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Angola: reconnaissance légale d’une association de défense des LGBT

Société

Angola: reconnaissance légale d’une association de défense des LGBT

Par Mathieu N'DIAYE 30 juin 2018

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Iris Angola, une association de défense des droits des LGBT vient d’obtenir une reconnaissance légale.

Les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) en Angola ont connu une certaine amélioration au début du 20 ème siècle. La loi angolaise interdit les « actes contre la nature« , bien qu’elle ait rarement été appliquée [1]. En mai 2018, l’Assemblée Nationale approuvait un nouveau code pénal, n’interdisant pas l’activité sexuelle consentante entre personnes de même sexe. Un vote final sur le projet de loi était prévu pour le 28 juin 2017, mais il a été reporté, en raison de la controverse entourant l’avortement (le code pénal aurait légalisé les avortements en cas de viol). De plus, depuis 2015, la discrimination en matière d’emploi fondée sur l’orientation sexuelle a été interdite.

Notons néanmoins qu’il n’y a pas de reconnaissance légale des couples de même sexe par le code de la famille angolais. Du reste, une pression sociale importante est généralement exercée sur les gens pour qu’ils se marient avec un partenaire convenable du sexe opposé et qu’ils aient des enfants. En 2005, la cérémonie d’engagement non officiel d’un couple de même sexe a été traitée comme « sans vergogne » et « abominable » dans les magazines d’information nationaux.

Mercredi 27 juin 2018, l’Angola a donné une reconnaissance légale à Iris Angola, un groupe de défense des droits des homosexuels, marquant pour certains une avancée majeure dans une société angolaise conservatrice. L’association pro-LGBT qui a été fondée il y a cinq ans, a qualifié cette décision du ministère de la Justice de « moment historique« . Carlos Fernandes et président d’Iris Angola déclarait à ce sujet :

« Nous tournons la page pour les citoyens homosexuels qui ont maintenant un corps reconnu par l’Etat qui donne plus de poids au travail de notre organisation »

Iris, qui compte 200 membres, est l’un des deux groupes de défense des LGBT actifs en Angola, mais l’autre n’a pas encore reçu de reconnaissance légale.

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Président de la République d’Angola, en fonction depuis le 26 septembre 2017.

João Lourenco l’actuel président de l’Angola cherche à se distinguer de son prédécesseur José Eduardo dos Santos et a lancé une campagne contre la corruption évinçant ainsi plusieurs personnalités du précédent gouvernement. Il a également cherché à se réconcilier avec la communauté internationale, qui critique depuis longtemps le bilan des Droits de l’Homme en Angola. Il a de plus exprimé son intérêt à rejoindre les communautés du Commonwealth et de la Francophonie.

D’ailleurs, en parlant de francophonie, rappelons-nous des propos de Justin Trudeau, lors du 16° Sommet de la Francophonie à Antananarivo, qui du « haut de sa grandeur » se faisait l’avocat (commis d’office) des droits des homosexuels dans les pays membres :

« Les membres des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres souffrent dans trop de pays incluant certains membres de la Francophonie »

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Macky Sall, président de la République du Sénégal et Justin Trudeau, premier ministre du Canada.

Cette attaque était ciblée. En effet, sur les 28 membres africains de l’Organisation internationale de la Francophonie, une dizaine considèrent l’homosexualité comme illégale et/ou la réprime. Macky Sall, invité de TV5 Monde, réaffirma clairement que le Sénégal n’était pas prêt à légaliser cette pratique.

« Je l’ai dit au Président Obama. Il ne faut pas essayer d’imposer aux sociétés africaines une manière d’être. Nous ne pouvons pas l’accepter. »

Cette avancée serait donc intéressée ?

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Notes et références

[1] Articles 70 et 71 du Code pénal de 1886