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Entretien avec Jocelyne BEROARD pour l’Écrin politique

«Le succès, ça ne s’explique pas». Et pourtant, Jocelyne BEROARD, interprète, parolière et membre du mythique groupe Kassav, s’est racontée en toute liberté à l’occasion d’un entretien passionnant qu’elle m’a accordé.

Née à Fort-de-France en Martinique et première femme à avoir été honorée d’un « Disque d’or » aux Antilles, cette icône de la musique a couché sur le papier le récit de sa vie dans son récent ouvrage « Loin de la mer ». Elle nous raconte son éducation familiale stricte, les coulisses de Kassav et les secrets de fabrication des plus grands tubes du groupe.

Elle revient également sur ses influences artistiques mêlant tradition et modernité ainsi que sur la volonté du groupe de revenir à l’essence même de la Musique spécifiquement antillaise. Ensemble, nous explorons le lien entre Musique et identité culturelle au sein du paysage musical caribéen et la nécessité de mieux transmettre l’héritage du Créole à travers le monde. Nous revenons également avec elle sur sa carrière d’actrice, de ses débuts dans « Siméon » d’Euzhan Palcy (1991) à ses collaborations avec Jean-Claude Barny sur « Nèg Maron » (2005) ou « Le gang des Antillais » (2016).

Elle nous explique en quoi la création est pour elle un acte politique, l’affirmation d’une identité ultramarine à travers son rapport à l’Autre et le devoir de Mémoire. Cela se traduit aussi par son engagement auprès des associations (en particulier, le CM98) ou son combat contre la bureaucratie de la Sacem pour obtenir les droits d’auteur du groupe.

Mais Jocelyne BEROARD est avant tout un modèle d’intelligence et de courage pour toutes les femmes. Elle nous donne ses conseils pour débuter et réussir dans le métier mais également pour savoir comment gérer et répondre aux sirènes du succès tout en restant soi-même. Elle nous livre ainsi une leçon de vie puissamment inspirante.

Jocelyne BEROARD

Retrouvez son interview dans son intégralité sur notre chaîne YouTube @agencekscom

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Faada Freddy, la voix magique du Sénégal

Faada Freddy, de son vrai nom Abdou Fatha Seck, est un chanteur, auteur-compositeur et interprète sénégalais qui a réussi à captiver le monde avec sa voix unique et son style musical innovant. En puisant dans ses racines africaines, le gospel, le jazz, la soul et la musique populaire, Faada Freddy a créé un univers musical riche et authentique qui ne laisse personne indifférent.

Faada Freddy : Les débuts

Né à Dakar, au Sénégal, en 1975, Faada Freddy a grandi dans une famille aimante et musicienne. Il a commencé à chanter et à jouer de la musique dès son plus jeune âge, en participant notamment à des chorales religieuses. En 1997, il a rejoint le groupe de rap Daara J, qui est devenu l’un des groupes les plus influents et populaires de la scène hip-hop sénégalaise et africaine.

Faada Freddy
Daara J Family

La transition vers une carrière solo

En 2014, Faada Freddy a décidé d’embrasser une carrière solo, avec un projet musical audacieux, mêlant sa voix envoûtante à des arrangements vocaux et corporels. Ce choix a marqué un tournant dans sa carrière, car il a réussi à séduire un public encore plus large et à s’imposer sur la scène internationale.

Le premier EP, « Untamed », est sorti en 2014, suivi par l’album « Gospel Journey » en 2015. Ce dernier a été acclamé par la critique et a permis à Faada Freddy de se produire dans des festivals et des salles de concert du monde entier.

Influences et style musical

Faada Freddy puise son inspiration dans les musiques traditionnelles africaines, le gospel, la soul, le jazz et la pop. Son approche musicale est sans concession. Les seules ressources sont humaines « Ma musique c’est 100% organique et 0% technologique ». Pour résumer, la bouche et le corps imitent le son des instruments. Cette approche singulière lui permet de créer un univers musical envoûtant et profondément spirituel, qui touche les cœurs et les âmes.

Faada Freddy
Les vieilles charrues en 2017

Engagement social et humanitaire

Au-delà de sa carrière musicale, Faada Freddy est également un fervent défenseur de la justice sociale et de la préservation de l’environnement. Il s’engage activement dans diverses causes, telles que l’éducation, la lutte contre la pauvreté et la protection des ressources naturelles. Il participe régulièrement à des événements caritatifs et soutient des organisations non gouvernementales œuvrant pour un monde meilleur.

Faada Freddy est sans aucun doute l’un des artistes sénégalais les plus talentueux et inspirants de sa génération. Avec sa voix magique, son style musical unique et son engagement envers un monde meilleur, il est un véritable ambassadeur de la culture africaine et un exemple pour les générations futures.

Après un long silence discographique depuis la sortie de son premier album « The Gospel Journey » (sorti en 2016), ponctué de quelques 300 concerts à travers le monde, le prochain EP de Faada Freddy « Tables Will Turn » sortira le 19 mai prochain.

Faada Freddy
La cover de Tables Will Turn

Tables Will Turn, expression équivalente à notre « la roue tourne », c’est surtout un chant d’espoir et d’optimisme, une authentique déclaration de foi en la vie.

« Quand tous tes rêves semblent se dissoudre dans un nuage de confusion, rappelle-toi que c’est juste un orage qui passe » est sa manière de dire qu’il y a un temps pour tout, pour l’adversité comme pour la réussite, selon une philosophie proche de celle enseignée par le gospel, genre musical auquel Faada réaffirme ici son attachement. Mais aussi en lien avec les fondements même de son art depuis ses débuts au sein du célèbre duo de rap Daara J, dont le nom signifie « l’école de la vie » en wolof.

Que Faada ait inclus un rap à la fin de Tables Will Turn ajoute un heureux effet d’aubaine stylistique à une chanson de soul pop à portée universelle où sa voix fait merveille. « Oui je suis un chanteur de soul qui entend rester libre de rapper. Voilà le message. »

Faada Freddy sera en showcase au Weare le 16 mai et jouera au Trianon le 10 novembre.

My excellent card : un service bancaire pour et par la diaspora

Dans notre communauté, il est courant de prendre en charge nos proches qui sont au pays, notamment via des transferts d’argent. Cependant, ces différentes méthodes de transferts ont souvent des frais onéreux. Alors, comment répondre à cette problématique ? My Excellent Card, la FinTech (technologie financière) spécialisée dans les transferts d’argent entre l’Afrique et l’Europe, propose de multiples services visant à faciliter les transactions financières émises par la diaspora. Créée en 2018 par Christian Kukabu, My Excellent Card s’impose comme une solution durable et sans frais.

Une alternative aux transferts d’argent

Avec une carrière dans les finances en poche, Christian Kukabu est parti d’un constat : “La communauté africaine n’est pas bien servie par les banques traditionnelles européennes. Elles ne comprennent pas pourquoi nous avons beaucoup recours aux transferts d’argent. Je voulais donc trouver une solution innovante qui nous donnerait une certaine image de marque”.

My excellent Card
Christian Kukabu

Pour ce faire, ce dernier a mis sur pied My Excellent Card, une plateforme dédiée à la diaspora, et qui permet d’ouvrir un compte en Europe, sans conditions de ressources. Le titulaire du compte, qui dispose des éléments classiques relatifs aux banques traditionnelles (RIB, virements, retraits etc…), a surtout la possibilité d’obtenir jusqu’à trois cartes bancaires secondaires. Un avantage de taille selon son fondateur, qui permet une maîtrise et un contrôle complet de ses opérations. 

“Imaginez que l’on vous annonce un soir que vous avez un proche vivant au pays qui est malade et qui doit se faire soigner en urgence, sachant qu’en Afrique, vous devez d’abord payer avant de vous faire soigner. Lorsque cela arrive, il faut d’abord passer en agence pour effectuer un transfert d’argent. Cependant, les agences sont fermées le soir. Alors comment se débrouiller quand vous êtes obligés d’attendre le lendemain matin pour envoyer de l’argent à votre famille ?”.

Le service card to card (cartes secondaires) répond à cette problématique en permettant un transfert gratuit et instantané d’une carte à une autre. Il suffit que la personne située sur le continent qui dispose d’une de ces cartes secondaires, retire à la minute près le montant envoyé par la personne vivant en Europe.

Des services sans frais 

Outre cette solution novatrice, My Excellent Card propose à ses clients d’autres services pour les guider dans la gestion de leurs finances. “Ma réserve” par exemple, est un compte épargne qui accompagne ses utilisateurs dans la réalisation de leurs futurs projets (investissement, entrepreneuriat, achat de bien immobilier…). Si vous êtes propriétaire d’un compte My Excellent Card, vous pouvez également transférer de l’argent par mobile money avec “Pay be”, une alternative aux cartes secondaires.

“Nous savons qu’il n’y a pas de distributeurs à chaque coin de rue en Afrique. Il fallait donc trouver un moyen qui s’adapte à la réalité locale. Et, les mobile tech commencent à bien se développer sur le continent” explique Christian Kukabu, Président et Directeur Général de My Excellent Card.   

Si My Excellent Card permet d’envoyer des fonds vers tous les pays africains, le service “Easy”, qui permet de recevoir directement de l’argent son compte africain en instantané,   n’est que pour l’instant localisé en RDC. Il compte s’étendre dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali. À long terme, My Excellent Card vise non seulement à se positionner comme une solution panafricaine pour la diaspora et les afrodescendants, mais surtout à les accompagner à devenir les investisseurs de demain.  

À retrouver ici !

Le Student Nonviolent Coordinating Committee : Un acteur clé du mouvement américain des droits civiques

Le 21 avril 1960 marque un tournant dans l’histoire du mouvement américain des droits civiques avec la création du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC). Fondé lors d’une conférence à Raleigh, en Caroline du Nord, le SNCC est rapidement devenu l’une des principales organisations de ce mouvement, en menant des actions non violentes pour promouvoir l’égalité des droits. Cet article examine l’histoire du SNCC, ses actions phares et l’héritage qu’il laisse derrière lui.

Contexte historique et création du SNCC

Au début des années 1960, le mouvement américain des droits civiques était déjà en marche, mené par des leaders tels que Martin Luther King Jr. et des organisations comme la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Néanmoins, les étudiants afro-américains ont ressenti le besoin de s’organiser et de contribuer à la lutte pour l’égalité. Le Student Nonviolent Coordinating Committee est né de cette aspiration, avec pour objectif de coordonner les efforts des jeunes militants à travers le pays.

Student Nonviolent Coordinating Committee

Les méthodes et les actions du SNCC

Le SNCC a adopté une approche non violente, inspirée par les enseignements de Mahatma Gandhi et les méthodes de désobéissance civile de Martin Luther King Jr. Les membres du SNCC ont ainsi organisé et participé à diverses actions pour attirer l’attention du public sur les inégalités raciales et promouvoir l’égalité des droits. Parmi ces actions, on compte les sit-ins, les manifestations, les campagnes de sensibilisation et les efforts de voter registration.

Les sit-ins et les Freedom Rides

Parmi les actions les plus emblématiques du Student Nonviolent Coordinating Committee, les sit-ins et les Freedom Rides ont marqué l’histoire du mouvement des droits civiques. Les sit-ins consistaient à occuper des comptoirs réservés aux Blancs dans les restaurants et les cafés pour protester contre la ségrégation. Les Freedom Rides, quant à elles, visaient à défier la ségrégation dans les transports en commun en faisant voyager ensemble des passagers noirs et blancs.

La participation aux grandes manifestations

Le SNCC a également joué un rôle majeur dans l’organisation et la participation à des manifestations historiques, telles que la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté en 1963. Cette marche, qui a réuni plus de 250 000 personnes, est restée célèbre pour le discours « I Have a Dream » de Martin Luther King Jr.

Student Nonviolent Coordinating Committee

Le rôle du SNCC dans la lutte pour le droit de vote

Le SNCC a contribué de manière significative à l’adoption du Voting Rights Act en 1965, une loi qui a mis fin aux pratiques discriminatoires empêchant les Afro-Américains de voter. Pour ce faire, le SNCC a organisé des campagnes de voter registration, des ateliers d’éducation civique et des manifestations pour sensibiliser l’opinion publique et faire pression sur les législateurs.

Les défis et les controverses

Au fil du temps, le SNCC a dû faire face à des défis internes et externes. Les membres de l’organisation ont parfois été confrontés à des violences et des arrestations lors de leurs actions. De plus, le SNCC a traversé des périodes de tension et de divisions internes, en particulier autour de la question de la coopération avec d’autres organisations et des divergences idéologiques.

L’évolution du SNCC et la montée du Black Power

Au milieu des années 1960, le SNCC a commencé à évoluer sous l’influence du mouvement Black Power, qui prônait l’autonomie et l’autodétermination des communautés noires. Certains membres du SNCC, dont Stokely Carmichael, ont adopté cette nouvelle orientation et ont milité pour une approche plus radicale de la lutte pour l’égalité des droits. Cette évolution a contribué à éloigner le SNCC de son engagement initial en faveur de la non-violence et a créé des tensions avec d’autres organisations des droits civiques.

L’héritage du SNCC

Malgré les défis et les controverses, le SNCC a laissé un héritage important dans le mouvement américain des droits civiques. L’organisation a contribué à la prise de conscience et à la mobilisation de la jeunesse afro-américaine, et a joué un rôle clé dans la réalisation de progrès législatifs tels que le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965.

En outre, le SNCC a inspiré d’autres mouvements sociaux et politiques à travers le monde, en démontrant l’efficacité de la désobéissance civile et de l’action directe non violente pour obtenir des changements sociaux. Ainsi, même si le SNCC a été dissous en 1970, son héritage continue d’influencer les luttes pour l’égalité et la justice aujourd’hui.

Le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) a été un acteur majeur du mouvement américain des droits civiques. En dépit des défis et des controverses auxquels l’organisation a dû faire face, le SNCC a contribué de manière significative à la lutte pour l’égalité des droits grâce à ses actions non violentes et à sa mobilisation de la jeunesse. L’héritage du SNCC perdure, témoignant de l’impact durable de cette organisation sur l’histoire des droits civiques aux États-Unis et sur les mouvements sociaux à travers le monde.

Sawa Shoes : La marque panafricaine qui révolutionne l’industrie de la chaussure en Afrique

Depuis ses débuts en 2009, Sawa Shoes s’est démarquée en tant que marque panafricaine audacieuse et engagée, offrant des chaussures de qualité fabriquées en Afrique pour le monde entier. En naviguant à contre-courant du flux économique Nord/Sud, Sawa achète ses matières premières en Afrique et les transforme également sur le continent, créant des emplois qualifiés et productifs tout en changeant l’image de l’Afrique dans l’industrie de la mode.

Un point de départ : Sawa Shoes x Douala

L’histoire de Sawa Shoes commence le 20 mai 2009 à Douala, au Cameroun. Les premières chaussures sont sorties d’une petite usine située au cœur du quartier de N’dokoti, avec l’aide de quelques machines trouvées sur place et d’autres importées d’Italie. L’équipe était composée d’un ancien boxeur, Yves Bessala, surnommé « Docteur Bess », ainsi que de cordonniers et couturières locaux.

En 2011, les chaussures Sawa ont commencé à être fabriquées à Addis-Abeba, en Éthiopie. Malgré les défis logistiques et de productivité, l’entreprise a réussi à consolider son projet saison après saison, grâce à la qualité de ses produits et à l’engagement d’une équipe fière de ses réalisations.

Sawa Shoes, la marque panafricaine en terme de chaussures

Les collections de Sawa Shoes offrent un style vintage inspiré des chaussures de tennis et de basketball rétro. Les baskets, conçues pour les hommes, les femmes et les enfants, sont fabriquées avec des matériaux de qualité, notamment du cuir pleine fleur, des doublures en cuir et des semelles cousues. La marque a également collaboré avec des grands noms tels que Missoni, A1 Records, Public Enemy, Oxmo Puccino, Médecins Sans Frontières et J.Crew.

L’aventure Sawa Shoes a été marquée par des défis, notamment ceux liés à la corruption et aux difficultés d’approvisionnement. Cependant, la marque a su persévérer et s’imposer comme un acteur majeur de l’industrie de la chaussure en Afrique, prouvant que le développement économique du continent peut être réalisé grâce à des projets locaux, créatifs et ambitieux.

Sawa Shoes représente ainsi l’esprit panafricain en mettant en avant des produits de qualité conçus et fabriqués sur le sol africain. En contribuant à la création d’emplois et au développement économique du continent, la marque démontre son engagement envers un avenir meilleur pour l’Afrique. En dépassant les obstacles et en repoussant les limites,

Sawa Shoes prouve qu’il est possible de transformer l’histoire et de présenter au monde une vision de l’Afrique forte, dynamique et innovante.

Oxmo lui même est là-bas !

Sawa Shoes, la marque panafricaine en terme de chaussures

La Négritude : Voyage au cœur d’un mouvement culturel et politique révolutionnaire

Plongeons ensemble dans l’histoire et l’héritage de la négritude, ce mouvement littéraire et culturel majeur qui a bouleversé le paysage intellectuel du XXe siècle (1). Portée par des figures emblématiques telles qu’Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et les sœurs Nardal, la négritude a redéfini l’identité africaine et afro-descendante et a renforcé la lutte contre le colonialisme et le racisme (2).

Une naissance

Le berceau de la négritude se trouve à Paris, où les sœurs Nardal, Paulette, Jane et Andrée, ont contribué à créer un véritable espace de dialogue et d’échange entre les intellectuels noirs de l’époque (3). Leur salon littéraire est rapidement devenu le lieu de rendez-vous incontournable pour les futurs pionniers du mouvement, notamment Césaire, Senghor et Damas (4). C’est dans cette effervescence intellectuelle que la négritude a pris forme et s’est développée.

Aimé Césaire, écrivain et homme politique martiniquais, a marqué de son empreinte le mouvement avec des œuvres majeures telles que « Cahier d’un retour au pays natal » (5). Dans ce texte poétique, Césaire dénonce avec force et passion le colonialisme et l’aliénation culturelle, tout en exaltant la beauté et la richesse de l’héritage africain.

Léopold Sédar Senghor, quant à lui, a porté la négritude sur la scène politique en devenant le premier président du Sénégal en 1960. Poète et homme d’État, Senghor a contribué à asseoir la légitimité du mouvement, notamment à travers son recueil « Chants d’ombre » (6). Son action politique, guidée par sa vision de la négritude, a mis en avant la culture africaine et la diversité linguistique comme moteurs de développement et d’unité nationale.

La négritude
Aimé Césaire reçoit le président Léopold Sédar Senghor en Martinique

Léon-Gontran Damas, autre pilier du mouvement, a apporté une dimension militante et engagée à la négritude avec son recueil « Pigments » (7). Ses vers incisifs et percutants dénoncent sans détour les injustices et les discriminations subies par les Noirs et les peuples colonisés.

Un héritage

La négritude, en mettant en lumière la diversité culturelle et la fierté noire, a permis de créer des liens de solidarité entre les communautés noires du monde entier. Ce mouvement a également joué un rôle déterminant dans les processus de décolonisation et d’émancipation en Afrique et aux Antilles (8).

Aujourd’hui, l’héritage de la négritude continue de résonner dans les œuvres des écrivains et des artistes qui s’appuient sur les fondements posés par ces pionniers pour explorer et célébrer l’identité noire sous toutes ses formes (9). Toujours, nourrissant l’inspiration des générations futures. Des auteurs contemporains tels que Maryse Condé, Alain Mabanckou et Léonora Miano s’approprient cet héritage et le réinventent, faisant écho aux combats menés par Césaire, Senghor et Damas (10).

En outre, la négritude a également influencé les mouvements artistiques et politiques qui lui ont succédé, tels que la Black Arts Movement aux États-Unis, l’Afrofuturisme et les mouvements de lutte contre le racisme et pour l’égalité des droits (11).

Ainsi, la négritude, en tant que mouvement culturel et politique, a laissé une empreinte indélébile sur la littérature, l’art et la pensée politique du XXe siècle (12). En célébrant l’identité noire et en luttant contre le colonialisme et le racisme, la négritude a contribué à façonner notre compréhension de la culture et de l’histoire noires, et à redéfinir la place des peuples africains et afro-descendants dans le monde (13).

Il est donc essentiel de continuer à explorer et à célébrer l’héritage de la négritude et de ses acteurs, afin de préserver et de transmettre ce patrimoine culturel et politique aux générations futures (14). La négritude, par son message universel et intemporel, nous rappelle l’importance de l’engagement, de la solidarité et de la lutte pour la justice, des valeurs qui demeurent plus que jamais d’actualité (15).

Alors que le monde continue de faire face aux défis du racisme, de la discrimination et de l’injustice, l’héritage de la négritude reste une source d’inspiration et d’espoir pour tous ceux qui luttent pour un monde plus juste, équitable et solidaire. Que la flamme de la négritude continue de briller et d’illuminer notre chemin vers un avenir meilleur.

Sources :

  1. Senghor, Léopold Sédar. « Liberté I: Négritude et humanisme. » Paris: Éditions du Seuil, 1964.
  2. Sharpley-Whiting, T. Denean. « Négritude Women. » Minneapolis: University of Minnesota Press, 2002.
  3. Diagne, Souleymane Bachir. « La Négritude et ses figures. » Paris: Presses Universitaires de France, 2010.
  4. Kesteloot, Lilyan. « Black Writers in French: A Literary History of Negritude. » Washington, D.C.: Howard University Press, 1991.
  5. Césaire, Aimé. « Cahier d’un retour au pays natal. » Paris: Présence Africaine, 1939.
  6. Senghor, Léopold Sédar. « Chants d’ombre. » Paris: Éditions du Seuil, 1945.
  7. Damas, Léon-Gontran. « Pigments. » Paris: Guy Lévis Mano, 1937.
  8. Jules-Rosette, Bennetta. « Black Paris: The African Writers’ Landscape. » Urbana: University of Illinois Press, 1998.
  9. . Appiah, Kwame Anthony. « In My Father’s House: Africa in the Philosophy of Culture. » Oxford: Oxford University Press, 1992.
    1. Arnold, James. « Modernism and Negritude: The Poetry and Poetics of Aimé Césaire. » Cambridge, MA: Harvard University Press, 1981.
    2. Diop, Cheikh Anta. « The Cultural Unity of Black Africa: The Domains of Patriarchy and Matriarchy in Classical Antiquity. » Chicago: Third World Press, 1989.
    3. Mbembe, Achille. « Critique of Black Reason. » Durham: Duke University Press, 2017.
    4. Eshun, Kodwo, and Anjalika Sagar. « The Ghosts of Songs: The Film Art of the Black Audio Film Collective. » Liverpool: Liverpool University Press, 2007.
    5. Fanon, Frantz. « Black Skin, White Masks. » New York: Grove Press, 1952.
    6. Condé, Maryse. « Segu. » New York: Viking, 1987.

African Queens : Njinga – Analyse critique et danger de l’américanisation de l’histoire africaine

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Le 7 février 2023 est sortie une série documentaire nommée African Queens : Njinga sur la plateforme Netflix. Produite par Jada Pinkett Smith (dont elle en est la voix off), il s’agit d’une docu-fiction de 4 épisodes sur Ana Njinga Mbandi, reine du Ndongo et du Matamba situés dans l’Angola actuel.

Profitant de l’impact culturel de Black Panther sur l’industrie audiovisuelle et plus récemment du précédent créé par le film Woman King (sorti en salles le 16 septembre aux États-Unis et le 22 septembre en France), l’histoire de l’Afrique est mise sur le devant de la scène de la pop culture mondialisée. Néanmoins, il est nécessaire que les Africains soient vigilants et associés aux productions culturelles situées dans leur imaginaire. Au risque d’être dépossédés de leurs patrimoines et du récit de leurs histoires. Voici quelques points d’analyse critique sur la docufiction.

Le format

« African Queens : Njinga » se présente comme un docufiction historique, c’est-à-dire que les scènes jouées par les acteurs illustrent le contexte (environnement physique, situation sociologique), les personnages historiques, leurs relations ainsi que les événements rattachés à leurs actions. Il est agrémenté de commentaires de spécialistes (historiens, anthropologues, acteurs et actrices du monde culturel), permettant d’apporter des précisions et de créditer un minimum de scientificité.

African Queens : Njinga
Kasanje – Netflix © 2023

Ce qui différencie une docu-fiction historique d’une série historique, qui reste une œuvre fictive inspirée de la réalité. La série est constituée de 4 épisodes d’environ 45 minutes. Le contexte historique et géographique est posé de manière correcte et succincte en présentant le Ndongo et l’Angola.

La scénarisation se base sur les personnages, permettant au spectateur de s’insérer dans l’histoire et de suivre cette dernière à l’échelle humaine. Ce qui facilite l’immersion dans l’histoire.

Néanmoins, le format de 4 épisodes déséquilibre le récit de Njinga. La conséquence de l’alliance avec les Imbangala/Jaga/Yaka Kassanje ainsi que les batailles militaires ne sont pas détaillées mais juste évoquées. Or ce sont ces batailles mêmes qui nourrissent la légende de Njinga. Le manque de consistance crée une sensation de superficialité. Tout au long de la série, via les analyses et commentaires des experts, il est répété à quel point Njinga fait preuve d’habileté politique et de stratégie militaire. Si la répétition convainc, il est dommageable que cela n’ait pas été mis en scène.

African Queens : Njinga et son décor

Les décors sont réussis, l’immersion du spectateur est totale. Les cartes illustrant la région sont de très bonne facture. Pour l’œil averti, des détails montrent la vision étasunienne de l’Afrique, celle d’une Afrique dont l’imaginaire visuel est grosso modo identique. Les maisons évoquent plus une architecture de l’Afrique de l’Ouest que celle de l’Afrique centrale occidentale.

African Queens : Njinga
African Queens: Njinga. Njinga (ADESUWA ONI) Cr. Joe Alblas/Netflix © 2023

Des motifs kuba apparaissent dans le palais royal, ce qui est fortement improbable. Si l’exercice de représenter l’imaginaire visuel d’une culture africaine particulière (Mbundu en l’occurrence) peut être un défi, cela n’est ni impossible ni accessoire. Tout comme les cultures visuelles japonaises, coréennes et chinoises sont subtilement différentes, les cultures visuelles africaines sont multiples et variées malgré les échanges. Et chaque fois que l’Afrique est portée à l’écran, cela devrait être perceptible.

Les faits manquants et pourtant euphémisés

Tout au long de la série, Njinga ne cesse de répéter que son combat est d’être reconnue comme la souveraine légitime de Ndongo contre les Portugais, basés à Saint Paul de Luanda. Néanmoins, il n’est jamais explicité que cette dernière lutte contre son cousin, Ngola Hari Filipe, reconnu comme souverain de Ndongo par les Portugais. Ngola Hari Filipe n’est pas qu’un simple pantin, une marionnette ; il est un piètre stratège politique et militaire.

Malgré tout, il reste l’ennemi principal de Njinga, celui qui rend possible la mainmise portugaise (et donc de Saint Paul de Luanda) sur Ndongo. Or ni son nom ni son existence ne sont évoqués dans la série. Il est probable qu’il fut évincé afin de nourrir une vision chromatique et raciale binaire, opposant les Portugais Blancs aux Mbundu négro-africains, même si les Imbangala/Jagas perturbent cette grille de lecture. En tous cas, cette omission illustre l’un des grands manquements de cette série.

L’autre manquement majeur, dans African Queens : Njinga, est le royaume Kongo. Certes il est évoqué mais très peu, 3 fois en tout et pour tout. Or les relations entre Kongo et Ndongo sont primordiales pour comprendre l’histoire de cette région et de la création de l’Angola comme colonie. Plus grave encore, car Njinga a mené des alliances militaires importantes avec deux ntotilas (souverains kongo) : Garcia II Nkanga A Lukeni et Antonio 1er Vita Nkanga.

African Queens : Njinga
Garcia II Nkanga a Lukeni, le ntotila (roi Kongo), figure majeure et absente de la série

L’alliance avec Garcia II Nkanga A Lukeni est celle faite avec les Hollandais de la WIC, entre 1642 et 1648. Cette période, traitée dans le 4ème et dernier épisode, n’est illustrée que par deux scènes : celles où Njinga apprend la nouvelle de la prise de Luanda par les Hollandais et celle où elle les accueille. Il s’agit là d’une période riche en événements et en rebondissements où l’histoire de la région est connectée avec la guerre de 30 ans en Europe.

Le danger d’une américanisation de l’histoire africaine

Le public visé par African Queens : Njinga semble clairement être les Afro-Américains, un sentiment de déjà vu avec Black is King de Beyoncé. Il y a une volonté de décrire et d’illustrer certes Njinga de manière crédible et la convocation d’historiens de renom le démontre. Néanmoins, cette docu-fiction illustre les limites.

Les Lakers arrachent une victoire épique en prolongation, LeBron James et Schröder en héros

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Play-in 2023 – Lakers – Timberwolves, Los Angeles, CA – Les Lakers de Los Angeles ont réalisé un exploit mémorable en remportant un match palpitant en prolongation contre les Timberwolves du Minnesota lors du « Play-In tournament » pour la 7e place qualificative pour les playoffs. Menés pendant la majeure partie du match, les Lakers ont réussi un come-back spectaculaire dans le dernier quart-temps, avec LeBron James et Dennis Schröder en figures de proue.

Une défense qui inspire

Les Timberwolves dominent les trois premiers quart-temps, en grande partie grâce à la performance exceptionnelle de Mike Conley, qui a réussi un impressionnant 7/8 à trois points jusqu’à ce moment-là. Karl-Anthony Towns, quant à lui, a été rapidement confronté à des problèmes de fautes, limitant son impact sur le match.

Play-in 2023 - Lakers
Play-in 2023 – Lakers : Troy Brown Jr, Anthony Davis, Taurean Prince à la lutte

Cependant, les Lakers renversent la situation au cours du dernier quart-temps, avec une remontée spectaculaire menée par LeBron James. L’équipe a trouvé un second souffle, multipliant les actions décisives et renforçant leur défense.

Alors que la fin du match approche, Dennis Schröder semble offrir la victoire aux Lakers avec un tir à trois points dans le corner crucial, sur une passe de nul autre que le King, LeBron James. Néanmoins, dans un ultime rebondissement, Anthony Davis commet une faute sur Mike Conley à 1.4 secondes du coup de sifflet final. Ce dernier fait trembler tout Minnesota sur le premier lancer, mais assurera finalement les trois, envoyant les deux équipes en prolongation.

Play-in 2023 - Lakers
Play-in 2023 – Lakers : On y a tous cru Dennis, mais ce n’était que partie remise. Faut voir les staredowns qu’il a pris après son shoot monstrueux

Le rouleau compresseur

Les Lakers ont dominé cette prolongation, capitalisant sur l’élan acquis lors des 12 dernières minutes réglementaires. La défense a continué à briller, en remerciant l’inaptitude des Wolves à rejouer au basket, tandis que Schröder a apporté une contribution, comme il sait le faire. Quand il score plus de 19pts, les angelinos sont à 19-2. LeBron signe 30 points, 10 rebonds et 6 assists pour 45 minutes de jeu, « AD », 23 points pour 43 minutes avec 15 rebonds.

De son côté, soirée plutôt timide pour D’Lo, D’Angelo Russell, avec 2 points., 8 assists et 3 rebonds. Mais même s’il est de retour à la maison, ça peut se comprendre, c’est pas évident d’envoyer son ancienne bande à deuxième match de play-in !

Le droit d’affronter celui qui se sent « fine in the East »

Cette victoire 108 à 102 en prolongation face aux Timberwolves est une preuve supplémentaire de la résilience et du talent de l’équipe des Lakers. Malgré un début de match difficile, un début de saison plus que difficile, ils ont su rebondir et offrir à leurs fans une soirée et une fin de saison régulière inoubliable. Les Lakers avancent désormais vers les séries éliminatoires, où ils chercheront à aller prendre le titre de champions NBA. Il seront opposés aux Grizzlies d’un Ja Morant de retour. 

Après avoir une sortie rapide, il y a deux ans, un rendez-vous manqué l’an dernier, le King et le Lakeshow sont en Playoff, baby ! Et ça fait du bien !

Play-in 2023 - Lakers
Play-in 2023 – Lakers : LET’S GOOOOO !

Le trône d’Akachi, fin de saison prophétique

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On ne va pas raconter ce qui a pu se passer avant ! Normalement, si vous êtes ici, VOUS SAVEZ ! Le trône d’Akachi fin de saison attendue après les événements de la semaine passée. Alors voici de quoi il en retourne !

L’éveil d’Horus

Dans l’ombre des murailles de la citadelle, Zazi, la fugitive, fait alliance avec Umna pour explorer ses nouveaux pouvoirs, tandis que la reine Assili et Nkamanzu, son complice, complotent pour renverser le roi affaibli et asservir le peuple Akachi. Alors que l’atmosphère se charge de tension, Zazi est trahie et capturée par les Akachi, dans un retournement de situation inattendu.

Conduite de force à la citadelle, l’heure semble sombre pour la jeune héroïne. Pendant ce temps, le sénateur rassemble ses guerriers, prêt à déclencher son coup d’État. La reine Assili s’empare du trône et orchestre une terrifiante cérémonie sacrificielle, visant à brûler Zazi vive, pour consolider son emprise en tant que mage.

Le trône d'Akachi fin de saison

Le retour des dieux

Toutefois, dans les ténèbres des souterrains, un espoir surgit : Burruti, de la tribu Chini, parvient in extremis à récupérer le corps de Zazi parmi les cendres. Il l’amène chez la grande prêtresse Chini, la mère supérieure, dans une ultime tentative pour la sauver. Au cœur de la cave sacrée de Zam Zam, les Chini s’emploient à ressusciter Zazi, alors que la citadelle est assiégée et que les Akachi, pris en otage, attendent impuissants les renforts du sénateur.

Au cours d’un ancien rituel prophétique, les Chini font renaître Zazi et la ramènent au monde des vivants. Pendant ce voyage surnaturel, elle rencontre des entités d’autres mondes qui lui révèlent une terrible malédiction pesant sur le royaume. Ils lui confient alors des instructions précises pour déclencher une série d’événements tragiques, qui mèneront à la disparition de son peuple. Le sort est jeté, et le chemin vers la destinée est tracé dans les étoiles.

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« Les secrets de la beauté et du bien-être dans les cultures africaines »

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Les cultures africaines sont riches et diverses, et chacune d’entre elles possèdent ses propres traditions en matière de santé et de bien-être. Dans cet article, nous explorerons certaines de ces pratiques ancestrales et modernes qui contribuent à un mode de vie sain et équilibré dans les communautés africaines.

Traditions ancestrales

Médecine traditionnelle et plantes médicinales

La médecine traditionnelle africaine est un pilier essentiel de la santé et du bien-être sur le continent. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 80 % de la population africaine dépend de la médecine traditionnelle pour leurs besoins de soins de santé primaires. Des plantes médicinales telles que l’Artemisia annua, qui est utilisée pour traiter le paludisme, et le moringa, riche en nutriments et en antioxydants, sont couramment utilisées dans la médecine traditionnelle africaine.

Techniques de relaxation et méditation

Les techniques de relaxation et de méditation sont également courantes dans les cultures africaines. Par exemple, le yoga africain, également connu sous le nom de Kemetic Yoga, trouve ses origines dans l’Égypte ancienne et est basé sur les principes du yoga égyptien. Ces pratiques visent à favoriser la relaxation, la concentration et l’équilibre entre le corps et l’esprit.

Rituels de soins du corps et de la peau

Les soins du corps et de la peau tiennent une place importante dans les traditions africaines. Le beurre de karité, extrait de l’arbre à karité, est largement utilisé pour hydrater et protéger la peau. Les gommages et les bains, tels que le gommage au savon noir, sont également courants pour exfolier et nettoyer la peau.

Astuces modernes

Alimentation saine et équilibrée

Une alimentation saine et équilibrée est essentielle pour un mode de vie sain. Les régimes alimentaires africains sont souvent riches en légumes, fruits, grains entiers, légumineuses et noix. Adopter des habitudes alimentaires saines, inspirées des traditions africaines, peut contribuer à une meilleure santé et prévenir les maladies chroniques.

Activité physique et sports traditionnels

L’activité physique est un autre élément clé du bien-être. Les sports traditionnels africains, tels que la lutte (laamb au Sénégal, Nuba en Égypte) et le jeu de balle (Mancala), sont des moyens amusants et culturellement enrichissants de rester actif. Intégrer ces activités dans la vie quotidienne peut aider à maintenir un mode de vie sain et actif.

Gestion du stress

La gestion du stress est cruciale pour le bien-être général. Les cultures africaines offrent diverses méthodes pour gérer le stress, comme l’art-thérapie et la danse. Par exemple, la danse africaine, qui englobe de nombreux styles et traditions, peut servir de moyen d’expression et de libération émotionnelle. Participer à ces activités peut aider à réduire le stress et à améliorer la qualité de vie.

"Les secrets de la beauté et du bien-être dans les cultures africaines : traditions ancestrales et astuces modernes"

En définitive

Les cultures africaines sont riches en traditions et astuces liées à la santé et au bien-être. En adoptant certaines de ces pratiques ancestrales et modernes, il est possible de créer un mode de vie sain et équilibré. De la médecine traditionnelle aux techniques de relaxation, en passant par une alimentation équilibrée et la pratique d’activités physiques, ces éléments peuvent contribuer à un bien-être général et à une meilleure qualité de vie.

Tout savoir sur Shaka Zulu

I. Introduction

Shaka Zulu est l’un des chefs africains les plus célèbres et influents de l’histoire. Il a régné sur le peuple zoulou en Afrique du Sud au début du 19e siècle et a transformé une petite tribu en un puissant empire. Son règne a été marqué par des innovations militaires et une expansion rapide, faisant de lui un personnage incontournable de l’histoire africaine.

II. Contexte historique et origines

  1. Naissance et jeunesse

Shaka est né vers 1787 dans la tribu des Zoulous, qui faisait partie du groupe ethnique Nguni, vivant dans l’actuelle province sud-africaine du KwaZulu-Natal. Il était le fils illégitime du chef Senzangakhona et de Nandi, une fille du chef du clan Langeni.

  1. L’ascension au pouvoir

Shaka accéda au pouvoir en 1816, après la mort de son père, Senzangakhona. À cette époque, les Zoulous étaient une petite tribu sans grande importance. Shaka, cependant, avait des ambitions beaucoup plus grandes pour son peuple et entreprit rapidement de transformer la société et l’armée zouloues.

III. Innovations militaires et stratégies

  1. La réforme de l’armée

Shaka réorganisa l’armée zouloue en unités appelées impis, composées de guerriers regroupés par âge et entraînés de manière intensive. Il instaura un système de conscription et de service militaire obligatoire pour les jeunes hommes, créant ainsi une armée disciplinée et loyale.

  1. Les innovations tactiques

Shaka introduisit de nouvelles armes et tactiques pour rendre son armée plus efficace au combat. Il remplaça l’assegai, une longue lance utilisée pour le combat à distance, par l’iklwa, une lance plus courte et plus large, conçue pour le combat rapproché. Il innova également en matière de stratégie de combat avec la formation en forme de « buffle », qui comprenait une corne principale et deux cornes latérales pour encercler et vaincre l’ennemi.

IV. L’expansion de l’empire zoulou

Sous le règne de Shaka, l’empire zoulou connut une expansion rapide, englobant un vaste territoire qui s’étendait sur une grande partie de l’actuelle Afrique du Sud. Il utilisa sa puissante armée pour soumettre les tribus voisines et intégrer leurs terres et leur population dans l’empire zoulou.

V. Le règne controversé et la mort de Shaka

  1. La controverse

Shaka est souvent critiqué pour sa brutalité et son autoritarisme. Son expansion rapide a entraîné la mort de nombreux ennemis, ainsi que le déplacement de nombreuses tribus. Les historiens débattent encore de l’ampleur de la violence commise sous son règne et de la manière dont elle devrait être évaluée par rapport à ses réalisations.

  1. La mort de Shaka

Shaka fut assassiné en 1828 par ses demi-frères, Dingane et Mhlangana, qui prirent le contrôle de l’empire zoulou après sa mort. Sa disparition brutale marqua la fin de l’ère d’expansion rapide de l’empire, bien que les Zoulous restent une force importante dans la région pendant de nombreuses années après.

VI. L’héritage de Shaka Zulu

  1. L’impact sur l’Afrique du Sud

L’empire zoulou créé par Shaka a eu un impact significatif sur l’histoire de l’Afrique du Sud. Il a façonné le paysage politique et culturel de la région et a influencé les relations entre les différents groupes ethniques. Son héritage se reflète encore aujourd’hui dans la culture et l’histoire zouloues.

  1. La représentation dans la culture populaire

Shaka Zulu est un personnage emblématique de l’histoire africaine, et son histoire a été adaptée et représentée de nombreuses fois dans la culture populaire. Parmi les représentations les plus notables, on trouve la mini-série télévisée « Shaka Zulu » de 1986, qui a contribué à populariser son histoire auprès d’un public international.

Tout savoir sur Shaka Zulu
  1. La mémoire et la commémoration

La mémoire de Shaka Zulu est commémorée et célébrée de différentes manières en Afrique du Sud. Le 24 septembre, par exemple, est célébré comme la Journée du patrimoine, aussi connue sous le nom de Journée de Shaka Zulu, en l’honneur de l’impact qu’il a eu sur la culture et l’histoire du pays.

Shaka Zulu reste un personnage complexe et controversé de l’histoire africaine. Bien que son règne ait été marqué par la violence et la conquête, il a également été une période d’innovation et de transformation pour le peuple zoulou. Son héritage persiste aujourd’hui et continue d’influencer la manière dont l’Afrique du Sud comprend et commémore son passé.

Le scandale de l’affaire George Stinney : l’injustice d’un enfant afro-américain condamné à mort

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L’affaire George Stinney est l’histoire tragique d’un adolescent afro-américain de 14 ans, condamné à mort en 1944 pour le meurtre de deux jeunes filles blanches. En 2014, la peine a été annulée et sa mémoire réhabilitée.

Le 25 mars 1944, George Stinney Jr., un jeune Afro-Américain de 14 ans, fut arrêté à Alcolu, en Caroline du Sud, pour le meurtre de deux jeunes filles blanches, Betty Binnicker, 11 ans, et Mary Emma Thames, 8 ans. Les deux victimes avaient été vues pour la dernière fois à vélo, cherchant des fleurs dans la petite ville ouvrière où les maisons des Blancs et des Noirs étaient séparées par la voie ferrée. Le lendemain, leurs corps furent retrouvés dans un fossé boueux, leurs crânes fracassés.

I. Le contexte de l’affaire

  1. Alcolu, Caroline du Sud, en 1944 : une ville marquée par la ségrégation raciale
  2. La découverte des corps de Betty Binnicker et Mary Emma Thames
  3. L’arrestation de George Stinney Jr.

II. Un procès inéquitable

  1. Un jury composé exclusivement d’hommes blancs
  2. L’absence de preuves solides et un avocat peu impliqué dans la défense de Stinney
  3. Une condamnation expéditive

III. Les conséquences pour la famille Stinney et la communauté Afro-américaine

  1. La fuite de la famille Stinney
  2. Les répercussions sur l’emploi du père de George Stinney
  3. La peur et la colère au sein de la communauté Afro-américaine

IV. Les efforts pour rétablir la justice

  1. L’intervention de l’historien George Frierson
  2. La réouverture de l’affaire en 2013
  3. L’annulation de la condamnation en 2014

V. George Stinney dans la culture

  1. Le roman « Carolina Skeletons » et son adaptation cinématographique
  2. Le film « 83 Jours » produit par Pleroma Studios

I. Le contexte de l’affaire

  1. Alcolu, Caroline du Sud, en 1944 : une ville marquée par la ségrégation raciale

En 1944, Alcolu était une petite ville ouvrière où la ségrégation raciale était la norme. Les maisons des Blancs et des Noirs étaient séparées par la voie ferrée, et les deux communautés vivaient dans des conditions très différentes. Les Afro-Américains étaient souvent confrontés à la pauvreté, au chômage et à la discrimination dans tous les aspects de la vie quotidienne.

  1. La découverte des corps de Betty Binnicker et Mary Emma Thames

Le 23 mars 1944, Betty Binnicker, 11 ans, et Mary Emma Thames, 8 ans, furent vues pour la dernière fois à vélo, cherchant des fleurs dans la ville. Le lendemain, leurs corps furent retrouvés dans un fossé boueux, leurs crânes fracassés, apparemment tuées à coups de barre de fer.

  1. L’arrestation de George Stinney Jr.

Le 25 mars 1944, George Stinney Jr., un jeune Afro-Américain de 14 ans, fut arrêté et accusé des meurtres. Les autorités l’avaient soupçonné en partie parce qu’il avait été vu parlant aux filles le jour où elles avaient disparu. Les aveux de George, obtenus après un interrogatoire sans présence d’un avocat ou de sa famille, servirent de base à son inculpation.

II. Un procès inéquitable

Affaire George Stinney
  1. Un jury composé exclusivement d’hommes blancs

Le procès de George Stinney eut lieu le 24 avril 1944. Le jury, composé exclusivement d’hommes blancs, reflétait la discrimination raciale qui prévalait à l’époque. Les Afro-Américains étaient systématiquement exclus des jurys, ce qui a contribué à une atmosphère de partialité lors du procès.

  1. L’absence de preuves solides et un avocat peu impliqué dans la défense de Stinney

L’avocat dans l’affaire George Stinney ne fit pas grand-chose pour défendre son client. Aucune preuve concrète ne fut présentée pour prouver la culpabilité de George, et l’avocat ne contesta pas efficacement les aveux obtenus sous la contrainte. Le procès ne dura que deux heures et demie et, après seulement dix minutes de délibérations, le jury déclara George coupable.

  1. Une condamnation expéditive

George fut condamné à mort par électrocution et exécuté le 16 juin 1944, seulement 83 jours après son arrestation. Sa hauteur et son poids rendirent difficile la fixation des électrodes et, lors de l’exécution, son visage d’adolescent fut exposé aux yeux de tous.

III. Les conséquences pour la famille Stinney et la communauté Afro-américaine

  1. La fuite de la famille Stinney

Après la condamnation de George, sa famille fut contrainte de fuir la ville sous la menace de lynchage. Ils perdirent leur maison et leur communauté, et durent commencer une nouvelle vie ailleurs, loin d’Alcolu. Le père de George fut également renvoyé de son emploi, ce qui aggravait encore plus les difficultés financières de la famille.

  1. Les répercussions sur la communauté Afro-américaine

L’affaire George Stinney a eu un impact considérable sur la communauté Afro-américaine, non seulement à Alcolu, mais aussi dans tout le pays. Elle a mis en lumière les injustices du système judiciaire américain à l’époque et a contribué à sensibiliser le public aux problèmes de discrimination raciale et d’inégalités.

IV. La réouverture de l’affaire George Stinney et l’annulation de la condamnation

  1. La quête de justice de l’historien George Frierson

En 2004, l’historien George Frierson rouvrit l’affaire après avoir découvert des informations selon lesquelles une autre personne, issue d’une influente famille blanche, aurait avoué les meurtres sur son lit de mort. Cette découverte a incité Frierson et d’autres défenseurs de la justice à se battre pour réhabiliter le nom de George Stinney.

  1. Les avocats Steve McKenzie, Matt Burgess et Ray Chandler

Les avocats Steve McKenzie, Matt Burgess et Ray Chandler déposèrent une requête pour un nouveau procès en octobre 2013. Ils ont souligné les nombreuses irrégularités et injustices qui ont entaché le procès de 1944, y compris les aveux extorqués sous la contrainte et le manque de preuves solides.

  1. L’annulation de la condamnation de George Stinney

Le 17 décembre 2014, la juge Carmen Mullen annula la condamnation de George Stinney, mettant en avant les aveux extorqués sous la contrainte et la situation de sujétion psychologique et sociale du jeune accusé. L’affaire George Stinney est désormais considérée comme l’un des exemples les plus scandaleux de déni de justice dans l’histoire des États-Unis.

Le scandale de l'affaire George Stinney : l'injustice d'un enfant afro-américain condamné à mort

V. L’impact culturel et médiatique de l’affaire Stinney

  1. Le roman « Carolina Skeletons » et son adaptation cinématographique

L’affaire Stinney a inspiré le roman « Carolina Skeletons » (1988) de David Stout, récompensé par le prix Edgar Allan Poe en 1989. Le livre a été adapté au cinéma par John Erman, mettant en scène la recherche de la vérité par un journaliste qui enquête sur l’affaire.

  1. Le film « 83 Jours »

Un autre film, intitulé « 83 Jours », a également été produit par Pleroma Studios, écrit et produit par Ray Brown et réalisé par Charles Burnett. Le film retrace l’histoire de l’affaire George Stinney et les efforts de ceux qui ont lutté pour rétablir la vérité et rendre justice à George et sa famille.

Le cas de George Stinney Jr. est un exemple tragique et révoltant de déni de justice et de discrimination raciale dans l’histoire des États-Unis. La communauté Afro-française s’est également mobilisée pour dénoncer cette injustice et soutenir les efforts visant à rétablir la vérité. Bien que la condamnation ait finalement été annulée, elle met en lumière les inégalités et les injustices qui ont longtemps marqué le système judiciaire américain et leur impact sur les communautés noires du monde entier.

Peu après la sortie du nouveau film sur Emmett Till, difficile de ne pas repenser à toutes ces pauvres âmes telles que George Stinney.

Zita Hanrot, de l’espoir du cinéma français à la confirmation

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Parlons de la talentueuse Zita Hanrot à l’occasion de la sortir du film « À mon seul désir » dont elle est tête d’affiche. Retour sur une carrière forte passionnante !

Zita Hanrot, actrice française d’origine jamaïcaine et française, est connue pour sa passion pour le théâtre et sa carrière cinématographique prolifique.

Une voie choisie tôt

Née d’une mère jamaïcaine et d’un père français natif de Reims, Zita Hanrot a été profondément marquée par la performance des Éphémères d’Ariane Mnouchkine, ce qui a influencé sa décision de devenir actrice. Bien qu’elle ait étudié l’histoire de l’art pour rassurer ses parents, elle a également joué dans une troupe de théâtre amateur avant de se joindre à L’École du jeu – Delphine Eliet à Paris en 2009, suivie par le conservatoire d’art dramatique avec Daniel Mesguich et Gérard Desarthe en 2011, dont elle a été diplômée en 2014. Elle cite Béatrice Dalle comme une source d’inspiration, après avoir découvert l’actrice dans 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix.

En 2012, Zita Hanrot a été remarquée pour sa performance dans le film Radiostars, aux côtés de Manu Payet et Clovis Cornillac.

En 2014, elle a joué une serveuse de restaurant dans le film Une nouvelle amie avec Romain Duris. Elle a également joué dans Rose et le soldat aux côtés de Fred Testot, dans lequel elle a interprété le personnage de Rose, une jeune institutrice privée de son emploi par les lois vichystes, partagée entre ses convictions politiques et son amour naissant pour un soldat français. La même année, elle a également incarné Anaïs dans le film Eden de Mia Hansen-Løve.

Les Césars

En 2015, elle a remporté le César du meilleur espoir féminin pour son rôle de Nesrine dans le film Fatima de Philippe Faucon, qui a également remporté le César du meilleur film. Dans le film, elle a joué le rôle d’une étudiante en médecine, fille d’une immigrée maghrébine ayant des difficultés à maîtriser la langue française, qui lutte contre le déterminisme social. Elle a déclaré que travailler avec Philippe Faucon était difficile car il exigeait une performance sans artifices, ce qui nécessitait de nombreuses prises.

En 2016, elle a tourné De sas en sas, un drame réalisé par Rachida Brakni, sur les femmes qui rendent visite à un parent au parloir de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, tout en travaillant sur l’écriture d’un court-métrage.

En 2018, elle a joué le rôle principal dans la série Plan cœur, produite par Netflix.

En 2019, elle a joué le rôle de Samia, une conseillère principale d’éducation (CPE) arrivant dans un collège de banlieue dans le film La Vie scolaire.

Zita Hanrot dans le rôle de Mia, et vous pouvez reconnaître Tokou !

Aujourd’hui, vous pouvez retrouver Zita à l’affiche du film À mon seul désir, de Lucie Borleteau, aux cotés des talentueuses Louise Chevillotte, et Tokou, incarnant des jeunes femmes travaillant dans le monde érotique parisien.

Nofi a pu s’entretenir avec les deux têtes d’affiche du film. Vous pouvez retrouver les 20 minutes :

https://youtu.be/vU74BRXilUU

Michael Jordan envisage de vendre la majorité de sa participation dans les Charlotte Hornets

Michael Jordan serait en « négociations sérieuses » pour vendre une partie de sa participation dans les Charlotte Hornets, selon le journaliste d’ESPN Adrian Wojnarowski. Jordan conserverait une participation minoritaire dans la franchise, tandis que Gabe Plotkin et Rick Schnall deviendraient les co-gouverneurs. Plotkin est un actionnaire minoritaire des Hornets, tandis que Schnall est un actionnaire minoritaire des Atlanta Hawks.

Cette vente pourrait être une bonne occasion pour Jordan de se retirer de l’équipe, alors que les valeurs des franchises NBA ont explosé ces dernières années. En décembre, Mat Ishbia a accepté d’acheter une participation majoritaire dans les Phoenix Suns ainsi que dans les Phoenix Mercury de la WNBA, pour 4 milliards de dollars. Deux mois plus tard, Marc Lasry a accepté de vendre sa participation dans les Milwaukee Bucks à Jimmy et Dee Haslam dans une transaction qui valorisait l’équipe à 3,5 milliards de dollars.

Michael Jordan envisage de vendre la majorité de sa participation dans les Charlotte Hornets

Que Jordan vende maintenant ou à l’avenir, il est susceptible de réaliser un profit significatif sur les 275 millions de dollars qu’il a dépensés pour acheter les Hornets à Bob Johnson en 2010. En décembre, Sportico a estimé leur valeur à 1,77 milliard de dollars, une somme qui pourrait être bien en dessous du prix final. Les Suns, par exemple, ont été évalués à 3 milliards de dollars.

Les fans des Hornets pourraient accueillir un changement de propriété. Bien que Charlotte n’ait pas connu beaucoup de dysfonctionnements et de mauvaise gestion depuis que Jordan a pris le contrôle de l’équipe, elle n’a pas non plus connu beaucoup de succès. Les Hornets ont participé trois fois aux playoffs au cours de son mandat et ont perdu à chaque fois au premier tour. La franchise a régulièrement raté ses choix de draft, et le profil de Jordan n’a pas aidé Charlotte à attirer des agents libres de renom.

Les fortunes des Hornets ne sont pas garanties d’aller en s’améliorant avec de nouveaux propriétaires, mais il est difficile de voir comment elles pourraient être bien pires avec quelqu’un d’autre aux commandes.

COINTELPRO : l’ombre d’une conspiration du FBI contre les mouvements noirs

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Découvrez l’histoire secrète de COINTELPRO, l’opération clandestine du FBI visant à infiltrer, discréditer et éliminer les leaders des mouvements noirs américains. Une enquête choc.

Chicago, 4 décembre 1969, 4h45 du matin. Un silence glacial règne sur West Monroe Street lorsque la porte de l’appartement de Fred Hampton vole en éclats. Une unité spéciale de la police de Chicago, lourdement armée, vient d’investir les lieux. À l’intérieur, le jeune leader du Black Panther Party, 21 ans, dort aux côtés de sa compagne enceinte. Des projectiles fusent dans l’obscurité – plus de 90 balles tirées en l’espace de quelques minutes. Pris dans un déluge de feu, Hampton n’a même pas le temps de se lever.

Ses camarades crient de cesser le feu, en vain. Quand enfin les tirs s’arrêtent, miraculeusement Fred respire encore, bien que grièvement blessé. Deux officiers entrent alors dans sa chambre. « Est-ce qu’il est encore en vie ? » demande l’un. Deux détonations retentissent. « Il est bien mort, maintenant » répond l’autre froidement​.

Fred Hampton vient d’être exécuté d’une balle dans la tête, dans son lit. Sa mort sera maquillée en « échange de tirs » par les autorités, mais les preuves démontreront qu’il s’agissait d’une assassinat prémédité, orchestré dans l’ombre. Car cette descente mortelle n’est pas un accident isolé : elle est l’aboutissement sanglant d’une opération secrètemenée par le FBI, un programme clandestin connu sous le nom de COINTELPRO​.

Aux origines de COINTELPRO : la peur du « messie noir »

Pour comprendre comment on en est arrivé à cette nuit tragique, il faut remonter quelques années en arrière. À la fin des années 1950, l’Amérique est en pleine Guerre froide et voit des ennemis de l’intérieur partout. À la tête du FBI, le tout-puissant J. Edgar Hoover est obsédé par la lutte contre le « subversif ». Communistes, militants des droits civiques, contestataires : Hoover est persuadé que ces éléments menacent la sécurité nationale et l’« ordre établi ».

C’est dans ce climat paranoïaque qu’il lance, en 1956, une série d’actions clandestines appelée COINTELPRO (pour Counter Intelligence Program). Son objectif officieux ? Surveiller, infiltrer, discréditer et « neutraliser » toute organisation politique jugée subversive​.

Pendant 15 ans, jusqu’en 1971, COINTELPRO va s’attaquer dans l’ombre à une multitude de cibles intérieures : groupes communistes ou socialistes, mouvements étudiants opposés à la guerre du Vietnam, organisations pour les droits des Amérindiens ou des Latinos… y compris les mouvements de libération des Noirs américains​.

Dès le milieu des années 1960, alors que la contestation noire gagne en influence – des marches pacifiques de Martin Luther King aux appels plus radicaux des Black Power –, Hoover renforce sa guerre secrète. Il voit émerger des leaders charismatiques capables de soulever les masses noires contre l’establishment blanc, ce qu’il appelle la menace d’un « messie ».

Dans une note interne hallucinante datée de mars 1968, le FBI fixe noir sur blanc ses priorités : « Empêcher l’émergence d’un messie qui pourrait unifier et électriser le mouvement nationaliste noir militant »« neutraliser les fauteurs de trouble avant qu’ils ne passent à l’action »« détruire leur crédibilité et empêcher la croissance à long terme des organisations noires »​.

Les dirigeants visés sont nommément identifiés : Martin Luther King Jr., s’il radicalisait son message, pourrait devenir ce messie, tout comme le bouillonnant Stokely Carmichael ou d’autres jeunes tribuns du Black Power​.

En clair, pour Hoover et ses acolytes, les mouvements noirs doivent être infiltrés et sabotés par tous les moyens avant qu’un leader providentiel ne fasse basculer l’ordre social.

Neutraliser par tous les moyens : infiltrations, intox et violence

COINTELPRO : l’ombre d’une conspiration du FBI contre les mouvements noirs
J. Edgar Hoover, chef du Bureau fédéral d’investigation des États-Unis, 1961.

Derrière les portes closes du FBI, une véritable machine de guerre clandestine se met en marche. Sous la houlette de Hoover et de son bras droit William C. Sullivan, des équipes spéciales planifient des opérations de contre-espionnage internes dignes d’un roman noir. Le mot d’ordre est explicite : « désembler, perturber, discréditer ou neutraliser par tous les moyens » les organisations ciblées​.

Les méthodes employées relèvent souvent de la sorcellerie psychologique. Des agents infiltrés s’immiscent dans les réunions confidentielles, se lient d’amitié avec des militants pour mieux les trahir. Des lettres anonymes sont rédigées de toutes pièces pour semer la discorde : par exemple, le FBI enverra de faux courriers censés provenir de militants noirs accusant un camarade d’être un informateur, ou attisant la rivalité entre différents groupes noirs. Cette stratégie de la désinformation sème suspicion et paranoïa au sein des mouvements. « Il faut qu’ils aient l’impression qu’un agent du FBI se cache derrière chaque boîte aux lettres », résume cyniquement un mémo interne de l’époque​.

Le FBI use aussi de surveillance illégale à grande échelle : écoutes téléphoniques sans mandat, micros cachés, filatures, photographies compromettantes… Tout est bon pour espionner la vie privée des leaders noirs. Lorsque des éléments salaces ou intimes sont obtenus, le Bureau n’hésite pas à s’en servir pour faire pression ou salir publiquement sa cible. À cela s’ajoutent l’intimidation directe (appels anonymes menaçants, visites nocturnes d’agents) et la répression policière via des arrestations montées de toutes pièces.

Des militants se retrouvent accusés de crimes qu’ils n’ont pas commis, sur la base de témoignages manipulés ou de preuves fabriquées – autant de vies brisées par de fausses inculpations. Et si ces procédés ne suffisent pas, l’appareil répressif va jusqu’à employer la violence létale. Comme Hoover l’écrira lui-même, les leaders doivent être « neutralisés », quitte à ce que cela se traduise par des assassinats ciblés déguisés en accidents ou en bavures. À partir de 1969, l’élimination physique des figures du Black Panther Party devient une priorité non avouée de COINTELPRO​.

Dans ce contexte, rien n’est sacré. Même l’icône de la non-violence Martin Luther King Jr. va subir l’assaut de cette guerre sale. Un épisode désormais célèbre illustre jusqu’où le FBI est prêt à aller : l’envoi à King, en 1964, d’une lettre anonyme le poussant ouvertement au suicide. Dactylographiée sous une fausse identité, cette missive odieuse accumule insultes et menaces voilées. « King, tu n’es qu’un imposteur, une bête immorale… Tu es fini. (…) Il ne te reste qu’une seule chose à faire. Tu sais ce que c’est. Tu as 34 jours… Il n’y a plus qu’une issue pour toi. Tu ferais mieux de t’exécuter… » peut-on y lire en substance​.

COINTELPRO : l’ombre d’une conspiration du FBI contre les mouvements noirs
Partie de la « lettre de suicide » envoyée anonymement par le FBI à Martin Luther King Jr. en 1964. Martin Luther King a interprété cette lettre comme une tentative de le persuader de se suicider. D’autres parties de la lettre ont été rendues publiques en 2014.

Le FBI joint même à la lettre un enregistrement audio des prétendues infidélités de King, afin d’appuyer son chantage. Le message est clair : « suicide-toi, ou nous détruirons ta réputation ». Terrifié, Martin Luther King comprend vite que le FBI en est l’expéditeur. Il confie à ses proches qu’on veut sa mort morale, sinon physique.

Ce n’est qu’en 1975, lors d’une commission d’enquête du Sénat, que la preuve de l’implication du FBI sera révélée : une ébauche de la lettre fut retrouvée dans les dossiers de William Sullivan, le responsable de COINTELPRO​. Le FBI de Hoover avait donc froidement tenté de pousser au désespoir le leader pacifiste des droits civiques.

Cibles dans le collimateur : Malcolm, Martin, le Black Panther Party…

Au fil des années 1960, COINTELPRO va s’attaquer à la quasi-totalité des figures de proue de la contestation noire. Derrière chaque grand leader noir assassiné ou discrédité, l’ombre du FBI n’est jamais loin. Parmi ces cibles, trois noms incarnent la tragédie de cette ère : Malcolm XMartin Luther King Jr. et Fred Hampton. Leurs parcours, très différents, vont pourtant être brisés par la même main invisible.

Malcolm X, l’ennemi public à abattre

COINTELPRO : l’ombre d’une conspiration du FBI contre les mouvements noirs
Malcolm X au tribunal du Queens en 1964.

Harlem, 21 février 1965. Devant une foule venue l’écouter, Malcolm X s’apprête à prendre la parole lorsqu’une altercation éclate au fond de la salle. En quelques secondes, trois hommes armés surgissent et font feu sur l’orateur. Touché à bout portant par une décharge de fusil et 21 balles de pistolet, Malcolm s’effondre, fauché à l’âge de 39 ans. Officiellement, ses assassins sont des membres fanatiques de la Nation of Islam, l’organisation musulmane noire qu’il avait quittée en clashant avec son leader Elijah Muhammad. Mais très vite, des soupçons émergent : et si le gouvernement avait joué un rôle dans l’élimination de Malcolm X ?

La cible que représentait Malcolm pour le FBI n’est plus à démontrer. D’abord leader charismatique de la Nation of Islam, prêchant un nationalisme noir intransigeant, il était surveillé de près depuis le début des années 1950. Le FBI avait ouvert un dossier sur lui dès 1953, accumulant des milliers de pages de rapports sur ses moindres faits et gestes​. Des informateurs infiltrés jusque dans son entourage immédiat faisaient remonter la moindre de ses déclarations. L’un d’eux, Gene Roberts – ironiquement chargé de sa sécurité personnelle – était un agent double qui assistait à tous ses meetings​.

En sous-main, les fédéraux attisaient les tensions entre Malcolm et la Nation of Islam. Objectif : provoquer une rupture violente. Au sein de l’organisation, des mouchards alimentent la méfiance d’Elijah Muhammad envers son protégé Malcolm, dont la popularité grandit. Au FBI, on se frotte les mains en voyant la fracture se créer : « Des querelles intestines ont été développées – la plus notable étant celle de Malcolm X », note fièrement un mémo interne début 1969, se targuant d’avoir semé la zizanie qui a conduit à la scission de Malcolm avec la Nation​.

Après la mort de Malcolm X, le FBI n’a rien fait pour faire éclater la vérité – bien au contraire. Des documents rendus publics des décennies plus tard ont révélé qu’plusieurs témoins-clés de l’assassinat étaient en fait des indicateurs du FBI. Or, le lendemain du meurtre, Hoover envoya l’ordre express à ses agents de ne pas divulguer leur statut d’informateur aux enquêteurs de la police de New York​.

Autrement dit, le FBI disposait d’éléments sur les assassins et leurs complices, mais a activement camouflé ses informateurs et dissimulé des informations cruciales à la justice. Deux des trois tireurs présumés – militants de base de la Nation of Islam – furent ainsi condamnés, tandis que d’autres suspects échappèrent aux poursuites, alimentant des décennies de mystère.

Il aura fallu attendre plus de 55 ans pour que la lumière commence à se faire : en 2021, deux condamnés innocents ont été réhabilités et les familles de Malcolm X ont lancé une action en justice contre le FBI, la CIA et la police, accusant ces agences d’avoir délibrérement orchestré l’assassinat ou laissé faire. Si le rôle exact du FBI dans la mort de Malcolm X reste encore entouré de zones d’ombre, une chose est avérée : le leader révolutionnaire figurait en haut de la liste des ennemis à « neutraliser » de J. Edgar Hoover, et le Bureau s’est réjoui de son élimination​.

Martin Luther King Jr., dans le viseur du FBI

COINTELPRO : l’ombre d’une conspiration du FBI contre les mouvements noirs
Portrait photographique de Martin Luther King en 1964.

En 1964, Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la Paix. Mais dans les couloirs feutrés du FBI, personne ne se réjouit de cet honneur. Bien au contraire : Hoover fulmine face à l’influence grandissante de ce pasteur prêchant la désobéissance civile non-violente. Depuis la marche sur Washington de 1963 et le discours « I Have a Dream », King est devenu, aux yeux du FBI, le Noir le plus dangereux pour l’avenir de la nation​. C’est en ces termes que l’écrit William Sullivan, le chef du renseignement intérieur, dans une note adressée à Hoover peu après le fameux discours​.

Officiellement, ce qui inquiète Hoover, c’est l’entourage de King : le pasteur compte parmi ses conseillers un avocat accusé d’être communiste (Stanley Levison), ce qui sert de prétexte pour l’assimiler à une marionnette rouge. En octobre 1963, le ministre de la Justice Robert Kennedy autorise ainsi discrètement le FBI à placer King sur écoute​.

Hoover ne se contente pas de surveiller : il veut détruire la réputation de King. Dès 1964, le FBI élargit les écoutes téléphoniques, pose des micros dans les chambres d’hôtel du pasteur​et collecte tout ce qu’il peut sur sa vie privée. Très vite, les agents amassent des enregistrements des infidélités conjugales de King. Hoover exulte : il tient enfin de quoi faire tomber de son piédestal le Nobel de la Paix.

La machine COINTELPRO se déchaîne alors contre Martin Luther King. Hoover le calomnie publiquement en le traitant de « charlatan » et de « menteur » en conférence de presse. En sous-main, on répand des rumeurs pour ternir son image auprès des médias et de ses soutiens blancs modérés. Surtout, le FBI orchestre l’attaque la plus vicieuse de son arsenal psychologique : la fameuse lettre anonyme de chantage, envoyée à King à l’automne 1964, quelques semaines avant qu’il ne reçoive son Nobel. Cette lettre, décrite plus haut, accuse King d’“imposture” et d’“orgies sexuelles”, puis le somme de mettre fin à ses jours en lui donnant un délai précis​.

King, d’abord désemparé, décide de ne pas céder. Il confie la lettre à des proches et continue le combat, tout en sachant désormais que ses pires ennemis ne sont pas seulement les ségrégationnistes du Sud, mais bien le FBI lui-même.

Malgré tout, Martin Luther King n’échappera pas à la fin tragique que ses persécuteurs semblaient vouloir précipiter. Le 4 avril 1968, à Memphis, il est assassiné par un ségrégationniste blanc, James Earl Ray. Officiellement, le FBI n’est pour rien dans ce meurtre et capture même le fugitif Ray deux mois plus tard.

Pourtant, l’histoire ne s’arrête pas là. Des doutes persistent quant à d’éventuelles complicités et à la passivité étrange des autorités quant à la protection de King. Des membres de sa famille pointeront du doigt les agences gouvernementales. En 1999, lors d’un procès civil intenté par les proches de King, un jury américain ira jusqu’à conclure que sa mort a été le fruit d’une conspiration impliquant des agences gouvernementales​.

Si cette conclusion judiciaire n’a pas force pénale, elle traduit le climat de suspicion légitime envers le FBI. Après tout, comment ne pas s’interroger ? Pendant des années, l’agence fédérale a harcelé King et cherché à le détruire ; n’avait-elle pas intérêt à le voir disparaître, une fois ses objectifs atteints (loi sur les droits civiques de 1964, loi sur le droit de vote de 1965) et alors qu’il s’apprêtait à lancer une campagne pour les pauvres et à s’opposer frontalement à la guerre du Vietnam ? Quoi qu’il en soit, l’obsession de Hoover – empêcher le « messie » King de galvaniser les masses – était exaucée. L’homme du Dream était mort, et avec lui une part de l’innocence du mouvement des droits civiques.

Fred Hampton et le Black Panther Party : l’assaut final

COINTELPRO : l’ombre d’une conspiration du FBI contre les mouvements noirs
Fred Hampton prend la parole lors d’un rassemblement à Grant Park, Chicago, 1969.

Revenons à Fred Hampton, dont nous avons vécu les derniers instants en introduction. Son assassinat, à la fin de 1969, incarne l’apogée de la campagne de destruction menée par COINTELPRO contre le Black Panther Party (BPP). Fondé en 1966 en Californie, ce parti révolutionnaire prône l’auto-défense armée face à la brutalité policière, ainsi que des programmes sociaux audacieux pour la communauté noire. Pour Hoover, les Black Panthers représentent l’ennemi intérieur numéro un. Il les qualifie de « menace à la sécurité » et promet de les éradiquer. Dès 1967, COINTELPRO cible explicitement le BPP, infiltrant ses rangs et attisant les conflits avec d’autres groupes​.

Les Panthers sont jeunes, disciplinés, lourdement armés et gagnent en popularité dans les ghettos ; Hoover redoute qu’un « messie noir » émerge en leur sein. Et ce messie, beaucoup pensent qu’il pourrait s’appeler Fred Hampton.

À seulement 21 ans, Fred Hampton est une étoile montante du mouvement. Leader charismatique de la section de l’Illinois du BPP, il a un talent unique pour fédérer au-delà des races – il crée des alliances avec des groupes latinos, blancs pauvres, etc., dans ce qu’il nomme la « Rainbow Coalition ».

Brillant orateur, marxiste convaincu, il oeuvre à des programmes de petits déjeuners gratuits pour les enfants et rêve d’une révolution prolétaire multi-ethnique. Pour le FBI, c’en est trop : Hampton a le profil idéal du “messie” capable d’unifier les opprimés​. Son nom figure en haut de la liste des personnes à “neutraliser”.

COINTELPRO va alors déployer un plan froidement méthodique pour l’éliminer. D’abord, l’infiltration : un jeune homme du nom de William O’Neal est recruté par le FBI pour espionner les Black Panthers de Chicago. Devenu responsable de la sécurité de Fred Hampton, O’Neal gagne sa confiance… tout en renseignant les fédéraux de l’intérieur​.

Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1969, O’Neal drogue discrètement Hampton lors d’un dîner (il verse un sédatif dans son verre)​, afin que le leader s’endorme profondément et soit incapable de réagir en cas d’attaque. Puis il transmet aux autorités un plan détaillé de l’appartement de Hampton​. Ce schéma indiquant l’emplacement du lit de Fred sera la feuille de route du raid mortel.

Aux premières heures du matin, la police de Chicago, épaulée par le FBI en coulisses, passe à l’action. Le commando fait irruption et ouvre le feu quasi immédiatement. Pris par surprise, les occupants n’ont quasiment pas le temps de riposter – un seul coup de feu part du camp Panther, probablement le spasme de Mark Clark, un garde posté à l’entrée qui s’écroule mortellement touché en tirant involontairement​.

Pendant ce temps, Fred Hampton gît inconscient sur son matelas, sous la protection dérisoire de sa compagne Deborah Johnson, enceinte de 8 mois, qui tente de le couvrir de son corps. Les balles traversent les murs, les meubles, criblant la chambre.

Quand les policiers cessent de tirer, Fred n’a étonnamment reçu que quelques blessures mineures. Deborah hurle que Fred est toujours vivant – un espoir de courte durée. Comme décrit plus tôt, deux agents la tirent hors de la pièce, puis font feu deux fois à bout portant sur Hampton, qui meurt sur le coup​. Il n’avait jamais repris connaissance et n’a pu opposer aucune résistance​. La cible était neutralisée.

Après le raid, les autorités parleront d’un « véritable arsenal saisi » et accuseront les Panthers d’avoir déclenché une fusillade – autant de mensonges qui seront démontés un à un par les preuves balistiques et les journalistes invités à visiter l’appartement mitraillé​.

Rapidement, il apparaît que l’opération était un guet-apens prémédité avec la complicité du FBI. Des mémos internes confidentiels, exhumés bien plus tard lors d’un procès, révèleront la collusion étroite entre le bureau fédéral et le procureur de Chicago pour organiser l’exécution de Fred Hampton​.

Le FBI avait fourni intelligence, indicateur et probablement l’impulsion pour « décapiter » le Black Panther Party à Chicago. Pourquoi un tel acharnement ? Parce que Hampton, par son éloquence et son influence, incarnait tout ce que COINTELPRO redoutait : l’émergence d’un jeune leader noir capable d’unifier les luttes et de concrétiser les rêves de révolte​. En le supprimant, le FBI envoyait un message glaçant à tous les mouvements contestataires noirs du pays.

Fred Hampton n’a malheureusement pas été la seule victime de cette répression sanglante. Dans la même période, d’autres membres des Black Panthers tombent sous les balles ou se retrouvent derrière les barreaux. Le parti de Huey P. Newton et Bobby Seale est littéralement décimé : au moins 27 de ses membres auraient été tués dans le cadre des opérations de COINTELPRO​, et des centaines emprisonnés ou contraints à l’exil. Des figures éminentes comme Geronimo Pratt (condamné à tort pour meurtre et emprisonné pendant 27 ans) ou Assata Shakur (blessée, emprisonnée puis évadée en exil à Cuba) illustrent la guerre judiciaire menée parallèlement à la guerre armée.

Dès 1971, l’organisation Black Panther Party, minée par la clandestinité, les divisions internes attisées par le FBI et la perte de ses leaders (beaucoup morts ou en fuite), se délite. La mission de Hoover – “détruire le mouvement de l’intérieur” – est accomplie​.

Un héritage amer : entre dénonciation et perpétuation

C’est seulement en 1971 que l’existence de COINTELPRO est révélée au grand public, à la suite d’un coup d’éclat : un collectif d’activistes pacifistes cambriole un bureau du FBI à Media, en Pennsylvanie, et y dérobe des dossiers confidentiels​.

Les documents, transmis à la presse, exposent noir sur blanc l’ampleur de la surveillance illégale et des manipulations orchestrées par le FBI contre des citoyens américains. Le scandale est immense. Sous la pression, Hoover met officiellement fin au programme COINTELPRO en avril 1971. Quelques années plus tard, en 1975, la commission d’enquête sénatoriale Church Committee confirme l’étendue des abus : violation systématique des droits constitutionnels, campagnes de diffamation, infiltration massive, etc.​

Des directives sont adoptées pour empêcher à l’avenir de telles dérives, imposant par exemple qu’un acte criminel soit raisonnablement suspecté avant d’enquêter sur un groupe politique​.

Pourtant, l’héritage de COINTELPRO continue de hanter les mouvements noirs jusqu’à aujourd’hui. D’abord, par ses conséquences directes : la période post-1970 est marquée par un reflux des luttes radicales noires. La plupart des organisations nationalistes révolutionnaires sont démantelées ou criminalisées. Leur image publique a été ternie par des années de propagande : les Black Panthers, par exemple, sont passés aux yeux de beaucoup du statut de militants anti-racistes à celui de « gangs violents » – une vision en partie construite par le FBI. Cette criminalisation des mouvements noirs a affaibli durablement leurs revendications politiques.

Privés de leurs leaders ou cadres (assassinés, emprisonnés ou exilés), ces mouvements ont perdu de leur élan. Les programmes sociaux des Panthers ont été abandonnés, le discours radical a été marginalisé, et le pouvoir en place a pu reprendre la main en promouvant des voix modérées. Les années Nixon, puis la « guerre contre la drogue », achèveront de désarticuler les mobilisations communautaires nées dans les années 60.

Mais l’héritage de COINTELPRO est aussi psychologique et culturel. La communauté afro-américaine, en apprenant ces trahisons d’État, a développé une méfiance accrue envers les autorités. Le spectre d’un « nouveau COINTELPRO » plane dès que des mouvements noirs émergent. Et cette crainte n’est pas que de la paranoïa : des parallèles troublants existent entre les méthodes d’hier et d’aujourd’hui. En 2017, un rapport interne du FBI a par exemple inventé la catégorie de menace dite Black Identity Extremists” (BIE), visant à profiler et surveiller des militants noirs contemporains protestant contre les violences policières​.

Ce rapport assimilait des activistes de Black Lives Matter à des extrémistes violents potentiels, alors même que le pays voyait une résurgence du terrorisme suprémaciste blanc bien plus meurtrier – une réminiscence des priorités biaisées de l’ère Hoover​. De même, en 2020, lors des manifestations massives contre les brutalités policières après la mort de George Floyd et Breonna Taylor, le FBI a mobilisé ses forces non pas pour surveiller les violences d’extrême droite, mais pour infiltrer et perturber des réseaux d’organisateurs noirs, selon des enquêtes journalistiques récentes​.

Un demi-siècle après, peu de choses ont changé dans l’attitude de l’agence fédérale : « tout au long de son histoire, le FBI a considéré l’activisme noir comme une menace potentielle à la sécurité nationale, utilisant ses pouvoirs non pas pour réprimer la violence, mais pour inhiber la liberté d’expression et d’association des militants noirs », souligne l’ex-agent Mike German en 2020​.

Il reste que la mémoire de COINTELPRO sert aujourd’hui d’avertissement. Connaître cette histoire, c’est comprendre comment un gouvernement démocratique a pu, au nom de la sécurité, basculer dans la clandestinité et bafouer les droits de ses citoyens les plus engagés. C’est mesurer le prix qu’ont payé des leaders comme Malcolm X, Martin Luther King ou Fred Hampton pour avoir porté la voix de leur peuple.

Le programme COINTELPRO a échoué à tuer leurs idées – le rêve de justice et d’égalité survit – mais il a laissé dans son sillage une profonde blessure. Une blessure faite de méfiance envers les institutions, de théories de conspiration parfois fondées, parfois exagérées, mais ancrées dans une réalité : celle d’une opération secrète, illégale et immorale, menée par l’État contre ses propres citoyens.

L’histoire de COINTELPRO, longtemps gardée secrète, est désormais connue. Elle résonne comme un sombre rappel : les combats pour les droits civiques et l’émancipation noire n’ont jamais fait face à une simple opposition idéologique, mais à une véritable guerre de l’ombre. Et si les pages les plus noires de cette histoire sont désormais écrites, son écho continue de se faire sentir dans les luttes contemporaines, où plane toujours la question : jusqu’où les puissants sont-ils prêts à aller pour faire taire la contestation ?

Sources : Les informations et citations de cet article s’appuient sur des documents historiques, rapports officiels et travaux d’historiens ayant investigué le programme COINTELPRO : directives internes du FBI dévoilées par le Church Committee​, correspondance confidentielle de J. Edgar Hoover et de ses adjoints​, témoignages de victimes et d’informateurs publiés dans la presse​, ainsi que des analyses contemporaines établissant les liens avec les pratiques actuelles du Bureau​.

Ces sources permettent de documenter la campagne illégale menée par le FBI pour déstabiliser les mouvements noirs américains, de l’envoi de la lettre anonyme de menaces à Martin Luther King​ à l’assassinat de Fred Hampton en passant par la surveillance intensive de Malcolm X​.

Les révélations issues des archives du FBI et de travaux d’enquête (notamment le vol de dossiers du FBI en 1971​) ont levé le voile sur l’ampleur de COINTELPRO, qualifié rétrospectivement de « guerre contre le Black Freedom Movement ». Elles nous éclairent sur un héritage toujours pertinent à l’heure où les questions de surveillance et de criminalisation des mouvements contestataires refont surface.

Épisodes 7 et 8 – Le Trône d’Akachi, mariage et condamnation

Que nous réservent les deux nouveaux épisodes 7 et 8 du Trône d’Akachi. Cette semaine encore la tension monte !

Précédemment, nous voyions Qotha, de la tribu Ku’ua, qui essayait de convaincre son père de retourner dans leur camp tandis que le roi Letsha était confronté à une trahison et un choix difficile.

Les épisodes 7 et 8, La précession des équinoxes et Le crépuscule des dieux, tissent la toile de l’étau du mariage qui se resserre sur Zazi. Mais elle n’est pas seule. Des forces oeuvrent. L’heure des réponses approchent.

Zazi découvre ses incroyables pouvoirs. Des bandits attaquent les convives royaux Uchawi. La citadelle est renversée le jour du mariage et le général Toka est arrêté. La colère gronde chez les Akachi. Lekoya parvient à calmer la situation. Pendant ce temps, la reine Assili et Nkamanzu travaillent ensemble pour apaiser les tensions.

Épisodes 7 et 8 - Le Trône d’Akachi mariage et condamnation

Toka est torturé et exilé, la mort l’attend aux enfers. L’Ordre Secret complotent dans l’ombre pour libérer Zazi, mais les choses ne se passent jamais comme prévu. Le roi Letsha choque ses convives avec un spectacle sanglant lors de la nuit de noces. Tandis que Zazi se prépare à s’échapper, le sénateur prévoit de s’emparer de la citadelle avec ses soldats d’or. La tension monte alors que les événements s’accélèrent dans ce monde de magie et d’intrigue.

Rendez-vous la semaine prochaine pour les deux prochains épisodes !

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Booker T. Washington, pionnier afro-américain, honoré sur un timbre-poste

Le 7 avril 1940, Booker T. Washington devenait le premier Afro-Américain à figurer sur un timbre-poste américain. Retour sur cet événement historique et l’importance de cette reconnaissance pour la communauté noire.

Le 7 avril 1940, Booker T. Washington entrait dans l’histoire en devenant le premier Afro-Américain à figurer sur un timbre-poste américain. Washington était un éducateur, un orateur et un leader influent des Afro-Américains pendant l’ère de la ségrégation aux États-Unis.

Né en 1856 en tant qu’esclave, Washington est devenu l’un des chefs de file les plus respectés de la communauté afro-américaine au tournant du 20e siècle. Il a fondé le Tuskegee Institute, une université historiquement noire qui a joué un rôle crucial dans l’éducation et la formation professionnelle des Afro-Américains.

Son apparition sur un timbre-poste américain a été un moment significatif pour la communauté noire, car elle a montré que les Afro-Américains pouvaient être reconnus et honorés pour leurs réalisations et leur contribution à la société américaine. Cette reconnaissance a également ouvert la voie à d’autres pionniers afro-américains qui ont été honorés sur des timbres-poste par la suite.

En tant que nofiste, il est essentiel de se souvenir de ce moment historique et de l’importance de la reconnaissance des héros afro-américains dans la culture et l’histoire. L’héritage de Booker T. Washington et son apparition sur un timbre-poste américain symbolisent les progrès réalisés dans la lutte pour l’égalité et la justice, tout en nous rappelant que de nombreux défis subsistent.

Aujourd’hui, en célébrant l’anniversaire de cette reconnaissance historique, nous rendons hommage à Booker T. Washington et à tous les pionniers afro-américains qui ont contribué à façonner l’histoire et la culture de la communauté noire.

Martin Luther King Jr. et son dernier discours : « I’ve Been to the Mountaintop »

Le 3 avril 1968, Martin Luther King Jr. prononçait son dernier discours public « I’ve Been to the Mountaintop » à Memphis, Tennessee. Retour sur ce discours poignant et sa signification pour le leader des droits civiques et la communauté noire.

Le 3 avril 1968, Martin Luther King Jr. se tenait devant une foule réunie à l’église Mason Temple à Memphis, Tennessee, pour prononcer un discours qui entrerait dans l’histoire. Ce discours, intitulé « I’ve Been to the Mountaintop », était le dernier qu’il prononcerait en public avant son assassinat tragique le lendemain.

Dans ce discours, King évoque les luttes et les sacrifices du mouvement des droits civiques et appelle à la solidarité et à l’unité pour mettre fin à la discrimination raciale et économique. Il aborde également les
menaces de mort qui pèsent sur lui, tout en exprimant sa détermination à continuer la lutte pour la justice et l’égalité.

Martin Luther King Jr. et son dernier discours : "I've Been to the Mountaintop"
Rev. Dr. Martin Luther King Jr. discours. (Photo de Julian Wasser/Time Life Pictures/Getty Images)

Ce discours est particulièrement poignant en raison de la prophétie de King sur sa propre mort. Il déclare : « Comme tout le monde, je voudrais vivre longtemps. La longévité a sa place. Mais je ne m’inquiète pas de cela maintenant. Je veux simplement faire la volonté de Dieu. »

Aujourd’hui, le discours « I’ve Been to the Mountaintop » est considéré comme l’un des moments les plus emblématiques de l’histoire des droits civiques et du mouvement pour l’égalité. Il rappelle le courage, la détermination et l’espoir de Martin Luther King Jr. et de tous ceux qui ont lutté pour la justice et l’égalité.

En tant que lecteurs de NOFI, il est crucial de se souvenir de ce discours et de l’héritage de Martin Luther King Jr. Son appel à la solidarité et à l’unité continue de résonner et d’inspirer des millions de personnes à travers le monde.

Femmes noires et littérature africaine : ces écrivaines qui conquièrent le monde

La littérature africaine a le vent en poupe et les écrivaines afro-descendantes sont de plus en plus présentes sur la scène littéraire mondiale. Zoom sur ces femmes talentueuses dont les œuvres explorent des thèmes tels que l’identité, le féminisme, la culture et la politique.

Les femmes noires ont toujours été présentes dans la littérature africaine, mais leur voix est devenue plus forte et plus influente ces dernières années. Dans cet article, nous vous présentons quelques-unes des écrivaines afro-descendantes qui ont marqué le paysage littéraire contemporain.

Femmes noires et littérature africaine : ces écrivaines qui conquièrent le monde
Chimamanda Ngozi Adichie

Chimamanda Ngozi Adichie (Nigeria) : Symbole du féminisme africain Auteure de plusieurs romans à succès, dont « L’Hibiscus pourpre », « Half of a Yellow Sun » et « Americanah », Chimamanda Ngozi Adichie est aujourd’hui considérée comme une figure emblématique du féminisme africain. Ses œuvres abordent des thèmes tels que l’identité, l’immigration et le genre.

Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe) : Une voix pour le Zimbabwe Tsitsi Dangarembga est une écrivaine et réalisatrice zimbabwéenne dont l’œuvre « Nervous Conditions » a été saluée par la critique. Ce roman met en lumière les problématiques de la société zimbabwéenne, notamment le poids des traditions, l’éducation et le féminisme.

Leila Aboulela (Soudan) : Explorer l’identité musulmane Leila Aboulela, écrivaine soudanaise, aborde les questions d’identité musulmane et d’intégration dans ses romans tels que « The Translator » et « Minaret ». Ses récits sont profondément enracinés dans la culture soudanaise et offrent un éclairage unique sur la vie des femmes musulmanes.

Femmes noires et littérature africaine : ces écrivaines qui conquièrent le monde
Ayọ̀bámi Adébáyọ̀

Ayọ̀bámi Adébáyọ̀ (Nigeria) : Dénoncer les tabous Avec son roman « Stay With Me », Ayọ̀bámi Adébáyọ̀ aborde des sujets tabous au sein de la société nigériane, tels que l’infertilité et la polygamie. Ce roman bouleversant a reçu plusieurs distinctions et a été traduit dans de nombreuses langues.

NoViolet Bulawayo, photo en couverture (Zimbabwe) : Récits d’une enfance africaine « NoViolet Bulawayo » est le pseudonyme de l’écrivaine zimbabwéenne Elizabeth Zandile Tshele. Son premier roman, « Nous avons besoin de noms nouveaux », raconte l’histoire d’une jeune fille zimbabwéenne qui migre aux États-Unis. Le récit offre un aperçu réaliste et touchant de la vie en Afrique et des défis de l’immigration.

Maaza Mengiste (Éthiopie) : L’histoire éthiopienne sous un autre angle Maaza Mengiste est une écrivaine éthiopienne dont l’œuvre « The Shadow King » a été finaliste du Booker Prize. Son roman explore l’histoire de l’Éthiopie durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en lumière le rôle des femmes dans la résistance contre l’invasion italienne.

Femmes noires et littérature africaine : ces écrivaines qui conquièrent le monde
Yaa Gyasi

Yaa Gyasi (Ghana) : L’héritage de l’esclavage Avec son premier roman « Homegoing », Yaa Gyasi retrace l’histoire de deux demi-sœurs ghanéennes et de leurs descendants sur plusieurs générations. Le roman aborde l’héritage de l’esclavage et les conséquences de la traite négrière sur les populations africaines et afro-descendantes.

Mariama Bâ (Sénégal) : Pionnière du féminisme africain Bien que décédée en 1981, Mariama Bâ reste une figure emblématique de la littérature africaine. Son roman « Une si longue lettre » est considéré comme un classique et aborde des thèmes tels que le féminisme, le mariage et l’éducation des femmes au Sénégal.

Lola Shoneyin (Nigeria) : Une plume audacieuse Lola Shoneyin est une écrivaine et poétesse nigériane dont le roman « The Secret Lives of Baba Segi’s Wives » offre un regard incisif sur la polygamie et la condition féminine au Nigeria. Son style audacieux et son humour acéré ont conquis les lecteurs du monde entier.

Ces écrivaines ne sont que quelques-unes des nombreuses femmes noires talentueuses qui enrichissent la littérature africaine contemporaine. Leurs œuvres offrent des perspectives variées et nuancées sur l’Afrique et ses cultures, et invitent les lecteurs à explorer de nouvelles dimensions de la littérature.

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L’Afrique du Sud et la fermeture des écoles noires en 1976 : Une date sombre dans l’histoire de l’éducation

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Le 3 avril 1976, une décision marquante a été prise par le gouvernement sud-africain : l’interdiction des écoles noires et des établissements d’enseignement supérieur. Cette mesure faisait partie du système de l’apartheid, une politique raciale mise en place en Afrique du Sud qui séparait les populations en fonction de leur couleur de peau. L’apartheid a eu un impact dévastateur sur la communauté noire, les privant d’accès à l’éducation, aux ressources et aux opportunités.

Dans les années 70, l’Afrique du Sud était profondément divisée en termes raciaux, avec des lois strictes régissant où les personnes pouvaient vivre, travailler et aller à l’école. Le Bantu Education Act de 1953, par exemple, avait déjà instauré un système éducatif séparé et inégal pour les Noirs, qui visait principalement à les préparer à occuper des emplois subalternes et à renforcer la main-d’œuvre bon marché pour l’économie du pays.

L'Afrique du Sud et la fermeture des écoles noires en 1976
Soweto en 1976

La décision d’interdire les écoles noires et les établissements d’enseignement supérieur en 1976 a encore aggravé cette situation. Des milliers d’étudiants noirs ont été contraints d’abandonner leurs études, tandis que les établissements d’enseignement supérieur pour les Noirs, déjà peu nombreux et sous-financés, ont été fermés. Cette situation a également conduit à une augmentation du taux d’analphabétisme et du chômage parmi la population noire, creusant davantage les inégalités sociales.

La même année, en juin 1976, la révolte de Soweto a éclaté en réaction à une autre mesure discriminatoire : l’introduction obligatoire de l’afrikaans comme langue d’enseignement dans les écoles noires. Des milliers de jeunes manifestants ont été violemment réprimés par les forces de sécurité sud-africaines, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés.

L'Afrique du Sud et la fermeture des écoles noires en 1976

Dans ce contexte, de nombreuses organisations et personnalités se sont mobilisées pour lutter contre l’apartheid et pour la justice et l’égalité en Afrique du Sud. Parmi elles, Nelson Mandela, qui a consacré sa vie à cette lutte et est devenu un symbole mondial de résistance.

Aujourd’hui, il est essentiel de se souvenir de cette période sombre de l’histoire et de s’engager activement dans la lutte pour l’égalité et la justice partout