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Notre sélection spéciale Salon du livre 2019 !

Culture

Notre sélection spéciale Salon du livre 2019 !

Par SK 20 mars 2019

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Comme chaque année, le Salon du livre du livre offrait le meilleur de la littérature, permettant de révéler au public des auteurs originaires des quatre coins du globe, portant chacun un message plus ou moins d’actualité. Du 15 au 18 mars 2019, les passionnés et novices pouvaient arpenter les allées achalandées des différentes étals, qui regroupaient des ouvrages pour tous les goûts. Nous vous proposons notre sélection de trouvailles littéraires du printemps !

Le Salon du livre est l’événement des amoureux de la culture. De la poésie au documentaire en passant par l’Histoire et les études scientifiques, il offre un concentré éclectique de must en matière d’éducation personnelle et collective. Bien que cette année, nous fûmes nombreux à déplorer l’absence du Pavillon des Lettres d’Afrique, nous pouvions toutefois compter sur la résistance de librairies et maisons d’éditions afro-caribéennes afin que puissent être valorisés les auteurs noirs qui ont fait parler d’eux depuis la dernière rencontre au palais de la porte de Versailles. Les visiteurs ont pu assister à une présentation du livre Noir, entre peinture et histoire, par ses auteurs Naïl Ver-Ndoye et Grégoire Fauconnier, suivie d’un séance de dédicaces sur le stand du Pavillon outre-mer. Côté rencontres et autographes, il y eu également de l’animation sur les stand de Présence Africaine, avec samedi une présentation du premier roman de Michaël Nerjat, Black Dragons Juniors et dimanche, celle de la jeune auteure et humoriste Jo Güstin pour son dernier livre Ah Sissi, il faut souffrir pour être française. Enfin, le danseur et militant associatif Bolewa Sabourin posait avec son essai La rage de vivre, en compagnie de son co-auteur, le journaliste Bala Fofana, sur le stand du journal Libération.

Question shopping, nous aurions évidemment voulu dévaliser les stands mais, raison oblige à faire des choix. Aussi, voici les ouvrages qui ont retenu notre attention:

Maryse Condé.

Les trouvailles:

  • Le fabuleux et triste destin d’Ivan et Ivana, de Maryse Condé (éd. JC Lattès 2017).

Maryse Condé nous compte ici l’histoire passionnelle et destructrice de jumeaux: Ivan et Ivana. Fusionnels, ils s’aiment passionnément et bien que parties de la même entité, ils grandissent en développant des traits de caractère différents. Comment leur profond lien va-t-il évoluer au fil de leur développement, comment leurs qualités respectives vont devenir défauts et comment ils sont chacun les activateurs du Mal chez l’autre. Une intrigue familiale déchirante à découvrir absolument.

A propos: Maryse Condé est l’un des chantres de la littérature francophone et particulièrement des Lettres noires. Elle est une référence parmi les plumes afro-caribéennes encore vivantes. Avec une oeuvre importante et précieuse, elle a reçu, en 2017, le « Nobel Alternatif », Prix de littérature de la Nouvelle Académie.

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  • Manger l’autre, d’Ananda Devi (éd. Grasset 2018).

Docteure en anthropologie sociale, la Mauricienne, essayiste, écrivain et poète, aborde ici le sujet de l’obésité. L’addiction alimentaire, véritable fléau des temps modernes, est une question de santé qui reste tabou, notamment dans les populations afro-caribéennes, du pacifique à l’Océan indien. Pourquoi mange-ton pour compenser ? Quelle est la responsabilité des parents et de l’entourage ? Comment faire face à ce problème ? Afin de sensibiliser davantage le lecteur, Devi a choisi de raconter la situation à travers le regard d’une adolescente. Une histoire entre dangers avérés pour la santé et répercussions sociales désastreuses.

A propos: Ananda Devi a reçu le Prix des cinq continents de la Francophonie en 2006 et le Prix Louis-Guillou (crée en hommage au travail de l’écrivain breton) en 2010. La même année, elle était faite Chevalier des Arts et des Lettres.

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  • Les fables de Guyane, de Pierre Appolinaire Stephenson (éd. Orphie 2014).

Parce que les contes sont essentiels à a construction de l’imagerie du monde et au développement psychique de l’enfant, il est plaisant de pouvoir explorer un autre découpage de la réalité, à travers un point de vue « d’ailleurs ». Ces histoires de Stephenson, illustrées par Marie Breucq, proposent un florilège de références de l’immense territoire guyanais, entre Amérique latine, forêt amazonienne, vestiges hollandais (Suriname), héritage indien et francophonie. Des lectures pour petits et grands et un prétexte pour partager avec les plus jeunes un moment d’introspection entre imaginaire et réalité immédiate. L’ouvrage qui sen est suivi, chez le même éditeur, en 2016, s’intitule d’ailleurs Les fables de Guyane pour les enfants et leurs parents. Un ouvrage sans date de péremption !

A propos: Pierre Appolinaire Stephenson est enseignant, formateur, policier, Karatéka.

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  • La jupe de son fils, de Michelle Gargar (éd.Ibis rouge 2019).

L’auteure guadeloupéenne nous propose un polar trépidant. L’intrigue se déroule entre l’hexagone et les Antilles sur fond de meurtre et surtout de lourd secret. Le protagoniste est homosexuel et partage sa vie ainsi que son toit ave son compagnon, mais comment avouer à sa famille, restée sur l’île au Colibri , son choix de vie. Dans une communauté où l’homosexualité reste une tare, le lecteur va être emporté dans la résolution de l’affaire et découvrir au fil des pages, le lien entre le bouleversement de cette mort brutale et celui des amours du héros.

A propos: Michelle Gargar est enseignante et auteure. Elle a écrit de nombreux ouvrages à travers lesquels elle aborde des questions de société et leur place au sein des populations antillaises, entre culture et incompréhension.

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  • Polygamie, la douleur des femmes, d’Awa Ba (auto-édition).

Awa Ba n’est pas écrivain. Cette quadra sénégalaise, ingénieure en horticulture, opère dans le domaine médical. C’est par expérience et pour son combat contre la polygamie qu’elle a décidé de prendre la plume. L’essayiste veut alerter les autorités françaises, sénégalaises et africaines en réalité, sur ces mariages multiples qu’elle qualifie de fléau pour les familles et le développement économique des pays concernés. Elle pointe le déni des droits des femmes dans ces unions subies et les terribles répercussions sur les enfants. Ici, il est question de domination patriarcale et de vulnérabilité du statut des femmes, s’appuyant sur les témoignages des victimes. D’autant que ces coutumes perdurent au-delà du continent, fermement reproduites par les hommes qui défendent ce droit à la diversité conjugale. Tous les bénéfices du livre sont reversés à son association « En finir avec la polygamie » (EFOP).

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  • Métaspora, essai sur les patries intimes de Joël Des Rosiers (éd. Triptyque 2013).

Dans un registre plus scientifique, l’essayiste et poète haïtien Joël Des Rosiers conceptualise ce qu’il appelle « la perversion digitale de la nostalgie ». Métaspora est le terme qui définit notre rapport culturel, identitaire et spatial à nos espaces d’origine, ou la diaspora des cultures afro pour les diasporas de l’occident. un concept fascinant et complexe à décrypter avec les explications du scientifique.

A propos: Joël Des Rosiers est également psychiatre. Basé à Montréal, au Québec, il a remporté en 1999 le Grand Prix du festival international de poésie de Trois-Rivières et le Grand Prix de la ville de Montréal pour son ouvrage Vétiver. En 2011, il reçoit le Prix du Québec Athanase-David pour « la qualité exceptionnelle de son oeuvre« .

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Les « rafraîchis »:

  • Volcaniques, une anthologie du plaisir, recueil de nouvelles sous la direction de l’auteure Léonora Miano (éd. mémoire d’encrier 2015).

La question étouffée du plaisir féminin reste une problématique en suspens dans les sociétés qui se veulent modernes. La femme doit faire si ou ça pour être désirable aux yeux de son homme, aux yeux des hommes, pourtant, rien ou presque n’est pris en compte pour garantir son plaisir à elle. Plus que cela, l’appareil génital féminin est très mal connu, des femmes en premier lieu. Comment faire des ébats une rencontre satisfaisante pour les deux parties, sans réelle maîtrise des capacités offertes par la nature? A l’initiative de l’écrivaine Léonora Miano, douze femmes se sont réunies pour produire des nouvelles ayant trait à cette délicate mais importante question. Un travail entrepris dans le cadre de celui pour l’intimité au sein du couple. Plongez-vous dans ces récits érotiques imagés à la rencontre des sens et de vos émotions. Un ouvrage unisexe par les femmes, pour elles et eux.

A propos: Pour cet ouvrage, Léonora Miano a collaboré avec Hemley Boum; Axelle Jah Njiké; Gisèle Pineau; Elizabeth Tchoungui; Maries Dô; Silex; Nathalie Etoke; Nafisatou Dia Diouf; Fabienne Kanor; Gaël Octavia et Gilda Gonfier.

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  • Banlieue noire, de Thomté Ryam (éd. Présence africaine 2005).

Préfacé par l’ancien footballeur Lilian Thuram, Banlieue noire est le premier roman de Thomté Ryam. L’auteur d’origine tchadienne nous raconte la trajectoire de Sébastien, jeune banlieusard doté de capacités extraordinaires pour le football. Comme pour beaucoup qui partagent sa condition, le sport, est l’un des rares moyens qui offre un sésame pour sortir de l’enfer. Mais la fatalité, impitoyable, n’a jamais dit son dernier mot car, le jeune homme est le produit de son environnement et la majeure partie de son temps se résume à sa bande de potes, son quartier et ses pièges constants. De l’engrenage à la descente aux enfers, on assiste impuissants et révoltés au parcours avorté, chronique d’un échec annoncé, d’une jeunesse française laissée à l’abandon.

A propos: Thomté Ryam est un ancien footballeur qui avait lui-même raté de peu une carrière sportive brillante, en raison de sa santé. Avec ce premier ouvrage, il est annoncé comme écrivain talentueux et prometteur. Au-delà du papier, il s’engage et constitue le collectif « Qui fait la France ? », composé par huit autres auteurs avec lesquels il publie Chroniques d’une société annoncée en 2007 (éd. Stock). En 2009, il est publie aux éditions du Rocher son second et dernier livre connu à ce jour, En attendant que le bus explose.

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  • Le génocide voilé, enquête historique, de Tidiane N’Diaye (éd. Folio poche 2015).

Une enquête sur l’épineuse question de la traite Arabo-musulmane. Car, si tout le monde s’accorde à dénoncer la Traite transatlantique par les puissances colonials occidentales, il est plus difficile d’aborder la question des razzias arabes en Afrique. L’islamisation massive des populations autochtones ainsi que celle des diasporas africaines de France fait peser comme une chape de plomb sur cet épisode d’histoire, pourtant tout aussi prédateur et barbare. L’auteur part de l’origine de ces déportations massive par l’accord de 652 conclu au Soudan, qui entérine la livraison annuelle de centaines d’esclaves…

A propos: Tidiane N’Diaye est chercheur, économiste, anthropologue et écrivain. Spécialisé en histoire des civilisations négro-africaines et de leurs diasporas, il a notamment produit plusieurs études économiques et sociales sur les départements d’Outre-Mer.

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  • Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie (éd. Folio 2015), traduit par Anne Damour.

L’exil en terre étrangère est compliqué par la question de l’identité qui, s’impose de fait. Vous êtes vous et si, comme l’héroïne, vous avez grandi en Afrique, donc dans une société originellement et à majorité noire, ceci n’est pas une question Pourtant, en vous exportant vers l’Occident, où règne la  suprématie blanche, vous serez forcé de vous demander où est votre place et qui vous devez être. Intégration, assimilation, dénaturation ? Voici ce qu’aborde le récit de Ifemelu, qui quitte pour la première fois son Nigéria natal afin de poursuivre ses études aux Etats-Unis. A l’arrivée, surprises, désillusions et obligation d’adaptation. Un livre à lire et à relire.

A propos: Americanah est le quatrième ouvrage de l’écrivaine et blogueuse nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Elle avait récemment refait parler d’elle en essuyant de façon ironique et glaciale, la question stupide d’une journaliste française sur l’existence des librairies au Nigéria… L’auteure doit son succès à ce style sans concessions et caustique, souvent jugé « irrévérencieux », qui dépeint avec un réalisme cruel les situations de vie qu’elle aborde. Elle met, de plus, en valeur son Nigeria, et l’Afrique d’une manière générale, ce qui vaut à ses textes un intérêt particulier de la part du monde de l’audiovisuel. En 2014, le réalisateur Biyi Bandele adapte un de ses livres paru en 2006, Half of a yellow sun. Il raconte la guerre du Biafra, point capitale de l’histoire du Nigéria post-indépendance. Le film sera le second succès cinématographique international du Nigéria. L’actrice Lupita Nyongo’o a racheté les droits d’Americanah en vue d’une adaptation future.

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Les classiques:

  • Le pleurer-rire, d’Henri Lopes (éd. Présence africaine 2003).

Ou la thématique éternelle dee coups d’état en Afrique. A travers l’ascension d’un dictateur, ancien militaire ayant confisqué le pouvoir aux urnes, et au peuple, Henri Lopes raconte les luttes de pouvoir qui règnent dans un pays où la population subit la mégalomanie et la répression. Le portrait d’un pays d’Afrique centrale qui, en réalité, malheureusement, pourrait être celui d’états voisins. Parce qu’il s’agit là d’un problème à la fois ancien et contemporain, Le pleurer-rire fut, demeure et restera un classique de la littérature africaine. A vos mouchoirs.

A propos: Henri Lopes est l’ancien ambassadeur du Congo en France. Né en République démocratique du Congo, il a effectué une grande partie de sa scolarité et plus tard, de sa carrière d’enseignant, au Congo Brazzaville. Il a été directeur de l’enseignement de l’Ecole normale supérieure d’Afrique centrale de 1966 à 1968. Membre du Parti congolais du travail (PCT), il devient ministre de l’Education nationale sous la présidence de Marien Ngouabi puis, ministre des affaires étrangères et enfin premier ministre, avant d’occuper la fonction de ministre des Finances. Il est une référence en matière de récit sur les comportements liés au pouvoir en Afrique, et avait d’ailleurs remporte en 1972 le Grand Prix littéraire d’Afrique noire, pour Tribaliques.

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