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Les grands leaders Marrons de l’Île Maurice

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Découvrez les grands chefs marrons de Maurice et leur lutte héroïque pour la liberté durant l’âge de l’esclavage (1797-1823), un chapitre clé de l’histoire mauricienne.

Une lutte pour la Liberté durant l’Âge de l’Esclavage

L’abolition de l’esclavage à Maurice, célébrée chaque année le 1er février, marque un tournant historique non seulement pour l’île, mais aussi pour la reconnaissance des efforts acharnés de ceux qui ont combattu pour leur liberté. Pendant des siècles, les marrons – des esclaves en fuite – ont défié le système esclavagiste en menant des rébellions, en formant des communautés autonomes, et en organisant des raids pour survivre dans une île où ils étaient pourchassés et traqués sans relâche.

Bien que les récits sur les marrons aient longtemps été négligés par les historiens, écrivains et chercheurs, leur histoire est aujourd’hui reconnue comme un témoignage crucial de la résistance contre l’oppression. Nofi rend hommage à certains des chefs marrons les plus remarquables de l’histoire mauricienne, comme Bellaca, Roch, Panglose, Tatamaka et Caëtane, qui ont dirigé des bandes de fugitifs dans leur quête de liberté entre les années 1797 et 1823. Ces chefs ont marqué l’histoire non seulement par leur courage, mais aussi par leur organisation tactique dans un environnement souvent hostile.

Le marronnage à Maurice, une résistance acharnée

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

Le marronnage à Maurice a été une forme de résistance largement pratiquée entre les années 1640 et 1830, soit pendant près de deux siècles. Durant cette période, de nombreux esclaves en fuite se sont organisés en bandes, petites ou grandes, pour survivre dans les forêts, montagnes, et ravines de l’île. Ces groupes, souvent armés, effectuaient des raids sur les plantations, perturbant l’économie esclavagiste et constituant une menace permanente pour les propriétaires terriens.

Entre les années 1790 et 1820, ces bandes de marrons étaient particulièrement bien organisées et cherchaient avant tout à obtenir la force du nombre pour préserver leur liberté et se défendre contre les détachements coloniaux envoyés pour les capturer. Les marrons étaient poursuivis sans relâche par les forces coloniales, dont l’objectif était soit de les capturer vivants, soit de les détruire. Pourtant, leur résistance tenace continue d’inspirer les générations modernes et de rappeler les horreurs de l’esclavage.

Les chefs marrons étaient souvent des individus particulièrement intelligents et capables, qui utilisaient leur connaissance du terrain, leurs compétences de combat, et leur ingéniosité pour organiser des bandes de fugitifs dans une lutte complexe contre le système colonial. Ces chefs ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de Maurice et méritent d’être honorés pour leur engagement dans la quête de liberté.

Bellaca, le chef marron du Morne Brabant

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

L’un des chefs marrons les plus célèbres de Maurice est Bellaca, qui a dirigé sa bande depuis le Morne Brabant, un des lieux emblématiques de la résistance marronne sur l’île. Entre 1797 et 1802, Bellaca et sa bande ont pris possession du Morne, ce qui a incité l’Assemblée coloniale à émettre une proclamation offrant de libérer tout esclave qui capturerait ou tuerait Bellaca. Cela montre à quel point Bellaca était perçu comme une menace sérieuse par les autorités coloniales de l’époque.

Malgré cette proclamation, Bellaca a pu maintenir sa liberté pendant plusieurs années avant d’être finalement trahi et tué par un esclave nommé Stalinas Cerf. Le sacrifice de Bellaca et la détermination avec laquelle il a défendu sa liberté, en dépit des conditions difficiles, en ont fait une figure légendaire de la résistance marronne à Maurice.

Le Morne Brabant, où Bellaca et sa bande avaient établi leur campement, est aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et est reconnu comme un symbole puissant de la lutte pour la liberté des esclaves à Maurice. Le combat de Bellaca et de ses compagnons représente une page essentielle de l’histoire de la résistance marronne, et son héritage continue de résonner dans la mémoire collective des Mauriciens.

Roch, le chef marron de Plaine des Roches

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En 1801, un autre chef marron, Roch, un esclave d’origine mozambicaine, a dirigé une bande de marrons dans les régions de Plaine des Roches et Rivière du Rempart. Roch et sa bande étaient actifs dans le sud de Rivière du Rempart et le nord de Flacq, où ils organisaient des raids sur les plantations locales. Bien que jeune – Roch n’avait qu’une vingtaine d’années – il était un leader respecté et redouté. Il fut capturé et exécuté après une attaque menée par un détachement colonial sur un camp marron près des grottes de Plaine des Roches.

L’histoire de Roch illustre non seulement la brutalité des répressions coloniales, mais aussi la résilience des marrons qui, malgré leur jeunesse et leur manque de ressources, se battaient farouchement pour leur survie. Roch, comme tant d’autres, a sacrifié sa vie pour la cause de la liberté, et son nom mérite d’être rappelé comme celui d’un combattant pour la dignité humaine.

Tatamaka, chef marron des Plaines Wilhems

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Le 30 juillet 1804, un autre chef marron nommé Tatamaka a été capturé et tué dans les gorges de la Rivière Noire, après avoir résisté aux chasseurs de marrons. Tatamaka, un esclave d’origine mozambicaine, avait dirigé une bande de neuf marrons qui organisaient des raids sur des plantations dans les districts de Black River, Plaines Wilhems, et Savanne. Armé de deux grands couteaux, Tatamaka a refusé de se rendre lorsqu’il a été encerclé par un détachement, et a finalement été abattu après avoir combattu avec bravoure.

Tatamaka avait réussi à rester en fuite pendant plus de deux ans, défiant les autorités coloniales et terrorisant les propriétaires terriens. Sa résistance tenace et son refus de se soumettre aux chasseurs de marrons ont fait de lui une figure emblématique de la lutte contre l’esclavage à Maurice. Il illustre la détermination des marrons à vivre libres, même au prix de leur propre vie.

Panglose, autre chef marron de Plaines Wilhems

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En 1811, un autre chef marron, Panglose, un esclave malgache, a été tué lors d’une attaque menée par les forces coloniales sur un camp marron à Trois Ilots, dans le quartier de Plaines Wilhems. Panglose, armé d’un sabre et portant des gris-gris ayant une signification mystique, a tenté de combattre les chasseurs de marrons avant d’être abattu.

Panglose était respecté par ses compagnons marrons, en grande partie en raison de ses prétendus pouvoirs mystiques. Il avait réussi à convaincre ses partisans qu’il possédait des pouvoirs surnaturels, ce qui lui avait permis de devenir leur chef. Son histoire montre comment, dans des conditions extrêmes, les marrons utilisaient non seulement des stratégies de survie physique, mais aussi des croyances spirituelles pour renforcer leur cohésion et leur résistance.

Caëtane, chef marron du district de Moka

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

Le dernier grand chef marron de cette période était Caëtane, un esclave mozambicain qui a dirigé une bande de 15 marrons dans les montagnes de Le Pouce et les forêts environnantes du district de Moka. Entre 1822 et 1823, Caëtane et sa bande ont organisé des raids audacieux sur les plantations de Moka, Flacq et Plaines Wilhems, volant des objets de valeur et des vivres pour assurer leur survie.

Caëtane, connu pour son intelligence et sa connaissance approfondie du terrain, a été capturé en 1823 après une trahison de l’un de ses compagnons. Il fut condamné à mort et exécuté peu de temps après, mais son leadership et son organisation de la résistance marronne sont restés dans les mémoires comme un exemple de la lutte acharnée des esclaves pour leur liberté. Sa bande, composée de marrons locaux, mozambicains, malgaches et indiens, montre à quel point la résistance marronne était une entreprise multiethnique, réunissant des individus de différentes origines dans une quête commune de liberté.

Impact et héritage des chefs marrons

L’histoire de ces chefs marrons et de leurs bandes met en lumière à quel point ils étaient prêts à aller pour défendre leur liberté et défier un système colonial brutal et déshumanisant. Les chefs comme Bellaca, Roch, Panglose, Tatamaka, et Caëtane étaient non seulement des leaders courageux, mais aussi des stratèges habiles qui ont organisé des réseaux complexes de résistance face à des forces bien plus puissantes. Leur lutte, bien qu’elle ait souvent été réprimée dans le sang, a montré que la quête de liberté était plus forte que les chaînes de l’esclavage.

Chaque 1er février, jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Maurice, il est important de se souvenir de ces leaders marrons et de leurs sacrifices. Leur détermination à vivre libres, même au prix de leur vie, doit être honorée non seulement comme une partie essentielle de l’histoire mauricienne, mais aussi comme un rappel de l’importance universelle de la liberté et des droits humains.

Une lutte pour la dignité humaine

Les chefs marrons de Maurice, à travers leurs actions courageuses et leur organisation tactique, ont marqué l’histoire de l’île d’une manière indélébile. Leur lutte contre l’esclavage était bien plus qu’une simple fuite vers la liberté ; c’était un acte de résistance contre un système oppressif et inhumain. Ces leaders ont inspiré des générations de Mauriciens, et leur mémoire continue d’être une source de fierté et de réflexion.

Leur héritage nous rappelle que la liberté n’est jamais donnée, mais qu’elle doit être conquise, souvent au prix de sacrifices immenses. En redécouvrant et en célébrant ces figures de la résistance marronne, nous rendons hommage à leur courage et à leur humanité, tout en reconnaissant leur rôle crucial dans l’histoire de Maurice et du monde.

Notes et références

  1. Peerthum, Satyendra. « The Great Mauritian Maroon Leaders during the Age of Slavery (1797-1823). » Histoire(s) Mauricienne(s), 1 février 2021.
  2. Alpers, Edward A. The African Diaspora in the Indian Ocean: A Comparative Perspective. Markus Wiener Publishers, 2009.
  3. Chesney, Duncan. Slavery and Resistance in Mauritius and the Indian Ocean Region. Palgrave Macmillan, 2016.
  4. Allen, Richard B. Slaves, Freedmen, and Indentured Laborers in Colonial Mauritius. Cambridge University Press, 1999.
  5. Vaughan, Megan. Creating the Creole Island: Slavery in Eighteenth-Century Mauritius. Duke University Press, 2005.
  6. Toussaint, Auguste. L’histoire de l’île Maurice. Presses Universitaires de France, 1973.
  7. UNESCO. « Le Morne Cultural Landscape. » Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
  8. Breen, T.H. A Mighty Empire: The Origins of the American Revolution. Oxford University Press, 2010.

Les « ombres de la Françafrique », ou quand l’Afrique finançait la République

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Plongée dans les arcanes de la Françafrique avec les révélations de Robert Bourgi. Nofi explore les financements occultes de la politique française par des régimes africains, un système complexe qui continue de façonner les relations franco-africaines, même à l’heure des réformes et des tensions géopolitiques actuelles.

En 2024, la Françafrique continue de prospérer dans l’ombre des gouvernements français successifs, malgré les promesses répétées de rupture. Un système tentaculaire de financements occultes, de relations néocoloniales et de corruption imprègne encore les rouages de la politique franco-africaine. Ce réseau obscur, à peine dissimulé derrière les façades diplomatiques, façonne l’avenir de millions de citoyens africains, tout en maintenant une poignée d’élites au pouvoir. Loin d’être un simple vestige historique, la Françafrique est un cancer silencieux, nourri par l’appétit insatiable des ressources africaines et les ambitions des dirigeants français.

L’héritage de la Françafrique, construit sur des décennies de complicité entre les dirigeants français et les présidents africains, a été méticuleusement documenté par des journalistes et chercheurs. François-Xavier Verschave, auteur de Françafrique : Le plus long scandale de la République, a été l’un des premiers à dénoncer cette relation incestueuse :

« La Françafrique est un néologisme né pour dénoncer l’attitude néo-coloniale que la France maintient vis-à-vis de ses anciennes colonies, un réseau d’intérêts économiques, politiques et militaires qui trahissent les idéaux démocratiques. »

Cette doctrine, qui a guidé les relations franco-africaines depuis l’indépendance des colonies françaises, repose sur une réalité brutale : la France, bien que retraitée de ses terres coloniales, continue de tirer les ficelles du pouvoir à travers des alliances corrompues et des financements secrets.

Valises de billets et financements occultes

Robert Bourgi en septembre 2011 (AFP PHOTO / JOHANNA LEGUERRE)

Robert Bourgi, avocat et conseiller influent, l’un des acteurs majeurs de la Françafrique, a récemment révélé dans son ouvrage Ma vie en France-Afrique les dessous d’un système où des valises pleines de billets transitaient régulièrement entre l’Afrique et la France.

« Je transportais de l’argent liquide dans des valises, des sommes astronomiques qui finançaient des campagnes électorales. C’était la réalité de la Françafrique. »

Ces fonds, souvent prélevés sur les richesses des pays africains, notamment le pétrole et l’uranium, servaient à acheter l’influence des hommes politiques français, mais aussi à maintenir des régimes dictatoriaux en Afrique.

Un des exemples les plus emblématiques reste l’affaire Elf, révélée dans les années 1990, qui montra l’ampleur de la corruption franco-africaine. Le procès Elf dévoila que les dirigeants d’Elf Aquitaine, géant pétrolier, versaient des commissions occultes à des chefs d’État africains, comme Omar Bongo du Gabon, en échange de contrats pétroliers lucratifs.
Patrick Pesnot, dans Les Dessous de la Françafrique, explique :

« Le procès Elf a révélé l’ampleur de la corruption organisée à l’échelle internationale, où des dictateurs africains recevaient des commissions en échange de l’accès aux ressources naturelles. »

Le silence coupable de la République

Le président Jacques Chirac, entouré de ses homologues burkinabè Blaise Compaoré, gabonais Omar Bongo Ondimba, camerounais Paul Biya et congolais Denis Sassou Nguesso, lors d’un sommet franco-africain, à Cannes le 16 février 2007.  PATRICK KOVARIK / AFP

L’ancien président français Jacques Chirac, emblème de cette tradition de financement occulte, s’est vu accuser d’avoir maintenu des relations financières étroites avec des régimes africains pour financer ses campagnes électorales. Bourgi affirme avoir régulièrement remis des valises d’argent à Chirac, provenant des présidents africains tels qu’Omar Bongo (Gabon), Blaise Compaoré (Burkina Faso), et Denis Sassou Nguesso (Congo).

« Le président me demandait de lui ramener ces fonds. Jamais une somme en dessous d’un million de dollars ne m’a été confiée. »

Ces pratiques ont permis de maintenir des liens d’influence très forts, faisant de ces chefs d’État africains des obligés du pouvoir français.

L’historien Jean-Pierre Bat souligne que :

« Ces flux financiers ne concernaient pas seulement le financement des campagnes électorales françaises. Ils servaient aussi à préserver un réseau de dépendance économique où la France s’assurait l’accès aux ressources stratégiques africaines. »

L’échec des révolutions démocratiques

French President Nicolas Sarkozy (L) confers with Ivory Coast President Laurent Gbagbo (R) prior the start of the United Nations Security Council meeting on Africa during the United Nations General Assembly in New York, 25 September 2007. AFP PHOTO/POOL/ERIC FEFERBERG / AFP / ERIC FEFERBERG

À travers l’histoire récente, les tentatives de démocratisation en Afrique francophone ont souvent été étouffées par cette emprise invisible. En 2010, Laurent Gbagbo, président ivoirien, a été renversé après avoir contesté les résultats des élections face à Alassane Ouattara, soutenu par la communauté internationale, et notamment par la France. Robert Bourgi affirme que Nicolas Sarkozy, alors président de la France, aurait donné l’ordre de renverser Gbagbo.

« Sarkozy m’a dit : ‘Je vais le vitrifier’. C’était une démonstration brutale de la façon dont la France gère ses anciens alliés africains. »

Cette déclaration met en lumière l’ingérence constante de la France dans les affaires intérieures des pays africains.

Le pétrole et l’uranium, le nerf de la guerre

le conseiller de l’Elysée pour les affaires africaines, Jacques Foccart (G), accueille le président gabonais Omar Bongo, le 15 novembre 1973 à Paris, dans le cadre de sa visite officielle en France.

Si la Françafrique persiste, c’est en grande partie en raison des intérêts économiques stratégiques de la France en Afrique. Le pétrole, notamment au Gabon et en Angola, ainsi que l’uranium au Niger, sont des ressources vitales pour l’industrie française. Jacques Foccart, le père de la Françafrique, avait déjà souligné l’importance de ces ressources pour la survie de la puissance française :

« Le pétrole, l’uranium, les matières premières, voilà les clés qui permettent à la France de maintenir son influence en Afrique. »

Des entreprises comme Areva (aujourd’hui Orano) ont longtemps maintenu des liens étroits avec les régimes autoritaires africains, en particulier au Niger, où l’exploitation de l’uranium est essentielle pour le programme nucléaire français. Le maintien de régimes favorables à ces intérêts stratégiques reste une priorité pour Paris.

Un système en mutation ?

Depuis plusieurs décennies, chaque président français, de François Hollande à Emmanuel Macron, a promis la fin de la Françafrique. Pourtant, les réseaux d’influence persistent. En 2019, Macron a annoncé vouloir « refonder » les relations franco-africaines, reconnaissant les crimes commis durant la colonisation, mais les faits sur le terrain révèlent une autre réalité.

L’historien Antoine Glaser, auteur de Arrogant comme un Français en Afrique, explique :

« La France n’a jamais vraiment accepté de renoncer à son influence en Afrique. Au-delà des discours officiels, des accords militaires et des liens économiques étroits se sont maintenus, notamment dans des secteurs stratégiques comme le pétrole et les télécommunications. »

Alors que les relations économiques et politiques se transforment avec l’arrivée de nouveaux acteurs, comme la Chine et la Russie, la France semble être en perte de vitesse sur le continent africain. Mais la Françafrique, sous des formes nouvelles, continue de survivre. Les valises de billets ne sont peut-être plus aussi fréquentes, mais les intérêts économiques demeurent, tout comme les alliances douteuses.

L’éternelle ombre de la Françafrique

TOPSHOT – French President Emmanuel Macron (L) meets with Gabon’s President Ali Bongo Ondimba (R) for a bilateral meeting at Presidential Palace in Libreville, on March 1, 2023. French President Emmanuel Macron arrived in Libreville on March 1, 2023, for a four-day tour of Central Africa, designed to usher in a new era in the relationship between France and the continent where anti-French resentment is growing. (Photo by LUDOVIC MARIN / AFP) (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

Loin de disparaître, la Françafrique s’est réinventée. Elle persiste, nourrie par un système économique mondial qui privilégie l’exploitation des ressources africaines au détriment du développement local. Les présidents passent, les dictateurs aussi, mais le système reste. Dans les couloirs des palais africains comme à l’Élysée, l’ombre de la Françafrique continue de hanter les décisions politiques.

Le défi reste pour la France de réconcilier son passé colonial avec un futur fondé sur des partenariats égaux et transparents. Mais tant que les ressources africaines continueront d’alimenter l’économie française, cette page ne sera jamais vraiment tournée.

Notes et références

  1. Verschave, François-XavierFrançafrique : Le plus long scandale de la République, Stock, 1998.
  2. Bourgi, RobertMa vie en France-Afrique, Max Milo, 2017.
  3. Pesnot, PatrickLes Dessous de la Françafrique, Flammarion, 2014.
  4. Bat, Jean-PierreLe Syndrome Foccart : La politique française en Afrique, de 1959 à nos jours, Gallimard, 2012.
  5. Glaser, AntoineArrogant comme un Français en Afrique, Fayard, 2016.
  6. Gould, Stephen JayThe Mismeasure of Man, W.W. Norton & Company, 1981.
  7. Procès ElfLe Monde, 7 novembre 2003.
  8. UNESCOLa Route de l’Esclave, Rapport du Comité scientifique international, 2022.
  9. Glaser, AntoineAfricafrance : Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu, Fayard, 2014.
  10. Tshiyembe, MwayilaL’État postcolonial en Afrique : Repenser la démocratie et la souveraineté à l’aune de la Françafrique, Karthala, 2010.

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l’histoire !

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Le jeudi 26 septembre 2024, la nouvelle couperet vient de tomber. Derrick Rose prend sa retraite… Alors certains diront que cela faisait plusieurs années qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même mais les vrais fans savent que Pooh était encore lui-même mais différemment. Sa carrière n’aura pas atteint les sommets qui lui étaient promis. Pourtant, elle reste fortement gravée dans le coeur des fans qu’il a pu se faire en chemin.

Alors, oui le chemin n’aura pas été un long fleuve tranquille, mais qu’est-ce qu’il aura été rempli d’émotions ! Derrick Martell Rose le dit dans son annonce : Ce n’est pas un goodbye au basketball mais un remerciement ! Et nous aussi, on te remercie en retour ! Et en hommage faisons un retrospective sur la carrière du Youngest MVP de la NBA !

Des débuts remarqués à Memphis !

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l'histoire !
Young D. Rose à Simeon

Né à Chicago, il grandit plus exactement à Englewood, là où règne la drogue, fils de Brenda Rose, et apprend le basket-ball avec ses trois frères aînés afin d’éviter de tomber dans l’illégalité tout en rêvant de la NBA pour ramener de l’argent à sa famille.

Des débuts remarqués mais accompagnés d’une polémique devenue célèbre ! Alors que Derrick passe ses exams, à l’aide d’un coéquipier, il triche afin de valider l’épreuve et ce choix reviendra le hanter pendant sa saison rookie ! La sanction aurait pu être une suspension. Heureusement, David Stern, le grand patron de la NBA à l’époque, bottera en touche et D. Rose ne sera pas inquiété plus que ça.

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l'histoire !

Au lycée, il remporte deux championnats d’État et est dès lors perçu comme le meilleur espoir au poste de meneur. Il est ensuite drafté en 1ère position par les Chicago Bulls en 2008 et porte l’espoir d’une franchise voulant retrouver son standing depuis la retraite de Michael Jordan.

De grand espoir à Youngest MVP

Pour la narrative, ce premier choix de draft est beau. Le petit du pays est récupéré par Chicago, c’est un symbole aussi fort que de voir LeBron James drafté par Cleveland ! Et d’entrée de jeu, D. Rose montre qu’il est sa place. Il confirme d’abord avec un titre de Rookie de l’année incontestable. Le meneur virevoltant est un monstre en devenir. Il va trop vite, il saute trop haut, il défend trop fort. Ce jeune homme là est déjà prêt !

Comme dirait Stacey King : Too big, too fast, too strong, too good !

La saison 2009-2010 est un nouvel avertissement pour la ligue, il avoisine les 21 points par match mais but au premier tour des playoffs sur les Cavs d’un duo LeBron James et vieux Shaq. Ce n’est que partie remise, car l’année d’après, il va lui chiper le titre de MVP et devenir le plus jeune de l’histoire de la NBA. La légende Derrick Rose est en marche !

Et très sincèrement, si LeBron James n’avait pas pris The Decision et amené son talent à Miami avec D Wade et Chris Bosh, peut-être que le Windy City Assassin ne se serait pas arrété en final de Conférence et aurait été jouer le titre face aux Dallas Maverick de l’allemand Hall of Famer Dirk Nowitzki ! Un des nombreux What if entourant Derrick. Car même s’il est indéfendable, l’association du Heat est juste incroyable.

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l'histoire !
Miami Heat Dwyane Wade contre Derrick Rose, Miami, Florida, 29 Janvier, 2012. REUTERS/Rhona Wise (UNITED STATES – Tags: SPORT BASKETBALL)

« C’est le MVP de la saison. Il le mérite. Il joue vraiment bien. Vraiment il le mérite, et ça ne fait aucun doute. Et s’il ne l’a pas, il pourra ressentir ce que j’ai vécu pendant des années… »

— Michael Jordan

Les blessures qui en font l’un des plus grands What if de l’histoire de la NBA

Alors qu’il n’avait manqué que six rencontres lors des saisons régulières précédentes, l’exercice 2011-2012 marque un tournant difficile dans sa carrière. Cette année-là, Rose doit s’absenter de 27 des 66 matchs en raison de multiples blessures : aine, dos, cheville, orteil… Malgré son absence répétée, les Chicago Bulls terminent en tête de la Conférence Est, et affichent un bilan solide de 18 victoires pour 9 défaites en son absence.

Mais le coup de grâce survient lors du premier match des playoffs contre les 76ers. Derrick se blesse gravement au genou. Les coeurs de beaucoup de fans à travers le monde manquent un battement. Le verdict tombe rapidement : rupture du ligament croisé antérieur. Cette blessure met fin non seulement à sa saison, mais aussi aux espoirs des Bulls de passer au second tour des playoffs, surtout après la blessure de Joakim Noah lors du match 2.

Pire encore, Derrick Rose voit également s’envoler ses chances de participer aux Jeux Olympiques de Londres. Pendant sa convalescence, son équipementier Adidas lance un documentaire en plusieurs épisodes intitulé The Return, retraçant son chemin de rééducation et sa détermination à revenir au sommet.

Saison 2013-2014 : un retour de courte durée

Le retour de Derrick Rose est attendu avec impatience. Mais le sort s’acharne sur lui. Après seulement dix matchs de la saison 2013-2014, il se blesse à nouveau, cette fois au genou droit. Opéré du ménisque le 25 novembre, il est contraint de déclarer forfait pour le reste de la saison. Ses statistiques, avant cette nouvelle blessure, montraient pourtant un joueur toujours efficace, avec 16,5 points, 4,3 passes décisives et 3,2 rebonds en 31 minutes de jeu.

Saison 2014-2015 : l’espoir renaît

Après avoir été sacré champion du monde avec la sélection américaine, Derrick Rose fait son grand retour avec les Bulls lors de la pré-saison 2014-2015. L’un des moments marquants de cette période de préparation reste sa performance éclatante contre les Cavaliers de Cleveland, candidats au titre, où il inscrit 30 points pour la première fois depuis sa blessure de 2012, face à un Kyrie Irving alors au sommet de son art.

Lorsque la saison régulière démarre, Rose se montre plus prudent. Lors du premier match contre les Knicks de New York, une équipe considérée parmi les plus faibles de la ligue, il ne force pas son jeu et inscrit 10 points sans même participer à la deuxième mi-temps. Progressivement, il retrouve son niveau d’avant les blessures, aidant son équipe à remporter de nombreuses victoires, notamment aux côtés de Pau Gasol et Jimmy Butler, qui seront tous deux All-Stars cette saison.

Derrick Rose défendant sur Kyrie Irving

Pourtant, malgré des statistiques impressionnantes à la mi-saison (23,0 points, 6,5 passes décisives, 5,1 rebonds en 31,1 minutes par match), Rose n’est pas sélectionné pour le All-Star Game. Mais le 25 février 2015, la mauvaise nouvelle tombe à nouveau : Derrick Rose doit subir une autre opération au genou droit, la même blessure qui l’avait éloigné des terrains en 2013. Un véritable coup dur pour lui et pour les Bulls.

Malgré ces obstacles, Derrick Rose parvient à briller en playoffs. Le 8 mai 2015, lors d’un match crucial contre les Cavaliers, il marque le buzzer beater mémorable qui offre la victoire à Chicago. Malheureusement, LeBron le lui rendra dans le match suivant. Au cours de cette saison, Derrick Rose aura joué 46 matchs, affichant une moyenne de 23,0 points et 6,5 passes décisives.

Un passage au Knicks qui aurait pu être plus mémorable

Le Madison Square Garden fait sens, même si Derrick, lui, est surpris de la décision des Bulls. Il se retrouve trader à New York où le public l’attend avec impatience car quoi de plus poétique de voir une rose éclore dans le jardin ? Mais malgré des prestations solides et encourageante, l’équipe n’arrive pas à capitaliser. Certains diront que c’est de la faute d’un Carmelo Anthony qui tient trop la balle et n’arrive pas à s’inscrire dans une attaque en triangle. Les espoirs ne sont pourtant pas taris…

Un passage avec le King, puis des parachutages dans le Minnesota puis à Detroit

Après des années à avoir bataillé contre son rival de début de carrière, LeBron James, Derrick Rose se retrouve dans une situation, sur le papier, favorable. « Sur le papier » seulement. Car l’équipe fait venir Dwyane Wade, Rose ainsi que Isaiah Thomas. Deux joueurs en quêtes d’un grand retour et un vieux briscard toujours dangereux en la personne de The Flash.

Thomas arrive blessé mais doit être le meneur principal, donc Derrick se partage les minutes avec Wade et José Calderon. Alors que l’association semble prometteuse, c’est les choix de coaching qui semblent perturber l’entente ainsi que la promesse d’un changement de 5 majeur. Car oui, celui que le front office veut vraiment voir sur le terrain est Thomas.

Malheureusement, cela ne fonctionnera pas. Pas faute de talent mais de timing. L’ancien Celtic revient d’une blessure grave à la hanche et doit retrouver son rythme, pourtant, très vite on lui fait grappiller les minutes de D. Rose et D. Wade, sans obtenir le résultat escompté et à l’approche des playoffs et avec une odeur de fiasco, l’équipe se débarrasse des trois derniers arrivés.

Il est ensuite tradé chez les Wolves où il retrouve son coach de Chicago, Tom Thibodeau et c’est enfin ce qui semble être un nouveau départ. Si l’équipe est est forte, elle est malheureusement sur le point d’exploser… à cause d’un ancien camarade des bulls de Derrick : Jimmy « Bucket » Butler !

Devenu une superstar, Jimmy est heureux de retrouver son compagnon mais les choses ont changé, c’est lui maintenant qui mène la danse et tout le monde connait sont tempérament et son éthique et forcément, cela clash avec le Karl-Anthony Town de l’époque que beaucoup qualifient de « soft ». L’équipe, après des playoffs réussi pour Rose malgré une élimination face aux Rockets de James Harden, s’effondre la saison suivante. Jimmy s’en va mais non sans difficulté. Ce qui donnera droit à une performance mémorable : Le fameux match à 50 points et le block de la gagne.

Rudy on t’aime, mais c’était Derrick quand même

Mais la polémique Jimmy Butler va faire exploser les espoirs de cette équipe prometteuse des Timberwolves. L’ancien de Chicago va forcer son départ et entrainer la fin de saison difficile de la franchise.

Derrick atterri à Detroit ou encore une fois, il est très solide, mais l’équipe malgré Blake Griffin ne fait pas rêver. Il signe pour deux saisons mais ne reste que pour une car l’année d’après, il retourne du côté de la grande pomme.

La rose de retour dans le Garden avant de rejoindre Memphis et celui qu’on appelle Rose 2.0

Les fans reprennent espoir, le retour de la rose dans le Garden. Et si le départ se passe plutôt bien pour ce nouveau tango sous l’égide de coach Thibs, la fin n’est pas à la hauteur de la hype. Thibs commence de plus en plus à le mettre sur le banc. Evan Fournier et lui subissent le même traitement. Ils doivent grappiller des minutes dans la garbage time, ce qui ne leur permet absolument pas de trouver leur rythme.

Puis, ils sont relégués aux rang de vétéran sur le banc. Derrick ne voit plus le parquet pendant des mois et la frustration monte chez les fans. Alors que les espoirs semblent perdus, l’appel salvateur vient de Memphis, un endroit qu’il connait bien et qui est rempli de nostalgie. Un endroit où il y a un Ja Morant. Un endroit où D. Rose pourra jouer les playoffs. Le rêve sera de courte durée.

Le tableau est beau. Marcus Smart et Derrick Rose pour jouer les meneurs vétéran en soutien du jeune espoir Ja. Mais rien ne se passe comme prévu. Le petit jeune est pris à nouveau dans les problèmes, suspendus et cela entame l’énergie de cette équipe déjà affaiblie par la blessure de Steven Adams. Ja revient à la mi saison, mais c’est déjà trop tard, donc il sécurise sa saison suivante en se faisant opérer. Du côté de Rose, on ne le reverra plus sur les parquets, mais la promesse de la prochaine saison est belle.

Malheureusement, nous ne la verrons pas, car le jeudi 26 septembre, un mois avant le début de la saison, Derrick Rose annonce la fin d’une carrière forte en émotions. Forte en passion, en rire et en larmes ! C’est le début d’un nouveau chapitre pour lui. L’annonce vient de ses réseaux, d’abord sous forme de contenus vidéo puis par une lettre. Et si c’est avec tristesse que l’on prend la nouvelle, on ne peut que comprendre le choix du natif de Chicago qui mérite son repos et du temps avec sa famille.

Maintenant, la question est de savoir s’il sera Hall of Famer ou non, mais dans tous les cas : Merci pour tout champion !

« Pour lui ‘the sky is the limit’, vous pouvez voir les progrès qu’il a fait au tir depuis la saison dernière et à quel point il a élevé son jeu à un autre niveau. Je ne pense pas que vous puissiez développer un instinct de tueur. Soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas. Il l’a depuis qu’il est au lycée. »

— Kobe Bryant

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Howard University : Une Histoire de Résilience, de Leadership et d’Excellence Noire

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“Education is a key to success”: cette expression est un Mantra pour Pascal Archimède qui vous propose une plongée dans l’une des plus grandes universités noires américaines: Howard University.

Fondée en 1867 à Washington D.C., Howard University est l’une des institutions les plus prestigieuses parmi les Historically Black Colleges and Universities (HBCUs) des États-Unis. Depuis sa création, cette université a joué un rôle central dans la formation de l’élite noire américaine, tout en traversant des défis significatifs tant sur le plan financier que structurel.

Les débuts difficiles et la fondation d’Howard

Howard University a été fondée juste après la guerre civile américaine, une période où l’éducation pour les Afro-Américains était non seulement rare mais également souvent illégale. Le Congrès américain, avec le soutien de la Freedmen’s Bureau (Bureau de secours aux affranchis) a joué un rôle crucial dans sa création, voyant en Howard un moyen de promouvoir l’éducation des anciens esclaves. Cependant, les défis étaient énormes : la ségrégation raciale était encore profondément ancrée, les ressources financières étaient limitées, et les résistances politiques et sociales étaient intenses.

Malgré ces obstacles, Howard a réussi à se développer, bénéficiant du soutien de philanthropes abolitionnistes et d’organisations religieuses. Au fil des décennies, l’université a renforcé sa position grâce à un réseau d’anciens élèves influents et à sa capacité à attirer des enseignants de premier plan.

Logo d’Howard University

Financement et Développement

Howard University dépend de plusieurs sources de financement, y compris des subventions fédérales, des dons privés, des frais de scolarité et des revenus générés par ses propres activités. Au fil des années, l’université a su attirer des donateurs importants parmi lesquels des célébrités, des hommes d’affaires, et des philanthropes noirs. En 2023, l’ancien étudiant Sean « P. Diddy » Combs, l’une des figures emblématiques de l’industrie musicale, a fait un don d’un million de dollars à l’université destiné à aider les étudiants en difficulté financière. Cependant, un an plus tard, ce don lui a été remis suite aux allégations de comportement inapproprié qui ont terni sa réputation.

Un diplôme honorifique est décerné à Sean P.Diddy Combs en 2014 à l’Université d’Howard

L’Élite Noire Américaine : Une Formation à Howard

Howard University a été un véritable vivier pour la formation de l’élite noire américaine. Parmi ses anciens élèves, on trouve des leaders dans presque tous les domaines : politique, sciences, arts, et affaires. L’université est souvent qualifiée de « Mecca » (Mecque) par ses étudiants et anciens, un lieu où les Afro-Américains peuvent non seulement exceller académiquement, mais aussi explorer et affirmer leur identité culturelle.

Des figures telles que Kamala Harris, première vice-présidente noire et sud-asiatique des États-Unis, sont passées par les couloirs de Howard. Cette tradition d’excellence s’étend au-delà des frontières américaines, avec des personnalités internationales qui ont également été formées à Howard.

Kamala Harris tient une conférence à Howard University en Juin 2019

Gladys Francis : Renforcer les Liens avec l’Université des Antilles

Depuis 2022, la guadeloupéenne Gladys Francis occupe le poste de doyenne associée au sein d’Howard University. Son arrivée a marqué une nouvelle étape dans les relations entre Howard et l’Université des Antilles, renforçant les échanges académiques et culturels entre les deux institutions. Sous son leadership, des programmes d’échanges ont été intensifiés, permettant à des étudiants caribéens de venir étudier à Howard et vice versa. Cette dynamique renforce non seulement les liens historiques entre les diasporas africaines, mais elle ouvre également des opportunités pour des collaborations plus larges dans le domaine de la recherche et de la culture.

En somme, Howard University continue d’incarner l’esprit de résilience et de leadership qui caractérise l’élite noire américaine. Malgré les défis, l’université reste un phare pour l’éducation des Afro-Américains et une institution clé pour le développement des leaders noirs dans le monde entier. Avec des figures comme Gladys Francis à sa tête, l’avenir de Howard semble encore plus prometteur, symbolisant l’union des diasporas africaines et caribéennes dans une quête commune pour l’excellence.

Comment survivre à l’enfer de ‘Get Out’

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Comment survivre à l’enfer du film Get Out en évitant les pièges psychologiques et en adoptant les bonnes stratégies face à la manipulation et au danger.

Dans Get Out, Jordan Peele crée un univers où l’horreur ne vient pas seulement des monstres ou des fantômes, mais de la société elle-même. Chris, le personnage principal, se retrouve plongé dans un cauchemar où il doit non seulement lutter pour sa survie physique, mais aussi préserver son esprit et son autonomie. Comment aurait-il pu éviter certains pièges ? Quels gestes auraient pu lui sauver la vie ? Voici une analyse détaillée des erreurs commises, et des stratégies pour survivre à l’enfer de Get Out.

1. Faites confiance à votre instinct

Dès le début, Chris ressent un malaise à l’idée de rencontrer la famille de sa petite amie, Rose. Son meilleur ami, Rod, lui conseille de ne pas y aller, car il pressent que quelque chose ne va pas. Le premier conseil de survie est donc d’écouter son instinct. Si une situation semble trop belle ou trop étrange pour être vraie, elle l’est probablement. L’un des pièges fréquents dans des situations de danger est l’auto-justification : on veut croire que tout ira bien, mais la première impression est souvent la bonne.

Dans la vraie vie, lorsque vous vous trouvez dans une situation inconnue ou inconfortable, ne minimisez jamais les signaux d’alarme internes. Chris aurait dû écouter son ami Rod dès le début. La vigilance face à des environnements inconnus, surtout lorsque l’on se trouve en territoire étranger ou potentiellement hostile, est essentielle.

2. Prenez des précautions avec vos moyens de communication

Chris découvre à plusieurs reprises que son téléphone a été débranché, ce qui l’empêche de contacter l’extérieur. Cela symbolise son isolement croissant et son impuissance. Une règle de survie fondamentale est de toujours s’assurer que ses moyens de communication fonctionnent, surtout lorsque vous vous trouvez dans une situation ou un lieu potentiellement dangereux.

Dans la vraie vie, il existe des applications qui permettent de signaler discrètement des situations d’urgence à des amis ou à la police, même si votre téléphone semble déconnecté. Il est aussi sage d’informer un proche de votre itinéraire lorsque vous vous rendez dans un lieu peu familier.

3. Identifiez les signes de manipulation

L’un des éléments les plus effrayants du film est l’utilisation de l’hypnose par Missy, la mère de Rose, pour contrôler Chris. L’hypnose devient un outil de domination, où la victime est dépossédée de son libre arbitre. La clé pour survivre à une tentative de manipulation mentale est de rester conscient et de se méfier des techniques de contrôle psychologique.

Chris aurait pu résister à l’hypnose en utilisant une technique simple : la distraction mentale. En maintenant son esprit occupé par des pensées complexes ou des exercices mentaux, il aurait pu réduire son niveau de suggestibilité. La science montre que le cerveau devient moins vulnérable à l’hypnose lorsqu’il est engagé dans des tâches analytiques.

4. Faites profil bas, mais préparez une échappatoire

Lorsque Chris commence à réaliser que quelque chose ne va pas, il aurait pu adopter une stratégie plus discrète pour planifier son évasion. Dans une situation où vous êtes entouré d’ennemis potentiels, la prudence est de mise. Laissez les autres croire que vous êtes encore sous leur contrôle tout en cherchant une issue.

Dans le cas de Chris, il aurait pu vérifier discrètement les sorties possibles, évaluer les chemins vers la route principale, et attendre le bon moment pour agir. La clé ici est d’observer, d’analyser et de ne jamais révéler que vous avez compris la gravité de la situation avant d’être prêt à fuir.

5. Préparez des preuves et contactez les autorités

Une erreur cruciale que Chris commet est de ne pas avoir pris de précautions pour obtenir des preuves solides avant que la situation ne devienne trop incontrôlable. Aujourd’hui, avec les smartphones, prendre des photos, enregistrer des vidéos ou des conversations peut fournir des éléments cruciaux pour votre survie, surtout si vous devez prouver que vous êtes en danger.

Chris aurait pu prendre des photos ou enregistrer des vidéos des comportements suspects autour de lui, ce qui aurait pu servir de preuves s’il réussissait à s’échapper. Documenter ce qui se passe peut vous protéger non seulement physiquement, mais aussi légalement.

6. Ne faites pas confiance à ceux qui vous ont déjà trahi

L’une des révélations les plus dévastatrices de Get Out est le moment où Chris réalise que Rose, sa petite amie, fait partie du complot. Ne jamais faire confiance à quelqu’un qui a déjà montré des signes de trahison ou d’implication dans une situation suspecte.

Même si elle semblait défendre Chris contre le racisme implicite de ses parents, elle cachait en réalité ses intentions. Dans une situation de danger, il est crucial de réévaluer vos alliances et de ne jamais présumer que quelqu’un est de votre côté sans preuves tangibles.

7. Utilisez tous les objets à votre disposition

L’une des scènes les plus symboliques de Get Out est lorsque Chris utilise du coton arraché de son siège pour bloquer ses oreilles et éviter l’hypnose. Cet acte de survie est un rappel que tout ce que vous avez à portée de main peut être utilisé pour augmenter vos chances de survie.

Dans une situation de survie, il faut faire preuve de créativité et utiliser ce qui est disponible, que ce soit pour se protéger, s’échapper ou obtenir de l’aide. Que ce soit des objets tranchants, du tissu pour des bandages, ou même des outils improvisés, chaque élément peut devenir un instrument de survie.

8. Ne sous-estimez pas l’adversaire

L’erreur fatale de Chris a été de croire qu’il pouvait sortir facilement après avoir découvert la vérité sur Rose et sa famille. Cependant, dans une telle situation, ne jamais sous-estimer les forces en présence. La famille Armitage avait planifié chaque détail et contrôlait leur environnement de manière méticuleuse.

Dans la vraie vie, que ce soit face à une menace physique ou psychologique, ne présumez jamais que l’adversaire a montré toutes ses cartes. Gardez toujours à l’esprit qu’il peut y avoir d’autres éléments cachés, et préparez-vous à des imprévus.

La clé de la survie

Survivre à l’enfer de Get Out repose sur une combinaison de vigilance, de préparation mentale et physique, et de prudence. Les erreurs que Chris commet sont des erreurs que tout le monde pourrait faire dans une situation aussi troublante. Cependant, en prenant en compte les conseils ci-dessus, il est possible de maximiser ses chances de survie dans des circonstances similaires. Le plus important est de rester calme, d’observer, et de préparer une issue avant qu’il ne soit trop tard.

Face à l’horreur, la clé de la survie est de ne jamais baisser la garde, même lorsque les choses semblent normales, et de toujours se rappeler que l’apparence peut être trompeuse.

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage

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L’histoire des Marrons de Jamaïque, résistants africains ayant défié l’esclavage, préservé leurs traditions et inspiré la lutte pour la liberté dans les Amériques.

La résistance des Africains déportés aux Amériques est souvent perçue comme une lutte désorganisée, sans lien avec les structures sociales et politiques de leurs terres d’origine. Cette perception erronée minimise la force et la cohésion de ceux qui, comme les Marrons de Jamaïque, ont transformé la révolte en un symbole durable de résistance. En vérité, loin d’avoir été anéantie lors de la traversée de l’Atlantique, l’identité africaine a survécu et a inspiré des mouvements de rébellion sur tout le continent américain. Les Marrons, descendants directs d’Africains capturés, notamment sur la Côte de l’Or (Ghana actuel), ont joué un rôle central dans cette lutte pour la liberté, avec un héritage de résistance qui puise ses racines dans les traditions guerrières africaines.

La continuité de la résistance africaine

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage
Frontispice gravé, « Leonard Parkinson, a Captain of Maroons » gravé par Abraham Raimbach (1776-1843) d’après The proceedings of the governor and Assembly of Jamaica, in regard to the Maroon negroes (Les procédures du gouverneur et de l’assemblée de la Jamaïque, concernant les nègres marrons). (Londres : imprimé pour John Stockdale, 1796). Avec l’aimable autorisation de l’American Antiquarian Society, Worcester, Massachusetts.

Le terme « Marron » vient du mot espagnol cimarrón, qui signifie sauvage ou indomptable. Il désignait initialement les esclaves africains et indigènes ayant échappé à la servitude pour former des communautés indépendantes dans les montagnes. Ces groupes de résistants, loin d’être des bandes désorganisées, s’appuyaient sur des structures sociales héritées d’Afrique, notamment chez les Akan, un peuple ayant une longue tradition de résistance militaire. Déportés au cours des guerres tribales entre royaumes côtiers africains, les Akan, majoritaires chez les Marrons de Jamaïque, ont apporté avec eux des stratégies de guérilla, des rituels spirituels et une structure politique solide.

La première révolte et la naissance des Marrons

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage
Carte gravée et coloriée à la main par Herman Moll de l’île de la Jamaïque divisée en ses principales paroisses (Londres, 1728). Avec l’aimable autorisation de l’American Antiquarian Society, Worcester, Massachusetts.

En 1655, lorsque les Anglais conquirent la Jamaïque, alors colonie espagnole, ils ne s’attendaient pas à l’une des plus féroces résistances qu’ils allaient rencontrer. Les Africains esclaves, estimés à 1 500 à l’époque, profitèrent de l’invasion pour s’enfuir dans les montagnes, formant les premiers groupes de Marrons. Ces Africains, issus principalement de la région Akan de la Côte de l’Or, avaient une expertise militaire qui leur permit d’infliger de lourdes pertes aux colons anglais, s’inspirant des tactiques de guerre irrégulière de leurs terres natales. Selon des témoignages de l’époque, ces anciens captifs utilisaient des signaux sonores pour communiquer à distance dans les montagnes, une pratique qui rappelle les méthodes de communication employées dans les conflits tribaux en Afrique de l’Ouest.

Un soldat britannique, James Knight, décrit dans une lettre de 1730 : 

« Ils apparaissent sans prévenir, sortant de l’ombre des arbres, attaquent avec une précision terrifiante et disparaissent à nouveau dans les montagnes comme des fantômes. Ils savent manier la terre comme une arme. »

Une guerre d’usure contre les Britanniques

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage
Les Marrons ont utilisé leur connaissance du terrain pour mener une guérilla contre le gouvernement colonial britannique

Les années qui suivirent furent marquées par une série d’affrontements violents entre les colons et les Marrons, dirigés par des chefs charismatiques comme Cudjoe et Nanny. Nanny, une prêtresse d’origine Akan, non seulement dirigeait les guerriers dans la bataille mais présidait aussi des rituels spirituels essentiels pour maintenir la cohésion et le moral du groupe. Elle créa un village fortifié appelé Nanny Town, situé dans les Blue Mountains, où plusieurs centaines de Marrons vivaient en autonomie complète, pratiquant l’agriculture, la chasse et perpétuant les coutumes africaines. Les femmes plantaient des ignames et des bananes, tandis que les hommes chassaient les sangliers, reproduisant ainsi un mode de vie similaire à celui de leurs ancêtres africains.

Le gouverneur de la Jamaïque en 1735 décrivit dans une dépêche au Conseil britannique :

 « Le plus grand danger pour cette île n’est pas la menace des invasions étrangères mais ces noirs indomptables qui, depuis les hauteurs, provoquent la terreur chez les colons et suscitent des révoltes parmi les esclaves. »

Les Marrons, un symbole de liberté et d’espoir pour les esclaves

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage
Cette image datant de 1834 représente une bataille entre des Marrons jamaïcains et des soldats britanniques. Après deux guerres au XVIIIe siècle, les Britanniques ont signé des traités avec les Marrons, leur permettant de rester libres et autonomes jusqu’à l’abolition de l’esclavage. ILLUSTRATION PAR UNIVERSAL HISTORY ARCHIVE, GETTY IMAGES

Alors que les Britanniques cherchaient à étendre leurs plantations de canne à sucre sur la côte nord-est de l’île, les raids des Marrons ne faiblirent pas. En 1730, après une série d’incendies de plantations et la désertion de nombreux esclaves pour rejoindre les Marrons, la Couronne envoya des régiments de soldats professionnels pour éradiquer cette menace. Mais l’armée britannique, habituée aux batailles conventionnelles, se heurta à la guérilla marronne. Un officier britannique, Edward Trelawny, écrivit à propos des tactiques des Marrons : 

« Ils ne nous combattent pas sur le terrain que nous connaissons. Ils nous attirent dans les montagnes, où nos hommes se perdent, se désorientent, et sont abattus un par un, comme du gibier. »

Ces succès militaires des Marrons n’inspirèrent pas seulement la crainte, mais aussi l’espoir parmi les esclaves africains des plantations. Chaque raid des Marrons était un rappel que la liberté était encore possible. Les esclaves en fuite se joignaient souvent à eux, renforçant leurs rangs et alimentant le cycle de résistance. Certains Marrons utilisaient également leur position pour organiser des révoltes sur les plantations elles-mêmes, affaiblissant ainsi davantage l’économie sucrière.

Une paix fragile et un pacte controversé

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage
« Pacification avec les nègres marrons », dessinée par Agostino Brunyas. Gravure sur cuivre tirée de An historical survey of the island of Saint Domingo : together with an account of the Maroon negroes in the island of Jamaica par Bryan Edwards (Londres, 1801), en regard de la page 311. Avec l’aimable autorisation de l’American Antiquarian Society, Worcester, Massachusetts.

En 1739, incapables de venir à bout des Marrons, les Britanniques optèrent pour une solution de compromis. Des traités furent signés avec les chefs marrons, leur garantissant une liberté conditionnelle et la propriété de 1 500 acres de terre. En échange, les Marrons s’engageaient à ne plus attaquer les plantations et, surtout, à capturer et retourner les esclaves en fuite aux autorités britanniques. Cudjoe, leader des Marrons de l’ouest, signa cet accord, suscitant la colère de certains de ses compagnons, qui voyaient dans cette trahison une atteinte aux principes mêmes de leur résistance.

Un des Marrons déserteurs, Kofi, tenta même de fomenter une rébellion contre Cudjoe, avant d’être capturé et exécuté. Malgré ce pacte controversé, les Marrons restèrent un symbole de résistance pour les esclaves africains tout au long du XVIIIe siècle.

L’héritage des Marrons et leur impact sur la diaspora

Les Marrons de Jamaïque, héritiers de la résistance africaine à l’esclavage
Bataille de San Domingo, également connue sous le nom de bataille de Palm Tree Hill

L’histoire des Marrons jamaïcains est un rappel puissant de la résilience africaine face à l’oppression. En établissant des sociétés libres, fondées sur les traditions et les connaissances importées d’Afrique, les Marrons ont conservé non seulement leur autonomie, mais aussi un lien direct avec leur héritage africain. Leur lutte a également inspiré d’autres mouvements de résistance, notamment en Haïti, où la révolution de 1791 fut en partie motivée par la volonté de recréer des sociétés indépendantes, à l’image des Marrons de Jamaïque.

De plus, leur héritage continue de résonner dans les luttes contemporaines pour les droits civiques et la reconnaissance de l’identité afrodescendante. Les communautés marronnes existent encore en Jamaïque aujourd’hui, perpétuant une tradition séculaire de résistance et de liberté.

Conclusion

L’histoire des Marrons de Jamaïque est bien plus qu’un simple chapitre de la lutte contre l’esclavage. Elle témoigne de la force et de la persistance des identités africaines dans les Amériques, et de la manière dont ces identités ont façonné la résistance à l’oppression. À travers leurs victoires et leurs compromis, les Marrons ont laissé un héritage durable qui continue d’inspirer et de défier les récits traditionnels de l’histoire coloniale.

Références :

  • Mavis Campbell / The Maroons of Jamaica
  • Edward Brathwaite / Warriors of the Jamaican Hills
  • Michael Craton / Testing the Chains: Resistance to Slavery in the British West Indies

De l’esclavage à la liberté : un voyage émotionnel au cœur de ‘Ni Chaînes Ni Maîtres’

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Ni Chaînes Ni Maîtres de Simon Moutairou est un film poignant et immersif sur la révolte des esclaves marrons et la quête de liberté humaine. Découvrez ce chef-d’œuvre, sorti le 18 septembre 2024, actuellement au cinéma.

Avec Ni Chaînes Ni Maîtres, Simon Moutaïrou, dans un coup de maître pour son premier long-métrage, nous plonge dans l’une des périodes les plus sombres de l’Histoire : l’esclavage. En abordant le marronnage, la révolte des esclaves fugitifs, il ne se contente pas de reconstituer des faits historiques. Il offre un récit poignant, centré sur la quête de liberté de deux personnages profondément attachants : Massamba et sa fille Mati.

À travers leur lutte désespérée, Moutaïrou transforme une histoire individuelle en une parabole universelle sur la résistance, l’espoir et la recherche d’une dignité perdue. Ni Chaînes Ni Maîtres n’est pas seulement un film sur la liberté, c’est une réflexion profonde sur ce que signifie véritablement être libre.

Massamba : Le fardeau d’un père

De l'esclavage à la liberté : un voyage émotionnel au cœur de Ni Chaînes Ni Maîtres

Dès les premières minutes du film, on comprend que Massamba, joué avec une intensité bouleversante par Ibrahima Mbaye, est un homme brisé par le système esclavagiste. Propriété d’Eugène Larcenet, un colon sadique interprété par Benoît Magimel, Massamba est confronté à une violence quotidienne qui a réduit son existence à une survie morne et silencieuse. Mais derrière ce silence apparent se cache une force intérieure, alimentée par un amour inébranlable pour sa fille, Mati.

Massamba n’a qu’un seul rêve : que Mati soit libre. Ce désir de libération ne se limite pas à une simple rébellion contre ses oppresseurs, c’est une quête intime, presque viscérale, pour restaurer l’humanité de sa lignée. Dans un système qui cherche à déshumaniser, le simple acte de rêver à la liberté devient un acte de résistance.

Le personnage de Massamba incarne la résilience dans sa forme la plus brute. Malgré les humiliations, il refuse d’abandonner. Sa lutte silencieuse prend une ampleur déchirante lorsque, après la fuite de sa fille, il décide de suivre ses traces, devenant lui-même un esclave marron. Cette transformation marque le début de son voyage vers une liberté à la fois physique et spirituelle.

Mati : La flamme de la rébellion

De l'esclavage à la liberté : un voyage émotionnel au cœur de Ni Chaînes Ni Maîtres

Si Massamba est la figure de la résistance discrète, Mati, incarnée par la jeune actrice Thiandoum Anna Diakhere, est une incarnation vivante de la rébellion. Dès son introduction, elle est présentée comme une âme indomptable, une jeune fille qui ne connaît que trop bien la cruauté du monde qui l’entoure, mais qui refuse de s’y soumettre.

Mati est l’étincelle qui déclenche l’action du film. Son désir d’évasion n’est pas seulement motivé par l’horreur de la condition dans laquelle elle se trouve, mais par une soif ardente de vie. Alors que son père rêve d’une libération pour elle, Mati décide de prendre son destin en main. Son évasion, dans la nuit noire, est une scène d’une intensité rare, symbolisant à elle seule la lutte pour la liberté : un acte audacieux, risqué, mais nécessaire.

Ce qui rend le personnage de Mati si puissant, c’est sa complexité. Elle n’est pas seulement une victime en quête de fuite, elle est une figure de défi, prête à risquer sa vie pour une existence plus juste. À travers elle, Ni Chaînes Ni Maîtres nous rappelle que la liberté n’est jamais donnée, mais toujours arrachée, souvent au prix de sacrifices immenses.

Une quête universelle

De l'esclavage à la liberté : un voyage émotionnel au cœur de Ni Chaînes Ni Maîtres

Le génie de Simon Moutaïrou réside dans sa capacité à transformer ce drame historique en une histoire universelle. Si le film est ancré dans le contexte particulier de l’esclavage à l’île Maurice au XVIIIe siècle, les thèmes abordés résonnent profondément avec des problématiques contemporaines.

L’idée de la liberté, centrale dans le film, est explorée sous plusieurs angles. Pour les personnages, la liberté physique – échapper aux chaînes – est évidemment primordiale, mais Ni Chaînes Ni Maîtres explore également la liberté mentale. Comment survivre dans un système qui non seulement vous prive de vos droits, mais tente aussi de briser votre esprit ? C’est cette question qui hante les personnages tout au long du film.

En effet, Massamba et Mati, tout en cherchant à se libérer physiquement, se battent aussi pour préserver leur humanité. Ils refusent de laisser le système les transformer en simples instruments de travail, privés d’identité et de dignité. Cette résistance mentale est, peut-être, le plus grand acte de rébellion. Moutaïrou, à travers des scènes d’une intensité émotionnelle rare, montre à quel point la lutte pour la liberté est avant tout une lutte pour l’âme.

Une mise en scène épique et philosophique

De l'esclavage à la liberté : un voyage émotionnel au cœur de Ni Chaînes Ni Maîtres

Visuellement, Ni Chaînes Ni Maîtres frappe fort. Les paysages luxuriants de l’île Maurice contrastent avec la violence de l’histoire. Le Morne Brabant, cette montagne majestueuse où les esclaves fugitifs trouvent refuge, devient un symbole de la quête d’élévation spirituelle. C’est une arène, un espace où les hommes et femmes brisés redécouvrent leur humanité.

Ce contraste entre la beauté de la nature et l’horreur de l’esclavage est l’une des grandes forces du film. Moutaïrou utilise la caméra non seulement pour capturer la lutte des personnages, mais aussi pour rappeler que, même dans les pires moments, il existe des espaces de beauté et de répit. Cette dichotomie entre la terreur et la sérénité visuelle renforce la dimension philosophique du film. Qu’est-ce que la liberté dans un monde aussi cruel ? Peut-elle réellement être atteinte ?

Un message d’espoir

De l'esclavage à la liberté : un voyage émotionnel au cœur de Ni Chaînes Ni Maîtres

Malgré l’obscurité du sujet, Ni Chaînes Ni Maîtres de Simon Moutaïrou est fondamentalement un film d’espoir. Chaque pas que Massamba et Mati prennent, chaque acte de rébellion, aussi petit soit-il, est un rappel que l’esprit humain est indomptable. Même face à l’oppression la plus brutale, il subsiste toujours cette flamme, ce désir irrésistible de liberté.

Sorti le 18 septembre 2024 et actuellement au cinémaNi Chaînes Ni Maîtres nous plonge dans une fresque historique poignante et immersive, qui va bien au-delà de la simple reconstitution de la révolte des esclaves marrons. Simon Moutaïrou ne nous livre pas seulement un récit sur l’esclavage, mais une véritable célébration de la résistance humaine.

À travers l’histoire de Massamba et Mati, le film nous invite à réfléchir profondément sur notre propre conception de la liberté et sur ce que nous serions prêts à sacrifier pour la préserver. Ni Chaînes Ni Maîtres n’est pas qu’un simple film historique, c’est une œuvre bouleversante à la croisée de l’épopée et de la philosophie, qui résonnera longtemps après la dernière image.

« Ni Chaînes Ni Maîtres », le nouveau chef-d’œuvre de Simon Moutaïrou

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« Ni chaînes ni maîtres » de Simon Moutaïrou est un film poignant et immersif qui vous transporte dans une époque marquée par la résistance et la quête de liberté à travers le marronnage. Découvrez ce chef-d’œuvre à partir du 18 septembre 2024 au cinéma.

Pourquoi regarder « Ni Chaînes Ni Maîtres » ?

À l’heure où les blessures de l’histoire continuent de saigner dans nos mémoires collectives, il est des films qui, par leur puissance narrative et leur fidélité à la vérité historique, nous permettent de ne pas oublier. « Ni Chaînes Ni Maîtres », le dernier film de Simon Moutaïrou, s’inscrit parmi ces œuvres essentielles qui éclairent les coins sombres de notre passé tout en résonnant avec les échos de notre présent. Ce long-métrage, distribué par Studio Canal, est une fresque cinématographique qui nous plonge au cœur des luttes pour la liberté, un hymne vibrant à la résistance des opprimés.

« Ni Chaînes Ni Maîtres » nous entraîne dans l’histoire poignante de Massamba, un esclave en fuite, déterminé à briser ses chaînes et celles de son peuple. Dans un récit où chaque scène palpite au rythme des battements de cœur de ses protagonistes, nous suivons Massamba de son évasion audacieuse à sa transformation en leader de la résistance. Le film est une mosaïque de moments de désespoir et d’espoir, de perte et de triomphe. Il explore avec une intensité rare les thèmes universels de la quête de liberté, de la résistance face à l’injustice et de la solidarité indéfectible des communautés marronnes. Ces thèmes, bien que situés dans un contexte historique particulier, trouvent une résonance profonde et intemporelle.

La genèse de « Ni Chaînes Ni Maîtres » puise son inspiration dans un symbole puissant : la Porte du Non-Retour au Bénin. Ce monument, témoin silencieux des départs forcés de millions d’Africains vers les Amériques, a laissé une empreinte indélébile sur Simon Moutaïrou. Pendant deux ans, le réalisateur s’est plongé dans des recherches historiques méticuleuses pour capturer l’essence de cette période. Ce travail rigoureux et passionné a permis de reconstituer avec une précision émouvante les vies, les luttes et la résilience des marrons. Moutaïrou nous offre ainsi une fresque historique où chaque détail est imprégné d’authenticité, rendant hommage à ceux dont les voix ont été longtemps étouffées par les vagues de l’oubli.

Au centre de ce récit palpitant se trouve Massamba, incarné par l’incomparable Ibrahima Mbaye. Avec une intensité brute et une vulnérabilité poignante, Mbaye donne vie à ce personnage complexe et héroïque. Massamba est bien plus qu’un simple protagoniste ; il est le symbole vivant de la lutte pour la liberté, un homme dont la détermination et l’humanité transcendent les épreuves les plus cruelles.

Aux côtés de Massamba, Camille Cottin brille dans le rôle de Madame La Victoire. Son interprétation nuancée et captivante ajoute une profondeur émotionnelle au film, faisant de son personnage une figure à la fois redoutable et profondément humaine. Madame La Victoire, avec ses dilemmes et ses contradictions, représente les nuances de l’époque, ajoutant une couche supplémentaire de complexité à l’histoire.

Le tournage de « Ni Chaînes Ni Maîtres » fut une odyssée en soi, confrontée à des défis extrêmes. Cyclones et coulées de boue ont testé la résilience de l’équipe de production, mais ces éléments naturels ont aussi infusé le film d’un réalisme saisissant. Simon Moutaïrou a su transformer ces obstacles en opportunités, créant une atmosphère hallucinée et mythique où la nature elle-même semble partie prenante de la lutte pour la liberté. Ce mélange de réalisme brut et de mythique confère au film une puissance visuelle et émotionnelle rare, transportant les spectateurs au cœur de l’action.

Les critiques ont été unanimes dans leurs louanges pour « Ni Chaînes Ni Maîtres ». Ils célèbrent la maîtrise narrative de Moutaïrou, la force des performances des acteurs et la profondeur du scénario. Les premiers retours du public sont tout aussi élogieux. Les spectateurs, émus par l’histoire de Massamba, saluent la qualité de la réalisation et l’authenticité du récit. Le film ne se contente pas de raconter une histoire ; il interpelle, bouleverse et inspire, invitant chacun à réfléchir sur les leçons du passé.

« Ni Chaînes Ni Maîtres » joue un rôle crucial dans la sensibilisation à l’histoire des marrons. En rendant hommage à leur lutte pour la liberté, le film éclaire une période essentielle de notre histoire collective. Cette sensibilisation est particulièrement pertinente aujourd’hui, alors que les questions de justice, de liberté et de résilience restent d’actualité. Le film rappelle que la quête de liberté est un combat universel et intemporel, résonnant avec les luttes contemporaines pour l’égalité et les droits humains.

Un film sur la lutte pour la liberté

En conclusion, « Ni Chaînes Ni Maîtres » est bien plus qu’un film ; c’est un hommage vibrant aux héros de la liberté. Simon Moutaïrou nous offre une œuvre magistrale qui célèbre l’esprit humain et nous rappelle les sacrifices faits pour la liberté. Nous vous invitons à découvrir ce chef-d’œuvre distribué par Studio Canal. « Ni Chaînes Ni Maîtres » n’est pas seulement une plongée dans le passé ; c’est une œuvre intemporelle qui honore la mémoire des marrons et inspire les générations futures. Un film à voir et à revoir, pour que la flamme de la liberté continue de brûler dans nos cœurs et nos esprits.

Simon Moutaïrou, du scénario à la réalisation

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Du scénariste au réalisateur : Comment Simon Moutaïrou est devenu une voix unique et percutante dans le cinéma contemporain.

Une ascension inspirante dans le cinéma

Né en France de parents originaires du Bénin, Simon Moutaïrou est une figure montante du cinéma français. Passionné par le septième art depuis son plus jeune âge, il a su se frayer un chemin dans une industrie compétitive, passant de scénariste à réalisateur. Aujourd’hui, il nous présente son dernier film, « Ni Chaînes Ni Maîtres« , une œuvre qui marque un tournant décisif dans sa carrière. Ce film est non seulement un aboutissement de ses nombreuses années de travail acharné, mais aussi un hommage à ses racines et à ses valeurs, mettant en lumière le thème essentiel du marronnage.

L’éclosion d’un talent unique

Les débuts de Simon Moutaïrou dans l’industrie cinématographique sont marqués par des collaborations prometteuses. Sa carrière commence réellement avec « L’Assaut » (2011), un film intense basé sur l’histoire vraie de la prise d’otages du vol Air France 8969 en 1994. En tant que scénariste, Moutaïrou a su apporter une dimension authentique et poignante à ce projet, consolidant sa réputation naissante.

En 2015, il contribue au scénario de « Jamais de la vie« , un thriller social qui explore les thèmes de la désillusion et de la survie dans une société moderne. Ce film lui permet d’approfondir ses compétences narratives et de mieux comprendre les dynamiques de l’industrie cinématographique française. Les apprentissages tirés de ce projet se révèlent cruciaux pour la suite de sa carrière.

Les premiers pas vers la gloire

La carrière de Simon Moutaïrou prend un véritable essor avec « Braqueurs » (2016), un film qui raconte l’histoire d’un gang de braqueurs de haut vol. En tant que scénariste principal, il parvient à créer une intrigue captivante qui séduit tant le public que les critiques. Ce succès le propulse sur le devant de la scène et lui ouvre de nouvelles opportunités.

En 2018, il signe « Burn Out« , un thriller haletant qui explore les limites humaines face au danger et à l’adversité. La réception critique et publique est unanime : Moutaïrou est un talent à suivre. Ce succès influence profondément ses choix futurs, le poussant à explorer des horizons encore plus ambitieux.

Sa transition vers la réalisation ? Une percée spectaculaire

Fort de ses succès en tant que scénariste, Simon Moutaïrou fait le grand saut vers la réalisation avec « Une Île » (2019), une série télévisée qui mêle mystère et fantastique. Cette première expérience derrière la caméra est un véritable laboratoire pour lui, lui permettant de développer son propre style visuel et narratif.

Il continue sur sa lancée avec « Boîte noire » (2021), un thriller captivant qui explore les coulisses des enquêtes aéronautiques. Les défis techniques et artistiques de ce projet sont nombreux, mais Moutaïrou les surmonte avec brio, prouvant ainsi sa polyvalence et son talent de réalisateur.

Métamorphose et confirmation de son talent

L’année 2022 marque une étape cruciale dans la carrière de Simon Moutaïrou avec « Goliath« , un film acclamé par la critique qui aborde des thèmes contemporains et engagés. Les nominations et récompenses affluent, confirmant son statut de réalisateur talentueux et visionnaire. Ce succès renforce sa position dans l’industrie et lui ouvre de nouvelles perspectives.

« Ni Chaînes Ni Maîtres », une œuvre capitale et engagée

« Ni Chaînes Ni Maîtres » représente un véritable tournant dans la carrière de Simon Moutaïrou. Ce projet, mûri depuis de nombreuses années, puise ses racines dans l’histoire et les luttes pour la liberté, en particulier le marronnage, une thématique centrale pour NOFI. Inspiré par ses propres origines et les histoires de résistance des peuples africains, Moutaïrou s’immerge dans des recherches approfondies pour rendre hommage à ces héros méconnus.

Le tournage de « Ni Chaînes Ni Maîtres » n’est pas sans défis. Des obstacles financiers aux contraintes logistiques, chaque étape nécessite une détermination et une créativité sans faille. Cependant, Moutaïrou et son équipe surmontent ces difficultés avec brio, offrant au public une œuvre poignante et visuellement époustouflante. Ce film se distingue par son approche unique qui dépasse le manichéisme habituel, offrant une lecture plus historique et nuancée du sujet de l’esclavage et du marronnage.

Simon Moutaïrou, du scénario à la réalisation

La réception critique et publique de « Ni Chaînes Ni Maîtres » est extrêmement positive. Les premières impressions soulignent la puissance narrative et la profondeur émotionnelle du film. Simon Moutaïrou parvient à toucher le cœur du public tout en suscitant des réflexions profondes sur l’histoire et la liberté. Ce film est destiné à avoir un impact inédit sur notre communauté, pour qui le marronnage est un symbole puissant de résistance.

Quant à l’avenir, Moutaïrou ne manque pas de projets et d’ambitions. Toujours en quête de nouveaux défis, il envisage de s’attaquer à des sujets variés et de continuer à explorer les limites du cinéma. Ses prochains projets promettent d’être aussi captivants et innovants que ses œuvres précédentes.

L’avenir brillant de Simon Moutaïrou

Simon Moutaïrou, du scénario à la réalisation

Simon Moutaïrou a su se faire une place de choix dans l’industrie cinématographique grâce à son talent, sa détermination et sa vision unique. De ses débuts modestes à son statut actuel de réalisateur reconnu, son parcours est une source d’inspiration pour tous les passionnés de cinéma. Avec « Ni Chaînes Ni Maîtres« , il confirme son rôle de conteur et de créateur, prêt à marquer de son empreinte l’histoire du cinéma. Les perspectives d’avenir s’annoncent prometteuses, et nous attendons avec impatience de découvrir les prochaines œuvres de ce talentueux cinéaste. En collaboration avec NOFI, Moutaïrou contribue à la transmission historique et culturelle, renforçant les liens entre le cinéma et les thématiques essentielles à notre communauté.

Le tatouage de bouche des femmes peules

Les tatouages sont depuis des siècles une forme d’expression culturelle en Afrique. Si certains motifs tatoués sur le corps évoquent des rites de passage ou des affiliations tribales, d’autres visent à sublimer la beauté féminine. Parmi ces pratiques ancestrales, le tatouage de bouche des femmes peules se distingue par son caractère unique, symbolique, et profondément esthétique. Ce tatouage, appelé tunpungalle, est à la fois un emblème de beauté et un marqueur identitaire, particulièrement prisé par les femmes Peules d’Afrique de l’Ouest.

Les Peuls, un peuple nomade à la culture riche

Le tatouage de bouche des femmes peules
Jeunes hommes peuls au festival de Cure Salee, Niger.

Les Peuls, également appelés Fulanis, sont un peuple largement répandu à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Nomades pour la plupart, ils se déplacent entre les frontières de nombreux pays tels que le Sénégal, le Mali, le Niger, le Cameroun et le Nigeria. Leur culture est empreinte de traditions millénaires, parmi lesquelles l’importance accordée à l’apparence physique joue un rôle central.

En Afrique de l’Ouest, les Peules sont souvent décrits comme ayant une peau plus claire que celle de leurs voisins. Ce teint est souvent considéré comme un symbole de beauté et attire l’attention, non sans susciter des stéréotypes. Dans de nombreuses cultures locales, les femmes à la peau claire, particulièrement les Peules, sont vues à la fois comme mystérieuses et envoûtantes. À travers les siècles, elles ont été associées à des qualités à la fois attractives et dangereuses, un paradoxe reflétant le pouvoir que leur apparence confère dans l’imaginaire collectif.

Le mystère de la peau claire

Le tatouage de bouche des femmes peules
Femme peule nigérienne

Dans plusieurs sociétés africaines, la peau claire est perçue comme un critère de beauté, mais aussi parfois comme un signe de danger ou de mystère. Cela peut s’expliquer par l’association symbolique entre la couleur rougeâtre, souvent attribuée à ces femmes, et le danger ou l’attirance dans de nombreuses cultures. Par ailleurs, cette association est renforcée par une tendance universelle dans différentes sociétés, où la féminité est souvent associée à un teint plus clair.

Chez les Peuls, cette perception est amplifiée par des croyances attribuant aux femmes peules des compétences mystiques, notamment en matière de magie noire. Ces femmes, bien que considérées comme particulièrement attirantes par leur teint et leur grâce, sont parfois craintes pour leur supposée maîtrise de forces surnaturelles.

Le tatouage de bouche ou tunpungalle

Le tatouage de bouche des femmes peules
Jeune fille peul au Mali se tatouant la bouche avec des aiguilles et du henné.

Afin de sublimer cette beauté naturelle, les femmes peules ont recours à divers types de cosmétiques et de pratiques ornementales. Parmi celles-ci, le tatouage temporaire des mains et des pieds, souvent inspiré de la culture arabo-berbère, est largement pratiqué. Toutefois, l’une des pratiques les plus distinctives de la culture peule est le tatouage permanent autour de la bouche, appelé tunpungalle.

Ce tatouage définitif, généralement de couleur noire, crée un contraste saisissant avec la peau rougeâtre et les dents blanches, accentuant la beauté du sourire. Le tunpungalle est à la fois une déclaration de style et une tradition ancestrale. La technique consiste à marquer la peau autour des lèvres, souvent sur une zone délicate, avec une encre ou un pigment foncé. Ce processus, bien que douloureux, est perçu comme un rite de passage vers la beauté adulte et mature.

Signification et esthétique

Le tatouage de bouche des femmes peules
commerceandculturestock / Getty Images

Le choix de tatouer la bouche n’est pas anodin. Dans la culture peule, la bouche est un symbole de féminité et de sensualité. Le tunpungalle vient souligner et accentuer cette partie du visage, attirant le regard vers la bouche et les dents lors d’un sourire. Ce tatouage met en valeur un contraste esthétique fort entre trois couleurs : le noir du tatouage, le rouge naturel de la peau et le blanc éclatant des dents.

En plus de cet aspect esthétique, le tunpungalle symbolise aussi un certain statut social et une appartenance à la culture peule. Il s’agit d’un signe distinctif, qui permet d’identifier les femmes de cette ethnie parmi d’autres groupes ethniques voisins. Le tunpungalle est ainsi une marque de fierté culturelle, transmise de génération en génération.

Une tradition ancienne en mutation

Le tatouage de bouche des femmes peules

Au-delà de son rôle esthétique, le tunpungalle reflète les profondes racines culturelles des Peuls. Il s’agit d’une pratique qui remonte à des siècles et qui, malgré les influences extérieures, continue d’être pratiquée par certaines femmes aujourd’hui. Cependant, à l’ère moderne, avec l’accès croissant à de nouvelles formes de beauté et l’influence des modes mondiales, la pratique du tatouage de bouche tend à décliner. De nombreuses jeunes femmes peules, surtout celles vivant en milieu urbain, préfèrent aujourd’hui des formes plus temporaires d’embellissement, telles que le maquillage ou le tatouage au henné.

Le tatouage temporaire et autres pratiques cosmétiques

Le tatouage de bouche des femmes peules

En plus du tunpungalle, les femmes peules pratiquent couramment le tatouage temporaire des mains et des pieds, une pratique héritée des cultures arabo-berbères, en particulier dans les régions sahariennes. Le henné est souvent utilisé pour ces tatouages temporaires, en particulier lors des cérémonies et des occasions spéciales telles que les mariages. Ces motifs éphémères sont tout aussi importants dans l’affirmation de la beauté féminine et la célébration des moments clés de la vie sociale.

Le tatouage peul, entre esthétique et héritage culturel

Le tatouage de bouche des femmes peules

Le tatouage de bouche des femmes peules, ou tunpungalle, reste un symbole fort de l’identité culturelle peule. En mettant en valeur la beauté naturelle des femmes, il témoigne d’une tradition profondément ancrée dans l’histoire de ce peuple. Plus qu’un simple ornement, ce tatouage est porteur d’une symbolique liée à la féminité, à la sensualité et à la fierté ethnique.

Cependant, comme beaucoup de traditions, cette pratique est confrontée aux défis de la modernité et de la mondialisation. Si certaines femmes continuent de perpétuer cet art traditionnel, d’autres choisissent des formes plus contemporaines d’expression esthétique. Mais qu’il soit temporaire ou permanent, le tatouage, qu’il s’agisse du tunpungalle ou du henné, reste une marque indélébile de l’héritage culturel des Peuls, incarnant la beauté, la tradition et l’identité de ce peuple nomade d’Afrique de l’Ouest.

Références

  • Gourlay, Claude. « Femme Peule du Sénégal. » Photographie, Nofi.media, 2023.
  • Reus, Ferdinand. « Tunpungalle Pratiqué par une Jeune Malienne. » Photographie, nofi.fr.
  • Alidamarie / Flickr. « Tatouages de Mains de Femmes Peules, Cameroun.« 

Akhénaton, le pharaon révolutionnaire qui tenta d’imposer le monothéisme

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Pharaon iconique de l’Égypte antique, Akhénaton, souvent considéré comme le pionnier du monothéisme, reste une figure fascinante pour sa réforme religieuse radicale et son art non conventionnel. Né sous le nom d’Amenhotep IV, il accéda au trône au XIVe siècle avant J.-C., héritant du règne prospère de son père, Amenhotep III. Akhénaton marquera profondément l’histoire par sa tentative de bouleverser le système religieux en place en faveur d’un culte unique dédié à Aton, symbolisé par le disque solaire. Sa vision du pouvoir divin et royal continue de captiver historiens et archéologues, près de 3 300 ans après sa mort.

Les origines et la jeunesse d’Akhénaton

Buste d’Akhenaton, Musée égyptien du Caire.

Akhénaton, né sous le nom d’Amenhotep (ou Aménophis en grec), voit le jour au sein d’une des plus puissantes dynasties pharaoniques de l’Égypte. Il est le fils d’Amenhotep III, un pharaon qui a régné sur l’un des empires les plus prospères de l’histoire de l’Égypte, et de la reine Tiyi, son épouse principale. Né probablement dans la seconde moitié du XIVe siècle avant notre ère, Amenhotep IV, qui deviendra Akhénaton, aurait grandi dans un environnement profondément religieux et intellectuel, où le clergé d’Amon jouait un rôle prépondérant.

Amenhotep III, le père d’Akhénaton

Il s’agit de la tête d’une statue du pharaon du nouveau royaume Amenhotep III. Cette statue se trouve au British Museum et porte le numéro de musée EA4.

Amenhotep III, également connu sous le nom d’Aménophis III, est l’un des pharaons les plus emblématiques de la XVIIIe dynastie. Sous son règne, l’Égypte connaît une période de stabilité politique, d’expansion territoriale et de prospérité économique. Père d’au moins six enfants avec la reine Tiyi, Amenhotep III voit en son fils aîné, Thoutmosis, son héritier présumé. Cependant, la mort prématurée de Thoutmosis propulse Amenhotep IV, encore jeune, sur le devant de la scène en tant que futur pharaon. C’est après cette perte que le destin du jeune Amenhotep se met en marche vers la prise du pouvoir et la mise en place de réformes qui bouleverseront l’Égypte antique.

Le prince Thoutmosis, l’héritier disparu

Statue des Königs Thutmosis III. (Höhe: 90,5 cm, Grauwacke, 18. Dynastie), gefunden 1904 in der Cachette des Karnak-Tempels, ausgestellt im Luxor-Museum, Ägypten.

Avant la mort de son frère aîné, Amenhotep IV ne semblait pas destiné à régner. Le prince Thoutmosis, héritier naturel d’Amenhotep III, était préparé à prendre la succession. En tant qu’aîné, il avait suivi l’éducation rigoureuse réservée aux futurs rois : une maîtrise des hiéroglyphes, des mathématiques, et des compétences dans les arts militaires. Cependant, sa disparition autour de la vingt-neuvième année de règne d’Amenhotep III propulsa Amenhotep IV dans le rôle inattendu d’héritier présomptif.

Une formation de pharaon

Comme tout jeune prince égyptien, Amenhotep IV fut probablement formé par des précepteurs du palais, qui lui enseignèrent les sciences, les lettres et l’art de la guerre. Ce n’est que plus tard que ses orientations religieuses commenceront à se démarquer. Toutefois, la formation militaire et diplomatique qu’il reçut, conjuguée à une éducation religieuse traditionnelle, fit de lui un souverain éduqué, bien qu’à l’esprit radicalement tourné vers la réforme.

L’Accession au trône et la transition vers le culte d’Aton

Amenhotep IV prit le trône d’Égypte à la mort de son père, vers l’année 1352 avant J.-C. Les premières représentations d’Amenhotep IV le montrent dans des postures classiques, avec des traits relativement conventionnels. Il prit alors le nom de couronnement Neferkheperure Waenre, qui signifie « Parfaites sont les manifestations de Rê, l’Unique de Rê ». Conformément à la tradition, il organisa les funérailles de son père et commença à honorer les dieux dynastiques, notamment Amon-Rê.

Cependant, très tôt dans son règne, Amenhotep IV exprima son intérêt croissant pour Aton, le dieu représenté par un disque solaire. Le dieu Aton n’était pas inconnu des Égyptiens, mais il occupait jusqu’alors une place secondaire dans le panthéon égyptien. Le pharaon décida d’élever Aton au-dessus des autres divinités, en le présentant comme la seule force créatrice à l’origine de toute vie sur Terre. C’est à partir de ce moment que la révolution religieuse prit forme.

La montée en puissance d’Aton

Dès la troisième année de son règne, Amenhotep IV accentua sa promotion du culte d’Aton. Il déclara être le « premier prêtre » de ce dieu et fit ériger plusieurs temples en son honneur, dont un à Karnak, au cœur même du domaine d’Amon-Rê. Toutefois, il continuait encore à se montrer sous la protection d’Amon, marquant une phase de transition entre l’ancien culte et le nouveau.

En l’an IV de son règne, le pharaon introduisit une innovation majeure : le nom d’Aton fut inscrit dans un cartouche, un privilège généralement réservé aux noms des souverains. Cela marqua le début d’une nouvelle ère dans laquelle Aton n’était plus seulement un dieu parmi d’autres, mais le seul dieu méritant un culte officiel.

Nefertiti, la Grande Épouse royale

Photo du buste de Néfertiti dans le Neues Museum de Berlin (Allemagne).

Peu après le début de cette transition religieuse, une autre figure emblématique fit son apparition : Nefertiti, la grande épouse royale d’Amenhotep IV. Sa beauté légendaire et son rôle auprès du pharaon sont célébrés dans de nombreuses représentations. Le couple royal fut souvent représenté ensemble dans des scènes d’adoration devant Aton, soulignant le caractère sacré et central de cette union dans la nouvelle religion. De cette union naquirent au moins six filles, dont trois entre l’an IV et l’an VII du règne d’Akhénaton. Nefertiti joua également un rôle politique majeur, participant aux affaires du royaume aux côtés de son époux.

Le nouveau nom : Akhénaton

En l’an V de son règne, Amenhotep IV prit une décision radicale. Il changea officiellement son nom en Akhénaton, signifiant « Celui qui est utile à Aton », symbolisant son dévouement exclusif à cette divinité solaire. Il annonça également la construction d’une nouvelle capitale, Akhetaton, située à mi-chemin entre Thèbes et Memphis, sur un site aujourd’hui connu sous le nom de Tell el-Amarna. Ce choix marqua une rupture totale avec l’ancienne capitale, Thèbes, siège du clergé d’Amon, qui refusait d’adopter la nouvelle religion. Akhetaton, la « ville de l’Horizon d’Aton », devint rapidement le centre religieux et politique de l’Égypte.

Une nouvelle forme d’art : l’amarnien

Le pharaon Akhenaton (au centre) et sa famille vénérant Aton, dont les rayons caractéristiques émanent du disque solaire. Plus tard, ce type d’images a été interdit.

Avec la fondation d’Akhetaton, Akhénaton introduisit également une nouvelle esthétique dans l’art égyptien. Cette période, appelée l’art amarnien, se distingue par une représentation plus naturaliste des personnages. Les scènes montrant le pharaon et sa famille rompent avec les représentations rigides de la tradition égyptienne. Akhénaton est souvent représenté avec des traits physiques particuliers : un visage allongé, des hanches larges, et un corps presque androgynique. Certaines théories suggèrent que ces représentations pourraient refléter une véritable maladie génétique, bien que cela reste débattu.

Cet art révolutionnaire mettait également en scène des moments plus intimes, notamment des scènes de tendresse entre Akhénaton, Nefertiti, et leurs enfants, rompant avec la froideur hiératique des représentations royales traditionnelles.

Le culte d’Aton et la répression des autres divinités

À partir de l’an VII, Akhénaton intensifia sa répression des anciens cultes. Le nom d’Amon fut systématiquement effacé des monuments, et les temples dédiés à d’autres divinités furent fermés ou réaffectés au culte d’Aton. Cette campagne de suppression se heurta toutefois à une résistance considérable, notamment de la part du puissant clergé thébain. En dépit de ces efforts, le culte d’Aton ne parvint jamais à s’imposer massivement au sein de la population égyptienne, profondément attachée à ses divinités traditionnelles.

La politique extérieure sous Akhénaton

Sur la scène internationale, le règne d’Akhénaton coïncida avec une période d’instabilité. L’Empire égyptien, qui dominait alors la Syrie-Palestine, vit son influence diminuer au profit des Hittites, un empire en pleine expansion. Grâce à des lettres écrites en akkadien, retrouvées à Tell el-Amarna, nous savons qu’Akhénaton entretenait des relations diplomatiques avec les grandes puissances de l’époque, notamment les Mitanniens, les Assyriens, et les Babyloniens. Cependant, ses relations avec ses vassaux syriens et cananéens furent tendues, ces derniers se révoltant à plusieurs reprises contre l’autorité égyptienne.

Les dernières années et la mort d’Akhénaton

Les dernières années du règne d’Akhénaton furent marquées par des épreuves personnelles et politiques. Sur le plan familial, le pharaon perdit plusieurs de ses filles et sa mère, la reine Tiyi, lors d’une possible épidémie. Sur le plan extérieur, l’Égypte perdait peu à peu son emprise sur ses territoires en Asie, menacés par l’expansion hittite. Le pharaon tenta de maintenir un état tampon, Amourrou, mais les tensions avec les Hittites et la rébellion de Qadesh affaiblirent encore davantage l’Égypte.

Akhénaton mourut après dix-sept ans de règne, laissant derrière lui un empire affaibli et une révolution inachevée. Son fils, Toutankhaton, rebaptisé Toutankhamon, revint rapidement au culte d’Amon, effaçant presque toute trace du règne de son père.

Héritage d’Akhénaton

Grand hymne à Aton

L’héritage d’Akhénaton est complexe. Bien que son règne ait été en grande partie effacé des archives officielles, il demeure aujourd’hui une figure fascinante de l’histoire égyptienne. Sa tentative d’instaurer un culte monothéiste a souvent été comparée à d’autres mouvements religieux ultérieurs, notamment dans le judaïsme, l’islam et le christianisme. Son hymne à Aton, texte religieux majeur de cette période, est parfois vu comme une des premières expressions du monothéisme.

Si son culte d’Aton ne survécut pas à sa mort, Akhénaton marqua l’histoire par son audace et sa volonté de réforme, illustrant à quel point la religion et la politique étaient indissociables dans l’Égypte ancienne. Aujourd’hui encore, son règne continue d’alimenter les débats sur la religion, l’art et le pouvoir dans l’Antiquité.

Références

  • Théophile Obenga (1990), La philosophie africaine de la période pharaonique : 2780-330 avant notre ère, Paris : l’Harmattan.
  • Marc Gabolde (2005), Akhenaton, du mystère à la lumière, Paris : Gallimard.
  • Fabien Hertier (2012), « Deux mentions du prænomen d’Akhénaton dans une encyclopédie byzantine du Xe siècle », ENIM 5, p. 115-117.
  • Dimitri Laboury (2010), Akhénaton, Paris : Pygmalion.

Le royaume de Kerma, rival méconnu de l’Égypte pharaonique

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Découvrez l’histoire fascinante du royaume de Kerma, grand rival de l’Égypte pharaonique, et sa riche culture nubienne.

Vers 2500 avant J.-C., au sud de l’Égypte actuelle, un État puissant s’organise autour de la ville de Kerma, dans ce qui est aujourd’hui le Soudan. Cet État, plus tard connu sous le nom de Kouch1, deviendra l’un des plus grands rivaux de l’Égypte pharaonique, marquant ainsi une étape clé dans l’histoire de l’Afrique ancienne. Vers 2000 avant J.-C., Kerma se hisse au rang de grande puissance régionale, avec une société complexe et une culture distincte, capable de rivaliser avec l’imposante civilisation des pharaons.

Une population pluri-ethnique

L’histoire des Kouchites débute avec la migration des populations vivant autrefois le long du Wadi Howar, un affluent aujourd’hui asséché du Nil, qui reliait autrefois la Nubie à des régions plus à l’ouest. Ces populations, ancêtres des Nubiens modernes, ainsi que des Nara d’Érythrée, contribuèrent à la fondation de Kerma. L’archéologie a permis de mettre en évidence le caractère pluri-ethnique de cette société. L’analyse des crânes retrouvés dans les cimetières contemporains du royaume de Kouch révèle une diversité physique notable. Certains individus, de grande taille et au visage prognathe2, présentaient des traits similaires aux populations du Kenya actuel, tandis que d’autres, plus proches des Égyptiens anciens, avaient des nez plus étroits et un prognathisme moindre. L’élite dirigeante de Kouch, quant à elle, possédait une apparence plus trapue, ressemblant aux Égyptiens mais avec une stature plus robuste.

Ces divers groupes ethniques cohabitaient au sein du royaume de Kerma, contribuant à la richesse et à la diversité culturelle de cette civilisation. La majorité de la population semble cependant avoir été constituée de Nubiens, qui partagent aujourd’hui encore des traits physiques et culturels avec leurs ancêtres kouchites.

Une langue proche des langues nubiennes modernes

Claude Rilly dans les monts Nouba, au Soudan, en 2007, enregistrant un locuteur de la langue afitti, une lointaine cousine du méroïtique.

Bien que la langue des Kouchites de Kerma n’ait pas été transcrite, les recherches récentes menées par des linguistes comme Claude Rilly3 ont révélé qu’elle appartenait probablement à la même famille que les langues nubiennes modernes. Cette langue, parlée par l’élite dirigeante de Kerma, était vraisemblablement similaire au nara4, parlé en Érythrée, et au nyimang5. Toutefois, l’écriture n’était pas couramment utilisée à Kerma pour retranscrire la langue locale. Les rares inscriptions retrouvées dans la région sont des hiéroglyphes égyptiens, servant principalement aux échanges diplomatiques et commerciaux avec l’Égypte.

Un patrimoine architectural remarquable

Le grand temple en brique crue, connu sous le nom de Deffufa occidentale, dans l’ancienne ville de Kerma, au Soudan.

Le legs le plus impressionnant de la culture kouchite réside dans son architecture monumentale. Parmi les ruines les plus emblématiques de Kerma se trouvent les « deffufas« , de massifs temples de brique qui servaient de centres religieux et sociaux. En outre, l’architecture funéraire de Kerma est unique en son genre. Les tombes royales, souvent de forme circulaire, étaient décorées de crânes de bovins, une référence directe au dieu-bélier vénéré par les Kouchites. Ce culte du bélier, associé au dieu solaire Mash, souligne l’importance de la religion dans cette société. Certains rituels funéraires comprenaient également des sacrifices humains, une pratique destinée à accompagner le défunt dans l’au-delà, témoignant de la sacralité de la mort chez les Kouchites.

Les Kouchites excellaient également dans le travail des matières premières. Ils étaient des éleveurs de bovins et caprins, mais aussi des artisans habiles. Ils produisaient des céramiques distinctives, comme la fameuse poterie rouge à bord noir, et maîtrisaient le travail du bronze, notamment pour la fabrication d’armes. Ces productions artisanales attestent d’un haut degré de sophistication culturelle.

Kouch, un ennemi de l’Égypte

Dans les textes égyptiens, le royaume de Kouch apparaît dès ses débuts comme un adversaire de l’Égypte pharaonique. Situé en Haute Nubie, Kouch était distinct de la Basse Nubie, qui faisait l’objet d’un contrôle égyptien sous la forme de l’État de Wawat. Les populations de ces deux régions, bien que différentes politiquement, étaient collectivement désignées sous le terme « Nehesiou » par les Égyptiens, un mot qui pourrait signifier « ceux qui marmonnent des incantations« 6 [4], en raison de la réputation de magiciens attribuée aux Kouchites.

Dans les premières décennies du IIe millénaire avant J.-C., le roi égyptien Amenemhat Ier entreprit une série de campagnes militaires dans la région et annexa Wawat. Les Égyptiens y établirent des forteresses pour contrôler les routes commerciales et les richesses de la Basse Nubie. Cependant, leur influence sur Kouch resta limitée.

Une résistance persistante et une invasion manquée

Sous le règne de Sésostris Ier7, l’Égypte tenta d’étendre son contrôle sur Kouch. Bien que l’invasion fût partiellement réussie, elle ne parvint pas à soumettre totalement le royaume, qui continua de payer un tribut sans être annexé. Ce statu quo dura jusqu’à l’affaiblissement temporaire de l’Égypte sous la domination des Hyksos, au nord du pays. Durant cette période, Kouch en profita pour étendre son influence en Basse Nubie, conquérant les forteresses égyptiennes de la région et établissant ainsi une domination temporaire sur le sud de l’Égypte.

Au XVIe siècle avant J.-C., une coalition de Kouch, des populations de Wawat, des Medjay8 et des peuples de Pount, infligea une lourde défaite à l’Égypte9, la pillant sans toutefois chercher à l’occuper. Ce succès militaire fut éphémère, car l’Égypte se releva sous les pharaons Thoutmôsides, qui reprirent le contrôle de la Nubie et soumirent Kouch.

L’héritage durable de Kerma

Malgré la colonisation égyptienne qui suivit, le royaume de Kouch, et plus particulièrement la civilisation de Kerma, laissa une empreinte indélébile sur l’histoire africaine. Le royaume de Méroé, qui succéda à Kerma des siècles plus tard, hérita en grande partie des structures politiques et culturelles mises en place durant cette première période.

Le royaume de Kerma, avec sa diversité ethnique, son architecture monumentale et ses traditions religieuses et artisanales, reste un exemple marquant de la sophistication des civilisations africaines pré-coloniales. Son rôle en tant que rival de l’Égypte, ainsi que son influence durable sur les royaumes qui lui succédèrent, en font un sujet d’étude fascinant, souvent méconnu mais crucial pour comprendre l’histoire de l’Afrique antique.

Notes et références

  1. Appelé ks, k3s, kš ou k3š dans les textes égyptiens. ↩︎
  2. On appelle ainsi le fait d’avoir la mâchoire plus ou moins projetée vers l’avant. ↩︎
  3. Cf. Claude Rilly (2007), La langue du royaume de Méroé : un panorama de la plus ancienne culture écrite d’Afrique subsaharienne, Paris : H. Champion, et Claude Rilly (2010), Le méroïtique et sa famille linguistique, Louvain : Peeters. ↩︎
  4. Nara (langue) : La langue Nara est une langue nilo-saharienne parlée par les Nara, un groupe ethnique vivant principalement en Érythrée. Elle est proche des langues nubiennes modernes, comme celles des Nubiens du Soudan, et partage probablement des racines communes avec la langue des anciens Kouchites. ↩︎
  5. Nyimang (langue) : Le Nyimang est une langue parlée par les populations vivant dans les montagnes de Nuba, au Soudan. Comme les langues nubiennes modernes, elle appartient à la famille des langues nilo-sahariennes et pourrait avoir des liens avec la langue des anciens habitants du royaume de Kerma. ↩︎
  6. Cf. R.L.P. Etilé (2003), Étude sur une civilisation négro-africaine, l’Égypte antique, Paris : Menaibuc. ↩︎
  7. Sésostris Ier : Pharaon de la XIIe dynastie (r. 1971-1926 avant J.-C.), Sésostris Ier est connu pour ses campagnes militaires en Nubie et ses tentatives d’étendre l’influence égyptienne sur le royaume de Kouch. Bien qu’il ait réussi à imposer un tribut à Kouch, il n’a pas annexé ce royaume, qui continua d’exister en tant qu’entité distincte. ↩︎
  8. Medjay : Les Medjay étaient un peuple nubien originaire de la région entre la première et la deuxième cataracte du Nil. Ils étaient réputés pour leur bravoure et leurs compétences en tant que guerriers et éclaireurs. Sous l’Empire égyptien, ils furent intégrés dans les forces militaires et devinrent une importante force de police dans les déserts égyptiens et à la frontière nubienne. ↩︎
  9. Dalya Alberge (28 juillet 2003), Tomb Reveals Ancient Egypt’s Humiliating Secret, The Times (Londres). ↩︎

Dubois vs. Joshua, un K.O mémorable à Wembley

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Daniel Dubois inflige un KO à Anthony Joshua au cinquième round à Wembley, conservant son titre IBF des poids lourds. Une victoire décisive pour Dubois.

Le samedi 21 septembre 2024, un Wembley incandescent a été le théâtre d’un événement sportif majeur : la confrontation entre Daniel Dubois et Anthony Joshua, deux des plus grands poids lourds britanniques. Ce combat tant attendu a vu Dubois infliger un KO saisissant à Joshua au cinquième round, confirmant son statut de champion IBF des poids lourds et faisant un grand pas vers une future unification des ceintures. Retour sur une soirée historique de boxe anglaise.

Une ambiance électrique à Wembley

Dubois vs. Joshua, un K.O mémorable à Wembley

Dans un stade plein à craquer, avec 96 000 fans en délire, l’atmosphère était déjà électrique bien avant le début du combat. Daniel Dubois, 27 ans, et Anthony Joshua, 34 ans, se préparaient pour ce qui devait être une bataille acharnée. Joshua, ancien champion olympique en 2012 et figure emblématique de la boxe mondiale, espérait se relancer après une série de défaites, tandis que Dubois, plus jeune et en pleine ascension, avait la ferme intention de prouver qu’il était désormais le roi des poids lourds.

Tous les ingrédients étaient réunis pour une soirée d’anthologie. Joshua, connu pour sa puissance et son jeu de jambes impressionnant, devait faire face à un Dubois au sommet de son art, jeune et affamé de victoires. De nombreux experts de la boxe prédisaient un duel serré, certains pensant même que l’expérience de Joshua pourrait faire la différence face à la fougue de son adversaire. Mais la réalité s’est révélée bien différente.

Un début de combat dominé par Dubois

Dubois vs. Joshua, un K.O mémorable à Wembley

Dès le premier round, le ton était donné. Dubois a pris rapidement l’ascendant en plaçant un crochet du droit puissant qui a immédiatement envoyé Joshua au sol. Bien que celui-ci se soit relevé, il est apparu évident qu’il était sonné et que le combat ne serait pas aussi équilibré que prévu. Dubois, sans jamais relâcher la pression, a continué à dominer son adversaire, enchaînant les coups précis et dévastateurs.

Joshua, habituellement très résistant, semblait dépassé. Il a tenté de revenir dans le combat lors des deuxième et troisième rounds, mais chaque tentative de contre-attaque était neutralisée par la puissance de Dubois. Le troisième round a vu Joshua au tapis pour la deuxième fois de la soirée, et au quatrième, la situation s’est encore empirée pour lui. À chaque coup reçu, l’écart entre les deux combattants se creusait.

Le KO décisif au cinquième round

Alors que Joshua montrait des signes de reprise en début de cinquième round, Dubois a su exploiter une ouverture cruciale. Lors d’une tentative de contre de Joshua, Dubois l’a contré avec un uppercut fulgurant, suivi d’un crochet gauche qui a définitivement scellé le sort du combat. Joshua s’est effondré sur le ring, incapable de se relever avant la fin du compte. Le public, stupéfait, a assisté à la chute d’un des plus grands boxeurs britanniques des dernières décennies.

Cette victoire est sans conteste la plus belle de la carrière de Dubois. En dominant Joshua de manière aussi éclatante, il conserve sa ceinture IBF des poids lourds, une ceinture qu’il avait récupérée en juin dernier face à Filip Hrgović. Dubois affiche désormais un palmarès impressionnant de 22 victoires (dont 21 par KO) pour seulement deux défaites.

Quelles perspectives pour Dubois ?

Dubois vs. Joshua, un K.O mémorable à Wembley

Grâce à cette victoire marquante, Daniel Dubois se positionne désormais comme un sérieux prétendant à l’unification des titres mondiaux. Le boxeur londonien n’a d’ailleurs pas caché ses ambitions après le combat. « Je suis un gladiateur ! Je suis un guerrier jusqu’au bout ! Je veux atteindre le plus haut niveau de ce sport et réaliser mon potentiel ! », a-t-il lancé au micro, sous les acclamations de la foule.

Dans sa ligne de mire, un duel contre le vainqueur du choc entre Alexander Usyk et Tyson Fury, prévu pour le 21 décembre prochain. Usyk, champion WBA, WBC et WBO, et Fury, détenteur d’une ceinture mondiale, s’affronteront pour le titre ultime. Les deux boxeurs étaient d’ailleurs présents à Wembley pour assister à la rencontre Dubois-Joshua. Avec sa performance magistrale, Dubois espère maintenant les affronter pour unifier les ceintures et inscrire son nom parmi les plus grands de la boxe.

Joshua en fin de carrière ?

Dubois vs. Joshua, un K.O mémorable à Wembley

De son côté, l’avenir d’Anthony Joshua est incertain. Cette quatrième défaite en trois ans, après celles contre Andy Ruiz Jr et deux défaites consécutives contre Usyk, marque un coup dur pour celui qui était considéré comme l’un des meilleurs poids lourds de sa génération. À bientôt 35 ans, Joshua voit son retour au sommet s’éloigner.

Cependant, tout n’est peut-être pas terminé pour l’ancien champion olympique. Selon son promoteur, une clause de revanche était incluse dans le contrat de ce combat, ouvrant la possibilité d’une nouvelle confrontation avec Dubois. Mais après cette défaite écrasante, Joshua doit sérieusement envisager s’il a encore la force et la détermination nécessaires pour revenir au plus haut niveau. Les critiques fusent, certains analystes estimant que son époque dorée est révolue, tandis que d’autres pensent qu’il peut encore surprendre, à condition d’ajuster son entraînement et sa stratégie.

Une soirée qui redéfinit la boxe britannique

Dubois vs. Joshua, un K.O mémorable à Wembley

Le choc entre Dubois et Joshua ne se limitait pas à un simple combat de boxe. Il symbolisait un passage de témoin dans la hiérarchie des poids lourds britanniques. En dominant de manière aussi nette son aîné, Dubois a clairement annoncé qu’il est désormais le visage de la boxe anglaise et un sérieux prétendant aux titres mondiaux.

Le public de Wembley, qui espérait un spectacle grandiose, n’a pas été déçu. Ce KO au cinquième round restera dans les mémoires comme l’un des moments forts de l’histoire récente de la boxe. Pour Dubois, la route vers la gloire semble tracée, tandis que pour Joshua, l’heure est à la réflexion. Quel que soit l’avenir, cette soirée du 21 septembre 2024 restera gravée dans l’histoire du noble art.

Daniel Dubois a confirmé son ascension fulgurante dans le monde de la boxe avec une victoire spectaculaire contre Anthony Joshua. En infligeant un KO retentissant à Wembley, il s’est affirmé comme l’un des meilleurs poids lourds du moment et s’apprête à défier les plus grands, notamment Usyk et Fury. Joshua, quant à lui, voit sa carrière vaciller après cette nouvelle défaite. Le futur de la boxe britannique est désormais entre les mains de Dubois, qui n’a qu’un seul objectif : devenir champion du monde unifié.

New Jack City : l’influence durable d’un classique du cinéma urbain

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Après nous avoir fait (re)découvrir le film Boyz N The Hood, Pascal Archimède nous invite cette fois-ci à explorer un autre film culte des années 1990: New Jack City.

Sorti en 1991, New Jack City, réalisé par Mario Van Peebles, est un film emblématique de la culture urbaine américaine qui a marqué non seulement l’histoire du cinéma, mais aussi celle de la culture afro-américaine et hip-hop. Ce film s’inscrit dans un contexte de montée de la violence et du trafic de drogues dans les grandes villes américaines des années 1980, notamment avec l’épidémie de crack qui ravageait les quartiers afro-américains à cette époque.

L’histoire

Le film raconte l’ascension et la chute de Nino Brown, incarné par Wesley Snipes, un trafiquant de drogues impitoyable qui construit un empire criminel basé sur la distribution de crack à New York. Avec son gang, le Cash Money Brothers, il prend le contrôle d’un immeuble entier qu’il transforme en forteresse de la drogue. Face à cette montée en puissance, une équipe de policiers menée par Scotty Appleton (Ice-T) et Nick Peretti (Judd Nelson) tente de démanteler l’organisation de Nino. Le film expose de manière crue les effets dévastateurs du trafic de drogue sur la communauté afro-américaine et les tensions entre les criminels et les forces de l’ordre.

Contexte de Réalisation

New Jack City a été réalisé à une époque où le crack, une forme bon marché et puissante de cocaïne, ravageait les communautés afro-américaines des centres urbains. L’épidémie de crack, qui a commencé au milieu des années 80, a entraîné une augmentation drastique des taux de criminalité, des incarcérations et des tensions entre les habitants des quartiers touchés et les autorités. Le film capture cet environnement avec une attention particulière à la réalité brutale des ghettos urbains et au désespoir économique qui pousse de nombreux jeunes hommes et femmes à entrer dans le monde du crime.

Le réalisateur, Mario Van Peebles, fils de la légende du cinéma indépendant Melvin Van Peebles, a voulu créer un film qui reflète la complexité de la lutte des Afro-Américains face à la drogue, mais aussi mettre en lumière la relation ambivalente que la société entretenait avec les trafiquants comme Nino Brown, qui, malgré leurs actions destructrices, étaient vus comme des héros par certains jeunes en quête de pouvoir et d’argent.

Impact sur la Communauté Afro-Américaine

New Jack City a eu un impact significatif sur la communauté afro-américaine en mettant en lumière les problèmes internes auxquels elle était confrontée, notamment l’épidémie de crack et la dévastation sociale et familiale qu’elle a causée. Le personnage de Nino Brown, bien que charismatique et emblématique, a servi de représentation de la façon dont le capitalisme sauvage et le désespoir pouvaient détruire des vies et des quartiers entiers.

Le film a aussi ouvert la voie à d’autres productions cinématographiques mettant en scène la réalité des ghettos et des communautés afro-américaines face à la drogue et la criminalité, comme Boyz n the Hood ou Menace II Society. Ces films ont permis une prise de conscience nationale sur les réalités vécues par les Afro-Américains des centres urbains, souvent ignorées par les médias « dominants« .

Impact sur la Culture Hip-Hop

La sortie de New Jack City a coïncidé avec l’explosion du Gangsta Rap et a contribué à façonner l’esthétique et les thèmes explorés dans la musique hip-hop. Nino Brown est devenu une figure iconique dans la culture rap, symbolisant à la fois l’ascension par la criminalité et l’inévitable chute. De nombreux artistes de rap ont fait référence au film dans leurs chansons, soulignant son influence durable sur le genre.

L’un des aspects clés du film est aussi sa bande-son, qui mêle des morceaux de hip-hop et de R&B. La bande originale de New Jack City présente des artistes tels que Ice-T, qui joue également dans le film, ainsi que des légendes du R&B comme Keith Sweat. Ce mélange de musique et de cinéma a renforcé les liens entre le rap et la culture de rue, solidifiant ainsi l’influence réciproque entre les deux mondes.

Héritage et Impact Aujourd’hui

Près de 30 ans après sa sortie, New Jack City reste un film culte. Il est encore fréquemment cité dans les discussions sur la représentation des Afro-Américains dans le cinéma et sur l’influence des récits de gangsters dans la culture populaire. Le film a non seulement capturé un moment précis de l’histoire urbaine américaine, mais il a aussi contribué à façonner l’imaginaire collectif sur le monde de la drogue et du crime dans les quartiers défavorisés.

Aujourd’hui, le film continue de résonner avec les nouvelles générations, notamment à travers la culture hip-hop qui, même après plusieurs décennies, s’inspire toujours de la réalité urbaine et des figures criminelles charismatiques comme Nino Brown. Des artistes contemporains évoquent encore des thèmes similaires, liant criminalité, capitalisme et survie dans leurs œuvres. La pièce de théâtre “New Jack City Live” adaptée du film, met en scène des artistes tels que Treach du groupe Naughty by Nature (dans le rôle de Nino Brown) ou encore le rapper Big Daddy Kane. Depuis son lancement en 2022, la pièce tourne dans plusieurs grandes villes américaines, offrant une expérience théâtrale immersive aux fans de la culture urbaine.

Game Over Vol. 3 : la trilogie du rap urbain culmine à l’adidas arena le 5 octobre 2024

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Assistez à game over vol. 3, le 5 octobre 2024 à l’adidas arena, un show explosif réunissant le gratin du rap français pour une soirée mémorable.

Le compte à rebours est lancé pour l’un des événements les plus attendus de l’année dans le paysage musical urbain français. Game Over Vol. 3, l’apogée d’une trilogie légendaire, s’apprête à enflammer la scène de l’Adidas Arena à Paris le samedi 5 octobre 2024. Organisé par Live Nation, ce concert XXL promet une soirée mémorable, où rappeurs, stars montantes et poids lourds de la scène urbaine française se retrouveront pour une expérience inédite et explosive.

Un événement qui a marqué l’histoire du rap

Game Over n’est pas simplement une série de concerts, c’est devenu un véritable phénomène culturel. L’histoire a commencé en 2018 avec Game Over Vol. 1, qui avait rempli le Zénith et conquis le public avec un album vendu à plus de 50 000 exemplaires, certifié disque d’or. Cet événement a posé les bases de ce qui allait devenir une référence incontournable pour la scène musicale urbaine. L’année suivante, Game Over Vol. 2 a enflammé l’AccorHotels Arena, consolidant encore davantage sa place centrale dans l’industrie du rap en France.

Aujourd’hui, la trilogie atteint son apogée avec Game Over Vol. 3. Ce n’est pas juste un concert, mais la conclusion de plusieurs années de succès retentissants, célébrant le meilleur du rap urbain français, avec une énergie et une intensité qui en font un événement incontournable. Rendez-vous le 5 octobre 2024 pour ce moment historique à l’Adidas Arena.

Un line-up exceptionnel pour une soirée légendaire

Pour cette dernière édition, le line-up est tout simplement impressionnant. Game Over Vol. 3 réunit une pléiade d’artistes qui font vibrer les scènes et les playlists urbaines. Parmi les grands noms confirmés : Franglish, Keblack, Gradur, Koba La D, L2B, Guy2Bezbar, KRK, Kany, Imen ES, Saamou, La Mano 1.9, JKSN, Genezio, Gaulois, Kaza, Roshi, Fresh, Bolemvn, Waiv, Kerchak, Negrito, Gambino La MG, Skima La D, ISK, Kayna Samet, Prototype, Nahir, MIG, Mayo, Yaro, Lim’s, et bien d’autres encore !

Ce mélange explosif entre vétérans du rap français et jeunes talents promet de faire vibrer l’Adidas Arena. Que vous soyez fan de la nouvelle génération ou nostalgique des classiques, cette soirée sera un véritable kaléidoscope du meilleur de la scène urbaine. Les fans ne voudront sous aucun prétexte manquer ce line-up d’élite, où chaque artiste apportera son propre style, son flow unique, pour une soirée qui promet d’être inoubliable.

Une soirée au cœur de la culture urbaine

Plus qu’un simple concert, Game Over Vol. 3 est un rendez-vous culturel majeur, célébrant le mouvement rap et l’impact de la culture urbaine en France. Avec le rap désormais solidement ancré comme le genre musical le plus streamé dans l’Hexagone, cette édition marque une véritable consécration. Elle représente un hommage vibrant à tous les artistes qui façonnent cette scène, tout en propulsant la nouvelle génération vers de nouveaux sommets.

Le 5 octobre 2024, l’Adidas Arena ne sera pas seulement un lieu de concert, mais une véritable arène où des flows, des punchlines, et des rythmes percutants se mêleront pour une communion musicale unique. Game Over Vol. 3 met en avant la richesse et la diversité du rap français, en rassemblant des voix singulières autour d’une même scène.

Pourquoi Game Over Vol. 3 est l’événement à ne pas manquer ?

Si vous êtes passionné par la scène rap, il n’y a aucun doute : Game Over Vol. 3 est LE rendez-vous à inscrire sur votre calendrier. En plus de rassembler une brochette d’artistes talentueux, l’événement offre une occasion rare de vivre une performance live exceptionnelle dans l’une des plus grandes salles parisiennes, l’Adidas Arena.

Cette scène, emblématique pour accueillir les plus grands événements musicaux, servira de cadre à une soirée où le rap sera célébré dans toute sa grandeur. L’énergie sera à son comble, et le public, fidèle à l’événement depuis le premier volume, est prêt à faire de ce dernier volet une expérience gravée dans les mémoires.

Comment assister à ce spectacle ?

Avec un tel line-up et une attente aussi forte, il est évident que les places vont partir très vite. Les billets sont disponibles sur www.adidasarena.com et Live Nation Concerts, alors ne perdez pas de temps ! Les fans savent que cette soirée sera un moment historique, un véritable sommet de la culture rap en France.

Ne manquez pas cette dernière occasion de faire partie de cette aventure Game Over, qui s’achève avec cette troisième édition. Soyez au cœur de l’action le 5 octobre 2024 à l’Adidas Arena et laissez-vous emporter par l’énergie brute de la scène urbaine française. Le compte à rebours est lancé, et il est temps de se préparer à vivre une soirée légendaire.

Réservez dès maintenant vos places pour Game Over Vol. 3 et préparez-vous à être témoins de l’aboutissement d’une trilogie qui a marqué l’histoire du rap en France. Soyez prêts pour une expérience unique, où l’histoire, la musique et la culture urbaine se rencontreront pour une nuit mémorable !

Les Noirs et l’origine de plusieurs Villes du Maroc

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L’histoire du Maroc est marquée par des récits complexes et souvent méconnus qui retracent la présence et l’influence des Noirs dans la fondation et le développement de plusieurs grandes villes du pays. Des villes emblématiques comme Marrakech, Sidjilmassa, et Fès sont associées, dans diverses traditions et récits historiques, à des figures noires qui ont marqué leur fondation ou leur évolution.

Nofi explore ces récits en mettant en lumière les origines et le rôle des Noirs dans ces cités marocaines.

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-George sur son nouvel album

Beyoncé redonne vie à l’histoire oubliée du Chevalier de Saint-George, un génie guadeloupéen du XVIIIe siècle, dans son dernier album Cowboy Carter. Quand la musique country rencontre les racines afro-descendantes, ça donne un hommage puissant et inspirant.

Quand Beyoncé fait un move, ça ne passe jamais inaperçu. Après avoir retourné l’industrie musicale avec Renaissance en 2022, elle revient en force en mars dernier avec Cowboy Carter, un album qui mêle country, héritage afro-américain et références historiques. Et dans la tracklist, il y a un morceau qui attire particulièrement l’attention : « Daughter« . Non seulement parce qu’il sort des codes habituels du genre, mais surtout parce qu’il contient un sample d’un compositeur guadeloupéen du XVIIIe siècle, Joseph Bologne de Saint-George, aussi connu sous le nom de Chevalier de Saint-George. Oui, Queen B a encore frappé.

Quand la Country rencontre l’histoire oubliée des pionniers Noirs

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album
La couverture de l’album de Beyonce, « Cowboy Carter » sorti chez Parkwood / Columbia / Sony.  PARKWOOD/COLUMBIA/SONY/AP

On ne s’attendait pas à ça, mais c’est exactement ce qui fait la magie de Beyoncé. Pour cette onzième piste de Cowboy Carter, elle a été puiser dans l’œuvre de Joseph Bologne de Saint-George, musicien, violoniste, et maître d’escrime guadeloupéen, fils d’une captive africaine et d’un nobliau français. Né en 1745 près de Basse-Terre, ce prodige est devenu l’un des compositeurs les plus influents de son temps en France. Son histoire est méconnue, mais pas pour longtemps.

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album
Monsieur de Saint-George. Portrait by Mather Brown & William Ward.

Joseph Bologne de Saint-George, aka le Chevalier de Saint-George, c’est l’histoire d’un gosse né esclave en Guadeloupe, qui débarque en France et pète les scores, que ce soit à l’escrime ou au violon. Un talent brut qui ne met pas longtemps à exploser à Paris, où il devient une star des salons et des concerts. Il dirige le Concert des Amateurs, joue pour Marie-Antoinette, et compose des œuvres qui cartonnent, malgré un plafond de verre raciste qui l’empêche de prendre pleinement la lumière. Et pourtant, ce mec-là aurait dû être une légende, si ce n’était pas pour les limites imposées par son époque.

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album
Le Chevalier de Saint-George probablement peint pour le Prince de Galles par Alexandre-Auguste Robineau.

Saint-George, c’était aussi un combattant. En plein tourbillon révolutionnaire, il forme une unité militaire d’Afro-descendants pour défendre la République. Il traîne avec le prince de Galles, voyage à travers l’Europe, et reste une figure centrale, mais toujours confronté aux préjugés qui finissent par l’emporter. Pourtant, son histoire ne tombe pas dans l’oubli grâce à des artistes comme Beyoncé qui utilisent leur plateforme pour réparer les oublis de l’histoire. Dans une interview avec GQ US, Beyoncé explique pourquoi elle a samplé Saint-George dans « Daughter » :

« C’était si important pour moi. C’est un hommage à la vision du Chevalier de Saint-George. J’espère que cela incitera les artistes, ainsi que les fans, à approfondir leurs connaissances sur les pionniers noirs de la musique, qui sont passés avant nous. »

Le message est clair : il est temps de redonner aux artistes noirs leur place dans l’histoire musicale.

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album
Alexandre-Auguste Robineau.- Assaut d’armes à Carlton House entre les chevaliers Saint George et d’Eon, 9 avril 1787.

En redonnant vie à son œuvre dans son album Cowboy Carter, Beyoncé fait plus que de la musique : elle engage une conversation, une réécriture de l’histoire. Elle rappelle que les pionniers noirs, comme Saint-George, ont posé les bases de bien des sons qu’on adore aujourd’hui, et que leur contribution mérite d’être reconnue et célébrée. Parce qu’au final, c’est ça aussi le pouvoir de la musique : reconnecter le présent avec un passé qui ne demande qu’à être révélé.

« Daughter » ou quand le classique rencontre le moderne

Là où Beyoncé sort vraiment du lot, c’est dans sa capacité à mêler passé et présent. « Daughter » commence comme un morceau country classique, puis évolue vers une fusion audacieuse de sonorités modernes et classiques. À la fin du morceau, les cordes qui prennent le relais proviennent directement du Concerto pour violon en ré majeur, opus 3, N°1: Adagio du Chevalier de Saint-George. Un clin d’œil subtil mais puissant à un génie oublié.

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album
Kelvin Harrison Jr. incarne Joseph Bologne. ©Searchlight Pictures

Le sampling, c’est un art. Et dans ce cas précis, c’est aussi un acte de réappropriation culturelle. Beyoncé ne se contente pas de revisiter un genre comme la country, elle y ajoute une dimension éducative, en nous poussant à creuser plus loin, à découvrir ces figures historiques effacées par le récit dominant. Le but ? Remettre les pendules à l’heure.

Une trilogie musicale pour célébrer les racines afro-américaines

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album
Il s’agit de la pochette de l’album Renaissance de l’artiste Beyoncé. Parkwood Entertainment et Columbia Records

Cowboy Carter n’est que le deuxième chapitre d’une trilogie que Beyoncé a débutée avec Renaissance. Avec cette série d’albums, elle s’attaque à plusieurs genres musicaux qui, au fil du temps, se sont vus déconnectés de leurs racines noires. Après la house et la country, les fans attendent avec impatience le dernier volet de cette trilogie. Et si on se fie à ce qu’elle nous a déjà offert, ce sera encore une claque.

Pour Beyoncé, ce n’est pas juste de la musique. C’est une mission. Une manière de dire au monde que l’histoire doit être réécrite, que les contributions des Noirs doivent être reconnues et célébrées. Elle le fait avec style, avec créativité, et avec cette puissance qui la rend incontournable. « Certains des artistes les plus talentueux n’accèdent jamais aux louanges du grand public, surtout lorsqu’ils défient la norme, » déclare-t-elle. Et à travers cette trilogie, elle cherche à inverser la tendance.

Un acte de résistance et de réécriture culturelle

Beyoncé sample le Chevalier de Saint-GeorgeBeyoncé sur son nouvel album

On le sait, Beyoncé est bien plus qu’une chanteuse. Elle est une conteuse d’histoires, une activiste, et une icône culturelle. Cowboy Carter est une preuve de plus de sa volonté de se réapproprier l’histoire, de briser les codes et de célébrer la diversité sous toutes ses formes. C’est un rappel que la culture noire a toujours été et sera toujours au centre de la création artistique.

Alors, que peut-on attendre de Queen B pour la suite ? Si cette trilogie nous a appris quelque chose, c’est de ne jamais sous-estimer sa capacité à surprendre et à éduquer. En attendant, plongez dans Cowboy Carter et laissez-vous emporter par cette fusion unique de country et d’histoire oubliée. Parce que, comme toujours, Beyoncé ne fait rien par hasard.

Découvrez la 9ème Édition du Festival des Littératures Africaines à Nantes !

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Le Festival des Littératures Africaines revient pour sa 9ème édition, du 11 au 13 octobre 2024, à la Maison des Confluences à Nantes. Cet événement annuel célèbre la richesse et la diversité de la littérature africaine, et cette année, il met en avant les Nouvelles Voix Émergentes.

Programme du festival

Découvrez la 9ème Édition du Festival des Littératures Africaines à Nantes !

Le festival propose un programme varié qui ravira les amateurs de littérature de tous âges :

  • Marché du livre : Venez découvrir et acheter des livres d’auteurs africains contemporains et classiques.
  • Rencontres littéraires et dédicaces : Échangez avec vos auteurs préférés et faites dédicacer leurs ouvrages.
  • Atelier de livres jeunesse : Les plus jeunes pourront participer à des lectures animées et des ateliers créatifs, leur permettant de découvrir la richesse de la littérature africaine dès leur plus jeune âge.
  • Atelier d’écriture : Participez à des ateliers d’écriture animés par des auteurs et des professionnels du domaine pour apprendre les techniques d’écriture et développer votre propre style littéraire.
  • Concours d’écriture : Montrez vos talents littéraires et remportez des prix attractifs.
  • Moments de convivialité : Profitez de moments d’échanges et de convivialité autour de la littérature.

Concours d’écriture TS-ASPROBIR

L’association TS-ASPROBIR est fière de lancer son concours d’écriture pour la 9ème édition du Festival. Le thème captivant de cette année est « Ouvrez la porte à votre imaginaire ». Ce concours est une opportunité unique pour les écrivains en herbe et confirmés de donner vie à leurs idées.

Pourquoi participer ?

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  • Exprimez-vous : Soumettez des textes inédits en prose (1500 mots max) ou en poésie (2 poèmes max).
  • Montrez votre talent : Vos œuvres pourraient être mises en lumière lors du festival.
  • Recevez des récompenses : Les lauréats bénéficieront de coaching d’écriture, de livres, et d’accessoires littéraires.

Modalités de participation :

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  • Le concours est gratuit et ouvert à tous, dans le monde entier.
  • Les œuvres doivent être originales, non publiées et non primées.
  • Format requis : Document Word, Times New Roman, taille 12, pages numérotées.
  • Date limite d’envoi : 30 septembre 2024.

Comment participer ? Envoyez votre texte avec vos coordonnées (nom, prénom, contact) à tsasprobir@gmail.comavant la date limite. Les textes seront examinés par un jury de professionnels de la littérature, et les gagnants seront informés début octobre. Retrouvez le règlement complet du concours ici.

Informations pratiques

  • Dates : 11 au 13 octobre 2024
  • Lieu : Maison des Confluences, 4 Place du Muguet Nantais, BD Emile Gabory, Nantes
  • Contact : +33 658637966
  • Email : brunchlitterairenantes@gmail.com

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Ne manquez pas cette occasion unique de découvrir et de célébrer la richesse de la littérature africaine et de la diaspora. Rejoignez-nous pour trois jours de découvertes, d’échanges et de célébration culturelle.

Quand l’Espagne et le sud de la France étaient Nègres

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Découvrez l’histoire oubliée de l’Espagne et du sud de la France sous domination maure, une époque marquée par une présence afro-islamique influente. Une exploration de l’héritage culturel, religieux et politique des Maures, et comment ces récits oubliés façonnent notre compréhension de l’Europe moderne.

L’histoire européenne est souvent racontée à travers le prisme de la Renaissance, des grandes découvertes, ou encore des guerres de religion, mais il est une période méconnue et pourtant fondamentale : celle où l’Espagne et le sud de la France étaient sous domination maure, avec une présence marquée de populations à la peau sombre. Revenons sur cette ère oubliée de l’Europe médiévale, qui a durablement façonné le visage de ces régions.

L’arrivée des Maures, une révolution socio-culturelle

Quand l’Espagne et le sud de la France étaient Nègres
Le chef maure est une peinture d’Eduard Charlemon.

En 711, une date clé marque le début d’une transformation profonde : Tariq Ibn Ziyad, gouverneur de Tanger, débarque en Espagne avec une armée de 12 000 Maures. Ces conquérants, venus d’Afrique du Nord, n’étaient pas seulement des soldats ; ils étaient aussi des porteurs d’une nouvelle culture, religion, et civilisation. Ces « hommes à la peau sombre« , comme l’historiographie arabe et européenne les décrit, ont exercé un contrôle sur une grande partie de la péninsule ibérique et du sud de la France.

Entre 711 et 732, les Maures dominent l’Espagne et avancent au-delà des Pyrénées pour conquérir le royaume des Francs, avant d’être arrêtés à la bataille de Poitiers. Cependant, ils gardent la mainmise sur des territoires comme la Septimanie (actuelle Narbonne et Montpellier) jusqu’en 759, et les traces de leur présence se prolongent bien au-delà de leur départ.

Une influence qui dépasse la religion

Quand l’Espagne et le sud de la France étaient Nègres
L’émir est une peinture de Ludwig Deutsch.

Si les historiens s’attardent sur l’aspect militaire de cette période, l’influence mauresque va bien au-delà des batailles. L’Espagne, mais aussi la Sicile, la Sardaigne, la Corse, et d’autres parties de l’Europe méditerranéenne, connaissent alors une riche hybridation culturelle. Cette période voit émerger des sociétés où chrétiens, musulmans, et juifs cohabitent dans un fragile équilibre, façonnant des villes dynamiques, des échanges commerciaux florissants, et une diversité architecturale marquante.

Le drapeau de la Corse, arborant la tête d’un Maure, en est un symbole indélébile. La présence maure n’a pas seulement marqué la géographie et l’urbanisme, mais aussi la mémoire collective et les identités locales, un héritage souvent négligé dans les récits historiques dominants.

La Reconquista et la « pureté du sang » ou la naissance de l’Europe moderne ?

Quand l’Espagne et le sud de la France étaient Nègres

L’essor de la Reconquista, commencé dès le VIIIe siècle depuis le royaume des Asturies, est souvent présenté comme une épopée héroïque chrétienne contre l’occupant musulman. Pourtant, ce mouvement, qui s’achève en 1492 avec la chute de Grenade, marque aussi le début d’une nouvelle ère en Europe : celle de la pureté du sang (« limpieza de sangre »). Ce concept, cristallisé après la reconquête totale, devient un outil de discrimination systématique contre les « nouveaux chrétiens » — juifs et musulmans convertis — et plus largement contre tout individu soupçonné d’ascendance non-chrétienne.

La chasse aux musulmans et aux juifs d’Espagne et l’imposition de lois raciales annoncent le basculement vers ce que l’on appelle les « Temps Modernes », une époque caractérisée par l’invention du racisme tel que nous le connaissons aujourd’hui et par le début de la traite négrière transatlantique. L’histoire de l’Europe du Sud est alors redéfinie par la disparition progressive de sa diversité ethnique et culturelle d’origine.

Une mémoire à réinvestir

Quand l’Espagne et le sud de la France étaient Nègres
Tête de maure est une peinture de José Tapiro y Baro.

L’oubli de cette prépondérance noire et musulmane dans l’histoire de l’Europe du Sud n’est pas anodin. En effet, il est étroitement lié à la construction de récits nationaux qui ont évincé toute altérité de la « grandeur » occidentale. Il est fondamental de réintégrer ces chapitres manquants dans nos livres d’histoire afin de mieux comprendre les dynamiques de pouvoir, de culture et d’identité qui ont façonné le monde moderne.

Aujourd’hui, alors que nous faisons face à des débats sur la diversité et la mémoire historique, il est essentiel de rappeler que l’Europe n’a pas toujours été celle que l’on imagine. Elle a été marquée par une richesse d’influences afro-islamiques et juives, et c’est en réinvestissant ces histoires occultées que l’on peut espérer bâtir un futur plus inclusif et conscient de ses racines plurielles.

Brown Sugar Comedy #4 : Le rendez-vous incontournable du rire au Grand Rex

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Ne manquez pas la 4ème édition de Brown Sugar Comedy au Grand Rex de Paris le 28 septembre 2024 ! Une soirée explosive de rires avec 8 humoristes sensationnels, DJ Greg pour enflammer la scène, et un orchestre live, le Brown Sugar Band. Réservez vite vos billets et préparez-vous à vivre une expérience mémorable dans ce lieu emblématique !

Après avoir conquis les cœurs et les zygomatiques du public lors de sa précédente édition au Trianon, Brown Sugar Comedy revient avec sa 4ème édition, cette fois-ci dans l’emblématique Grand Rex de Paris. Réservez votre soirée du samedi 28 septembre 2024, car ce spectacle s’annonce comme l’un des événements humoristiques les plus attendus de l’année.

Une soirée de rires et de musique au Grand Rex

La rentrée s’annonce chargée avec son lot de contraintes : impôts, fournitures scolaires, queues interminables… Pour contrer ce blues de rentrée, Brown Sugar Productions a concocté un événement unique pour vous redonner le sourire et la bonne humeur. Le mythique Grand Rex, avec ses 2500 places, accueillera cette quatrième édition qui promet d’être un véritable feu d’artifice de rires et d’énergie.

Dès 19h, les portes du Grand Rex s’ouvriront, et dès 20h, le public sera plongé dans une ambiance festive avec DJ Greg, le maestro des platines. Connu pour ses talents de mixeur et sa capacité à enflammer les foules, DJ Greg donnera le ton de la soirée. Son éclectisme et sa maîtrise du scratch, des effets sonores, et du mix tempo feront monter la température avant que les humoristes ne prennent le relais.

Huit humoristes d’exception prêts à vous faire rire aux larmes

À partir de 21h30, le show de stand-up débutera avec une sélection de huit humoristes talentueux, chacun avec un style unique. Nick Mukoko, ancien danseur devenu humoriste, sera le maître de cérémonie. Connu pour ses anecdotes hilarantes et sa capacité à se réinventer, il guidera le public à travers une soirée où se mêleront éclats de rire et moments de réflexion.

Parmi les artistes invités, on retrouvera Bobi, humoriste martiniquais à l’humour piquant et satirique, et Dayv, venu de Guyane Française, qui surprendra avec son style poétique et drôle. Lala Sagna, ancienne maîtresse d’école devenue comédienne, apportera son énergie débordante et ses histoires hilarantes sur son quotidien en petite section.

D’autres talents tels que Rodman, Sacko Camara, Silver, et Sulo viendront compléter cette affiche exceptionnelle, chacun apportant son univers et son vécu, des punchlines percutantes aux récits plus introspectifs.

Le Brown Sugar Band, l’énergie du Live

Brown Sugar Comedy

Pour la première fois dans l’histoire de Brown Sugar Comedy, un orchestre live, le Brown Sugar Band, rythmera le spectacle. Composé de musiciens de talent tels que Chachou à la batterie, Christophe Tamaryo à la guitare, Maken à la basse, et Nono Dwet Dife au clavier, le Brown Sugar Band promet de faire vibrer le public. Imaginez l’intensité du stand-up combinée à la puissance d’un orchestre en direct. Une expérience sensorielle à ne pas manquer !

Une soirée à ne pas rater au cœur de Paris

Le Grand Rex n’est pas seulement une salle de cinéma ; c’est un véritable monument historique inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1981. Avec ses 90 ans d’histoire, de spectacles et d’événements, il offre une toile de fond parfaite pour une soirée placée sous le signe du rire et du divertissement.

Ne manquez pas cette quatrième édition de Brown Sugar Comedy. Les billets sont en vente maintenant, et compte tenu de la popularité des éditions précédentes, ils risquent de partir rapidement. Venez vous délecter d’une soirée de rires, de musique et de bonne humeur !

Informations pratiques

  • Date : Samedi 28 septembre 2024
  • Heure : 20:00 – 22:30
  • Lieu : Le Grand Rex, 1 Bd Poissonnière, 75002 Paris, France

Réservez vos billets dès maintenant et rejoignez la Brown Sugar Family pour une soirée inoubliable ! Pour rester informé des derniers événements, téléchargez l’application officielle Brown Sugar +.

Brown Sugar Comedy #4 au Grand Rex : parce que rire, c’est déjà résister !