Dans l’état américain du Mississippi, la propriétaire d’une salle a refusé de la louer pour le mariage d’un couple mixte. Elle a justifié son choix par ‘sa foi chrétienne’.
Robert Mugabe, héros de l’indépendance et président du Zimbabwe
De héros de la libération du Zimbabwe à despote contesté, Robert Mugabe incarne les espoirs et dérives de l’Afrique postcoloniale. Retour sur un destin paradoxal.
Du héros de la libération au despote contesté
Lorsque le 18 avril 1980, le drapeau du Zimbabwe fut hissé pour la première fois à Salisbury, rebaptisée Harare, un tonnerre d’applaudissements accompagna le discours du nouveau Premier ministre : Robert Mugabe. Ancien prisonnier politique, chef de guérilla et orateur charismatique, il incarnait alors l’espoir d’un peuple brisé par près d’un siècle de colonisation et de domination blanche. Aux yeux des Africains et de la communauté internationale, il était le père de l’indépendance, le « maître d’école devenu libérateur », salué comme un modèle de réconciliation et de dignité.
Mais l’histoire de Mugabe ne se résume pas à cette image de héros triomphant. Héritier du nationalisme africain, nourri des idées panafricaines de Kwame Nkrumah et formé par l’éducation jésuite puis par les luttes politiques en Rhodésie et au Ghana, il fut autant un professeur érudit qu’un révolutionnaire pragmatique. Dans les premières années, son gouvernement multiplia les réformes sociales : alphabétisation massive, système de santé élargi, redistribution progressive. Pourtant, derrière ce visage progressiste, se profilait déjà un tempérament autoritaire, impitoyable envers ses rivaux, et obsédé par le contrôle absolu du pouvoir.
Très vite, le rêve s’assombrit. Le Gukurahundi (la répression sanglante des Ndebele dans les années 1980) marqua une première rupture. Puis vinrent la corruption endémique, la réforme agraire violente et chaotique, l’effondrement économique et l’isolement international. De héros de la libération, Mugabe devint l’image d’un despote vieillissant, refusant de céder le pouvoir malgré l’effondrement du pays.
Comment expliquer ce paradoxe ? Comment un homme adulé comme libérateur est-il devenu l’un des symboles les plus contestés de l’Afrique postcoloniale ? L’objectif de cet article est de replacer Mugabe dans le temps long des décolonisations, en explorant les espoirs qu’il porta, les choix qu’il fit et les dérives qui finirent par transformer une utopie socialiste en une faillite économique et morale.
Enfance et formation intellectuelle (1924–1960)
Robert Gabriel Mugabe naît en 1924 dans le petit village de Kutama, en Rhodésie du Sud, au sein d’une famille shona modeste. Son père quitte le foyer lorsqu’il est encore enfant, laissant sa mère élever seule ses enfants dans un contexte de pauvreté rurale. Ce cadre familial marqué par l’austérité et les privations forgera chez le futur leader un tempérament réservé, une discipline rigoureuse et une volonté farouche de réussir par l’éducation.
Son destin se dessine très tôt grâce à l’influence des missionnaires catholiques jésuites, qui l’accueillent dans leurs écoles. Là, Mugabe se distingue par une intelligence vive et une grande application. Les jésuites lui inculquent non seulement le goût du savoir, mais aussi une rigueur morale et une autodiscipline qui resteront sa marque de fabrique. Le jeune Robert, solitaire et studieux, s’immerge dans les livres et développe une passion pour les lettres et l’histoire.
Admis à l’université de Fort Hare en Afrique du Sud (foyer intellectuel de la future élite politique africaine) il découvre un monde en effervescence. Fort Hare, déjà fréquentée par des figures comme Nelson Mandela, offre à Mugabe l’occasion de côtoyer les milieux nationalistes africains. C’est là qu’il entre en contact avec les idées de Mahatma Gandhi, qui prônait la résistance non violente, et avec le marxisme, qui analysait l’oppression coloniale comme une extension de l’exploitation capitaliste. Ces influences vont nourrir son idéologie future : une synthèse entre rigueur morale, discipline militante et stratégie révolutionnaire.
Dans les années 1950, Mugabe part enseigner au Ghana, alors laboratoire du panafricanisme sous l’impulsion de Kwame Nkrumah. C’est une étape décisive. Le Ghana, premier pays africain indépendant en 1957, lui offre la vision concrète d’une Afrique libérée. Il y épouse Sally Hayfron, militante ghanéenne, qui deviendra sa première épouse et son soutien politique indéfectible. Le couple vit au rythme des idéaux panafricanistes, participant aux débats intellectuels et aux mouvements étudiants qui imaginent une Afrique unie, émancipée du joug colonial.
De Kutama à Accra, l’itinéraire de Mugabe illustre l’ascension d’un intellectuel africain façonné par la mission catholique, les réseaux universitaires panafricains et l’exemple des indépendances naissantes. Il ne s’agit pas encore du chef de guérilla ou du président autoritaire, mais déjà d’un homme habité par la conviction que l’éducation et l’organisation politique pouvaient transformer les destins des peuples colonisés.
Premiers pas politiques et emprisonnement (1960–1974)
Lorsque Mugabe revient en Rhodésie du Sud au tournant des années 1960, le pays est sous la férule d’une minorité blanche résolument hostile à toute évolution politique. Fort de son expérience ghanéenne et inspiré par les idéaux panafricanistes, il s’engage rapidement dans la lutte nationaliste.
Il adhère d’abord au National Democratic Party (NDP), qui succède à l’ANC local dissous par les autorités. Après l’interdiction du NDP, Mugabe rejoint la ZAPU (Zimbabwe African People’s Union) de Joshua Nkomo, figure charismatique du nationalisme zimbabwéen. Mais les divergences idéologiques et stratégiques apparaissent vite : Nkomo, jugé trop conciliant et trop proche des intérêts soviétiques, ne satisfait pas Mugabe et d’autres militants plus radicaux.
En 1963, la rupture est consommée : Mugabe participe à la fondation de la ZANU (Zimbabwe African National Union), issue d’une scission de la ZAPU. Secrétaire général du nouveau mouvement, il impose progressivement son influence. La ZANU privilégie une stratégie plus militante, inspirée par la Chine maoïste, et recrute essentiellement dans l’ethnie shona, accentuant la rivalité avec la ZAPU, majoritairement ndebele.
Les autorités blanches ne tardent pas à réagir. En 1964, Mugabe est arrêté pour activités politiques subversives et condamné à une longue peine d’incarcération. Il passera dix années en prison (1964–1974), dans des conditions éprouvantes. Mais loin de le briser, la détention durcit son idéologie et renforce son image de leader. Déterminé, il profite de cette période pour poursuivre ses études universitaires par correspondance, accumulant diplômes en droit, administration, économie, histoire et éducation. Cette érudition lui donnera plus tard l’aura d’un intellectuel intransigeant et redouté.
Le drame personnel vient renforcer son ressentiment : son fils Michael meurt au Ghana pendant sa détention, et les autorités rhodésiennes refusent à Mugabe l’autorisation d’assister aux funérailles. Cette cruauté du régime blanc marquera durablement sa mémoire et alimentera sa rancune, nourrissant son inflexibilité dans les années suivantes.
En 1974, sous la pression internationale et régionale, le gouvernement blanc de Ian Smith finit par libérer Mugabe. L’enseignant discipliné et l’intellectuel formé par les missionnaires a laissé place à un militant aguerri, idéologiquement radicalisé et résolu à prendre le pouvoir par la lutte armée.
La guérilla et la guerre d’indépendance (1975–1979)
À sa sortie de prison en 1974, Robert Mugabe rejoint le Mozambique nouvellement indépendant, qui devient la base arrière de la ZANU. Mais son accession à la tête du mouvement n’est pas immédiate : contesté par d’autres figures nationalistes, il doit manœuvrer avec habileté pour s’imposer. En quelques mois, grâce à son aura intellectuelle, sa rigueur idéologique et sa maîtrise des réseaux militants, il écarte ses rivaux et devient le leader incontesté de la ZANU et de sa branche armée, la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army).
La guerre d’indépendance, connue sous le nom de Deuxième Chimurenga, entre alors dans sa phase la plus intense. Tandis que la ZANLA reçoit un soutien logistique et idéologique de la Chine maoïste, son adversaire, la ZIPRA (branche armée de la ZAPU de Joshua Nkomo), bénéficie de l’appui de l’URSS. Cette rivalité sino-soviétique, transposée en Afrique australe, accentue la fracture entre Shona (plutôt acquis à la ZANU) et Ndebele (plutôt favorables à la ZAPU), donnant au conflit une dimension à la fois idéologique, ethnique et internationale.
La stratégie militaire de la ZANLA s’appuie sur la guérilla rurale : harcèlement des fermes blanches, sabotages d’infrastructures, propagande auprès des paysans. La ZANU cherche à transformer la population en base de soutien, tandis que le régime blanc de Ian Smith multiplie les opérations de répression. La violence devient quotidienne, les villages servant de champ de bataille entre guérilleros et forces gouvernementales.
En 1976, sous la pression de la communauté internationale et des pays voisins, Mugabe et Nkomo forment le Patriotic Front, coalition de façade destinée à présenter un front uni contre Ian Smith. Mais derrière l’unité affichée, les tensions demeurent vives : les affrontements entre ZANLA et ZIPRA continuent sur le terrain, alimentant la méfiance entre les deux leaders nationalistes.
Le tournant décisif intervient avec la Conférence de Lancaster House en 1979, à Londres. Convoquée par le gouvernement britannique, elle aboutit à un compromis : cessez-le-feu, retour temporaire à une administration britannique et organisation d’élections pluralistes. Pour Mugabe, ce fut une manœuvre habile : il savait que son prestige de chef de guerre, sa popularité parmi les masses rurales et le soutien international lui assuraient un avantage décisif dans les urnes.
L’euphorie de l’indépendance (1980–1987)
En février 1980, les premières élections libres organisées sous supervision britannique consacrent la victoire éclatante de la ZANU-PF de Robert Mugabe, qui obtient près des deux tiers des suffrages. Le 18 avril, lors de la proclamation officielle de l’indépendance du Zimbabwe, l’ancien chef de guérilla devient Premier ministre et prononce un discours qui frappe les esprits : il appelle à la réconciliation raciale, tendant la main à la minorité blanche, qui conserve encore une place prépondérante dans l’économie et l’administration.
Cette stratégie pragmatique surprend ses adversaires. Mugabe choisit de maintenir une partie de l’élite blanche agricole et entrepreneuriale, afin d’éviter un effondrement brutal de la production et de rassurer les partenaires internationaux. C’est une démonstration de réalisme politique : plutôt que la revanche immédiate, il privilégie la stabilité.
Dans les premières années, les résultats sont tangibles. Porté par l’aide internationale et par des finances encore solides, le gouvernement lance de vastes réformes sociales. Le système de santé est élargi, l’accès à l’école primaire généralisé, et l’alphabétisation connaît une progression spectaculaire, faisant du Zimbabwe l’un des pays africains les plus avancés en matière d’éducation. La croissance économique, soutenue par le secteur agricole, semble valider la stratégie d’apaisement et de développement équilibré.
Mais derrière cette vitrine, les contradictions apparaissent rapidement. La corruption s’installe dans les cercles du pouvoir, où les cadres de la ZANU-PF profitent des postes ministériels, des marchés publics et des ressources de l’État pour s’enrichir. Les anciennes promesses de justice sociale se heurtent aux réalités d’un système où les privilèges se reconduisent, simplement transférés de l’ancienne élite coloniale à une nouvelle élite nationaliste.
L’euphorie de l’indépendance, marquée par l’espoir d’un Zimbabwe démocratique et prospère, cohabite ainsi avec les signes avant-coureurs de dérives autoritaires et d’un clientélisme rampant. Derrière le sourire du professeur devenu Premier ministre, se dessine déjà le visage d’un homme qui entend conserver le pouvoir à tout prix.
La fracture nationale : ZAPU, Nkomo et le Gukurahundi (1982–1987)
Derrière les promesses de réconciliation, le Zimbabwe indépendant se trouve rapidement confronté à une fracture politique et ethnique profonde. Elle oppose la ZANU, dominée par les Shona, à la ZAPU, dirigée par Joshua Nkomo et enracinée dans l’ethnie Ndebele. Si Mugabe et Nkomo avaient uni leurs forces dans le cadre du Patriotic Front durant la guerre d’indépendance, la compétition pour le pouvoir ressurgit aussitôt après 1980.
En 1982, la découverte de caches d’armes attribuées à la ZAPU offre à Mugabe le prétexte pour accuser Nkomo de préparer un coup d’État. Celui-ci est démis de ses fonctions ministérielles, et ses partisans sont dénoncés comme traîtres. La tension se mue alors en affrontement ouvert.
Mugabe fait appel à une unité spéciale formée par les Nord-Coréens, la 5ᵉ Brigade, pour « pacifier » le Matabeleland, région majoritairement peuplée de Ndebele et bastion de la ZAPU. Entre 1983 et 1987, cette unité mène une campagne de terreur restée dans l’histoire sous le nom de Gukurahundi (« la pluie qui emporte les détritus » en shona). Arrestations arbitraires, tortures, exécutions sommaires et massacres de civils rythment cette répression d’une brutalité extrême.
Les estimations évoquent près de 20 000 morts, essentiellement parmi les populations civiles, et des milliers de disparus. Le Gukurahundi laisse derrière lui un traumatisme profond : villages brûlés, familles décimées, une mémoire collective marquée par la peur et le silence imposé.
Le résultat politique est clair : Joshua Nkomo capitule et accepte en 1987 d’intégrer la ZAPU à la ZANU, donnant naissance au parti unique ZANU-PF. Pour Mugabe, c’est une victoire totale : il élimine son rival historique, écrase l’opposition et consolide son pouvoir en se présentant comme le seul garant de l’unité nationale.
Mais le prix est terrible. Le Gukurahundi restera à jamais la tache indélébile de son règne, symbole des dérives autoritaires et de l’usage systématique de la violence pour soumettre les opposants. Derrière l’image du libérateur adulé à l’étranger, Mugabe s’impose désormais comme un chef autoritaire prêt à sacrifier des milliers de vies pour sa domination.
Le président Mugabe et la consolidation du pouvoir (1987–1999)
En 1987, un tournant décisif s’opère : la Constitution est révisée et Robert Mugabe abandonne son poste de Premier ministre pour devenir président exécutif. Ce changement institutionnel concentre entre ses mains l’ensemble des pouvoirs politiques, militaires et judiciaires. Le Zimbabwe bascule définitivement dans un régime présidentialiste autoritaire, où l’opposition réduite au silence ne représente plus qu’une force marginale.
Dès lors, Mugabe entreprend de bâtir un culte de la personnalité. À Harare, le monumental Heroes’ Acre, mémorial en forme d’étoile inspiré du réalisme socialiste nord-coréen, célèbre la lutte de libération et consacre Mugabe comme l’héritier naturel des « héros de la nation ». La propagande officielle diffuse son image d’« homme providentiel », père fondateur, dont le portrait orne les écoles, les administrations et les rues. Le message est clair : Mugabe incarne à lui seul la légitimité de l’État zimbabwéen.
Sur le plan économique, son discours reste officiellement socialiste, empreint de rhétorique marxiste et panafricaine. Mais dans les faits, le régime adopte des pratiques beaucoup plus capitalistes et clientélistes. Les privatisations, la libéralisation du commerce et les ajustements structurels imposés par le FMI dans les années 1990 ouvrent la voie à une bourgeoisie politico-militaire proche du pouvoir. Les compagnons de lutte, les cadres du ZANU-PF et les hauts gradés de l’armée deviennent les principaux bénéficiaires de cette économie hybride, où la redistribution des richesses se fait au profit d’une élite prédatrice.
À l’international, Mugabe parvient à conserver une aura positive. Il devient président du Mouvement des non-alignés (1986–1989), ce qui lui offre une tribune mondiale. Surtout, il se pose en champion de la lutte contre l’apartheid sud-africain, accueillant des militants de l’ANC et soutenant la résistance noire. Dans le concert des nations, Mugabe reste un symbole de dignité africaine, capable de tenir tête aux puissances occidentales.
Mais à l’intérieur du pays, le contraste se creuse. Si la rhétorique révolutionnaire continue d’exalter l’égalité et le socialisme, la réalité est marquée par la corruption systémique et l’accaparement des ressources par les cercles proches de la présidence. Cette duplicité (discours idéologique et pratiques opportunistes) devient la marque de fabrique de son régime.
La réforme agraire et l’effondrement économique (2000–2008)
À la fin des années 1990, le Zimbabwe se trouve à la croisée des chemins. Malgré deux décennies d’indépendance, la question foncière reste brûlante : moins de 5 000 fermiers blancs détiennent encore la majorité des terres arables, tandis que des millions de paysans noirs survivent sur des terres marginales. La lenteur des réformes et la frustration accumulée offrent à Robert Mugabe l’occasion de relancer sa légitimité politique en jouant la carte de la radicalité.
En 2000, il encourage (puis couvre officiellement) les invasions de fermes blanches par des vétérans de la guerre de libération et des milices proches du ZANU-PF. Présentée comme un acte de justice historique, cette réforme agraire tourne rapidement au chaos productif. Les fermes, souvent données à des proches du régime ou à des officiers, sombrent faute de compétences techniques et de moyens. La production agricole s’effondre : le Zimbabwe, jadis grenier à blé de l’Afrique australe, devient un pays dépendant de l’aide alimentaire.
Les conséquences économiques sont dramatiques. Le pays plonge dans une spirale d’hyperinflation sans précédent : en 2008, le taux atteint des niveaux vertigineux (231 millions % selon certaines estimations). Les salaires ne suivent plus, les économies s’évaporent et la pauvreté s’étend à toutes les couches sociales. Les pénuries alimentaires et les famines frappent une population déjà affaiblie.
Sur le plan diplomatique, les violences contre les fermiers blancs et l’autoritarisme du régime entraînent l’isolement international. Les États-Unis et l’Union européenne imposent des sanctions ciblées, tandis que les bailleurs traditionnels coupent leurs financements. Mugabe se tourne alors vers de nouveaux partenaires, au premier rang desquels la Chine, qui devient un soutien économique et diplomatique incontournable dans une relation déséquilibrée.
En interne, la contestation s’organise. En 1999 naît le Movement for Democratic Change (MDC), dirigé par Morgan Tsvangirai, ancien syndicaliste. Porté par les frustrations populaires, le MDC devient la principale force d’opposition, menaçant pour la première fois depuis l’indépendance l’hégémonie du ZANU-PF. Pour Mugabe, c’est une ligne rouge : il déchaîne une répression féroce, mêlant intimidations, violences électorales et emprisonnements arbitraires.
Fin de règne et chute (2008–2017)
En 2008, le Zimbabwe s’enfonce dans une crise sans précédent. Lors des élections générales, le MDC de Morgan Tsvangirai parvient à battre le ZANU-PF au premier tour, mais les résultats sont immédiatement contestés. S’ensuit une campagne de violences massives orchestrées par l’appareil sécuritaire de Mugabe : assassinats, tortures, intimidations. Devant ce climat de terreur, Tsvangirai se retire du second tour, laissant Mugabe s’autoproclamer vainqueur. Sous la pression internationale, un accord fragile est conclu : Mugabe conserve la présidence tandis que Tsvangirai devient Premier ministre dans un gouvernement d’union nationale.
Si ce compromis permet une brève accalmie économique grâce au dollar américain, il ne change rien à la mainmise de Mugabe. Mais à partir des années 2010, un nouvel acteur émerge dans l’équation du pouvoir : son épouse, Grace Mugabe. Ambitieuse, flamboyante et controversée, elle s’impose à la tête de la faction dite « G40 », composée de jeunes cadres du ZANU-PF, opposés à l’ancienne garde militaire. Grace rêve d’une succession dynastique, où elle remplacerait son mari affaibli par l’âge.
Ce projet provoque un séisme au sein du régime. L’armée et les vétérans de la guerre de libération, pilier traditionnel du pouvoir de Mugabe, se sentent trahis. La rivalité avec le vice-président Emmerson Mnangagwa, figure de l’appareil sécuritaire et chef de la faction « Lacoste », devient explosive. En tentant de l’écarter en novembre 2017, Grace et Mugabe déclenchent la riposte militaire.
Le 14 novembre 2017, l’armée prend le contrôle d’Harare dans ce qui est officiellement présenté comme une « opération contre les criminels » entourant le président. En réalité, c’est un coup d’État en douceur, soutenu par la rue lassée de la longévité de Mugabe. Après quelques jours de résistance symbolique, Mugabe, alors âgé de 93 ans, est contraint de démissionner. Le 21 novembre 2017, sa lettre de départ est lue au Parlement, mettant fin à 37 ans de règne sans partage.
Son ancien allié puis rival, Emmerson Mnangagwa, prend le pouvoir avec la bénédiction de l’armée. Mugabe, lui, s’éteint en 2019, retiré dans un anonymat relatif, symbole paradoxal d’un destin qui l’a vu passer de libérateur charismatique à despote déchu.
Héritage et controverses
La figure de Robert Mugabe demeure aujourd’hui l’une des plus controversées du continent africain. Pour ses partisans, il reste avant tout le héros de la libération nationale. Son rôle dans la guerre du Chimurenga, son discours de dignité face aux puissances occidentales et sa défense intransigeante de la souveraineté zimbabwéenne en font, à leurs yeux, un symbole de la résistance africaine à l’impérialisme. En Afrique australe, beaucoup continuent de le voir comme un géant politique, compagnon de lutte contre l’apartheid et gardien de l’idéal panafricain.
Pour ses détracteurs, Mugabe incarne l’image du despote africain, celui qui, après avoir libéré son peuple, l’a réduit à la misère et au silence. Ils rappellent le Gukurahundi, ces massacres des années 1980 qui coûtèrent la vie à près de 20 000 civils. Ils soulignent la faillite économique provoquée par ses réformes agraires chaotiques, l’hyperinflation record, la corruption généralisée et les violations massives des droits humains. Pour eux, Mugabe incarne la dérive autoritaire d’une révolution trahie.
Le paradoxe est là : Mugabe est à la fois libérateur et oppresseur. Sa trajectoire concentre toutes les promesses et les échecs de l’Afrique postcoloniale : un homme qui porta l’espoir de millions de colonisés, mais qui, au fil du temps, se transforma en chef absolu, enfermé dans une logique de pouvoir personnel au détriment de son peuple.
Lorsqu’il meurt en 2019, ses funérailles nationales reflètent cette mémoire disputée. Certains le glorifient encore comme « le camarade Bob », père de la nation ; d’autres dénoncent un héritage empoisonné, fait de ruines économiques et de blessures sociales profondes. Entre ces deux visions, l’histoire retiendra sans doute un Mugabe à double visage : dernier grand lion des indépendances africaines et archétype du despote post-colonial.
Le paradoxe Mugabe
De son enfance studieuse dans un village jésuite à son accession au sommet de l’État, de son image de maître d’école timide à celle de dernier « vieux lion » des indépendances africaines, Robert Mugabe incarne un destin hors norme. Sa trajectoire résume à elle seule l’histoire tumultueuse de l’Afrique postcoloniale : celle d’un continent qui, dans l’élan des années 1960–1980, rêva d’émancipation totale, mais se heurta aux dures réalités du pouvoir, des rivalités ethniques et de l’économie mondialisée.
L’itinéraire de Mugabe met en lumière deux leçons essentielles. La première est la puissance des rêves de libération : grâce à son charisme, sa discipline et son habileté politique, il a su incarner l’aspiration d’un peuple longtemps réduit au silence et à la marginalisation par le colonialisme. La seconde est la dérive du pouvoir absolu : convaincu d’être l’incarnation de la nation, il transforma peu à peu l’idéal révolutionnaire en régime autoritaire, sacrifiant ses citoyens au maintien de son autorité.
Héros pour certains, tyran pour d’autres, Robert Mugabe reste une figure incontournable pour qui veut comprendre l’histoire contemporaine de l’Afrique australe. Son parcours oblige à penser la complexité des héritages postcoloniaux : entre dignité retrouvée et ruines laissées, entre l’idéal d’un Zimbabwe libre et la réalité d’un État brisé. Sa mémoire, disputée, demeure le miroir des contradictions d’un continent encore en quête d’équilibre entre indépendance et gouvernance.
Sources
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- Meredith, Martin. The State of Africa: A History of Fifty Years of Independence. London: Simon & Schuster, 2005.
- Ranger, Terence. Voices from the Rocks: Nature, Culture and History in the Matopos Hills of Zimbabwe. Bloomington: Indiana University Press, 1999.
- Raftopoulos, Brian, and Alois Mlambo (eds.). Becoming Zimbabwe: A History from the Pre-colonial Period to 2008. Harare: Weaver Press, 2009.
- Scarnecchia, Timothy. The Urban Roots of Democracy and Political Violence in Zimbabwe: Harare and Highfield, 1940–1964. Rochester: University of Rochester Press, 2008.
- Sachikonye, Lloyd M. When a State Turns on Its Citizens: 60 Years of Institutionalised Violence in Zimbabwe. Harare: Weaver Press, 2011.
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- Stoneman, Colin, and Lionel Cliffe. Zimbabwe: Politics, Economics and Society. London: Pinter, 1989.
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- Chan, Stephen, and Ranka Primorac (eds.). Zimbabwe in Crisis: The International Response and the Space of Silence. London: Routledge, 2013.
- Kriger, Norma J. Zimbabwe’s Guerrilla War: Peasant Voices. Cambridge: Cambridge University Press, 1992.
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Sommaire
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DJ ARAFAT : UN LONG WEEK-END DE FUNÉRAILLES
Ange Didier Houon plus connu sous le nom de Dj Arafat n’est plus. Le chanteur a eu droit à des funérailles inoubliables.
Certains « amoureux du chanteur » ont tué leur champion une seconde fois, aujourd’hui. Retour sur ces dernières heures mouvementées.
« Ils ont voulu me tuer, mais je reste toujours vivant ! » chante DJ Arafat, dans Djessimidjeka.
Véritable hymne national de ses fans bercés par son coupé-déchaîné : les chinois. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux étaient présents, hier, au stade Félix Houphouët-Boigny, appelé aussi Félicia, plongés dans le recueillement avant que certains ne profanent sa tombe.
LE QUARTIER D’AFFAIRES SERVI SUR UN PLATEAU

Ce vendredi 30 août, une drôle d’ambiance, mélange aigre-doux entre excitation du week-end à portée de main et émotion à venir, règne dans la ville comme si les quelques 5 millions d’abidjanais s’apprêtaient tous à rendre hommage à leur DJ préféré : Arafat. De nombreux axes routiers sont fermés, notamment ceux du quartier d’affaires, et ces grands buildings : le Plateau. C’est dans le stade qui d’ordinaire vibre au rythme des exploits rarissimes de la sélection ivoirienne que les funérailles musicales auront lieu.
CHÔMAGE FORCÉ
« Oui, je suis allée au boulot parce qu’ils nous avaient donné la demi-journée. Maintenant quand on est arrivés notre rue était barrée. On nous fouillait. Alors, le patron nous a dit de rentrer. », explique cette salariée qui travaille au Plateau.
« L’ambiance, c’est lourd léger parce qu’on sait ce qu’il y a (les funérailles, NDLR) », poursuit-elle soigneusement avant d’ajouter : « C’est gris. Il y a des routes barrées, beaucoup de forces de l’ordre et des chinois qui arrivent au fil de l’eau. On essaie d’imaginer qui est chinois ou pas. », un sourire dans la voix.
Imaginer le Plateau ainsi, alors que d’ordinaire il grouille de jeunes cadres dynamiques, engoncés dans leur costume prêt-à-plaquer, mais aussi de messieurs plus âgés avec leur bedaine signe extérieur de richesse, ou encore de djôsseur de naman, qui trouvent une place où garer moyennent une rétro-commission, c’est difficile et pourtant beaucoup hier ont préféré rester chez eux par peur de subir une agression.
Selon les informations dont nous disposons, environ 30.000 chinois se seraient rendus hier au Félicia, dont les portes ont été ouvertes dès 6 heures du matin.
FUNÉRAILLES DE DJ ARAFAT : LES MOTS DE MAËL ET LES LARMES DE KADER KEÏTA

Ce vendredi 30 août, nombreux sont ces abidjanais qui réunis en famille, ou encore en solo, regardent la première chaîne ivoirienne : la Radio Télévision Ivoirienne ou RTI en abrégé. Même ceux qui lui avaient tourné le dos, après la crise post-électorale, sont devant leur écran.
» C’est pas petit exploit ! « (qu’Arafat a réussi), comme dirait l’autre.
DU BEAU MONDE DANS LE STADE
Les footballeurs à la retraite Didier Drogba et Kader Keïta, les chanteurs Sidiki Diabaté, Davido, Fally Ipupa, Koffi Olomidé, Mokobé, Naza, Roga Roga, Ténor, mais aussi certains ministres ivoiriens tels que le père spirituel d’Arafat, Hamed Bakayoko, et surtout la famille éplorée, il y a du monde, du beau monde dans les tribunes présidentielles.
LE STADE PASSE PAR TOUTES LES ÉMOTIONS
Plusieurs animateurs se succèdent sur le podium à commencer par l’expérimenté Yves Zogbo Junior qui demande régulièrement : « La Chine, est-ce que vous êtes là ? ». Avec des hurlements en guise de réponse. D’autres fanatiques reprennent l’hymne national chinois que les disc-jockeys, plutôt bons dans l’animation, balancent pour les enjailler.
La cérémonie suit son cours quand trois de ses cinq enfants viennent prendre la parole. « Papa, tu es parti trop vite ! », commente son fils Maël. Stade 1 de l’émotion.
Des artistes qui se sont venus tour à tour lui rendre un dernier vibrant hommage, Sidiki Diabaté qui lui a offert un disque de platine et Davido auront été les plus difficiles à suivre pour…les forces de l’ordre qui leur ont couru après pour assurer leur sécurité, déclenchant quelques moqueries sur les réseaux sociaux. Stade 2 de l’émotion.
KADER KEÏTA TOMBE DANS LES BRAS DE DIDIER DROGBA
Derrière les lunettes noires de la plupart de ces vedettes, se devinent l’émotion, les yeux embués et parfois les larmes.
Appelé sur la scène en même temps que son ex-coéquipier Didier Drogba, l’ex-footballeur et proche d’Arafat, Kader Keïta fond en larmes et tombe dans les bras de son capitaine. Autre point culminant d’un évènement où de nombreux artistes se seront succédé sous les yeux bouffis des téléspectateurs.
LES CHINOIS ONT TUÉ ARAFAT UNE SECONDE FOIS !

Les premiers rayons de soleil ont déjà fait leur apparition, et le coq a fini de chanter, quand le corbillard fait son entrée dans le stade. Certains chinois soufflent dans le sifflet qu’ils ont en bouche pour saluer leur défunt président.
OUI ! ARAFAT EST MORT !
En voyant Arafat ainsi, enfermé dans un lit à une place, le doute chez ceux qui nourrissaient le secret espoir de le voir « se relever », tant ils pensaient qu’il était immortel, n’est plus possible : Arafat est mort !
Devant le cercueil ouvert, ses proches défilent. Momifiés par la douleur, certains n’esquissent que de petits gestes timides, tandis que sa mère Valentine Logbo – dont le nom de scène est Tina Spencer – et sa compagne ont énormément de mal à contenir leur émotion.
Vient ensuite le départ pour le cimetière de Williamsville, situé à Adjamé, dans le centre de la capitale économique ivoirienne.
QU’EST-CE QUI N’A PAS MARCHÉ ?
Parce qu’il était impossible, impensable, inconcevable que cette veillée musicale qui semblait pourtant s’être correctement déroulée dans l’ensemble se termine bien, certains chinois ont commis le pire : profaner la tombe d’Ange Didier Houon, qui venait juste d’être mis sous terre. Oh honte !
Correspondant pour TV5 Monde à Abidjan, le journaliste Pierre Akpro a relaté les faits : « On était fier de cet hommage qui a été rendu à cet grand artiste mais malheureusement les choses ici ont très vite dégénéré…Les fans du chanteur n’ont pas pu accéder à cette cérémonie qui était privée entre la famille, les politiques et les personnalités. Et c’est là que tout a dégénéré. Des émeutes se sont déclenchées, des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre. »
Et comme si ça ne suffisait pas, ces soi-disant fans ont déterré son corps et diffusé les images sur Internet. Oh honte ! Depuis, il a été remis dans le cercueil et un dispositif de sécurité aurait été mis en place. Quel gâchis, quel énorme gâchis ! Cette foule incontrôlable, dont les destructions de biens publics tournent en boucle sur les réseaux sociaux, ne présage rien de bon avec les élections présidentielles de 2020 en approche.
Aujourd’hui, ils ont tué Arafat une seconde fois juste parce qu’ils ont cru que : « Ils ont essayé de me tuer mais je reste toujours vivant ! »
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