Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

Le chanteur soul américain Eric Benét revient en France pour une date unique à l’Élysée Montmartre le 24 novembre 2025. Auteur de classiques comme “Spend My Life With You” ou “Love & Life”, il incarne depuis près de trois décennies une soul élégante et sincère, entre héritage gospel, sensualité et modernité. À 58 ans, le crooner afro-américain prouve qu’on peut rester fidèle à soi-même dans une industrie souvent oublieuse de l’âme.

Eric Benét, le dernier romantique de la soul américaine

Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

Presque trente ans après ses débuts, Eric Benét revient sur scène à Paris pour une date unique à l’Élysée Montmartre, le 24 novembre 2025, dans le cadre de sa tournée internationale The Co-Star Live Experience.

Chanteur, compositeur et producteur, Benét fait partie de cette génération d’artistes afro-américains qui ont défendu la soul classique à l’heure où l’industrie cédait au numérique et à la superficialité. À 58 ans, il continue d’incarner un idéal rare : celui de la sincérité musicale.

« Je crois à la beauté simple. Pas à la perfection, mais à la vérité », confiait-il récemment à Soul Tracks.

Eric Benét Jordan naît le 15 octobre 1966 à Milwaukee, dans une famille afro-américaine de la classe moyenne. Son père, policier et saxophoniste amateur, et sa mère, chanteuse d’église, lui transmettent une double éducation : la rigueur et la foi. Benét se souvient de sa maison comme d’un lieu de musique permanente :

« On écoutait Mahalia Jackson le matin et Miles Davis le soir. »

Il forme très tôt un groupe familial, Benét, avec ses sœurs Lisa Jordan et George Nash Jr.
Ils jouent du gospel et de la funk dans les clubs du Wisconsin. Ces débuts forgent son sens du collectif et son approche “organique” du son : instruments réels, harmonies vocales, sincérité émotionnelle.

Mais sa vie prend un tournant tragique en 1993, lorsque sa fiancée décède brutalement, le laissant seul avec leur fille India. Cette perte marque profondément sa musique. Elle donnera naissance à une écriture plus introspective, où la douleur devient prière.

Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

En 1994, Warner Bros Records lui propose un contrat. Deux ans plus tard, son premier album, True to Myself (1996), attire l’attention des amateurs de R&B et de soul acoustique.
Loin des productions formatées de l’époque, Benét privilégie les arrangements live, les cordes et les harmonies de chœur. Le titre éponyme résume son credo : rester fidèle à soi-même.

L’album passe relativement inaperçu commercialement, mais établit sa réputation d’artiste authentique et exigeant. Les critiques du magazine Vibe saluent un chanteur “capable de marier sensualité et spiritualité dans une même phrase musicale.”

Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

Son deuxième album, A Day in the Life (1999), marque un tournant. Le single Spend My Life With You, en duo avec Tamia, devient numéro un du Billboard R&B et vaut à Benét une nomination aux Grammy Awards. La chanson s’impose comme une ballade classique, toujours jouée lors des mariages aux États-Unis.

L’album, porté par une orchestration luxuriante et des textes sincères, hisse Eric Benét au rang de crooner soul de référence. Le magazine Essence le décrit alors comme « l’héritier naturel de Marvin Gaye et Donny Hathaway ». Son succès repose sur une formule simple : élégance, émotion, intégrité.

Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

Le début des années 2000 est marqué par une notoriété soudaine et une vie privée très exposée. En 2001, Benét épouse l’actrice Halle Berry. Le couple devient la cible de la presse people, puis se sépare en 2005. Benét reconnaît avoir traversé une période de confusion et de dépendance émotionnelle. Il choisit de se retirer pour se reconstruire.

Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

Ce repli aboutit à Hurricane (2005), un album d’introspection. Produit entre Los Angeles et Londres, il révèle un musicien apaisé, porté par des textes sur la foi et la rédemption.
La critique salue un retour sincère et sobre. « Ce disque m’a sauvé », dira-t-il plus tard dans Blues & Soul Magazine.

En 2008, Love & Life confirme sa renaissance artistique. L’album, enregistré avec de vrais instruments, se distingue dans un paysage saturé d’électronique. Il est nommé aux Grammy Awards dans la catégorie “Best R&B Album”. Des morceaux comme You’re the Only One ou Chocolate Legs allient sensualité, douceur et respect ; une esthétique que Benét oppose à la vulgarisation du R&B contemporain.

La même année, il entame une collaboration avec la chanteuse Ledisi et le producteur George Nash Jr., consolidant sa réputation d’artisan du son.

Sorti en 2010, Lost in Time est un hommage à la soul des années 1970. Benét enregistre sur bande analogique, avec section de cuivres, cordes et chœurs gospel. L’album réunit Faith EvansChrisette Michele et Ledisi. Chaque chanson est une déclaration d’amour à la musique afro-américaine classique.

Ce que j’aime dans cette époque, c’est l’humanité du son”, explique-t-il. “Rien n’était filtré, tout était vécu.

Le disque est salué par Billboard comme “l’un des meilleurs albums de soul contemporaine des dix dernières années”.

Après avoir quitté les majors, Benét fonde son propre label, Jordan House Records, en partenariat avec Primary Wave et BMG (2020). L’objectif : produire sans compromis et soutenir des artistes noirs indépendants comme Calvin Richardson ou Goapele. Il revendique une autonomie artistique totale :

“Je préfère vendre peu, mais dire vrai.”

Cette indépendance s’accompagne d’un engagement éducatif. Son label finance des ateliers de composition et des bourses pour jeunes musiciens afro-américains. Benét participe également à la campagne Black Music Forever de la Recording Academy, consacrée à la préservation du patrimoine sonore noir.

En 2011, Eric Benét épouse Manuela Testolini, ex-épouse de Prince. Le couple a deux filles, Lucia Bella (2012) et Amoura Luna (2015). Installé à Los Angeles, il partage désormais son temps entre la famille, l’enseignement et la scène. Cette stabilité irrigue sa musique. Ses disques récents mêlent sérénité et maturité, avec des textes sur la gratitude, la transmission et la paix intérieure.

Son retour sur les routes coïncide avec la sortie de son nouveau projet, The Co-Star, attendu fin 2025. Le premier single, Can’t Wait, en duo avec Keri Hilson, illustre cette continuité entre classicisme et modernité : un groove chaud, des harmonies soul, une élégance intacte. La chanson, sortie en avril 2025, rencontre un large succès sur les plateformes de streaming, consolidant sa base internationale.

La tournée européenne, intitulée The Co-Star Live Experience, inclut une seule date en France : le 24 novembre 2025 à l’Élysée Montmartre (Paris), organisée par Live Nation France. Sur scène, Benét sera accompagné de son groupe live complet, avec cuivres, claviers et chœurs gospel. Au programme : un voyage rétrospectif de True to Myself à Love & Life, ponctué d’hommages à Donny Hathaway et Prince.

Pour Eric Benét, la soul n’est pas un style, mais une manière d’être au monde.
Elle exprime la vulnérabilité, la foi, la dignité. “C’est une musique qui élève l’âme, pas seulement le corps”, dit-il souvent.

Cette conception traverse toute son œuvre : une quête de lumière dans la douleur.
Benét chante l’amour, mais aussi la résilience. Dans un univers musical souvent formaté, il incarne une résistance douce : celle de l’émotion vraie.

Eric Benét : la soul authentique revient à Paris

Benét appartient à la lignée des grands chanteurs afro-américains qui ont relié sensualité et spiritualité : Marvin Gaye, Al Jarreau, Luther Vandross, Maxwell. Comme eux, il refuse la séparation entre amour profane et foi intime. Sa voix, reconnaissable entre mille, est un instrument de dialogue entre les générations.

Au fil des années, il a inspiré de jeunes artistes comme PJ MortonH.E.R. ou Dwele, qui revendiquent son influence. Le magazine Rolling Stone l’a récemment désigné comme “le dernier romantique de la soul américaine”.

Ce retour à Paris n’est pas anodin. La capitale française entretient depuis longtemps un lien privilégié avec la soul américaine. Benét l’a souvent rappelé :

« Le public parisien écoute avec le cœur. Il comprend cette musique parce qu’elle parle de vérité. »

L’Élysée Montmartre, haut lieu de la scène soul et jazz, accueillera donc ce 24 novembre un artiste en pleine maturité, décidé à offrir un concert “sans fioritures, mais plein d’âme”.

Eric Benét n’a jamais cherché à suivre les modes. Il a préféré creuser sa voie, lentement, avec constance. Sa carrière est celle d’un artisan : travail du son, respect de la tradition, honnêteté envers le public. En 2025, alors que beaucoup d’artistes s’effacent dans le bruit numérique, il prouve que la simplicité reste une force.

Son concert parisien s’annonce comme une célébration : celle d’une âme noire apaisée, d’un homme fidèle à sa musique. Et peut-être aussi, d’un dernier rappel : la soul n’est pas morte, tant qu’il y aura des voix pour l’incarner.

📍 Eric Benét en concert à Paris : le retour du crooner soul à l’Élysée Montmartre

📅 Date : 24 novembre 2025
📍 Lieu : Élysée Montmartre, Paris
🎟️ Billetterie : ELYSEE MONTMARTRE
💿 Dernier single : “Can’t Wait” feat. Keri Hilson – avril 2025
🎙️ Label : Jordan House / BMG

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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