Airbnb : quand le racisme touche l’économie collaborative

Société

Par Yannick G. 14 décembre 2015

Selon une étude de l’Université d’Harvard, le racisme est présent sur Airbnb.

Fondée en août 2008 et basée à San Francisco, en Californie, Airbnb est une plate-forme communautaire qui permet de proposer des logements en location de courte durée, à travers le monde.

Les chercheurs de l’Harvard Business School ont découvert que les personnes ayant des noms à consonance africaine avaient beaucoup plus de mal à booker un logement sur le site que les personnes avec des prénoms plus « classiques ».

L’expérience a été menée sur 6 400 locations du site, dans 5 villes qui sont Baltimore, Dallas, Los Angeles, St Louis et Washington D.C. Les chercheurs ont crée 20 comptes Airbnb, sans aucunes photos, identiques en tout point excepté pour les prénoms. 10 hommes et femmes avec des prénoms à consonance africaine (comme Tamika ou Rasheed) et 10 hommes et femmes avec des prénoms américains (comme Kristen ou Brad).

NOFISTORE

Ils sont arrivés à la conclusion que les prénoms à consonance africaine avaient 16% de chance en moins de voir leur demande être acceptée par rapport aux prénoms « standards ».

Ces chiffres nous montrent que le racisme est partout, même dans la nouvelle économie collaborative.

Afin de le combattre, plusieurs sociétés et associations utilisent depuis quelques années le concept de « blind audition* ». Il s’agit par exemple pour un candidat à un emploi de mettre en avant  ses compétences/qualification dans un CV ou portfolio sans mentionner directement son nom/prénom.

Ce système pourrait être une solution pour un site comme Airbnb, en se basant uniquement sur la description, les commentaires et les notations sans prénoms apparents.

Bien que cette étude ait été réalisée aux Etats-Unis, on peut supposer que ces résultats seraient similaires en France et dans d’autres pays où le racisme envers les noirs est présent.

Il est donc peut-être temps de lancer nos propres plate-formes.

* audition à l’aveugle