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Autodétermination africaine : le président Mamadi Doumbouya impose l’industrialisation de la Guinée aux multinationales étrangères

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Mamadi Doumbouya, lors d’une rencontre avec les représentants des compagnies minières, a exigé l’industrialisation. Pour le président Mamadi Doumbouya, la transformation sur place du minerai « devient incontournable, c’est un impératif et sans délais ». Alors quelle est la portée panafricaine de cette décision politique ?

Mamadi Doumbouya décèle  » le jeu de dupe  » des compagnies minières

« En dépit du boom minier du secteur bauxitique, force est de constater que les revenus escomptés sont en deçà des attentes. Vous et nous ne pouvons plus continuer ce jeu de dupe qui perpétue une grande inégalité dans nos relations », précise le président guinéen Mamadi Doumbouya.

La Guinée est le deuxième plus grand producteur de bauxite au monde, selon la Banque mondiale. La production de ce minerai est passée de 59,6 millions de tonnes en 2018 à 70,2 millions de tonnes en 2019, selon le rapport sur les perspectives du marché des produits de base de l’institution de Bretton Woods, publié en octobre 2020.

Mais comment se fait-il que les revenus de l’exploitation de bauxite ne profite pas au guinéens ?

Lors de cette rencontre, le président a fait savoir que les revenus des exploitations ne profitent pas aux guinéens. « Vous êtes venus en Guinée pour investir, afin d’obtenir un meilleur rendement pour vos capitaux. Ces investissements devraient être faits, non pas au détriment de la Guinée, mais également à son profit. C’est cela la coopération gagnant-gagnant. Nous avons mis en place des mesures incitatives pour un climat d’affaires garantissant un retour élevé. Pour corriger le tir, le président prend une décision.  » Cependant, force est de constater que les attentes ne sont pas comblées du côté de nos populations. Cela ne peut continuer « , explique le président Doumbouya.

Le non respect des conventions :  les compagnies minières en cause

En réalité, beaucoup de révélations font quotidiennement état de ce que les compagnies minières étrangères ne respectent presque rien des conventions à partir desquelles elles devraient agir. Ce constat est plus visible dans presque tous les pays Africains du fait des relations incestueuses entre les dirigeants politiques et les compagnies en question. Mais la donne semble désormais changer en Guinée.

Selon le média ‹‹ jeune Afrique ››, nombreuses sont les compagnies étrangères intervenant en Guinée. Des compagnies comme la Société minière de Boké (SMB, consortium formé par l’armateur singapourien Winning Shipping, le producteur chinois d’aluminium Shandong Weiqiao, le groupe Yantaï Port), la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG, détenu à 49% par l’État guinéen et à 51% par Halco Mining Inc, un consortium formé par l’Américain Alcoa, l’Anglo-Australien Rio Tinto-Alcan et Dadco Investments) et le Russe Rusal, opèrent dans le secteur.

Les conventions sont restées « lettre morte », selon le président Mamadi Doumbouya. Le chef de l’État affirme que le non-respect de ces conventions est une « cause de nullité » et leur application est « non-négociable » pour le gouvernement. La transformation sur place du minerai « devient incontournable, c’est un impératif et sans délais ».

Mamadi Doumbouya dans des œuvres panafricaines !

Mamadi Doumbouya, c’est aussi ce grand courageux, pratiquant la solidarité panafricaine de la Guinée avec le Mali. Il n’a pas hésité à aller contre les illégitimes et illégales sanctions de la CEDEAO contre le Mali. La Guinée qu’il préside, continue toujours de coopérer avec le Mali.

Par ailleurs, l’industrialisation de l’Afrique est une nécessité selon le courant panafricaniste populaire en Afrique. D’ailleurs, l’Union africaine, dans son ‹‹ agenda 2063 ›› en a fait cas en lui donnant une dimension panafricaine.

 » Je suis convaincu que si l’Afrique se concentrait sur ces cinq grandes priorités (l’industrialisation aussi, ndlr), le continent atteindrait 90 % de ses Objectifs de développement durable et 90 % des objectifs fixés dans l’Agenda 2063. C’est pourquoi Industrialiser l’Afrique est au cœur des High 5 « , disait d’ailleurs Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD).

 » Nous avons tout simplement besoin de produire plus et mieux. Nous devons surtout ajouter de la valeur à nos ressources et matières premières et les transformer en produits finis « , insiste Akinwumi A. Adesina. C’est ce Mamadi Doumbouya a compris, et l’impose désormais en Guinée. 

En définitif, la transformation en Afrique des matières premières africaines, prend corps aussi en Guinée.

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Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »

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8 films et séries, à priori, c’est un bon plan pour que tu te remettes de la fin tragique de Top Boy.

Trésor enfoui six pieds terre avant d’être déterré par Drake, ton canadien préféré, la série criminelle Top Boy est disponible sur Netflix. Chose que tu savais déjà probablement puisque tu cherches en vain le numéro d’un médecin, du groupe des fans anonymes de ce TV show pour pouvoir débriefer/parler/faire le deuil d’un des personnages principaux. Pour t’accompagner dans ton processus, voici quelques films et séries, 8 au total, si tu as aimé Top Boy.

BON PLAN VERSION FILMS

NEW JACK CITY (1991)

Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »
Quand ton petit frère a fini l’alloco que tu gardais précieusement.©️Tous droits réservés

Avant de jouer les premiers rôles, et de se manger une claque en mondovision par le Prince de Bel-Air himself, Chris Rock multipliait les seconds rôles dont celui de ce toxicomane édenté ou presque : « Pookie » dans New Jack City.

Avant de devenir un meme, c’est d’abord un classique qui met en scène l’ascension fulgurante puis la chute rapide d’un baron de la drogue : Nino Brown (Wesley Snipes, vu dans Jungle Fever).

Le bougre se croyait encore plus inarrêtable qu’un train à grand lancé à grand vitesse. Dommage qu’il ne soit pas contenté de son train-train quotidien.

Ta relation avec ton very best friend, tu la verras d’un œil nouveau après avoir maté ce film sorti en 1991.

BRONX BARBÈS (2000)

Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »
Casquette à l’envers.©️Tous droits réservés

Toussaint et Nixon sont deux jeunes ivoiriens qui se battent pour s’en sortir quand ils ne le font pas avec des gros bras, pressés de défendre leur chérie. C’est à la faveur d’un palabre que le premier, Toussaint donc, rejoint le gang de son mentor : un certain Tyson.

Entre amourettes, braquages, larcins et même viols, la vie de ce débrouillard à jamais change complètement du jour au lendemain.

Sortie en 2000, ce long-métrage dramatique fait encore écho à certains maux qui gangrènent la vie de certains ivoiriens avec le phénomène des microbes.

©️ Tous droits réservés.

PAID IN FULL (2002)

Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »
Les trois mousquetaires.©️Tous droits réservés

Gentil coursier qui se promène au milieu de gangsters bling-bling, Ace (Wood Harris, Remember The Titans) rêve de grandeur. Et puis un jour, la vie de ce livreur de vêtements à domicile change quand il rencontre un certain Lulu ; narcotrafiquant pour qui dix millions sert à payer alloco. Clairement.

S’ensuit une rapide ascension sociale et surtout une prise de conscience qui déplaît profondément à l’un de ses deux meilleurs potes : Rico. Résultat : le trio se déchire.

Pour la petite histoire, ce drame criminel a été inspiré de faits et de personnages réels. D’ailleurs, celui qui aurait inspiré ce traître de Rico est mort en 2021 à l’âge de 55 ans.

BLUE STORY (2019)

Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »
Les deux ex-meilleurs amis.©️Tous droits réservés

« Y a deux choses qui peuvent séparer des amis dans la vie : l’argent et la femme. » chantait feu Ange Didier Houon dit Arafat DJ avant de s’éteindre le 12 août 2019.

Cette année-là, sort Blue Story l’histoire de deux jeunes gens unis par les  liens sacrés de l’amitié avant que la mort, de la petite amie de l’un d’entre eux, ne les sépare.

Pour la petite histoire dans cette adaptation cinématographique de la série Rapman, disponible sur YouTube, tu peux y admirer Michael Ward aka Jamie dans Top Boy.

BON PLAN VERSION SÉRIES

THE WIRE (2002)

Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »
Un omar de qualité.©️Tous droits réservés

Considérée comme la « meilleure série de tous les temps », The Wire c’est la vue sous microscope de Baltimore gangrénée par le trafic de drogue et les règlements de comptes menés le plus souvent Omar aka feu Michael K. Williams.

Si tu ne l’as pas encore vu, fais-toi les cinq saisons. Histoire de bien vérifier pourquoi et comment elle n’aurait jamais dû être comparée à Power. Jamais.

INVISIBLES (2018)

Jeu d’enfants.©️Tous droits réservés

Petits garçons qui vivent les mêmes galères à Yopougon, Chaka et Timo sont pourtant différents : le premier respecte la loi tandis que le second l’enfreint régulièrement.

Et puis finalement, Chaka, lui aussi, cède à l’appel de la rue et devient un microbe : ces enfants en conflit avec la loi qui font régner, la terreur dans certains quartiers ivoiriens depuis un certain nombre d’années maintenant.

C’est au réalisateur Alex Ogou que tu dois cette série qui rend visible ces Invisibles.

GANGS OF LONDON (2020)

Action, réaction.©️Tous droits réservés

Lorsqu’un baron mafieux meurt dans un quartier populaire, l’équilibre fragile entre les différents gangs volent en éclats. Et au milieu de ces criminels de haut rang, il y a le flegmatique et téméraire Elliot Finch, aussi fin qu’Elliot Ness.

BLACK MAFIA FAMILY (2021)

Bon plan : 8 films et séries si vous avez aimé « Top Boy »
Frères de sang.©️Tous droits réservés

Depuis qu’il s’est lancé dans la production de séries à commencer par Power en 2014, Curtis « 50 Cent » Jackson prend un malin plaisir à explorer en long, en large et surtout les travers de la pègre afro-américaine.

Dans Black Mafia Family, c’est l’histoire vraie des frères Flenory deux des plus grands trafiquants de drogue dans les années 2000, qui est racontée. Pour la petite histoire, c’est Demetrius « Lil Meech » Flenory qui joue avec brio le rôle de son propre père.

https://www.youtube.com/watch?v=jcp2KpgElRI&ab_channel=STARZPLAYUnitedKingdom

Voilà tu as maintenant de quoi te remettre de la surprenante fin inattendue de Top Boy. Et si elle te manque toujours autant, tu peux la regarder à nouveau.

PRÉCARITÉ MENSTRUELLE : DE JEUNES IVOIRIENS CHANGENT LES RÈGLES

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Face à la précarité menstruelle qui touche de nombreuses femmes, de jeunes ivoiriens lancent une cagnotte pour changer les règles.

Ignorance s’effaçant à mesure que le temps avance et que des mots se posent sur des maux, notamment gynécologiques. Plusieurs troubles, longtemps mal diagnostiqués et par conséquent mal traités, portent aujourd’hui un nom.

Hier, c’était l’endométriose avec ces douleurs pelviennes chroniques. Aujourd’hui, c’est la précarité menstruelle.

Il s’agit de : l’impossibilité de pouvoir se procurer des serviettes périodiques, mais encore l’accès à des endroits sécurisés et propres pour se changer et l’absentéisme à l’école.

En Afrique en général, ce mal pernicieux et silencieux ronge des femmes désargentées. Afin de lutter contre cela, de jeunes ivoiriens ont lancé une collecte de fonds afin de récolter 5 000 euros pour : le Précarité Menstruelle Tour, ou PMT. Il servira à financer la construction et la rénovation de toilettes, mais aussi la tenue d’un atelier de sensibilisation à la précarité menstruelle, etc.

Rencontre avec l’une de ces activistes sociales : Tina Nicole Youan.

LA PRÉCARITÉ MENSTRUELLE, C’EST QUOI ?

PRÉCARITÉ MENSTRUELLE : DE JEUNES IVOIRIENS CHANGENT LES RÈGLES
Pour changer les règles, il faut occuper le terrain.©️Tous droits réservés

Au pays du coupé-décalé, des jeunes gens qui veulent être roi sur TikTok et dans la vraie vie, il y a de nombreux sujets tabous.

Le premier étant probablement, attention joue-la comme Mizaru, Kikazaru, Iwazaru, soient les trois singes de la sagesse, avant de lire ce qui va suivre : « Qui a gagné les élections de 2010 ? » 

Juste à côté du champ politique, où il n’est pas rare que certains taillent une Haye d’honneur à un ancien président, autrefois exilé, se trouve la sexualité. Ou plutôt l’éducation sexuelle.

ATTENTION : SUJET TABOU !

Si des garçons n’en reçoivent généralement aucune, faisant leur propre apprentissage, en épousant la veuve poignet de temps en temps, des filles, elles, sont beaucoup plus sensibilisées à la question. L’inégalité des sexes commence dès le bas âge. Et plus elles grandissent, plus il y a de chances qu’elles entendent la phrase suivante : « Les règles, c’est sale ! »

La méconnaissance de leur rendez-vous mensuel dans une société machiste et virile, où la place de la femme serait à la cuisine et non à la Quizzine, a rendu le sujet tabou. Et pourtant, c’est le cours normal des choses.

Une femme aurait en moyenne[1] : 500 fois ses menstrues dans une vie et utiliserait 10 000 protections. Mais entre les produits cancérigènes qui s’y trouvent (le glyphosate, par exemple), l’inconfort de certaines protections (serviettes hygiéniques plutôt que tampons par exemple) mais aussi la cherté des produits, ou pis encore l’accès à l’eau potable, pour faire sa toilette intime si besoin est, c’est tout sauf un long fleuve tranquille.

LE PRIX DE LA SANTÉ

L’Afrique subsaharienne, où une fille raterait 20% de l’école à cause de ses règles, en général et la Côte d’Ivoire en particulier sont touchées par cette précarité menstruelle. Le prix étant souvent le premier et principal obstacle. Une rapide recherche sur une célèbre application de commandes permet de constater que les prix varient du simple au double : de 425 francs CFA pour des serviettes périodiques Lilas maxi normal pliées 20 x 10 à 2 000 francs CFA pour des tampons applicateurs Super U x 20, en passant par 1210 francs CFA pour des protège-slip minces U x 30. Le santé, ça a un prix ! Alors certaines entreprises telles que Kmerpad commercialise des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables : 6 000 francs CFA le kit de trois ; 7 500 francs CFA le kit de cinq. D’autres associations encore comme l’ONG SMED-CI en fournissent à des détenues de la trop célèbre prison ivoirienne : Maison d’Arrêt et de correction d’Abidjan, la MACA en version plus courte et effrayante. Et puis au milieu d’eux, il y a donc Tina Nicole Youan dont le parcours personnel l’a poussé à s’engager sur la question.

UNE HISTOIRE BASÉE SUR DES FAITS RÉELS

PRÉCARITÉ MENSTRUELLE : DES IVOIRIENS CHANGENT LES RÈGLES
Terre à terre. ©️Tous droits réservés

C’est à Lyon, dont l’équipe de football, où Kader « Popito » Keïta a joué, ne fait plus rugir de plaisir ses supporters, que vit la trentenaire engagée contre la précarité menstruelle.

« Je l’ai vécue moi-même. » ouvrant la douloureuse page de son histoire avec l’endométriose dont elle souffre. « 30% des femmes en France sont touchées. », complète celle avec qui tu échanges via Telegram.

En ce dimanche après-midi[2], des retardataires, ayant dansé toute la soirée, se trouvent fort dépourvus quand la lundiose[3]se pointe, mails et dossiers en mains.

Les siennes, Tina les utilise souvent pour pianoter et en parler sans relâche sur Twitter. « Je veux briser le tabou autour des règles ! », argumente-t-elle. Et des arguments, la jeune femme gouro[4] a eu le temps de les aiguiser depuis l’année 2019 où elle commence à « faire des recherches ».

« Je souffre du syndrome des ovaires polykystiques.», te renvoyant à ton meilleur ami Google. Pour faire simple, ce mal dont elle souffre se caractérise notamment par des règles irrégulières.

« C’est pas sale mais salissant ! »avance sereinement à propos des règles, celle qui a eu sa première crise d’endométriose en 2019.

Fort de toutes ses mauvaises expériences, Tina, sa maman, qui « est sa plus grande fierté parce qu’elle en parle mieux qu’elle-même », et d’autres bénévoles la jouent Naza et partent sac au dos à l’intérieur du pays. Direction le centre-ouest et la ville de Gohitafla, située à 400 kilomètres environ d’Abidjan, pour la première édition du Précarité Menstruelle Tour en 2021.

CHANGER LES RÈGLES DU JEU

PRÉCARITÉ MENSTRUELLE : DE JEUNES IVOIRIENS CHANGENT LES RÈGLES
Prise rapide de la parole. ©️Tous droits réservés

Dans certains villages, certaines habitudes paternalistes ont la peau dure. Et, lorsque son groupe et elle arrivent sur terrain, l’accueil est loin de ce qu’elle avait imaginé.

Suite au premier refus de la mairie, par rapport à l’organisation de l’événement pour sensibiliser les femmes à la question de la précarité menstruelle, son oncle part en éclaireur puis revient : les nouvelles sont bonnes. Très bonnes : l’événement aura bel et bien lieu dans la salle municipale. Et puis tout à coup soudain brusquement : la donne change. Nouveau refus. Et pour cause : un arrêté municipal annonce la tenue d’un événement beaucoup mais alors beaucoup plus important : Variétoscope ; émission célèbre où de jeunes adultes, dans des tenues éclatantes, récitent par cœur les pas de danse du moment qu’ils ont appris. Y a pas photo dans un pays où amusement est plus important qu’enseignement.

Qu’à cela ne tienne, Tina et les siens changent de stratégie.

« Finalement, on a décidé devant la maison de mon grand-père, qu’on a rebaptisée à son nom à cause de cette action. »

Le bruit court alors qu’il se passe quelque chose.

Celles, qui étaient au marché, ont laissé leur panier.

Celles, qui étaient en train de piler, ont déposé le pilon.

Résultat : 200 femmes viennent s’informer et surtout poser des questions à l’abri des regards indiscrets sur des sujets intimes et trop personnels pour être exposé au grand jour, sur la place publique. « Y a une femme qui est venue me voir pour me dire que ça faisait deux ans qu’elle n’avait pas de règles. », selon ses propos.

ALLÔ MAMAN, BÔBÔ !

Et quand ce n’est pas à ses oreilles qu’elle se confie, ce sont à celles de sa maman. « Quand c’est comme ça, ma mère essaye de gérer d’abord, avant de m’appeler. »

À Abidjan, une caisse est mise à disposition pour pouvoir subvenir aux besoins de ces femmes démunies. Mais quand l’aide matérielle de la Ligue, l’association féminine qui était notamment monté au créneau au moment du simulacre du viol diffusé à la télévision ivoirienne, ne suffit pas, Tina et son époux mettent la main à la poche et pas qu’un peu !

« On a utilisé une partie de la dot pour faire le Précarité Menstruelle Tour ! » sourire aux lèvres avec ces yeux qu’on devine tournés, à ce very moment, vers son époux, qui n’a probablement rien manqué depuis l’échange. Avant d’ajouter, de tout tuer même : « On a une enveloppe prévue pour ça dans le budget. » Comme disait l’autre : « Quand on t’envoie, faut savoir t’envoyer. »

N’eut été ses problèmes personnels dont elle parle à cœur ouvert, la jeune femme « perfectionniste » et droite dans son droit constitutionnel n’aurait peut-être pas lancé avec la dernière énergie cette campagne qui a rapporté un peu plus de 1200 euros à 10 jours et quelques de la date butoir : le 22 avril prochain.

« Après cette campagne, y a des gens que j’ai tellement saoulés qui ne me parleront plus.» prophétise-t-elle.

Mais qu’importe puisque le mal aura déjà été fait : ils seront ce que c’est la précarité menstruelle et surtout qu’un geste peut aider.

POUR PLUS D’INFORMATIONS 

Site internet pour la cagnotte : https://fr.ulule.com/precaritemenstruelletour-campagne-2022/

Instagram : https://www.instagram.com/precaritemenstruelletour/

Pour faire un dépôt (Wave) : +225 07 87 873 001


1] Les informations proviennent de l’émission « Les Femmes d’Ici du 15 décembre 2020 » et le sujet : « Précarité menstruelle : ces règles qui discriminent » ; disponible sur YouTube.

[2] L’entretien a été réalisé le 10 avril 2022.

[3] Haine viscérale du lundi matin.

[4] Ethnie du centre-ouest de la Côte d’Ivoire.


Dépendante, l’Union africaine devenue trop permissive aux agendas étrangers

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L’union africaine, vidée de sa substance panafricaniste originelle, est devenue malheureusement trop permissive aux pénétrations mondialistes. Financée en grande partie par l’Union européenne, elle est devenue un prolongement de l’Union européenne (de l’OTAN) en Afrique contrairement aux aspirations des populations pour lesquelles, elle prétend travailler.

L’Union africaine vidée de sa substance panafricaniste originelle

L’Union africaine, à l’instar d’autres institutions, a une histoire. Elle s’appelait, à sa création par les pères, l’organisation de l’unité africaine (OUA). L’idée de la création de l’OUA s’était appuyée sur le concept du « panafricanisme ». Ce dernier était aussi, quant à lui, déjà apparu à la fin du 19 ème siècle lors de la préparation de la première conférence unitaire des Africains. Le panafricanisme incarnait, depuis lors, une vision totalement révolutionnaire, qui voyait un destin commun, naturellement, à tous les peuples d’Afrique noire. Il était anti capitaliste.

Partant de ce postulat, il envisageait pour les peuples la réalisation d’une organisation politique, devant matérialiser ce destin commun. Une organisation politique devant dignement représenter les peuples d’Afrique, et les protéger de toute tentative ou incursion impérialiste. Cette organisation fût alors créée au nom de l’OUA, et devient plus tard l’Union africaine.

Mais de nos jours, les populations africaines ne croient plus en l’UA. Pour elles, l’Union africaine a été détournée depuis des années de ses objectifs panafricanistes pour s’aligner aux agendas du capitalisme globalisé que combat le panafricanisme. Toutefois, l’on se demande quelles seraient les causes de cet alignement de l’Union africaine aux officines néolibérales. L’une des réponses à cette question semble se retrouver dans le financement de l’Union africaine.

L’Union africaine piégée et contrôlée par les forces mondialistes

Union africaine

Pour comprendre pourquoi l’UA était aussi cruellement en déphasage avec les aspirations des idées panafricaines des populations africaines, il fallait s’intéresser à ses sources de financement. « Main qui donne, main qui dirige », dit-on. Alors qui finance le fonctionnement de l’Union africaine ? Extrait du site africa-europe , le livre  » Black Nihilism  » de Kemi Seba nous renseigne, à cet effet :

En 2012, l’Union européenne a de nouveau été le premier pourvoyeur d’aide au développement au monde, apportant plus de la moitié de l’aide publique. En outre, l’Afrique est le continent le plus important au regard de l’aide au développement européenne. Les pays africains ont reçu près de 24 milliards d’euro d’aide publique au développement de l’UE pour la période de 2007 à 2013. L’aide de la commission européenne à l’Union africaine et à ses organes s’élève à près de un milliards d’euro pour les dix années écoulées.

Aussi, le Fonds européen de développement (FED) apporte en moyenne 3,7 milliards d’euro par an. Notons que d’autres fonds importants de l’UE sont destinés à l’Union africaine ou à des groupes de pays africains.

Depuis lors, l’Union africaine est devenue de plus en plus un parapluie troué face aux pénétrations politico-économiques impérialistes. Ce parapluie n’épargnait plus l’Afrique de la pluie mondialiste de l’OTAN et autres forces d’occupation militaires.

« Mais d’essence émancipatrice, comment la structure panafricaniste pouvait-elle être crédible quand les premiers pilleurs de nos matières premières, que sont les institutions internationales étaient les premiers bailleurs de fonds de l’organe censé nous représenter ? », se demande Kemi Seba dans son livre  » L’Afrique libre ou la mort ».

Ces financements étrangers destinés à l’Union africaine ont fini par ouvrir, sans défense, les portes de l’Afrique à toutes les formes de pénétrations politico-économiques et militaires. L’Union dite africaine n’était plus africaine mais un prolongement de l’Union européenne, elle-même au service des intérêts anglo-saxon. Et pourtant, l’Afrique possède les terres les plus riches du monde, et détient d’importantes ressources naturelles pouvant lui assurer une prospérité et une survie. 

L’Union africaine présidée par les chefs d’État au service de l’Occident

Union africaine

Depuis que certains dirigeants africains, trop universalistes et capitalistes, ont pris le contrôle successif de sa présidence, l’Union africaine est devenue résolument ouverte aux investissements étrangers au détriment de ceux africains, aux bases militaires étrangères, aux programmes sociétaux culturellement inadaptés et incohérents, etc. En effet, ces chefs d’État, pour la plupart, sont issus des élections exclusives et discriminatoires, dans lesquelles l’Union européenne et les USA investissent massivement pour mieux en garder le contrôle. Des élections de ces vassaux de l’Occident, qui finissent généralement par des assassinats ciblés de populations constestaires.  

L’Occident, particulièrement la France et les USA, a parfois fabriqué et clairement soutenu ces violeurs de constitution, quitte à plus tard viser leur maintien au pouvoir. En contrepartie, ces pays occidentaux et leurs institutions imposent leurs agendas. On pourrait aussi constater l’implantation massive de bases militaires étrangères, tels que le commandement militaire US en Afrique dénommé « Africom ».

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CÔTE D’IVOIRE : WILFRIED SANT’ANNA, PHOTOGRAPHE TONYTRUANT

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Mannequin dans une autre vie, Wilfried « Tony » Sant’Anna fait désormais partie de ces photographes de la Côte d’Ivoire dont le travail fait grand bruit.

« Moi, je veux être heureux : c’est tout ! » balance le jeune homme d’une trentaine d’années à la fin d’un entretien[1], qui aura duré près de deux heures dont une en off.

Les mains, qui passaient et repassaient sur ses cheveux courts et touffus, autrefois locksés, blottis sous une casquette style vintage, ne s’agitent plus. La parole, fruit de sa voix tonitruante, est libérée, délivrée dans ce studio de plusieurs mètres où l’air frais réchauffe les esprits façon Reine des neiges.

« Moi, je veux être heureux : c’est tout ! » conclut Wilfried « Tony » Sant’Anna. Portrait d’un photographe ivoirien tonitruant.

VIENS VIENS À L’ÉCOLE DES CHAMPIONS, TE BATTRE

À Abidjan, capitale économique/culturelle/festive de la Côte d’Ivoire, de gros embouteillages s’intercalent au milieu de la sainte trinité : boulot – Plateau[2] – alloco. Amènent son lot de pauvres automobilistes râleurs, qui partagent leurs malheurs avec ces files de voitures anarchiques, le plus souvent dans une story Instagram.

En ce milieu de semaine, l’heure est plutôt au calme. Pas de voies engorgées à la Palmeraie, quartier d’Abidjan où il y a plus de ramifications que dans une famille bhété. True story.

Le soleil, lui, par contre, frappe/tape/chicote. Comme ces gamins qui en faisaient autant avec Tony, qui vient vient à l’École des futurs champions se faire battre.

« J’étais un enfant assez dans mon coin, pas très bavard qui n’avait pas de force, qu’on dabassait[3] à chaque fois. » avant de lâcher un premier éclat de rire qui remplit toute la salle où entrepreneurs, modèles, personnalités publiques viennent s’offrir un shoot avant de planer sur un nuage une fois le résultat final mis ligne. Mais aujourd’hui, le boss ne bosse pas. Day off.

CÔTE D'IVOIRE : WILFRIED SANT'ANNA, PHOTOGRAPHE TONYTRUANT
Pause sur l’appareil.©️Tous droits réservés

Des jours de repos lorsque le gamin tchinglin [4]souffrait le martyr à l’école, il n’en avait pas même si « Souvent, tu fais de petits exploits. »

« J’étais un peu comme Naruto, jetant à la figure les premières traces de son amour pour les manga, le petit dans le quartier qui est un peu rejeté et tout. Les gens ne s’amusent avec lui que quand ils ont leur intérêt. […] C’est un peu le type d’enfance que j’ai eu. » démarrant doucement.

Né à Yopougon, beaucoup trop souvent présentée comme Sin City quand ce n’est pas la capitale mondiale du porc au four, ou encore celle des filles qui disent rarement « non », Tony a grandi à Treichville, quartier populaire sud-abidjanais avec ces nuits à rallonge.

LE QUARTIER QUI NE DORT JAMAIS

« On était collés à Gbatanikro, joignant le geste à la parole. Donc déjà faut comprendre que la musique était dans le secteur. Les soirs, les musiciens sortaient avec leur tam-tam. Les rappeurs les rejoignaient et rappaient. C’était la belle époque, la voix pleine d’enthousiasme et de nostalgie. J’ai grandi là-dedans. Mais, je me suis pas dit qu’un jour j’allais chanter. » raconte ce touche-à-tout, loin de ce piano qui attendra en vain qu’il le rejoigne.

À la maison, chez les Sant’Anna, la musique était omniprésente.

« Mon père surtout ! » répète-t-il deux fois avant de développer :

« Le style musical que j’écoute aujourd’hui, slow/soul/R&B, ça vient de mon « vieux ». Et un jour, ma mère m’a dit : « Tu sais que tu écoutes la même musique que ton père ! «  »

Ce même père avec lequel l’une de ses dernières discussions de son vivant aura été autour de ce trait d’union, « Cette musique qui l’apaise, qui lui fait énormément de bien.»

La chansonnette qu’il pousse dans des vidéos qu’il partage online n’est qu’un de ces nombreux talents : le premier étant le mannequinat.

WILFRIED SANT’ANNA, MANNEQUIN MANNEQUIN SANS FORCER

N’eut été l’appel de sa compagne qui partage sa vie, et sur laquelle il ne tarit pas d’éloges, l’échange n’aurait jamais démarré. Il a fallu son coup de fil pour démarrer puis poursuivre la discussion à bâtons rompus entrecoupée par le bruit des notifications d’un appareil à la pomme.

De pomme d’Adam, le grand et costaud jeune homme tatoué n’en avait pas encore quand il a démarré sa carrière de modèle à l’âge de 9 ans. Tout ça parce qu’il avait une taille mannequin mannequin  sans forcer.

« […] Dans le quartier, il y avait un agent de publicité. C’est comme ça que j’ai commencé à faire de la publicité : la première campagne de Côte d’Ivoire Télécom : en 1997. » avant d’énumérer les marques de boissons gazeuses avec lesquelles il a enchaîné.

« J’étais en train de dormir quand ils sont venus me chercher avec ma mère. Il voulait me voir en « vrai. » Après, moi j’ai laissé ma mère discuter [du contrat, NDLR] »

Sa mère, dont il est très proche, il a longtemps vécu avec elle.

À l’époque, la carrière naissante du jeune mannequin ne change rien à l’école.

« À l’époque, les enfants n’étaient pas comme aujourd’hui. », c’est-à-dire ultra-dépendants d’un smartphone qu’on leur aura mis dès les premiers mois de leur vie pensant acheter ainsi une paix. Avant de devoir faire la guerre, plus tard, pour ne serait-ce qu’avoir leur attention.

BÔRÔ D’ENJAILLEMENT

Le petit et chétif Tony grandit, seul fils encore en vie du côté de son père et grand-frère d’un gamin de 10 ans côté mère, part au Collège Moderne Autoroute de Treichville, « une école où il y avait bôrô d’enjaillement[5] », ensuite enchaîne avec le Lycée moderne de la Colombe à Koumassi, autre quartier populaire d’Abidjan Sud avant d’atterrir aux Dauphins.

Situé aux Deux-Plateaux, entre le restaurant vietnamien Nuit de Saigon et Good Abidjan, le nouveau coin à la mode, l’école en bordure de route offre une vue imprenable…sur une voie, elle aussi, très souvent embouteillée.

« C’est une école que j’aimais pas parce que je voulais pas fréquenter là-bas. » d’une voix ferme et souriante.

Assis sur une chaise, les genoux découverts, révélant quelques-uns de ses tatouages « qu’il n’a pas encore finis », l’homme aux muscles saillants, qui dorment sous son tee-shirt beige, qui se marie effortless avec la casquette vintage, raconte cette mini-crise d’adolescence.

« Voilà ! Je voulais pas même ! Mais, je partais quand même à l’école. » répondant à la question sur le rejet qu’il faisait à cette époque. Finalement, le lycéen retourne à la Colombe et y obtient un bac A2, l’équivalent du bac littéraire dans les filières françaises.

« À cette époque, on était tous rêveur : l’homme voulait être avocat. » parlant pour le coup de lui à la troisième personne sans même que l’Eto’o ne se resserre sur lui.

D’abord pilote puis avocat, le doux rêveur, plus sensible aux lettres qu’aux chiffres, y renonce. Ce sera finalement des études commerciales qui aboutiront à un diplôme d’ingénieur en marketing management.

DRAGON BALL Z, MAMAN ET SES AMIES

La vitesse à laquelle il passe sur certaines périodes de sa vie te pousse à le pousser dans ses derniers retranchements mais pas trop quand même. Pause, stop, rewind. Retour en arrière et cette adolescence où il a commencé à découvrir la fibre artistique.

« Dragon Ball Z puis le portrait de sa mère de ses amis. » parlant des premières personnes qu’il a dessinées à l’âge de 12 ans.

Avant de révéler son autre amour de jeunesse, comme de nombreux garçons de son âge : le football.

LIGAMENTS CROISÉS, TU CONNAIS

Dire que le football est une religion avec ces Équipes du Dimanche, où des amis de longue date, désormais incapables de s’arracher les cheveux après une occasion toute faite manquée, se retrouvent pour taper dans la balle et la discute. Et pleurer sur cette carrière à la Mbappé qu’ils auraient pu faire mais bon ligaments croisés, tu connais

« Ma mère a chassé le monsieur [qui l’avait vu à un tournoi et qui voulait le recruter, NDLR] ! »

Récemment, ce milieu de terrain amateur, « qui n’est pas dans les histoires d’attaque où on parle trop là-bas », ne s’est pas privé de gentiment lui rappeler cette anecdote quand le Paris Saint-Germain a proposé une somme astronomique (un contrat de 50 millions d’euros, paraît-il) au natif de Bondy pour rester dans ce club que tu aimes tant mais sans queue ni tête, où parce qu’il marche sur le terrain un certain Lionel se prend pour le Messi.

Depuis, la pilule est passée.

STARTED FROM THE IPHONE NOW HE IS HERE

CÔTE D'IVOIRE : WILFRIED SANT'ANNA, PHOTOGRAPHE TONYTRUANT
Photographe concentré sur l’objectif.©️Tous droits réservés

Un coup de fil interrompt le recueil des propos de l’ancien garçon pusillanime aujourd’hui sûr de lui mais pas arrogant.

Pour la petite histoire, 12 minutes et 41 secondes se sont déjà écoulées. Sa voix porte plus haut et résonne dans Ghost Studios, son studio qu’il a ouvert il y a trois maintenant. Surtout quand il révèle l’une des neufs vies qu’il a déjà menées, vers 19 – 20 ans, à savoir : acteur de cinéma.

« J’ai fait une formation de cinéma. » révèle Tony la malice.

« C’est pas tout le monde qui sait ça. », fier de son premier coup.

« Je voulais devenir acteur par passion. », grillant les feux sur l’autoroute de l’information.

À cette époque, l’étudiant « allergique aux chiffres » griga, se débrouille pour aller au bout de ses études.

Même s’il se « sentait mal, très mal dans la mesure où j’avais l’impression qu’on ne me comprenait pas, qu’on ne comprenait pas ma situation. Mais, ça ne me rendait pas violent vis-à-vis des autres. Je restais quand même souriant. Si je t’ai pas dit que j’ai problème, tu sauras pas. » avant d’ajouter que : « Cette histoire de vie privée, c’est quelque chose qui me suit depuis longtemps. », histoire de placer les bonnes dates dans la frise chronologique.

Wilfried « Tony » Sant’Anna tient autant à sa vie privée qu’à ses sneakers qu’il imperméabilise systématiquement avant de sortir au risque de provoquer une alerte…à la bombe.

Diplôme en poche, il se lance ensuite dans une carrière de mannequinat où il atteint rapidement les sommets  avec le titre de meilleur mannequin en 2014.

« Ça se fait naturellement. » parlant de la transition du mec timide au mec qui défile sur les podiums sapé comme jamais.

« Je ne restais pas avec les autres. Je finis et je rentre directement. »

Pour la petite histoire, il était si pressé de rentrer le jour où il remporte ce trophée que c’est son meilleur ami qui vient le lui dire alors qu’il faisait ses lacets, qu’il se préparait pour le prochain défilé. Il existerait une photo pour le prouver.

Grâce à cette carrière à laquelle il a récemment mis fin d’une manière détachée, sans protocole, ni « Bonjour cher réseau ! », comme ces gens qui en usent et en abusent sur un certain réseau social, des portes s’ouvrent. Et le voilà qui joue dans plusieurs long-métrages dont : L’interprète 2.

https://www.youtube.com/watch?v=3SpD7YgFVGo&ab_channel=KadhyToure

Parce qu’il mène une carrière de mannequin et surtout qu’il pense « à comment gagner de l’argent pour ne pas être encaissé. », ses activités artistiques sont au point mort. Autonome très rapidement, le garçon a naturellement appris à se gérer en bon père de famille.

Les années se suivent et les défilés se ressemblent jusqu’à cette année 2017 qui marque un tournant dans sa vie.

PLUIE D’AUTO-PORTRAITS

CÔTE D'IVOIRE : WILFRIED SANT'ANNA, PHOTOGRAPHE TONYTRUANT
L’art de se tenir à carreaux.©️Tous droits réservés

Le rire, qui vient d’éclater dans la salle aux carreaux blancs, avec la baie vitrée qui sépare d’éventuels fumeurs aux non-fumeurs, flotte encore dans l’air quand tu remontes le fil de sa carrière de photographe.

« Moi-même j’ai commencé à me prendre en photo avec mon téléphone portable. » Facebook, Instagram sont ses premières salles d’exposition.

Sentant que « c’est pas donné à tout le monde [de faire ça, NDLR] », le néo-photographe « se concentre très vite là-dessus ». Mais parce qu’un timide reste un timide, il opte pour l’anonymat et un pseudo à faire pâlir d’envie James St. Patrick : Ghost.

« Non, même pas ! », rejetant le plus petit début de filiation avec cet entrepreneur/drug dealer qui a vraiment cru qu’il pouvait vivre d’amour et d’eau fraîche avec son amour de jeunesse.

Parallèlement à ça, à ses amis « qu’il appelle et prend en photo », Ghost fait des tests très souvent sur lui-même et décide « de prendre la responsabilité de photographier des gens. ». Autrement dit : rendre ça plus sérieux !

Les notes vocales et autres salutations digitales font sonner son téléphone à intervalles réguliers. À la faveur de la musique de ces notifications, tu entends un autre de son cloche : Tony est-il vraiment off ? S’arrête-il vraiment de travailler ? La question est vite répondue pour cet autodidacte.

« Je me formais sur YouTube et Instagram. Instagram même, y a une page qu’on appelle iso1200magazine. Là-bas, les gens te montrent les settings des autres photographes. Tu peux utiliser ça pour t’inspirer. ». Une fois la soif de connaissance étanchée, l’apprenti-photographe se réveillait : « À deux heures – trois heures du matin, au milieu de la nuit pour tester le set. »

Puis, l’artiste rajoute une couche : « Je dormais pas. Je dormais pas. »

Ses anciennes photos qu’il a prises sur son téléphone ou plutôt avec celui-ci, il te les montre. Et tu reconnais certains d’entre elles, qui avaient déjà pas mal circulé au moment de son exposition en 2019 avec ses autoportraits, et ces visages ensevelis sous de fines gouttes de pluie.

Il faut remonter à sa naissance pour trouver la source de cet amour pour l’eau.

« Je suis mort-né.  Un jour de pluie. » corroborant ainsi les informations que tu avais trouvées.

« On m’avait déjà emballé. On partait me mettre à la morgue.

Et, elle, elle est sortie sous la pluie, parce qu’il pleuvait fort ce jour-là. Et puis, elle parle à Dieu. » jetant un autre froid dans la salle.

« Je suis mort-né. » deux fois de suite, encore.

Ainsi naquit son attachement à la pluie et surtout à sa maman.

« Ma mère m’a toujours encouragée, surtout quand j’ai commencé à faire des photos. » reconnaît-il volontiers.

Parmi ces autres personnes qui l’inspirent, figurent Annie Leibowitz, Aida Muluneh, mais surtout Joana Choumali, et son exposition Hââbré, etc. 

« Je voulais qu’on me prenne pour ce que je suis ! » parlant de ces gens qui ont pu mal accueillir ce mannequin devenu photographe.

À la suite de la révélation inopinée de sa vraie identité, Tony se trouve obligé d’assumer : « C’est gâté, c’est gâté ! »

Toujours aussi soucieux de faire en sorte que des gens fassent le distinguo entre sa vie d’hier et son existence d’aujourd’hui, il met le paquet, fait une autre exposition à Lomé cette fois-ci. Toujours des autoportraits.

 « Bien même ! » sans détour au moment de parler d’argent ou plutôt de savoir s’il arrive à vivre de son art. Il suffit pour s’en convaincre, si besoin est, de regarder ce sneaker addict qui a trouvé chaussure à son pied chez Jordan.

CÔTE D'IVOIRE : WILFRIED SANT'ANNA, PHOTOGRAPHE TONYTRUANT
Quand on te demande si t’as déjà fait un clip.©️Tous droits réservés

Fier de son parcours, l’Ivoirien hésite peu quand il s’agit de mentionner la chose dont il est le plus fier professionnellement :

« C’est le fait de travailler avec Universal. » C’est Guillaume N’Goumou, si t’as l’oreille appelle-le Pit Baccardi, qui lui propose la direction photo du clip de Suspect 95 et Hiro : Tapé poto.

Pour la petite histoire, pour s’inspirer, le néo-directeur photo s’est tapé l’histoire de cet assassin hors pair qu’un jeune homme imprudent a eu le malheur de provoquer à une station d’essence.

À croire que le prix à la pompe fait tourner les têtes depuis longtemps.

Une fois John Wick 3, qui est « une exposition photo et pas un film », terminé, il découvre le travail du photographe Niko Tavernise, se concentre sur lui et s’en inspire pour réaliser le clip. Il en fera autant pour les clips de Singuila, après d’autres nuits blanches.

Sur sa capacité à concilier vie privée et vie professionnelle, le photographe talentueux qui appris à contrôler sa colère admet volontiers non sans une once d’émotion : « J’ai une famille géniale. » Avant de montrer dans la foulée, quelques scènes de sa fameux source d’inspiration cinématographique.

« T’as de la photo, partout ! », ponctuant ses phrases ainsi pendant quelques secondes en lieu et place de : « Mon vieux ! » ou « Vieux père ! » qu’il utilise chaque fois qu’il est en face de quelqu’un de plus âgé que lui.

« Je n’ai jamais voulu qu’on me mette dans une case. Je me suis dit que ce que je fais normal. Je me dis que tout ce qui devait arriver arrive. », prophète sur le coup.

L’échange touche bientôt à sa fin. L’homme au soixante tatouages est plus détendu que la veille où il t’a demandé : « Comment ça va se passer ? ». Le courant passe mieux qu’avec une certaine compagnie ivoirienne d’électricité qui préfère te laisser découvrir la panne d’électricité plutôt que te mettre au courant.

CÔTE D'IVOIRE : WILFRIED SANT'ANNA, PHOTOGRAPHE TONYTRUANT
Tatoué comme jamais.©️Tous droits réservés

« Je fais jamais les choses à moitié ! », énumérant ses plaisirs pour lesquels il plaide coupable. Cigares, chalumeaux, coupe-cigares et surtout sneakers. « J’en ai une centaine mais j’ai donné quelques paires, il y a deux jours. », rire tonitruant.

Aujourd’hui, celui qui a tout fait tout seul longtemps ne « stresse plus que pour le délai ». Désormais, ce « manager rigoureux mais cool » travaille avec un styliste, des assistants, etc.

Résultat : de nouveaux projets occupent son esprit toujours en réflexion, « avec lesquels il va surprendre les gens. »

C’est l’une des choses qui caractérisent la vie de Wilfred Tony Sant’Anna, artiste/photographe/directeur artistique, qui «veut être heureux : c’est tout ! » Et, qui l’est déjà.


[1] L’interview a été réalisée, le 24 mars 2022.

[2] Le quartier d’affaires abidjanais.

[3] Frapper, en nouchi.

[4] Très mince, en nouchi.

[5] Acrobaties et autres cascades dangereuses réalisées sur le toit d’un bus, dans les années 2000.

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L’AFRIQUE

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Plus que quelques jours avant l’évènement Congo Na Paris, organisée par Charlotte Kalala, qui connecte l’Afrique à la diaspora.

« Le projet Congo Na Paris est né parce qu’il fallait montrer et porter un autre regard, celui d’un Congo fort. À force de discussions et de réflexions, fédérer la diaspora autour de la culture, de l’histoire, du patrimoine et des opportunités qu’offre le Congo, a été une évidence. « 

Charlotte Kalala, fondatrice et présidente de Congo Na Paris.

La 5e édition de Congo Na Paris aura lieu les 16 & 17 avril 2022 à Paris

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE

Congo Na Paris, c’est un salon socio-économique et un festival culturel. Plus que jamais, sa vision demeure la valorisation du bassin du Congo et des territoires d’Afrique Centrale. Pour cette 5ème édition, la thématique retenue est « Tonga mboka – construire le pays : le Congo, poumon de la planète ». Le temps d’un week-end, l’événement devenu incontournable, sera LE lieu phare de partages et d’échanges pour les diasporas congolaises, afrodescendantes et tous les amoureux du continent. Au programme : tables rondes, rencontres, spectacle engagé, projections, défilés, initiatives inédites et nouveautés…Derrière ce projet ambitieux et noble, se trouve une femme, mère, entrepreneure : Charlotte Kalala. Nofi a eu le plaisir d’échanger avec celle qui a fait de sa féminité son arme la plus puissante au service de son pays et son continent.

Entreprendre est difficile mais pas impossible. Les femmes sont des êtres humains avec tellement de ressources et de force ! On le dit comme un slogan et pourtant c’est une réalité visible et palpable. Aux femmes qui entreprennent : peu importe la hauteur de la montagne, nous avons été créées mystiquement et avons des pouvoirs extraordinaires. Alors, prenons conscience de notre identité et de ce que nous sommes réellement et utilisons-la pour construire et nous entre-aider.

Charlotte Kalala, fondatrice et présidente de Congo Na Paris.

Charlotte Kalala: « Ma foi m’a permis d’en être à la 5e édition aujourd’hui »

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE
Charlotte Kalala, fondatrice et présidente de Congo Na Paris.©️Tous droits réservés

Bonjour Charlotte. Merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je suis Charlotte Kalala, Directrice Communication et RSE chez SK Global Investment Congo (NdlR: le Groupe SK Global Investment est impliqué dans les finances, les mines, les travaux publics, l’immobilier et les technologies de l’information et de la communication), et je suis la présidente et fondatrice de la plateforme Congo Na Paris qui est à la fois une association et le salon socio-économique du Congo en Europe.

Quels liens y-a-t’il entre votre travail et votre engagement ?

Au départ, il n’y avait pas de lien entre mon travail et mes activités autour de Congo Na Paris. L’entreprise où je suis au Congo a pour objectif d’investir en Afrique et de participer à l’essor économique du pays, donc ça concordait totalement avec mes valeurs, avec mes rêves. Aujourd’hui, c’est une continuité parce que je participe activement au développement de la RSE.

Au départ, le constat d’une image dévoyée du pays

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE
3e édition Congo Na paris

Comment vous est venue l’idée de créer Congo Na Paris?

Quand je me suis allé pour la première fois au Congo en 2010, je me suis rendu compte que l’Afrique qu’on m’avait montrée n’avait rien à voir avec celle que j’ai découverte. Cela a été une agréable surprise. Tous mes a priori se sont envolés et je suis tombée amoureuse de l’Afrique et j’ai eu envie de contribuer à son rayonnement. En 2012, je me suis lancée dans le social, dans l’humanitaire pour faire quelque chose à mon niveau. Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas suffisant, il y avait un réel travail à faire sur l’image que les gens ont du pays.

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE

Le projet Congo Na Paris est né parce qu’il fallait montrer et porter un autre regard, celui d’un Congo fort.  À force de discussions et de réflexions, fédérer la diaspora autour de la culture, de l’histoire, du patrimoine et des opportunités qu’offre le Congo a été une évidence.

Le parcours de la combattante depuis la 1ère édition

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE
Charlotte Kalala (à droite)

Comment avez-vous commencé Congo Na Paris?

La toute première édition de 2015 a été reportée puis annulée pour différentes raisons de divergences d’opinions. Ça a été très difficile à gérer au niveau de la crédibilité, car on avait réussi à motiver de nombreuses personnes. Les personnes qui étaient autour de moi n’y croyaient plus. Mais j’ai tenu et j’ai relancé le projet, au départ, seule. Puis des collaborateurs qui sont encore là aujourd’hui, ont vu ma détermination et m’ont accompagnée. Richesse immobilière a été notre premier partenaire qui nous a fait confiance aveuglement et qui a prouvé qu’il y a dans la diaspora des personnes qui peuvent investir, accompagner un projet qui a du potentiel.

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE
Charlotte Kalala connecte la diaspora aux Congos

Ma foi m’a permis d’en être à la 5e édition aujourd’hui. Il faut avoir foi en soi, en son potentiel, foi au Congo, foi en Dieu pour faire face aux réalités pour organiser un événement de qualité, s’organiser et surtout s’entourer des bonnes personnes.

Des sacrifices pour une meilleure image de soi

Comment vivez-vous personnellement cette vie d’entrepreneure?

En toute honnêteté je ne sais pas comment je fais. J’ai l’impression d’être une machine par moment. C’est un travail énorme de gérer une équipe en France toute une année, de gérer un projet, sans compter ce que j’aie à côté dans le domaine de la santé. Idéalement j’aimerais qu’une journée dure 10 jours et une journée de 32 heures…ça demande beaucoup d’organisation, de patience, de détermination parce que j’ai de gros challenges au travail. Je fais la navette entre Paris et Kinshasa donc le temps est une contrainte et trouver les financements, ce n’est pas évident. Ma vie personnelle de maman est aussi affectée par toutes ses responsabilités.

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE
Charlotte Kalala connecte la diaspora aux Congos

Quels impacts avez-vous constatés depuis vos débuts ?

Les gens qui viennent sont de plus en plus nombreux, d’horizons différents, de catégories socioprofessionnelles différentes et d’origines différentes, nous en sommes très heureux.

Notre premier objectif était de donner un autre regard sur le Congo et sur l’Afrique par extension. Et quand on voit des Africains fiers d’être Africains quand ils viennent dans ce salon, quand les Congolais sont fiers d’un événement comme Congo Na Paris, on a atteint ce premier point. C’est aussi une image qui sert les collaborations entre les Institutions, les entreprises congolaises et les entreprises de la diaspora et européennes. On arrive à être ce carrefour d’informations, de rencontres et d’échanges et c’est une belle victoire pour nous.

5e édition : De « Zonga mboka » à « Tonga mboka »

CONGO NA PARIS : CHARLOTTE KALALA CONNECTE LA DIASPORA À L'AFRIQUE

Quels sont vos objectifs pour cette 5e édition?

Après le Covid, notre objectif est d’abord de se retrouver physiquement. C’est aussi une occasion de redécouvrir Congo Na Paris, de continuer à diffuser notre message et être réellement un pont entre le Congo et l’Europe. Enfin, c’est montrer les nouveautés de ce salon. Nous voulons être une structure qui accompagne les personnes qui veulent rentrer et construire le pays.

Cette édition a pour thématique : « Tonga mboka – construire le pays : le Congo, poumon de la planète ». On a commencé par « Zonga mboka », c’est-à-dire « retour au pays », et aujourd’hui « Tonga mboka » pour que notre retour serve à construire avec les locaux, avec les Institutions, avec les pays voisins et les pays étrangers. Toutes les choses positives que nous sommes en mesure d’offrir au pays, il faut les apporter dans l’objectif de participer au développement du Congo et de l’Afrique.

Je donne rendez-vous à tous les amoureux du continent les 16 et 17 avril prochain pour la 5e édition de Congo Na Paris. Nous sommes ouverts à l’appui de tous ceux qui veulent coconstruire pour le développement et le rayonnement du Congo et de l’Afrique!

CONGO NA PARIS : DEMANDEZ LE PROGRAMME

Congo Na Paris se positionne définitivement comme un espace de facilitation, une plate-forme de réflexion et proposition de solutions permettant de redéfinir les relations entre l’Afrique Centrale et l’Europe.

Un cadre exclusif de débats, de prospection, et d’informations sur les enjeux structurants, la culture et les investissements au Congo. Leaders, experts, dirigeants, cadres en affaires, répondent aux moyens de relever les défis économiques et sociaux au Congo. La diaspora et tous ceux qui portent un intérêt au Congo apportent leur contribution pour fluidifier les échanges et créer des ponts entre terre d’origine et terre d’accueil

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CINÉMA : YAHYA ABDUL-MATEEN II OU L’ART DE TIRER SUR L’« AMBULANCE »

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Après « Candyman » et « The Matrix Ressurections », tous deux sortis au cinéma, Yahya Abdul-Mateen II passe à l’art de tirer sur une « Ambulance »  ; film d’action avec un soupçon d’humanité.

« La main qui demande est toujours en bas ! » dit on en nouchi au pays de Didier Drogba qui vient juste à peine de déposer, sa candidature à l’élection présidentielle de la Fédération Ivoirienne de Football ou FIF. L’expression, elle, est généralement utilisée pour parler du fait qu’il faille se faire petit quand on sollicite une aide, un prêt, etc.

Selon des experts dont personne, absolument personne, n’a pourtant sollicité l’avis, l’ancien attaquant de Chelsea aurait « la main dure ».

Sous-entendu : pas sûr qu’il remplisse la main qui demande, celle qui est toujours en bas.

Celui qui n’a pas eu d’autre choix de que de demander de l’aide, c’est Will Sharp (Yahya Abdul-Mateen II, vu dans Candyman).

Mais il ignorait qu’une fois sa demande acceptée, il serait dans pain, le pétrin en VOSTFR.

Gros plan sur « Ambulance », remake d’un film danois et réalisé par Michael Bay, où l’acteur afro-américain Yahya Abdul-Mateen II tient le rôle principal aux côtés de Jake Gyllenhaal.

« AMBULANCE » OU QUAND LE SORT S’ACHARNE SUR UN VÉTÉRAN NOIR

CINÉMA : YAHYA ABDUL-MATEEN II OU L'ART DE TIRER SUR L'« AMBULANCE »
Frères d’armes.©️Tous droits réservés

Depuis qu’il est revenu du front, Will Sharp passe le plus clair de son temps auprès de sa femme, rongée par un cancer, et de leur enfant mais surtout au téléphone. L’ex-Marines passe notamment sa colère froide, son agacement sur des automates naturellement incapables de l’aider à trouver une réponse, obtenir une solution de financement.

Dans sa grande bonté, l’assurance refuse en effet toute prise en charge. Résultat : Sharp, coincé, doit demander de l’aide…à son cambrioleur de demi-frère Danny (Jake Gyllenhaal, Prisoners) avec qui il ne parle pourtant plus depuis un bon moment.

Mais voilà, ce dernier profite de cette visite de courtoisie pour lui proposer un plan bancal : le braquage d’une banque qui devrait rapporter à la bande la modique somme 32 millions de dollars. Sauf que rien ne se passe comme prévu.

Du jeune flic qui se prend une balle, après avoir décidé de venir draguer une caissière précisément ce jour-là, aux autres malfrats bodybuildés mais qui bizarrement tombent comme des mouches, dès que les premières balles de l’unité de répression du grand banditisme ( ?) pleuvent, en passant par ces courses-poursuites en plein Los Angeles : rien ne se passe comme prévu. Et le sort s’acharne encore plus sur Sharp. Et finalement : « Tout est mal qui finit mal ! »

YAHYA ABDUL-MATEEN II, TÊTE D’AFFICHE

Incapable de trouver un boulot avec lequel il puisse s’en sortir ou encore de se réadapter à une vie normale, Sharp souffre un peu/beaucoup/sûrement. Et quand cet homme à la barbe de trois jours décide enfin d’appeler à l’aide, c’est pour un but précis : sauver sa femme. Depuis la dernière cérémonie des Oscars, tu n’avais pas vu pareil comportement chevaleresque. Attention à ne pas prendre une claque, quand même.

Costume et col roulé dans la chaleur californienne, Danny a décidé de rendre hommage à ces jeunes qui en font autant à Abidjan dès que l’Harmattan y souffle. Bravo !

Mais le demi-frère de Will n’utilise pas toute sa cervelle contrairement à ce qu’il croit. Ses plans semblent bons mais s’avèrent souvent foireux. On dirait ces arnaqueurs qui te proposent un business : « Comment devenir riche grâce à mon hévéa ? » avant de mettre les voiles.

Et au milieu de ce duo choc, se glisse malgré elle : Cam Thompson (Eiza Gonzalez, Fast & Furious : Hobbs & Shaw)

CINÉMA : YAHYA ABDUL-MATEEN II OU L'ART DE TIRER SUR L'« AMBULANCE »
La meilleure infirmière du monde mondial.©️Tous droits réservés

Bonne samaritaine/infirmière de choc/otage.

Contrainte et forcée de les suivre dans cette ambulance qui roule à vive allure, la jeune femme ne se laisse que rarement faire.

Tout ce beau petit monde a été dirigé par le maître en matière de films d’action où tout explose toutes les cinq minutes : Michael Bay.

CINÉMA : YAHYA ABDUL-MATEEN II OU L'ART DE TIRER SUR L'« AMBULANCE »
L’action est toujours au coeur de ses films.©️Tous droits réservés

AU CINÉMA, EXPLOSION IS BAY MAIS PAS QUE

CINÉMA : YAHYA ABDUL-MATEEN II OU L'ART DE TIRER SUR L'« AMBULANCE »
Homme au volant, mort au tournant.©️Tous droits réservés

Le réalisateur du premier Bad Boys, sorti en 1995 et sans doute le meilleur de la saga, s’est une nouvelle fois fait plaisir.

Cette fois-ci, pas d’Optimus Prime, ni de Bumblebee pour se transformer, mais toujours son désir ardent et brûlant de tout casser. Tout ça c’est Vegedream de Gagnoa !

Outre les effets spéciaux en veux-tu en voilà, il y a aussi : ces courses-poursuites où comme dans la plupart des cas, des policiers sont ridiculisés, ces carambolages, où tu te demandes : « Mais qui va payer ? », mais aussi ces fusillades, ces drôles de personnages dont la tête te dit quelque chose. Coucou, Wale !

Mais dès l’instant précis où Will et Danny braquent l’ambulance, le véhicule de plusieurs tonnes, devient un confessionnal.

Au milieu des négociations entre un étrange chef d’unité spéciale et les braqueurs, les langues ce délit et quelques moments d’humanité apparaissent. Quand Cam les prévient de la présence de snipers, par exemple.

Mais le point culminant, c’est à la fin quand : menotté, les bras dans le dos, couché à même le sol après avoir pris une balle, Will, qui a par ailleurs sauvé le fameux policier dragueur du dimanche, suffoque sous les regards complaisants et complices des forces de l’ordre, toutes unités confondues. C’est finalement l’otage, celle qui devait avoir une dent contre, lui qui l’aide.

« Ambulance » n’est clairement pas le film de l’année mais en allant le voir, tu verras que les retombées sont parfois dangereuses quand : « La main qui demande est toujours en bas ! »

Moura au Mali : quand la France fait passer des terroristes pour des civils !

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Des terroristes éliminés à Moura au Mali par l’armée malienne, une victoire africaine qui attise la colère et la haine de Paris. Quelle est alors l’appréciation africaine des faits ?

Tous les événements liés au ‹‹ terrorisme ›› en Afrique ont prouvé qu’en réalité la France n’était pas pour une lutte contre le terrorisme. Il a suffi que les populations maliennes et le gouvernement puissent dignement acter le départ  » sans délai  » de l’armée d’occupation française pour qu’on assiste à un remplacement des rôles, précisément à Moura. Ainsi, il semble que les médias français et autres ONG de l’OTAN essaient quotidiennement de présenter les terroristes pour des civils chaque fois que l’armée malienne avance puissamment contre des rassemblements ciblés.

Plus précisément, la guerre des médias français de l’OTAN contre les forces armées maliennes (FAMA) a pris une cynique tournure depuis que ces dernières en toute responsabilité, ont éliminé un nombre important de terroristes dans le village de Moura. En outre, les ONG du soft-power français et américain, tels que Human Right Watch et Amnesty international de la galaxie Sorosienne (Georges Soros), avec leurs supplétifs africains, sont aussi engagées aux côtés de ces médias pour jouer les ‹‹ humanistes ›› qui aimeraient les maliens plus que les maliens eux-mêmes.

Pour rappel, dans la soirée du 1er avril, l’armée malienne avait affirmé dans un communiqué avoir tué « 203 combattants de groupes armés terroristes » lors d’une opération dans une zone sahélienne du centre du Mali menée du 23 au 31 mars. D’où l’origine précise de la frustration des officines françaises partisanes de la continuité de la guerre terroriste au Sahel. Le terrorisme est alors, un moyen d’État pour mettre le feu, et ensuite s’imposer comme le pompier capable d’éteindre son propre feu.

Le terrorisme a son histoire loin des racontars officiels

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Crédit : SOPHIE DOUCE

Historiquement, le terrorisme militaire a été imposé aux africains par les puissances occidentales. À la ‹‹ fin officielle ›› de la guerre froide en 1989, le terrorisme a été inventé comme un outil à travers lequel la France et ses alliés devaient rester encore en Afrique pour sécuriser leur accès direct aux ressources naturelles. Alors il devenait le ‹‹ prétexte parfait ›› pour justifier le  déploiement spectaculaire des postes ou bases militaires étrangères sur le sol africain. 

En effet, il s’est malheureusement avéré que l’élite dirigeante soit, volontairement ou par ignorance, inculte. Mais les populations africaines à la base, victimes directes du terrorisme, n’ignorent point l’origine et les objectifs cachés du terrorisme qui leur a été imposé. Aussi, elles savent désormais que certains dirigeants africains – devenus impopulaires – s’appuient sur la présence militaire française pour se protéger de légitimes soulèvements. Ce qui justifie en partie l’élargissement de la présence de la force d’occupation militaire française.

Faire passer les ‹‹ terroristes ›› pour des civils !

Toutes les fois où l’armée malienne lance des opérations militaires contre des fiefs de terroristes bien précis, ces derniers deviennent automatiquement des civils non armés selon la France (ses médias, les ONG étrangères). Avant le départ acté de la force d’occupation militaire française du Mali, les terroristes dont les médias français nous envoient les images sont généralement en tenue civile. Mais exemptées quelques déclarations de circonstance, personne n’avait accusé la France d’avoir massacré des civils maliens au Mali. Alors tout serait entrepris par ces forces obscures pour se servir des populations comme des boucliers humains. 

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Et pourtant, lors d’un mariage célébré dans le village de Bounti toujours au Mali, en janvier 2022, la France a assassiné plus de 19 civils lors d’un bombardement. En effet, seule la France assassine et génocide des populations africaines depuis des siècles sous le regard complice des ONG de l’OTAN et de l’ONU. Mais pendant combien de temps encore les gouvernements africains vont-ils accepter de pareilles situations ?

En définitive, toute cette propagande française contre les forces armées maliennes vise à donner une image – fausse – d’une Afrique qui serait incapable d’assurer sa propre sécurité. Mais que c’est faux. Aujourd’hui, l’armée malienne montre l’exemple de l’indépendance et de la performance militaires à toutes les armées africaines. Au bout de quelques mois seulement, après s’être dotée de moyens militaires et technologiques nécessaires auprès de la Russie, l’armée malienne est plus que jamais entrain d’éradiquer le terrorisme de son territoire.  Une mission que la France pendant plus de dix ans, avec tous ses matériels de guerres et technologiques à disposition, n’a – volontairement – pas éradiqué, et qui a causé des milliers de morts civils et militaires maliens.

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PANAFRICANISME D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Le panafricanisme est aujourd’hui un courant populaire auprès des masses populaires d’Afrique et de sa diaspora. Cependant, cette idéologie ne date pas aujourd’hui, elle repose sur une grande histoire. Ici, nous reviendrons sur les origines de la mouvance panafricaniste, ses objectifs et les problèmes auxquels elle a dû et continue de faire face à chaque époque depuis sa naissance.

INTRODUCTION SUR LA TRADITION UNITAIRE EN AFRIQUE ET LA DÉFINITION DU PANAFRICANISME

PANAFRICANISME D'HIER ET AUJOURD'HUI
L’Empereur Mansa Musa.©️Tous droits réservés

L’Afrique est un continent polycentrique et hétérogène, caractérisé par de multiples réalités, cultures et coutumes. On pourrait dire que c’est un espace à part entière qui constitue sa singularité. Ces différences n’ont pas toujours été synonymes de division sur le continent. Bien au contraire, le désir d’unité africaine dans la diversité a été un concept  »endogénisé » et valorisé au sein des cultures africaines, comme le Dr. Cheikh Anta Diop nous le demontre dans ses ouvrages. Un désir qui a conduit à un idéal supérieur qu’on appelle le panafricanisme.

Historiquement, l’Afrique a vu naître et prospérer des royaumes et des empires sur son sol. De vastes empires qui n’étaient pas destinés à s’imposer de manière belliqueuse (contrairement à certains caricatures historiographiques), mais qui visaient à s’unir sous des confédérations. Emblématique est, par exemple, la Charte Kouroukan Fouga (plus connue sur le nom de Charte Manden à l’UNESCO) de 1235, qui était une charte des droits et devoirs consistant à unir l’Empire du Mali (ou Manden Kouroufa) suite à la victoire du Roi Mari Soundiata Keïta à Kirina.

Nous pouvons parler aussi des personnalités comme Shaka Zulu, qui a dédié son existence au désir d’unir une grande partie de l’Afrique du Sud, ou du roi Behanzin à la tête du Dahomey, Samory Touré et son Empire Wassoulou, ainsi que des femmes comme Kimpa Vita, qui ont consacré leur vie à la réunification du Kongo Dia Ntotila (plus connu sous le nom de Royaume Kongo).
À partir de ces éléments, nous voulons tisser la trame de la volonté d’unité africaine d’aujourd’hui, c’est à dire l’unité continentale. Une unité qui ne sera plus limitée à des royaumes.

PANAFRICANISME D’HIER ET AUJOURD’HUI : UNE SI LONGUE HISTOIRE

Comme l’indique le terme lui-même, le panafricanisme entend représenter l’unité des Africains présents sur le continent ou dans des zones géographiques comprenant une forte diaspora (Caraïbes, Amériques, etc.). C’est une idéologie sotériologique, c’est-à-dire de salut, puisque son but est de libérer les peuples africains à la fois des pouvoirs exogènes de domination et de l’asphyxie socio-politico-économique endogène.

Depuis sa genèse, la pensée panafricaniste s’est située aux antipodes des frontières établies par la conférence de Berlin de 1884-1885, qui a balkanisé l’Afrique et, par conséquent, créé des nations artificielles qui ne respectaient pas toujours le statu-quo de l’africain du continent. Le but ultime du panafricanisme est la construction d’une  »Grande Afrique » unifiée, à travers la réappropriation de la  »souveraineté continentale » sous tous ses aspects, et surtout l’émancipation des maux endogènes qui paralysent le progrès de l’Afrique.

Il devient nécessaire de se poser la première question : pourquoi penser en termes fédéraux ? Car, dans ce monde géopolitique, seules les civilisations qui ont décidé de s’unir au nom d’un destin commun et d’une matrice qui les unit, pèsent et sont respectées. Par exemple, en Europe de l’Est un concept continentaliste comme l’eurasisme s’est répandu et est soutenu, prôné et défendu par l’intellectuel russe Alexandre Douguine, puisqu’il soutient qu’une matrice unit cet espace.
De même, en Amérique latine, on pense que seule une Amérique du Sud unie, comme l’espérait à son temps Simon Bolivar, peut conduire à un véritable salut face au dollarisme et aux contraintes endogènes qui bloquent le progrès et l’émancipation de ces peuples. Le panaméricanisme latin est un concept porté par des personnalités telles que Raphael Machado, dirigeant du mouvement Nova Resistencia, comme d’autres représentants continentalistes et anti-imperialistes de cet espace. Si l’on regarde la Chine, cette dernière apparaît comme une somme de plusieurs provinces, unies au nom d’un destin commun, tandis que les États-Unis d’Amérique (même si on peut leur apporter des critiques face à leur politique impérialiste) sont une fédération qui, dès l’instant où leurs pères fondateurs ont compris que seule l’unité aurait pu faire peser ce bloc dans le concert géopolitique, ont embrassé ce qu’ils croyaient être leur destin soteriologique d’unité.

On voit donc comment toutes les nations qui se sont unies au cours de l’histoire sont celles qui ont compris que l’unité fait basculer les rapports de force à leur avantage. Le panafricanisme représente la réponse de l’Afrique à ce concept global qu’est l’unité.
Mais on ne saurait parler en profondeur du panafricanisme, et de ses objectifs réels, sans analyser sa genèse, son origine et ses patriarches.

LE MARRONNAGE

Tout d’abord, il nous faut préciser que le panafricanisme n’est pas né en Afrique, mais dans la diaspora afro-descendante des Amériques, et trouve sa genèse dans la période de la traite négrière. Les souffrances que les Noirs ont traversées lorsqu’ils ont été kidnappés de leurs familles, ethnies, royaumes et déportées vers les Amériques ont conduit à un sentiment de maturité sociale commun. Dans un contexte de brutalité et d’oppression du grand Capital, un mouvement connu sous le nom de  » marronnage  » prend naissance.
Mais de quoi parle-t-on lorsque on invoque le concept de marronnage ?

Pour répondre correctement, il est nécessaire de remettre dans le contexte le comportement des déportés noirs. À l’époque de la traite négrière, il y avait trois types de noirs :

  • le Noir de la plantation totalement soumis au maître,
  • le Noir en quête d’une plus grande autonomie sans chercher à se débarrasser complètement de celui qui l’opprimait,
  • et enfin, le Noir qui voulait une indépendance définitive vis-à-vis du maître, recherchant l’autodétermination intégrale et la liberté ; un Noir donc qui s’enfuit et bâtit avec ses semblables, des villages autonomes, où il pourrait être le seul maître de son destin.

Cette dernière catégorie appelée Neg-Marron (ou Nèg Mawon), réprésentait donc les Noirs prêts à tout pour leur liberté, au nom d’un sentiment  »pan-négriste » (solidarité noire) commun.

LA RÉVOLUTION HAÏTIENNE

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La cérémonie du Bois-Caïman qui a fait débuter la révolution haïtienne.©️Tous droits réservés

Au fil des siècles, la conscience noire s’était très  »radicalisée », en particulier pendant la Révolution française de 1789, après quoi certains Noirs ont réalisé que la liberté ne devait et ne pouvait pas être un concept à géométrie variable. De cet événement et de cette prise de conscience naquit l’une des plus grandes révolutions noires de l’histoire : le 22 août 1791, plusieurs Neg-Marrons, en compagnie du prêtre vaudou Dutty Boukman, se réunirent sur l’île française de Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti) à fin de débuter la Révolution haïtienne contre le système esclavagiste colonial français. La révolution fut menée par le général François Doménique Toussaint Louverture (1743-1803), qui, entre actions plus ou moins diplomatiques, se battit pour racheter Saint-Domingue du colonialisme français, se retrouvant souvent en collaboration avec les Britanniques ou les Espagnols dans une tonalité anti-coloniale française. Ce fut une lutte qui dura des années et qui fut plus tard remportée par d’autres personnalités comme Jean-Jacques Dessalines (1758-1806). Ceux qui ont mené la révolution ont réussi à discipliner et à former les habitants de l’île, faisant front uni contre le même ennemi, au point que Napoléon Bonaparte, craignant que ses intérêts impériaux ne soient perturbés, décide de rétablir l’esclavage dans les colonies (aboli juste après la Révolution française) et d’arrêter Louverture en 1802, qui fut déporté en France et emprisonné jusqu’à sa mort. Avec l’arrestation de Louverture, l’Empire napoléonien pensait pouvoir étouffer la révolution haïtienne, mais ce fut une erreur : lors de son arrestation, en effet, Louverture a déclaré :

 » En me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la Liberté des Noirs, il repoussera par les racines parce qu’elles sont profondes et nombreuses   ».

Une prédiction qui se réalisa grâce au général Dessalines, qui prit les rênes de la situation et continua la mission de Louverture jusqu’à la Bataille de Vertières (18 novembre 1803), qu’il voit s’affronter les Neg-Marrons et les troupes napoléoniennes et sanctionne la défaite de ces dernières. Suite à la défaite militaire de la France, le 1er janvier 1804, Saint-Domingue, obtient son indépendance de fait. Rebaptisé du nom de  »Haïti’, cette dernière était devenu la première république noire de l’histoire.
Depuis lors jusqu’à aujourd’hui, Haïti n’a cessé d’être déstabilisée car elle paie le prix de sa résistance et de son insoumission. Mais on pourrait dire que la révolution haïtienne représente le premier sentiment pan-négriste et panafricain.

PANAFRICANISME MODERNE ET DÉCOLONISATION EN AFRIQUE

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Marcus Garvey.©️Tous droits réservés

De nombreux intellectuels haïtiens, dont Martin Robinson Delany (1812-1885) et Benito Sylvain (1868-1915), ont lutté pendant leur vie pour un projet panafricain. Plus tard encore, c’est un Jamaïcain qui a osé mettre le projet unitaire panafricain au centre de la table, parmi toutes les catégories sociales noires : Marcus Mosiah Garvey (1887-1940), le leader le plus influent du monde noir de au début du XXe siècle. Né à Saint Ann’s Bay (Jamaïque), Garvey a beaucoup voyagé à travers le monde ; s’installant aux États-Unis, il fonda en 1914 l’Universal Negro Improvement Association (UNIA). UNIA a été la première organisation nationaliste noire et panafricaine qui s’articulait autour de l’idée du Grand Retour en Afrique (Back To Africa), de l’autodétermination et de la décolonisation totale du continent. Dans les années vingt du XXe siècle, il est le premier à proférer le concept  » États-Unis d’Afrique  » : Garvey, en effet, a compris que seul un grand bloc panafricain uni d’Afrique pouvait résister en face au colonialisme exogène et être respectée dans le concert des nations. Pour ce faire, Garvey a réussi – par l’intermédiaire de la compagnie maritime qu’il possédait, la Black Star Line – à transporter de nombreux afro-descendants au Libéria de 1919 à 1922. Il était devenu une menace pour les intérêts du gouvernement américain aux USA et au Libéria (ainsi que dans les colonies limitrophes). Le gouvernement américain avait donc décidé de l’arrêter d’abord, puis l’expulser vers la Jamaïque. Cependant, ses idées ne sont pas mortes, car elles étaient l’essence du cinquième Congrès panafricain de 1945, qui a vu la participation des futurs  » nouveaux dirigeants  » des néo-nations africaines, dont Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré et Jomo Kenyatta. Ces hommes étaient des personnalités qui ont opté pour une  » voie africaine du socialisme  » qui, combinée au panafricanisme, représentait la seule voie (selon leur vision) pour trouver le salut en Afrique. Profondément et fermement anticolonialistes, ils placèrent l’urgence de la décolonisation africaine sur la scène internationale : suite à ce Congrès, en effet, et à une démarche de lutte, de nombreuses nations africaines parvinrent à obtenir leur indépendance dans les années qui suivirent.

Peu de temps après les indépendances, cependant, un nouvel obstacle est apparu, à savoir celui représenté par le  » néo-colonialisme  ». Si d’une part le colonialisme consistait, à l’esclavage à domicile, au pillage évident sur le terrain par les grands capitalistes caucasiens, le néocolonialisme, quant à lui, s’était posé comme une forme paternaliste des pays ex-colonisateurs sur les pays néo-indépendants à travers la cooptation des élites africains, les accords des coopération qui consistaient à être des accords de domination unilatérale, le contrôle du systèmes militaire et économique, à travers le concept plus connu comme Françafrique (pour ce qui concerne la zone franc). Le néocolonialisme était devenu une forme plus latente par rapport au colonialisme : le colon ne se distinguait plus par la couleur de sa peau, car certains élites africaines avaient accepté ce nouveau système.

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Fey Thomas Sankara.©️Tous droits réservés

Cela accentue de plus en plus le désir d’unité fédérale chez les dirigeants dit  »radicaux » , qui raisonnaient davantage dans une perspective panafricaniste, comme Nkrumah, Modibo Keita, Patrice Lumumba, Sékou Touré et Julius Nyerere. Le sentiment fédéral conduira à la création, le 25 mai 1963, d’un organisme international appelé Organisation pour l’unité africaine (OUA), qui, d’un point de vue politique, était le précurseur de l’actuelle Union africaine (UA). Mais avec le temps, le projet initial d’unité africaine avait commencé à être abandonné, les élites politiques pensait davantage en termes de micro-nationalismes au lieu de comprendre que les néo-nations indépendantes étaient facilement attaquables par l’impérialisme.
Les dirigeants panafricains et patriotes qui ont osé s’opposer à toute hégémonie exogène ont été éliminées par l’impérialisme. Très souvent, les impérialistes ont collaboré avec des Africains pour renverser des régimes. A cet égard, on ne peut manquer de penser à des hommes comme le président du Burkina Faso, Thomas Isidore Sankara (1949-1987), panafricaniste non-aligné s’opposant à la dette coloniale et partisan de la pleine autosuffisance africaine. On ne peut que penser à des hommes comme le Premier ministre congolais Patrice Emery Lumumba (1925-1961), le révolutionnaire camerounais Ruben Um Nyobe (1913-1958), ou encore, le panafricain marocain Mehdi Ben Barka (1920-1965) et tous celles et ceux qui ont voulu et rêvé que l’Afrique pouissent décoller de sa condition.

LE PANAFRICANISME AU XXIEME SIÈCLE : DE KADHAFI À LA RÉSISTANCE CITOYENNE AFRICAINE

Drapeau de l’Union Africaine.©️Tous droits réservés

Au cours de son existence, l’OUA n’a pas toujours été capable de résoudre la plupart du temps les problèmes internes du continent africain et cet échec a conduit à la dissolution de l’organisation, pour céder la place à l’Union africaine (officialisée le 9 juillet 2002).
Mais bien que cette dernière se soit présentée comme une structure panafricaniste, par ses choix politiques, elle n’est qu’une structure imprégnée de néolibéralisme dans le domaine économique, qui suit donc l’agenda du globalisme et est financé par des forces exogènes (l’Union européenne, les États-Unis, entre autres). L’Union Africaine est aujourd’hui dans un état d’asphyxie, de paralysie et dépendante des autres. On pourrait donc définir – pour reprendre un néologisme employé par Kemi Seba dans son livre  »Black Nihilism » publié en 2014 – cette structure n’est pas panafricaniste, mais  »para-fricaniste ». Si le panafricanisme représente cette pensée de libération et d’unité pour le continent africain, plébiscitée par les masses populaires, le  »PARA-FRICANISME » est, selon Kemi Seba, une pseudo-grille de lecture de l’unité africaine, qui consiste à voir le continent africain selon la lentille euro-centriste et élitiste. Pourquoi une telle affirmation ? Car si l’africanisme représente l’étude de tout ce qui concerne l’Afrique, ce dernier est presque toujours mené dans une perspective euro-centrée. Dans la sphère politico-économique, l’UA suit le modèle de l’Union européenne. L’Union africaine dans ses nombreuses lacunes n’a donc pas été en mesure de résoudre les problèmes les plus fondamentaux du continent africain.

Mouhammar Kadhafi, guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste.©️Tous droits réservés

Pourtant, un homme comme Mouammar Kadhafi (1942-2011) avait compris ces enjeux et considérait l’UA comme obsolète et incapable de résoudre les problèmes politiques, économiques et sociaux de l’Afrique.
C’est pourquoi il a décidé, lors de sa présidence de l’UA en 2009, de re-proposer la question des Etats-Unis d’Afrique, unis par un gouvernement unique, une monnaie souveraine unique, un passeport africain commun et une armée panafricaine unique. Kadhafi considérait, comme ses prédécesseurs, que seule une Afrique véritablement unie, pourrait être en mesure de surmonter tous les problèmes auxquels elle est confrontée tels que : le manque de souveraineté monétaire de 14 nations africaines, la faiblesse des armées nationales incapables de faire face l’avancée du fondamentalisme islamique, l’impossibilité pour les Africains de certaines régions continentales de se déplacer vers d’autres et le faible taux d’échanges entre les nations africaines, car trop dépendantes des puissances étrangères. Au début de ce XXIe siècle, ce sont des questions que Kadhafi avait beaucoup abordées lorsqu’il était en vie. Il a commencé à Lomé (Togo) en 2000 lorsqu’il a commencé à proposer l’initiative des États-Unis d’Afrique, puis à Conakry (Guinée) en 2007 et plus tard à Addis-Abeba (Éthiopie) au sein de l’Union africaine. L’initiative d’une Afrique fédérale a été bien acceptée et partagée par plusieurs chefs d’État du continent, à la seule exception de l’Afrique du Sud et du Nigeria qui à l’époque étaient moins intéressés.
Kadhafi a travaillé sur le projet du dinar-or, espérant la mise en place d’une monnaie continentale unique qui aurait du être arrimée, principalement à l’or, mais aussi aux diverses ressources minérales du continent africain. La Libye avait réussi à accumuler une grande quantité d’or grâce aux revenus pétroliers et avec cet or elle voulait se libérer de la domination impérialiste occidentale sur son territoire. Cette dynamique aurait pu permettre un décollage économique en Afrique et aurait garanti la souveraineté de toutes ces nations africaines sous otage du colonialisme économique. Parallèlement à cela, Kadhafi pensait que l’Afrique aurait du avoir un Fonds Monétaire Africain et une Banque centrale africaine pour garantir le statut de la future dinar d’or.
Un autre grand problème pour lequel il s’est battu était la création d’un passeport africain. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, les Africains de la zone CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique Occidentale), ne peuvent se déplacer librement vers les pays de la zone CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale). Un seul passeport africain aurait pu éradiquer à jamais ce problème et faire de la libre circulation, un projet dont Nkrumah rêvait à l’époque, une réalité.
Kadhafi était déterminé dans ses actions, mais ses projets représentaient un grand danger pour les puissances exogènes qui voyaient dans tout cela la destruction de leurs intérêts en Afrique. Raison pour laquelle, les mêmes puissances impérialistes (France, Union européenne, Royaume-Uni, États-Unis à travers l’OTAN) ont orchestré l’assassinat de Kadhafi, décédé le 20 octobre 2011. Kadhafi représentait le dernier espoir du processus d’unité continentale initiée par les patriarches du panafricanisme. Par conséquent, sa mort a été une tragédie, car elle a représenté le dernier bastion de la solidarité africaine, de l’équilibre et de la stabilité dans la mer Méditerranée, cette mer qui depuis quelques années est devenue un cimetière à ciel ouvert et voit une  »émigration thalassique » des Africains.
Aussi discutable que puisse être Kadhafi sur certains aspects, sa mort a été un désastre à bien des égards.
Pourtant son assassinat n’a jamais découragé la jeunesse africaine indomptable et recherchant sa souveraineté intégrale. Il existe aujourd’hui une nouvelle génération panafricaniste, en Afrique et dans la diaspora, mûre sur de nombreuses questions qui ont compris le danger qui pèse sur le continent.

Le panafricanisme a connu plusieurs phases de changement depuis sa genèse : la résistance contre l’esclavage dans les Amériques (le fameux marronage), la lutte contre le colonialisme à la fin de la Seconde Guerre dit  » mondiale  », la résistance au néo-colonialisme à partir de 1960 jusqu’à arriver au dernier stade représenté par le globalisme néo-libéral généralisé d’aujourd’hui. Un globalisme (ou mondialisme) qui étouffe le continent africain, et est la nouvelle forme de colonialisme d’aujourd’hui.
Au siècle dernier, le colon capitaliste caucasien a pénétré en Afrique et exploité les territoires qu’il a rencontrés sur son chemin (souvent avec le laxisme et la complicité des autorités locales qu’il a rencontrées).

PANAFRICANISME D'HIER ET AUJOURD'HUI
René Guénon, métaphysicien franco-égyptien au XXe siècle.©️Tous droits réservés

Aujourd’hui, le colonialiste moderne a compris que pour maintenir sa suprématie il doit faire pénetrer en Afrique des ONG apatrides  » thalassocratiques  » (sous les financements de Georges Soros) suivant un agenda ultra-globaliste afin de les introduire dans les sociétés africaines ultra-millénaires enracinés dans la Tradition primordiale, pour coopter la société civile autochtone enraciné et la convaincre que la modernité occidentale (qui n’est rien d’autre que l’illustration d’un concept métaphysique hindou développé par Réné Guénon, concept connu sous le nom de  » kali yuga  », c’est-à-dire l’obscure époque, du désordre, du matérialisme, de l’individualisme, de l’anti-Messie, la même époque qui prophétisait le chef spirituel du Congo Simon Kimbangu en 1921 dans ses prophéties ) est leur salut, et que tout ce qui vise leurs valeurs traditionnelles est à vaincre ou à diaboliser. Bref, que l’Eldorado est l’Occident.

C’est donc ici qu’entre en jeu la lutte (si on utilise ces mots dans une optique géopolitique) entre les civilisations tellurocratiques (les civilisations multipolaires de la Terre, la Tradition, l’Identité, la souveraineté) contre les civilisations thalassocratiques (les civilisations impérialistes qui se sont construites grâce à l’exploitation maritime, le mondialisme, le néolibéralisme, l’unipolarité, la modernité kaliyugien et le capitalisme déréglementé).
C’est dans cette dichotomie que la jeunesse africaine se retrouve aujourd’hui face à de nouvelles forces exogènes de domination.
Par conséquent, ces ONG occidentales mondialistes qui penetrent en Afrique, qui n’ont été plébiscitées par personne, représentent un danger pour l’Afrique. Kwame Nkrumah dans son livre  »Neo-Colonialism: The last stage of Imperialism » a parlé du néo-colonialisme comme de la dernière étape de l’impérialisme. On purrait dire, que aujourd’hui le vrai ennemi est globalisme (qui est le paroxysme de la globalisation). Pour cette raison, ils existent aujourd’hui des mouvements de résistance africains comme  »Urgences Panafricanistes’‘ de Kemi Seba,  »Yéréwolo : débout sur les remparts » de Adama Ben Diarra (dit Ben Le Cerveau) et Bassaro Sylla, ou des personnalités comme Nathalie Yamb, parmi tant d’autres, qui ont décidé de se battre et de résister face aux nouveaux dangers que l’Afrique connait.

LE FRONT ANTI-CFA, LES URGENCES PANAFRICANISTES ET LES MOBILISATIONS INTERAFRICAINES

Le franc CFA est une monnaie du patrimoine colonial français, imprimée par la Banque française et affiliée à l’euro, qui paralyse l’économie africaine locale et prive quatorze nations africaines de leur droit inaliénable à la souveraineté monétaire. Le franc CFA représente le dernier vestige du néocolonialisme français, du néolibéralisme et represente le symbole d’une finance apatride qui par son imposition en 1945 a détruit le sort economique (mais aussi politique) de la dit  »zone franc » de l’Afrique.

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Cadres en Italie de l’ONG Urgences Panafricanistes presidée par Kemi Seba.©️Tous droits réservés

Entre 2016 et 2017, Urgences Panafricanistes, que je dirige en Italie, a organisé des mobilisations simultanées à travers le continent et dans la diaspora contre le néo-colonialisme, qui ont fait écho à l’échelle mondiale. Urgences Panafricanistes (URPANAF) est une ONG internationale africaine, fondée en 2015 et présidée par l’activiste anticolonialiste Kemi Seba (figure de proue de la résistance africaine au XXIe siècle). Idéologiquement panafricaniste et souverainiste, Urgences Panafricanistes a fondé un an après sa naissance le Front Anti-Cfa (Front Anti-Colonialisme Français en Afrique), un réseau qui regroupe plusieurs organisations anti-colonialistes contre la Françafrique.

Kemi Seba, activiste anti-colonialiste, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, initiateur du Front Anti-Cfa, auteur, chef d’entreprise.©️Tous droits réservés

Le Front Anti-CFA est devenu un promoteur et un acteur de la question de la souveraineté monétaire. Le 19 août 2017 , date à laquelle s’est organisée une grande mobilisation internationale et à laquelle le militant Kemi Seba a brûlé ( non pas en tant qu’acte de vandalisme mais en tant qu’acte symbolique et de contestation pacifique )un billet de 5 000 francs CFA, déclarant à la fin de la mobilisation :


 » Au 21ème siècle, normalement, chaque peuple a le droit de posséder sa propre monnaie, et de décider de son propre avenir politique. Mais aucun avenir ne peut se décider sans la maitrise de son économie. Nous avons des forces exogènes, en l’occurrence la Banque de France, qui a le droit de dire si oui ou non elle est d’accord avec les décisions que nous prenons. Cela montre que nous avons une monnaie qui est caduque, qui est une monnaie de servitude, d’esclavagisme, et de soumission. Le symbole recherché en brûlant ce billet, même si nous ne sommes pas riches, mieux veut vivre la liberté dans l’incertitude que l’esclavage dans l’allégresse et l’opulence. »

Pour ce geste, il a été arrêté au Sénégal et libéré (et expulsé vers la France après une semaine) au bout de quelques jours à la suite de mobilisations massives de la société civile sénégalaise et africaine sur le continent, qui réclamaient sa libération.
Les mobilisations anticoloniales ont suscité un écho mondial. Nous parlons des mobilisations pacifiques et anticolonialistes qui ont contraint la France à revoir la question monétaire africaine, et un an plus tard , un projet d’une nouvelle monnaie unique ,l’ECO, est annoncé. Une monnaie qui n’est pas encore en vigueur, mais qui devraient être mise en place dans les pays de la zone franc en Afrique de l’Ouest, y compris les pays anglophones Nigeria et Ghana) de cette région. Mais le système de cette future monnaie est critiqué par la société civile africaine pour certains critères qui n’ont pas été éliminés, comme l’affiliation pérenne à l’euro. Il avait été également critiqué par le gouvernement ghanéen de Nana Akuffo-Addo et Muhammadu Buhari, ils etaient opposés à l’affiliation à l’euro, exigeant que c’est les Africains que devront gerer leur monnaie. Une maturité de la situation, dont, humblement, le mérite revient au front anti-CFA.

Y A-T-IL UN ESPOIR POUR LE PANAFRICANISME ?

Adama Ben Diarra (Ben Le Cerveau).©️Tous droits réservés

Il y a de l’espoir pour la cause panafricaniste, sur le plan sociale et populaire. Parce qu’il y a une conscience générationnelle jamais vue auparavant. La volonté d’unité, la critique des bases militaires occidentales et des multinationales étrangères sur le sol africain, la volonté de souveraineté, mais surtout, la critique de la mal-gouvernance interne. Tous ces facteurs, doivent nous pousser à penser positivement. La nouvelle génération africaine et afro-descendante est debout. Le résultat sera visible dans quelques années.

La CEDEAO s’oppose à la Cour de Justice de l’UEMOA

La CEDEAO maintient les sanctions contre le Mali malgré leur suspension par la Cour de justice : Que pourrait nous inspirer cet affront des chefs d’État à la décision de justice ?

De la justice de la CEDEAO à celle de l’UEMOA, il est de coutume de constater le refus des chefs d’État de respecter les décisions des justices communautaires de la sous-région. Ce mépris aux justices communautaires se manifestent davantage quand les cours refusent de suivre l’agenda de forces exogènes. Le pouvoir de la transition au Mali les pousse davantage à l’éternelle faute.

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En effet, les chefs d’État de la CEDEAO, ce 25 mars 2022, se sont réunis en session extraordinaire à Accra au Ghana pour récidiver sur le maintien des ‹‹ sanctions illégitimes et illégales ›› contre le Mali. Ainsi, ils viennent de s’opposer à l’ordonnance du 24 mars 2022 de la Cour de justice de l’UEMOA exigeant la levée de l’embargo décrété contre le peuple malien en janvier dernier.

Que pourrait nous inspirer cet affront des chefs d’État à la Cour de justice de l’UEMOA ?

De Patrice Talon du Bénin à Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, l’ensemble des chefs d’État de la sous-région ouest-africaine ne respecte presque jamais les décisions de justices communautaires, que si ces dernières vont dans leurs intérêts particuliers. Dans le cas contraire, ils les rejettent, surtout quand les décisions judiciaires tranchent entre les intérêts de l’oligarchie française contre ceux des peuples africains. Quel paradoxe ! Pourtant, ces dirigeants disent servir les peuples.

Par ailleurs, la sécurité du peuple malien face au terrorisme sous-régional n’est pas manifestement le souci des chefs d’État de la CEDEAO. À travers de lourdes sanctions, ils ont fièrement privé le peuple malien du commerce intra-africain, ce qui par conséquent devrait, selon leur officieux agenda, créer des tensions populaires contre les institutions transitoires. Ils s’entêtent à vite organiser des élections au Mali contre tout défi de sécurisation du pays et même du Sahel. Mais s’empresser pour organiser des élections rentrent dans quel agenda ? Dans l’agenda malien publié à l’issu des consultations populaires de décembre 2021 ? Ou des agendas françafricains élisant un civil pouvant repositionner favorablement la France au Mali ?

Des dirigeants dirigés

Le président français, Emmanuel Macron, quelques jours plutôt, déclare arrogamment : « J’en appelle à la Cédéao, l’organisation régionale, et à l’Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent (…) ».  En se réunissant à Accra ce 25 mars pour s’opposer à l’ordonnance de la Cour de justice de l’UEMOA ordonnant la suspension des sanctions, les chefs d’État – dirigeants dirigés – ont à nouveau prouvé très clairement la mainmise de la France sur l’organisation sous-régionale.

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En outre, ces chefs d’État, contre toute volonté populaire, imposent aux dirigeants maliens le respect d’un calendrier électoral non consensuel de 12 à 16 mois. Voilà des dirigeants qui veulent que le Mali respecte ‹‹ leur calendrier électoral ›› au moment où eux-mêmes refusent d’exécuter les décisions de justice des Cours de justice communautaire exigeant la suspension de l’embargo sur le Mali.  Ce paradoxe flagrant décrédibilise davantage cette organisation sous-régionale dans sa volonté manifeste d’imposer au peuple malien des agendas politiques français.

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Propos incendiaire et paternaliste de Macron : la subordination de la CEDEAO de Nana Akufo-Addo est pathétique et indigne

Malgré la dénazification de l’Ukraine par la Russie, Emmanuel Macron suspend les médias russes en Europe, mais fustige la suspension des médias propagandistes franco-atlantistes au Mali. Publiquement, il soutient honteusement le coup d’État militaire au Tchad mais se rebelle contre la transition militaire au Mali. Aussi gravissime, il affirme donner des injonctions à la CEDEAO de Nana Akufo-Addo pour de supplémentaires sanctions contre le Mali. Décryptage de l’incendiaire et paternaliste discours du président français !

« Déni de l’information » ? Emmanuel Macron, le moralisateur en Europe moralisé au Mali

Quelques jours plutôt avant la suspension des médias propagandistes franco-atlantistes, la France présidée par Emmanuel Macron et l’Union européenne ont suspendu les médias russes – RT et Sputnik – émettant sur le sol européen. Ce « déni de l’information et du droit des journalistes à librement informer » les européens est autant inacceptable quand on le replace dans le contexte de l’opération de dénazification de l’Ukraine par la Russie. En réalité, ce n’est pas le « déni de l’information » que dénonce Macron au Mali. Il est frustré de voir un pays souverain africain oser suspendre des médias d’État français. Un acte inédit et de haute portée du pouvoir malien. L’Afrique n’est pas, selon l’imaginaire suprématie blanche, aussi souveraine et autonome à se faire respecter.

La CEDEAO, Emmanuel Macron et les coups d’État : Des positions à géométrie variable

En qualifiant le gouvernement transitoire malien d’« une transition qui est le fruit de deux coups d’État« , Emmanuel Macron semble avoir oublié qu’il a apporté le 23 avril 2021 le soutien de la France au coup d’État militaire au Tchad. D’ailleurs, après avoir reçu le fils – Mahamat – de Idriss Deby Itno, Emmanuel Macron s’était rendu à Ndjaména pour apporter son soutien à la dynastie Deby Itno issus de l’assassinat – commandité par qui ? – de Idriss le père. « J’ai apporté mon soutien à l’intégrité et à la stabilité du Tchad, très clairement« , a-t-il affirmé à sa venue médiatisée au Tchad. Où est la morale que semblent promouvoir Macron et la CEDEAO ? Des principes sont soutenus dans un cas, et sont combattus dans un autre identique, en fonction des intérêts de l’oligarchie française au mépris de l’humanité des Africains et de la souveraineté des pays.​

La CEDEAO honteusement téléguidée par Macron

« Je compte m’entretenir dès demain avec le président Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO pour l’appeler à prendre toutes les décisions utiles en la matière« , a insisté Emmanuel Macron en représailles à décision malienne de suspension des médias d’État français. Si la vassalité vis-à-vis des agendas impérialistes français est reconnu pour être la norme politique en Afrique sous domination française, c’est celle du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui fait froid dans le dos africain. En outre, la transition politique au Mali depuis quelques mois a révélé la soumission de Nana Akufo-Addo aux agendas politiques français. Une subordination indigne et pathétique de Nana Akufo-Addo. Et pourtant, il dirige le pays du légendaire anti colonialiste Kwame Nkrumah.

En effet, des mesures attentatoires à la transition malienne seraient déjà décidées par la France, et dont la CEDEAO mettrait en œuvre incessamment les jours à venir. « J’en appelle à la Cédéao, l’organisation régionale, et à l’Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent (…) » affirme avec mépris Emmanuel Macron.

Pour rappel, les sanctions illégitimes et illégales de la CEDEAO contre le Mali en janvier 2022 avaient déjà été annoncées par Emmanuel Macron et Jean-Yves Ledrian des jours plutôt. « Je l’ai dénoncé dès le printemps 2021 de manière très claire en appelant la CEDEAO à réagir avec beaucoup plus de fermeté. Nous avons ensuite renforcer nos pressions » ,explique Macron devant les médias français en marge de sa campagne pour les élections présidentielles en France.

Cette vassalité de la CEDEAO vis-à-vis des agendas impérialistes français en Afrique a conduit les autorités maliennes à l’accuser d’être « instrumentalisée par des puissances extrarégionales« . Cette perception, de par sa justesse, est largement partagée par les populations ouest-africaines. À l’évidence, plus d’étonnement à nouveau de voir, dans les prochains jours, la CEDEAO prononcer de supplémentaires sanctions à l’encontre du Mali.

Mais jusqu’à quand la CEDEAO continuera-t-elle d’être une entité au service de la France en Afrique de l’ouest ? À quand la CEDEAO des peuples au service du peuple souverain ?

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La CEDEAO honteusement téléguidée par Macron  » Je compte m’entretenir dès demain avec le président Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO pour l’appeler à prendre toutes les décisions utiles en la matière », a insisté Emmanuel Macron en représailles à décision malienne de suspension des médias d’État français. Si la vassalité vis-à-vis des agendas impérialistes français est reconnu pour être la norme politique en Afrique sous domination française, c’est celle du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui fait froid dans le dos africain. En outre, la transition politique au Mali depuis quelques mois a révélé la soumission de Nana Akufo-Addo aux agendas politiques français. Une subordination indigne et pathétique de Nana Akufo-Addo. Et pourtant, il dirige le pays du légendaire anti colonialiste Kwame Nkrumah. En effet, des mesures attentatoires à la transition malienne seraient déjà décidées par la France, et dont la CEDEAO mettrait en œuvre incessamment les jours à venir. « J’en appelle à la Cédéao, l’organisation régionale, et à l’Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent (…)  » affirme avec mépris Emmanuel Macron. Pour rappel, les sanctions illégitimes et illégales de la CEDEAO contre le Mali en janvier 2022 avaient déjà été annoncées par Emmanuel Macron et Jean-Yves Ledrian des jours plutôt.  » Je l’ai dénoncé dès le printemps 2021 de manière très claire en appelant la CEDEAO à réagir avec beaucoup plus de fermeté. Nous avons ensuite renforcer nos pressions  » ,explique Macron devant les médias français en marge de sa campagne pour les élections présidentielles en France. Cette vassalité de la CEDEAO vis-à-vis des agendas impérialistes français en Afrique a conduit les autorités maliennes à l’accuser d’être « instrumentalisée par des puissances extrarégionales ». Cette perception, de par sa justesse, est largement partagée par les populations ouest-africaines. À l’évidence, plus d’étonnement à nouveau de voir, dans les prochains jours, la CEDEAO prononcer de supplémentaires sanctions à l’encontre du Mali. Mais jusqu’à quand la CEDEAO continuera-t-elle d’être une entité au service de la France en Afrique de l’ouest ? À quand la CEDEAO des peuples au service du peuple souverain ?

Retrait du Mali de la CEDEAO et du CFA : L’heure de l’émancipation malienne

Dans le dossier malien, la CEDEAO a honteusement montré qu’elle n’est pas au service des populations ouest-africaines. Sa soumission aux agendas politiques français a rendu – presque – impossible toute saine appartenance des pays en lutte pour une effective indépendance. Qu’est-ce qui retiendra encore le Mali dans ces hostiles organisations aux ordres de l’État néocolonial français ?

Avant que le président du Niger, Mohamed Bazoum ne se renie à jamais, il avait évoqué l’illégalité des sanctions de la CEDEAO à l’encontre d’un pays membre. En effet, contrairement aux volontés de Macron de sanctionner le peuple malien, Bazoum affirmait que « Les mesures de fermeture des frontières et tout le reste, Monsieur le Président (Macron, ndlr), ça n’existe pas dans le Traité de la Cédéao. Voilà pourquoi, nous Niger, nous n’avons pas préconisé cela…« . Il avait tenu ce discours le 09 juillet 2021 au palais de l’Élysée avant les sanctions prises en janvier 2022.

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Mohamed Bazoum, président de la république du Niger

Mais Bazoum va se renier et renier les principes de la CEDEAO quelques mois après sa déclaration. Il va devenir maladroitement un relai des agendas français dans l’espace ouest-africain. N’est-ce pas ce manque de courage que les peuples africains ont toujours dénoncé de la part des dirigeants africains ?

Oui, ce reniement de principes – qu’ils sont censés respecter –, s’est manifesté quelques cinq mois seulement après que le président français Macron ait demandé de fortes sanctions contre le valeureux peuple malien. Le seul tort du peuple de Modibo Kéita, selon la sournoiserie françafricaine, est de vouloir affirmer la souveraineté de son État et sa dignité devant la soumission normalisée à la France.

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Qu’il soit très clair. Les sanctions draconiennes de la CEDEAO contre le Mali vise à faire souffrir le peuple malien. Outre, il vise à créer les conditions anti sociales de renversement des dirigeants maliens de la transition. Ces sanctions menées par la CEDEAO contre le Mali s’apparentent à celles utilisées par les USA pour procéder aux changements de régimes en leur faveur. Dans le cas malien, ce qui est visé, c’est l’arrivée au pouvoir de vassaux au profit de la France.

Et pourtant, la CEDEAO devrait être une organisation qui vise à unifier les peuples d’Afrique de l’ouest, pas à les opposer et à leur imposer des conditions de souffrances voulues par de forces étrangères.

Par ailleurs, en empêchant illégalement le Mali de disposer de ses avoirs logés à la BCEAO (banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest), les sanctions de la CEDEAO nous révèlent à nouveau – au besoin – que la monnaie est un puissant outil de souveraineté au cœur du pouvoir politique et même géopolitique. Et comme le rappelle justement un adage, « qui contrôle la monnaie d’un pays contrôle la politique générale de ce pays« . Effectivement, le contrôle sur la monnaie par autrui détermine la souffrance ou le bonheur du peuple utilisateur. La France, propriétaire du franc des colonies françaises d’Afrique (FCFA), utilise le levier monétaire, dans ce cas, pour déstabiliser le gouvernement présidé par Assimi Goïta, et pour faire souffrir le peuple malien.​

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En outre, la France est désespérée de voir l’Or du Mali et autres précieuses richesses lui filer entre les doigts à cause d’une politique souverainiste du régime de la transition malienne.

Les prémices du très possible retrait du Mali de la CEDEAO

À l’heure où le pouvoir malien s’aligne sur la voie de la souveraineté, de la liberté et de l’autodétermination, il lui devient impérieux de se responsabiliser davantage comme il sait le faire déjà sur d’autres fonts. Cette responsabilité à se prendre en charge devrait inévitablement valoir le retrait du Mali des organisations – CEDEAO, UEMOA et FCFA – alignées sur les agendas politiques français.

À cet effet évidemment, des milliers de maliens et d’autres africains se sont mobilisés à la place de l’indépendance à Bamako pour demander le retrait de leur pays de l’organisation sous-régionale. C’était le vendredi 01 avril 2022. Ces manifestants répondaient ainsi à l’appel de plusieurs organisations de la société civile malienne. Ils ont loyalement prononcé des slogans hostiles à la France et à la Cedeao.

« Nous demandons l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO dans notre pays, le retrait pur et simple du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté, la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali, le non renouvellement sous aucun prétexte du mandat de la Minusma (Mission onusienne au Mali) et la révision intelligente de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger »

a indiqué Mahamad O. Dembelé, un porte-parole des manifestants. Le peuple malien n’ignore point l’ennemi de son indépendance. Ainsi, Dembelé a, en outre, souligné qu’

« il est aujourd’hui inconcevable que notre pays puisse continuer à payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français à travers des institutions sous régionales qui malheureusement ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs« .

En outre, des marcheurs ont fait le trajet Dakar-Bamako, 1.362 km, à pied pour venir apporter leur soutien aux autorités de la transition et le peuple malien « qui ont décidé de prendre en main leurs propres destinées, en demandant à la France et à ses partenaires européens de retirer leurs troupes du Mali« . Ces marcheurs ont été reçu par le premier ministre malien Choguel Maïga, et aussi le président Assimi Goïta. Pour eux, « le Mali n’est pas seul dans cette épreuve voulue et entretenue par certains organisations ouest-africaines. On peut le sentir partout au Sénégal où la population est plus que convaincue que Maliens et Sénégalais ne sont que les organes d’un même corps« .

Les autorités maliennes se sont abstenues de se prononcer sur ces déclarations du peuple malien. Mais connaissant les orientations politiques du Mali depuis l’avènement du régime souverainiste de la transition, l’on peut miser sur un éventuel retrait du Mali de toutes ces instances régionales trop fières de porter les agendas politiques français. Le Mali pourrait aussi par la suite, créer une communauté avec les peuples africains libres…

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En outre, la France est désespérée de voir l’Or du Mali et autres précieuses richesses lui filer entre les doigts à cause d’une politique souverainiste du régime de la transition malienne. Les prémices du très possible retrait du Mali de la CEDEAO À l’heure où le pouvoir malien s’aligne sur la voie de la souveraineté, de la liberté et de l’autodétermination, il lui devient impérieux de se responsabiliser davantage comme il sait le faire déjà sur d’autres fonts. Cette responsabilité à se prendre en charge devrait inévitablement valoir le retrait du Mali des organisations – CEDEAO, UEMOA et FCFA – alignées sur les agendas politiques français. À cet effet évidemment, des milliers de maliens et d’autres africains se sont mobilisés à la place de l’indépendance à Bamako pour demander le retrait de leur pays de l’organisation sous-régionale. C’était le vendredi 01 avril 2022. Ces manifestants répondaient ainsi à l’appel de plusieurs organisations de la société civile malienne. Ils ont loyalement prononcé des slogans hostiles à la France et à la Cedeao.  » Nous demandons l’arrêt immédiat des missions de la CEDEAO dans notre pays, le retrait pur et simple du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté, la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali, le non renouvellement sous aucun prétexte du mandat de la Minusma (Mission onusienne au Mali) et la révision intelligente de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger  » , a indiqué Mahamad O Dembelé, un porte-parole des manifestants. Le peuple malien n’ignore point l’ennemi de son indépendance. Ainsi, Dembelé a, en outre, souligné qu’  » il est aujourd’hui inconcevable que notre pays puisse continuer à payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français à travers des institutions sous régionales qui malheureusement ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs « . En outre, des marcheurs ont fait le trajet Dakar-Bamako, 1.362 km, à pied pour venir apporter leur soutien aux autorités de la transition et le peuple malien « qui ont décidé de prendre en main leurs propres destinées, en demandant à la France et à ses partenaires européens de retirer leurs troupes du Mali ». Ces marcheurs ont été reçu par le premier ministre malien Choguel Maïga, et aussi le président Assimi Goïta. Pour eux, « le Mali n’est pas seul dans cette épreuve voulue et entretenue par certains organisations ouest-africaines. On peut le sentir partout au Sénégal où la population est plus que convaincue que Maliens et Sénégalais ne sont que les organes d’un même corps » Les autorités maliennes se sont abstenues de se prononcer sur ces déclarations du peuple malien. Mais connaissant les orientations politiques du Mali depuis l’avènement du régime souverainiste de la transition, l’on peut miser sur un éventuel retrait du Mali de toutes ces instances régionales trop fières de porter les agendas politiques français. Le Mali pourrait aussi par la suite, créer une communauté avec les peuples africains libres…

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES

Le port des lunettes de soleil est obligatoire pour bien décrypter les 7 épisodes de la série bling-bling : « Young, Famous & African ».

[Assure-toi d’avoir regardé la saison avant de lire cet article, s’il te plaît ! ]

Estampillée « première télé-réalité africaine » signée Netflix, Young, Famous & African est disponible depuis le 18 mars dernier. Et alors que « l’autre mois le plus long de l’année » se termine enfin, c’est le moment idéal/parfait/rêvé pour regarder et surtout décrypter ce programme dont tu as entendu parler ; y compris au sein de la rédaction. C’est parti !

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : CASTING DE RÊVE

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES
Un casting, t’as peur.©️Tous droits réservés

Pour montrer un « différent côté de l’Afrique », tel que la co-créatrice de ce programme Peace Hyde avait expliqué dans les colonnes de Quartz Africa, il fallait miser sur un casting de rêve. Et qui dit casting de rêve dit star. Du moins c’est ce que tu croyais. Quelle ne fut ta surprise quand tu n’as vu ni brouteur, qui à coups d’arnaques, vérifient que l’herbe n’est pas plus verte chez le voisin, blanc le plus souvent, ni chanteurs de coupé-décalé qui prétendent pouvoir avoir beaucoup d’argent. Donc tu as été surpris d’être étonné en découvrant le casting, en question.

Diamond Platnumz, étant le plus connu d’entre eux. L’artiste tanzanien est paradoxalement celui qui apparaît le moins à l’écran puisqu’il travaillait sur son album au moment où la série était filmée en Afrique du Sud. Innocent « 2 Baba » Idibia figure également aux côtés de sa femme : Annie Macaulay-Idibia. African Queen.

Viennent ensuite pêle-mêle : Khanyi Mbau, actrice/artiste/présentatrice télé sud-africaine, Naked DJ, DJ sud-africain qui met rarement son cœur à nu devant sa footballeuse et fan de fitness de compagne : Kayleigh Schwark.

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES
Kayleigh Schwark & Naked DJ.©️Tous droits réservés

Mais Zari « The Boss Lady », businesswoman ougandaise et ex-femme de…Diamond Platnumz. Tiens, tiens : ça déjà l’embrouille !

Mais encore Swanky Jerry styliste qui n’a d’yeux que pour une célèbre marque rouge et verte.

Et enfin, Andile Ncube, présentateur télé et animateur radio, et la rappeuse/songwriter Nadia Nakai.

Et de temps en temps, Kudzai Mushonga, business zimbabwéen et compagnon de la « cousine éloignée » de Kanye : Khanyi. Une pause s’impose avant d’entrer dans le vif du sujet.

« YOUNG, AFRICAN & FAMOUS » : PREMIÈRE PARTIE (ÉPISODES 1 À 4)

ÉPISODE UN : LES LARMES DE CÉSAR

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES
Quand tu célèbres ton disque de Platnumz.©️Tous droits réservés

Paraît que le « monde va mal » depuis qu’un virus découvert en Chine a changé la vie du monde entier ou presque, avec des confinements en veux-tu, en voilà. Mais aussi à cause de l’invasion russe en Ukraine qui empêche certains pays africains tels que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire par exemple d’importer du blé depuis « le grenier de l’Europe ». Oui, tu croyais dur comme fer que le monde allait mal mais ça, c’était avant d’avoir les Young, Famous & African, réunis en Afrique du Sud par l’hôte Khanyi, se rincer la gorge à coups de larmes de césar, de champagne si tu préfères. Manquaient plus que caviar et cigares pour tourner un clip hommage à Douk Saga. Aïe, aïe, aïe : c’est fort !

ÉPISODE DEUX : AVEC THE BOSS LADY, LES PROBLÈMES ZARIVENT

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES
Zari The Boss Lady.©️Tous droits réservés

Après avoir commencé à draguer Nadia Nakai, qui était censée l’aider à choisir une voiture, entre deux coups de fil à son futur ex-copain Vic Mensa, Diamond Platnumz a eu la magnifique idée d’inviter son ex-femme : Zari The Boss Lady ; cousine éloignée de Rick « The Boss » Ross.

Ça aurait pu passer crème, comme le Topicrem que tu passes sur ton corps, mais les deux femmes se sont retrouvées à la même…soirée. Mais qui fait ça ? Qui invite deux femmes qui ont partagé ou pourraient partager sa vie à un même événement ?

C’est Hitch qui est bon pour lui, à l’heure-là parce que les problèmes arrivent.

ÉPISODE TROIS : DRINKING TEA & NOT MINDING YOUR BUSINESS

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES
Annie, Khanyi et Zari.©️Tous droits réservés

Depuis que certains ont décrété, dans leur bio Instagram, que pour réussir dans la vie, il fallait juste : « Drinking some tea and minding son business », beaucoup s’en inspirent notamment ces vendeuses de thé amincissants qui profitent de la crédulité de jeunes femmes mal dans leur peau pour s’enrichir alors qu’elles n’ont aucune connaissance en la matière.

À l’inverse, d’autres semblent ne pas avoir pris connaissance/lu/vu le mémo. C’est le cas notamment de Khanyi, Zari et consorts qui débriefent tranquillement la soirée, se mêlant largement au passage de la vie de chacune. Tandis que Swanky, à la barbe taillée, lui, se la joue égérie de Gucci. Chacun mind son business.

ÉPISODE QUATRE : AMITIÉ PRISE EN MAINS, BABY MAMA, CLASH

Quand tu regardes toutes les notes que tu as prises, le 4ème épisode de « Young, African & Famous » est celui sur lequel tu en as le plus. Et pour cause !

Entre Innocent 2Baba, pas si innocent que ça, qui débarque pour surprendre sa femme triste, avec la complicité de Swanky/Gucci Man, puis lui refait sa demande avec le luxueux mariage à venir, mais aussi Andile et Zari pour qui l’amitié c’est pas prise en charge mais plutôt prise en mains, celles qui se touchent sous les yeux curieux et éberlués d’amis choqués. Ou encore, les baby mama d’Andile, etc. Cet épisode a été mouvementé.

Sans oublier le clash monumental entre les deux meilleures ennemies, Annie et Zari, qui aurait rendu fou de jalousie feu Arafat et Debordo.

Ainsi se termine la première partie de « Young, African & Famous » !

« YOUNG, AFRICAN & FAMOUS » : PREMIÈRE PARTIE (ÉPISODES 5 À 7)

ÉPISODE 5 : Y A GUERRE LA PAIX, ICI !

Suite à la dispute entre Annie et Zari, de nombreux conseils de sécurité se tiennent en urgence tels ceux d’une organisation internationale qui aime condamner avec la dernière énergie des présidents africains, qui sont ensuite envoyés à la Haye avant d’en sortir pour être accueilli triomphalement. Le sujet principal de ces conciliabules c’est Innocent dont les actions passées ont blessé sa femme Annie. Laquelle finit par se réconcilier avec…Zari. Du moins en apparence…

ÉPISODE 6 : SORTIR DU TRAIN-TRAIN, GRÂCE À UNE LOCOMITVE DE LUXE

« YOUNG, FAMOUS & AFRICAN » : DÉCRYPTAGE DES 7 ÉPISODES
Khanyi, l’autre boss.©️Tous droits réservés

Les princes de la ville finissent par la quitter et emprunter un train suite à une idée originale de Zari. La pauvre riche Zari finit par payer très cher cela au moment du dîner.

Divisé en deux, avec d’un côté Zari, Kayleigh et Naked DJ, et de l’autre Annie, la cousine de Kanye, Kudzai, Gucci Man, le groupe d’amis baigne dans une ambiance glaciale, style Winter Is Coming.

Finalement, ce qui devait arriver arriva.

Swanky démarre au quart de tour avant que les deux groupes ne s’affrontent verbalement. Une certaine émission de télévision ivoirienne, Peopl’Emik, spécialiste dans l’analyse profonde de buzz, serait déjà en pourparlers pour les inviter sur leur plateau.

ÉPISODE 7 : SHINE BRIGHT LIKE A DIAMOND

Voilà le jour J est enfin arrivé ! 2Baba et Annie vont renouveler leurs vœux dans une cérémonie comme only rich people savent en faire.

Lunettes de soleil, costumes 36 pièces qui coûtent plus cher qu’une maison à Assinie ou un appartement haussmannien, situé en plein cœur de Paris, mais aussi des robes qui Shine Bright Like A Diamond, le luxe était omniprésent à ce mariage princier. Tellement que personne n’a remarqué l’absence de Zari. Hormis son ami/crush/pote qui débarque chez elle à l’improviste alors que l’ami/brother/frère Diamond est juste au-dessus en train de bercer ses enfants. Finalement, les deux amis finissent par crever l’abcès.

Ainsi se termine la seconde partie de « Young, African & Famous ».

Ce n’est clairement pas « le programme de l’année » mais c’est clairement celui qu’il te faut, dont tu as besoin sans le savoir, si tu cherches à voir une « autre face de l’Afrique » qui serait uniquement : jeune, africaine et fameuse.

« NO WAHALA REMIX » : 5 FAÇONS DE SE REMETTRE DU COUPLET DE TIWA SAVAGE

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Tiwa Savage ne s’est tellement pas amusée avec son couplet sur « No Wahala remix » qu’il est difficile de s’en remettre.

Sorti il y a une bonne dizaine de jours maintenant, le remix de « No Wahala » cumule déjà plusieurs millions de vues : 2,1 millions pour être précis.

Et si 1Da Banton, l’interprète de la version originale, a eu la bonne idée d’inviter Kizz Daniel, à qui tu dois notamment « Mama », il en a eu une autre, brillante/excellente/géniale : ramener la « vielle mère », the one and only Tiwa Savage. Problem e no dey finish.

« NO WAHALA REMIX » : 5 FAÇONS DE SE REMETTRE DU COUPLET DE TIWA SAVAGE
Quand tu cherches la concurrence.©️Tous droits réservés

Dès que la diva nigériane démarre, la Terre s’arrête de tourner, les mouches de voler, la communauté internationale d’afficher son racisme suintant sur la crise en Ukraine et cet accueil des réfugiés à géométrie variable, etc. Extrait.

Pana, Pana
Jeje o jeje
Aunty Lara o lara…chi
Na so dem dey call me for phone
Say my person..person don give
A person…person belle o oh
How it dey concern me o?
How it dey concern me?
I don’t know!
Problem it no dey finish
E choke o
Sapa na hin be the best friend o
Shey you no know?

Pas besoin de tout comprendre parfaitement pour saisir qu’elle aussi invite à s’enjailler parce que les problèmes ne finiront jamais. Problem e no dey finish. Make you try dey enjoy.

Mais la douce violence de sa partie – beaucoup trop courte – rend la chanson encore plus addictive qu’elle ne l’était déjà auparavant. Alors comment se remettre de son couplet ?

SE REFAIRE LA DISCOGRAPHIE DE TIWA SAVAGE

« NO WAHALA REMIX » : 5 FAÇONS DE SE REMETTRE DU COUPLET DE TIWA SAVAGE
Tems bien cette artiste.©️Tous droits réservés

Si de nouveaux visages nigérians sont apparus depuis plusieurs années maintenant (Rema, Tems, etc.), les anciens sont toujours là. À commencer par la Queen of Afrobeats : Tiwa Savage. Sa performance effortless sur ce titre-là n’est qu’un énième exemple de ce talent qu’elle expose depuis des années maintenant pour celle qui a commencé sa carrière à…16 ans en faisant coeurs et chants pour Chaka Khan, Mary J. Blige, George Michael, etc. Morceaux choisis.

Tu sais déjà que quand Tiwa et Wizkid sont ensemble, c’est mal Bad!
Le genre de son regage/dancehall qui te donne envie de rappeler ton pote après décliné son invitation à sortir, à coups de pretextes fallacieux.
Le clip de cette chanson écrite par Olamide est surtout une bonne occasion de lui tresser des couronnes. Au calme.

« Si je ne devais en choisir qu’une, ça serait celle-ci. » , avait-elle alors expliqué au journal Le Monde dans une interview datant 2019. Peut-être parce qu’elle vient du « parrain » Fela Kuti, et sa chanson « Shuffering and Shmiling« , mais plus certainement parce qu’elle parle de « pauvreté » et de « comment améliorer notre pays pour des millions de Nigérians qui se battent au jour le jour. »

Le « problème » avec elle, c’est que tu peux dangereusement être In Love d’elle. Sorry, Beyoncé!
Oui, oui c’est bien la chanson du challenge TikTok que tu cherchais depuis mathusalem.

CRÉER SON TIWA SAVAGE CHALLENGE

Si le fait de se refaire quelques morceaux de sa riche discographie permet de franchir un premier palier de soins, il y en a d’autres. En recréant son apparition et surtout sa gestuelle.

« NO WAHALA REMIX » : 5 FAÇONS DE SE REMETTRE DU COUPLET DE TIWA SAVAGE
Tiwa Savage n’est pas venu se tourner les pouces.©️Tous droits réservés

Wig parfaitement posée, tee-shirt crop top en hommage à tous ces couturiers qui te laissent en plan, pendant les fêtes de fin d’année, faute de tissu pour terminer le modèle que tu as choisi , mais aussi jupe dont la qualité du cuir ferait enrager un chanteur de coupé-décalé, aux pieds engoncés dans une nouvelle chaussure. Ou encore talons pour dominer encore un peu plus, de la tête et des épaules, les deux autres, Tiwa Savage understood the assignment, a compris ce qu’on attendait d’elle en VOSTFR, comme certains internautes l’ont si bien remarqué dans les commentaires sous la vidéo.

Sans parler de cette gestuelle qui bat à plate couture celle de ton footballeur préféré qui autrefois était au sommet de la crête : Paul Pogba. À toi maintenant de jouer, d’en faire autant.

SE METTRE AU JUS DE FRUITS NATURELS

La dernière fois où tu as vu autant de finesse, de smoothance, le fait d’être smooth si tu préfères, c’était quand tu as délaissé ta boisson gazeuse, emballée dans un sachet noir, officiellement interdit dans certains pays, pour opter pour un jus de fruis naturel. Autant dire que ça fait des siècles et des siècles. Mais paraît qu’il n’est jamais trop tard pour commencer…à respecter les résolutions prises en début d’année par exemple. Rends-toi donc chez ton marchand de jus de fruits naturels le plus proche. Au moins, tu sauras que tu n’as pas besoin d’aller chez le coiffeur pour être frais.

S’OFFRIR UNE PLACE POUR SON CONCERT OU CELUI DE WIZKID

L’artiste multi-récompensée (Nigeria Entertainment Award for Female Artist et MTV Africa Music Award for Best Female en 2014, MTV Music Europe Award en 2018, etc.) fait très certainement partie des chanteurs que tu paierais pour voir en concert. Ça tombe bien ! La protégée de Don Jazzy a récémment annoncé une tournée nord-américaine et une première date le 15 mai prochain à New-York.

« NO WAHALA REMIX » : 5 FAÇONS DE SE REMETTRE DU COUPLET DE TIWA SAVAGE
Une tournée américaine qui fera date.©️Tous droits réservés

Mais d’ici là, tu peux déjà mettrer de l’essence sur le feu en allant au concert de l’un de ses contemporains : Ayodeji Ibrahim Balogun plus connu sous le nom de Wizkid.

Le samedi 9 avril prochain au Sofitel Abidjan Hotel Ivoire, le Nigérian sera en concert. Officiellement à partir du 19 heures. Mais pour avoir assisté à de nombreux dont celui de Suspect 95, tu sais/nous savons/ils savent que cela commence rarement à l’heure.

En tout cas si d’ici là, tu veux un avant-goût de concert d’une star de l’Afrobeats, tu devras débourser la modique somme de 100 000 francs CFA soit environ 150 euros depuis que les places de 50 000 francs CFA sont épuisées. Abidjan est le plus doux au monde.

S’ENJAILLER SUR D’AUTRES SONS

Dernière astuce : écouter de nouveaux sons dans la même que « No Wahala Remix » ou presque.

Tel que « Second Sermon (Remix) » de Black Sherif, épaulé par Burna Boy.

Ça faisait longtemps que tu cherchais un son puissant et énergique pour t’enjailler, quand les embouteillages manquent de te faire perdre patience et/ou tête. Mais surtout ça faisait longtemps que tu n’avais pris autant de pied en écoutant de la musique. Alors, fais-toi plaisir et écoute-le si tu ne l’as pas encore fait.

Bien sûr, tu pourras toujours revenir sur « No Wahala Remix », faire avance rapide et atterir sur la partie de Tiwa Savage comme bon nombre d’internautes.

ANGLETERRE – CÔTE D’IVOIRE : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS

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Les Éléphants de Côte d’Ivoire ont perdu avec la manière face à l’Angleterre : 3 à 0 ! Ça valait bien quelques notes aussi salées, que l’addition.

La trêve internationale touche à sa fin et si certaines équipes en ont profité pour éliminer des Algériens, qui avaient commencé à tomber plus vite au sol qu’une feuille morte, chez eux, d’autres repartent avec des valises plein de doutes et d’incertitudes. C’est le cas notamment de la Côte d’Ivoire.

ANGLETERRE - CÔTE D'IVOIRE : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS
Captain Sterling a accueilli à bras ouverts ses responsabilités.©️Tous droits réservés

Opposés à des Anglais emmenés par un Raheem, dont l’enchaînement coup du sombrero/reprise de volée, en 1ère mi-temps, aurait pu faire monter la livre Sterling, les Ivoiriens ont rapidement perdu pied. Passage en revue.

FACE À L’ANGLETERRE, LES ÉLÉPHANTS AURAIENT PU EN PRENDRE PLUS SANS LEUR GARDIEN DE BUT

ANGLETERRE - CÔTE D'IVOIRE : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS
Badra a du s’incliner, malgré ses efforts.©️Tous droits réservés

Ali Badra Sangaré (10/20) : qu’il est loin le temps où son erreur de main avait empêché la Côte d’Ivoire de saisir une victoire qui lui tendait les bras !

Lâché par sa défense, le portier ivoirien a multiplié les parades, retardé l’échéance mais ça n’a pas suffi à empêcher les Three Lions de marquer.

L’histoire retiendra tout de même que le temps, oh le temps l’a réparé.

UNE CÔTE D’IVOIRE SANS DÉFENSE

ANGLETERRE - CÔTE D'IVOIRE : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS
L’arbitre a vu rouge.©️Tous droits réservés

Serge Aurier (0/20) : parti de Tottenham, après une rupture de contrat à l’amiable, pour Villarreal, Serge Aurier avait l’occasion de retrouver un pays qu’il connaissait bien. Mais au lieu de la jouer « retour du fils prodigue », le capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire a préféré la jouer « petit diable ».

Non seulement, il a offert une seconde journée portes ouvertes après celle lors de France – Côte d’Ivoire. Mais en plus, l’ex-joueur du Paris Saint-Germain a été expulsé à la suite d’un second carton jaune, que son adversaire Jack Grealish aurait tenté de faire annuler ! De mémoire de footeux, tu n’avais jamais vu ça.

Que la foule lui tresse ses lauriers. Bravo !

ANGLETERRE - CÔTE D'IVOIRE : LES NOTES DES ÉLÉPHANTS
Un selfie pour la route.©️Tous droits réservés

Éric Bailly (5/20) : tu avais hâte que le défenseur de Manchester United, où il est entre autres proche de Paul Pogba, inscrive un but d’une puissante tête rageuse, sur un corner enfin correctement tiré, après avoir échappé au marquage de Maguire…qui terminerait sa course le nez dans le gazon. Au lieu de ça, il a bien commencé par défendre ses buts avant de sombrer puis d’être remplacé à la mi-temps par Emmanuel Agbadou, a qui a bien failli provoqué un pénalty histoire d’être au même niveau que ses coéquipiers.

Simon Deli (8/20) : il avait pourtant commis un Deli en s’essuyant les crampons sur Watkins avant de finir par surnager. Seul rescapé du naufrage, il aurait même pu se glisser sur la planche de Rose.

Hassane Kamara (3/20) : le joueur de Watford a fait ce qu’il a pu pour remplacer le titulaire du poste, le « Roberto Carlos de Kouassi[1]» : Ghislain Konan. Mais ça n’a pas marché comme prévu. Le plan a échoué. C’est Sexion d’Assaut qui sera mécontent.

DES JOUEURS À MILIEU DE LEUR NIVEAU

Nicolas Pépé (4/20) : l’ailier d’Arsenal avait été l’un des meilleurs acteurs sinon le meilleur sur lors du France – Côte d’Ivoire (2-1) ! Rarement titularisé avec les Gunners, barré par la pépite anglaise Bukayo Saka, l’ancien lillois, continuant sur sa lancée de la CAN 2021, semblait même avoir retrouvé ce coup de rein et surtout cette patte gauche qui en avait fait le « Robben de Koumassi » au point où ses adversaires criaient : chauve qui peut ! Mais lui aussi a disparu comme escargot dans sauce graine dominicale, avec tous les animaux de la forêt mais aussi de la mer, invités à leurs propres funérailles.

Mais c’est pas gâté : une manche de perdue, dimanche de gagné.

Jean Michael Séri (6/20) : la belle Séri qu’il avait commencée à la CAN 2021, en rappelant quel beau joueur technique il avait été à Nice notamment, s’est définitivement arrêtée. Pourvu qu’un chanteur canadien barbu décide de le relancer comme il l’avait fait quelques années auparavant avec une série britannique sortie récémment. Wah Gwaan, fam ?

Frank Kessié (4/20) : son profil a souvent été considéré comme « idéal » pour casser lignes et reins, en allant d’une surface à une autre. Au pays des milieux box-to-box, Kessié avait donc l’occasion de le démontrer/montrer/prouver.

Au lieu de ça, le milieu de terrain du Milan AC a confirmé les doutes émis sur sa capacité à tenir le milieu. Et pis encore, il s’est lui aussi inscrit dans une relation longue distance, avec le reste de l’équipe coupée en deux, façon Deux-Plateaux/Yopougon.

Résultat : ce soir, Kessié était à la rue. À la Rue Princesse.

Max-Alain Gradel (4/20) : la frappe jouissive qui sort le Cameroun lors d’un 3ème et dernier match de poule décisif avant la victoire finale à la CAN 2015, l’autre boulet de canon lors du premier match compliqué de la CAN 2021 face à la Guinée Équatoriale (1 – 0), etc. Max-Alain Gradel a rendu de fiers services à la Nation.

Mais le moment est probablement venu pour lui d’annoncer sa retraite internationale. Kerozen sera toujours là pour faire son attalaku : Max Gradel, petit génie !

DES ATTAQUANTS INTROUVABLES

Sébastien Haller d’été (+1) : en attendant que la Côte d’Ivoire se mette un jour Haller de Sébastien, le deuxième meilleur buteur de l’UEFA Champions League (11 buts) sera toujours plus transparent que Chaka dans Invisibles.

Et pourtant, c’est pas faute d’avoir traîné ses 190 centimètres où il pouvait, d’être descendu pour chercher le ballon, mais difficile d’exister quand la tactique c’est pas de tactique. Merci, coach !

Son remplacement par Yohan Boli a rappelé aux Marseillais, encore accrochés à ce célèbre patronyme, de jolis souvenirs : à jamais les premiers !

Maxwel Cornet (3/20) : son joli et fructueux début de saison à Burnley lui avait notamment permis de briser la glace avec ses partenaires et ses supporters mais Maxwel Cornet, remplacé par un Ghislain Konan qui aura énormément manqué sur le flanc gauche, a disparu rapidement. Encore les conséquences du réchauffement climatique.


[1]Le nom de cette commune populaire d’Abidjan-Sud est utilisé pour évoquer un vague air de ressemblance. Le plus souvent, il n’y a que peu de points en commun avec la célébrité en question.

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH

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Au cinéma, Will Smith n’a qu’un seul défaut : beaucoup trop fort, dans ses rôles. La preuve par 7.

La 94ème cérémonie des Oscars, avec cette incident diffusé en mondovision, puis commenté/décortiqué/disséqué par des internautes, certainement plus blancs que neige, a presque failli te faire oublier que : Will Smith est un grand acteur. Point à la ligne.

L’oscar du meilleur acteur dans un rôle principal, pour son rôle touchant dans King Richard, biopic sur le père des sœurs Williams, est venu rappeler ce que tu sais/nous savons/ils savent déjà.

Parce par ces temps qui courent une piqure – de rappel – n’est jamais suffisante, en voici une autre avec : ses sept plus grands rôles au cinéma. Par ordre chronologique.

LES ANNÉS 1990

BAD BOYS, THE MISEDUCATION Of MIKE LOWREY (1995)

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
Vous avez demandé la police ? Un intant : ne quittez pas !©️Tous droits réservés

Juste avant que Lauryn Hill ne bénisse en 1998 la musique et les mélomanes avec son seul et unique album, The Miseducation of Lauryn Hill, il eut un jeune homme ambitieux et très grand coureur de jupons qui étala pour la première fois courage et tablettes de chocolat : Mike Lowrey, plus connu sous le nom de Will Smith.

Pour ce premier rôle au cinéma, aux côtés de son acolyte Martin Lawrence, l’ancien Prince de Bel-Air sème dans l’imaginaire collectif l’idée selon laquelle le natif de Philadelphie ne serait pas uniquement qu’un acteur du petit écran. Qui vanne à tout-va, quand il ne danse pas.

Non avec Bad Boys, l’acteur alors âgé de 26 ans devient une sorte de Eddy Murphy bis : un comédien qui mêle humour et action. Avec cette scène d’anthologie.

Dommage qu’il est poussé la belle saga jusqu’à un imbuvable épisode trois : Bad Boys For Life.

MEN IN BLACK,  FLASHING LIGHTS (1997)

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
Braquage extraterrestre.©️Tous droits réservés

Jeune et impatient officier de police, Jay n’était absolument pas destiné à rejoindre cette organisation secrète où des agents sapés comme jamais combattent des extraterrestres parfois un peu trop à l’aise sur Terre. Le gamin qui sort des clous était beaucoup trop pressé, plus qu’un jus d’orange frais le matin, pour convenir à cette ligue imaginaire. Mais ça, c’était avant qu’il n’utilise son cerveau plutôt que ses muscles dans une salle pourtant remplie de cracks.

https://www.youtube.com/watch?v=UFpHIPtQffo

C’était aussi avant son utilisation à tout bout de champ du Neuralyzer permettant d’effacer la mémoire d’une ou plusieurs personnes.

Après Independence Day, aux côtés de la sculpturale Vivica A. Fox, Will Smith s’installe encore un peu plus comme le bon pote que tu as envie d’avoir à tes côtés, sous les branches d’un manguier, et ensuite discuter de sujets importants tels que : qui a plus l’argent entre Drogba et Eto’o ?

Les années qui suivent l’acteur/rappeur enchaîne un sans-faute ou presque, poursuit son ascension vers les sommets au point de devenir le « sommet des sommets ». Douk Saga likes this.

LES ANNÉES 2000

ALI, WILL SMITH MET LES POINGS SUR LES I (2001)

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
La tête que tu fais quand tu as envoyé la concurrence au tapis.©️Tous droits réservés

Les 16 kilos que l’acteur aurait pris pour passer de Cassius Clay à Mohamed Ali se voient à l’écran avec ses muscles saillants, qui gonflent ses vêtements. Idem pour son charisme. Rarement un acteur aura aussi bien incarné le plus grand boxeur de tous les temps, l’homme à la gouaille incomparable avec Ali. Dommage qu’il n’est pas obtenu l’oscar du meilleur acteur alors qu’il était nominé dans la catégorie reine. Chose que tu n’as jamais comprise, d’ailleurs.

WILL SMITH PART À LA RECHERCHE DU BONHEUR (2006)

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
Quand tu obtiens enfin le boulot de tes rêves.©️Tous droits réservés

Parce qu’il dépeint la vie réelle et pleine d’aléas/doutes/problèmes, qui semblent tous insurmontables, de Chris Gardner, avec des scènes qui feraient pleurer n’importe quel mâle alpha, À la recherche du bonheur est son meilleur film. Et de très loin. Là encore, zéro oscar pour le récompenser. Oh honte !

JE SUIS UNE LÉGENDE, LA MORT LUI VA SI BIEN (2007)

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
Cette scène aussi a du chien ! ©️Tous droits réservés

Après avoir réussi à faire pleurer mesdemoiselles/mesdames/messieurs, Mister July, l’un de ses surnoms selon IMDB, remet le couvert et fait monter les enchères.

Unique survivant dans un monde post-apocalyptique, où des félins chassent du gibier en pleine heure de pointe new-yorkaise, le scientifique Robert Neville n’a confiance qu’en son arme et son chien dans les arrêts de jeu. Oh, clique !

Alors quand son canidé grogne sauvagement, dans ses bras après qu’il ait été touché par son virus, le docteur-rescapé doit se résoudre à le tuer à mains nues. Émotions garanties.

La seconde scène qui tue littéralement c’est dans les tous derniers instants de Je suis une légende, qui dure 101 minutes. Ce moment où le leader des morts-vivants n’en fait qu’à sa tête tandis que Neville tente de le raisonner. Résultat : le bon docteur balance une bombe, qui ferait plus exploser les compteurs que le dernier tube d’une chanteuse française de zouk et d’un rappeur belge. Vie sur eux !

SEPT POUNDS, LE JEU DES 7 FAMILLES ENDEUILLÉES

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
Quand vous vous regardez comme ça, c’est déjà bon !©️Tous droits réservés

Avant d’avoir vu Seven Pounds, Sept Vies en VOSTFR, tu pensais que Will Smith ne pouvait pas aller plus loin dans le sens du sacrifice.

Mais, tu avais tort.

Brillant ingénieur capable de réparer une vielle machine pour le plus grand bonheur de la mourante Emily (Rosario Dawson, vu notamment dans He Got game), Ben porte un lourd secret : il a pris la vie de 7 personnes ! Et depuis ce terrible accident, ce bel homme veuf a décidé de se racheter au prix fort : celui de sa vie.

Si tu ne l’as jamais vu, c’est le moment.

Si tu l’as déjà vu, c’est le bon moment pour le regarder.

Assure-toi juste d’avoir assez de mouchoirs quand cette poussière viendra s’installer dans ton œil.

LES ANNÉES 2020

After Earth (2013), voyage mouvementé dans l’espace aux côtés de son acteur de fils, Jaden, Focus (2015), love story sur fonds d’escroquerie avec Margot Robbie. Mais aussi Suicide Squad (2016), mission suicide réalisée par des méta-humains, ou encore Gemini Man (2019), dans lequel il joue un double je. etc.

La période des années 2010 n’a pas été sa meilleure période. Loin de là. Mais, il a gardé le meilleur pour la fin.  

KING RICHARD: JEU, SET ET MATCH!

CINÉMA : LES 7 PLUS GRANDS RÔLES DE WILL SMITH
Un papa qui a assuré leurs arrières.©️Tous droits réservés

Feu Joseph « Joe » Jackson, manager violent des Jackson Five, dont le leader était un certain Michael Jackson, Mathew Knowles, ex-manager des Destiny’s Child et gestionnaire de carrière de Beyoncé, mais aussi Bose Ogulu, maman/manager de Burna Boy, etc.

De nombreuses personnalités publiques ont été managés – ou le sont encore – par leurs parents. Mais, rares sont les fois où il est possible de savoir ce qui se passe exactement en coulisses, comment le champion ou la championne a démarré.

Et c’est exactement ce qui se passe avec King Richard.

Comme de très nombreux rappeurs (Dr. Dre, Kendrick Lamar, etc.), les sœurs Williams ont grandi dans le célèbre comté de Los Angeles : Comtpon. Si Venus et Serena sont devenues deux des plus grandes joueuses de tennis de tous les temps, c’est d’abord grâce à leur talent, leur travail et leur abnégation et ensuite leur père, plus strict que le mot strict, qui les poussait toujours à se dépasser : Richard Williams.

Et c’est ce personnage clivant que Will Smith a réussi à incarner au point de décrocher après 27 longues années, et ses débuts au cinéma, mais aussi plusieurs nominations, le Graal : l’oscar du meilleur acteur dans un premier rôle.

Dommage qu’au moment même où il est au sommet, le diable ait tenté de venir le saisir.

Epoque : pionnière de l’afrobeat italien

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A l’occasion de la sortie de son dernier single “Aposto”, nous avons rencontré la chanteuse Epoque, précurseuse de l’afrobeat italien.

Elle se positionne comme l’une des pionnières de l’afrobeat en Italie. Signée chez Universal Music sur le label Polydor, la chanteuse italo-congolaise, Epoque, se démarque de par son style singulier qui présente des sonorités afro dans lesquelles elle alterne trap, pop et r’n’b. D’origine congolaise et née à Turin, Janine Tshela Nzua, de son vrai nom, bouscule les codes de la scène musicale italienne, où l’afro se fait rare. 

Quand et comment as- tu commencé à chanter ?

Quand j’étais plus jeune, je chantais à l’église avec ma mère. Cependant, j’ai réellement commencé à chanter il y a 3 ans, de façon très spontanée. Di Gek, qui est mon manager, mon producteur mais aussi un très bon ami, voulait monter un projet musical. Il m’a donc proposé de chanter sur un morceau. En vérité, nous recherchions tous les deux quelque chose de nouveau et j’ai par la suite découvert un côté de moi-même que je ne connaissais pas. 

Tu t’appelles Janine, pourquoi avoir choisi le nom de scène Epoque ?

Je suis une fan de cinéma et de théâtre. J’ai étudié le cinéma à l’université et je voulais être réalisatrice. Il se trouve que j’adore la trilogie “Matrix” et dans le premier volet, j’ai beaucoup aimé un personnage sans grande importance dont le nom était “Apoc”. Je me le suis donc approprié mais en français. 

Tu mélanges beaucoup de sonorités telles que l’afrobeat, le r’n’b ou encore la pop, comment décrirais-tu ton style musical ? Quels éléments de ta culture congolaise apportes-tu dans tes chansons ?

Je fais effectivement de l’afrobeat mais avec des touches d’urban pop, de r’n’b et même de rap. Quand j’étais petite, mes frères écoutaient du Busta rhymes, du Mariah Carey, ou encore du Mary J Blige à tout va et cela a déteint sur moi. En revanche, en grandissant,  j’aurais aimé voir quelqu’un à la télévision qui puisse me montrer toutes ses origines. Certes je suis italienne, mais je suis aussi africaine. Je veux être moi-même à 100% Epoque et incorporer ma culture congolaise à ma musique.

Je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans des artistes comme Koffi Olomidé, Fally Ipupa ou Papa Wemba, qui pour moi est mon chanteur congolais préféré. Ils sont agressifs mais de manière positive car ils mettent énormément d’énergie dans leurs morceaux. Je suis vraiment fière d’être congolaise et c’est pour cela aussi que j’intègre du lingala dans les sons que j’écris. Depuis que j’ai commencé, entendre des congolais chanter mes chansons en lingala est très gratifiant.

Justement, pourquoi avoir fait le choix de mélanger italien, français et lingala ? Comment le public italien répond-t-il à ta musique ? 

D’un côté, l’italien est une langue très poétique et de l’autre, l’afro est un style très rythmé. Il est donc compliqué pour moi d’allier les deux lorsque j’écris des chansons. Je m’aide alors avec le français et le lingala qui sont des langues avec des mots plus courts. ça m’aide à poser sur le beat. Il faut aussi savoir que l’afro italienne est un style musical peu commun. Il y a beaucoup d’artistes afro mais peu de musique africaines. En général, elles viennent de l’étranger comme de la France ou du Nigéria. 

Epoque

Les italiens n’avaient que très peu, voire jamais, entendu de l’afro dans leur langue. Certains disent que je copie sur ce qui se fait à l’étranger mais je compte continuer à faire en sorte que mon public s’habitue aux sonorités africaines en italien. Jusqu’à présent, je suis agréablement surprise des retours que j’ai pu avoir. J’espère donc que de plus en plus d’artistes feront de l’afrobeat en Italie.

Quelles sont les thématiques présentes au cœur de tes chansons ?

Mes chansons sont inspirées de mon expérience de la vie mais aussi de mon entourage. C’est tout un mélange. Lorsque j’écris, je souhaite avant tout que le public comprenne le message qu’il y a derrière mes morceaux mais j’aimerais aussi qu’ils procurent de la joie. Dans certains cas, je raconte des histoires qui ne sont pas les miennes comme dans “Boss”, qui est un hommage à un frère et une soeur ayant grandi dans un quartier difficile. Sur les réseaux, certaines personnes soulignent le fait que j’écris des choses dures mais d’une manière douce. Ils ont l’air d’apprécier cet aspect là de ma musique.  

Quels sont tes prochains objectifs concernant ta carrière ?

Je souhaiterai me produire au Magnolia qui est une grande scène à Milan. Mais j’aimerais surtout performer chez moi à Kinshasa. Ce serait un vrai challenge mais également une bonne chose car je n’y suis jamais allée.  

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Myyora : entre douceur et subtilité

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Voix onctueuse, textes poétiques, rythmes entraînants… La chanteuse anglo-congolaise Myyora impose sa patte artistique avec la sortie de son premier album “Forever chasing” en décembre dernier. L’opus, composé de 10 titres, propose une compilation de morceaux parus entre 2020 et 2021. Il comprend également quelques chansons inédites, dans lesquelles on retrouve l’univers de l’artiste, qui appelle à l’émotion. 

Entremêler les genres

“Je n’ai pas qu’un seul style musical” explique Myyora. Depuis la sortie de son premier single “After Eight” en juillet 2020, la chanteuse de 25 ans entremêle les genres tels que le R’N’B, la pop et la soul. Inspirée par des artistes comme Ed Sheeran ou encore Lous & the Yakuza, ses différents morceaux prônent l’optimisme et le bien être. Myyora confie être une personne emplie d’espoir, pour qui ses propres chansons résonnent “comme des rappels pour se sentir bien”. Pour celle qui “chante ce qu’elle a envie d’entendre”, le titre “One song” est celui qui lui tient le plus à cœur car il retrace l’histoire d’immigrés qui échappent à leurs pays par la mer.  

Animée par l’idée que la musique possède de possibilités infinies, Myyora offre des remix et des versions acoustiques de certains titres figurants dans “Forever chasing”. Une occasion pour elle d’offrir à son public différentes vibes et perspectives de son art. 

Myyora, le chant dans l’âme

Diplômée en tant que metteur en scène, Myyora a pourtant le chant dans l’âme depuis sa tendre enfance. Durant ses études au Pays de Galles, l’artiste multi-instrumentiste faisait déjà des covers d’album avec un groupe de musique formé au sein de son université. Installée en France depuis ses 14 ans, elle chante professionnellement depuis trois ans dans un studio situé à Aix-en-provence, où elle enregistre chacune de ses chansons.  

Step by Step est le dernier single de Myyora

Avec le soutien de grandes plateformes musicales comme TuneCore, BBC Radio London ou encore Apple music, “Forever Chasing”  se positionne comme le fruit des expériences et de l’héritage de son interprète. Avec cet album, Myyora donne des indices à son public de ce qu’elle compte entreprendre dans le futur. Son rêve ? parvenir à se produire sur une grande scène internationale et écouter ses fans chanter les paroles de ses chansons.

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Panafricanisme et souverainisme peuvent-ils être conciliés ?

Le concept de souverainisme, dans son sens étymologique originel, met l’accent sur l’affirmation du pouvoir et de l’indépendance dans une clé nationale, alors que le panafricanisme aspire au dépassement du  »national »  pour atteindre comme objectif la construction d’un grand espace africain fédéral . Beaucoup pourraient donc se demander si les concepts de panafricanisme et de souverainisme seraient conciliables entre eux si l’on s’en tenait à leur sens étymologique. Ce point d’interrogation trouve sa réponse lorsque l’on tente d’analyser les étymologies et de remonter au status quo africain avant la création des Etats-Nations que l’on connait aujourd’hui.

LE PANAFRICANISME COMME VOIE SOTÉRIOLOGIQUE 

Le panafricanisme a joué un rôle prépondérant dans la lutte pour les indépendances en Afrique. Il représente une idéologie sotériologique (c’est-à-dire de salut) puisque son but est de conduire la population africaine et afro-descendante vers une phase eschatologique face aux maux qu’elle connaît, prêcher la solidarité entre l’Afrique et sa diaspora, et la structuration d’un grand bloc monolithique fédéralisé africain qui sera souverain et libéré de toute paralysie socio-politico-économique endogène et de toute asphyxie impérialiste exogène. Toutes les civilisations qui pèsent sur l’échiquier géopolitique sont celles qui ont compris que souverainisme et unitarisme vont de pair et pour emprunter une voie sotériologique il convient de s’unir au nom d’un destin commun.

panafricanisme

En Europe de l’Est, par exemple, un concept unitaire est répandu qui est l’eurasianisme, dont s’est inspirée l’Union économique éurasiatique, ainsi que le bolivarisme pour l’Amérique latine. On pourrait aussi prendre en exemple la Chine qui est une addition de plusieurs provinces ou les Etats-Unis d’Amérique qui, au-delà de toute critique possible, ont décidé de se fédéraliser et d’entreprendre ce qu’ils croyaient être leur destin commun. Lorsqu’on regarde la Chine ou les États-Unis d’Amérique, ils sont bien consolidés et unifiés en parlant au nom d’une seule souveraineté. Le souverainisme et le fédéralisme ne sont pas nécessairement opposés.

Pouquoi? Car dans sa définition, le souverainisme est la doctrine qui au nom de l’Etat-Nation exerce sa propre primauté territoriale, aérienne, juridique, politique et économique et se veut comme une indépendance intégrale supérieure à toute contrainte exterieure. Mais dans le cas africain, surtout dans une grille de lecture panafricaniste, se limiter au concept d’État-Nation signifierait ne pas prendre en considération la balkanisation du continent appliquée lors de la conférence de Berlin en 1884-1885, qui a démembré le status quo si loin de la configuration géopolitico-territoriale imaginée et constituée par les Africains.

L’Afrique est un continent hétérogène, polycentrique, bien qu’uni par une matrice civilisationelle commune, comme l’explique le Dr Cheikh Anta Diop dans ses nombreux ouvrages, en particulier dans Nations Nègres et culture ».

Cependant, ce  »pluri-culturalisme » continental n’a pas empêché dans le temps la prolifération de pôles impériaux en Afrique, où les peuples alliés s’engageaient sur une voie commune et étaient soumis aux mêmes principes de souveraineté. Le concept unitaire a toujours fait partie intégrante de l’Afrique. Le panafricanisme, donc, qui n’est pas opposé au souverainisme dans son acception anticolonialiste, veut dessiner une voie historico-culturel unitaire sur une vision, qui est celle de l’Etat fédéral africain.

Le panafricanisme ne peut représenter qu’un salut et un espoir, puisqu’il permettrait à l’Afrique de peser géopolitiquement, de dialoguer de manière souveraine et équitable avec les autres puissances.

LA SOUVERAINETÉ CONTINENTALE AFRICAINE DANS UN MONDE MULTIPOLAIRE

panafricanisme

Dans cette ère du multipolarisme, où les differents pôles émergent de plus en plus, l’Afrique n’a d’autre choix que de transcender la vision micro-nationaliste pour se structurer en bloc monolithique. Un bloc de plusieurs populations unies par une matrice historique, promouvant la libre circulation continentale, avec un gouvernement parlant d’une seule voie, une économie commune, une monnaie commune, une banque centrale commune, un fond monétaire africain et une force militaire commune, comme souhaité par les pères fondateur du courant panafricaniste.

Si le souverainisme est l’affirmation de son pouvoir indépendant, sous tous ses formes, il ne saurait y avoir d’inconciliabilité avec le projet fédéral panafricain qui permettra d’établir un nouvel ordre, une nouvelle configuration établie par les Africains eux-mêmes.

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Nofi lance le #SupportBlackBusiness Week-end !!

Il est temps de montrer notre solidarité, notre considération, notre volonté de voir l’entrepreneuriat afro devenir un véritable système vertueux grâce au #SupportBlackBusiness Week-end.

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Comme l’enseignait Malcolm X :

« La philosophie économique du nationalisme noir signifie seulement que nous devons nous engager dans un programme de rééducation. Éduquer notre peuple sur l’importance de savoir que lorsque vous dépensez votre dollar hors de la communauté dans laquelle vous vivez, la communauté dans laquelle vous dépensez votre argent devient de plus en plus riche ; la communauté hors de laquelle vous prenez votre argent devient de plus en plus pauvre. »

La liberté c’est l’autodétermination économique ! Vous êtes des centaines à avoir identifié vos commerces, créateurs, artistes préférés sous nos publications de mise en lumière des structures appartenant à des Noirs. Des centaines à soutenir la persévérance et le courage de celles et ceux qui chaque jour, tiennent bon devant les difficultés de l’entrepreneuriat. Vous portez leurs rêves d’indépendance et leurs projets. Merci pour eux !

Mais le virtuel a ses limites. Aujourd’hui nous avons l’opportunité de changer les choses, ensemble et dans le réel ! Pour vous, entrepreneurs qui avaient du talent, des idées et des projets qui n’attendent que leurs publics, nous vous accueillons gratuitement avec vos produits.

Pour vous, consommateurs engagés, qui souhaitaient les soutenir, nous vous ouvrons les portes gratuitement pour que vous soyez nombreux à venir acheter afro.

A tous, nous donnons rendez-vous les 2 et 3 avril 2022 au Stade Robert César, 59 Quai de la Marine, 93450 L’Ile-Saint-Denis, pour le premier #SupportBlackBusiness Week-end entièrement GRATUIT.

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Les petites entreprises et les entrepreneurs sont depuis longtemps des bâtisseurs de richesse pour les générations à venir. En soutenant davantage d’entreprises appartenant à des Noirs, vous pouvez contribuer à créer davantage d’opportunités et de richesse pour la communautés noires. Si nous faisons tous notre part en soutenant les entreprises noires, alors nous contribuons à la progression du renforcement de nombreuses communautés afro. Soutenir les entreprises noires ne devrait pas être une tendance, mais un style de vie.

Alors, on vous attend nombreux !!!

En raison de la capacité d’accueil l’INSCRIPTION EST OBLIGATOIRE POUR TOUS : www.supportblackbusiness.fr