattre le terrorisme, d’ailleurs qu’elles estiment être créé par cette même France pour des objectifs économiques et stratégiques. Plus de neuf ans après, cette compréhension avant-gardiste des populations sur ce militarisme français de l’Afrique s’est révélée vraie. La France n’a pas pu — volontairement — endiguer ce terrorisme qu’elle prétendait combattre. Pire, sa présence militaire a fait avancer considérablement le terrorisme dans toute la sous-région. Des communautés qui vivaient en harmonie et en complémentarité ont été manipulées pour s’entretuer. Des milliers d’Africains sont assassinés au quotidien. Des déplacés en cascade pour essayer de fuir les exactions.

De ce fait, les populations ont décidé de se mobiliser énergiquement contre l’occupation militaire. Des manifestations de blocage des convois militaires français se sont déroulées à plusieurs reprises dans certains pays comme le Mali ou le Niger. ‹‹ plusieurs manifestants accusaient les soldats français de transporter des armes pour les groupes djihadistes qui terrorisent depuis des années plusieurs pays du Sahel et sont combattus sur le terrain par l’armée française dans le cadre de l’opération Barkhane ››, rapporte TV5 Monde.

‹‹ Le convoi de près d’une centaine de véhicules avait déjà été bloqué au Burkina pendant plus d’une semaine à la suite de manifestations anti-françaises. Après des négociations avec les organisateurs de ces manifestations, il avait pu reprendre sa route pour le Niger où il est arrivé vendredi ››, relatait TV5 Monde. « Le convoi s’est arrêté hier soir à Téra. Ce matin, quand ils ont voulu reprendre leur progression vers Niamey (à 200 km de là, ndlr), ils ont été arrêtés par un millier de manifestants et un groupe violent parmi eux a tenté de s’emparer des camions », a détaillé le porte-parole de l’état-major français, le colonel Pascal Ianni. « Les forces de sécurité nigériennes étaient sur place et ont réussi à maintenir les manifestants à distance du convoi avec des gaz lacrymogènes », a-t-il expliqué. Mais après un moment de calme, « vers 10 h 30, la tension est remontée chez le millier de manifestants. Les gendarmes nigériens et le soldat français ont effectué des tirs de sommation », a poursuivi le porte-parole.

Retrait de barkhane du Mali

 Au demeurant, la France donne l’impression qu’elle a volontairement quitté le Mali. La réalité est qu’elle a été chassée du Mali par les populations.

Des effets d’annonce de la France pour gagner du temps

Dans le communiqué final relayé par les médias occidentaux à l’issue du 6e sommet UA-UE de ce 16-17 février 2002, il est précisé sans visiblement consulter la partie malienne, que barkhane et takuba ont encore six mois pour se retirer définitivement du Mali. Mais pourquoi 6 mois et non quelques trois ou quatre semaines au plus ? Il semblerait que la France voulait gagner du temps pour faire chanter les autorités maliennes et déstabiliser le Mali par la suite. L’antécédent encore trop frais dans les mémoires collectives est l’annonce spectaculaire de la fin du FCFA.

Retrait de barkhane du Mali

En effet, le journal Le Monde affirmait que ‹‹ Le franc CFA a reçu son coup de grâce samedi 21 décembre (2019, ndlr), près de 60 ans après les indépendances africaines. Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé à Abidjan la disparition du Franc de la Communauté financière africaine ››. Il était même prévu lors de cette annonce que la nouvelle monnaie dénommée ‹‹ ECO ›› sera en circulation dès 2020. Nous sommes en 2022, mais une nouvelle monnaie n’est plus imminente à l’agenda. Ce serait le même effet d’annonce pour le retrait de Barkhane du Mali annoncé par la France afin de gagner du temps pour ses objectifs inavoués…

L’inévitable punition du Mali par la France en guise de ‹‹ leçon ››

L’histoire enseigne que chaque fois où se manifeste la volonté d’émancipation du ‹‹ rendu colonisé ››, la France par réactivité a toujours organisé des plans de sabotage des efforts du valeureux colonisé, et au pire des cas activer son assassinat. Cette France impérialiste a toujours perçu la volonté d’émancipation des Noirs comme un affront et une humiliation. De Haïti à la Guinée de Sékou Touré passant par le Ghana de Kwame Nkrumah, l’humiliation et la chasse à l’homme ont été organisées par la France pour décourager toute autre velléité d’indépendance Noire.

« Nous devions déstabiliser Sékou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l’opposition. (…) Une opération de cette envergure comporte plusieurs phases : le recueil et l’analyse des renseignements, l’élaboration d’un plan d’action à partir de ces renseignements, l’étude et la mise en place des moyens logistiques, l’adoption de mesures pour la réalisation du plan. (…) Avec l’aide d’exilés guinéens réfugiés au Sénégal, nous avons aussi organisé des maquis d’opposition dans le Fouta-Djalon. L’encadrement était assuré par des experts français en opérations clandestines. Nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens, dont beaucoup étaient des Peuls, pour qu’ils développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou Touré. (…) Parmi ces actions de déstabilisation, je peux citer l’opération “Persil”, par exemple, qui a consisté à introduire dans le pays une grande quantité de faux billets de banque guinéens dans le but de déséquilibrer l’économie », confirmait Maurice Robert, « Ministre » de l’Afrique. Entretiens avec Alain Renault, Seuil, Paris, 2004.

Les autorités maliennes de la transition doivent se préparer aux représailles de la France et de ses alliés les temps à venir. Outre, les populations africaines doivent constamment aussi assurer la veille pour soutenir par tous les moyens le Mali et les autres pays ayant emprunté la voie de l’autodétermination africaine.

Déstabilisation programmée du Mali : Alassane Ouattara dans les pas de Houphouët-Boigny !

Avant, c’était Félix Houphouët-Boigny. Aujourd’hui, c’est son filleul, Alassane Ouattara qui organise les plans de déstabilisation du Mali pour les intérêts françafricains. L’échange téléphonique intercepté entre Boubou Cissé et lui, n’est que le vœu qui se cachait derrière les sanctions des putschistes constitutionnels regroupés au sein de la CEDEAO.

Contenu explosif de l’échange

Dans un échange téléphonique intercepté entre le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara et l’ex-premier ministre malien, Boubou Cissé, on entend des deux personnalités tournées en dérision l’engagement des autorités maliennes de transition et annoncer leurs chutes prochaines. Le chef de l’Etat ivoirien à l’origine de l’appel, alors qu’il souhaitait se renseigner sur la situation réelle au Mali sous sanction de la CEDEAO, dans l’échange va déclarer que la Russie ne peut venir en aide au Mali sous embargo des pays ouest-africains.

L’ancien Premier ministre d’IBK Boubou Cissé avait déjà été accusé par la justice malienne de « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’État ». (Image d’illustration) MICHELE CATTANI / AFP

Pour l’ancien Premier ministre, les jours des militaires au pouvoir sont comptés, malgré ce qu’il considère comme une solidité apparente. « Malgré tout ce qu’ils veulent faire croire, la situation reste très difficile pour eux. Ça va être extrêmement difficile de tenir encore deux à quatre semaines financièrement. La pression, elle est vraiment là. Elle est réelle et elle monte. Les prix ont flambé et les denrées alimentaires… Difficile de se procurer du riz, du sucre au prix normal… Au prix moyen. Tout ce qui est ciment aussi a été affecté. Donc même la main d’œuvre commence à se plaindre par rapport à l’activité. Je crois qu’ils ont beaucoup de pressions et essaient de gérer », répond en tout début Boubou Cissé à Alassane Ouattara suite à sa demande de précision sur la situation réelle dans le pays plus d’une semaine après l’adoption des sanctions.

‹‹ Punir pour servir de leçons aux autres ›› : stratégie françafricaine

L’objectif pour la France et ses marionnettes africaines, c’est de punir les pouvoirs anti françafricains afin qu’ils ne servent d’exemples aux autres pays de la sous-région encore sous domination française. Félix Houphouët-Boigny était reconnu pour avoir été le serviteur de la France qui orchestrait la chute de tous les régimes souverainistes anti françafricains de son époque. C’est sur ses dangereux pas que marche depuis toujours son filleul Alassane Ouattara.

L’antécédent de 2010 en Côte d’Ivoire ne s’oublie pas. ‹‹L’étranglement financier tenté par Alassane Ouattara et ses alliés extérieurs contre Laurent Gbagbo pour le forcer à céder le pouvoir en Côte d’Ivoire commence à affecter durement le régime en place, mais contribue aussi à une sérieuse dégradation de l’économie du pays››, note le journal LePoint.

Le président ivoirien Alassane Ouattara (au centre) et Laurent Gbagbo (à gauche), à Abidjan, le 27 juillet 2021.
afp.com/Issouf SANOGO

D’ailleurs en janvier dernier, les sanctions de la France – et de l’Union européenne – à travers la CEDEAO des putschistes constitutionnels africains contre le peuple malien, visaient en effet, à essouffler l’environnement socioéconomique. Fermeture d’entreprises, chômage technique, inflation, opérations d’import-export ralenties, etc sont les conséquences prévues par ces sanctions comme ce fût le cas en Côte d’Ivoire en 2010.

Autrement dit, le but est de pousser plus tard les populations à se rebeller contre le pouvoir de la transition. Les sous-fifre de la françafrique l’avaient fait contre Gbagbo en 2010-2011, et la résistance de ce dernier avait amené la force militaire française ‹‹ licorne ›› à venir déloger le président Laurent Gbagbo en le remplaçant par Alassane Ouattara.

Au demeurant, les temps ont changé. Oui, les temps où l’impérialisme français manipulait médiatiquement les populations africaines est révolu. La déstabilisation de la Côte d’Ivoire et surtout de la Libye par les forces d’occupations étrangères sont encore fraîches dans la mémoire collective des africains.

ALLONS À ZAKOUA OU QUAND DES IVOIRIENS FÊTENT LA SANS-VALENTIN

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Zakoua, c’est cette terre promise à ceux et celles que l’amour a goubestinés, remplis de chagrin. Allons seulement !

En Côte d’Ivoire, qui accueillera l’année prochaine la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, avec cette équipe nationale qui voudra faire oublier l’Égypte et Gabaski qui l’ont éliminée, il y a ceux qui vont à Gagnoa et ceux qui partent à Zakoua.

La première expression fait référence à un tube d’il y a quelques années à peine : Allons à Gagnoa et cette délicieuse partie mythique :

« […. ] Si je dis pas son nom, le morceau sera pas chic : Koudou Laurent Gbagbo ! » Mais ça, c’était avant que la chape de plomb qui pesait sur la tête de certains des supporters inconditionnels de l’ancien président ivoirien ne disparaisse le 17 juin 2021 ; le jour du retour du « Woody de Mama ».

La seconde quant à elle est un running gag tout droit sorti de la bouche d’un habitant du village bhété de Zakoua, par ailleurs situé à 5 kilomètres de cette ville de l’Ouest : Daloa.

Interrogé par la télévision ivoirienne, il a eu le malheur de dire :

« […] Saint-Valentin, on dirait c’est devant hein. Parce qu’ici, c’est Zakoua. »

Il n’en fallait pas plus pour qu’une nouvelle formule, dans un pays où 90% des moins de 15 ans – filles et garçons, compris – étaient encore analphabètes en 2020 selon la Banque Mondiale, soit consacrée. Ainsi naquit : « Saint Valentin ou Zakoua ? »

Ce qui à la base était un attachement, une boutade en nouchi, est devenu aujourd’hui un mode de vie pour ces célibataires qui ne célèbrent donc pas la fête des amoureux. Alors : allons à Zakoua !

IT’S RAINING MEN AND WOMEN

ALLONS À ZAKOUA OU QUAND DES IVOIRIENS FÊTENT LA SANS-VALENTIN
Embarquement immédiat, pour Zakoua. ©️Unsplash

La pluie qui fait des va-et-vient, obligeant ceux qui doivent sortir ce dimanche matin à en faire de même entre leur placard et leur miroir, pour trouver La bonne tenue, donne des idées à des couples qui assumeront 9 mois plus tard.

GODO GODO POUR LA VIE

Avec l’averse de bons plans, menus concoctés uniquement pour deux, mais aussi tenues pas chères et autres promotions commerciales Made In Saint-Valentin, beaucoup ont l’embarras du choix ! Des panneaux publicitaires d’une célèbre compagnie, prise en flagrant délit de newsjacking, jetteront encore un peu plus d’huile sur le feu.

ALLONS À ZAKOUA OU QUAND DES IVOIRIENS FÊTENT LA SANS-VALENTIN
Fior 2 Bior n’a pas fini d’inspirer les uns et les autres. ©️Tous droits réservés

Si l’amour flotte indéniablement dans les rues mouillées d’Abidjan et d’ailleurs, et ces feux tricolores en détresse, certains résistent malgré à ce déluge de bons sentiments et de paroles trop sucrées.

MÉCHANTS GARÇONS, MAUVAIS HOMMES

« Il m’a montré que mes dents sont jaunes ! L’homme comme moi comme ça là, toi tu viens me dire que je t’aime : je vais te regarder comment…hum ? » question rhétorique de Sandrine Ahouassa, pendant que le téléphone/dictaphone, placé entre sa collègue Solange Anicette Abie, et elle, fait le trait d’union.

Longues mèches blondes, teeshirt blanc, avec quelques inscriptions ça-et-là en violet, et pantalon bleu, tous les deux moulants, la jeune célibataire, conseillère clientèle dans un célèbre magasin pour femmes à la mode située à la 7ème Tranche, porte encore sur sa peau claire les traces de relations passées. Celles qui vous font amèrement regretter d’avoir fait confiance à un homme.

« La Saint-Valentin est une fête que les Africains ont chargée. […] » explique-t-elle au commencement de l’échange qui durera une bonne trentaine de minutes. Ce n’est pas Christelle Giulia, prothésiste ongulaire, dans le salon littéralement collé à la boutique, qui dira le contraire.

LE ROUGE, COULEUR D’UNE FÊTE COMMERCIALE

ALLONS À ZAKOUA OU QUAND DES IVOIRIENS FÊTENT LA SANS-VALENTIN
Fleurs ou pas, beaucoup voient rouge. ©️Unsplash

« Oui, les clientes viennent de plus en plus surtout pour faire la couleur rouge. Y a plus de clientes à cause de la fête. »

Dans ce bar à ongles, où un écran plat crache les exploits de super-héros, collègues de travail de Black Panther, ils sont en rupture de stock concernant le vernis rouge.

Si la fête des amoureux semble avoir un effet, bénéfique, sur ce salon, elle n’en a aucun sur la jeune femme noire, et son rose de travail sans manches.

« Je suis Zakoua ! », riant un peu. « Parce que selon moi, faudrait pas attendre la Saint-Valentin, pour pouvoir dire à son conjoint, sa conjointe qu’on l’aime. L’amour c’est tous les jours. » répétant cette phrase plusieurs fois. L’amour c’est tous les jours, l’amour c’est tous les jours, etc.

La répétition a beau être pédagogique, dit-on, mais dans l’établissement d’à côté, et ces jolies longues robes qui flottent au-dessus du sol, où des jeunes clientes viennent aussi demander « un truc rouge  pour l’occasion », Sandrine rejette cette idée. Catégoriquement.

« […] Abidjan ici-là, si tu viens donner une rose à une fille qui a faim… » démarre-t-elle en douceur avant de passer tout de suite la seconde : « Par exemple, tu es assise à seize heures comme ça, tu as faim, ton chéri vient de te donner une fleur…ah ! Ça là même, tu risques de jeter ça sur son visage ! Alors que si la fleur est accompagnée peut-être de l’argent…Abidjan ici on est l’argent !

Si c’est accompagné d’argent-là, ça sera bonne fête. »

Terre-à-terre et surtout réaliste, elle l’est encore plus sur cette question d’argent qui de ses love stories passées représenterait : « 70% dans une relation ! ». Auxquels sa collègue et amie, Solange, vêtue d’un sweat à capuche gris, d’un pantalon gris et d’un teeshirt…gris, ajoute : « 30%. L’amour est en bas ! », joignant le geste à la parole.

70% d’argent + 30% d’amour, soit la recette des relations amoureuses abidjanaises !

CINQUANTE NUANCES DE GRIS

Si la femme habillée en cinquante nuances de gris est d’accord sur l’importance du blé, du djê, de lahan, du zôtô dans la vie d’un couple, elle l’est aussi avec sa voisine de droite qui considère que le 14 février est célébré « par suivisme ».

« Ça me laisse insensible mais ici on n’a pas pour habitude peut-être de dire à notre conjoint, notre ami qu’on l’aime tout le temps. D’autres personnes attendent peut-être cette occasion pour pouvoir déclarer leur flamme, tu vois. Parce que c’est quelque chose d’intéressant. »

Ce qui lui plaît, à elle, à Solange, dans cette fête :

« C’est de voir d’autres femmes qui courent pour aller dans des magasins. Elles trouvent du plaisir à faire plaisir à leur conjoint, à leur petit-ami et quand tu vois ça c’est plaisant, c’est beau à voir. » avant de déplorer un fait :

« Ici, en Afrique, on n’a pas pour habitude de le faire sérieusement. On aime bien tricher sur les Blancs pour pouvoir faire [la même chose, NDLR]. » manquant toutefois de donner les ingrédients d’une Saint-Valentin à l’ivoirienne.

DÉBARDEURS, LINGERIES OU CRAQUAGE À L’IVOIRIENNE

Assise dans le canapé bleu, l’autre jeune femme, Sandrine, écoute et surtout contre-attaque depuis Zakoua sur le ton de l’humour :

« Mais comme tout le monde se prête au jeu, on va peut-être fêter la Saint-Valentin. C’est-à-dire tu rentres à la maison, tu essaies de faire un truc que t’as jamais fait, un petit plat.

Et puis, on va essayer aussi de payer les nouveaux dessous, c’est ça aussi. » avant de remplir la pièce vide d’un rire étouffé.

Aux « nouveaux dessous », vont s’ajouter les sempiternels cadeaux, les fameux « débardeurs » pour lesquelles de nombreuses femmes craquent trop souvent.

Lancée, la demoiselle ne s’arrête plus et parle de : « […] ces femmes déjà établies, qui ont déjà leur foyer. » D’après elle, « Elles mangent l’amour à chaque fois, donc elles n’ont pas besoin de la célébrer. » Celles qui célébreraient, ce sont plutôt les jeunes filles qui cherchent « Si y a pas quelque chose d’un peu rouge dedans ». Elle essaye de les orienter du mieux qu’elle peut, en prenant le temps, mais « Sinon que Noel aussi c’est rouge ! » concluant ainsi la première partie de l’entretien.

De celle-ci, il apparaît clairement que les deux jeunes femmes redoutent cette chose appelée amour. L’une beaucoup plus que l’autre. Et cela va davantage se confirmer dans la seconde partie de cette discussion à bâtons rompus.

Si à l’extérieur de la boutique, des automobilistes doivent faire preuve de prudence avec ces feux tricolores que la pluie a déréglés, dans la pièce où nous sommes assis face-à-face, à bonne distance, la seconde partie du film commence avec une certaine forme de confiance. En effet, la glace étant brisée, leurs langues se délient davantage. Surtout celle de Sandrine la volubile.

Elle ne croit plus au Père Noël, encore moins à l’amour. Conversations sur l’amour, épisode 2.

DANS LA JUNGLE, URBAINE,L’AMOUR EST MORT CE SOIR !

« Même quand il va vers la dame qui est déjà accomplie, qui a son travail, le gars quand il vient vers elle, c’est parce qu’elle a quelque chose à lui donner. » dit-elle.

« Ça, c’est clair ! » renchérit la bhété Sandrine.

« Même quand elle l’aime, il ne va pas croire. Il va se dire qu’elle a tout alors est-ce qu’elle peut-être amoureuse de moi ? »

« Mais lui aussi, il vient pour un but précis. Il vient pour de l’argent. » complète Solange.

Avant que la première interlocutrice affirme haut et fort, pour ces murs qui ont des oreilles : « Les hommes-là même, à l’ivoirienne, à la base même depuis le temps des temps, depuis la nuit des temps, eux-mêmes, ils n’aiment pas quelqu’un ! Ils sont là pour l’argent et qu’on a tellement eu goumin, [chagrin d’amour, NDLR], que maintenant on peut plus se perdre dans le relation. »

Si la mort est un corps sans vie, un macchabée, une longue carcasse poilue qu’un troupeau de gnous pressés a piétinée, sous les grands yeux tristes d’un lionceau, c’est la faute des hommes. Dans la jungle, terrible jungle, l’amour est mort, ce soir !

ÊTRE AMOUREUSE : MISSION IMPOSSIBLE !

À l’image du duo Josey et Suspect 95 qui font la différence en être fan ou amoureux, les deux vendeuses en font autant.

« Franchement, c’est pas possible ! » jure Sandrine, après avoir lâché un petit tchourou, un tchip

« L’amour on joue pas avec ça ! On n’a qu’à laisser ça, aux Blancs ! », majeure et vaccinée.

Les relations qu’elle a vécues ont tellement traumatisé cette demoiselle aux chaussures ouvertes rouges qu’elle n’y croit absolument plus. Et ce n’est pas le récit de sa collègue qui lui fera changer d’avis. Hon hon !

À son tour à elle, Solange parle de cet homme pour lequel elle a attaché un pagne avant de verser des larmes telle une pleureuse bhété, quand elle ne le voyait pas.

« Mais quand j’entendais sa voix, oh non ! On dirait Jésus est descendu ! » Amour, voir et beauté.

L’une et l’autre sont convaincues que : « L’amour ici, c’est du matériel ! »

Mais de là à penser que « Men are trash !  », il y a un pas qu’elles ne franchiront pas.

« Pour moi, aimer quelqu’un faut avoir une base. » dit Sandrine, en parlant de cette personne avec laquelle elle a voulu construire, il y a quelques années. Résultat : « Il m’a montré que mes dents sont jaunes ! »

Aujourd’hui, même si la single lady est encore méfiante, elle « arrive à aller à des rendez-vous. Alors qu’avant, même si tu me dis bonjour, je me dis, lui , c’est un menteur. »

La vérité sort de la bouche des anciens fans.

ON VIT PAS UN PEU LA VIE DE LOUGAH ?

Avant que l’enregistrement ne se termine, l’inspirée Sandrine, qu’on n’arrête plus, donne le coup de grâce à ces vieux gazeurs, ces noctambules qui ont vécu la vie de Lougah, brûlé la chandelle par les deux bouts, « ses hommes qui manquent d’initiatives, qui préfèrent rester à la maison. » rappelant au passage que : « La vie c’est pas que faire l’amour ! »

Proposant aussi : « On peut aller au jardin botanique [de Bingerville, NDLR]. On va s’asseoir. On va regarder les fleurs. On va rire, un peu. »

Finalement, le bonheur est dans les choses simples.

ALLONS À ZAKOUA OU QUAND DES HOMMES Y VONT AUSSI

À la question : « Saint Valentin ou Zakoua ? », peu d’hommes acceptent finalement d’y répondre. Comme ces jeunes gens, assis devant un salon de coiffure qui préfèrent appeler un ami comme s’ils étaient à qui veut gagner des millions ou encore que c’était la mer à boire.

Mais, le jeune homme en question, un certain Ismaël, gel alcoolique dans une main, outil de travail dans l’autre, et Gbagbo sur son épaule pour essuyer des gouttes de sueur avec cette serviette blanche, préfère balancer une pirouette plutôt que de répondre : « Mais on n’a pas dit Saint-Valentin est mort ? », avant de retourner vaquer à ses occupations sous les ricanements, les sourires de ces amis fiers qu’il est ainsi tué le game. Mais le débat reste ouvert et c’est à des kilomètres de là qu’il reprend.

AMUSEMENT À PART

La nuit est déjà tombée sur Abidjan, et pendant que des policiers continuent à faire la circulation pour compenser la défaillance de ces feux tricolores éteints, des papillons de nuit meurent sur l’asphalte sec ou plus loin sur le sol froid de terrasses à moitié éclairées, sur lesquelles des amoureux love au téléphone, naviguant entre les piliers de la bâtisse. Amour à distance.

L’AMOUR, INSTITUT DE BEAUTÉ

De la distanciation sociale, installée depuis maintenant deux ans, il y a un monsieur qui lui la pratique, la maîtrise même.

« L’amour ça existe mais je pense que l’amour de nos jours : c’est devenu la mode. […] Celui-ci se lève Saint-Valentin, celui-là se lève, Saint-Valentin. Moi je pense que c’est devenu la mode. Moi je suis à Zakoua ! » plante d’emblée le décor, Michael Kouassi, dans cette pièce aux murs blancs, réservée aux hommes venus se faire limiter, sortir plus « frais » que l’Harmattan qui semble avoir enfin quitté la ville.

C’est dans l’Institut Josy Dior, situé à la 8ème Tranche, que ce jeune coiffeur barbu, avec ces poils blancs qui apportent leur grain de sel dans une barbe couleur poivre, opère.

En ce début de soirée, où d’autres travailleurs redoutent déjà le lundi qui pointe lentement mais sûrement le bout de son nez, ce barbier semble déterminé à mettre les choses au clair :

« Je pense que c’est ça [le trop-plein de célébrations autour de la Saint-Valentin, NDLR]. On ne laisse pas réellement ceux qui le méritent. Y a des gens qui mélangent les autres. Parce que quand on dit l’amour-là, c’est pas de l’amusement ! Il faut vraiment se sentir dans la chose ! […] » avant d’expliquer sa position : « Moi, je suis à Zakoua parce que je ne peux pas m’amuser à faire semblant. Il faut vivre la chose quand le jour arrive. »

En attendant que le jour de son jour arrive, le jeune homme tout de noir vêtu « est à Zakoua », répète-il, droit dans ses bottes.

« En cette année de Saint-Valentin, y a d’autres qui vont fêter ça avec une femme. Et puis l’année prochaine, tu prends une autre go encore pour aller fêter. » à deux doigts de demander : « Mais c’est quoi le projet ? »

PLAISANTINS S’ABSTENIR

ALLONS À. ZAKOUA OU QUAND DES IVOIRIENS FÊTENT LA SANS-VALENTIN
Affaire d’amour-là, faut avoir les épaules solides aussi. ©️Unsplash

Insistant sur le fait de laisser ça [La Saint-Valentin, NDLR] à « ceux à qui ça profite », Michael finit sur les rapports hommes/femmes :

« Même si les femmes nous fatiguent,  nous aussi, nous fatiguons les femmes, partageant les tords. Parce quand on dit l’amour : y a l’arbre et puis les feuilles. »

Autrement dit : « Il peut pas avoir palabre entre l’arbre et les feuilles ! » Puis, l’homme à la voix claire et audible balance un dernier pour la route : « La Saint-Valentin, c’est la fête des amoureux, ceux qui sont réellement amoureux. Et ceux qui ont vécu l’amour, et ceux qui vivent encore l’amour. Parce que nous-là, c’est de la plaisanterie au fait ! » Avant d’en placer une pour ces personnes portées sur le matériel : « Comme c’est une fête, on profite de celle-ci pour dire non : « Je suis ton chéri, tu m’as pas fait sortirTu m’as pas donné de cadeau. »

Des cadeaux, dans cette institut de beauté, où des messieurs d’un certain âge viennent, il y en a malgré tout pour ceux qui le veulent en offrir.

CHAMPAGANE SANS CIGARE, NI CAVIAR

ALLONS À ZAKOUA OU QUAND DES IVOIRIENS FÊTENT LA SANS-VALENTIN
Pas besoin, non plus, d’attendre la Saint-Valentin pour faire couler le champagne. ©️Unsplash

« Oui, on a déjà même des rendez-vous pour eux [Les parents auxquels des enfants ont offert un soin, NDLR]. » tenant le téléphone près de sa bouche pour parler. En face de Lise Depele, la jeune femme qui parle, assise derrière un mini-comptoir immaculé, se trouvent plusieurs bouteilles de champagne emballées dans un papier cadeau transparent, accompagnées de chocolat, et fermées à l’aide d’un ruban rouge noué. Les prix vont de 45.000 francs CFA pour une personne à 100 000 francs CFA pour un couple.

« Je crois à l’amour. […] Quand tu apportes de l’amour dans tout ce que tu fais, tu reçois. Donc je me dis que l’amour est réel. » s’appuyant sur ses croyances religieuses et bibliques.

En vérité, personne ne sait vraiment à quoi ressemble l’amour mais tout le monde a un avis dessus. Est-ce cette conversation sur l’oreiller après avoir tenté de repeupler auparavant la Terre et ses 7 milliards d’habitants ? Est-ce ses yeux qui brillent quand l’autre arrive de manière inattendue à une soirée avant de fendre la foule, vous attraper par la hanche et déposer un baiser sur vos lèvres, recouvertes de gloss et surprises ? En vérité, no one knows what it’s means, but it’s provocative. Jay-Z voice.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle beaucoup, d’Ivoiriens, déçus mais réalistes, préfèrent aller à Zakoua, le village où on fête la Sans-Valentin.

FAN OU AMOUREUX : JOSEY ET SUSPECT 95 FONT LA DIFFÉRENCE

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Avant de commencer à balancer des statuts visés ou des paroles saintes après rupture, il est encore temps de savoir si tu es fan ou amoureux.

« L’amour est aveugle ! » paraît-il. Alors qui mieux que deux ils-voient-rien, qui plus est spécialiste de la chose amoureuse, pour aider leur prochain à retrouver la vue, leurs sens ?

Parce ces temps qui courent où un coup d’État en suit un autre, sans que tu n’aies eu le temps de les analyser/comprendre/décortiquer correctement, chaque bonne action est bonne à prendre.

Depuis vendredi 11 février et la mise en ligne de « Fan ou amoureux », Josey & Suspect 95 aident à la différence entre d’un côté un sentiment passager et de l’autre une passion profonde.

Explications de texte d’une chanson, qui a déjà démarré fort.

Suspect même est étonné !

SUSPECT 95 OU LES DEUX MILLE RAISONS D’ÊTRE FAN

La dernière fois que tu as vraiment vue Emmanuel Gui, son nom à l’état civil, c’était le 27 mars 2021 au Palais de la Culture ; jour d’un concert où Josée Priscille Gnakrou, son vrai nom, était d’ailleurs venu sur scène mettre les poings sur i.

FAN OU AMOUREUX : JOSEY ET SUSPECT 95 FONT LA DIFFÉRENCE
Le concert était show. ©️Dozilet Kpolo

Cette fois-ci, c’est dans télé ou plutôt sur YouTube que le sniper filiforme règle doucement ses comptes avec une partie de la gente féminine.

RESTONS CONCENTRÉS

« C’est vrai je suis fan de toi mais faut faire la différence/C’est vrai j’ai des sentiments pour toi mais les folies d’amoureux c’est encore devant. » prévient le suspect idéal.

Avant d’expliquer que : « L’amoureux c’est lui qui est prêt à mourir, c’est lui qui est prêt à souffrir. L’amoureux c’est lui peut supporter. » Le président du Syndicat, qui a fixé le prix du transport d’une petite amie à 2 000 francs, fait bien de l’expliquer.

Parce qu’il est toujours bon de se rappeler certaines choses ou de les rappeler à l’être aimé(e). Note à toi-même, à toi qui lit cet article : reste concentré(e). En ces temps durs, tu as 2 000 raisons d’être fan et pas amoureux. Et surtout si tu n’es pas prêt à faire toutes ces choses folles…par amour : laisse tomber.

Si tu le fais, tu risques soit d’avoir une méchante goubestine, spleen à l’ivoirienne, ou encore un terrible goumin, chagrin, que tu as ressenti quand la Côte d’Ivoire a laissé passer le quart face à l’Égypte, battue plus tard par les voisins sénégalais.

À ce moment du match, Suspect mène Josey : 1 à 0.

Après avoir remis au goût du jour, d’une certaine façon, le mapouka serré au youssoumba, avec Zamebeleman, dont le clip a laissé sur sa faim ceux qui pensaient qu’elle les remuerait, Josey vient régler ses comptes. Ah coco coco !

JOSEY REMET LES PENDULES À L’HEURE

Plutôt que sur fauteuil blanc, c’est sur le canapé que Josey demande à son « meilleur ennemi » de s’asseoir. Mais la douceur du meuble-là contraste avec ce qui suit : « Si y a comportement de mouton, c’est qu’il y a réaction de berger ! » ouvrant le feu.

FAN OU AMOUREUX : JOSEY ET SUSPECT 95 FONT LA DIFFÉRENCE
Avenir sombre même ! ©️Tous droits réservés

En un mot, si garçon est bizarre, femme sera bizarre aussi.

Avant d’expliquer qu’elle maîtrise le terrain glissant sur lequel il s’arpente, « J’ai décidé de te montrer que là où tu te caches, c’est là-bas, je dors», d’insister ensuite sur la réciprocité « Tu me respectes, je te respecte », les échanges de bons procédés, etc.

Depuis qu’elle a demandé un jour : « Quel genre de diplôme tu veux avoir ? », Josey maîtrise le sujet : c’est son champ !

D’ailleurs, ici, elle aussi est « fan mais pas amoureuse ! »

Suspect 1 – Josey 1.

Si ni l’un ni l’autre sont fans mais pas amoureux : où est l’amour ?

Ou comme dirait un groupe d’électro-hop, dont l’un des membres est beaucoup plus discret qu’un adolescent qui fait le mur en emportant le trousseau des clés de la maison, qui annoncera son retour malgré lui : Where Is The Love ?

BALLE DE MATCH DANS LE CAMP D’EN FACE

Depuis que des brouteurs, des ès crocs aux, et leurs dents longues, ont décidé de vérifier si l’herbe était effectivement plus verte chez leurs voisins, des hommes et des femmes esseulés la plupart du temps, et surtout en quête d’amour, l’amour est francs à Abidjan. Sans parler de cette légende urbaine selon laquelle : « Faut avoir l’argent pour avoir femme ! »

À vrai dire que tu sois riche ou pauvre, fortuné ou désargenté, ou encore que tu sois un Certified Lover Boy, comme ton light skin canadien préféré, y a une seule et unique vérité : l’amour existe, quelque part. Reste à savoir si tu es fan ou amoureux. Violente question. Josey et Suspect 95 eux t’ont déjà aidé à faire la différence.

Libre à toi de les laisser en vu parce que tu ne vois rien, parce que : « L’amour est aveugle ! »

« CANDYMAN » : L’ABEILLE ET LA BÊTE

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Candyman aurait probablement battu les Destiny’s Childs au jeu du Say My Name.

« Si tu ne vas pas te coucher, Il va venir te chercher hein ! » menace fantôme d’adultes en manque d’inspiration, quand leurs chiants chiards refusent catégoriquement de dormir comme s’ils faisaient la Guerre des Étoiles.

Que ce soit une affreuse créature qui s’est glissée sous le lit, quand personne ne regardait bien sûr, ou encore Mami Watta, le « Il » renvoie à un personnage fictif qui effraie donc de petits chenapans.

Pour des adultes, dont les nuits sont bercées par des cauchemars et des calculs sans fin, pour savoir comment pouvoir bien terminer le mois, nul besoin d’une quelconque sommation, les problèmes suffisent largement à les tenir éveillés.

Et si jamais c’est insuffisant, après avoir jeté son nom à la figure d’un miroir, Candyman apparaîtra. Ou plutôt réapparaîtra après la version de 1992. Sous les traits d’un photographe-peintre noir en délicatesse avec son art : Anthony McCoy ; lequel est joué par Yahya Abdul-Mateen II que tu as récémment vu dans le navet The Matrix Ressurections.

Cette fois-ci Jordan Peele, le scénariste de Get Out et Us, l’utilise pour mettre bien fort l’accent sur le Black Lives Matter, les violences policières dont sont régulièrement des afro-américains et/ou afro-descendants. Malheureusement, avec cette dissonance, tu ne peux ni entendre le message sous-jacent, ni même le bourdonnement de l’abeille qui transforme ce citadin noir en bête de foire.

Gros plan sur Candyman, l’abeille et la bête.

CANDYMAN REVIENT À CHICAGO

Artiste talentueux et inconsistant, Anthony mène une belle et tranquille vie dans ce beau loft, né de la gentrification de Cabrini-Green, quartier pauvre de Chicago. Il vit avec sa curatrice de petite-amie : la sublime Brianna Cartwright (Teyonah Parris, If Beale Street Could Talk). Dans le petit monde merveilleux de ce couple afro-américain, tout va bien hormis le manque d’inspiration chronique de l’homme au bonnet estival, qui fend le crâne en deux.

« CANDYMAN » : L'ABEILLE ET LA BÊTE
Anthony dans ses oeuvres. ©️Tous droits réservés

À LA RECHERCHE DU MALHEUR

Et puis un beau jour, nourri par des histoires d’un beau-frère bavard, le cerveau déjà irrigué par une naturelle curiosité artistique qui s’avèrera malsaine, McCoy part à la recherche du malheur. Celui qui a transformé Daniel Robitaille, fils d’un esclave noir qui a eu « l’outrecuidance » de tomber amoureux d’une fille blanche. What A Time To Be Alive !

Excédé par cette union, le père fera appliquer sur le corps du jeune homme les pires sévices corporels : crochet en guise de main droite et piqûres d’abeilles qui le transformeront définitivement.

Ainsi naquit Candyman.

« CANDYMAN » : L'ABEILLE ET LA BÊTE
L’ombre du premier Candyman plane au-dessus du film.

C’est après ce mythe urbain qu’une étudiante blanche courait également, dans la première version, avant de perdre la tête puis la vie.

BURKE, C’EST DÉGOÛTANT !

Lancé sur cette pente glissante, encouragé par le propriétaire de tous les dossiers et d’une laverie William Burke (Colman Domingo, vu notamment dans Sans aucun remords) qui lui narre les sombres aventures de cet homme noir, McCoy s’aventure là où il ne faut pas et se fait piquer par une abeille. C’est le début des problèmes.

Peu à peu, tandis que des hommes et des femmes, qui l’énervent la plupart du temps, se font violemment crocheter par son ombre maléfique, le badigeonneur gagne en inspiration mais perd en raison avant de sombrer définitivement.

ANTHONY FEATURING BRIANNA, WILLIAM, SHERMAN, ETC.

Hipster le jour, peintre la nuit, Anthony McCoy porte plutôt bien cette double casquette quand ce n’est pas son indécrottable bonnet.

Ce fils qui refuse de rendre visite à sa maman, jusqu’à ce qu’il y apprenne un terrible et lourd secret, a pour défaut de toujours vouloir creuser, y compris sa propre tombe. C’est donc tout naturellement que ses pérégrinations en terre inconnue, ces quartiers abandonnés de Chicago, l’y conduiront. Repose en paix, Anthony.

Jusqu’à ce que la mort les sépare, Brianna aimait/adorait/soutenait son homme. Et ce malgré sa capacité à se tirer une balle dans le pied dans des dîners mondains, où trois de crevettes décortiquées, recouvertes d’une sauce signée en spirale, constituent un bon et savoureux repas. Incrédule au départ, parce que concentrée à la fois sur son boulot et son couple, donc, elle peine à croire que Candyman existe. Mais elle finira par le voir de ses propres yeux.

En fait, celui qui a toujours su : c’est l’intrigant William Burke.

« CANDYMAN » : L'ABEILLE ET LA BÊTE
Il lui dira la vérité, rien que sa vérité. ©️Tous droits réservés

Avec ce phrasé à la fois simple et sophistiqué, cette narration qui fait froid dans le dos, l’homme est la mémoire ambulante de ce quartier qui porte sur ces quelques murs délabrés des traces d’histoire et d’horreur.

C’est lui qui fait la transition entre le passé et le présent, entre Anthony McCoy et Sherman Fields. Le bougre que des policiers ont tabassé jusqu’à la mort parce qu’il aurait soi-disant distribué des bonbons avec une lame dans l’emballage.

Depuis pour se venger, l’accusé à tort apparaît quand tu cites son nom cinq fois.

Si le message de Jordan Peele contre les brutalités policières n’était pas autant matraquée, l’histoire de cette vengeance aurait finalement pu être mieux mise en scène par la réalisatrice et co-scénariste Nia DaCosta pour qui : « Candyman est une victime des violences policières ! », dans les colonnes du Journal Du Dimanche.

« CANDYMAN » : L'ABEILLE ET LA BÊTE
Yahya Abdul-Mateen II, sous les ordres de Nia DaCosta. ©️Tous droits réservés

CANDYMAN OU LE PÉCHÉ ORIGINEL

Un homme qui commet « un péché » par amour pour une femme, ça existe depuis que le monde est monde, depuis qu’un certain Adam, bonne poire sur le coup, cueilli une pomme pour sa moitié Eve.

Le genre de choses folles que tu fais quand tu es amoureux plutôt que fan.

En se réappropriant la commission de ce péché originel, sous les traits noirs de Daniel Robitaille, la première version posait déjà un cadre bien précis : à savoir une transgression.

L’ASSASSIN REVIENT SUR LES LIEUX DU CRIME

« CANDYMAN » : L'ABEILLE ET LA BÊTE
Quand tu lèves les yeux au ciel et que tu vois le mal. ©️Tous droits réservés

Dans cette nouvelle version de 91 minutes, Costa et Peele reprennent les mêmes ingrédients et les assaisonnent avec un peu de modernité par-ci et beaucoup de bavures par-là. Décryptage.

D’abord, Candyman revient à Cabrini-Green. 

Autant te le dire tout de suite : ce quartier, dans lequel ce film, qui n’a d’horreur que le nom a été tourné, existe bel et bien.

À la base, le projet Cabrini-Green Homes avait pour but d’offrir des logements pas chers à des afro-américains. Mais hélas comme toute fausse bonne idée, il finira par devenir un haut lieu de drogue et de violence dans les années 90.

Dans la version 2021, la gentrification a presque complètement effacé cela. Ce qui n’empêche pas l’assassin de revenir sur les lieux du crime. Son come-back peut s’analyser de deux façons : d’abord une piqûre de rappel sur la façon dont de nombreux afro-américains sont mal logés et ensuite sur les effets négatifs de la transformation d’un quartier populaire dès qu’une classe plus aisée y pose valises et trolleys. C’est le premier troll utilisé, ici.

« CANDYMAN » : L'ABEILLE ET LA BÊTE
L’art du pied de nez, en tout temps, en tout lieu. ©️Tous droits réservés

L’ABEILLE, CE TROLL QUI VOLE

Peut-être moins évident de prime abord, le second est néanmoins intéressant.

Batman, mâle blanc qui s’ennuie tellement avec son immense fortune qu’il décide de la jouer chauve-souris,

Spider-Man, qu’une morsure d’araignée oblige à enfiler une combinaison moulante bicolore et tisser des Toiles comme s’il était Internet, mais aussi Black Panther, qui sort les griffes après avoir absorbé une potion magique au vibranium.

Ou encore, Catwoman, dont les pouvoirs félins lui permettent de toujours retomber sur ses pieds. Mais aussi The Falcon, et cette armature en forme de faucon, etc.

Qu’ils soient de DC Comics ou de Marvel Studios, la plupart des super-héros ont un lien étroit avec une créature : un animal totem.

Ici, Candyman est piquée sur la main droite est piquée par une abeille. Celle-ci le transformera si profondément, avec l’apparition d’une épaisse croûte, qu’une partie de son corps, dissimulée sous un manteau XXL, prendra une forme hideuse et repoussante qui déplairait à n’importe quel trypophobe ! Âmes sensibles, s’abstenir !  Ces insectes volants, dont la fonction est de produire du miel, lui servent à asseoir une domination sur une partie de l’espèce humaine par des attaques.

Pas sûr que Beyoncé Knowles-Carter, Queen Bee, « la reine des abeilles », l’accepte à bras ouverts dans sa ruche.

La contre-utilisation de symboles étant sa marque de fabrique, Peele continue à enfoncer le clou.

VICTIMES NOIRES D’UN CÔTÉ, MEURTRE DE BLANCS DE L’AUTRE

Tout au long du film sorti il y a quelques mois, fin 2021, le réalisateur-comédien, connu aussi pour ses sketches hilarants et noirs avec Keegan-Michael Key, s’efforce d’énoncer puis de dénoncer les violences faites aux noirs américains. Dans une Amérique où Kyle Rittenhouse, un jeune homme blanc, tueur de deux manifestants antiracistes, peut être acquitté. Au calme. C’est cette White America suprémaciste que Candyman crible de balles ou plutôt de crochets de sa main droite.

Oui dans ce remake, la majorité des victimes sont blanches.

Que ce soit le curateur qui veut coucher avec son assistante, l’assistante elle-même, mais aussi la critique d’art qui dénonce l’embourgeoisement certain d’Anthony McCoy ou encore les policiers blancs qui tentent de l’arrêter. Même ce groupe de filles blanches, bêtes d’avoir dit le nom interdit dans les toilettes de leur école, y passe aussi. Alors qu’une adolescente noire qui mind son business tranquillement dans les toilettes y échappe. Tout un symbole.

À trop jeter à la figure de cinéphiles dopés par la bande-annonce et surtout l’envie de voir ce projet de Jordan Peele, oscarisé pour le meilleur scénario original avec Get Out en 2018, Candyman n’ a que finalement que peu d’intérêt. C’est pas demain la veille que des adultes autrefois apeurés par, « Si tu ne vas pas te coucher, Il va venir te chercher hein ! », auront une frousse monumentale.

Malgré son « Erreur judiciaire grave et manifeste », la CPI refuse d’indemniser Charles Blé Goudé

Définitivement acquitté, Charles Blé Goudé a lancé la procédure de réclamation des dommages et intérêts à la CPI pour la longue privation de liberté injustement subie. Il poursuivait l’institution pour « Erreur judiciaire grave et manifeste ». Pour donner une suite à cette requête, la Cour Pénale Internationale (CPI) vient de rejeter ce jeudi 10 février sa demande d’indemnité compensatoire.

En substance, que réclamait Charles Blé Goudé ?

En effet, Charles Blé Goudé réclamait « la somme de 819 300 euros (536 641 500 francs CFA) ou à titre subsidiaire (…) la somme de 381 900 euros (250 144 500 francs CFA) pour l’erreur judiciaire qu’il a subie ».

En premier lieu, ses avocats ont d’abord recensé le nombre de jours (1 778) que l’ancien détenu de la Cour pénale internationale (CPI) a passé derrière les barreaux entre son transfert dans le pénitencier de Scheveningen, le 22 mars 2014, et sa libération conditionnelle, le 1er février 2019. Puis le temps écoulé jusqu’à son acquittement définitif, le 31 mars 2021 (790 jours), et enfin le nombre de jours écoulés depuis (163). Au total, 2 731 jours, dont il demande que chacun soit indemnisé à hauteur de 300 euros.

Ainsi, la défense de Charles Blé Goudé réclame donc 819 300 euros de dommages et intérêts pour la longue procédure judiciaire qu’a subie leur client. C’est ce que révèle un document confidentiel consulté par Jeune Afrique, et ayant été signé de Geert-Jan Knoops, l’avocat principal de l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo.

Charles Blé Goudé

En second lieu, Ils réclament également 381 900 euros contre les « graves et manifestes erreurs de la justice » qu’en 2018, lorsque le procureur de la CPI a refusé d’abandonner le dossier. Charles Blé Goudé, promet d’utiliser cet argent pour venir en aide « aux victimes de la crise postélectorale de 2010-2011 », écrivent ses avocats.

Que prévoit alors le statut de Rome à cet effet ?

Le Statut de Rome, qui régit le fonctionnement de la CPI, prévoit en effet ce type de recours.

Son article 85-3 indique ainsi que « dans des circonstances exceptionnelles, si la Cour constate, au vu de faits probants, qu’une erreur judiciaire grave et manifeste a été commise, elle peut, à sa discrétion, accorder une indemnité conforme aux critères énoncés dans le Règlement de procédure et de preuve à une personne qui avait été placée en détention et a été libérée à la suite d’un acquittement définitif ou parce qu’il a été mis fin aux poursuites pour ce motif ».

Pour bénéficier de cette indemnité, les requérants doivent se référer à la règle 173 du Règlement de procédure et de preuve de la CPI. « Quiconque réclame une indemnisation pour l’un des motifs visés à l’article 85 doit en faire la demande par écrit à la présidence, qui charge une chambre de trois juges de l’examiner. Ces juges ne doivent pas avoir été associés à une décision antérieure de la Cour concernant le requérant », précise le texte.

La demande doit être formulée dans les six mois suivant la dernière décision de la Cour dans l’affaire jugée. Elle doit par ailleurs indiquer « les motifs et le montant de l’indemnisation demandée ».

Une fois formalisée, « cette demande d’indemnisation et toute autre observation écrite formulée par le requérant sont transmises au Procureur », qui a la possibilité d’y répondre. La chambre de trois juges délibère alors sur le dossier, puis informe les deux parties de sa décision.

L’incompréhensible décision de la cour

Pour donner une suite à cette requête légale de Blé Goudé, la Chambre a conclu que « les actions de l’Accusation ne sont pas constitutives de poursuites abusives et qu’il n’a pas été démontré qu’une autre forme d’erreur judiciaire grave et manifeste avait été commise. Par conséquent, la demande d’indemnisation de M. Blé Goudé a été rejetée ».

Rappelons que l’acquittement définitif de Blé Goudé et de Laurent Gbagbo par la Cour symbolisait aux yeux des Africains une humiliation pour la cour. D’ailleurs, les Africains ne l’ont jamais reconnue comme une crédible et impartiale institution mais plutôt comme une cour impérialiste mettant aux pas les dirigeants souverainistes africains pour les intérêts de l’Occident. Certainement que pour la cour, accepter une indemnisation pour Blé Goudé symboliserait à nouveau une énième humiliation qu’elle subie de par ses propres agitations…

Regrettant la décision de la Cour, l’équipe de défense de Charles Blé Goudé maintient, au demeurant, que « les dommages irréversibles pour monsieur CBG et sa famille du fait de cette situation demeurent objectivement incontestables et l’histoire en restera témoin à jamais ».

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Franck Salin : auteur, réalisateur, metteur en scène

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Je vous propose de découvrir Franck Salin, alias FRANKITO, un artiste guadeloupéen que j’ai eu le plaisir d’interviewer à Paris. Ancien journaliste spécialiste de la Caraïbe et de l’Afrique, il se consacre aujourd’hui à la création. 

À la fois écrivain, réalisateur et metteur en scène, Franck Salin est l’auteur de plusieurs films documentaires, romans et pièces de théâtre. Sa dernière œuvre, « Zantray », interprétée par Irène BICEP et Christian JULIEN, traite des violences conjugales et intrafamiliales. Elle paraissait dernièrement sur les planches de l’Auguste Théâtre, à Paris, les 17, 18 et 19 décembre 2021.

Fidèle à la ligne éditoriale de notre émission, je me suis entretenue avec lui sur la dimension politique de son travail. Une dimension qui se retrouve, en particulier, dans ses films « Sur un air de révolte » (2013) et « Camarade Jean » (2020) qui traitent de l’histoire contemporaine de la Guadeloupe. Dans le premier, il revient sur la tradition des chants de lutte qui ont accompagné les mouvements sociaux de l’île, des massacres de 1967 à la grande grève de 2009.

Dans le second, il raconte l’histoire du mouvement indépendantiste guadeloupéen, des années 60 aux années 80, à travers le témoignage de Louis THEODORE (dit Camarade Jean) et de ses compagnons de lutte. Des sujets qui trouvent un écho singulier dans l’actualité du moment.

Engagé sur les questions mémorielles, Franck Salin a aussi réalisé « Citoyens bois d’ébène » (2016) dans lequel il suit en Ile-de-France, en Guadeloupe et au Bénin, Emmanuel GORDIEN, le président de l’association CM98, sur les traces de son aïeul Georges « Bouriki », un esclave africain affranchi à Port-Louis en 1848. Je l’ai interrogé les raisons qui l’ont poussé à vouloir traiter des thèmes de la traite et de l’esclavage.

Plusieurs de ses films, comme ses pièces de théâtre « Bòdlanmou pa lwen » (2017) et « Zantray » (2021), ont été écrits et réalisés en créole. Pourquoi a-t-il fait ce choix ? Est-il plus difficile de produire dans cette langue ? Le public est-il au rendez-vous ? Autant de sujets passionnants que j’ai eu le plaisir d’aborder avec Franck Salin dans l’Écrin Politique.

Mes créations traitent des violences conjugales et intrafamiliales, de l’histoire du mouvement indépendantiste guadeloupéen, des questions mémorielles

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KURT ZOUMA : MAINTENANT, CHAT SUFFIT !

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Toute cette agitation autour de Kurt Zouma, alors que le racisme remplit des tribunes chaque week-end.

Il y a des héritages qui pèsent lourd depuis des siècles et des siècles, depuis que des Égyptiens auraient eu la bonne idée, entre deux constructions de pyramides, d’associer « les mathématiques à l’astronomie » pour obtenir la journée de 24 heures puis le calendrier de 365 jours. Déjà deux sacrés héritages !

Mais le plus gros, le plus visible, parce qu’il court sur quatre pattes au quotidien, ce sont les chats. Depuis que certains de ses hommes et femmes ont autrefois eu la bonne idée d’en faire des « Dieux », de ces animaux qui te regardent comme si vous étiez félins l’un pour l’autre, ils ont une place à part.

Malheureusement, il y a quelqu’un qui s’il l’ignorait encore, l’a vite appris à ses dépens : Kurt Zouma, défenseur de l’équipe de France et de West Ham. Suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo, dans laquelle il maltraite son chat, de trop nombreuses voix s’élèvent pour réclamer sanctions et même expulsion de chez les Bleus, éliminés en huitièmes de finale de l’Euro 2021 malgré un but magnifique de Paul Pogba. Le geste du footballeur indexé est condamnable. Mais là, chat suffit maintenant !

KURT ZOUMA OU LE DEUX POIDS DEUX MESURES

KURT ZOUMA : MAINTENANT, CHAT SUFFIT !
Ses oreilles sifflent sérieusement en ce moment. ©️Tous droits réservés

Avant qu’il ne fasse l’objet d’attaques gratuites/disproportionnées/racistes, sur son profil Instagram notamment, que d’autres,  fraîchement diplômés, en droit animalier, option protection rapprochée, ne se jettent sur lui après avoir découvert seulement quelques secondes auparavant son existence, Kurt Zouma faisait régulièrement le bonheur d’une séduisante équipe anglaise des Hammers de West Ham (4ème au classement devant Arsenal) et de temps en temps celle de l’équipe de France de Didier Deschamps ; lequel aurait d’abord trouvé le comportement de son joueur, « intolérable » et aurait plus tard décidé de ne pas l’appeler pour les prochains matchs notamment celui face à la Côte d’Ivoire, éliminée elle aussi en huitièmes d’une compétition continentale.

UN COUP DE MARTEAU SUR LA TÊTE

KURT ZOUMA : MAINTENANT, CHAT SUFFIT !
Attends coach, t’es sérieux là ? ©️Tous droits réservés

Certes avec Presnel Kimpembe, lui aussi dans la sauce pour une autre sombre histoire, Raphaël Varane ou même Jules Koundé, l’entraîneur français dispose déjà de solides arguments en défense centrale mais il se prive d’un profil particulier : celui d’un des meilleurs joueurs de tête au monde. Le meilleur à en croire une étude publiée, il y a deux ans, par l’Observatoire du football CIES.

PREMIER DE LA CLASSE

Selon celle-ci, il aurait remporté 26/27 duels disputés soit 96,3% d’entre eux. La qualité de son jeu aérien, auxquels s’associent vitesse et combattivité, le joueur de 27 ans en a fait étalage lors de la victoire en novembre dernier, 3 à 2, face au Liverpool du tout frais champion d’Afrique Sadio Mané.

Après une course poursuite entre les deux équipes, réfugié derrière le gardien brésilien Alisson Becker qui juge mal la trajectoire du ballon, Kurt Zouma le reprend de la tête inscrit le troisième but de son équipe pour le plus grand bonheur de ses supporters. Mais ça, c’était avant la désormais fameuse vidéo qui fait une entrée fracassante au panthéon de l’Académie des Oscars du Football, catégorie drame.

FROM APPLAUDISSEMENTS TO HUÉES REAL QUICK

La bonne entente entre ses supporters et le joueur sous contrat avec le club londonien jusqu’en juin 2025 est désormais terminée. La faute ou plutôt à la suite de la diffusion de ladite vidéo sur les réseaux sociaux.

INJURES RACISTES

Titularisé malgré le bouillonnement viral, l’emballement médiatique autour de sa personne, le natif de Lyon est conspué par son propre public. Ce n’est pas la première fois que l’ancien joueur de Chelsea est pris en grippe par des (télé)spectateurs. Il y a quelques années de cela, lorsqu’il jouait encore avec la tunique bleue sur la verte pelouse de Stanford Bridge, il avait été victime d’injures racistes

Mais c’est la première fois où cela prend des proportions inimaginables.

Alors qu’on se le redise encore, oui maltraiter les animaux c’est mal : d’accord. Mais c’est « la partie du film » où un footballeur est cloué au pilori uniquement pour ça, qui est dérangeante.

T’as jamais autant eu de personnes unanimes sur un même footballeur qui défraie malgré lui la chronique !

PRISE DE PAROLES EN PUBLIC

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Un Blues serait vite arrivé, avec toutes ces choses-là. ©️Tous droits réservés

De Didier Deschamps donc à Frank Leboueuf, sorti inutilement de sa tanière alors qu’il aurait pu l’appeler, en passant par David Moyes, le propre entraîneur du joueur, rares sont ses personnalités qui se privent de la fermer.

Sur les réseaux sociaux, où Ils sont avocats/juges/bourreaux, c’est pire ! Morceaux choisis.

Réaction très mesurée.
Gênant.
https://twitter.com/ItsMutai/status/1491513070719578118?s=20&t=nygZAqiAS1IqakVNFL7npA
Hôpital, charité, tout ça, tout ça…
C’est ça qu’il s’agit !
Vraiment qu’on lui donne la parole.

Et comme si ça suffisait pas, la marque aux trois bandes a annoncé ceci : « Nous avons clos notre enquête et nous pouvons confirmer que Kurt Zouma n’est plus sous contrat avec Adidas. »

Tu aurais/on aurait/nous aurions aimé que Adidas fasse preuve de la même dureté/fermeté/sévérité quand le « Twilight Urugayen » avait écopé non pas d’un mais de huit matches de suspension, après avoir proféré des injures racistes envers Patrice Évra.

LE MONDE NE TOURNE PLUS ROND, LE MONDE EST STONE

Vraiment, tu aurais/on aurait/nous aurions aimé que la marque allemande rompe aussi les liens avec cet avant-centre sud-américain raciste qui a finalement mordu plus souvent des êtres humains que Robert Pattinson dans toute sa carrière de vampire au teint pâle et éclatant, aussi cinématographique soit-elle.

Mais voilà, tu vis/on vit/nous vivons dans un monde il est plus facile pour un président en exerce de la FIFA de dire qu’apparemment une coupe du monde tous les deux ans « […] pourrait donner de l’espoir aux Africains afin qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée […] » que de s’occuper des vrais problèmes qui gangrènent le football (cadence infernale, corruption généralisée dans certaines fédérations, drôles de transferts, racisme, etc.)

Voilà, c’est le monde dans lequel tu vis/on vit/nous vivons. Le monde est stone.

Même si l’international français aux 11 sélections s’est excusé en ces termes suivants : « Je tiens à m’excuser pour mes actions. Il n’y a pas d’excuses pour mon comportement, que je regrette sincèrement. Je veux également dire à quel point je suis profondément désolé pour tous ceux qui ont été bouleversés par la vidéo. Je tiens à assurer à tous que nos deux chats vont parfaitement bien et sont en bonne santé.», la vitesse à laquelle il a été traité est étonnante. Surtout quand deux affaires pourtant plus graves avaient récemment été débattus sur la place publique différemment.

Y A ZOUMA, LES UNS ET LES AUTRES

LE CAS DE BENJAMIN MENDY

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C’est pas demain la veille que Mendy refoulera une pelouse. ©️Tous droits réservés

Parmi les footballeurs pris dans une tempête médiatico-judiciaire monstre, il y a surtout Benjamin Mendy.

Depuis qu’il a été arrêté puis remis en liberté en novembre 2020, le latéral gauche français a été ensuite arrêté puis incarcéré.

L’homme est poursuivi pour 7 viols et 1 agression sexuelle.

Récémment, il a été incarcéré dans l’une des prisons les plus dangereuses d’Angleterre : HM.

Un autre mancunien, qui joue cette fois-ci, dans le camp d’en face, c’est Mason Greenwood.

MASON GREENWOOD, PERSONA NON GRATA

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Déjà à la carrière de Greenwood peut mourir encore. ©️Tous droits réservés

Considéré par de très nombreux spécialistes comme « l’autre grand futur prodige anglais » avec Phil Foden, avec lequel il avait d’ailleurs été exclu de la sélection anglaise pour avoir ramené des jeunes femmes dans leur hôtel, Mason Greenwood est lui aussi au cœur d’une tempête depuis que des photos et fichiers révélant des faits de viol ont circulé. Le vingtenaire est accusé d’avoir abusé sexuellement de son ancienne compagne. Interpellé par la police fin janvier, l’attaquant, dont un célèbre équipementier à la virgule a mis un point final à son contrat, est lui aussi poursuivi pour des faits de viol. Quant à la jeune femme, elle s’est depuis exprimée sur son compte Instagram pour remercier « ceux qui lui ont envoyé des messages et d’encouragement. »

LE POURQUOI DU COMAN

À ces histoires, tu aurais pu ajouter celles  des internationaux français : Kingsley Coman, placé en garde à vue puis condamné à 5 000 euros pour des faits de violences conjugales, mais aussi, Lucas Hernandez, menacé d’emprisonnement pour non-respect d’une mesure d’éloignement après des faits…de violences conjugales, etc. Sans parler d’Antoine Griezmann qui un soir de décembre 2017 fit une blackface.

Alors oui « comparaison n’est pas raison » mais contrairement à c cas-là, personne n’avait demandé – sauf erreur – que notamment les joueurs n’enfilent plus la liquette bleue de l’équipe de France.

Et c’est la manière avec laquelle Kurt Zouma, dont l’amende de deux semaines de salaire, soit environ 300 000 euros, pourrait créer des tensions éventuelles au sein d’un vestiaire qui aurait ainsi découvert qu’il était « le mieux payé au club », a été traité qui est choquante/exaspérante/troublante.

Aux dernières nouvelles, son petit frère Yoan, l’auteur présumé de la diffusion de la vidéo, aurait été suspendu par son club.

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Tu vois les retombées ? ©️Tous droits réservés.

L’un des rares à avoir publiquement et intelligemment pris sa défense, devant des journalistes que tu imagines aphones et étonnés, c’est Michael Antonio, son attaquant de coéquipier à West Ham.

« J’ai une question pour vous. Pensez-vous que ce qu’il a fait est pire que du racisme ? Je ne tolère rien de ce qu’il a fait, je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’il a fait, mais il y a des gens qui sont condamnés, qui sont allés au tribunal pour racisme, et qui ont rejoué au football après ça. » La question est vite répondue.

Dire que tout ça a démarré parce que certains des Égyptiens ont autrefois cru bon d’en faire des « Dieux », de ces animaux qui te regardent comme si vous étiez félins l’un pour l’autre.

Avec Scheena Donia, « C’est maman qui commande » !

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« C’est maman qui commande » de la gabonaise Scheena Donia aborde le sujet de la parentalité tout en honorant les mamans africaines sur le ton de l’humour.

« La maman parfaite n’existe pas et l’enfant parfait non plus » affirme Scheena Donia. Mère de quatre enfants, l’influenceuse gabonaise installée à Paris depuis dix ans partage son quotidien et celui de ses enfants dans sa première Bande dessinée « C’est maman qui commande ». Un ouvrage qui se moque de l’enfant roi, mais qui rend également hommage aux mères africaines avec amour, humour et fermeté.

Pourquoi avoir abordé le sujet de la parentalité ? Et pourquoi l’avoir traité sous forme de bande dessinée ?

Je voulais raconter nos histoires. Et, étant donné que ce sont des histoires de famille, je souhaitais que les petits comme les grands puissent la lire. La BD était donc le bon compromis. Je voulais quelque part écrire un livre que les enfants et les parents peuvent lire ensemble. Il fallait évidemment de belles illustrations. Mon inspiration c’était TomTom et Nana, avec lesquels j’ai grandi. Il s’agit d’un frère et d’une soeur très espiègles, dans un univers où l’on ne voyait jamais les parents. Je souhaitais donc que le parent soit aussi au cœur de l’histoire et pas n’importe lequel, la maman. Au final, c’est elle qui, au quotidien, est le plus souvent au contact des enfants. C’est elle qui gère les choses drôles et moins drôles de la journée, et elle a besoin de se faire obéir pour que ça roule. Un peu de parents, les enfants, et on a un livre que tout le monde peut lire.

Pourquoi avoir choisi le titre “C’est maman qui commande”?

C’est simplement la façon dont j’élève mes enfants. Je défends le bien derrière cette manière d’être ferme avec eux dans les choses essentielles. C’est comme cela que j’ai été élevée par beaucoup de mamans, par ma mère, mes tatas, les amies de ma mère, les cousines de ma mère et mes grands-mères. J’ai toujours remarqué que les femmes de chez nous avaient de la poigne. Il n’y avait pas de “attend quand ton père va rentrer”. Donc dans mon quotidien, la mère est l’autorité. On ne la conteste pas. Je regardais beaucoup d’émissions comme Pascal le grand frère et c’était souvent les mamans qui étaient dépassées par les enfants. Mon réflexe était toujours de me dire : “à quel moment nous on va fatiguer notre maman comme ça là ?”. C’est ainsi que m’est venu le “C’est maman qui commande”.

C'est maman qui commande

Comment vous est venue l’inspiration pour tous les épisodes de la BD ? 

Tous les épisodes sont des anecdotes vécues avec mes enfants. Ce sont des petites choses qu’ils ont dites ou faites. Souvent, les enfants ont des petites phrases magiques sorties de nulle part. J’avais pris l’habitude d’en faire des postes Facebook sur mon portable par exemple “on était au super U et puis Nathan a fait çi ça bla bla”. Par la suite, beaucoup de parents commentaient et rigolaient de mes postes. Facebook a tendance à nous ramener à des souvenirs postés des années auparavant. Un jour, l’application m’a renvoyé un souvenir de ma fille qui allait à l’école maternelle pour la première fois. Je me suis dit “oh mon dieu ma chouchoute”.

J’ai alors regardé tous les autres souvenirs et c’était un régal, je riais tellement. Je me suis dit “mais c’est fou, je peux en faire un livre”. J’ai donc commencé à copier/coller toutes ces petites histoires et à les noter dans un document word. Je me disais qu’elles racontaient un quotidien différent de celui que l’on pouvait voir dans Super Nanny : la maman qui est fatiguée de ses enfants. Ici, c’est plutôt la maman qui fatigue ses enfants. Et oui, on aime bien les fatiguer, il n’y a aucun mal à cela. C’était aussi aussi une manière de dire à ces mamans-là qu’elles ne sont pas seules et que la meilleure maman du monde n’existe pas.

Qu’aimeriez-vous que les enfants retiennent après avoir lu cette BD ?

J’aimerais que les enfants de la diaspora, surtout ceux qui sont nés ici, en France, se disent plusieurs choses. La première est qu’on les voit. Ces enfants qui ont une maman et une vie similaire, on les voit. La deuxième est que leur vie, leur quotidien est si intéressant qu’on veuille les raconter en BD. Beaucoup de mamans m’ont écrit pour me dire que leurs enfants se sont identifiés aux miens. Je souhaiterais que les enfants qui lisent “C’est maman qui commande” se disent que le champ des possibles pour eux est infini, que si une maman de 42 ans se lève pour écrire une BD, ils peuvent en faire de même. Se lancer dans des métiers créatifs, peu importe leur âge.

En quoi ce livre redéfinit la parentalité moderne ? 

Les médias mainstream ne nous décrivent que des mamans douces, dont les enfants sont bien blancs et qui ont de belles maisons instagrammables. La parentalité y est décrite comme Disneyland, sans hauts et bas. La réalité est que dès la grossesse, ce sont les montagnes russes entre les nausées, l’accouchement et les premiers mois. Je trouve qu’on ne donne pas souvent la parole aux parents, et notamment aux mamans qui avouent qu’il est difficile d’être parent. Pour moi, la parentalité c’est de parler du fait d’être parent de manière honnête, sans la saupoudrer de mensonge. Évidemment, c’est la chose la plus gratifiante et noble que j’ai faite dans ma vie. Mais c’est également la chose la plus épuisante physiquement, mentalement et financièrement.

C'est maman qui commande

Il y a des jours où je me dis : “mon dieu est-ce que je ne peux pas les abandonner sur une île quelque part, foutre le camp en Australie et devenir chanteuse, j’en ai marre”. Et il y a surtout les jours où j’adore mes enfants, je les regarde et je me dis juste qu’ils sont trop mignons. La maman parfaite n’existe pas et l’enfant parfait non plus, et on peut en rire. C’est pour ça que la BD est avant tout humoristique. Elle se moque de mes enfants, de moi-même, mais elle se moque aussi de l’enfant roi à qui l’on ne peut pas dire non.

Lorsque l’on donne la parole à des parents d’enfants de tous âges et de toutes origines, on se rend compte qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’être parent. Donc je pense que parler de parentalité de manière moderne, c’est aussi être plus inclusif. 

Quels éléments de votre culture gabonaise avez-vous inclus dans la BD ? 

J’ai inclus parfois le fang, ma langue maternelle. Ensuite, si l’on regarde bien la décoration de la maison, il y a des masques du Gabon. Sur la couverture même de la BD, il y a un hommage au Gabon que les férus de politique reconnaîtront. Il s’agit du fauteuil de Louis XIV. Je me souviens que quand le président Omar Bongo avait des audiences, il y avait ce salon avec ces fauteuils qui signifient l’autorité même. Quand je cuisine dans « C’est maman qui commande”, on retrouve aussi des petites choses d’origine africaine et gabonaise comme la pâte d’arachide, le gombo, LA bouteille d’huile, la boîte de tomate entière qu’on met dans le poulet… Dans le parler aussi, il y a un épisode ou à la fin je dis à ma fille “si je trouve le sac là je te fais quoi ?”. Si on est Gabonais et qu’on le lit, on le lit avec l’accent, on l’entend même. Ma correctrice pensait que je m’étais trompée et que je voulais dire “Si je trouve ce sac je te fais quoi là”. J’ai mis aussi un “lèlèlè” et un “kinguinguin”. Les gabonais qui sont ici et qui la lisent se reconnaissent. 

C'est maman qui commande
Scheena Donia et sa fille

 En quoi “C’est maman qui commande” est aussi une ode à la femme africaine?

Pour les mamans africaines, tout n’est pas toujours facile. Elles portent le poids du monde sur le dos en plus de porter leurs enfants, parfois les enfants de leurs sœurs, de leur neveu, de leurs enfants. Combien de mamies nous ont élevées ? Je voulais célébrer ces femmes-là parce que j’ai l’impression que le monde ne les met pas en avant, ne les magnifie pas, on les caricature. On la moque pour sa peau, ses cheveux etc… Mais, la mère africaine elle est tellement digne, forte, résiliante. C’est une éponge, elle aspire tout et elle repart. Je pense que pour quiconque a été élevé par une maman en Afrique, une grand-mère ou des tantes, ce sont des personnes qui te marquent à vie, qui te nourrissent humainement en termes de principes. Et c’était ma manière de leur dire merci, je vous vois, je vous célèbre avec humour. Peut-être que visuellement, je ne vous ressemble pas, mais je suis le fruit de la continuité de ce que vous faites et même si je vis loin de chez nous, je vais perpétuer ce que vous nous avez appris. Il est hors de question que je rompe cette manière de faire.

Envisagez-vous une suite à « C’est maman qui commande » ?

L’un des prochains tomes est intitulé “C’est maman qui commande et tata c’est pas mieux” car j’élève mes enfants avec la certitude que mes sœurs et mes amies sont aussi leurs mamans. Si ma fille demain a du mal à me confier quelque chose, j’aimerais qu’elle se dise qu’elle peut aller chez maman « telle » qui pourra peut-être mieux l’écouter. C’est un hommage à ces tatas là.

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Macky Sall, un pion français à la tête de l’Union Africaine, à quoi faut-il s’attendre ?

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Lors du 35e sommet des chefs d’États et de gouvernements africains à Addis Abeba, le président sénégalais Macky Sall a pris l’importante présidence de l’Union Africaine. Mais l’on se demande s’il demeurera serviteur des agendas français au détriment de ceux africains à la tête de la plus grande organisation africaine. Autrement dit, à quoi faut-il s’attendre d’un pion français à la tête de la plus considérable organisation africaine ?

Macky Sall, un « esclave » volontaire de la France !

En effet, c’est son prédécesseur le président Abdoulaye Wade qui affirmait justement que Macky Sall est un esclave. Les pensées et actions de ce dernier n’ont jamais prouvé le contraire de ce triste état d’esclave.

Absolument, pour qui connaît l’adepte de la faucheuse « International Libéral », il aime la France plus que la France ne s’aime elle-même. Il a toujours soutenu la colonisation tout en cherchant aussi à diviser subtilement les Africains. « Avec la colonisation française, nous avons eu des choses positives, notamment les élections. On a des relations particulières […] et ils ont toujours respecté les Sénégalais parce que le régiment des tirailleurs sénégalais était dans les casernes, ils avaient droit à des desserts pendant que d’autres africains n’en avaient pas », avait fièrement déclaré le président Macky Sall en 2020.

Macky Sall, un pion français à la tête de l'Union Africaine

Pour illustrer sa pensée en actions, il va favoriser l’accaparement des commerces par des entreprises gaullistes telles que Auchan au détriment des commerçants sénégalais. Il accorde à ces entreprises françaises de faramineux avantages fiscaux qu’aucun entrepreneur sénégalais ou africain ne bénéficie. Pour Macky Sall, le Sénégal — l’Afrique en générale — est un prolongement de l’État français. Sous sa regrettable présidence, les surfacturations et les sous-facturations sont quotidiennement dénoncées par la société civile sénégalaise. La répression des opposants et des manifestants disant non à sa révision opportuniste de la constitution sénégalaise…

Interrogé sur France 24 en marge du même sommet précité, le président du Sénégal, Macky Sall, partisan et soutien des coups d’État constitutionnels, a paradoxalement fustigé les coups d’État successifs au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.

« Je condamne fermement ces coups d’État. » clamait le président sénégalais. »On ne peut pas tolérer l’intervention des armées dans les processus politiques, quelles que soient les raisons », a-t-il également martelé au micro de France 24.

Il a sans aucune surprise apporté son soutien aux sanctions néocoloniales décidées par la France et l’Union européenne par l’entremise de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Les sanctions sont l’arme ultime », a-t-il estimé.

« Jamais la Cédéao n’avait essayé de sanctionner d’emblée des dirigeants comme elle l’a fait au Mali par exemple » poursuit-il. En effet, le seul tort du Mali, connu de tous, c’est d’avoir courageusement et dignement décidé de se responsabiliser sur les questions de sa souveraineté pour la « refondation du Mali ».

Au demeurant, avec ce sinistre profil d’« esclave » de Macky Sall, ayant tout le temps interdit et parfois réprimé les manifestations antifrançafricaines, ce serait alors illusoire d’attendre de lui une meilleure gouvernance dans le cadre des luttes souverainistes africaines. En outre, la domination de la France dans certaines importantes parties de l’Afrique pourrait se renforcer…

MENDY, EDOUARD AUX MAINS D’ARGENT

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Il n’y que DJ Kerozen qui puisse s’asseoir à la même table que le néo champion d’Afrique, Edouard Mendy, et dire qu’il a galéré plus que lui.

Contrairement à son adversaire du soir, l’Égyptien Mohamed « Gabaski » Gabal, accusé de « sorcellerie » par de naïfs internautes découvrant que les tirs au but se préparent méticuleusement, au point d’écrire les préférences des tireurs sur une bouteille d’eau, recouverte ensuite d’une serviette blanche, Edouard Mendy, lui, n’inspire pas la crainte. Non, le talentueux gardien sénégalais, pourtant « premier africain à être désigné meilleur gardien de l’année », par la FIFA, dégage une étonnante et apaisante sérénité. Celle-ci est si facile à méprendre pour de la faiblesse qu’il est malheureusement sous-estimé. Et, c’est quelque chose qui n’est pas nouveau dans la carrière serpentueuse du néo-champion d’Afrique, notamment passé par une période de chômage avant de décrocher quelques années plus tard une Champions League avec Chelsea où il a mis sur le banc Kepa, « le gardien le plus cher du monde ». Portrait de Mendy, Edouard aux mains d’argent.

MENDY, EDOUARD AUX MAINS D'ARGENT
Quand tu rappelles à tout le monde que tu es le numéro un dans le Monde Mondial. ©️Tous droits réservés

EDOUARD MENDY OU LE HAVRE DE PAIX

Dans les locaux de Netflix, situés en Californie, où des brainstormings sur la vie mouvementée de célèbres sportifs deviennent finalement de fausses bonnes idées, comme ce documentaire sur « Neymar Jr : le chaos parfait », ils sont probablement en train de s’agiter, de se dire qu’il faut absolument retracer la vie inspirante d’Edouard Mendy qui a commencé, dans le nord de la France il y aura bientôt 30 ans, dans une famille d’une demi-dizaine d’enfants selon nos informations.

C’est à Montivilliers que le futur gardien des Lions de la Téranga, auxquels le président Macky Sall aurait offert une prime de 50 millions de francs CFA et deux terrains, après le sacre continental, voit le jour. Pour la petite histoire, il est le fruit d’une union entre un père bissau-guinéen, défunt, et une mère sénégalaise.

VIENS, VIENS À L’ÉCOLE DES CHAMPIONS

Comme la plupart des petits montivillions, « Edou » tape dans le ballon et c’est à l’âge de 13 ans que ses parents l’inscrivent dans le centre de formation du Havre ; sorte d’École des champions où sont passés pêle-mêle : les Marseillais Dimitri Payet et Steve Mandanda, le Mancunien Paul Pogba, etc.

Mais voilà, le pré-adolescent n’a d’yeux que pour le poste le plus médiatisé, le plus clinquant : celui d’attaquant. Sauf qu’un de ses entraîneurs de l’époque décide, lui, de l’envoyer dans les buts au plus grand désespoir du gamin.

« Je commence sur le terrain mais je vois très vite que sur le terrain, ça ne va pas être forcément possible. Et j’ai un entraîneur qui me met dans les buts, raconte-t-il devant la caméra de Brut. À cette époque, non ça me faisait pas rêver du tout, moi j’avais envie de courir, marquer des buts, célébrer avec mes potes. » Qui pourrait vraiment lui en vouloir de détester un poste où dans des parties dominicales, sur le terrain goudronné ou vert, c’est le moins doué techniquement qui file droit au but ? Personne.

Mais, personne ne se douterait non plus que Mendy s’y plairait au point de devenir l’un des meilleurs gardiens actuels, surtout après tous ces gestes-barrière que la Vie a utilisées pour le stopper dans son élan.

Le premier stop dans sa carrière, il se le mange quand Le Havre décide de choisir comme gardien titulaire Zacharie Boucher plutôt que lui.

« Ce sont des choses qui brisent le cœur. Ça t’énerve. Tu es frustré. Tu te dis que c’est comme ça, mais moi, je n’accepte pas. […] » expliquera-t-il à Outsider France quelques années plus tard.

Pour pouvoir aller plus haut, le futur goalkeeper de Chelsea, qu’il a rejoint en septembre 2020, descend dans les divisions inférieures : d’abord le CSP Municipaux du Havre (2006 – 2011) puis l’AS Cherbourg.

LES REIMS SOLIDES

C’est dans cette ville normande que le deuxième coup d’arrêt, quasiment fatal, celui-là, intervient.

Après y avoir grandi loin sur le plan professionnel et surtout humain, loin du cocon familial, le calme portier agile se retrouve libre de tout contrat le 1er juillet 2014. Dans les faits, il peut s’engager où il veut mais finalement c’est la galère qui s’offre ses services.

VOTRE CORRESPONDANT NE PEUT ÊTRE JOINT

Faute de bonnes nouvelles de son agent, qu’il ne réussira jamais à joindre, le « sans club » se tourne alors vers la machine à broyer corps et âme : Pôle Emploi.

« En 2014, c’est la fin de ma troisième année à Cherbourg, toujours face à la caméra Brut. Quand je me retrouve sans club, c’en en discutant avec mes proches, c’est ma mère qui me dit d’aller faire un dossier à Pôle Emploi pour percevoir mon allocation chômage. C’est la désillusion ! On se dit que c’est un rêve qui s’effondre, un objectif qui sera inatteignable parce qu’on part de trop loin. On se dit que, bah, c’est peut-être pas fait pour nous. »

Imagine un instant la scène : Mendy, du haut de ses 195 centimètres, qui pénètre dans le hall froid et glacial de ladite agence, prend ensuite un ticket, patiente des heures et des heures afin qu’un conseiller ne le reçoive. Imagine un seul instant.

Et comme si ça ne suffisait pas, à cette période de sa vie, sa compagne attend un…heureux événement. La belle histoire ne dit pas si Ça qui l’a motivé, poussé, mais toujours est-il que le Sénégalais n’a littéralement rien lâché ! Tel un mort-de-faim, il a redoublé d’efforts, comme le relate parfaitement une vidéo signée Oh My Goal. Selon ce média, il serait retourné dans son Havre de paix, s’y serait entraîné deux fois par jour pendant une année soit à priori un total 730 séances.

PRÊT-À-PORTER UN NOUVEAU MAILLOT

Et au moment où celui qui « a pensé à arrêter le foot » s’apprête à signer dans une boutique de prêt-à-porter, il reçoit un appel d’un ami qui lui que l’Olympique de Marseille cherche un gardien. La nouvelle émeut sa mère. 

« Oui, j’ai vu ma mère pleurer parce qu’elle était contente pour son fils. Elle savait qu’il avait une chance de se relancer, qu’il allait avoir un contrat, qu’il allait pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. » Cette famille, ce père de deux enfants, est finalement assez discret dessus.

À partir de là, de cette chance qui s’offre à lui, Édouard Mendy, après avoir fait étalage de ses qualités aux entraînements de l’Olympique de Marseille, en tant que 3ème gardien, signe son premier contrat professionnel d’une durée de deux ans à Reims toujours en tant que remplaçant. Mais les choses vont vite et bien pour lui.

MENDY OU L’ART DE PRENDRE LES RENNES DE SON DESTIN

MENDY, EDOUARD AUX MAINS D'ARGENT
Un gardien sûr : t’as capté ? ©️Tous droits réservés

1er août 2016, Amiens – Reims, au stade de la Licorne.

Le gardien titulaire rémois, Johann Carrasso, est expulsé au bout de cinq petites minutes de jeu ! Alors, Édouard Mendy, avec une crête dans l’ère du temps, remplace le milieu de terrain Grégory Berthier et débute ainsi à l’âge de 24 ans sa carrière professionnelle avec ce numéro 16 collé au dos ! Devenu titulaire par la suite, il est sacré champion de France de Ligue 2 et rejoint à l’été 2019 le Stade Rennais pour la modique somme de 7,6 millions d’euros selon Transfermarkt.

En terre bretonne, le Sénégalais « franchit tous les palets » et surtout multiplie les parades que ce soit dans les pieds d’attaquants adverses, sur la ligne ou sur pénalty.

Ces nombreux arrêts, son agilité, sa capacité à garder ses cages inviolées (9/24 matchs) n’échappent pas au sélectionneur sénégalais Aliou Cissé, qui un jour s’est déplacé pour le voir à sa plus grande surprise.

« C’est quelque choses que je n’imaginais même pas deux mois avant. Et donc je le vois et il a même pas besoin de parler, toujours Brut, parce qu’il venait prêcher à un convaincu. »

Contrairement à ces futurs internationaux, ces binationaux qui piochent à tort ou à raison dans un tiroir d’excuses pour décliner une sélection, Mendy ne l’a pas fait.

« […] Oui, c’est vrai que j’aurais pu jouer aussi pour la France. Mais c’est comme je l’ai toujours dit. Moi, depuis tout petit, c’est pour le Sénégal que mon cœur penche. […] »

Et régulièrement, l’international sénégalais, depuis une première sélection le 17 novembre 2018, et un match face à la Guinée Équatoriale, fait pencher la balance en faveur de son pays.

Comme lors de cette séance de tirs au but, désormais fameuse.

CHAMPION D’AFRIQUE, FRÈRE !

MENDY, EDOUARD AUX MAINS D'ARGENT
Sénégal rekh !

Lorsqu’il s’avance vers son futur destin tragique, l’Égyptien Mohamed Lasheen, auteur du pénalty manqué, n’ignore probablement rien de l’homme d’en face : Edouard Mendy, qui traîne des records à la pelle.

PAPA NA CLEAN SHEET

Premier africain à avoir obtenu le « prix de meilleur gardien » selon la FIFA , après poussé un coup de gueule contre le fait qu’il ait été représenté sous des couleurs autres que celles de son club ou de la liquette de l’équipe nationale, mais aussi « gardien le plus cher de la Ligue 1 », après son transfert de 30 millions d’euros bonus compris vers Chelsea, ou encore codétenteur avec Santiago Cañizares et Keylor Navas du nombre de clean sheets en Champions League (9 en 12 rencontres) et enfin unique gardien à avoir réalisé 12 clean sheets en 22 titularisations dans le championnat anglais, Opta Jean.

https://www.youtube.com/watch?v=OShMHycwlro

Tous ces titres collectifs et individuels qu’il a glanés, ces records qu’il a battus, Mohamed Lasheen les sait probablement quand il s’apprête à tirer. La peur est dans son camp et la sérénité se lit sur le visage noir, de celui que beaucoup de ses ex-coéquipiers rennais décrivent comme « un grand homme ».

Mendy plonge sur sa droite, stoppe le tir et se relève. Comme il l’a toujours fait dans sa vie. La suite, tu la connais : Sadio Mané transforme le dernier pénalty et le Sénégal ramène la coupe d’Afrique à la maison, pour la première fois de son histoire !

Et son gardien humble, qui aurait préféré que ce soit Gabaski qui décroche le trophée de « meilleur gardien de la CAN 2021 », repart avec deux nouveaux trophées.

MENDY, EDOUARD AUX MAINS D'ARGENT
Ce sont les trophées que tu veux voir, molah ? ©️Instagram/Edouard Mendy

Le best goalkeeper in the world, que « Personne à part N’golo Kanté ne connaissait dans le vestiaire de Chelsea !», s’est d’abord refait une santé mentale et physique puis ensuite un nom : Edouard aux mains d’argent.

À part DJ Kerozen, personne ne peut s’asseoir à la même table que lui et affirmer avec conviction : « Quand je pense à mon passé et tout ce que j’ai traversé, je me mets genoux à terre pour rendre gloire à Dieu ! ». Iyolélé oh ! Sa vie a changé !

« Esclaves » VS. « personnes réduites en esclavage »

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Et si au lieu d’utiliser le mot « esclaves », nous utilisions les mots « personnes réduites en esclavage ?

Aujourd’hui, la plupart des historiens parlent de personnes réduites en esclavage, au lieu d' »esclaves ».

En passant de l’utilisation du mot « esclave« » à « personne réduite en esclavage« , nous renvoyons l’idée de l’humanité, de la façon dont cette personne est un être humain et non une propriété – comme on le considérait autrefois.

De plus, utiliser le mot « personne réduite en esclavage » permet de décrire que l’esclavage était une condition dans laquelle on se trouvait (dont on pouvait s’évader) et non une identité ou un état de nature.

Pour mieux décrire ce concept, je vais vous raconter cette histoire qui s’est réellement passée.

Esclaves
Jovan Bradshaw

Pendant le Black History Month 2019, Jovan Bradshaw, une enseignante de sixième année du Mississippi pour donner un enseignement important à ses élèves, a affiché sur la porte de la classe :

« Chers étudiants, ils n’ont pas volé les esclaves. Ils ont volé des scientifiques, des médecins, des architectes, des enseignants, des entrepreneurs, des astronomes, des pères, des mères, des fils, des filles, etc., et les ont réduits en esclavage. Honnêtement, vos ancêtres »

Lorsqu’on lui a demandé comment l’idée était née, elle a répondu :

« Tout a commencé quand un de mes élèves a prononcé la phrase « Les esclaves n’ont jamais rien fait car ils ne savaient ni lire ni écrire. »

Et elle a ajouté :

« Beaucoup de nos étudiants afro-américains ne savent pas d’où ils viennent. Tout ce qu’on leur apprend, c’est que l’esclavage était la servitude, dans les champs de coton.

Ils doivent savoir qu’ils étaient grands bien avant l’esclavage. Qu’ils ont construit un pays avec notre sang, notre sueur et nos larmes, et la force de leurs ancêtres, c’est pourquoi ils peuvent être formidables aujourd’hui.

Aujourd’hui, nous voyons la Maison Blanche et nous disons « Wow ! » mais nous ne savons pas que ce sont nos ancêtres qui l’ont construit ou l’Université de Harvard et nous ne savons pas ​qu’il a été construit en 1817 par Isaac Royall Jr., un esclavagiste et sa fortune provenait du travail des Africains sur les plantations de canne à sucre.

On compte que bon nombre des monuments que nous voyons aujourd’hui aux États-Unis ont été construits par des Africains réduits en esclavage et grâce aux profits de l’esclavage.« 

l’enseignante poursuit :

« J’enseigne les mathématiques, mais je me lève chaque matin et je veux réveiller chaque élève qui passe dans les couloirs ils doivent savoir sur les inventions de leurs ancêtres, sur les découvertes scientifiques, ils doivent savoir que ce n’est pas vrai qu’ils sont descendants de » esclaves  » et ce n’est pas vrai que leurs ancêtres n’ont rien fait « .

« Esclave » est un mot qui manque d’humanité, personne ne naît naturellement esclave mais un peuple, un être humain peut être asservi.

L’esclavage est une condition dans laquelle les gens ont été forcés d’être.

Utiliser les mots « personnes réduites en esclavage » au lieu de « esclaves » signifie reconnaître l’humanité de nos ancêtres, qui avant d’être des esclaves étaient avant tout des personnes. Bref, à partir d’aujourd’hui au lieu de dire « C’étaient des esclaves » essayons de dire « C’étaient des Africains rendu esclaves« .

Et qu’en pensez-vous Nofi People ?

Notes et références

Cet article est rédigé par Sarah Kamsu, fondatrice de la plateforme afro We Africans United

« Teacher’s Powerful Black History Month Lesson About Slavery Goes Viral: ‘They Didn’t Steal Slaves’« , people.com, publié le 13 février 2019.

« Column: Language matters: The shift from ‘slave’ to ‘enslaved person’ may be difficult, but it’s important« , chicagotribune.com, publié le 6 septembre 2019.

« The White House Was, in Fact, Built by Enslaved Labor« , smithsonianmag.com, publié le 26 juillet 2016.

« 15 American landmarks that were built by slaves« , businessinsider.com, publié le 6 septembre 2019.

« Isaac Royall Jr.« , wikipedia.org.

qu’il a été construit en 1817 par Isaac Royall Jr., un esclavagiste et sa fortune provenait du travail des Africains sur les plantations de canne à sucre. On compte que bon nombre des monuments que nous voyons aujourd’hui aux États-Unis ont été construits par des Africains réduits en esclavage et grâce aux profits de l’esclavage. « J’enseigne les mathématiques, mais je me lève chaque matin et je veux réveiller chaque élève qui passe dans les couloirs ils doivent savoir sur les inventions de leurs ancêtres, sur les découvertes scientifiques, ils doivent savoir que ce n’est pas vrai qu’ils sont descendants de » esclaves  » et ce n’est pas vrai que leurs ancêtres n’ont rien fait  » – poursuit l’enseignante. « Esclave » est un mot qui manque d’humanité, personne ne naît naturellement esclave mais un peuple, un être humain peut être asservi. L’esclavage est une condition dans laquelle les gens ont été forcés d’être. Utiliser les mots « personnes réduites en esclavage » au lieu de « esclaves » signifie reconnaître l’humanité de nos ancêtres, qui avant d’être des esclaves étaient avant tout des personnes. Bref, à partir d’aujourd’hui au lieu de dire « C’étaient des esclaves » essayons de dire « C’étaient des Africains rendu esclaves ». Et qu’en penses-tu? Sarah Kamsu Références : https://www.google.com/amp/s/people.com/human-interest/jovan-bradshaw-slavery-lesson- door-black-history-month/%3famp=true https://www.chicagotribune.com/columns/eric-zorn/ct-column-slave-enslaved-language-people- first-debate-zorn-20190906-audknctayrarfijimpz6uk7hvy-story.html https://www.smithsonianmag.com/smart-news/white-house-was-fact-built-slaves-180959916/ https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.businessinsider.com/ american-landmarks-that-were-built-by-slaves-2019- 9%3Famp&ved=2ahUKEwiQ_9Wwre71AhU3R_EDHdAzAGYQFnoECBQQAQ&usg=AOvVaw1 PFuLNTZ6sbA4EQSfs3om0 https://en.m.wikipedia.org/wiki/Isaac_Royall_Jr

LE SÉNÉGAL RAMÈNE LA COUPE D’AFRIQUE À LA MAISON

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Jusque-là, le Sénégal n’avait pas de CAN mais ça c’était avant. Avant Édouard Mendy puis Sadio Mané.

Précédés d’immenses cris d’une joie libératrice et de courses folles, où le petit doigt de pied manque de cogner la table basse, de nombreux feux d’artifices déchirent le ciel étoilé. Ces bambins qu’on a envoyés au lit, malgré d’âpres négociations onusiennes pour voir la finale de la Coupe d’Afrique des Nations, ses prolongations puis ses tirs au but, ne les voient pas mais les entendent. Les plus futés l’auront compris et surtout les plus vieux, ces grands enfants qui y a encore quelques années tapaient dans le ballon rond, eux, l’ont vécu en direct. Il est un peu moins de 22 heures GMT, en Côte d’Ivoire où la prochaine CAN aura lieu. Ça y est ! Le Sénégal ramène la coupe d’Afrique à la maison, pour la première fois de son histoire. Retour sur une longue soirée historique.

LE SÉNÉGAL A RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE

La coupe que tu remportes, quand tu as trophée de bonnes choses.

TRIBUNES PRÉSIDENTIELLES

Assis dans le fond, dans les tribunes présidentielles, qui n’ont jamais aussi bien porté leur nom, le président de la FECAFOOT Samuel Eto’o se fait voler la vedette par Chantal et surtout Paul Biya, dont les quarante ans au pouvoir (en novembre prochain) l’empêcheront de remettre en bonne et due forme le trophée aux Sénégalais. Qu’importe, puisque c’est ailleurs que les vraies choses se passent.

DAVID CONTRE GOLIATH

Sur la verte pelouse praticable du stade d’Olembé, située à Yaoundé, le Sénégal, au palmarès vierge, affronte l’Égypte, septuple champion d’Afrique ; la dernière remontant à 2010, déjà.

C’est aussi l’affrontement entre les deux derniers finalistes malheureux : les Pharaons face aux Lions Indomptables de Vincent Aboubakar, auteur du but victorieux ce jour-là, et les Lions de la Teranga face aux Algériens ; champions en titre néanmoins sortis dès le premier tour par la Côte d’Ivoire.

Mais c’est surtout un mano à mano entre les deux coéquipiers liverpuldiens.

À la fin, un seul la soulèvera.

À gauche, Sadio Mané : 2 passes décisives, 3 buts, depuis cette 33ème CAN, et une vraie influence certifiée sur le jeu sénégalais. Manque plus que la pastille bleue, pour confirmer.

À droite, Mohamed Salah : 1 passe décisive, 2 buts et un brassard apparemment trop serré pour qu’il fasse autre chose que disparaître des matchs avant de réapparaître comme si de rien n’était.

C’est une finale qui sur le papier a donc tout pour plaire et également plaire à tout le monde. Sauf au trouble-fête, l’invité surprise de cette CAN 2021.

LE SÉNÉGAL BUTE SUR LA PYRAMIDE GABASKI

Depuis qu’il a stoppé le pénalty d’Éric Bailly, puis ceux de James Léa Siliki et Harold Moukoudi, rentrés pendant la demi-finale face au Cameroun, le gardien autrefois remplaçant Mohamed « Gabaski » Gabal jouit d’une confiance inébranlable.

SALAH, LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS

Et comme si ça suffisait, en ce very beginning de la première mi-temps,  la 7ème minute pour être précis, le portier égyptien stoppe le pénalty tiré en force par…Sadio Mané ; lequel marche ainsi sur les traces d’un certain Didier Drogba, auteur d’un pénalty manqué lors de la finale de la CAN 2012 face à la redoutable et terrible Zambie.

Sadio Mané 1 – Gabaski 0. Merci Mohamed Salah, qui quelques instants auparavant, lui a à priori indiqué où est-ce que son coéquipier sénégalais tirerait. Vivement le retour à Liverpool !

LE SÉNÉGAL RAMÈNE LA COUPE D'AFRIQUE À LA MAISON
Gabaski a eu le nez creux. ©️Tous droits réservés

L’ARBRITRE REFUSE DE SIFFLER

Ensuite par deux fois, l’ailier droit Ismaïla Sarr, que son club Watford a d’ailleurs félicité sans vergogne après avoir refusé de le libérer pour cette même compétition, prend le dessus sur son adversaire, centre dangereusement sans que personne ne reprenne le ballon. Les Sénégalais profitent finalement assez peu du fait que le défenseur égyptien Abdelmomem ait été averti après le pénalty.

C’est l’un des rares fois où M. Victor Gomes, l’arbitre sud-africain de la rencontre, porte son sifflet à la bouche. Puisqu’il fera preuve d’une étonnante clémence, envers les Égyptiens quand ceux-ci commettront des fautes ; un drôle de traitement qui n’échappera à la Toile.

ÉDOUARD MENDY À LA PARADE

À quelques minutes de fin de la première mi-temps, où Gabaski prouve encore en mondovision qu’il serait capable à lui tout seul « d’arrêter le conflit israélo-palestinien », Salah oblige Édouard Mendy à réaliser une parade décisive. Mi-temps : Sénégal 0 – Égypte 0.

Que ce soit au niveau du score ou des cartons, les Pharaons, et leurs nombreuses fautes d’antijeu récurrentes, s’en sortent finalement bien.

SADIO MANÉ OFFRE LA COUPE À SON PAYS

La seconde mi-temps est un copier-coller, beaucoup mieux réalisé que celui d’un étudiant obligé de procéder ainsi pour terminer son travail en retard, de la première mi-temps.

Aux Sénégalais les occasions, aux Égyptiens les solutions.

PLANS DE JEUX

Et ce peu importe la situation : ils arrivent toujours à contenir les assauts !

Il faut dire que depuis le début de la seconde phase du tournoi, les hommes de Carlos Queiroz, présent dans les tribunes après son pétage de plombs face au Cameroun, les Pharaons s’appliquent uniquement à bien défendre, colmater les brèches, tendre les nerfs de leurs adversaires, excédés par leur roublardise, et surtout attendre la séance de tirs au but. Là, leur gardien, qui sera élu « homme du match », fait le reste.

C’est d’ailleurs comme ça qu’ils ont éliminé la Côte d’Ivoire (On l’a déjà dit mais ça fait encore mal…).

En un mot, les Sénégalais jouent et les Égyptiens les font déjouer.

Si bien que le spectre d’une troisième finale perdue se profile à l’horizon, après celle de 2002 face au Cameroun, où l’actuel sélectionneur Aliou Cissé manque le dernier pénalty, puis celle de 2019 donc.

LA BAMBA

LE SÉNÉGAL RAMÈNE LA COUPE D'AFRIQUE À LA MAISON
Le minot a mouillé le maillot. ©️Tous droits réservés

Les changements opérés en seconde mi-temps par le sélectionneur au masque noir assorti à ses dreadlocks, avec entre autres l’entrée du virevoltant attaquant Bamba Dieng, ne changeront rien : ni à la fin du temps réglementaire, ni en prolongations.

ÉDOUARD MENDY RASSURE LES SIENS…

Pis encore par deux fois, le nouvel entrant échouera face à Gabal. Encore et toujours lui ! Mais, il était dit/écrit/inscrit quelque part, dans son incroyable parcours semé d’embûches, avec un passage par la machine à broyer corps et âme Pôle Emploi en 2014, que c’est le gardien d’en face, superbement protégés par Kalidou Koulibaly et Abdou Diallo, qui serait le plus décisif : Édouard Mendy.

LE SÉNÉGAL RAMÈNE LA COUPE D'AFRIQUE À LA MAISON
Le calme avant la fête. ©️Tous droits réservés

D’abord à la 117ème minute, lorsque le coéquipier de N’golo Kanté repousse des poings le ballon frappé par Marwan Hamdy.

Mais particulièrement lors de la séance des tirs au but.

Avant que le joueur, « dont le cœur penche pour le Sénégal depuis tout petit », ne réalise la désormais fameuse parade décisive, il eut un moment de chance et d’angoisse.

…AVANT QUE SADIO MANÉ NE LES DÉLIVRE

De la chance quand le tir de Mohamed Abdelmomem trouve le poteau et que le portier de 29 ans a la bonne idée, le bon réflexe de baisser la tête pour éviter un potentiel contre son camp.

De l’angoisse quand Bouna Sarr manque le sien. Les Égyptiens égalisent ensuite 2 tirs au but partout ! Ensuite, Bamba Dieng leur donne un avantage. Balle de match !

Sûr de son talent, Édouard Mendy n’a pas besoin qu’on le hype.

Quelques mois auparavant, il a été méchamment ignoré/oublié/snobé pour le trophée Yachine du Ballon d’Or, récompensant le meilleur gardien de but de la saison. Il s’agit d’un oubli encore plus scandaleux que le 7ème Ballon d’Or du marcheur blanc : Lionel Messi. Game Of Thrones vie.

Depuis qu’il joue sur la verte pelouse magnifique de Stanford Bridge, Édouard Mendy sait que : « Hype means nothing » La hype, ça veut rien dire en VOSTFR.

Alors, calme et serein, il le reste quand Mohanad Lasheen avance vers lui : il déploie ses 194 centimètres et repousse son tir. Premiers cris de joie aussi forts que ceux que des fans de feu DJ Arafat appelés…la Chine.

C’est maintenant autour de « l’autre grand footballeur sénégalais à évoluer en Angleterre ».

Houpette qui le gêne assez peu finalement, épaules croulant sous le poids des mains moites et tremblantes d’un peu moins de 17 millions d’habitants (chiffres de 2020, publiés par la Banque Mondiale), mais aussi images de l’échec de la dernière édition qui passent en boucle, le futur « meilleur joueur de la CAN 2021 » Sadio Mané, réconforté après son raté puis « béni » par ses coéquipiers, a la pression.

LE SÉNÉGAL RAMÈNE LA COUPE D'AFRIQUE À LA MAISON
On dépose ça là. ©️Tous droits réservés

« S’il marque le Sénégal est champion d’Afrique ! » annonce Lilian Gatounes, présentateur-supporter des Lions de la Teranga.

La suite, tu la connais déjà : le Sénégal ramène la coupe à la maison, pour la première fois de son histoire.

LE SÉNÉGAL RAMÈNE LA COUPE D'AFRIQUE À LA MAISON
Aliou Cissé, l’homme au coeur du succès. ©️Tous droits réservés

Pour le plus grand plaisir de nombreux internautes. Morceaux choisis.

Ça qu’on leur reproche.
Partie au lieu de patrie…comprenez son émotion.
Sadio Mané est un dix !
Oh Champs-Élysées !
Vous prendrez bien un peu Mbalax ?
https://twitter.com/Marlene_Ko/status/1490449133513187333?s=20&t=_XG4anQgXxRwPVvyTxStzA
C’est de ça qu’il s’agit !
Beau joueur !
https://twitter.com/achillejordy/status/1490436519307403273?s=20&t=_XG4anQgXxRwPVvyTxStzA
Le geste technique de la soirée !
Qui a dit que le football n’était qu’un sport ?

Et pendant ce temps-là…précédés de tohu-bohus, synonymes d’une ivresse enfouie puis enfin libérée, et de dérapages contrôlés, où le petit doigt de pied manque de cogner la table basse, de nombreux feux d’artifices abidjanais déchirent le ciel étoilé. Sénégal rek !