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CMU en Côte d’Ivoire: le centre hospitalier d’Abobo fait peau neuve

Santé

CMU en Côte d’Ivoire: le centre hospitalier d’Abobo fait peau neuve

Par SK 8 juillet 2019

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Il n’y a pas de port à Abobo. Véridique ! Cependant, il y a le tout nouveau centre hospitalier Félix Houphouët-Boigny. Entièrement retapé à neuf, dans le cadre du lancement du programme de Couverture maladie universelle (CMU) en Côte d’Ivoire, il a été inauguré par les autorités et les acteurs entrepreneuriaux du pays le 21 juin 2019.

CMU en Côte d’Ivoire: l’hôpital général d’Abobo fait peau neuve

La Côte d’ivoire se dote d’un programme de couverture maladie universelle (CMU). Un projet annoncé par le président Alassane Ouattara afin de résorber les inégalités face aux soins. C’est dans ce cadre que les dignitaires inauguraient en grande pompe, jeudi 21 juin 2019, le centre hospitalier d’Abobo Nord, entièrement remis à neuf par la société SNEDAI. Du matériel de pointe, des locaux retapés, l’hôpital a fait peau neuve. Abobo, commune la plus peuplée de la capitale ivoirienne, est la première à bénéficier de la remise aux normes de son centre hospitalier.

Centre hospitalier d’Abobo Nord avant les travaux de remise aux normes.

Jusqu’ici réputé pour son insalubrité, il sera désormais un point névralgique pour la communauté des environs. En effet, initiée en 2018, cette rénovation constitue la seconde phase du programme de couverture maladie universelle lancé par le président Alassane Ouattara. Durant plus d’un an, 13 mois exactement, les ministre de la Santé et de l’hygiène publique, du budget et du portefeuille de l’Etat, le premier ministre ainsi que le maire d’Abobo et ministre de la défense Hamed Bakayoko, et les plus hautes instances du gouvernement ont travaillé de concert pour livrer dans les temps un hôpital à la pointe de la science.

Les travaux ont été menés par la société SNEDAI, géant national et ouest-africain du BTP, en partenariat avec les meilleurs officiants de la technologie médicale : le groupe MEDAFRIQUE–ELSMED-SIEMENS. Scanners, mammographe, laboratoire équipé… l’Etat a investi des moyens colossaux afin de résorber son retard en matière de prise en charge des patients. Sept autres hôpitaux bénéficieront du même ravalement. Ce programme de couverture maladie universelle est une première en Afrique francophone et la Côte d’Ivoire entend bien garder sa position de chef de file afin de faire des émules dans la sous-région.

Au centre, le ministre de la défense et maire d’Abobo, Hamed Bakayoko. A sa gauche, en costume bleu, le pdg de la SNEDAI, Adama Bictogo.

La question sanitaire, une urgence africaine

La mise en application d’un système de santé plus équitable allait forcément de paire avec la remise aux normes des centres de soins. Ainsi, cette réforme sociale capitale semble en bonne voie de réalisation. Bien que les autorités aient eu à affronter des lacunes face à al rareté des documents administratifs, elles se félicitent toutefois d’avoir pu adapter leur mode de listage à la réalité du terrain. La CMU, que la France connaît déjà bien, est d’autant plus pertinente en Afrique où, la majorité de la population décède encore des maux les plus anodins. On se souvient par exemple du cas Monique Koumaté, au Cameroun, qui cristallisait une situation d’inégalité sociale courante. Hormis le privilège d’aller se faire soigner à l’étranger, offert par des moyens matériels conséquents, il apparaît absurde de ne pouvoir bénéficier d’une prise en charge correcte chez soi.

En cela, ce projet marque un tournant historique dans l’histoire du pays, qui, avait déjà manifesté sa volonté de résoudre cette problématique, notamment par la voie des présidents Félix Houphouët-Boigny puis,  Laurent Gbagbo. Et parce que le développement d’un pays ne peut aboutir que si la population est saine et éduquée, l’Etat a accompagné la rénovation de l’hôpital général d’Abobo nord par une rénovation des mentalités et du rapport aux institutions médicales. En effet, nombreux sont encore ceux qui n’ont pas le réflexe de consulter, ont recours, faute d’argent aux charlatans en tous genres ; ou, parfois faute à la tradition, ont des informations erronées quant à leur  propre corps. Ce projet social est donc également porté par les habitants de la commune qui, bénévolement pour certaines femmes, ont souhaité s’impliquer dans l’entretien et la sensibilisation. La santé pour tous serait-elle un idéal en cours de concrétisation pour le continent ? L’hôpital général Houphouët-Boigny d’Abobo Nord ambitionne de solutionner la prise en charge des maux courants, certes mais aussi des cas plus graves tels que les cancers.*

Valoriser le savoir-faire ivoirien

Un projet d’envergure, également positif pour la formation des futurs cadres médicaux ivoiriens, qui s’appuie sur une coopération internationale. On compte parmi les prestataires l’Allemand Siemens, leader en matière de haute-technologie. La société israélienne Elsmed, équipementier des structures sanitaires et spécialisée dans l’intégration de solutions médicales « clé en main ». Dans ce processus, qui pourrait favoriser une vampirisation du savoir-faire local, Adama Bictogo, président directeur-général de la SNEDAI, qui officie dans le bâtiment, le transport public, l’Energie et les nouvelles technologies, s’érige en garant de la priorité nationale. Dans le rush de l’organisation de cette inauguration en grande pompe, il nous a accordé un entretien :

 

*En 2014, le directeur et coordinateur du Programme national de lutte contre le cancer (Pnlca), le Professeur Innocent Adoubi, déclarait que plus de 1000 femmes mourraient d’un cancer du sein chaque année en Côte d’Ivoire.