Neïba

[SANTE] Quand l’histoire de Monique Koumate vient mettre en lumière les failles sanitaires en Afrique

Société

[SANTE] Quand l’histoire de Monique Koumate vient mettre en lumière les failles sanitaires en Afrique

Par SE 16 mars 2016

Pour ne rien manquer de l'actualité,
téléchargez l'application depuis ce lien
Recevez du contenu exclusif, de l'actualité, des codes promos Nofi Store ainsi que notre actualité évenementielle chaque week-end !

Alors que les présidents s’obstinent à vouloir rester au pouvoir, l’accès aux soins médicaux reste une des problématiques majeures que subissent quotidiennement les populations d’Afrique. Bon nombre d’eux arrivent dans un état comateux aux urgences mais doivent attendre pendant des heures avant qu’un médecin ne daigne s’occuper d’eux.

Pas d’argent, pas de soins ! 

Voilà une réalité à laquelle de nombreux africains sont confrontés tous les jours. Beaucoup d’entre eux n’arrivent même pas à dépasser le seuil de l’hôpital parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour payer leurs soins médicaux. D’autres parviennent à entrer dans l’établissement, encore faut-il qu’ils arrivent à en sortir vivants. En effet, une fois dans l’hôpital les malades doivent affronter d’autres problèmes en matière d’équipements ou de services. 

Dans certains endroits comme au Congo-Brazzaville par exemple, à l’hôpital principal du centre ville (le CHU, Centre Hospitalier Universitaire), actuellement en rénovation, certains jeunes – la plupart du temps au chômage – font office de brancardiers pour porter les patients soit sur le dos, soit sur un brancard d’un étage à un autre à cause de l’absence d’ascenseur. Dans le cas où les malades ont de quoi payer pour le service bien-sûr. Elle coûte 1 000 francs CFA soit 1,5 euro dans un pays où le salaire moyen d’un employé est de 90 000 frcs CFA (137, 2 euros) et où le taux de pauvreté s’élève à 46,5%. On compte également 426 décès pour 100 000 naissances, 68 % pour le taux de mortalité infanto-juvenile.

A l’intérieur des hôpitaux africains, le manque de matériel est souvent impressionnant: pas de thermomètre, pas de machine pour effectuer une radio ou une échographie, pas assez de lits pour les malades…Du coup, certains patients restent installés sur des brancards… Et la liste est longue !
D’autre part, l
e personnel hospitalier, souvent surchargé, subit des retards de salaire pendant plusieurs mois consécutifs. Il refuse donc de faire preuve d’empathie, même pour les cas les plus graves, alors qu’il a pourtant fait le serment de sauver des vies.

CHU de Brazzaville (Congo)

CHU de Brazzaville (Congo)

 

L’Afrique: la poubelle des médicaments contrefaits

Alors que nous sommes en 2016, beaucoup meurent encore aujourd’hui après avoir consommé des médicaments contrefaits. Nombreux sont ceux qui s’amusent avec la vie d’autres humains en fabriquant des faux médicaments ou en mettant sur le marché des médicaments périmés. Ces derniers sont parfois produits à l’aide d’un morceau de craie, un peu de farine ou d’amidon puis transformés en un comprimé ou une pilule. L’étiquetage et l’emballage de ces médicaments sont le plus souvent très bien imités, donc pas moyen de les différencier des vrais !
Le commerce mondial de médicaments contrefaits pèse au moins un milliard de dollars en Afrique. Selon l’ Organisation mondiale de la santé (OMS), 100 00 décès y sont liés au commerce de faux médicaments.

27_1_counterfeit_drugs

La mortalité maternelle en Afrique

Chaque jour dans le monde, 800 femmes meurent pendant leur grossesse ou durant l’accouchement. Le Nigéria est l’un des pays africains à totaliser le plus de décès maternels par an (40 000) . La plupart du temps, la majorité des décès maternels est due à des hémorragies sévères (27%), des infections (11%), une hypertension artérielle durant la grossesse (14 %) ou des complications engendrées à la suite d’un avortement mal pratiqués (8 %). Dans 28 % des cas, le décès maternel est lié au paludisme ou au sida. Dans certains pays comme le Mali par exemple, une femme qui a été victime d’une excision peut connaître des complications durant l’accouchement.

Seule une femme sur trois bénéficie des quatre visites médicales recommandées pour le suivie de la grossesse.

Ce dimanche 13 mars, une vidéo d’une scène tragique de la mort d’une femme de 31 ans et de ses jumelles sur le point de naître, devant l’hôpital Laquintinie à Douala (Cameroun), a suscité une vague d’émotion et d’indignation sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, on pouvait voir Monique Koumate  allongée sur un lit après avoir succombé, selon certaines sources, à une crise cardiaque dans un taxi alors qu’elle était en route pour l’hôpital, accompagnée par des membres de sa famille. Les deux jumelles qui étaient dans le ventre de la jeune femme sont décédées suite à l’inactivité du corps médical de Laquintinie qui a volontairement refusé de les sauver, pour des raisons financières.

Cette terrible histoire a réveillé la colère des camerounais, « habitués » aux défaillances sanitaires de cet hôpital de Douala, mais révèle surtout les failles que les pays africains ont dans leur système de santé. Une marche pacifique a été organisée ce lundi 14 mars pour dénoncer ce drame innommable. Plusieurs mouvements ont été mis en place pour réclamer notamment la démission du ministre de la Santé, André Mama Fouda

" Plus de Monique Koumate dans mon pays"

 » Plus de Monique Koumate dans mon pays »

Les politiques continuent à se remplir les poches au lieu de développer des structures médicales et de rendre accessible les soins médicaux pour tous,pour les populations. Ils préfèrent d’ailleurs aller se soigner dans des pays étrangers, là où la qualité de la prise en charge médicale est optimale. Ils laissent ainsi périr des centaines de personnes dont l’espérance de vie n’est que de 46 ans en moyenne.

Source : Ined*