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Or Blanc : Un Thriller Mystérieux au cœur de la Côte d’Ivoire

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La nouvelle série Or Blanc, disponible sur MyBouquetAfricain, nous plonge dans l’enchantement et la noirceur d’une petite ville ivoirienne au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Man, encerclée par dix-huit montagnes et imprégnée de mystères, est le théâtre d’une série de meurtres rituels terrifiants qui surviennent en pleine préparation de la Fête des Masques. Qui sont les auteurs de ces crimes et quelles forces obscures se cachent derrière cette malédiction ? L’enquête qui s’ensuit unit deux personnalités opposées, mêlant rationalité et paranormal, pour percer le mystère qui plane sur Man.

Le Duo d’Enquêteurs Inhabituel

Au cœur de cette série captivante, nous rencontrons deux protagonistes que tout oppose. D’un côté, le commissaire Landry, un homme d’âge mûr, expérimenté, et d’une rationalité à toute épreuve. De l’autre, Rita, une médium aux dons exceptionnels, qui a déjà collaboré avec la police par le passé. Leur union improbable promet une enquête hors du commun.

Or Blanc : Un Thriller Mystérieux au cœur de la Côte d'Ivoire

Landry, le Rationnel Face à l’Inexplicable

Landry incarne la quintessence de la rationalité et de la procédure policière. Pourtant, confronté à une enquête dans l’impasse totale, il se voit contraint d’accepter l’aide de Rita, une jeune femme aux pouvoirs médiumniques. Au fil de l’enquête, il devra mettre de côté sa logique pour accepter que la vérité puisse se dissimuler au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.

Rita, la Médium qui voit au-Delà du Réel

Rita possède un don exceptionnel : la capacité de percevoir ce qui échappe au monde palpable. Ses pouvoirs médiumniques lui permettent de « ressentir » les lieux où une personne peut être en danger, une compétence précieuse pour dénouer les disparitions mystérieuses. La police a souvent fait appel à elle pour résoudre ces énigmes.

Amma, Chirurgienne et Activiste Sociale

Amma, chirurgienne en charge des autopsies à Man, se joint à l’équipe d’enquêteurs. En plus de son travail médical, elle a fondé une association de défense et d’aide aux albinos, qui devient la cible d’actes de malveillance au cours de la série. Son sens de la justice et de l’égalité sociale la pousse à s’impliquer dans l’enquête.

Djoliba, la Clé de l’Énigme

Au cœur de l’intrigue se trouve Djoliba, une prostituée albinos. Fuyant un passé douloureux, elle a trouvé refuge dans une maison close de Man. Cependant, sa dépendance à des substances illicites et sa protection par Assita ne font qu’ajouter au mystère. Pourtant, Djoliba jouera un rôle essentiel en orientant l’enquête vers la découverte du tueur en série qui sévit dans la ville.

Or Blanc : Un Thriller Mystérieux auCœur de la Côte d'Ivoire

Entre Rites Occultes et Stigmatisation Sociale

Or Blanc nous plonge dans un univers où mystères et magie se mêlent à des rituels occultes et à des traditions mystiques, le tout enveloppé dans l’ombre d’un sombre trafic de drogues, tout en explorant également la douloureuse réalité de la stigmatisation des personnes albinos, mettant en lumière une cause sociale cruciale.

Les Créateurs de l’Énigme : Johanna et Clément BOYER-DILOLO

Or Blanc représente la première incursion dans la fiction écrite et réalisée par le duo franco-ivoirien Johanna et Clément BOYER-DILOLO, fondateurs du collectif Effet Phi. Ce couple, à la fois collaborateurs dans leur travail et dans leur vie personnelle, a obtenu la bourse Beaumarchais SACD Télévision en 2019 pour l’écriture de cette série. Trois ans plus tard, le tournage a débuté à Man, une ville surnommée la « ville aux 18 montagnes » en raison de ses rituels fascinants et de ses traditions mystiques.

Le Casting Éclectique d’Or Blanc

La série réunit un casting éclectique d’acteurs ivoiriens, dont Guy Kalou, connu pour ses rôles dans LE MEC IDEAL, MA FAMILLE, et LES COUPS DE LA VIE, qui incarne le commissaire Landry, un personnage central de la série. Il est rejoint par Frank Vlehi, Edwige Kouamé, et Bassandé Ynoussa Olaoyé, des acteurs chevronnés aux nombreuses réalisations à leur actif.

Les Nouveaux Talents de la Série

Or Blanc met également en scène de nouveaux talents qui jouent leur premier rôle dans une série, dont Takou Assié, qui incarne le personnage de Rita, et Fatou Zongo, dans le rôle puissant de Djoliba, une prostituée albinos. À travers ce personnage, la série aborde un problème social majeur : la stigmatisation des personnes albinos.

Fiche Technique et Artistique

Genre : Thriller / Policier / Fantastique

Durée : 8 épisodes de 52 minutes

Pays : Côte d’Ivoire

Production : ON EST ENSEMBLE PRODUCTIONS

Scénaristes : Johanna BOYER-DILOLO, Clément BOYER-DILOLO

Script Doctor : Louise RUBI, Paper to Film

Réalisation : Johanna BOYER-DILOLO, Clément BOYER-DILOLO

Directeurs Photo : Talal KHOURY, Samuel OUEDRAOGO

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Black Caesar’s Revenge : Une révolution audiovisuelle signée Cinewax

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Dans un monde où la diversité et l’inclusion sont de plus en plus présentes dans le paysage médiatique, Cinewax se démarque en produisant une série originale intitulée « Black Caesar’s Revenge ». Cette série unique explore l’histoire du premier pirate afro-caribéen de l’âge d’or de la piraterie, en utilisant un format novateur qui fusionne audio et animation.

L’ascension d’un héros légendaire : Black Caesar

La série, réalisée en co-production avec USC Média, une entreprise basée en Martinique, retrace la vie du mystérieux Black Caesar. Apparu au début du XVIIIe siècle sur le navire du célèbre Barbe Noire, Black Caesar, originaire du village africain d’Oyo, s’élève jusqu’aux côtes caribéennes. Réincarnation de Shango, le Dieu du tonnerre, Black Caesar lutte pour la liberté et l’émancipation de son peuple, soutenu par sa force et son esprit incroyables.

Une redéfinition de la fiction noire

« Black Caesar’s Revenge » n’est pas qu’une simple histoire de pirates. Elle célèbre la liberté et le courage, tout en mettant l’Afrique et la Caraïbe au cœur de l’histoire. La série se réapproprie l’histoire précoloniale de l’Afrique, explore une spiritualité africaine unique, et redécouvre un héros légendaire qui inspire une nouvelle génération de pirates.

Black Caesar’s Revenge : Une légende basée sur une histoire vraie

Malgré le manque de preuves historiques, Black Caesar est un personnage légendaire. Chef de tribu en Afrique, il aurait échappé à la capture par les marchands d’esclaves grâce à sa force et à son intelligence. Lorsqu’un navire est submergé par un ouragan au large de la Floride, un marin inconnu aide Black Caesar à s’échapper. Il est censé être l’un des deux seuls survivants du naufrage. Des années plus tard, Black Caesar sème la pagaille sur les mers en naviguant sur le navire de Barbe Noire.

Black Caesar's Revenge, le héros des Caraïbe

Un partenariat audacieux : USC Média, Cinewax, et Force de Frappe

« Black Caesar’s Revenge » est le fruit d’une collaboration entre USC Média, une plateforme qui vise à unir les identités des nations des Caraïbes, Cinewax Films, une société de production française qui promeut les histoires d’Afrique et de ses diasporas, et Force de Frappe, une maison d’édition musicale qui rassemble des compositeurs de la Caraïbe. Depuis sa création, Cinewax a montré plus de 250 films africains, affirmant son engagement envers la promotion des cultures africaines par le cinéma.

Un format révolutionnaire pour une histoire captivante

Le format unique de la série, qui combine audio et animation, offre une nouvelle dimension à la narration. L’audio permet une immersion profonde dans l’histoire, tandis que l’animation apporte une visualisation dynamique de l’intrigue. Cette fusion innovante offre une expérience de visionnage unique et captivante au public.

Cinewax : Pionnier de l’innovation dans la production de contenu

En produisant « Black Caesar’s Revenge », Cinewax continue de repousser les limites de ce qui est possible dans la production de contenu. En combinant un format innovant avec une histoire audacieuse et peu explorée, la série promet d’offrir une expérience de visionnage mémorable au public.

Black Caesar's Revenge, le projet Cinwax et USC Média

Une nouvelle ère dans le monde des séries

« Black Caesar’s Revenge » est un projet audacieux qui promet de changer notre perception et notre compréhension de l’histoire de la piraterie. Grâce à son format unique et à sa perspective originale, la série a le potentiel de redéfinir le paysage de la télévision et du cinéma. Nous attendons avec impatience de voir comment elle inspirera et éduquera les téléspectateurs sur une partie souvent négligée de l’histoire mondiale.

Alors n’hésitez pas, pour en savoir plus, c’est ici https://blackcaesarsrevenge.com/ et pour contribuer ICI !

Deux ivoiriens jouent cartes sur table pour valoriser la culture Akan

Depuis plusieurs années maintenant, deux ivoiriens mettent en avant un célèbre peuple, originaire de Côte d’Ivoire et du Ghana, à travers la culture Akan.

« La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ! », a dit un jour un célèbre penseur. Non, ce n’est pas feu Ange Didier Houon auquel des Chinois, ses supporters, ont rendu hommage il y a quelques semaines, quatre après sa mort le 12 août 2019.

Dans un pays, la Côte d’Ivoire, où certains, à défaut de culture, étalent leurs plus grossiers signes extérieurs de richesse. Thanks God, ce n’est ni le cas d’Alain Anzara, ni celui de Coriet Adou. Deux entrepreneurs dynamiques qui jouent cartes sur table pour mettre en évidence la culture Akan. Présentations.

DIS ALAIN, C’EST QUOI L’AKAN BRUNCH ?

« Google est ton ami ! », dit souvent la vingtenaire Coriet à ses proches qui lui posent souvent questions. Son côté coach Hamond Chic, sans doute.

Il suffit de taper dans la barre du célèbre moteur de recherches pour en savoir plus ce brunch dont la 4ème édition a eu lieu le dimanche 13 août à Abatta, située dans la banlieue d’Abidjan.
Initialement prévue le 6 août dernier, dans un long week-end d’indépendance où il fallait être passé à la banque afin d’en profiter un peu, elle a finalement été reportée à la suite du décès du président Henri Konan Bédié ; à la tête de l’État de 1993 à 1999. Et ce coup d’état de feu le général Gueï Robert.
Au final, ce sont un millier de personnes qui y ont assisté, à cet événement culturel : Akan Brunch.

Mais au fait, qu’est-ce que c’est que l’Akan Brunch ?
Mais parce que flemme de taper sur Google, tu es directement allé à la source pour interroger le principal intéressé.

QUESTIONS POUR UN ENTREPRENEUR IVOIRIEN

DEUX IVOIRIENS JOUENT CARTES SUR TABLE POUR VALORISER LA CULTURE AKAN
Quand tu sers ton plus beau sourire sur un plateau. ©️Tous droits réservés

Monture ronde, sourire indécrottable, Alain Anzara le jeune homme aux 16 500 followers sur Instagram s’est prêté au jeu des questions/réponses ; entre deux parades culturelles de l’événement dans les rues du Plateau ou le hall de l’Ivoire Trade Center, avec ces jeunes hommes et femmes endimanchés dans leur pagne Kita attaché en bandoulière.

Ce serial entrepreneur n’en est donc pas à sa première aventure.

« J’ai créé la première entreprise touristique 100% Côte-d’Ivoire, explique-t-il. En effet, j’ai décidé en 2017 de créer une agence qui mettait l’accent que sur le destinataire Côte-d’Ivoire en créant des excursions et circuits touristiques à la découverte des sites insolites, atypiques de notre sublime Côte-d’Ivoire. » avant d’ajouter : « Aujourd’hui je dirige trois entreprises : Ivoir Trips International [dont les activités sont dans le tourisme, organisation et animation de séminaire Team building et événements d’entreprise, NDLR], Amazing Côte-d’Ivoire, une agence spécialisée dans la création et l’organisation d’évènements culturels et artistiques et les studios Mossika, une agence spécialisée dans la création de contenus culturels et touristiques. Je suis conférencier et formateur, j’interviens dans le domaine du leadership, de l’entrepreneuriat et le capital humain. Je suis membre formateur de l’Association des Coachs Professionnels de Côte d’Ivoire. »

Ainsi se présenta ce chef d’entreprise dont le leitmotiv est : « Le but c’est d’être légendaire ! »

La légende, il la raconte justement au sujet de la naissance de l’Akan Brunch : « Depuis plus de 10 ans, se souvient-il, j’ai décidé de porter le lourd fardeau de montrer aux africains à quel point il est important d’avoir confiance en eux et de s’affirmer. Pour moi, cela passe nécessairement par connaître qui on est et d’où on vient. La meilleure façon pour d’y arriver c’était de montrer la voie. »

Puis, le lunetteux développe : « Quand j’ai fini mes études, j’ai démarré par le tourisme et aujourd’hui j’ai à cœur de continuer sur cette lancée en ramenant la culture en ville. Le premier produit de cette vision culturelle est donc Akan Brunch qui devient Akan Festival l’année prochaine. L’idée est de faire quelque chose de beaucoup plus grand et exportable.»

Il y a donc longtemps que cet ancien étudiant qui est notamment passé par le Maroc avait cette idée. C’est désormais chose faite.

Ainsi, régulièrement, une Équipe du Dimanche, composée de noceurs, de chercheurs de bons plans dominicaux, déguste tous les mets ivoiriens possibles.

Alloco, foutou sauce graine, mais aussi bandji, ou vin de palme pour les puristes, ou encore soupe du pêcheur, placali, akpessi, plat à base d’aubergines, le plus  souvent accompagné de bananes plantain ou d’igname, etc. Ce jour-là, les animaux de la forêt et de la mer finissent souvent dans l’une de ces sauces-là. Et pendant ce temps-là, au loin, des danseurs plus expérimentés offrent des cours gratuits en plein ballet zouglou pour éviter qu’ils ne s’en mêlent les pinceaux.

Une fois, le zouglou libéré, le payia, sorte de coupé-décalé des années 2020, commence. Ainsi va la vie à l’Akan Brunch.

ENTREPRENEUR VIE, SINON QUELLE VIE ?

DEUX IVOIRIENS JOUENT CARTES SUR TABLE POUR VALORISER LA CULTURE AKAN
Un chef n’est pas un chiffon. ©️Tous droits réservés

Parce que des bonimenteurs racontent qu’Ils ont commencé avec un grain de riz pour avoir aujourd’hui des milliers de rizeries, qu’Elles expliquent qu’elles ont démarré avec un rouge à lèvres avant de posséder aujourd’hui des instituts de beauté, nombreux sont ceux qui voient la vie entrepreneuriale comme un long fleuve tranquille. Thanks God, ce n’est pas le cas d’Alain qui partage l’anecdote suivante :

« À la 2ème édition, la vielle du brunch, nous avions quasiment fini les installations et toute la nuit, il a plu. Cette pluie a détruit toutes nos installations ! Il fallait tout reprendre le matin. Nous étions un dimanche, difficile donc d’avoir des prestataires qui pouvaient mettre à notre disposition la logistique dont on avait besoin. » Avant de replonger dans son état d’esprit du jour-là.

« Partagé entre stress, envie de bien faire et le fait d’être à l’heure, nous avons dû faire l’impossible pour proposer l’un de nos meilleurs brunchs. »

Et de terminer, philosophe : « Peu importe les circonstances défavorables, il faut tout croire en soi et en son équipe. Finalement on a peu avoir des prestataires et tout s’est bien passé. »

Si l’Akan Brunch sert « à inviter le monde entier à découvrir cette riche culture qui traverse le temps, les frontières et qui suscitent tant de curiosité », c’est aussi l’occasion de faire des featurings, collaborer. Sans forcer.

« Lorsque j’ai eu la proposition de Coriet, précise-t-il, j’ai été très enchanté parce qu’on partage la même vision d’autant plus qu’avec mon équipe, nous travaillons sur des jeux et des livres pour découvrir la culture africaine en général et celle des peuples de la Côte-d’Ivoire en particulier. Pourquoi faire seul alors qu’ensemble nous sommes plus fort ? Depuis lors nous sommes partenaires et avons d’autres projets ensemble. »

Après Alain Anzara, autour de Coriet Adou.

ET CORIET ADOU JOUA CARTES SUR TABLE

DEUX IVOIRIENS JOUENT CARTES SUR TABLE POUR VALORISER LA CULTURE AKAN

L’histoire, la sienne en tout cas, ne dit si c’est parce qu’elle se laisse souvent guider par le Guide éternel, à coups de psaume 23, qu’elle a décidé d’en faire autant, Une centaine de guides selon sa propre estimation, toujours est-il que la jeune femme noire a constaté un manque qu’elle a voulu combler.

« En tant que personne qui a toujours fait des guides, pas mal de guides, […] j’ai toujours remarqué qu’il y avait littéralement un gap, entre du coup les restaurants, les activités touristiques, […] et l’offre et la demande, tout ce qui est living experience, glissant un petit autre mot d’anglais au passage, donc le fait de vivre des expériences. », plantant le décor.

« J’ai fait ça parce que je voulais faire des expériences aux gens. », avant de plaisanter : « Je voulais mettre en avant ma culture Akan, mon côté baoulé. »

Dire que la Baoulé est fière de ses origines est un doux euphémisme. Et c’est cette fierté, adossée à son amour pour l’apprentissage, qui est à l’origine de ces cartes : Akan Culture. 50 cartes, plus celle qui énumère les règles du jeu.

AKAN KULTURE, MAIS QU’EST QUE C’EST ?

DEUX IVOIRIENS JOUENT CARTES SUR TABLE POUR VALORISER LA CULTURE AKAN
Orange – Blanc – Vert. ©️Tous droits réservés

Le principe est simple : apprendre sur la culture Akan à travers des questions/réponses. Finis les cours d’histoire/géographique qui t’ont à peine servi à être à la page. Bonjour la méthode ludo-éducative !

Exemple : « Quelle chanteuse ivoirienne porte toujours la même coiffure,

« Akorou Koffié » qui signifie en baoulé, « la femme de l’araignée » ?  Qui est-ce ? » La question est vite répondue.

Rapide, la réalisation du projet l’a été. « Un mois et demi entre le moment de la pensée, de la partie technique. », précise la host du podcast Made ICI, le podcast sur le Made In Côte d’Ivoire.

De la conception à la fabrication, ce ne sont que des prestataires ivoiriens qui les ont réalisées. Sa manière à elle de valoriser le Made In Côte d’Ivoire.

L’AMOUR DU MADE IN CÔTE D’IVOIRE

Puis vient le moment où celle qui multiplie les allers-retours entre la Côte d’Ivoire et la France, fait une petite déclaration d’amour à son pays de cœur :

« Je dois autant à la France qu’à la Côte d’Ivoire. […] Pourquoi je mets autant en avant la Côte d’Ivoire ? Sûrement parce que je me rattache justement à la patrie où je suis née et que j’aime beaucoup mon pays. Peut-être que c’est aussi un moyen pour moi de faire ma part tout en n’étant pas là totalement puisque je fais la navette entre Abidjan et Paris. Je ne sais pas si c’est la façon justement trouvée par mon cerveau pour justement participer au collectif. Mais je mets la culture ivoirienne [en avant, NDLR] parce que ça me parle. Et j’apprends énormément. […] C’est naturel, c’est une volonté d’apprendre, martèle-t-elle. J’ai commencé  les guides, la newsletter, le podcast parce que je voulais apprendre. J’étais curieuse. Je me posais des questions. […] »

Aujourd’hui encore, l’entrepreneuse ivoirienne continue d’en poser et s’arrêtera probablement pas de sitôt.

D’ici là, Alain et elle feront leur part en étalant les richesses de la culture Akan. Et ce même si quelqu’un a dit un jour : « La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ! »

PLUS D’INFORMATIONS

AKAN BRUNCH FESTIVAL

L’événement aura lieu lors la CAN 2023, qui se déroulera du 13 janvier au 11 février prochain.

Info : +225 05 75 61 22 82

Instagram : akan_brunch

AKAN KULTURE

Pour commander les cartes, cliquez ici

Info : wearemadeici@gmail.com

Prix : 10 000 francs CFA ; la boîte

Le Futur est à Nous : Une Série Ivoirienne qui enflamme les écrans

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Hey la famille Nofi, vous avez entendu parler de « Le Futur est à Nous » ? Si vous ne l’avez pas encore vue, vous manquez vraiment quelque chose ! Cette série ivoirienne est une véritable pépite qui te rend accro dès les premières minutes. Laissez-moi vous dire pourquoi vous devriez absolument la binge-watcher !

Le scénario

« Le Futur est à Nous » ne se contente pas d’être une simple série divertissante. Non, non, c’est bien plus que ça ! Samantha Biffot a réussi à glisser des messages forts sur la société, sur les enjeux du futur, sur la place de la femme. On suit Aby (Halima Gadji), une jeune sénégalaise, et son mari Henri Konan, ainsi que leur fils Milel à leur arrivée à Abidjan. Henri, est très vague concernant sa famille qu’il décrit comme étant dangereuse.

Le futur est à nous - Aby

Alors qu’un soir le mari se rend à un rendez-vous secret, il sera retrouvé mort quelque temps plus tard. Si la police conclut à une cause naturelle, Aby est bien déterminée à découvrir la vérité derrière la disparition du père de son fils. Pour cela, elle est prête à rester à Abidjan et infiltrer la famille de son défunt mari sous une nouvelle identité.

Un casting qui montre que le futur est à nous

À travers un casting de grand talent, la série se déploie pour nous amener dans son ambiance rythmée par son suspense et ses mystères. À qui Aby peut-elle faire confiance ? Sûrement pas à la famille d’Henri.

Plongez dans l’épopée captivante de « Le futur est à nous » : un feuilleton palpitant de 60 épisodes de 26 minutes, fruit de plusieurs années de travail acharné et du talent incontestable d’une pléiade d’artistes panafricains.

Pendant 3 années intenses d’écriture, des scénaristes venus des quatre coins de l’Afrique
ont uni leurs forces pour donner naissance à cette saga épique. Accompagnés de 6 réalisatrices et réalisateurs exceptionnels, ils ont façonné un univers riche et vibrant. Les paysages d’Abidjan et de Grand Bassam ont servi de toile de fond à cette aventure passionnante, avec pas moins de 150 jours de tournage captivant l’essence même de la région.

Imaginez plus de 1000 figurants, 40 personnages secondaires et 15 acteurs principaux qui donneront vie à cette saga extraordinaire. Parmi ces visages envoûtants qui vous feront incontestablement vibrer, aux côtés d’Halima Gadji, découvrez Mahoula Kane (Invisibles, Cacao, Les Trois Lascars), Serge Abessolo (Cacao, Eki), Ali Cissé (Invisibles) et Tiekoumba Dosso (Ma Famille). Leur talent et leur présence à l’écran vous captiveront dès les premiers instants.

Pour regarder « Le futur est à nous », une série qui apportera suspense et joie, rendez-vous sur My Bouquet Africain et avec le code NOFI23 bénéficiez d’une remise de 50% pendant 3 mois !

Et pour en découvrir bien d’autres aussi !

« Bomayé » – L’art en première ligne contre les préjugés

Un cri contre l’ignorance

Dans un monde où les préjugés et les stéréotypes persistent, le collectif artistique de La Fabrik Origin, dirigé par Abraham Touré, se dresse comme un rempart contre l’ignorance. Avec leur nouvelle création « Bomayé », ils se sont engagés à « tuer » les préjugés et à briser les chaînes qui entravent nos pensées.

L’importance du langage

« Bomayé« , qui signifie « Tue le » en lingala, est une métaphore puissante de leur mission. Le lingala, une langue parlée en République Démocratique du Congo, donne une dimension internationale à leur message, soulignant l’universalité de leur cause.

Un sujet négligé

"Bomayé" - L'art en première ligne contre les préjugés

La volonté de ce collectif n’est pas seulement de provoquer la réflexion, mais aussi d’éduquer et d’inspirer. Ils ont choisi de le faire en abordant un sujet souvent négligé dans l’art de la scène : l’esclavage. Malgré la difficulté du sujet, le collectif a relevé le défi, motivé par un devoir de mémoire et un désir de promouvoir la tolérance.

Retour aux sources pour Abraham Touré

Ayant déjà réalisé plusieurs courts-métrages, il a voulu retourner aux bases de sa formation en mise en scène. Lorsque la ville de La Courneuve a organisé la commémoration de l’abolition de l’esclavage, le thème de leur création est devenu une évidence. « Je souhaite diffuser plus largement ce projet qui nous tient à cœur et qui a pour vocation de véhiculer un message de tolérance ainsi que de répondre au devoir de mémoire », déclare Touré.

"Bomayé" - Abraham Touré

Bomayé, une approche collaborative

Le travail au plateau prend une place centrale. Chaque comédien s’approprie son personnage et interagit avec les autres, donnant vie à une représentation dynamique et engageante de l’esclavage et de ses conséquences. Cette approche collaborative et interactive rend la pièce d’autant plus puissante et pertinente.

Plus qu’une simple pièce de théâtre

« Bomayé » est plus qu’une simple pièce. C’est un appel à la réflexion, à la tolérance et à l’éducation. C’est un cri contre l’ignorance et un hommage à ceux qui ont souffert sous le joug de l’esclavage. Dans leur quête pour « tuer » les aprioris, Abraham et le collectif de La Fabrik Origin nous rappellent l’importance de la mémoire et du respect mutuel.

Un vecteur de changement

"Bomayé" - L'art en première ligne contre les préjugés

Au-delà de la scène, la pièce s’inscrit dans une démarche plus large de sensibilisation et d’éducation. En brisant les chaînes des préjugés et en confrontant notre histoire, le collectif nous invite à regarder vers l’avenir avec une meilleure compréhension de notre passé. Par leur courage et leur détermination, ils nous montrent que l’art peut être un puissant vecteur de changement et de progrès.

Un défi, une célébration, un espoir

La pièce « Bomayé » est un défi, une célébration et un espoir. Un défi aux préjugés, une célébration de la diversité et de l’humanité, et un espoir pour un avenir plus tolérant et éclairé.

  • Salle : Théâtre du Gymnase Marie BELL
  • Dates : le Samedi 16 septembre 2023
  • Horaires : 20h00
  • Durée : 100 minutes

POUR RÉSERVER

Banel et Adama ou le prix de la liberté, par Ramatoulaye Sy

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Un poème hors du temps, un interlude romantique en terre d’Afrique et l’histoire d’un combat pour l’émancipation. « Banel et Adama » raconte l’universalité du désir de liberté et comme dans les tragédies, l’amour peut affranchir autant qu’il peut faire périr. Une histoire vibrante, découverte en sélection officielle du festival de Cannes, au cinéma le 30 août.

Banel et Adama ou le prix de la liberté, par Ramatoulaye Sy

A-t-on le droit de choisir et à quel prix ?

C’est la question posée par le film de Ramatoulaye Sy. Banel est une femme, une femme en Afrique, une femme amoureuse, une femme qui appartient à une famille, une femme qui appartient à un village et dont le devoir inhérent à sa condition entrave son désir d‘indépendance. Quelle place peut avoir l’indépendance face aux codes qui régissent une société donnée ? Aucune.

Dans ces communautés où aucun ne saurait exister sans les autres, il n’est nulle espace pour l’individualité, l’individualisme, la nécessité d’exister par soi et seulement pour soi. C’est le défi que va devoir affronter Banel, qui voudrait faire l’expérience d’un amour exclusif, en dehors du village, en dehors de l’influence familiale, en dehors des autres. Quelques années auparavant, le traditionnel lévirat, qui stipule qu’un homme a l’obligation d’épouser la veuve de son défunt frère, lui a été favorable.

Son amour avec Adama existait depuis leurs jeunes années et le destin, qui avait d’abord court-circuité leurs plans, les a officiellement réunis. Ce qui aurait dû être une victoire, sinon celle d’une vie, pour une existence épanouie, marque en réalité le début de l’adversité. Car, Adama n’est pas un villageois lambda, il est l’héritier du chef du village et doit ainsi prendre ses responsabilités. Adama veut vivre avec Banel, loin des fonctions de leader qui lui incombent, lui aussi veut s’affranchir de l’autorité maternelle et du devoir, cependant, vouloir n’est pas pouvoir et les amoureux le découvriront à leurs dépens.

Banel et Adama ou le prix de la liberté, par Ramatoulaye Sy

Amour impossible dans le nord sénégalais

L’intrigue prend pour décor l’intérieur du pays de la Teranga. Du sable à perte de vue, des eaux scintillantes et des massifs qui taquinent les cieux. Sur ces terres occupées par les Hommes et par les animaux, le soleil tape en censeur. Au paradis aussi, les dieux peuvent se mettre en colère. Le relief primitif souligne la puissance de la nature et des esprits qui s’y logent. C’est dans l’éternité de ces éléments que l’on ressent tout le poids de traditions séculaires et la défaite annoncée pour qui voudrait livrer bataille contre la nature, celle des choses et celle de la vie.

Ramatoulay Sy nous invite à l’ombre de la société de consommation, où les humains s’organisent pour leur survie. On pêche, on garde les bêtes, on prépare la terre et tous sont au service de ce projet commun. Parmi ces personnes et personnages, le sable qui accueille les pas, brûle et ensevelit aussi à sa guise ; les espoirs, les rêves, les concepts de féminisme, d’indépendance et de liberté. Alors que Banel et Adama entendent défier l’ordre établit, qu’adviendra-t-il d’eux et de cet amour qui refuse de se conformer ?

Banel et Adama ou le prix de la liberté, par Ramatoulaye Sy

Banel et Adama : Une tragédie, par une des étoiles montantes du cinéma français

Ramatoulaye Sy est diplômée de la FEMIS. C’est pour sanctionner la fin de ses études à l’école supérieure des métiers du son et de l’image, qu’elle imagine cette tragédie amoureuse, sur le modèle des grands récits grecs d’antan, mettant en scène des personnages africains, dans une un décor proche des temps anciens.

Ces récits sont ceux qui, partout ont fondé les peuples et les civilisations et la jeune réalisatrice voulait y apporter une version locale. Là où les règles transcendent les egos, la fatalité revêt d’autres traits ; complexes, originaux et qui méritent aussi d’être révélés. « Un geste politique », que la jeune étoile assume et qui a su convaincre lors de sa projection au festival de Cannes.

Découvrez le sort de nos deux amants, au cinéma le 30 août.

Conscience Noire au XXIe siècle : Pour une « Négritude Intégrale »

Au milieu du XXe siècle, plusieurs courants idéologiques ont contribué de manière décisive au processus de décolonisation en Afrique, créant chez l’Homme Noir et la Femme Noire un sentiment de fierté ainsi qu’une volonté de tracer leur propre destin. L’un de ces courants était la Négritude.

La Négritude : courant de la fierté Noire

Aimé Césaire, concepteur de la Négritude, poète, écrivain, homme politique.

La Négritude est un mouvement philosophico-poétique-culturel, avec une certaine veine politique, qui a eté elaboré dans les années 1930 par les intellectuels Aimé Césaire (originaire de la Martinique), Léon-Gontran Damas (Guyanais-Martiniquais), Jacques Bemananjara (originaire de Madagascar), les sœurs Paule Nardale et Jeanne Nardal (originaires de la Martinique), Birago Diop (originaire du Sénégal), René Depestre (originaire d’Haïti), Guy Tirolien (originaire de la Guadeloupe) et Léopold Sedar Senghor (originaire du Sénégal).

La Négritude est née comme un concept d’opposition aux stéréotypes coloniaux et eurocentristes sur les populations Négro-africaines et exaltait la fierté et l’identitarisme Noir.  La Négritude est la négation de la négation de l’Homme Noir. Cette Négritude aux caractéristiques fortement anticolonialistes aura influencé le processus de libération territoriale de l’Afrique dans les années 1950/1960.

Les différentes catégories de la Négritude

Les pères de la Négritude: Leopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas.

Cependant, il est important de souligner que la Négritude est un arbre qui a des branches. S’il est vrai que le principe et le caractère de la fierté Noire est le corpus central de la Négritude, celle-ci avait aussi des categories qui se subdivisent en :

  • Négritude marxiste : C’était la lignée du très regretté et brillant intellectuel Aimé Césaire. Ce dernier, qui faisait entre autres partie du Parti communiste français, défendait une Négritude alignée sur le marxisme. A l’époque, le communisme attirait tous ceux qui étaient opprimés par le colonialisme, du fait que le communisme défendait l’internationalisme prolétarien, la solidarité, l’anticolonialisme. Mais comme je l’ai abordé dans un de mes articles sur notre site Nofi Media intitulé   »La necessité d’un nouveau paradigme de renaissance africaine  », le communisme dans son sens exogène apparaît comme un modèle limité pour les réalités négro-africaines, qui sont, comme disait le Président de Tanzanie, Julius Nyerere, sociétés communautaires et non communistes . Cette catégorie de Négritude peut être salutaire si elle prend en considération le fait que l’Afrique ne nie pas la religion et s’oppose au matérialisme tout comme au classisme. Cependant, le grand Aimé Césaire, qui a apporté une contribution énorme et non négligeable à la Négritude, a compris plus tard que le communisme dans son sens exogène n’était pas la voie à suivre. Aimé Césaire a pleinement défendu l’identitarisme Noir, mais s’est trouvé confronté à des marxistes caucasiens qui pensaient qu’il y avait un problème de classe et non de race. Aimé Césaire avait donc quitté le Parti communiste français et a déclaré dans sa lettre de démission  » Je crois que les Noirs sont pleins d’énergie, de passion qu’ils ne manquent ni de vigueur ni d’imagination, mais que ces forces ne peuvent que s’étioler dans des organisations qui ne sont pas les leurs , fait pour eux, fait par eux et adapté à des fins qu’eux seuls peuvent déterminer  ».
  • Négritude socialiste : Elle fut défendue par le brillant poète Léon-Gontran Damas, grand défenseur de la Négritude et socialiste convaincu. Il a été entre autres député en Guyane et il a siégé à l’Assemblée nationale française sur le banc de la SFIO socialiste (Section française de l’Internationale ouvrière).
  • Négritude occidentaliste : Elle fut defendue par Léopold Sedar Senghor, premier président du Sénégal, qui menait une politique pro-française et pro-occidentale, se rendant responsable de la co-construction du système Françafrique en Afrique et pionnier du globalisme intellectuel sur notre Continent. La figure de Senghor est assez paradoxale : on a un Senghor qui vante la fierté Noire et en même temps un Senghor politique qui est aux antipodes de ce qu’il a défendu intellectuellement (avant de devenir président). Ce Senghor amoureux de l’Occident est allé jusqu’à affirmer  » L’émotion est nègre, la raison est hellénique  » et il sera un grand adversaire de Cheikh Anta Diop (le plus grand intellectuel Africain qui a reconstitué l’histoire africaine débarrassée des stéréotypes eurocentristes).

Pour une « Négritude Intégrale »

Négritude intégrale
Farafin Sandouno.

En ce 21ème siècle, il faut revitaliser la Négritude. Mais il faudra que ce soit une Négritude radicalement alignée sur l’Africanité et non accrochée aux -ismes extérieurs. Elle devra pas être adapté au communisme/marxisme, au socialisme, à l’occidentalisme, encore moins au libéralisme. La Nouvelle Négritude, que j’appelle Négritude Intégrale, devra rompre avec le logos de pensée exogène (héritier des Lumières) et avec tout ce qui est éloigné de notre Africanité. Il faudra que ce soit une Négritude qui devra intégrer nos valeurs africaines multimillénaires, notre façon de penser, pour qu’il naisse un Nouvel Homme Noir. Ce ne sera pas une Négritude centrée sur un passéisme délétère, mystificateur ou reconstructeur du passé dans une tonalité moderne, mais elle sera une Négritude qui s’appuiera sur 5 axes fondamentaux :

  • Identitarisme Noir : conformément à ce qu’enseignaient les pères de la Négritude, la fierté identitaire Noire passera avant tout ;
  • Ethno-familisme : En Afrique le concept de famille est très important et les groupes ethniques sont importants. La Nouvelle Négritude (Négritude Intégrale) intégrera ce que j’appelle l’ethno-familisme, elle devra valoriser les différentes familles ethniques présentes sur le Continen, leurs particularités, en s’adaptant aux spécificités de chaque famille ethnique. Mais attenton! L’ethno-familisme doit rejeter catégoriquement la suprématie tribale ou l’ethno-centrisme. L’Afrique a des familles différentes avec leurs spécificités, leurs langues, leurs traditions et leur culture, mais nous sommes, comme l’a enseigné le Dr Cheikh Anta Diop, tous unis par une matrice civilisationnelle africaine commune. Ethno-familisme doit rimer avec Panafricanisme. Le Panafricanisme veut l’unité des différentes formes d’africanité. Il ne veut pas l’uniformité, mais l’unité. L’ethno-familisme sera donc un axe important de la Négritude Intégrale.
  • Super-nationalisme : Les États-nations actuels d’Afrique créés à la conférence de Berlin ne sont pas en harmonie avec l’ethno-familisme (pilier du panafricanisme). Il faudra donc passer du micro-nationalisme au concept de super-nationalisme, fondé sur la théorie des grands espaces civilisationnels dans le monde. Un Empire Africain permettra d’accentuer le sentiment de Négritude.
  • Afrocratie[*] : parce qu’elle sera un Négritude continentaliste, tournera autout du concept d’un pouvoir africain souveraine retrouvé en Afrique (le cœur de la Terre) à l’ère du monde multipolaire naissant. L’Afrocratie est un axe important de la Négritude intégrale, qui permettra à cette dernière de ne pas voir le socialisme, le marxisme, le léninisme, le stalinisme, le maoisme, l’occidentalisme, le libéralisme, la social-démocratie comme des baromètres.
  • Révolutionnarisme : Révolution signifie retour en arrière (du mot revolutio) et donc la Négritude Intégrale devra conduire l’Homme Noir et la Femme Noire au retour de leur ontologie civilisationnelle, à travers le principe africain appelé sankofa .
    Les Noirs ont besoin d’une pensée inaugurale, qui fera renaître notre Civilisation. Il faut des Africains identitaires, connectés à leurs racines, solidaires, autodéterminés, fiers, virilisés sur le plan éthique, créateurs, conscients de leur apport à la Civilisation et conscients qu’ils sont les guides les plus anciens de cette Humanité, et ils ont donc aujourd’hui une responsabilité épocale et civilisationnelle. Texte ecrit par Farafin Sandouno

*LA NÉCESSITÉ D’UN NOUVEAU PARADIGME DE RENAISSANCE AFRICAINE (Farafin Sandouno / Nofi Media)


George Washington Carver : L’homme qui a révolutionné l’agriculture américaine

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“Né dans l’esclavage, George Washington Carver s’est élevé pour devenir un scientifique renommé qui a transformé l’agriculture américaine. Aujourd’hui, le 12 juillet, nous honorons l’héritage de cet innovateur inlassable et visionnaire.”

“Le 12 juillet 1864 marque la naissance de George Washington Carver, un homme qui, malgré ses humbles débuts dans l’esclavage, a eu un impact monumental sur l’agriculture américaine. Un exemple brillant de résilience et d’innovation, Carver a prouvé que les circonstances n’entravent pas nécessairement le potentiel humain.

La peinture et les colorants ont été inventé par George Washington Carver le 14 Juin 1927

Reconnu pour ses recherches innovantes sur les cultures de rotation, Carver a changé la donne pour les agriculteurs du Sud des États-Unis. Il a introduit des cultures comme les arachides et les patates douces, non seulement pour diversifier la production agricole, mais aussi pour améliorer la qualité du sol. Ses découvertes ont permis de revitaliser l’économie agricole du Sud, fortement touchée par la monoculture du coton.

George Washington Carver
Statut hommage dans le U.S National Park

Mais son héritage va bien au-delà de ses réalisations en agronomie. Carver était un éducateur passionné, dévoué à l’enseignement des compétences agricoles aux agriculteurs et aux étudiants. Il a également utilisé ses connaissances pour développer des produits dérivés des cultures qu’il promouvait, créant plus de 300 produits à partir des arachides et plus de 100 à partir des patates douces.

Carver a passé une grande partie de sa carrière à l’Institut Tuskegee, une université historiquement noire en Alabama, où il a été recruté par le fondateur Booker T. Washington lui-même. En tant que directeur du département de recherche agricole, Carver a pu explorer et développer ses idées révolutionnaires sur l’agriculture (source : Bibliothèque du Congrès).

Ses innovations en matière d’agriculture ont eu des retombées bien au-delà de son époque. Les principes de rotation des cultures et d’agriculture durable qu’il a préconisés sont devenus essentiels à notre compréhension moderne de l’agriculture respectueuse de l’environnement. Le concept de bioéconomie, qui utilise des ressources renouvelables pour produire des biens de consommation, doit beaucoup aux idées de Carver (source : National Park Service).

En dehors de l’agriculture, Carver était un fervent défenseur de l’éducation. Il croyait fermement à l’éducation des Noirs et des personnes défavorisées, et travaillait à la diffusion de connaissances et de compétences pratiques auprès des agriculteurs par le biais de bulletins d’information facilement compréhensibles (source : Tuskegee University).

Aujourd’hui, alors que nous célébrons le jour de sa naissance, l’héritage de Carver non seulement en tant que scientifique, mais aussi en tant que leader de la communauté noire, est à garder en mémoire. Malgré les barrières sociétales de l’époque, il a tracé son chemin avec détermination, devenant un symbole de persévérance et d’innovation. Célébrer Carver, c’est célébrer une figure emblématique de l’histoire noire qui a su transformer les défis en opportunités afin de changer le monde.

Mutulu Shakur s’éteint à 72 ans

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C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de Mutulu Shakur, figure emblématique de la lutte pour les droits civils des Noirs aux États-Unis et beau-père du légendaire rappeur Tupac Shakur. À l’âge de 72 ans, Mutulu Shakur s’est éteint, laissant un héritage riche et complexe qui a marqué l’histoire du mouvement noir américain.

Né le 8 août 1950, Mutulu Shakur a été une force motrice au sein du Black Liberation Army (BLA) et de la République de New Afrika. Il a milité pour la création d’une nation noire indépendante dans le sud-est des États-Unis, combattant inlassablement pour la justice sociale et les droits des Noirs.

Mutulu Shakur a également été un pionnier dans le domaine de l’acupuncture. Il a utilisé cette pratique pour aider à traiter les personnes souffrant de toxicomanie, prouvant que des méthodes alternatives pouvaient être une solution viable et efficace. Même derrière les barreaux, Shakur a continué à défendre cette cause, démontrant un dévouement et une résilience exceptionnels.

En 1988, Shakur a été condamné à 60 ans de prison pour une série de crimes, notamment le vol à main armée et le meurtre d’un agent de la Garde nationale lors d’un braquage de fourgon blindé. Cependant, sa voix n’a jamais été réduite au silence. En prison, il a continué à éveiller les consciences et à défendre les droits des Noirs. Son parcours a même été le sujet d’un documentaire intitulé « Dope is Death », qui explore son travail en acupuncture et son activisme.

Aujourd’hui, alors que nous pleurons la perte de cette icône de l’activisme noir, nous rendons hommage à Mutulu Shakur pour son courage, son dévouement et son engagement inébranlable envers la cause de la justice sociale. Son héritage perdurera à travers les générations et continuera à inspirer ceux qui luttent pour l’égalité et la justice.

Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Mutulu Shakur en ce moment de deuil. Repose en paix, Mutulu. Votre lutte et votre détermination ne seront jamais oubliées.

Mutulu Shakur

Un échange captivant avec Pascal Archimède et le Dr. Umar Johnson lors de leur passage en Guadeloupe : Culture, politique et la lutte pour la liberté

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Lors de leur passage récent en Guadeloupe, nous avons eu l’immense honneur d’accueillir Pascal Archimède et le Dr. Umar Johnson pour un entretien exclusif sur notre chaîne YouTube #Nofi. Cet échange couvrait une multitude de sujets, allant de la culture hip-hop à la politique aux États-Unis, en passant par le rôle trompeur de certains dirigeants politiques noirs en Afrique et aux Antilles. Vous trouverez la vidéo complète de cet entretien à la fin de cet article.

L’impact de la culture hip-hop

Archimède et le Dr. Johnson ont partagé des réflexions perspicaces sur la culture hip-hop, sa signification pour la communauté noire et son impact sur la politique et la société en général.

Superhéros noirs à l’écran

Ils ont également abordé la question de l’augmentation du nombre de superhéros noirs à l’écran. Est-ce une authentique représentation ou un geste symbolique de la part de Hollywood ?

L’éducation et la résistance

L’un des points forts de cet entretien fut les conseils juridiques que le Dr. Johnson a donnés pour contester la décision du gouvernement français d’interdire l’ouverture d’une école panafricaine en Guadeloupe. Il a également partagé les différentes étapes qu’il a traversées pour ouvrir l’Académie FDMG.

La Nation of Islam et la lutte pour la libération

Dr. Umar Johnson

Enfin, ils ont abordé la question de la Nation of Islam et du courage nécessaire pour lutter pour la libération de son peuple. Cette conversation a rappelé que malgré les peurs que l’on peut ressentir, aucune peur ne doit entraver la lutte.

L’entretien avec Pascal Archimède et le Dr. Umar Johnson nous a laissés avec de nombreuses pensées provocatrices et des idées pour continuer à lutter pour la libération et la justice sociale. Nous sommes ravis de partager cette conversation avec vous et nous espérons que vous y trouverez autant d’inspiration que nous.

Vidéo de l’entretien

Le 4 Juillet et l’Abolition de l’Esclavage aux États-Unis : Une Lumière dans l’Ombre de l’Histoire

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Au cœur de la célébration du 4 juillet, la fête de l’indépendance américaine, se trouve un autre anniversaire majeur dans la lutte pour la liberté et l’égalité. C’est également la date officieuse à laquelle nous commémorons l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, un tournant dans l’histoire qui a laissé une empreinte indélébile sur la nation de l’oncle Sam et continue d’influencer la vie des Afro-Américains aujourd’hui.

L’Héritage de l’Esclavage

L’esclavage est une tache indélébile dans l’histoire américaine. L’arrivée du premier navire chargé d’esclaves africains sur les côtes de la Virginie en 1619 a marqué le début d’une époque sombre qui allait durer près de 250 ans 1. Pendant cette période, environ 12 millions d’Africains ont été arrachés à leurs foyers et transportés de force vers le Nouveau Monde dans le cadre du sinistre commerce transatlantique des esclaves 2. Ces individus, réduits en esclavage, ont été contraints de travailler dans des conditions inhumaines, leurs vies étant dominées par la violence et l’oppression. Leurs descendants, nés dans l’esclavage, ont été privés de leur liberté pendant des générations, la couleur de leur peau devenant un marqueur de leur statut de subalternes.

La lutte pour l’Abolition

Alors que le 19e siècle commençait à poindre, un mouvement abolitionniste puissant a commencé à émerger, défiant l’institution de l’esclavage. Des figures emblématiques comme Harriet Tubman, une esclave fugitive qui est devenue une « conductrice » du « Chemin de fer souterrain », ont risqué leur vie pour aider des milliers d’esclaves à s’échapper vers la liberté 3. Parallèlement, des abolitionnistes comme Frederick Douglass, un ancien esclave devenu écrivain, orateur et activiste, ont utilisé leur influence pour sensibiliser le public à la cause de l’abolition. Ces efforts collectifs ont finalement conduit à l’adoption du 13e amendement de la Constitution américaine en 1865, qui a officiellement aboli l’esclavage aux États-Unis 4.

L’Héritage de l’Abolition

Le 4 Juillet et l'Abolition de l'Esclavage aux États-Unis : Une Lumière dans l'Ombre de l'Histoire
Représentation de la guerre d’Indépendance américaine

Cependant, malgré l’abolition officielle de l’esclavage, les Afro-Américains ont continué à faire face à la discrimination et à l’inégalité raciale, une réalité qui perdure encore aujourd’hui. Les « Black Codes » du Sud, les lois Jim Crow et la ségrégation raciale qui ont suivi l’abolition ont maintenu les Afro-Américains dans une position de sous-citoyens 5. Cette période de l’histoire américaine, souvent appelée l’ère de Jim Crow, a vu la mise en place de politiques et de pratiques discriminatoires qui ont effectivement privé les Afro-Américains de leurs droits civils fondamentaux. Malgré les progrès réalisés au cours du mouvement des droits civiques au milieu du 20e siècle, la communauté noire est toujours aux prises avec les séquelles de cette histoire douloureuse.

Aujourd’hui, alors que les américains célébrent le 4 juillet, il est important de se souvenir de ces luttes et de reconnaître que, bien que l’esclavage ait été aboli, son héritage persiste. Les inégalités socio-économiques, la discrimination systémique et les violences policières contre les Afro-Américains sont autant de vestiges de cette histoire douloureuse 6. Les taux plus élevés de pauvreté, de chômage et d’incarcération, ainsi que les obstacles à l’éducation et aux opportunités économiques, reflètent la longue ombre de l’esclavage et du racisme institutionnalisé.

Le 4 Juillet et l'Abolition de l'Esclavage aux États-Unis : Une Lumière dans l'Ombre de l'Histoire
HUNTINGTON BEACH, CA – 4 juillet : Le début de la 113e parade annuel d’Huntington Beach, 2017.
(Photo par Jeff Gritchen/Digital First Media/Orange County Register via Getty Images)

4 juillet, une date chargée d’histoire

Le 4 juillet aux USA est à la fois un jour de célébration et de réflexion. En plus de marquer l’indépendance des États-Unis, cette date nous rappelle aussi la fin de l’esclavage et l’impact indélébile qu’il a eu sur l’histoire du pays. En se souvenant de cette période et en reconnaissant son influence persistante, nous pouvons commencer à comprendre et à adresser les injustices qui touchent encore la communauté afro-américaine aujourd’hui.

En tant que société, nous avons la responsabilité de poursuivre le travail des abolitionnistes, de lutter contre le racisme et de travailler pour une égalité véritable. C’est un défi de taille, mais l’histoire de l’abolition nous montre que le changement est possible grâce à la résilience, à la détermination et au courage. En ce 4 juillet, alors que les américains s’unissent pour célébrer l’indépendance, faisons également un pas en avant pour honorer l’héritage de ceux qui ont lutté pour la liberté et réaffirmer notre engagement envers la justice et l’égalité 7. Le 5 juillet commémore d’ailleurs l’indépendance du Cap-Vert.


Sources :

  1. History.com – Slavery in America
  2. The Metropolitan Museum of Art – The Transatlantic Slave Trade
  3. History.com – Harriet Tubman
  4. National Archives – 13th Amendment
  5. History.com – Black Codes
  6. NAACP – Criminal Justice Fact Sheet
  7. American Civil Liberties Union – Racial Justice

L’indépendance du Cap-Vert en 1975 : Un tournant historique dans la lutte anticoloniale en Afrique

L’indépendance du Cap-Vert en 1975 – Le 5 juillet 1975, l’archipel du Cap-Vert, situé au large de la côte ouest de l’Afrique, a célébré un événement historique majeur : son accession à l’indépendance vis-à-vis du Portugal. Cette date marque la fin de siècles de domination coloniale et témoigne de la détermination des Cap-Verdiens à se libérer du joug étranger. L’indépendance du Cap-Vert représente un jalon significatif dans la lutte anticoloniale en Afrique.

Avant son indépendance, le Cap-Vert était une colonie portugaise depuis plus de 500 ans. Les Portugais avaient établi des colonies sur les îles de l’archipel au XVe siècle, principalement pour faciliter le commerce des esclaves. Au fil des siècles, les Cap-Verdiens ont été exploités économiquement et socialement par les colons portugais. La population locale a subi l’esclavage, la dépossession des terres et des ressources naturelles, ainsi que la discrimination raciale et culturelle.

L'indépendance du Cap-Vert en 1975
Le 27 septembre 1974, une manifestation organisée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) célèbre l’indépendance de la Guinée-Bissau © Getty – Alain Dejean/Sygma

L’émergence du mouvement indépendantiste

Au cours du XXe siècle, la résistance contre la domination coloniale s’est développée au Cap-Vert. Des mouvements nationalistes ont vu le jour, exprimant la volonté du peuple cap-verdien de s’émanciper du joug portugais. Des figures telles que Amílcar Cabral, fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), ont joué un rôle essentiel dans la mobilisation des masses et la promotion de la conscience nationale. Les Cap-Verdiens ont organisé des manifestations, des grèves et des luttes armées pour obtenir leur liberté et leur indépendance.

La marche vers l’indépendance

Le processus d’indépendance du Cap-Vert s’est intensifié dans les années 1970. Le 5 juillet 1975, le pays a proclamé son indépendance, mettant ainsi fin à des siècles de domination coloniale. Le nouveau gouvernement cap-verdien a été formé par le PAIGC, qui s’est transformé en parti politique après avoir mené une guerre de libération contre les Portugais. Le Cap-Vert est ainsi devenu un État souverain, avec Aristides Pereira comme premier président. Cette étape historique a marqué le début d’une ère de construction nationale et de développement économique pour le Cap-Vert.

L'indépendance du Cap-Vert en 1975
Amílcar Cabral

Héritage et impact

L’indépendance du Cap-Vert a eu un impact profond sur l’histoire de l’Afrique et a inspiré d’autres mouvements de libération à travers le continent. Le pays a joué un rôle actif dans la promotion de la coopération régionale et de l’intégration africaine. Sur le plan interne, le Cap-Vert a réalisé des progrès significatifs dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. Aujourd’hui, le pays est salué comme un exemple de stabilité politique et de démocratie en Afrique.

L’indépendance du Cap-Vert reste un événement marquant de l’histoire africaine. Elle a symbolisé la victoire de la lutte anticoloniale et la détermination des Cap-Verdiens à se forger un destin propre. L’héritage de cette indépendance résonne encore aujourd’hui, rappelant la nécessité de préserver la souveraineté, la dignité et la liberté des peuples africains. Le Cap-Vert continue d’être un exemple inspirant pour le reste du continent et du monde.

Yo Mama, une comédie sociale sur le choc des générations

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C’est l’histoire improbable de trois mères qui brandissent le rap face à une jeunesse qui part en freestyle…

 Le péril est jeune, toujours, mais à l’ère des réseaux sociaux, c’est la viralité qui constitue la nouvelle menace contre la société. Dans cette version d’un fait divers monté en épingle, les “bébés rappeurs” ont engendré des mamans MC, prêtes à tout pour rattraper leurs fils, avant qu’ils ne glissent. Yo Mama est un conte qui traite du choc des générations, de tentations, d’espoir et de responsabilité. Un happy end sous forme de comédie familiale par Leïla Sy et Amadou Mariko, en salles le 5 juillet.

La vie c’est show-business et le fric s’prend pour Dieu… »*

Trois femmes, trois mères, trois anonymes qui vont faire le buzz par nécessité. Si le destin de ces héroïnes est hors norme, leur combat lui, est universel, ardu et de  tout instant. C’est à cette dévotion sans faille que le film a voulu rendre hommage avec cette fiction de réparation, qui aurait pu (pourquoi pas ?) être l’une des issues de cette affaire médiatique, symptomatique d’un naufrage collectif.

En 2017, la France découvrait effarée les images de pré ados manipulant des armes dans un quartier de Sarcelles, dans le Val d’Oise (95). Les médias les surnommèrent  les « bébés rappeurs », comme pour souligner le paradoxe entre duvet naissant et canons sciés. Le procureur ouvrirait  une enquête, qui révélerait que les armes étaient factices et que ces faits, présentés comme un reportage, étaient en réalité un clip. Un clip de rap pas comme les autres puisqu’alors, les citoyens prenaient conscience de l’impact de la violence généralisée sur les esprits naïfs.

De l’impact de cette violence banalisée sur la jeunesse : que valent l’école et sa promesse d’une possible sécurité sociale face à l’attrait de l’argent rapidement gagné ? Personne ne rétablirait la vérité et le mal était déjà fait. Et puisque les rôles modèles étaient insuffisants, on imputerait la faille aux lacunes des mères de cette progéniture turbulente. Qui sont-elles ? Où sont-elles ? Que font-elles ? A elles incombe le fardeau du ratage et Yo Mama, qui aborde pour la première fois la thématique du choc des générations par le prisme maternel,  met en lumière leurs perspectives.

Outrage à maman…

La chanteuse Zaho (« C’est chelou », «La roue tourne », « Indélébile ») se dévoile dans ses premiers essais d’actrice plus que concluants, aux côtés de la chroniqueuse, auteure et comédienne Sophie-Marie Larrouy (« Lart de la guerre 2 », « On est chez nous », « 20 ans d’écart »et de l’humoriste Claudia Tagbo, qui crève l’écran dans ce rôle puissant, certainement son meilleur, révélant au passage un talent insoupçonné pour l’art de rapper.

Elles sont amies, unies face à l’adversité. Elles sont les mères de Ryan (Abdelmajid Guemri), Kevin (Yanis Salliot) et Souleymane (Diamadoua Sissoko) et font ensemble le constat amer de l’impuissance quant à ces garçons qui grandissent et tentent de s’affirmer dans le rejet de valeurs qui ne semblent pas faire le poids face à Tik Tok, Twitter ou Instagram.

Le film rend avec justesse le désarroi qui entoure la déchéance de ces figures d’autorité jusqu’alors absolues, corvéables à merci dont on avait oublié, il est vrai, de questionner le ressenti. On entre au cœur du douloureux processus d’introspection, où l’orgueil doit laisser place à l’action. Car, dans une époque où les enfants peuvent s’échapper sans quitter leur chambre, il faut savoir être créatif.

Processus au cours duquel,  le choc culturel est aggravé par d’autres traumas sous-jacents: le choc culturel pour Fanta (Claudia Tagbo)  et Samira (Zaho). Le célibat pour Amandine (Sophie-Marie Lamoury), qui la force à endosser seule la mission d’élever un futur homme. Faisant la place aux mères, le film questionne naturellement la part des pères; de ceux qui restent, parfois  pour s’effacer et expérimentent ici les limites de ce rôle de pourvoyeur en retrait. De ceux qui désertent, aussi, les Papaoutai, et devront faire face à leurs manquements.

Il questionne ces schémas, où personne ne sait se demander d’aide et où les compagnes font souvent cavalier seul. Il interroge le fonctionnement des ménages comme terreau du re- ou du dé-groupement familial. Dans ce conte, les fils ne sont pas les seuls à devoir entamer leur parcours initiatiques. Et puisque les rappeurs sont les nouveaux évangiles, c’est par cette voix que les Yo Mama tenteront de rétablir le contact. 

Hip-Hop ma devise…*

Ce long-métrage porte à l’écran le rap comme vecteur de la parole qui conscientise. La musique la plus écoutée en France portait en effet dans son essence, un message de transcendance, véhiculé jadis par le mouvement Hip-Hop. De la danse au graphisme, de la littérature au stylisme en passant par le cinéma et évidemment la musique, il a permis l’émergence d’une génération de  talents et l’avènement de success story inédites, dont la réalisatrice Leïla Sy est un brillant échantillon.

Danseuse dirigée par Mia Frye (La Macarena), directrice de publication du magazine américain The Source en France, elle a réalisé des clips pour des références du milieu telles que Lino ou Kery James, avec lequel elle signe son premier long-métrage, Banlieusards (Netflix). A travers elle, ce même mouvement révèle aujourd’hui le jeune Amadou Mariko, qui co-réalise ce  film.

Le duo rend  au rap sa portée sociale et re-sacralise la légitimité de passer derrière le micro, évitant les écueils du cliché. En témoigne le personnage de Sadio (Olivia Kuy), qui coach les Yo Mama et dont tous les artifices s’évaporent dès qu’elle est en studio. Bien que, dans ce contexte:  « le rap c’est pas un jeu, c’est un game » dixit Jean-Pascal Zadi (« Tout simplement noir », « Complètement craignos », « En place ») qui incarne Dozingo, le  producteur opportuniste (à droite sur la photo), les streams n’auront pas raison de la détermination de nos protagonistes. 

Regarde-moi… *

Yo mama ouvre un débat sociétal important, à travers ces récits de vies banales, extraordinairement remplies. Un point de vue sans prétention, qui n’est toutefois pas dénué d’ambition ! Certes en pleine tourmente, cette squad de mamans mène le combat sur plusieurs fronts, notamment sur le terrain économique, avec Fanta et  Samira en entrepreneures. Le casting nous fait passer avec pudeur par une large palette d’émotions qui invitent à la réflexion. Sur quelle note cette folle histoire de daronnes qui kickent va-t-elle finalement  se terminer ? La réponse en salles le 5 juillet ! 

Au cas où t’aurais pas la réf :

« Regarde le monde », Arsenik , Quelque chose a survécu… (2002)

« Hip-Hop », Wallen, Total Rnb (2001)

« Papaoutai », Stromae, Racine carrée (2013)

« Laisse pas traîner ton fils », NTM, 1998 

Nouveau Manden Imperial

A une époque où l’unité fédérale est fortement soutenue par les jeunes générations africaines en Afrique de l’Ouest il est néanmoins important d’établir comment pourrait etre structuré cette fédéralité en question. En matière de fédéralité, l’Africain doit choisir entre le modèle de gouvernance américain ou le modèle impérial ancestral.

Pour un système afro-centré alternatif à la démocratie

Veille sur la Patrie / Pratique l’entraide / Chacun est libre de des actes dans le respect des interdits des lois de sa Patrie / N’offenser jamais nos femmes, nos mères / Les femmes en plus de leurs occupations quotidiennes doivent etre associées à tous nos gouvernementsExtraits de la Charte Kouroukan Fouga de 1235

Après l’émergence de l’Empereur Soundjata Keita, qui fonda en 1235 le Manden Kurufa (Fédération du Manden ou simplement Empire du Manden), rassembla une grande partie de la hiérarchie populaire dans une assemblée au sein de laquelle tout un système de normes de vie citoyenne, de droits et fonctions au sein du Manden a eté établi, en vertu de ce qu’on appelle la « Charte de Kouroukan Fouga ». Ce sermon établi, intrinsèquement ancré dans la Tradition, est considéré par l’histoire contemporaine comme l’une des plus anciennes constitutions de l’histoire et certainement comme la première charte des droits de l’homme antérieure à celles apparues en Occident. Cette charte de Kouroukan Fouga (également appelée charte du Manden) réglementait à la fois la vie individuelle, collective, économique et politique. Elle tournait autour de la défense de la patrie, de la justice sociale, de l’égalité, de la défense de la vie, du matriarcat qui donnait aux femmes un rôle central dans la société, de l’écologie et cetera. Comme je l’ai dit dans un article sur notre site Nofi Media intitulé « Tradicratie: L’Afrique a besoin d’un nouveau modèle de gouvernement » , la démocratie dans la vision occidentale s’est avérée être en réalité une démon-cratie, un système délétère qui n’est pas en harmonie avec le réalités endo-africaines. Revoir les modèles socio-politico-économiques présents en Afrique du passé devient alors plus que jamais une nécessité. La naissance d’un système fédéral en Afrique de l’Ouest devra tenir compte de cette réalité. C’est pourquoi la consolidation d’un Empire puissant en Afrique de l’Ouest est nécessaire, qui devra progressivement s’étendre sur tout le Continent, donnant ainsi naissance à ce que j’appelle ImperAfrika, c’est-à-dire l’Afrique Impériale. Le Nouveau Manden qui verra naturellement l’union d’Etats comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et progressivement d’autres, devra donc récupérer des modèles ontologico-politiques conformes à leurs sociétés ancestrales. Ainsi la Charte de Kouroukan Fouga sera une base. Cette Tradition issue de la Charte de Kouroukan Fouga permettra également de remplacer le concept occidental de constitution où c’est l’homme moderne au pouvoir qui doit planifier et structurer les règles de la Nation contre la volonté du Peuple parfois.

Vers la révolution conservatrice africaine

« Aimer nos racines nous rend originaux » –Selamawit Takele

Le Nouveau Manden naîtra à travers une révolution dans son sens étymologique originel et non déformé par la grammaire moderne. Révolution dérive de « revolutio » qui en latin signifie retour. Dans son étymologie originelle, la révolution signifie regarder en arriere, vers tout ce qui est initial et premier. Il faudra donc que la nouvelle génération africaine aborde le concept de « Révolution conservatrice » , mais dans son acception africaine. D’autre part, en Afrique de l’Ouest, il existe un concept connu sous le nom de « sankofa ». Sankofa pour le majestueux peuple Akan est un concept qui renvoie à la nécessité de se tourner vers le passé, de regarder les racines pour se projeter vers l’avenir. Dans un Néo-Panafricanisme qui optera pour un Empire Continental (après avoir initialement construit des Empires/Royaumes régionaux comme une phase transitoire), le concept sankofa sera véritablement le nom africain que nous donnerons à la révolution conservatrice dans son sens africain. Un concept de sankofa qui sera pour l’impérialité africaine ancestrale, opposé à la démocratie dans sa forme exogène, exaltant un retour à la grandeur et à l’héroïsme du peuple.

La royauté ancestrale africaine n’est pas une monarchie européenne

Un Nouveau Manden (ainsi qu’un hypothétique ImperAfrika) s’il est constitué en Empire aura donc la royauté africaine ancestrale comme forme de gouvernement. Mais cette royauté ancestrale africaine ne doit en aucun cas être confondue avec les monarchies européennes. La royauté ancestrale africaine repose sur un lien rigoureux à la Tradition, là où la monarchie européenne a été infiltrée dans certains cas par des réseaux obscurs tels que la franc-maçonnerie ; la royauté africaine ancestrale est basée sur l’interaction directe entre le Mansa (ߡߊߣߛߊ), un conseil de sages traditionnels, un collectif de femmes traditionnelles et le Peuple, là où dans la monarchie européenne règne l’autocratie ; la royauté africaine ancestrale rejette l’injuste, alors que dans la monarchie européenne l’inégalité et l’injustice ne sont pas si latentes. La royauté africaine ancestrale doit être subordonnée à la « suprématie de Dieu » (concept adinkra des Akan).

Pour une langue ouest-africaine commune et une monnaie unique

« Aucun peuple sérieux ne peut prétendre se développer dans la langue et la culture d’autrui » – Cheikh Anta Diop

La renaissance africaine dépendra aussi de la capacité de valoriser ce que j’appelle l’Afrophonie avec l’alphabet N’ko, un alphabet ouest-africain qui fut inventé par le savant guinéen Solomana Kante. Mettre en avant des langues ouest-africaines plus largement parlées accélérera ce processus d’indépendance linguistique. Non moins important est également le renouvellement de l’économie. De cette derniere dépendra l’indépendance integrale. Se liberer définitivement du franc CFA et commencer à imprimer une monnaie souveraine ouest-africaine qui pourrait s’appeler « wari » (ߡߊߣߛߊ) signifiant monnaie en bambara, doit impérativement être une manière de se diriger vers la souveraineté economique.

Un Empire du Manden au 21eme siècle comme début, mais l’Empire Africain Continental (ImperAfrika) comme but ultime

Le Nouveau Manden Impérial illustré ici ne peut être qu’un début pour la résurrection du continent Farafina (ߝߊߙߊߝߌߣߊ), mais le but du Panafricanisme d’hier et du Néo-Panafricanisme aujourd’hui, est et sera toujours l’Union Continentale de Farafina, donc la construction de l’ImperAfrika, un Empire économique et politique puissant rêvé par l’Ancêtre Marcus Mosiah Garvey et tous ses successeurs. Texte écrit par Farafin SANDOUNO.

Secret Invasion : la Fury de tonton Samuel ?

On a vu les deux premiers épisodes de Marvel : Secret Invasion, la nouvelle série du Marvel Cinematic Universe dans laquelle tonton Samuel L. Jackson reprend son rôle de Directeur Nick Fury et franchement… Tonton Samuel, prestance !

Après Wanda Vision, Loki, Falcon et le Soldat de l’hiver, MoonKnight, Ms. Marvel et She-Hulk, c’est au tour de Secret Invasion de faire son entrée dans les séries du MCU, le 21 juin sur la platforme Disney+.

Au casting, nous pourrons retrouver l’incontournable Cobie Smulders, toujours dans son rôle de Maria Hill, Ben Mendelsohn, pour reprendre son rôle de Talos. Emilia Clarke (Game of Thrones), Olivia Coleman (Empire of light, The Crown) et Kingsley Ben-Adir (One night in Miami, Noelle).

Pas de spoil évidemment ! Le but c’est qu’on profite tous de la série dans les meilleures conditions !

Secret Invasion : la Fury de tonton Samuel ?

Dans Spiderman : No way home, Peter (Tom Holland) apprend par Happy Hogan (Jon Favreau) que Nick Fury n’est plus aussi facilement joignable que par le passé. Comprendre : Avant les Thanoseries. Avant les Eternals. Le monde a subi le blip, puis le retour des gens qui avaient disparu à cause de ce blip. Autant dire que ce n’est pas la période la plus facile pour l’humanité. Les Avengers sont éclatés un peu partout. Ce n’est vraiment pas facile.

C’est dans ce climat compliqué que l’on retrouve nos petits potes les Skrulls. Ces changelins extraterrestres que l’on a vu apparaître dans Captain Marvel, les alliés depuis que Carol Denver. Une nouvelle menace pèse sur notre planète. Et comme on le sait. Si une menace intergalactique pèse sur nous, who you gonna call ? 

Nick Fury !

Secret Invasion : la Fury de tonton Samuel ?

Dans la lignée des séries Disney Marvel, Secret Invasion à une ambiance MCU. Mis bout à bout, et dans une salle obscure, on n’y verrait que du feu. Le casting est XXL, évidemment. Et c’est franchement très fort de mettre tonton Samuel et Don Cheadle, ensemble, à la télé et pas au ciné !

Les deux premiers épisodes installent l’histoire en mettant directement les pieds dans le vif du sujet. Il est très intéressant de voir comment à évoluer le personnage de Fury après la tempête traversée par le Shield et que tout est connecté à cet univers déjà très riche. Secret Invasion est une histoire très populaire des comics Marvel et un nouveau point de pivot qui influencera ceux que nous pourrons voir au cinéma  dans la suite du développement du Marvel Cinematic Universe.

Secret Invasion est un crossover de bandes dessinées qui a été publié en 2008 par Marvel Comics. Il constitue un élément important de la continuité fictive de l’univers Marvel.

Considéré comme un événement majeur de l’univers Marvel, Secret Invasion représente le point culminant de plusieurs intrigues qui ont débuté en 2004. Cette mini-série en huit numéros, accompagnée de plusieurs dizaines de titres associés, narre l’invasion de la Terre par les Skrulls, une race extraterrestre de métamorphes. Au fil du temps, les Skrulls ont secrètement remplacé plusieurs super-héros emblématiques de l’univers Marvel par des imposteurs avant de lancer leur invasion. L’histoire met en scène la plupart des équipes de super-héros emblématiques de Marvel, dont les New Avengers, les Mighty Avengers, les Fantastic Four, les X-Men, et bien d’autres.

Le slogan promotionnel de Marvel pour cet événement était : « En qui pouvez-vous avoir confiance ? »

Marvel Secret Invasion, un arc culte des comics

Les épisodes durent environ une heure, ce qui est assez pour se plonger directement dans la nouvelle intrigue autour du directeur de l’agence qui protège la terre.

Nick Fury is Back, parce que même quand il est out, il est in !

Tupac Shakur, a été honorée par une étoile sur le célèbre Walk of Fame d’Hollywood

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La légende du rap, Tupac Shakur, a été honorée par une étoile sur le célèbre Walk of Fame d’Hollywood, une distinction qui fait l’objet de nombreuses réactions. Si cette reconnaissance posthume pour l’artiste emblématique est certes bien méritée, elle soulève également des questions quant à son timing.

Tupac, qui nous a tragiquement quitté en 1996 lors d’une fusillade, n’a jamais cessé d’être une figure influente pour la nouvelle génération. Son héritage dépasse largement le monde du hip-hop, et s’étend à des domaines comme le cinéma et l’activisme, en particulier pour la cause noire.

Tupac Shakur

Reconnu comme une voix majeure contre l’injustice sociale, Tupac utilisait souvent sa musique comme un outil de protestation et d’éveil des consciences. Il abordait des sujets profonds comme la pauvreté, la violence et le racisme, donnant ainsi une voix à des communautés souvent marginalisées.

Cependant, bien que l’influence de Tupac soit indéniable, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour que cette étoile lui soit attribuée. L’ampleur de son impact sur la culture noire et sur la musique en général aurait dû lui valoir cette reconnaissance bien avant. Cette situation reflète le retard persistant dans la reconnaissance de la contribution des artistes noirs à la culture américaine.

La nouvelle de cette étoile posthume a été accueillie avec joie mais aussi avec une certaine mélancolie. Pour beaucoup, c’est une confirmation de la grandeur de Tupac, mais également un rappel douloureux des voix noires qui sont souvent sous-évaluées, et parfois même réduites au silence.

Tupac Shakur : étoile Hollywood Walk of Fame

Aujourd’hui, nous célébrons la victoire de Tupac tout en réfléchissant sur les nombreux défis que la communauté noire continue de rencontrer. Comme l’a si bien dit Tupac lui-même : « Je ne suis pas un libérateur. Ils sont là. Je ne suis qu’un éclaireur pour eux ». C’est dans cet esprit que nous continuerons à faire briller son étoile et à soutenir ceux qui, à l’image de Tupac, luttent pour une société plus juste et égalitaire.

Kongossa Lounge : Le boss veut vous voir !

Découvrez « KONGOSSA LOUNGE », une sitcom drôle, rythmée et haute en couleurs ! C’est le genre de séries devant lesquelles on rigole ! Et ne nous mentons pas. On aime ça, rigoler.

Une intrigue simple et sans fioriture

« KONGOSSA LOUNGE » raconte l’histoire du Boss. Le Boss, c’est le patron du bar dont la série tire son nom. Mais retenez bien ! Au Kongossa Lounge, “on ne dit pas le patron, mais le Boss”. Manipulateur et imbu de lui-même, il décide, cependant, de céder la gestion du Kongossa Lounge à son employé le plus méritant. S’ensuit une compétition discrète entre les employés, qui rivalisent d’ingéniosité pour se faire remarquer positivement, dont Oumar, ou encore Sylvanie, sa nièce.

Kongossa Lounge : Le boss veut vous voir !

Et pour eux, chaque changement au sein de l’établissement devient un nouveau défi ! Le Kongossa Lounge est un champ de bataille psychologique que le Boss tient d’une main de fer. La série nous plonge dans le quotidien rocambolesque des employés, au centre du conflit entre le Boss et Magloire, celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom, “le barman qui lui a fait entrer tant d’argent” et ses minions, Francine et Richard !

C’est une création comique authentique mettant en avant les talents humoristiques du continent. L’humour se distingue par sa capacité à aborder des sujets sensibles avec légèreté, à trouver des nuances comiques dans les situations les plus complexes et à susciter des éclats de rire grâce à son ironie et son autodérision.

L’ambition

La série a été créée par Valery Ndongo, humoriste camerounais connu du grand public, en collaboration avec les scénaristes Florian Ngimbis, Fatim Diaby et Emmanuel de Arriba. Réalisée par Boris Oué, réalisateur ivoirien, qui a déjà co-réalisé deux séries, « EKI » et « LE FUTUR EST À NOUS ».

Le casting réunit les plus grands noms de l’humour et du stand-up africain, dont Valery Ndongo dans le rôle principal du Boss, ainsi que Oumar Manet, Prissy La Dégammeuse, Juste Parfait, Charly Nyobe, et bien d’autres.

Pour regarder « KONGOSSA LOUNGE », une série qui apportera joie et énergie, rendez-vous sur My Bouquet Africain et avec le code NOFI23 bénéficiez d’une remise de 50% pendant 3 mois !

Kongossa Lounge : Le boss veut vous voir !


FICHE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE DE KONGOSSA LOUNGE :

  • Genre : Humour, Sitcom
  • Pays : Cameroun – Côte d’Ivoire
  • Production : GF AFRICA
  • Scénaristes : Valery Ndongo, Florian Ngimbis, Fatim Diaby, Emmanuel de Arriba
  • Réalisateur : Boris Oué
  • Casting : Valery Ndongo, Sylvanie Njeng, Oumar Manet, Prissy La Dégammeuse, Jeanne
    Mbenti, Charly Nyobe, Juste Parfait, et bien d’autres.

Et si vous voulez découvrir d’autres séries africaines !

POUR DES INTERNAUTES IVOIRIENS, LIRE 400 PAGES EN 2 JOURS SERAIT MISSION IMPOSSIBLE

Depuis plusieurs jours maintenant, des internautes ivoiriens crient au loup après qu’un célèbre serial entrepreneur ait affirmé qu’il était capable de lire 400 pages en 2 jours.

« Tu as fini tes devoirs et puis tu assis comme ça ? », demandaient des parents, le plus souvent Maman, curieux de savoir à quelle sauce ils allaient manger leur enfant beaucoup trop à l’aise devant la télévision. Les pieds en éventail, en bonus.

Tu parles de temps immémoriaux que les moins de vingt ans ne connaissent pas. Ou alors une époque dont ils ont vaguement entendu parler un peu comme cette légende selon laquelle tous les parents étaient premiers de leur classe. Un jour peut-être, Ils en parleront lors d’un « T’aide X », après l’intervention d’un entrepreneur venu expliquer son parcours semé d’embûches.

Lorsqu’il a accepté de participer à l’enregistrement du podcast Entrepreneur State Of Africa, animé par Kahi Lumumba, cofondateur des Adicomdays, événement digital africain annuel qui réunit créateurs/entrepreneurs/entreprises, et Moulaye Tabouré, directeur général d’Anka, « solution tout-en-un » pour vendre et expédier des produits dans le monde, Fabrice Sawegnon, président entre autres de Voodoo Group, ne s’attendait probablement pas à créer une nouvelle controverse aux pays des polémiques. Explication de texte.

FABIO CAPELLO MAÎTRISE L’ART DE LIRE 400 PAGES EN 2 JOURS

POUR DES INTERNAUTES IVOIRIENS, LIRE 400 PAGES EN 2 JOURS SERAIT MISSION IMPOSSIBLE
La tête que tu fais quand tu as l’habitude d’être dans les polémiques.©️Wikimedia Commons

Après les débats sur : quand ça l’arrange Suspect 95 fait ça, se séparer de son ancien manager free-lance, Oui ou non, l’absence de Jonathan Bamba puis de Séko Fofana aux derniers rassemblements de l’Équipe Nationale de Côte d’Ivoire, la Séléphanto, ou encore celle sur l’arrestation d’une influenceuse beauté.

Mais aussi plus près de nous, la radiation[1] des listes électorales d’un ancien chef d’État pourtant accueilli par une Haye d’honneur lors de son retour au pays ou encore quelques mois plus tôt, la hausse du coût d’Internet, en attendant que l’essence passe à 1 000 francs CFA, au calme, la dernière controverse date d’il y a quelques jours seulement et est donc signée *roulement de tambour* Fabrice Sawegnon. Ou plutôt « Fabio Capello », surnommé ainsi par ses amis d’enfance pour sa capacité à organiser les choses, comme cet ancien entraîneur italien à succès du Milan AC dans les années 90. Souviens-toi.

« […] On allait acheter des magazines. Je voulais qu’ils lisent aussi. On achetait des magazines, des livres et tout. La lecture, on en reparlera. Moi c’est la lecture qui a changé ma vie ! […] La lecture c’est fondamental. », commence d’abord par expliquer le quinquagénaire successful. Jusqu’ici, tout va bien.

Mais là où le bât blesse, des internautes, c’est quand le serial entrepreneur, parti à Las Vegas puis Los Angeles avec son cousin chercher puis obtenir le moyen de faire venir Kim Kardashian en Côte d’Ivoire, après un an de discussions, lâche ceci quand on lui demande comment il a fait pour « combler » le fait de ne pas avoir fait ses études à l’étranger :

« […] La lecture ! La lecture ! En fait ce qu’il faut que tu saches c’est que moi j’ai grandi au Plateau. Et quand je dis le Plateau, mon cœur bat toujours parce que c’est le Plateau. C’est le cœur de la Côte d’Ivoire, le cœur d’Abidjan, avec les deux mains en avant pour bien attraper ce cœur. […] Au Plateau, y avait de la culture. Au Plateau, y avait des cinémas. Y avait la bibliothèque Nationale, le Centre Culturel Français [devenu aujourd’hui Institut Français de Côte d’Ivoire, NDLR]. Enfin, y avait de la culture au Plateau. »

Puis, cet enfant du Plateau, quartier d’affaires abidjanais, enfonce le clou

« […] Et donc moi très rapidement, je suis au Plateau, j’habite au Plateau, je m’inscris au Centre Culturel Français. Mais, j’ai accès à des livres. J’ai accès à des livres. Et donc à partir du moment où je commence à lire, ma vie change. Moi, je dévorais des livres. À 15-16 ans, je lisais des livres de 400 pages en 2 jours. Parce que je commençais, même à table, je venais avec mon livre à table. Maman disait :  » Ferme ton livre : tu aimes trop ça ! » […] »

Les trois entrepreneurs jouent depuis plus d’une 1 heure et 7 minutes au jeu des questions/réponses quand l’homme en bleu et aux chaussures blanches réussit le coup du patron qui a commencé petit et qui est devenu grand. La VAR est formelle : ça joue !

POUR DES INTERNAUTES IVOIRIENS, LIRE 400 PAGES EN 2 JOURS SERAIT MISSION IMPOSSIBLE
Balle au centre.©️Unsplash

Il n’en fallait pas plus pour que des internautes ivoiriens se déchaînent sur la Toile.

TU NE LIS PAS ? PAS GRAVE, L’ÉCOLE IVOIRIENNE EST DÉJÀ TRISTE

POUR DES INTERNAUTES IVOIRIENS, LIRE 400 PAGES EN 2 JOURS SERAIT MISSION IMPOSSIBLE
Apparemment, lire ce n’est pas la tasse de thé de tout le monde.©️Unsplash

D’emblée, certains internautes accusent celui qui « a lu tous les Arsène Lupin », le traitent même de « menteur », quand ils ne mettent en avant le fait que « Pauvre ait tort ! » Tweets choisis.

Comment pourrait-on leur en vouloir dans un pays où la kpafloterie[1] n’est jamais finie ? Où des bonimenteurs et autres opérateurs économiques passent matin/midi/soir pour des modèles, quand ce n’est pas sur des plateaux de télévision, ravis de surfer sur leur buzz effervescent, qui ne durera que trois jours. Comment pourrait-on leur en vouloir ?


Sauf qu’ici, il n’est pas question que de richesse, si tant est que la culture générale n’en soit pas une, mais plutôt de capacités de concentration et intellectuelles : être en mesure de lire 400 pages en 2 jours. Point à la ligne.

En vrai, cette énième pseudo polémique n’est pas si inutile puisque ça permet de mettre le doigt sur quelque chose de tangible finalement : le désamour pour l’école en général et la lecture en particulier.
 
Au pays des Drogba qui remportent le cœur des dipsomanes, tandis que le principal intéressé lui n’a jamais réussi pas à toucher celui des dirigeants insensibles à sa gloire d’antan, et ces rencontres au sommet entre le pied de la table basse et le gros orteil au terme d’une course folle pour célébrer un de ses buts, il y a longtemps que l’école ivoirienne est triste.

L’exemple le plus frappant est probablement celui de la session du baccalauréat.

Les chiffres officiels témoignent du faible niveau de l’école aujourd’hui.

Ainsi en 2022, le taux de réussite était de 30,78% contre 29,24% l’année précédente.

Pour faire simple, seulement 1 candidat sur 3 a été admis. Ceux qui l’ont raté le repasseront probablement une fois après avoir fait le tour du quartier pour éviter d’en être la risée, ou après avoir fugué le temps que leurs parents déçus se calment. Les autres ne seront pas forcément mieux lotis puisque parmi ces nouveaux diplômés, d’autres placeront – en attendant que le marché de l’emploi se décante un jour – des bâches dans funérailles bhété. Des bacheliers, quoi.

Et pendant ce temps-là, d’autres se gaussent de ceux qui plutôt que de se jouer les bandits en leur famille, ont révélé qu’ils étaient incapables de lire 400 pages en 2 jours.

UN VILLAGE D’IRRÉDUCTIBLES RÉSISTE ENCORE ET TOUJOURS À L’ENVAHISSEUR

Au pays du paiya, réjouissances nocturnes le plus souvent comme au plus fort de la période coupé-décalé, adossé au mouvement des petits[2], chacun s’enjaille comme bon il semble.

Et si certains trouvent dans des festivités leur plaisir, qui peut leur en vouloir ? Personne ou presque ! Enfin, à part ces maîtres de la bien-pensance qui critiquent le fait qu’ils écoutent « la musique du monde ». C’est précisément le genre de critiques qu’on ne fera jamais à ceux qui lisent régulièrement des romans parce qu’ils y sont déjà dans leur monde. Et quel monde, mesdames et messieurs !

Vieux livres qui attendent d’être à nouveau à la page, ouvrages neufs achetés sur un coup de tête « zidanesque », sans expulsion à la clé cette fois-ci, mais aussi groupes de discussions où s’échangent bons mots et bons plans, ou encore mots surlignés quand ce ne sont pas des mots dièse, hashtag booklover, bienvenue chez « les romantiques » ! Ces gens qui lisent encore beaucoup les romans en 2023-là pour continuer à parler familièrement. Et bien sûr, la polémique les a fait réagir quand ce n’est pas sourire. Florilège.

Les « romantiques » ne se contentent pas de Twitter. Non, ils s’organisent, se rencontrent, discutent, refont le monde autour d’une œuvre, choisie des semaines au préalable, et d’un repas.

C’est le cas notamment pour au moins deux groupes : le Mosaïque Book Club ou encore le club de lecture « Lire, discuter et manger », dans lequel figure notamment l’entrepreneure sociale et grande liseuse : Tchonté Silué.

Très impliquée dans le tissu social associatif, la « bouquivore » a ouvert à Yopougon un premier puis un second Centre Eulis à Faya. Certes, la géolocalisation est différente mais la mission, elle, reste la même : offrir un cadre propice à la lecture et aux études à des petits et grands enfants.

D’autres encore multiplient les initiatives personnelles. C’est le cas de Rita Dro, fondatrice de l’association « Notre boîte à livres », et ce dispositif de mini-bibliothèques dans certains quartiers d’Abidjan.

Et bien sûr, il y a aussi ces auteurs ivoiriens qui donnent envie de lire même quand c’est difficile. Demba Diop ou encore Gauz.

Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de réagir dans son style caractéristique : sans faire de détails !

Dommage qu’il ait fallu attendre que les propos – tirés de leur contexte – d’un directeur d’une chaîne de télévision privée pour que beaucoup s’intéressent à un problème national. Et pendant ce temps-là, selon des chiffres officiels, le taux d’alphabétisation régresse passant de 51% en 2002 à 43, 8% en 2015 puis 43,7% en 2019.
 
Si ça continue dans quelques années, rares sont ceux qui seront effectivement capables de lire 400 pages en 2 jours. Exceptionnels seront ces parents qui voudront peut-être savoir : « Tu as fini tes devoirs et puis tu assis comme ça ? »

[1] L’ex-président a déposé un recours auprès de la Commission Électorale Ivoirienne, ce jeudi 8 juin 2023.

[2] L’art de mentir.

[3] Genre musical qui emprunte au coupé-décalé ces codes clinquants quand il ne pioche pas dans des expressions et/ou souvenirs d’enfance pour enjailler des gens.

COSMÉTIQUE : AVEC MASEWA, L’IVOIRIENNE SANDRINE KOUAO FAIT LA PEAU AUX IDÉES REÇUES

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Tandis que des apprenties cheffes jouent les chimistes sur Internet, l’Ivoirienne Sandrine Kouao, spécialiste en cosmétique naturelle, souhaite révolutionner le marché avec Masewa ; une plate-forme de produits cosmétiques Made In Africa.

« Absolument pas ! », répond Sandrine Kouao, quand tu lui demandes : « Si enfant, elle a été sensibilisée à tout ce qui touchait à la peau noire ? » La peau noire, c’est son domaine de prédilection, elle, l’ingénieure en chimie/biotechnologie.

Dans le brouhaha nocturne de l’Ivoire Trade Center, nouveau temple de la consommation abidjanais où la pause déjeuner, de jeunes cadres dynamiques font l’audit de menus divers et variés, en attendant de reprendre l’épluchage de comptes, après avoir claqué la bise à de vieilles connaissances, rencontrées par hasard, au détour d’un des pylônes qui soutient l’édifice, les premiers mots de la jeune femme noire résonnent. Sa voix a beau être petite, la cofondatrice de Masewa réussit à donner le ton. C’est parti pour 1 heure 21 minutes et 15 secondes d’un long entretien presque fleuve.

ALLONS ENFANTS DE LA PHARMACIE ET DE LA COSMÉTIQUE

Turban orange enroulé autour de sa tête bien pleine, kimono, dont la couleur principale rappelle le couvre-chef, qui tombe sur ses épaules avant de flotter au-dessus du sol et surtout recouvrir une petite robe noire, cette experte des peaux ébène porte avec fierté une qui n’a pas été altérée par des crèmes éclaircissantes. Dans un pays où plus de la moitié des femmes seraient dépigmentées la peau, c’est un exploit. Mais ce n’est pas le premier qu’elle a réalisé.

« J’avais 7 frères et que des cousins quasiment [autour de moi, NDLR]. Du coup, j’ai grandi dans un environnement typiquement masculin. [….] Les cosmétiques n’étaient vraiment pas, mais alors vraiment pas, dans mon champ de vision. »

Éduquée donc dans cet environnement typiquement masculin, les produits de beauté ne l’ont naturellement jamais intéressée même si sa mère était à l’époque l’une des pionnières dans le secteur de la distribution des cosmétiques importés.

« Je voulais révolutionner la pharmacopée africaine », partageant son rêve d’enfant avec ces mots d’adulte qu’elle n’était pas capable de sortir de sa bouche à l’époque.

Enfant, paraît-il qu’on veut tous devenir avocat(e), médecin, footballeur, etc.

Depuis qu’un certain Kylian a inscrit 3 buts en finale de la coupe du Monde sous « les yeux du plus grand marcheur blanc de tous les temps », le nombre de gamins qui y pensent est certainement monté en flèche. Pour elle, c’était le contraire.

« Mon père était pharmacien. Il avait une des plus grandes officines dans un quartier populaire d’Abidjan [Attécoubé, NDLR]. »

Ce soir-là, ce mardi 25 avril 2023, les embouteillages – toujours, eux – sont de taille : XXL. En plus, une pluie torrentielle est en approche et fait se trémousser les branches d’arbres. Il faut faire vite mais bien l’interview afin de rentrer sain et sauf. Alors, les consignes de sincérité, « Tout ce vous direz en off ne sera pas retenu, sauf si vous le souhaitez », sont mises à l’oubli.

C’est peut-être parce que l’interviewée ne les a pas encore entendues, ces instructions-là, qu’elle fait attention à ce qu’elle dit. Alors, tu les ressors.

« Pas de problème. », une fois qu’elle les a finalement écoutées. L’interview reprend et Sandrine lâche son premier rire.

« Non, je ne faisais pas l’école buissonnière. », tient-elle à préciser en évoquant son enfance passée dans la pharmacie de son père.

« J’aimais bien être dans son bureau, se replongeant dans son enfance en nous tenant la main pour qu’on la suive. Devant la pharmacie, il y avait toujours du monde car une mosquée se trouvait juste à côté parce qu’il y avait une mosquée devant. […] Les vendeurs étaient installés sous les arbres juste là, utilisant sa bouteille de jus de côcôta pour désigner l’endroit imaginaire. […] »

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA PAROLE

La jeune femme, aujourd’hui elle-même maman de plusieurs enfants, qui l’attendent d’ailleurs « pour une soirée pyjama », continue à évoquer ce passage « Dans mon esprit d’enfant, voir tous ces gens assis par terre, sous les arbres devant la pharmacie… pour moi, ils n’avaient pas d’argent pour prendre soin d’eux, se soigner ou s’occuper d’eux ». Elle voulait donc les aider.

Plus pressée que la boisson contenue dans la bouteille transparente qu’elle a reposée sur le plateau couleur bois, la femme d’affaires, qui a fondé Nature et Traditions, « une marque cosmétique naturels pour la réparation de la peau », saute les étapes, fait avance rapide pour se retrouver à… l’adolescence. Pause. Belsunce Breakdown. Rewind.

« […] On me disait souvent que je ferais une bonne avocate car j’aimais argumenter. Entourée d’hommes, ma seule arme était la parole. […] » Avant de s’esclaffer en ajoutant :

« Ça a changé maintenant. J’ai pris de cours de boxe. »

Les rires de l’hyperactive sont plus nombreux. La musique pop façon Rihanna qu’on make me feel like the only girl in the world, les couverts de personnes venues dîner entre vieux amis de longue date, en famille, sont les autres morceaux de l’album de la soirée.

Ses mains s’agitent et la faim trouve le gîte mais pas les couverts. « J’ai faim ! », avant de poursuivre comme si de rien n’était, comme si elle n’avait rien dit.

L’entrepreneure avoue avoir été autrefois attirée par le métier d’avocat. Mais sa passion pour aider les autres et son intérêt pour la fabrication des médicaments l’ont finalement emporté.

Cette double vocation est d’ailleurs au cœur de Masewa, sa nouvelle entreprise.

« Nous voulons valoriser le savoir-faire Made In Africa et changer les mentalités. », avec conviction.

Sa détermination, elle, n’a pas changé ou alors très peu. Elle l’a héritée aussi de ses parents. La seule fille de la famille Kouao qui tenait tête à ses frères a donc grandi dans un environnement : « Scientifique, business, cosmétiques et pharmacie. »

BASKET, DANSE, PLAYSTATION

COSMÉTIQUE : AVEC MASEWA, L'IVOIRIENNE SANDRINE KOUAO FAIT LA PEAU AUX IDÉES REÇUES
Ces mains que tu frottes quand tu t’apprêtes à replonger dans ton enfance heureuse. ©Tous droits réservés

Son enfance dont elle continue à relater les faits saillants a été « très joyeuse […] beaucoup de cousins [à la maison, NDLR] […] un environnement où les gens jouaient à la Playstation, au basket. J’avais beaucoup d’amis à la maison. […] J’ai aimé danser depuis très longtemps. Ma mère avait peur que je devienne trop masculine. […] J’étais sa seule fille. »

Puis vient le seul et unique moment de la soirée où l’émotion se fait plus intense lorsque la jeune femme enjouée évoque le triste souvenir d’un frère récemment décédé.

« Du coup, reprenant le film de ses idées, elle m’a fait faire des activités tels que le chant mais en groupe. », avant de lâcher le nom du sien : les Oiseaux du Monde.

Il s’agit d’un groupe extrêmement populaire dans les années 90. Tu parles d’un temps que les moins de vingt ans ne connaissent pas.

« C’était une super expérience pour moi. », dit celle qui, du haut des six ans, était la plus petite du groupe.

Celle « qui a sauté la moyenne section » rit de plus en plus et son débit s’accélère surtout quand elle se remémore l’atmosphère insouciante de cette époque, ses « gens qui jouent au basket, s’amusent, se taquinent ». De cette époque pas si lointaine, elle a longtemps conservé une habitude : aller voir ce grand frère dont elle est très proche, jouer au basket le samedi matin.

« Tu peux le mentionner. Je vais plus là-bas. », d’un air résigné. Une habitude qu’elle a très récemment abandonnée, au profit de ses enfants et du sommeil, avec une bonne pointe de regret.

CHOCS EN STOCK

Emportée par le flot de souvenirs, la jeune femme badine ne parle plus ni de sa faim, ni de la « pyjama party ».

« À 15 ans, on est partis. », entamant ainsi la deuxième et avant-dernière partie de l’interview. Et le décès de son père, lorsqu’elle avait 14 ans, qui fut un choc traumatisant avant un second : le déménagement dans un environnement totalement nouveau.

Ce qui devait être de simples vacances à Montréal devient finalement un séjour longue durée.

« […] Ma mère avait perdu sa mère une semaine avant de perdre son mari. […] Alors quand on est parti, on s’est retrouvé en famille. », évoquant ainsi la présence d’un de ses six grands frères déjà sur place.

« Nous étions très unis avant ça, alors on a décidé de se réunir. », se rappelle-t-elle.

Pour la petite histoire, ses grands frères l’ont aidée à grandir dans un environnement musical, lui faisant découvrir particulièrement des sons R&B et bien d’autres.

Oui, avant Apple et iTunes, sur lequel Société Suspecte, le nouvel album de Suspect 95 qui caracole en tête des charts, Deezer, Spotify & Cie, il n’y avait que ces cassettes audio ramenées depuis l’étranger pour écouter en boucle les sons à la mode ; jusqu’à ce que la bande magnétique ne sorte du support principal et que tu sois incapable de la rembobiner même avec un crayon à papier ou un stylo bille.

Là encore, tu parles d’un temps que les moins de vingt ans ne connaissent pas.

UNITED COLORS Of BENETTON

Sur le regroupement familial, la go noire ne tarit pas d’éloges. « C’était génial ! Dans ma tête d’enfant, j’imagine qu’il y avait des difficultés que je ne devais pas voir. […]  », admet-elle en souriant.

Il est bien connu que le fait de vivre à l’étranger pousse certains à aller vers les autres, s’ouvrir.

Bien intégrée, la néocanadienne en fait autant malgré le froid mordant au pays des caribous, et se lie d’amitié avec pêle-mêle : des Canadiens, des Haïtiens, des Rwandais, des Guinéens, etc.

La nostalgie l’a déjà envahie quand elle évoque cette époque où ils se retrouvaient chez elle pour discuter, chiller ou aller au terrain de basket.

« C’est ce qui m’a permis d’avoir cette facilité d’intégration. », avant de lâcher du bout de ses lèvres nues, sans gloss, ni rouge à lèvres : « Même l’une des mes activités favorites est d’être seule. »

Seule, Sandrine le sera quand au bout d’un an à Montréal, elle « sait qu’elle veut rentrer reprendre la pharmacie de mon père ».

À seulement 16 ans, l’adolescente semble déjà savoir ce qu’elle veut.

« C’était important pour moi. », déclare la seule scientifique de la famille. Et pendant ce temps-là, ses frères, eux, travaillent dans la finance, le droit, l’immobilier, etc. Malheureusement, le système de quotas la contraint à différer son rêve malgré le soutien de sa famille.

VRAI-FAUX RETOUR AU PAYS

À cette époque-là, les relations entre la France et la Côte d’Ivoire sont plus tendues que la ficelle, qui sépare le séant en deux. Il est notamment reproché au premier d’avoir ourdi un coup d’État contre le président Laurent Gbagbo.

Les rapports sont envenimés. Pas question donc de délivrer des visas à des étudiants ivoiriens, même si certains en obtiendront.

Le refus catégorique que celle à qui « on n’avait jamais refusé de visa de toute sa vie » fut un choc pour elle dans la mesure où elle venait tout de même de prendre la décision de laisser sa famille pour embrasser son rêve.

La globe-trotteuse, qui n’est rentrée qu’il y a quelques années seulement en Côte d’Ivoire, part alors pour Dakar chez un oncle maternel qui a chaleureusement accepté de l’accueillir. Elle y restera deux ans. C’est là-bas qu’elle a un déclic.

DAKAR, TERRE DE RÉFLEXIONS

Les baffles jouent encore et encore du Rihanna qui found love in hopeless place, dans cet Ivoire Trade Center où il y en a pour tous les goûts culinaires.

Placé à la droite de ses mains qui s’agitent toujours autant, son téléphone ne sonne que par intermittence. Son turban ne lui prend absolument pas la tête en se détachant de temps en temps : il lui colle bien à la peau. Aussi bien que ces idées qu’elle a eues au Sénégal.

« Seigneur quand je pense que j’ai une soirée pyjama avec mes enfants. », avant de commencer finalement à expliquer ce que elle, l’Ivoirienne a vécu au pays de la Teranga et des dibiteries, avec ces juteux morceaux de viande braisée qui éclaboussent le palais.

« À Dakar, ça a été une révélation.[…] Et en fait pourquoi je dis que c’est important parce que je me suis plus mise en observatrice des autres. […] Et en observant les personnes, je me suis rendu compte qu’à cause de la dépigmentation dont on voyait plus les dégâts. J’ai observé des beautés en souffrance. »

Ses « beautés en souffrance », dont parle celle qui « aimait jouer avec l’argile rouge que son père lui ramenait de son village d’Agnibilékrou [située au nord-est d’Abidjan] », sont des femmes « qu’elle trouvait super belles mais qui se dépigmentaient la peau ».

Alors, l’observation de ces ravages cutanés lui fait prendre conscience du besoin d’agir pour réparer et prévenir les dommages causés par la pratique de dépigmentation.

En effet, Sandrine refuse l’idée selon laquelle il suffirait de passer de beaucoup de temps et dépenser énormément d’argent pour essayer d’atteindre un idéal de beauté, qui n’est pas naturellement atteignable et qui pourrait être en réalité être nuisible.

Si la femme chocolat noir est arrivée à ce stade, à préconiser l’acceptation de soi et la confiance en soi, en promouvant des produits qui respectent et valorisent la peau, c’est parce que plus jeune, elle suivait aveuglément tendances et mode. Les tissages qu’elle a notamment portés à l’époque n’ont plus désormais plus leur place dans sa garde-robe.

Ce sont ces valeurs-là qui sont d’ailleurs à l’origine de son engagement avec Masewa, où la nappy girl travaille entre autres contre les idées reçues et les stéréotypes sur la beauté de la peau noire.

PEAUX NOIRES, IDÉES CLAIRES

Proposer des alternatives saines et naturelles pour prendre soin de la peau, tel serait en une phrase, l’objectif de la scientifique ivoirienne. Pour certaines femmes, jeunes ou moins jeunes, noires ou déjà claires de peau, les produits de dépigmentation font partie intégrante de leur routine.

Quand tu lui demandes ses habitudes beauté, à elle, la femme savante en parle rapidement mais sincèrement.

« Je fais ça en quatre secondes ! », parlant de sa routine.

« Je trouvais ça paradoxal de mettre autant d’argent et de temps pour être toujours insatisfaite, [finalement, NDLR] », s’exprimant sur ces nombreuses femmes en quête de solutions diverses pour leur problème de peau, pourtant récurrent.

Pour arriver à conseiller, aiguiller ces dames, ces nanas, afin de les aider à sublimer leur beauté naturelle, il a fallu bien entendu suivre parfaire sa connaissance, suivre une formation.

Les siennes, d’études, elle les a faites au pays des horlogers qui mettent pendules et montres à l’heure : en Suisse.

Avec Masewa, l’autrice beauté milite pour un recours aux principes actifs (l’aloe vera, le moringa, le neem, etc.) Il est déjà 20 heures quand celle qui se considère comme « privilégiée » fait bifurquer la conversation vers la spiritualité.

« Je considère que tout le monde a une mission [sur terre, NDLR]. »

La sienne est née lors d’un stage sur l’Île de la Réunion où elle fait un projet sur le diabète.

« J’ai eu un professeur de recherches qui me laisse en totale autonomie sur un projet énorme. Je travaille sur le Cyroi, un hub de start-ups qui utilisent énormément la nature qui la combine avec la technologie et qui arrivent à sortir énormément de produits. »

Sur Masewa, eux, les produits sont tracés. C’est une des garanties de l’entreprise installée depuis à Abidjan. L’autre élément auquel elle tient c’est la transparence.

Et pendant ce temps-là, Rihanna elle Shine like a Diamond avant que The Weekend ne prenne le relais. Rien que ça.

Riche de ces expériences suisses et réunionnaises, Sandrine retourne finalement en Côte d’Ivoire déterminée à mettre en pratique ce qu’elle a appris.

« Là-bas, j’ai réalisé que ce que je voulais n’était pas uniquement de la pharmacie mais que c’était bien plus large. », en faisant une pause dans le flot de ses souvenirs avant de rajouter : « Je voulais comprendre comment faire pour fabriquer des médicaments. Je voulais comprendre comment utiliser les plantes que nous avons en Afrique pour soigner les gens. J’ai réalisé que c’était ma passion. »

De la passion à la réalisation, il n’y a qu’un pas ou plutôt un pas de porte : celui de Nature et Traditions, sa marque de cosmétique qui fait la part belle aux ingrédients issus de la biodiversité africaine.

C’est à ce moment-là que le groupe Noru Capital, qui est derrière Masewa, vient la voir. « Ils croient en une Afrique émergente. », en guise de mini-présentation.

AVEC MASEWA, SANDRINE FAIT LA PEAU AUX IDÉES REÇUES

COSMÉTIQUE : AVEC MASEWA, L'IVOIRIENNE SANDRINE KOUAO FAIT LA PEAU AUX IDÉES REÇUES
Photo de profil façon LinkedIn façon.©️Tous droits réservés

Dix ans plus tard, depuis devenue cofondatrice de Masewa, poursuit sa mission audacieuse : sélectionner les meilleurs cosmétiques naturels Made In Africa et les porter dans les salles de bain du monde entier.

CONFIANCE AVEUGLE

« C’est une plateforme d’e-commerce qui va se positionner en tant que distributeur numéro un des cosmétiques Made In Africa. », développe-t-elle

Et pour se faire, la cheffe d’entreprise « source toutes les meilleures marques cosmétiques en Afrique, que ce soit au Tchad, au Malawi, au Maroc, etc. […]»

La musique a baissé d’un ton. Et les mots captés à la volée permettent d’identifier ces anglophones sur la droite. Ils attendent leur nourriture.

Ce qui nourrit l’esprit de celle, dont le teint noir était « plébiscité quand elle prenait l’avion avec son papa », c’est ce fastidieux travail quotidien.

« Aujourd’hui, faisant une pause pour bien choisir ses mots, on sélectionne selon une charte selon une charte beauté qu’on a mise en place. […] Ce sont des produits naturels qui « respectent » le consommateur dans ce qu’il est et dans ce qu’il veut avoir. On donne des conseils. »

Pour lui donner des conseils, l’entreprise de cosmétique naturelle offre la possibilité au consommateur, à la consommatrice de faire « un bilan en ligne ». « Peau, cheveux, visage, corps », précisant les parties concernées.

Cette possibilité de faire un bilan en ligne, donc, pour orienter les choix de soins est un exemple palpable de la façon dont l’entreprise s’efforce de servir au mieux ses clients.

«  […], Nous, on se charge de faire en sorte que sur ce site d’e-commerce ce qui est mis en avant c’est la sécurité du consommateur. Tout ce que tu prends sur le site ne constitue pas de danger pour ta santé. Les yeux fermés, tu peux shopper et prendre ce que tu veux.[…] »

Mais des scientifiques du dimanche qui pullulent sur Instagram viendront t’expliquer que cette crème a l’aspect repoussant et dont tu ignores tout est LE produit qu’il te faut. Oh honte !

« Aujourd’hui, les ingrédients sont connus mais pas la cosmétique parce qu’on ne fait pas confiance aux experts sur place. On va faire beaucoup plus confiance à des grands laboratoires, poursuivant sur sa lancée, à l’extérieur alors que, pour connaître beaucoup de marques, on se rend compte que nos produits plus riches en principes actifs parce que nous, on utilise directement la nature, on ne fait pas beaucoup de transformations. »

On ne l’arrête plus. Ni les bribes de conversations qui interfèrent de temps en temps, ni ces couverts qui ne sont pas leur assiette mais plutôt dans les petites mains d’enfants qui dînent avec Papa et Maman. Ceux de la défenseuse du Made In Africa attendent le début de « leur pyjama party ».

Pour elle, la combinaison entre ce qui « a été appris avec la mondialisation » et ce qu’on sait déjà sur les produits naturels fait la différence. « C’est plus secure », lâchant un petit mot d’anglais.

« Ta peau normalement doit te protéger. Quand tu utilises un produit conventionnel, il va venir mettre une grosse plaque de silicone, faisant le geste d’un dépôt sur la peau. C’est elle qui elle va jouer le rôle de protection que la peau était censée jouer. […] »

Aujourd’hui, Masewa 15 marques de 5 pays et une centaine de produits, livrables partout dans le monde entier à des prix attractifs. « 90% des marques sont détenues par des femmes. »

Parmi les pays, figurent le Bénin, la Côte d’Ivoire, mais aussi l’Éthiopie, la Guinée et enfin le Maroc.

« Ils te couvrent de la tête au pays. », parlant de tous ces biens disponibles. De nouveaux d’autres pays sont à venir. D’ici là, l’objectif à long terme, l’essor de l’A-beauty, l’industrie cosmétique Made In Africa, sera peut-être atteint.

NON, À LA PAUVRE AFRIQUE

COSMÉTIQUE : AVEC MASEWA, L'IVOIRIENNE SANDRINE KOUAO FAIT LA PEAU AUX IDÉES REÇUES
Le sourire que tu affiches quand tu crois fermement en ton continent.©️Tous droits réservés

En tout cas, Sandrine Kouao, elle, continuera sa mission possible : un développement qui passe par le bien-être.

« Je suis convaincue que l’Afrique a un potentiel énorme. Nous avons des richesses naturelles incroyables, une créativité débordante, une jeunesse dynamique…Il faut juste changer de perspective et arrêter de voir l’Afrique comme un continent en retard ou en difficulté. Nous pouvons être des leaders dans de nombreux domaines, y compris la beauté et la santé. »

Sur cette lancée, continue l’afro-optimiste :

« On est tous en train de dire aujourd’hui on doit développer l’Afrique, on doit donner des fonds, on doit les accompagner… Sauf qu’en fait si l’africain ne sent pas bien pas dans ce qu’il est, ça ne sert à rien de lui donner des ressources pour qu’il puisse le maximum de faire ce qu’il est capable de faire. », avant de modérer ses propos par rapport à la faiblesse des revenus certains :

« Des femmes dépensent 100 000 francs pour se dépigmenter ou pour mettre des perruques alors que leurs revenus ne leur permettent pas toujours une telle dépense. Donc la question que je me pose, c’est :  » Quel est le schéma mental qui te permet d’oublier ta faim pour te dire que, être plus claire, ou bien dépigmenter ton enfant sera beaucoup plus profitable pour toi que de te débrouiller pour manger ? »

Avant d’asséner le coup de grâce, tuer ceux qui pensent que l’africain est forcément pauvre :

« Moi, je dis toujours que l’Afrique c’est le malheur des richesses. » Ainsi parla Sandrine Kouao.

La conversation touche à sa fin. Son discours rôdé est terminé. Place à « la pyjama party » avec ses enfants à qui elle explique que : « Maman est en train de révolutionner le monde. »

Et dire qu’enfant, elle n’était « absolument pas ! » intéressée à tout ce qui touchait à la peau noire.

À ABIDJAN, UNE COMÉDIE MUSICALE CHANTE LES LOUANGES DE LA REINE POKOU

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Ce week-end, à Abidjan, de jeunes gens passionnés ont célébré l’histoire de la Reine Pokou dans une comédie musicale.

« Ça commence ! », crie ce petit garçon assis sur les genoux de son papa au moment même où les ampoules arrêtent de faire la lumière sur amis, proches, mais aussi fervents supporters ou simples spectateurs venus regarder : Aura Poku, la comédie musicale. Avec la question à 10 millions, pour manger alloco, que tout le monde se pose : « Va-t-elle sacrifier son enfant ? » Par ici, la réponse.

EN CÔTE D’IVOIRE, LA SAISON DES PLUIES A COMMENCÉ

Ce vendredi 2 juin, à Abidjan, la pluie, qui a effacé les traces du monstrueux embouteillage de la veille, obligeant certains passagers à descendre de leur VTC, pour honorer un rendez-vous ou finir la course à pied tout simplement, reprend. Point météo.

Cette fois-ci, Yango, et certains de ses chauffeurs qui ont la fâcheuse habitude de ne pas savoir utiliser le GPS, accessoirement leur principal outil de travail, décide d’aligner ses prix sur ceux des brunchs abidjanais. Oh honte !

Pas grave, il en faudra plus pour décourager ces 600 personnes qui ont bravé cette météo, qui fait plus de sale que Niska, juge méchant méchant dans Nouvelle École, avant de s’asseoir dans la salle Kodjo Ebouclé ; au sein du Palais de la Culture.

UN PEU, POKOU D’HISTOIRES

À ABIDJAN, UNE COMÉDIE MUSICALE CHANTE LES LOUANGES DE LA REINE POKOU
Quand vous attendez qu’un jeton.©Pope

Que ce soient dans les livres d’histoire, aux pages écornées et/ou jaunies par la force du temps, avec Pokou, princesse Ashanti, film d’animation 3D réalisé par Afrika Toon, studio d’animation ivoirien, mais aussi les documentaires, l’histoire de la Reine Abla Pokou, qui au 18ème siècle prit la tangente avec un groupe de fidèles pour échapper à une terrible guerre de succession après la disparition du roi Osei Tutu, est omniprésente.

Seule Ashanti peut éventuellement s’asseoir à la même table qu’elle pour dire : « Always there when you call »

Son call, sa vocation, il y a longtemps que le metteur en scène derrière cette comédie musicale, Hermann Boni a ça en lui.

« Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours aimé les comédies musicales. », rappellera-t-il, après avoir versé quasiment toutes les larmes de son long corps.

Et pour cause, Poku la comédie musicale, écrite par Gloire Waniel Tchivongo, jeune auteur congolais, est une bouillie d’émotions qui a été servie, dégustée, savourée par les 600 spectateurs venus faire salle comble.

DU RIRE AUX LARMES, IL N’Y A QU’UN PAS DE DANSE

De la première scène à la dernière, en passant par la halte devant le torrent, fait d’eau fraîche et d’amour, celui des proches du metteur en scène qui agitaient le filet turquoise, histoire de mimer les vagues du fleuve Comoé, devant lequel la Reine Pokou et ses derniers supporters se tenaient, en attendant le sacrifice du futur jeune roi, tout ou presque a été parfait. N’eut été particulièrement la longueur de certains tableaux, les petits bafouillements de la version plus sage de la souveraine, venue lui donner conseil en songe, tout aurait été parfait.

À ABIDJAN, UNE COMÉDIE MUSICALE CHANTE LES LOUANGES DE LA REINE POKOU
On donne (pas) conseil le week-end.©Pope

Mais avant ça, il eut pêle-mêle : ce vieux sage qui a appris à faire les grimaces au point où chacune de ses apparitions, de ses prises de parole déclenchait l’ire de la salle déjà conquise, mais aussi le devin qui tomba en transe après que les esprits de l’eau lui aient murmuré des mots à l’oreille, ou encore la villageoise, et ce baluchon qu’elle refusait d’ouvrir pour éviter trop partager nourriture et or, etc.

À ABIDJAN, UNE COMÉDIE MUSICALE CHANTE LES LOUANGES DE LA REINE POKOU
Vraiment, le vieux méritait d’être servi par la Reine en personne.©Pope

Ou encore la servante de la reine, plus dévouée qu’un ropéro, porte-bagages d’une personne fortunée en VOSTFR.

Parce que l’émotion et la qualité étaient omniprésentes, au point où tu demandes mais finalement : « Va-t-elle sacrifier son enfant ? », dans cette salle aux murs recouverts de peinture et d’espoir, ceux de cette troupe d’amateurs pour la plupart, dont les pas de danse ont été chorégraphiés par France-Nancy Goulian, danseuse et actrice vue notamment dans la série Cacao, il serait périlleux de poursuivre la retranscription.

Il y a certaines choses qui se racontent comme les différentes versions de l’histoire d’Abla Pokou, et ces hippopotames qui se seraient alignés de telle sorte que la traversée soit possible. Pour tout le reste, il y a Aura Poku, la comédie musicale ; joli spectacle dont le coup d’envoi a presque été donné par un enfant : « Ça commence. »