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« Do the Right Thing » : Chronique d’une journée enflammée

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Pascal Archimède vous invite à passer la journée la plus caniculaire du cinéma afro-américain en vous plongeant dans l’Univers du film “Do the Right Thing”.

Sorti en 1989, Do the Right Thing est l’un des films les plus emblématiques de Spike Lee, réalisateur afro-américain renommé. Ce long-métrage raconte une journée particulièrement chaude dans le quartier de Bedford-Stuyvesant à Brooklyn, où les tensions raciales se transforment en un conflit tragique. Le film aborde des thématiques percutantes telles que la brutalité policière, le racisme, et les divisions communautaires.

Spike Lee, auteur- producteur-réalisateur du film « Do The Right Thing » joue également le rôle de Mookie, le livreur de pizza (Photo by John D. Kisch/Separate Cinema Archive/Getty Images)

Synopsis

Le film se déroule en une seule journée caniculaire. Mookie, interprété par Spike Lee, est un jeune livreur de pizza travaillant pour Sal, un italo-américain propriétaire d’une pizzeria de quartier. Les habitants du quartier sont principalement afro-américains et hispaniques, mais le « mur des célébrités » de la pizzeria de Sal ne présente que des photos d’Italo-Américains. Cette situation agace Buggin Out, un client régulier, qui exige que des portraits d’Afro-Américains soient également accrochés. Les tensions s’intensifient au fur et à mesure que la chaleur s’installe, culminant dans une altercation qui déclenche une émeute, aboutissant à la destruction de la pizzeria et à la mort de Radio Raheem, un habitant du quartier, étouffé par la police.

Contexte social et historique

Do the Right Thing sort à un moment critique aux États-Unis. Les années 1980 sont marquées par une montée des tensions raciales, en particulier dans les grandes villes. La brutalité policière et les injustices raciales, bien que systématiques, deviennent de plus en plus visibles à l’échelle nationale. En 1989, l’affaire des « Central Park Five », où cinq adolescents afro-américains et latino sont injustement accusés de viol, symbolise ces tensions. De plus, des émeutes raciales, comme celle de Howard Beach en 1986, où un jeune Afro-Américain, Michael Griffith, est tué par un groupe de jeunes Blancs, secouent l’opinion publique.

Le film s’inscrit aussi dans un contexte de revendications sociales croissantes où des artistes, militants et figures publiques afro-américaines, notamment dans le hip-hop, expriment leur colère face aux inégalités raciales persistantes. Spike Lee, déjà reconnu pour son militantisme à travers le cinéma, utilise ce film pour traiter de ces injustices dans une fresque sociale profondément ancrée dans la réalité des quartiers afro-américains.

Impact sur la communauté afro-américaine

Dès sa sortie, Do the Right Thing a eu un impact considérable sur la communauté afro-américaine. En abordant directement les réalités vécues par cette communauté – qu’il s’agisse du racisme ordinaire, de la brutalité policière, ou de la gentrification – le film a donné une voix aux frustrations accumulées par de nombreuses générations. Il a également ouvert un débat national sur les relations raciales, obligeant l’Amérique à se confronter à ses propres contradictions et hypocrisies. Certains ont vu dans le film un appel à la résistance contre l’oppression, tandis que d’autres ont interprété sa fin ambiguë comme une critique de la violence.

L’un des aspects les plus puissants du film est qu’il ne présente pas de solutions simplistes au problème du racisme. Au contraire, il expose la complexité des dynamiques raciales dans un microcosme urbain, reflétant la réalité quotidienne de nombreux afro-américains.

Impact dans le milieu hip-hop

Le hip-hop, en pleine expansion dans les années 1980, a également été influencé par le film. Do the Right Thing partage les valeurs et les thèmes du mouvement hip-hop : une rébellion contre l’oppression, une dénonciation des injustices raciales, et un sens profond de l’identité afro-américaine. Public Enemy, groupe phare du hip-hop engagé, a marqué la bande originale avec leur morceau « Fight the Power », devenu l’un des hymnes du film et du mouvement des droits civiques moderne.

La représentation de l’expérience noire urbaine dans Do the Right Thing a résonné avec la culture hip-hop, qui, à l’époque, était elle-même en train de devenir un moyen d’expression pour les jeunes Afro-Américains face à l’exclusion sociale. Le film et la bande originale sont devenus un symbole de la lutte pour la justice sociale, alimentant la conscience politique et sociale de nombreux artistes hip-hop.

Impact aujourd’hui

Plus de trois décennies après sa sortie, Do the Right Thing demeure une œuvre cinématographique poignante et actuelle. Les sujets abordés – le racisme, la violence policière, les inégalités sociales – sont toujours au cœur des débats sociétaux. Le meurtre de George Floyd en 2020 et les manifestations qui ont suivi montrent que les questions soulevées par le film sont loin d’être résolues.

Le film de Spike Lee est devenu une référence culturelle incontournable pour les cinéastes, les militants et les artistes. Il est souvent cité dans les discussions sur la représentation des Afro-Américains à l’écran et sur l’importance du cinéma comme outil de changement social. Aujourd’hui, Do the Right Thing est non seulement une œuvre cinématographique mais aussi un témoignage historique de la lutte pour la justice et l’égalité, inspirant continuellement de nouvelles générations de spectateurs et de créateurs.

En somme, Do the Right Thing est un film qui transcende son époque pour aborder des questions universelles et intemporelles. Il s’inscrit comme un catalyseur du changement et un miroir des tensions raciales toujours présentes aux États-Unis.

Quelques acteurs du film Do The Right Thing

Sacko Camara, le phénomène de la scène revient illuminer Paris

Découvrez le nouveau spectacle « Up ! » de Sacko Camara, l’humoriste ivoirien qui illumine la scène parisienne avec son talent et son énergie débordante. Réservez dès maintenant pour une expérience inoubliable au Playroom de Paris.

Il y a des voix qui transcendent les frontières, des artistes dont le talent n’est pas simplement un don, mais une force inéluctable qui attire et inspire. Sacko Camara est l’une de ces rares étoiles. Originaire des rues bouillonnantes d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, Sacko incarne la quintessence de la modernité africaine : dynamique, audacieux, empreint d’une joie de vivre contagieuse.

En 2006, poussé par une ambition brûlante et un désir irrépressible de raconter des histoires, il quitte sa terre natale pour les lumières de la France. C’est en 2014 qu’il commence à partager son univers sur Internet, attirant rapidement une large audience grâce à ses vidéos percutantes et pleines d’humour. Puis, en 2017, il monte pour la première fois sur scène, révélant une autre facette de son talent et confirmant sa place dans le paysage artistique français.

Son parcours est celui d’un homme qui, avec détermination et passion, a su se frayer un chemin dans le monde du spectacle. Il a laissé sa marque dans des films français emblématiques tels que Chocolat de Roschdy Zem, aux côtés de l’incomparable Omar Sy, et Débarquement immédiat de Philippe de Chauveron. Mais c’est sur scène que Sacko révèle toute l’étendue de sa magie, transformant les tracas du quotidien en éclats de rire mémorables.

Après avoir conquis le monde numérique avec près d’un million de fidèles sur les réseaux sociaux, Sacko est de retour là où il appartient véritablement : sur les planches, face à un public avide de ses histoires et de son énergie débordante. Récemment, il a foulé la scène prestigieuse de Bercy, une étape majeure qui témoigne de sa popularité grandissante et de la reconnaissance de son talent.

À partir du 26 octobre 2024, il investit la scène du Playroom à Paris avec son nouveau spectacle « Up ! », une expérience unique qui fusionne le stand-up américain avec l’acting français, le tout sous la direction artistique du talentueux Redouane Bougheraba.

L’art de transformer la vie en comédie

Sacko Camara n’est pas simplement un humoriste ; il est un conteur, un alchimiste qui transforme les aléas de l’existence en or comique. Son parcours est tissé de ces moments qui forgent le caractère : les petits boulots qui rappellent l’humilité, le mariage qui révèle de nouvelles facettes de l’amour, la naissance de son enfant qui redéfinit les priorités, et toujours, ce soutien indéfectible – parfois sarcastique – de sa mère ivoirienne.

Dans « Up ! », Sacko se dévoile comme jamais auparavant. Plus mature, plus déjanté, il entraîne le public dans un tourbillon d’émotions, mêlant rires et réflexions. Il navigue avec aisance entre des situations ordinaires et extraordinaires, offrant sa propre vision du monde avec un charme irrésistible et ce sourire en coin qui le caractérise.

Une expérience scénique inoubliable

Sacko Camara, le phénomène de la scène revient illuminer Paris

Le Playroom, situé au cœur de Paris, devient le théâtre de cette renaissance artistique. Du 26 octobre au 28 décembre 2024, pour dix dates exceptionnelles, Sacko Camara promet de faire vibrer les spectateurs avec une performance de 70 minutes qui s’adresse à tous, à partir de 12 ans. Les places, au tarif de départ de 25 €, s’arrachent déjà, signe que le public ne veut pas manquer ce rendez-vous.

Les critiques sont unanimes. Ceux qui ont eu la chance d’assister aux premières représentations parlent d’un spectacle « à mourir de rire », où l’humour percutant de Sacko s’allie à une capacité d’improvisation remarquable. Il ne s’agit pas seulement de divertissement, mais d’une véritable communion entre l’artiste et son audience.

Le phénomène Sacko

Sacko Camara, le phénomène de la scène revient illuminer Paris

Ce qui distingue Sacko Camara, c’est cette authenticité brute, cette capacité à se connecter avec les gens, quel que soit leur parcours ou leur origine. Il a parcouru les scènes les plus prestigieuses de Paris – du Darius Milhaud à L’Européen, en passant récemment par Bercy, une salle mythique qui a accueilli les plus grands artistes. Sa performance à Bercy est un accomplissement majeur, confirmant son statut d’artiste incontournable.

Il s’est également produit sur des plateformes internationales comme le Festival de Saint-Denis à La Réunion ou le Parlement du Rire sur Canal+ Afrique. Partout où il passe, il laisse une empreinte indélébile.

Sa présence en ligne, avec une communauté grandissante, témoigne de l’impact qu’il a sur la nouvelle génération. Dans un monde saturé d’informations et de distractions, Sacko parvient à captiver l’attention par sa simplicité, sa sincérité et son talent indéniable.

Une invitation à vivre le moment présent

Sacko Camara, le phénomène de la scène revient illuminer Paris

Dans un monde moderne rempli de surprises et de complexités, où les défis quotidiens peuvent parfois sembler écrasants, Sacko Camara offre une bouffée d’air frais. Il nous rappelle, à travers son art, l’importance de trouver l’humour dans les situations les plus banales, de chercher la lumière même dans les moments les plus sombres.

Son spectacle est plus qu’une performance ; c’est une invitation à embrasser la vie avec optimisme, à rire de nos propres imperfections et à célébrer la beauté de l’instant présent.

Ne manquez pas cet événement exceptionnel

Sacko Camara, le phénomène de la scène revient illuminer Paris

Les billets pour « Sacko Camara – Up ! » sont disponibles dès maintenant. Que vous soyez un fervent admirateur ou que vous découvriez son univers pour la première fois, c’est une occasion à ne pas manquer. Venez partager un moment de joie, de rire et d’émotion avec un artiste qui redéfinit les codes du stand-up et qui, sans aucun doute, continuera à illuminer les scènes du monde entier.

Informations pratiques

  • Dates : Du 26 octobre au 28 décembre 2024 (10 événements)
  • Horaires : Les spectacles débutent à 21h00
  • Lieu : Playroom, Paris
  • Durée : 70 minutes
  • Âge recommandé : À partir de 12 ans
  • Prix des billets : À partir de 25,00 €
  • Mise en scène : Redouane Bougheraba

Réservez vos places dès maintenant

Sacko Camara, le phénomène de la scène revient illuminer Paris

Les places sont limitées, et la demande est forte. Pour vivre cette expérience unique, réservez dès maintenant vos billets sur le site officiel ou auprès des points de vente agréés.

Sacko Camara sur les réseaux sociaux

Sacko Camara est plus qu’un humoriste ; il est le porte-voix d’une génération, le reflet d’une culture en mouvement, l’expression d’une modernité qui embrasse ses racines tout en regardant vers l’avenir. Son retour sur scène est une promesse de moments inoubliables, d’éclats de rire sincères, et d’une connexion profonde avec un public qui ne cesse de grandir.

Ne laissez pas passer cette chance de vivre une expérience hors du commun. Rejoignez-nous au Playroom pour célébrer le talent exceptionnel de Sacko Camara et faire partie de cette aventure extraordinaire.

Alkebulan Africa Summit 2024 ou l’aube d’une nouvelle ère pour l’Afrique

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Alkebulan Africa Summit 2024 à Paris : l’Afrique affirme sa place mondiale. Rejoignez des leaders visionnaires les 26 et 27 octobre pour façonner l’avenir du continent.

Parfois, l’histoire s’écrit non pas dans les salles dorées du pouvoir, mais dans les rassemblements où les esprits visionnaires se rencontrent pour forger l’avenir. En octobre 2024, Paris deviendra le théâtre d’un tel moment avec l’Alkebulan Africa Summit. Ce n’est pas seulement un événement ; c’est une déclaration, une affirmation que l’Afrique est prête à revendiquer sa place légitime sur la scène mondiale.

L’Afrique, longtemps perçue à travers le prisme des défis, est aujourd’hui un continent en plein essor, débordant d’opportunités inexploitées et d’innovations audacieuses. Avec une population jeune et dynamique, elle est le berceau d’une renaissance culturelle et économique qui ne demande qu’à être embrassée.

Un continent en mouvement

Alkebulan Africa Summit 2024 ou l'aube d'une nouvelle ère pour l'Afrique

La technologie n’est plus l’apanage des économies occidentales. Des hubs technologiques émergent à Lagos, Nairobi et Accra, rivalisant d’ingéniosité et d’ambition. L’agriculture, moteur traditionnel de l’économie africaine, est en train de se réinventer grâce aux avancées en agrotech, promettant sécurité alimentaire et prospérité.

Les énergies renouvelables offrent une double opportunité : éclairer le continent tout en préservant la planète. Et les infrastructures, longtemps négligées, font l’objet d’investissements massifs, ouvrant la voie à une intégration régionale sans précédent.

Pourquoi maintenant ?

Alkebulan Africa Summit 2024 ou l'aube d'une nouvelle ère pour l'Afrique

Parce que le moment est venu de changer le récit. Les gouvernements africains adoptent des politiques favorables aux investissements, reconnaissant que la collaboration internationale est la clé d’un avenir florissant. Des pays comme le Ghana montrent la voie, attirant des capitaux et des talents du monde entier.

Le secteur de la fintech est en plein boom, avec des solutions adaptées aux réalités locales mais ayant un impact global. L’économie numérique n’est pas un luxe, c’est une nécessité, et l’Afrique est prête à en être le fer de lance.

L’Alkebulan Africa Summit, plus qu’un simple sommet

Alkebulan Africa Summit 2024 ou l'aube d'une nouvelle ère pour l'Afrique

Les 26 et 27 octobre, le Centre Events Paris accueillera des leaders économiques, culturels et technologiques de premier plan. Des esprits brillants comme Frank Kwabena Owusu, Annet Olivier N’Guessan, Valerie Mills, Ana Petrova, Olivier Dje Bi Dje et Kara Diaby partageront leurs visions et leurs expériences.

Au programme :

  • Masterclasses et conférences : Plongez au cœur des opportunités d’investissement en Afrique.
  • Discussions dynamiques : Explorez les stratégies d’investissement des diasporas et leur impact sur le développement.
  • Réseautage de haut niveau : Rencontrez les acteurs clés qui façonnent l’avenir du continent.

Ne manquez pas cette occasion unique

L’Afrique n’est pas un concept lointain ou une idée abstraite. C’est un continent vibrant, riche de sa diversité et de son potentiel. L’Alkebulan Africa Summit est l’opportunité de faire partie de cette aventure, de contribuer à écrire le prochain chapitre d’une histoire déjà millénaire.

Informations pratiques

Alkebulan Africa Summit 2024 ou l'aube d'une nouvelle ère pour l'Afrique

Le futur n’attend pas. Il se construit aujourd’hui, avec ceux qui osent croire en un monde meilleur et qui agissent pour le réaliser. L’Afrique est prête. Et vous ?

Frédéric Bukolé : « Épopée », le récit d’un homme libre et d’un humoriste engagé

Ne manquez pas « Épopée », le nouveau spectacle de Frédéric Bukolé, humoriste franco-congolais, au Palais des Glaces le 10 novembre 2024. Un voyage entre rires et réflexion.

L’humour est une arme. Un miroir déformant qui nous force à regarder la réalité sous un angle nouveau, parfois gênant, parfois libérateur. Et peu d’artistes manient ce miroir avec autant de finesse que Frédéric Bukolé. Acteur, humoriste, et auteur franco-congolais, il revient sur scène avec son nouveau spectacle « Épopée », un voyage personnel et universel qui ne manquera pas de marquer les esprits.

Le 10 novembre 2024, au Palais des Glaces, Frédéric Bukolé se tiendra sous les feux des projecteurs. Non pas seulement pour faire rire, mais pour raconter une histoire. La sienne, bien sûr, mais aussi celle de toute une génération d’Africains et d’Afrodescendants qui, comme lui, ont dû naviguer entre continents, identités et rêves. Son parcours, de la République Démocratique du Congo à la France, résonne comme une quête d’un homme cherchant à trouver sa place dans un monde qui l’a souvent réduit à des stéréotypes, mais qu’il refuse d’accepter.

Un spectacle autobiographique : Épopée

Frédéric Bukolé : "Épopée", le récit d’un homme libre et d’un humoriste engagé

Frédéric Bukolé a grandi en mouvement. Né au Congo, arrivé en Belgique à l’âge de 10 ans avant de poser ses valises en France à l’adolescence, son enfance a été marquée par la découverte constante de nouveaux horizons. « Épopée », son dernier spectacle, retrace cette odyssée personnelle. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un jeune garçon qui quitte l’Afrique avec l’espoir que l’Europe lui ouvrira les portes de son rêve, c’est aussi le récit des désillusions, des ajustements, et de la découverte d’une vérité simple : le bonheur, c’est ce que l’on fait avec ce que l’on a.

La vérité brute est souvent une clé de lecture du monde. Chez Bukolé, cette vérité est celle de la migration, de la reconstruction identitaire, mais surtout de la résilience. Chaque épreuve que la vie lui a imposée est devenue matière à rire, à créer. Comme le dit si bien Frédéric dans ses spectacles, « La vie ne vous donne pas toujours ce que vous voulez, mais elle vous donne de quoi la raconter. » Avec « Épopée », c’est précisément ce qu’il fait. Chaque rire est un moyen d’expier les blessures, de transformer la douleur en spectacle, de l’élever au rang de catharsis.

Un regard lucide et engagé

Frédéric Bukolé : "Épopée", le récit d’un homme libre et d’un humoriste engagé

Mais ce serait une erreur de réduire Frédéric Bukolé à un simple amuseur. Son humour, bien que toujours accessible, porte en lui une dimension engagée. En véritable héritier de la tradition panafricaine, il utilise la scène pour déconstruire les clichés et dénoncer les injustices. Bukolé ne se contente pas de pointer du doigt, il analyse, dissèque, et réinjecte dans ses sketchs une dose de réalité sociale souvent crue. Il y a dans son rire cette gravité dissimulée, une manière de tendre le miroir au public tout en gardant l’air de ne rien y toucher.

Dans « Épopée », il parle de son déracinement, de son rapport à l’identité, mais aussi de la France, de l’Europe et de ce qu’elles représentent pour un homme qui n’y est jamais tout à fait chez lui. Chaque rire que Frédéric Bukolé arrache à son public est une invitation à repenser les frontières — celles qui nous séparent et celles que nous franchissons.

Un artiste sur tous les fronts

Frédéric Bukolé : "Épopée", le récit d’un homme libre et d’un humoriste engagé

Frédéric Bukolé n’est pas seulement un humoriste sur scène. Il est un homme de tous les supports. Que ce soit sur les réseaux sociaux, au cinéma, ou dans les publicités, Bukolé laisse son empreinte partout. Ses vidéos humoristiques sur YouTube et TikTok attirent des millions de vues, et il a marqué les esprits avec ses apparitions dans des films tels que Intouchables et Bienvenue à Marly-Gomont. Et qui pourrait oublier son charisme naturel dans les publicités pour Evian ou Volkswagen ?

Avec « Épopée », il rappelle au public qu’il est avant tout un homme de scène. Et pour cette nouvelle aventure, il s’est entouré de Sacha Judaszko, auteur et co-metteur en scène. Ensemble, ils ont créé un spectacle puissant, une performance où le rire se mêle à la réflexion, où la légèreté des anecdotes personnelles s’enrichit d’une profondeur sociale.

Pourquoi aller voir Épopée ?

Aller voir Frédéric Bukolé sur scène, c’est bien plus qu’assister à un spectacle comique. C’est découvrir un homme en perpétuelle quête d’authenticité, dont le rire est une forme de résistance. C’est aussi un appel à la compréhension et à la réconciliation avec ses origines, ses rêves, et ses échecs. Épopée ne se contente pas de divertir, il élève.

Pour ceux qui suivent Frédéric Bukolé sur les réseaux sociaux, ce spectacle est une chance unique de le voir dans son élément naturel : la scène. Et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Épopée est l’occasion idéale de découvrir cet artiste talentueux et charismatique.


Ne manquez pas l’opportunité de vivre ce moment unique le 10 novembre 2024 à 20h au Palais des Glaces. Que vous soyez là pour rire, réfléchir, ou simplement découvrir un autre visage de Frédéric Bukolé, une chose est sûre : vous repartirez changé.

Informations pratiques

  • Date : Dimanche 10 novembre 2024
  • Heure : 20h
  • Lieu : Palais des Glaces, 37 rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris
  • Réservation : Réservez vos places ici

Suivez Frédéric Bukolé pour être au courant de tous ses projets :


Frédéric Bukolé, avec Épopée, ne nous raconte pas seulement son histoire, il nous fait réfléchir sur les nôtres. Ce spectacle est une invitation à comprendre la complexité de l’identité, à rire de nos contradictions, et à embrasser nos histoires collectives.

Kémi Séba, entre luttes panafricanistes et répression judiciaire

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L’arrestation de Kémi Séba, figure du panafricanisme, suscite des débats sur la liberté d’expression et les relations entre la France et l’Afrique. Découvrez les enjeux géopolitiques et les répercussions potentielles de cette affaire.

L’arrestation récente de Kémi Séba, figure emblématique du panafricanisme, a suscité une vive réaction à travers le continent africain et au sein des diasporas. Accusé d’« intelligence avec une puissance étrangère » par les autorités françaises, une accusation rare et habituellement réservée à des situations d’espionnage, Kémi Séba est aujourd’hui au centre d’une tourmente politico-judiciaire qui soulève des questions fondamentales sur la liberté d’expression, le traitement des opposants politiques, et la souveraineté africaine.

Un militant sans concession face aux puissances occidentales

Kémi Séba, entre luttes panafricanistes et répression judiciaire
Kemi Seba brûlant un billet de 5 000 FCFA lors d’un rassemblement, le 19 août 2017 à Dakar. © Clement Tardif pour JA

Kémi Séba n’a jamais caché ses prises de position contre ce qu’il appelle « l’impérialisme occidental ». Partisan d’une rupture géopolitique entre les pays africains et les anciennes puissances coloniales, il prône des alliances avec des États comme la Russie, le Venezuela ou encore Cuba. Selon lui, ces partenariats sont cruciaux pour l’émancipation des nations africaines et leur permettent de sortir de l’influence directe de l’Occident. En cela, il a toujours assumé ses relations avec ces forces géopolitiques, sans jamais chercher à masquer ses actions.

Son arrestation à Paris, sous des conditions dénoncées par ses partisans comme excessivement violentes, s’inscrit dans un contexte tendu où les relations entre la France et plusieurs pays ouest-africains, notamment le Niger et le Bénin, sont au plus bas. Les autorités françaises l’accusent aujourd’hui de s’être livré à des actes contre les intérêts de la nation, mais pour ses soutiens, cette arrestation n’est qu’une tentative de museler un opposant de plus en plus influent.

Un procès politique déguisé ?

Kémi Séba, entre luttes panafricanistes et répression judiciaire

La répression dont fait l’objet Kémi Séba pose également la question de la liberté d’expression. L’activiste, qui a toujours prôné la non-violence, fait face à des accusations de trahison d’une gravité sans précédent pour un simple militant. Pourtant, ni ses discours, ni ses actions n’ont jamais incité à la violence. Cette situation rappelle les périodes sombres de répression dans certains régimes autoritaires, où la justice est instrumentalisée pour écarter les voix dissidentes.

L’arrestation de Kémi Séba pourrait bien être interprétée comme une réponse des autorités françaises à l’effondrement de leur influence en Afrique de l’Ouest, notamment après les récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Pour de nombreux observateurs, elle s’inscrit dans un contexte où la France peine à maintenir sa présence en Afrique face à des gouvernements et des mouvements sociaux de plus en plus critiques à son égard.

La question de la souveraineté africaine

Kémi Séba, entre luttes panafricanistes et répression judiciaire
Kémi Seba avec le chef du Burkina Faso, Ibrahim Taoré. © Instagram de Kémi Seba

Au-delà de la personne de Kémi Séba, cette affaire soulève une question essentielle : celle de la souveraineté des pays africains et de leur droit à nouer des relations diplomatiques et stratégiques avec les acteurs de leur choix. Le soutien apporté à Kémi Séba par des dirigeants comme celui du Niger, qui lui a accordé un passeport diplomatique, montre que sa lutte pour l’émancipation africaine trouve un écho parmi certaines élites africaines.

Cependant, cette affaire pourrait bien déstabiliser encore davantage les relations entre la France et ses anciennes colonies. La répression de figures comme Kémi Séba est perçue par de nombreux Africains comme une atteinte directe à leur lutte pour l’indépendance totale de leur continent, loin de toute ingérence étrangère.

Une figure controversée, mais influente

Kémi Séba divise. Si certains voient en lui un leader visionnaire et un défenseur des droits des Africains, d’autres pointent ses positions parfois radicales et ses alliances avec des régimes controversés. Néanmoins, personne ne peut nier son impact sur la jeunesse africaine et ses diasporas. Son discours, souvent enflammé, continue de rassembler des milliers de personnes autour de la question de la souveraineté africaine.

L’issue de cette affaire aura sans doute des répercussions majeures sur l’avenir du panafricanisme et des relations entre la France et l’Afrique. Mais au-delà du cas de Kémi Séba, c’est la question plus large des libertés civiles et politiques qui est ici en jeu. Car si aujourd’hui un militant est arrêté pour ses paroles, qu’en sera-t-il des journalistes, activistes et intellectuels critiques demain ?

Vers une nouvelle ère pour l’Afrique ?

Kémi Séba, entre luttes panafricanistes et répression judiciaire

Alors que Kémi Séba reste en détention, la tension continue de monter entre ses partisans et les autorités françaises. Cet épisode ne fait que renforcer l’idée que le temps de l’influence européenne en Afrique touche à sa fin, et que les peuples africains, à travers des figures comme Kémi Séba, réclament une pleine autonomie sur la scène internationale.

Reste à voir si cette affaire marquera un tournant dans la manière dont la France traite ses opposants politiques ou si elle ne fera qu’aggraver les tensions entre les deux continents.

« Ôbatanga », le crime paie en série

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Ôbatanga, série diffusée Canal+ Côte d’Ivoire, les saisons se suivent et se ressemblent ; avec toujours un crime à élucider dès le départ.

« C’est eux qui font l’acteur ! », rectifie Sidiki Bakaba en parlant des deux réalisateurs d’Ôbatanga. Il s’agit de Jean-Luc Rabatel et Alex Ogou ; à qui l’on doit notamment Invisibles, série sur les microbes, et plus récemment Niabla.

Désigné par les comédiens présents sur la scène du cinéma Majestic de Marcory – situé à Abidjan Sud – pour l’avant-première de cette nouvelle saison de la meilleure série au FESPACO, le légendaire acteur ivoirien saisit la perche ainsi tendue et ne la lâche plus, lui que « […] le rôle est venu trouver ». Le rôle qu’il y interprète est celui de Premier Ministre de Batanga : Emmanuel Tanga ; qui voulait devenir calife à la place du calife. Iznogoud likes this.

Lumière/caméra/actions sur le premier épisode de cette haletante série criminelle ; création Canal+ Original.

IL Y A UN NOUVEAU MORT ÔBATANGA

À quoi ressemble une mauvaise décision ? Quand il y a tellement de red flags que c’est Mission : Impossible à ignorer même quand on s’appelle Tom Cruise. Et pourtant, deux jeunes, interprétés par les web-humoristes Ange Freddy Guessan et Paul-Yves Heytien, vont récupérer une voiture dont les clés ont été laissées à l’intérieur. Et ce malgré tous les signaux d’alarme. Résultat : à la suite de la découverte du corps sans vie du sulfureux chef d’entreprise Olivier Vasseur, les deux jeunes hommes sont naturellement soupçonnés de l’avoir tué.

Point de départ d’une enquête confiée au Commandant Isabelle Olinga (Mouna N’Diaye).

ÔBATANGA, LA VICTIME ETAIT UN PEU TROP CONNUE

Le moins qu’on puisse dire c’est que le directeur général de la société batangaise d’alimentation, ou SOBATALI, qui domine notamment le marché des boissons gazeuses, n’avait pas que des ami(e)s.

Entre harcèlement sexuel et soupçons d’activités illicites, le sieur Vasseur devait être ostraciser vers la Malaise en attendant que les choses se tassent. Mais quelqu’un de trop impatient aura décidé de prendre les choses en main.

À QUI PROFITE LE CRIME ?

Comme si ça ne suffisait pas qu’on lui colle un policier coopérant dans les pattes, le capitaine Fabien Parmentier, l’inspectrice en chef Olinga a une liste de suspects potentiels long comme ces bras qui tirent les ficelles diplomatiques en coulisses. Coucou, Madame l’ambassadrice de la Gallonie.

Première suspecte : Emilie Vasseur. Professeur d’histoire géographie au lycée gallonien, elle aurait très bien appuyé sur la gâchette pour se débarrasser de son infidèle de mari et toucher une éventuelle grosse prime à l’assurance.

Second suspect : David Etamé (Julio Teko). L’amant de Madame Vasseur aurait très bien sortir dans dos, surprendre feu Monsieur Vasseur, et le descendre. Histoire de vivre pleinement son histoire d’amour avec la néo veuve.

Et enfin troisième option : le milieu de la drogue. La récente découverte sur les cargaisons des véhicules de la SOBATALI a montré que ce n’étaient pas seulement des boissons gazeuses qu’elle transportait. Et si un puissant trafiquant de drogue mécontent avait décidé d’envoyer un message ? Affaire à suivre.

Rendez-vous ce lundi 14 octobre 2024 à 20h30 sur Canal+ Première pour en savoir plus sur cette série co-réalisée par ceux qui font l’acteur.

LeBron Raymone James, l’ascension Partie 1

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Dans article qui suit, nous allons parler de la légende LeBron Raymone James Sr ! Pas d’histoire de GOAT ou autre, simplement la carrière du Kid of Akron, comme je l’avais fait quelques temps auparavant pour Michael Jordan.

Mais qui est LeBron Raymone James avant d’être celui que l’on appelle le King ?

Beaucoup l’adulent, d’autres le haïssent aujourd’hui aux Lakers, pourtant, l’histoire de LeBron James commence comme l’histoire simple d’un jeune afro-américain dans l’Ohio, le 30 décembre 1984. Son père n’étant pas présent, sa mère Gloria Marie James endosse toutes les responsabilités. À Akron, elle l’encourage et le pousse mais aussi le protège. Car un talent comme celui de son fils, ça se protège.

À St Vincent-St Mary, en tant que lycéen, LeBron Raymone James, brille au sein des Fab 5, son groupe d’ami. Pourtant, tout n’est pas aussi simple que ce que les gens pensent. S’il devient rapidement le prospect numéro 1 du pays, le chemin n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Le jeune et talentueux Carmelo Anthony de Oak Hill veut lui aussi se faire un nom. Mais surtout, il y a celui qu’on annonce plus fort que James, Lenny Cooke !

LeBron Raymone James, l'ascension Partie 1 James et les Fab 5
LeBron et les Fab 5

Lenny Cooke, la première marche

Lenny Cooke est initialement inscrit à la Northern Valley Regional High School à Demarest, puis à la Northern Valley Regional High School à Old Tappan, où il évolue sous la direction de l’entraîneur Kevin Brentnall. Durant l’été 2000, Cooke remporte le titre de MVP des lycéens lors du camp Adidas ABCD. Cet été-là, il participe aussi à la Rucker League, au Rucker Park, le terrain mythique de New York, où il a terminé deuxième meilleur marqueur, avec une moyenne de 23 points et 12 rebonds par match. Pendant la compétition, il a affronté des joueurs professionnels comme Stephon Marbury, Ray Allen, Zach Randolph et Omar Cook.

Lenny Cooke

Cooke est un jeune joueur de basketball très prisé au lycée, dans divers camps de basketball, ainsi que dans les tournois AAU. À un moment donné, il était considéré comme l’un des meilleurs recrues du pays, aux côtés de rivaux contemporains tels que LeBron James, Carmelo Anthony et Amar’e Stoudemire. ESPN l’a classé comme le deuxième meilleur senior de sa classe, derrière Anthony et devant des futurs joueurs de la NBA comme Stoudemire, Raymond Felton et Chris Bosh. Joakim Noah était l’un de ses amis proches.

L’une des anecdotes marquantes du film biographique Lenny Cooke est le match de 2001 au camp ABCD entre Cooke, phénomène de la région de New York et MVP du camp en titre, et LeBron James, un phénomène moins connu venant de « nulle part », lors duquel LeBron a supplanté Cooke en tant que meilleur prospect du pays. Au camp ABCD de 2001, Cooke avait une moyenne de 16,5 points, 5,4 rebonds, 2,9 passes décisives, 1,1 interception et 0,9 contre par match.

Lenny Cooke
Lenny Cooke lors de son petit passage aux Celtics

Il se dit que c’est à la suite de cette défaite que la carrière de Lenny Cooke prend la mauvaise tournure. Comme si plus qu’une défaite sur le terrain physique, c’était une défaite psychologique.

Les polémiques sur les cadeaux

La législation aux USA à l’époque ne permet pas aux écoles supérieures ni aux franchises NBA d’offrir des cadeaux de valeurs dépassant le plafond de 100 dollars aux prospects mineurs, pourtant, LeBron acceptera 50 000 dollars pour se sortir de sa situation. On dira de lui qu’il prend la grosse tête avec ses amis, mais c’est lorsqu’il se verra offrir deux maillots sur un parking que la sanction tombera. Suspension jusqu’à la fin de la saison et le sentiment d’abandonner son équipe, ses amis, sa mère. En présentant des excuses sincères, la peine sera réduite finalement à deux matchs.

Pour son retour, il déclare « Ce sera le match de ma vie » ! 52 points seulement pour le Kid from Akron !

Carmelo, le vrai défi

Après avoir relevé le défi Cooke, LeBron James est challengé par le natif de Brooklyn ! Carmelo Anthony 22.2 points et 10 rebonds par match, à 45.3% au shoot se présente avec la ferme intention de prouver qu’il n’est pas au centre de l’attention pour rien. Pour l’anecdote, le coach de Carmelo raconte que tard, la veille du match, il trouve Carmelo et LBJ en train de discuter amicalement et cela l’inquiète car il prend peur du fait que son joueur perde l’envie de gagner, mais il en faut plus pour « Me7o » !

Lebron et Carmelo
LeBron et Carmelo Anthony

Dans le podcast All The Smoke, il raconte cette rencontre du destin menant à l’une des grandes amitiés de l’histoire de la NBA :

« On arrive dans le New Jersey, on arrive au Prime-Time Shootout, on entre à l’hôtel, et il me dit : ‘Toi, c’est Melo ?’ ‘Ouais !’ C’était aussi le week-end du All-Star à Philly. Et on est restés assis sur les marches pendant des heures la veille de ce match. Je ne sais rien de toi, mon pote, et tu ne sais rien de moi.

On a tout de suite accroché à partir de ce moment-là, on a juste senti qu’on venait de milieux similaires, famille monoparentale, famille brisée, grandir dans les quartiers. Donc on s’est connectés pour ça, avant même le basket. … Je cherchais une sorte de relation comme ça avec quelqu’un, il cherchait la même chose, donc on est arrivés dans la vie de l’autre au bon moment. On cherchait tous les deux cette fraternité. »

Oak Hill Academy (Va.) 72, St. Vincent-St. Mary (Ohio) 66

James: 36 points (12-27 FG), 8 rebonds, six interceptions, 5 assists

Anthony: 34 points (14-25 FG), 11 rebonds, 2 assists

Malgré la défaite, LeBron James impressionne encore plus et valide son ticket pour la Draft 2003 sans passer par la case université. Maintenant que vous en savez un peu plus sur les début de LeBron Raymone James Sr, nous allons pouvoir parler de son arrivée tonitruante en NBA !

Menace II Society : Classique Incontournable du Cinéma et de la Culture Hip-Hop

Après Boyz N the Hood et New Jack City, Pascal Archimède nous plonge dans un autre monument cinématographique des années 90: Menace II Society.

Sorti en 1993, Menace II Society est un film culte qui a profondément marqué la communauté noire américaine et influencé la culture hip-hop. Réalisé par les frères Hughes, Allen et Albert, ce film se distingue par son réalisme cru et sa représentation sans concession de la vie dans les ghettos de Los Angeles.

Synopsis

L’histoire se déroule dans les quartiers défavorisés de South Central à Los Angeles et suit le parcours de Caine Lawson, un jeune Afro-Américain pris dans un cycle de violence, de criminalité et de désespoir. Orphelin après la mort de ses parents, Caine est élevé par ses grands-parents, mais il est attiré par la rue et les influences néfastes qui l’entourent, notamment par son meilleur ami, Kevin « O-Dog » Anderson, un jeune homme impulsif et violent. Le film plonge le spectateur dans le quotidien de ces jeunes, exposant la réalité brutale des ghettos urbains américains des années 1990.

À travers une série de choix tragiques, Menace II Society explore des thèmes comme la violence, la drogue, le racisme institutionnel et le manque de perspectives pour les jeunes issus de milieux défavorisés. Le film se termine de manière tragique, soulignant l’issue inévitable pour beaucoup de jeunes dans de telles circonstances.

Contexte Social et Historique

Le film sort en pleine période de tensions raciales et sociales aux États-Unis. Les années 1990 sont marquées par une montée des inégalités économiques, un taux élevé de criminalité urbaine et une recrudescence des violences policières contre les Afro-Américains. L’année 1992, juste avant la sortie du film, est marquée par les émeutes de Los Angeles, déclenchées après l’acquittement des policiers impliqués dans le passage à tabac de Rodney King. Ces émeutes, qui ont secoué la ville et révélé les frustrations accumulées dans les communautés afro-américaines, ont servi de toile de fond à Menace II Society. Le film est ainsi non seulement un reflet de la réalité des ghettos américains, mais aussi une critique acerbe des conditions sociales qui y prévalent.

Les frères Hughes, encore très jeunes à l’époque (21 ans), ont capturé l’authenticité de cette réalité avec une crudité et une intensité rarement vues au cinéma. Leur approche sans concession a donné au film une dimension quasi documentaire, faisant de Menace II Society un témoignage poignant sur la vie dans les quartiers pauvres de Los Angeles.

Les frères Hugues réalisateurs et scénaristes du film Menace II Society

Dénonciation ou glorification de la violence ?

Menace II Society a eu un impact profond sur la communauté afro-américaine, en raison de son traitement réaliste et sans fard de la vie dans les ghettos. Contrairement à d’autres films de l’époque qui romantisaient ou esthétisaient la violence, ce film la présente de manière brutale et inéluctable, suscitant des débats sur la responsabilité des médias dans la représentation des Afro-Américains.

En effet, le film dépeint de manière brute et réaliste la violence qui gangrène les communautés noires américaines, notamment à travers les luttes intestines entre membres de ces communautés. Bien que le film cherche à dénoncer cette violence systémique en la montrant sans artifice, il a été critiqué pour sa représentation ambiguë, pouvant être interprétée comme une glorification de cette violence. Les personnages principaux, souvent entraînés dans une spirale de criminalité et de rétribution, illustrent les conséquences dévastatrices d’un environnement où l’hostilité devient un mode de vie. Pourtant, certains critiques estiment que le film, par son style visuel et narratif percutant, pourrait encourager une fascination malsaine pour cette violence, brouillant ainsi la frontière entre dénonciation et exaltation.

Son impact sur l’Univers du Hip-Hop

Le film a également joué un rôle significatif dans le monde du hip-hop. La bande-son, composée de morceaux de Spice 1 et MC Eiht, entre autres, a contribué à l’authenticité du film, le liant intimement à la culture hip-hop qui, à l’époque, se faisait l’écho des luttes et des frustrations de la jeunesse afro-américaine. Le film a influencé de nombreux artistes de rap, tant dans leur musique que dans leur esthétique, et a été cité à plusieurs reprises dans les paroles de chansons pour illustrer les réalités de la vie dans les quartiers défavorisés.

Son influence Aujourd’hui

Plus de trois décennies après sa sortie, Menace II Society reste un film de référence dans la culture afro-américaine et le cinéma en général. Il est souvent étudié dans le cadre de cours sur les études afro-américaines, le cinéma et la sociologie pour sa représentation des réalités urbaines et son exploration des thèmes sociaux brûlants. Le film a ouvert la voie à d’autres œuvres qui cherchent à dépeindre la réalité des ghettos sans concession et continue d’inspirer de nouveaux réalisateurs.

Dans le contexte actuel, où les tensions raciales et les violences policières demeurent des problématiques majeures aux États-Unis, Menace II Society conserve toute sa pertinence. Le film est un rappel percutant des luttes auxquelles sont confrontées les communautés marginalisées et reste une œuvre incontournable pour comprendre l’histoire et les dynamiques sociales qui façonnent la vie dans les ghettos américains.

En somme, Menace II Society n’est pas seulement un film, c’est un cri d’alarme, une dénonciation des injustices sociales et un miroir des difficultés persistantes auxquelles la communauté afro-américaine continue de faire face. Ce film continue de résonner avec les réalités contemporaines, prouvant que le cinéma peut être un miroir brutal mais nécessaire des défis sociétaux. Cependant, le film suscite tout de même un débat sur la frontière entre dénonciation et glorification de la violence tout en soulevant des questions sur la responsabilité des cinéastes dans la présentation de cette brutalité.

Les îles Chagos ou l’histoire d’une déportation oubliée

Découvrez l’histoire tragique des îles Chagos, un archipel de l’océan Indien marqué par l’expulsion de sa population et une lutte pour la souveraineté qui a duré plus de 50 ans. Retour sur un combat pour la justice, enfin couronné de succès en octobre 2024.

Par une chaude journée d’octobre 2024, un chapitre de l’histoire coloniale britannique s’est enfin refermé. Après des décennies de conflits juridiques et diplomatiques, le gouvernement britannique a officiellement restitué la souveraineté des îles Chagos à Maurice. Cette annonce, qui a fait les gros titres de nombreux médias, marque l’épilogue d’une longue lutte de plus de cinquante ans menée par les Chagossiens, peuple autrefois déraciné de leurs terres ancestrales. Pour comprendre cette décision historique, il faut se plonger dans les méandres d’un passé méconnu, fait de trahisons, d’expulsions forcées, et d’enjeux géopolitiques qui ont transcendé les frontières de l’océan Indien.

Un paradis convoité

Les îles Chagos ou l'histoire d’une déportation oubliée

L’archipel des Chagos, un ensemble d’atolls coralliens perdu dans les eaux bleues de l’océan Indien, a tout d’un paradis tropical. Sa plus grande île, Diego Garcia, est un joyau stratégique, située à égale distance des côtes africaines et asiatiques. L’histoire des Chagos remonte au début du XVIe siècle, lorsque le navigateur portugais Pedro de Mascarenhas les mentionna pour la première fois sur ses cartes en 1512. Peu intéressés par ces terres isolées, les Portugais les laissèrent dans l’oubli jusqu’au XVIIIe siècle.

À cette époque, les colons français commencèrent à s’intéresser aux îles pour y développer des plantations de noix de coco et extraire du coprah, une matière précieuse utilisée pour produire de l’huile. Ils y emmenèrent des esclaves originaires de Madagascar et du Mozambique, jetant ainsi les bases de ce qui deviendrait la communauté chagossienne.

La déportation forcée, une tragédie humaine

Les îles Chagos ou l'histoire d’une déportation oubliée
Vue aérienne d’une partie de la base militaire américaine de Diego Garcia montrant le porte-avions USS Saratoga accosté dans le port en 1985.

L’histoire bascula brusquement dans les années 1960, quand les États-Unis et le Royaume-Uni signèrent un accord secret pour installer une base militaire sur Diego Garcia. À la suite de cette décision, la population chagossienne fut victime d’une campagne brutale d’expulsion. Entre 1966 et 1973, des centaines de familles furent déracinées, déportées à bord de cargos vers les Seychelles et Maurice, sans autre forme de procès. Leurs maisons furent détruites, leurs chiens abattus, et la communauté se retrouva dispersée, condamnée à vivre dans des bidonvilles, coupée à jamais de ses terres.

Pour les stratèges britanniques et américains, il s’agissait d’un mal nécessaire. La base de Diego Garcia, située à un point névralgique des routes maritimes, permettait de surveiller l’océan Indien et de projeter leur puissance militaire dans une région clé pendant la Guerre froide. Les Chagossiens, quant à eux, étaient réduits au silence, leur histoire reléguée à l’oubli.

Un combat juridique sans fin

Les îles Chagos ou l'histoire d’une déportation oubliée
AP Photo/Mike Corder

C’est à partir des années 1990 que les Chagossiens commencèrent à faire entendre leur voix. Soutenus par des militants des droits de l’homme, ils entamèrent une série de recours judiciaires pour réclamer leur droit au retour. Leurs efforts furent couronnés de quelques victoires symboliques, mais en 2008, la Chambre des Lords, plus haute juridiction britannique, les débouta définitivement, les condamnant à rester en exil.

Cependant, la lutte ne s’arrêta pas là. En 2017, l’Assemblée générale des Nations unies adopta une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se prononcer sur la légalité de l’administration britannique de l’archipel. Deux ans plus tard, en février 2019, la Cour jugea que le Royaume-Uni avait illégalement séparé les Chagos de Maurice en 1965, violant ainsi le droit international.

Un tournant historique

Les îles Chagos ou l'histoire d’une déportation oubliée

Le 3 octobre 2024, après de longues négociations, le Royaume-Uni rendit finalement la souveraineté des îles Chagos à Maurice, tout en conservant un bail militaire de 99 ans sur Diego Garcia, garantissant ainsi la poursuite de l’exploitation de la base. Pour les Chagossiens, ce fut une victoire amère. Si l’annonce marquait la fin de la tutelle britannique, leur retour sur les îles restait incertain, entravé par des considérations politiques et écologiques.

La mémoire d’un peuple

Les îles Chagos ou l'histoire d’une déportation oubliée
Un Chagossien photographié par une équipe du US National Geodetic Survey en 1971.

Aujourd’hui, l’histoire des Chagossiens est celle d’un peuple qui se bat pour retrouver son identité, sa terre et sa dignité. Leur combat résonne avec celui d’autres communautés à travers le monde, victimes de déportations et de politiques coloniales injustes. Les cicatrices de cette déportation forcée ne se refermeront pas de sitôt, mais le 3 octobre 2024 restera à jamais gravé dans l’histoire comme le jour où justice leur fut, au moins partiellement, rendue.

L’histoire des Chagos est un rappel poignant des drames humains qui se cachent derrière les enjeux géopolitiques et militaires. Mais c’est aussi l’histoire d’une résistance, d’une communauté qui refuse de disparaître, qui se bat pour son droit à l’existence. Et, peut-être, un jour, les Chagossiens retrouveront enfin leur paradis perdu.

Sources

  • « La dernière colonie : Les îles Chagos, une histoire d’exil et de justice« , Philippe Sands, 2022
  • « Island of Shame: The Secret History of the US Military Base on Diego Garcia« , David Vine, 2009
  • Cour internationale de justice, avis consultatif, février 2019
  • Archives de l’ONU, « Résolution sur la décolonisation des îles Chagos », 2017

Le discours de Sankara devant l’assemblée générale de l’ONU

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Le discours historique de Thomas Sankara à l’Assemblée générale de l’ONU le 4 octobre 1984, un plaidoyer puissant pour la dignité et l’indépendance des peuples africains et du Tiers Monde.

Le 4 octobre 1984, Thomas Sankara, président du Burkina Faso, prononce un discours mémorable à la Trente-neuvième session de l’Assemblée générale de l’ONU. Dans cette allocution passionnée, Sankara dénonce l’impérialisme, les inégalités mondiales, et appelle à la solidarité internationale pour lutter contre l’oppression. Ce discours demeure l’un des témoignages les plus puissants de son engagement révolutionnaire et panafricaniste.

Le discours historique de Thomas Sankara à l’ONU

Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire Général,

Honorables représentants de la Communauté internationale

Je viens en ces lieux vous apporter le salut fraternel d’un pays de 274000 km², où sept millions d’enfants, de femmes et d’hommes, refusent désormais de mourir d’ignorance, de faim, de soif, tout en n’arrivant pas à vivre véritablement depuis un quart de siècle d’existence comme Etat souverain, siégeant à l’ONU.

Je viens à cette Trente-neuvième session vous parler au nom d’un peuple qui, sur la terre de ses ancêtres, a choisi, dorénavant de s’affirmer et d’assumer son histoire, dans ses aspects positifs, comme dans ses aspects négatifs, sans complexe aucun.

Je viens enfin, mandaté par le Conseil National de la Révolution (CNR) du Burkina Faso, pour exprimer les vues de mon peuple concernant les problèmes inscrits à l’ordre du jour, et qui constituent la trame tragique des évènements qui fissurent douloureusement les fondements du monde en cette fin du vingtième siècle. Un monde où l’humanité est transformée en cirque, déchirée par les luttes entre les grands et les semi-grands, battue par les bandes armées, soumise aux violences et aux pillages. Un monde où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors-la-loi, vivant de rapines, et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main.

Monsieur le Président

Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité. Ma seule ambition est une double aspiration : premièrement, pouvoir, en langage simple, celui de l’évidence et de la clarté, parler au nom de mon peuple, le peuple du Burkina Faso ; deuxièmement, parvenir à exprimer aussi, à ma manière, la parole du “Grand peuple des déshérités”, ceux qui appartiennent à ce monde qu’on a malicieusement baptisé Tiers Monde. Et dire, même si je n’arrive pas à les faire comprendre, les raisons que nous avons de nous révolter.

Tout cela dénote de l’intérêt que nous portons à l’ONU, les exigences de nos droits y prenant une vigueur et la rigueur de la claire conscience de nos devoirs.

Nul ne s’étonnera de nous voir associer l’ex Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, à ce fourre-tout méprisé, le Tiers Monde, que les autres mondes ont inventé au moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour accepter d’être “l’arrière monde d’un Occident repu”. Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tricontinental et admettre, en tant que non-alignés, et avec la densité de nos convictions, qu’une solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique dans un même combat contre les mêmes trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs économiques.

Reconnaître donc notre présence au sein du Tiers Monde c’est, pour paraphraser José Marti, “affirmer que nous sentons sur notre joue tout coup donné à n’importe quel homme du monde”. Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont redoublées. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en massue. Et après qu’ils se soient revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes. Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous le recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles.

Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture.

Du reste, tous les nouveaux “maîtres-à-penser” sortant de leur sommeil, réveillés par la montée vertigineuse de milliards d’hommes en haillons, effrayés par la menace que fait peser sur leur digestion cette multitude traquée par la faim, commencent à remodeler leurs discours et, dans une quête anxieuse, recherchent une fois de plus en nos lieu et place, des concepts-miracles, de nouvelles formes de développement pour nos pays. Il suffit pour s’en convaincre de lire les nombreux actes des innombrables colloques et séminaires.

Loin de moi l’idée de tourner en ridicule les efforts patients de ces intellectuels honnêtes qui, parce qu’ils ont des yeux pour voir, découvrent les terribles conséquences des ravages imposés par lesdits “spécialistes” en développement dans le Tiers Monde. La crainte qui m’habite c’est de voir les résultats de tant d’énergies confisquées par les Prospéro de tout genre pour en faire la baguette magique destinée à nous renvoyer à un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps.

Cette crainte se justifie d’autant plus que la petite bourgeoisie africaine diplômée, sinon celle du Tiers Monde, soit par paresse intellectuelle, soit plus simplement parce qu’ayant goûté au mode de vie occidental, n’est pas prête à renoncer à ses privilèges. De ce fait, elle oublie que toute vraie lutte politique postule un débat théorique rigoureux et elle refuse l’effort de réflexion qui nous attend. Consommatrice passive et lamentable, elle se regorge de vocables fétichisés par l’Occident comme elle le fait de son whisky et de son champagne, dans ses salons à l’harmonie douteuse.

On recherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’”African Personality” marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de nos “grands” intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos professeurs, nos ingénieurs et nos économistes se contentent d’y adjoindre des colorants parce que, des universités européennes dont ils sont les produits, ils n’ont ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs ou des superlatifs.

Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Il faut, avant qu’il ne soit trop tard, car il est déjà trop tard, que ces élites, ces hommes de l’Afrique, du Tiers Monde, reviennent à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur société, à la misère dont nous avons hérité pour comprendre non seulement que la bataille pour une pensée au service des masses déshéritées n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent devenir crédibles sur le plan international, qu’en inventant réellement, c’est-à-dire, en donnant de leurs peuples une image fidèle. Une image qui leur permette de réaliser des changements profonds de la situation sociale et politique, susceptibles de nous arracher à la domination et à l’exploitation étrangères qui livrent nos Etats à la seule perspective de la faillite.

C’est ce que nous avons perçu, nous, peuple burkinabè, au cours de cette nuit du 4 août 1983, aux premiers scintillements des étoiles dans le ciel de notre Patrie. Il nous fallait prendre la tête des jacqueries qui s’annonçaient dans les campagnes affolées par l’avancée du désert, épuisées par la faim et la soif et délaissées. Il nous fallait donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désoeuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succédaient à la tête de l’Etat et qui ne leur offraient rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous fallait donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux. A la révolte passagère, simple feu de paille, devait se substituer pour toujours la révolution, lutte éternelle contre la domination.

D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point ” le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche”.

Dans le cas de l’ex Haute Volta, le processus était encore plus exemplaire. Nous étions la condensation magique, le raccourci de toutes les calamités qui ont fondu sur les pays dits “en voie de développement”. Le témoignage de l’aide présentée comme la panacée et souvent trompetée, sans rime ni raison, est ici éloquent. Très peu sont les pays qui ont été comme le mien inondés d’aides de toutes sortes. Cette aide est en principe censée œuvrer au développement. On cherchera en vain dans ce qui fut autrefois la Haute-Volta, les signes de ce qui peut relever d’un développement. Les hommes en place, soit par naïveté, soit par égoïsme de classe, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu maîtriser cet afflux extérieur, en saisir la portée et exprimer des exigences dans l’intérêt de notre peuple.

Analysant un tableau publié en 1983 par le Club du Sahel, Jacques Giri dans son ouvrage “Le Sahel Demain”, conclut avec beaucoup de bon sens que l’aide au Sahel, à cause de son contenu et des mécanismes en place, n’est qu’une aide à la survie. Seuls, souligne-t-il, 30 pour cent de cette aide permet simplement au Sahel de vivre. Selon Jacques Giri, cette aide extérieure n’aurait d’autres buts que de continuer à développer les secteurs improductifs, imposant des charges intolérables à nos petits budgets, désorganisant nos campagnes, creusant les déficits de notre balance commerciale, accélérant notre endettement.

Juste quelques clichés pour présenter l’ex Haute-Volta :
– 7 millions d’habitants, avec plus de 6 millions de paysannes et de paysans
– Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille
– Une espérance de vie se limitant à 40 ans
– Un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent, si nous concevons l’alphabétisé comme celui qui sait lire, écrire et parler une langue.
– Un médecin pour 50000 habitants
– Un taux de scolarisation de 16 pour cent
– et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars.

Le diagnostic à l’évidence, était sombre. La source du mal était politique. Le traitement ne pouvait qu’être politique.

Certes nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général, la politique d’assistance et d’aide n’a abouti qu’à nous désorganiser, à nous asservir, à nous déresponsabiliser dans notre espace économique, politique et culturel.

Nous avons choisi de risquer de nouvelles voies pour être plus heureux. Nous avons choisi de mettre en place de nouvelles techniques.

Nous avons choisi de rechercher des formes d’organisation mieux adaptées à notre civilisation, rejetant de manière abrupte et définitive toutes sortes de diktats extérieurs, pour créer ainsi les conditions d’une dignité à la hauteur de nos ambitions. Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance. Tel est notre programme politique.

Au plan de la gestion économique, nous apprenons à vivre simplement, à accepter et à nous imposer l’austérité afin d’être à même de réaliser de grands desseins.

Déjà, grâce à l’exemple de la Caisse de solidarité nationale, alimentée par des contributions volontaires, nous commençons à répondre aux cruelles questions posées par la sécheresse. Nous avons soutenu et appliqué les principes d’Alma-Ata en élargissant le champ des soins de santé primaires. Nous avons fait nôtre, comme politique d’Etat, la stratégie du GOBI FFF, préconisée par l’UNICEF.

Par l’intermédiaire de l’Office du Sahel des Nations Unies (OSNU), nous pensons que les Nations unies devraient permettre aux pays touchés par la sécheresse la mise sur pied d’un plan moyen et long termes afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

Pour préparer le vingt et unième siècle, nous avons, par la création d’une tranche spéciale de la Tombola, “Instruisons nos enfants”, lancé une campagne immense pour l’éducation et la formation de nos enfants dans une école nouvelle. Nous avons lancé à travers l’action salvatrice des Comités de Défense de la Révolution un vaste programme de construction de logements sociaux, 500 en trois mois, de routes, de petites retenues d’eau etc… Notre ambition économique est d’œuvrer pour que le cerveau et les bras de chaque burkinabè puissent au moins lui servir à inventer et à créer de quoi s’assurer deux repas par jour et de l’eau potable.

Nous jurons, nous proclamons, que désormais au Burkina Faso, plus rien ne se fera sans la participation des burkinabè. Rien qui n’ait été au préalable décidé par nous, élaboré par nous. Il n’y aura plus d’attentat à notre pudeur et à notre dignité.

Forts de cette certitude, nous voudrions que notre parole s’élargisse à tous ceux qui souffrent dans leur chair, tous ceux qui sont bafoués dans leur dignité d’homme par un minorité d’hommes ou par un système qui les écrase.

Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom du Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.

Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire ou qu’ils sont de culture différente et bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.

Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.

Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.

Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits.

Je parle au nom des mères de nos pays démunis, qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.

Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre, qui a faim et qui louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une vitre épaisse. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier, placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que représentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.

Je parle au nom des artistes (poètes, peintres, sculpteur, musiciens, acteurs), hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations de show-business.

Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois du chômage.

Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage modernes.

Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim.

Militaire, je ne peux oublier ce soldat obéissant aux ordres, le doigt sur la détente, et qui sait que la balle qui va partir ne porte que le message de la mort.

Enfin, je veux m’indigner en pensant aux Palestiniens qu’une humanité inhumaine a choisi de substituer à un autre peuple, hier encore martyrisé. Je pense à ce vaillant peuple palestinien, c’est-à-dire à ces familles atomisées errant de par le monde en quête d’un asile. Courageux, déterminés, stoïques et infatigables, les Palestiniens rappellent à chaque conscience humaine la nécessité et l’obligation morale de respecter les droits d’un peuple : avec leurs frères juifs, ils sont antisionistes.

Aux côtés de mes frères soldats de l’Iran et de l’Irak, qui meurent dans une guerre fratricide et suicidaire, je veux également me sentir proche des camarades du Nicaragua dont les ports sont minés, les villes bombardées et qui, malgré tout, affrontent avec courage et lucidité leur destin. Je souffre avec tous ceux qui, en Amérique latine, souffrent de la mainmise impérialiste.

Je veux être aux côtés des peuples afghan et irlandais, aux côtés des peuples de Grenade et de Timor Oriental, chacun à la recherche d’un bonheur dicté par la dignité et les lois de sa culture.

Je m’élève ici au nom des tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre. Oui je veux donc parler au nom de tous les “laissés pour compte” parce que “je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger”.

Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples. Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de l’Humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de toutes les luttes de libération des peuples du Tiers Monde. Nous sommes à l’écoute des grands bouleversements qui ont transformé le monde. Nous tirons des leçons de la révolution américaine, les leçons de sa victoire contre la domination coloniale et les conséquences de cette victoire. Nous faisons nôtre l’affirmation de la doctrine de la non-ingérence des Européens dans les affaires américaines et des Américains dans les affaires européennes. Ce que Monroe clamait en 1823, « L’Amérique aux Américains », nous le reprenons en disant « l’Afrique aux Africains », « Le Burkina aux Burkinabè ». La Révolution française de 1789, bouleversant les fondements de l’absolutisme, nous a enseigné les droits de l’homme alliés aux droits des peuples à la liberté. La grande révolution d’octobre 1917 a transformé le monde, permis la victoire du prolétariat, ébranlé les assises du capitalisme et rendu possible les rêves de justice de la Commune française.

Ouverts à tous les vents de la volonté des peuples et de leurs révolutions, nous instruisant aussi de certains terribles échecs qui ont conduits à de tragiques manquements aux droits de l’homme, nous ne voulons conserver de chaque révolution, que le noyau de pureté qui nous interdit de nous inféoder aux réalités des autres, même si par la pensée, nous nous retrouvons dans une communauté d’intérêts.

Monsieur les Président,

Il n’y a plus de duperie possible. Le Nouvel Ordre Economique Mondial pour lequel nous luttons et continuerons à lutter, ne peut se réaliser que :
– si nous parvenons à ruiner l’ancien ordre qui nous ignore,
– si nous imposons la place qui nous revient dans l’organisation politique du monde,
– si, prenant conscience de notre importance dans le monde, nous obtenons un droit de regard et de décision sur les mécanismes qui régissent le commerce, l’économie et la monnaie à l’échelle planétaire.

Le Nouvel Ordre Economique international s’inscrit tout simplement, à côté de tous les autres droits des peuples, droit à l’indépendance, au libre choix des formes et de structures de gouvernement, comme le droit au développement. Et comme tous les droits des peuples, il s’arrache dans la lutte et par la lutte des peuples. Il ne sera jamais le résultat d’un acte de la générosité d’une puissance quelconque.

Je conserve en moi la confiance inébranlable, confiance partagée avec l’immense communauté des pays non-alignés, que sous les coups de boutoir de la détresse hurlante de nos peuples, notre groupe va maintenir sa cohésion, renforcer son pouvoir de négociation collective, se trouver des alliés parmi les nations et commencer, de concert avec ceux qu peuvent encore nous entendrez, l’organisation d’un système de relations économiques internationales véritablement nouveau.

Monsieur le Président,

Si j’ai accepté de me présenter devant cette illustre assemblée pour y prendre la parole, c’est parce que malgré les critiques qui lui sont adressées par certains grands contributeurs, les Nations Unies demeurent la tribune idéale pour nos revendications, le lieu obligé de la légitimité des pays sans voix.

C’est cela qu’exprime avec beaucoup de justesse notre Secrétaire général lorsqu’il écrit : “L’organisation des Nations Unies est unique en ce qu’elle reflète les aspirations et les frustrations de nombreux pays et gouvernements du monde entier. Un de ses grands mérites est que toutes les Nations, y compris celles qui sont faibles, opprimées ou victimes de l’injustice, (il s’agit de nous), peuvent, même lorsqu’elles sont confrontées aux dures réalités du pouvoir, y trouver une tribune et s’y faire entendre. Une cause juste, même si elle ne rencontre que revers ou indifférence, peut trouver un écho à l’Organisation des Nations Unies ; cet attribut de l’Organisation n’est pas toujours prisé, mais il n’en est pas moins essentiel”.

On ne peut mieux définir le sens et la portée de l’Organisation.

Aussi est-il, pour chacun de nous, un impératif catégorique de consolider les assises de notre Organisation, de lui donner les moyens de son action. Nous adoptons en conséquence, les propositions faîtes à cette fin par le Secrétaire Général, pour sortir l’Organisation des nombreuses impasses, soigneusement entretenues par le jeu des grandes puissances afin de la discréditer aux yeux de l’opinion publique.

Monsieur le Président,

Reconnaissant les mérites mêmes limités de notre Organisation, je ne peux que me réjouir de la voir compter de nouveaux adhérents. C’est pourquoi la délégation burkinabè salue l’entrée du 159ème membre de notre Organisation : l’Etat du Brunei Daressalam.

C’est la déraison de ceux entre les mains desquelles la direction du monde es tombée par le hasard des choses qui fait l’obligation au Mouvement des pays non alignés, auquel je l’espère, se joindra bientôt l’Etat du Brunei Darussalam, de considérer comme un des objectifs permanents de sa lutte, le combat pour le désarmement qui est un des aspects essentiels et une condition première de notre droit au développement.

Il faut, à notre avis des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. A ce titre, le Président Fidel Castro en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des Pays non alignés lorsqu’il déclarait : “Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats pourraient alimenter un milliard de personnes…”

En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’Humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.

On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine “aide”, assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix.

Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister passifs, au trafic des concepts.

Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable _ oui, le plus lamentable_ est détenu au Moyen Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les Etats-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui hier encore, désignait chaque Juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune, notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin.

Monsieur, le Président,

Analysant la situation qui prévaut en Afrique sur les plans économique et politique, nous ne pouvons pas ne pas souligner les graves préoccupations qui sont les nôtres, face aux dangereux défis lancés aux droits des peuples par certaines nations qui, sûres de leurs alliances, bafouent ouvertement la morale internationale.

Certes, nous avons le droit de nous réjouir de la décision de retrait des troupes étrangères au Tchad, afin que le Tchadiens entre eux, sans intermédiaire, cherchent les moyens de mettre fin à cette guerre fratricide, et donner enfin à ce peuple qui n’en finit pas de pleurer depuis de nombreux hivernages, les moyens de sécher ses larmes. Mais, malgré les progrès enregistrés çà et là par les peuples africains dans leur lutte pour l’émancipation économique, notre continent continue de refléter la réalité essentielle des contradictions entre les grandes puissances, de charrier les insupportables apories du monde contemporain.

C’est pourquoi nous tenons pour inadmissible et condamnons sans recours, le sort fait au peuple du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc qui se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté du peuple sahraoui. Pour avoir visité personnellement les régions libérées par le peuple sahraoui, j’ai acquis la confirmation que plus rien désormais ne saurait entraver sa marche vers la libération totale de son pays, sous la conduite et éclairée du Front Polisario.

Monsieur le Président,

Je ne voudrais pas trop m’étendre sur la question de Mayotte et des îles de l’Archipel malgache. Lorsque les choses sont claires, lorsque les principes sont évidents, point n’est besoin d’élaborer. Mayotte appartient aux Comores. Les îles de l’archipel sont malgaches.

En Amérique Latine, nous saluons l’initiative du Groupe de Contadora, qui constitue une étape positive dans la recherche d’une solution juste à la situation explosive qui y prévaut. Le commandant Daniel Ortega, au nom du peuple révolutionnaire du Nicaragua a fait ici des propositions concrètes et posé des questions de fond à qui de droit. Nous attendons de voir la paix s’installer dans son pays et en Amérique Centrale, le 15 octobre prochain et après le 15 octobre et nous prenons à témoin l’opinion publique mondiale.

De même que nous avons condamné l’agression étrangère de l’île de Grenade, de même nous fustigeons toutes les interventions étrangères. C’est ainsi que nous ne pouvons pas nous taire face à l’intervention militaire en Afghanistan.

Il est cependant un point, mais dont la gravité exige de chacun de nous une explication franche et décisive. Cette question, vous vous en doutez, ne peut qu’être celle de l’Afrique du Sud. L’incroyable insolence de ce pays à l’égard de toutes les nations du monde, même vis-à-vis de celles qui soutiennent le terrorisme qu’il érige en système pour liquider physiquement la majorité noire de ce pays, le mépris qu’il adopte à l’égard de toutes nos résolutions, constituent l’une des préoccupations les plus oppressantes du monde contemporain.

Mais le plus tragique, n’est pas que l’Afrique du Sud se soit elle-même mise au banc de la communauté internationale à cause de l’abjection des lois de l’apartheid, encore moins qu’elle continue de maintenir illégalement la Namibie sous la botte colonialiste et raciste, ou de soumettre impunément ses voisins aux lois du banditisme. Non, le plus abject, le plus humiliant pour la conscience humaine, c’est qu’elle soit parvenue à “banaliser” le malheur de millions d’êtres humains qui n’ont pour se défendre que leur poitrine et l’héroïsme de leurs mains nues. Sûre de la complicité des grandes puissances et de l’engagement actif de certaines d’entre elles à ses côtés, ainsi que de la criminelle collaboration de quelques tristes dirigeants de pays africains, la minorité blanche ne se gêne pas pour ridiculiser les états d’âme de tous les peuples, qui, partout à travers le monde, trouvent intolérable la sauvagerie des méthodes en usage dans ce pays.

Il fut un temps où les brigades internationales se constituaient pour aller défendre l’honneur des nations agressées dans leur dignité. Aujourd’hui, malgré la purulence des plaies que nous portons tous à nos flancs, nous allons voter des résolutions dont les seules vertus, nous dira-t-on, seraient de conduire à résipiscence une Nation de corsaires qui “détruit le sourire comme la grêle tue les fleurs”.

Monsieur le Président,

Nous allons bientôt fêter le cent cinquantième anniversaire de l’émancipation des esclaves de l’Empire britannique. Ma délégation souscrit à la proposition des pays d’Antigua et de la Barbade de commémorer avec éclat cet événement qui revêt, pour les pays africains et le monde noir, une signification d’une très grande importance. Pour nous, tout ce qui pourra être fait, dit ou organisé à travers le monde au cours des cérémonies commémoratives devra mettre l’accent sur le terrible écot payé par l’Afrique et le monde noir, au développement de la civilisation humaine. Ecot payé sans retour et qui explique, sans aucun doute, les raisons de la tragédie d’aujourd’hui sur notre continent.

C’est notre sang qui a nourri l’essor du capitalisme, rendu possible notre dépendance présente et consolidé notre sous-développement. On ne peut plus escamoter la vérité, trafiquer les chiffres. Pour chaque Nègre parvenu dans les plantations, cinq au moins connurent la mort ou la mutilation. Et j’omets à dessein, la désorganisation du continent et les séquelles qui s’en sont suivies.

Monsieur le Président,

Si la terre entière, grâce à vous, avec l’aide du Secrétaire Général, parvient à l’occasion de cet anniversaire à se convaincre de cette vérité-là, elle comprendra pourquoi, avec toute la tension de notre être, nous voulons la paix entre les nations, pourquoi nous exigeons et réclamons notre droit au développement dans l’égalité absolue, par une organisation et une répartition des ressources humaines.

C’est parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, que nous nous sommes jurés, nous burkinabè, de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre, le moindre déni de justice. C’est le souvenir de la souffrance qui nous place aux côtés de l’OLP contre les bandes armées d’Israël. C’est le souvenir de cette souffrance qui, d’une part, nous fait soutenir l’ANC et la SWAPO, et d’autre part, nous rend intolérable la présence en Afrique du Sud des hommes qui se disent blancs et qui brûlent le monde à ce titre. C’est enfin ce même souvenir qui nous fait placer l’Organisation des Nations Unies toute notre foi dans un devoir commun, dans un tâche commune pour un espoir commun.

Nous réclamons :
– Que s’intensifie à travers le monde la campagne pour la libération de Nelson Mandela et sa présence effective à la prochaine Assemblée générale de l’ONU comme une victoire de fierté collective.
– Que soit créé en souvenir de nos souffrances et au titre de pardon collectif un Prix international de l’Humanité réconciliée, décerné à tous ceux qui par leur recherche auraient contribué à la défense des droits de l’homme.
– Que tous les budgets de recherches spatiales soient amputés de 1/10000e et consacrés à des recherches dans le domaine de la santé et visant à la reconstitution de l’environnement humain perturbé par tous ces feux d’artifices nuisibles à l’écosystème

Nous proposons également que les structures des Nations Unies soient repensées et que soit mis fin à ce scandale que constitue le droit de veto. Bien sûr, les effets pervers de son usage abusif sont atténués par la vigilance de certains de ses détenteurs. Cependant, rien ne justifie ce droit : ni la taille des pays qui le détiennent ni les richesses de ces derniers.

Si l’argument développé pour justifier une telle iniquité est le prix payé au cours de la guerre mondiale, que ces nations, qui se sont arrogé ces droits, sachent que nous aussi nous avons chacun un oncle ou un père qui, à l’instar de milliers d’autres innocents arrachés au Tiers Monde pour défendre les droits bafoués par les hordes hitlériennes, porte lui aussi dans sa chair les meurtrissures des balles nazies. Que cesse donc l’arrogance des grands qui ne perdent aucune occasion pour remettre en cause le droit des peuples. L’absence de l’Afrique du Club de ceux qui détiennent le droit de veto est une injustice qui doit cesser.

Enfin ma délégation n’aurait pas accompli tous ses devoirs si elle n’exigeait pas la suspension d’Israël et le dégagement pur et simple de l’Afrique du Sud de notre organisation. Lorsque, à la faveur du temps, ces pays auront opéré la mutation qui les introduira dans la Communauté internationale, chacun de nous nous, et mon pays en tête, devra les accueillir avec bonté, guider leur premier pas.

Nous tenons à réaffirmer notre confiance en l’Organisation des Nations Unies. Nous lui sommes redevables du travail fourni par ses agences au Burkina Faso et de la présence de ces dernières à nos côtés dans les durs moments que nous t traversons.

Nous sommes reconnaissants aux membres du Conseil de Sécurité de nous avoir permis de présider deux fois cette année les travaux du Conseil. Souhaitons seulement voir le Conseil admettre et appliquer le principe de la lutte contre l’extermination de 30 millions d’êtres humains chaque année, par l’arme de la faim qui, de nos jours, fait plus de ravages que l’arme nucléaire.

Cette confiance et cette foi en l’Organisation me fait obligation de remercier le Secrétaire général, M. Xavier Pérez de Cuellar, de la visite tant appréciée qu’il nous a faite pour constater, sur le terrain, les dures réalités de notre existence et se donner une image fidèle de l’aridité du Sahel et la tragédie du désert conquérant.

Je ne saurai terminer sans rendre hommage aux éminentes qualités de notre Président (Paul Lusaka de Zambie) qui saura, avec la clairvoyance que nous lui connaissons, diriger les travaux de cette Trente-neuvième session.

Monsieur le Président,

J’ai parcouru des milliers de kilomètres. Je suis venu pour demander à chacun de vous que nous puissions mettre ensemble nos efforts pour que cesse la morgue des gens qui n’ont pas raison, pour que s’efface le triste spectacle des enfants mourant de faim, pour que disparaisse l’ignorance, pour que triomphe la rébellion légitime des peuples, pour que se taise le bruit des armes et qu’enfin, avec une seule et même volonté, luttant pour la survie de l’Humanité, nous parvenions à chanter en chœur avec le grand poète Novalis :

“Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs ; le soleil déposera son spectre sévère, redeviendra étoile parmi les étoiles, toutes les races du monde se rassembleront à nouveau, après une longue séparation, les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles, de nouveaux embrassement ; alors les habitants du temps jadis reviendront vers la terre, en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte, partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, le vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie”.

A bas la réaction internationale !

A bas l’impérialisme !

A bas le néocolonialisme !

A bas le fantochisme !

Gloire éternelle aux peuples qui luttent pour leur liberté !

Gloire éternelle aux peuples qui décident de s’assumer pour leur dignité !

Victoire éternelle aux peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie qui luttent !

La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

Je vous remercie.

Conclusion

Le discours de Sankara devant l’assemblée générale de l’ONU

Le discours de Thomas Sankara à l’ONU en 1984 reste une source d’inspiration pour des millions de personnes à travers le monde. Sa vision d’une Afrique libre, souveraine et unie continue de résonner auprès de ceux qui luttent pour la justice et l’égalité. La réécouter et la relire, c’est plonger dans un moment clé de l’histoire des luttes panafricaines et internationales.

Black History Month 2024 au Luxembourg

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Découvrez le Black History Month Luxembourg 2024, un festival vibrant célébrant l’histoire, la culture et les contributions des Afro-descendants à travers des événements, ateliers et conférences inspirants.

Célébration de l’Histoire, de la Culture et du courage de Afro-descendants

Le Black History Month (BHM) Luxembourg revient en 2024 avec une édition exceptionnelle et engagée ! Du 28 septembre au 2 novembre, la capitale européenne de la diversité se transformera en une scène vibrante dédiée à la célébration de l’histoire, de la culture et des contributions des communautés afro-descendantes. Organisé par One People ASBL, ce festival propose un agenda riche en événements, ateliers, conférences, expositions et performances artistiques qui mettront en lumière les luttes, les succès et les héros de la diaspora africaine.

Un programme puissant pour éduquer et inspirer

La marraine de cette édition 2024, Sylvia Serbin, historienne et auteure renommée, apportera son expertise pour mettre en lumière les histoires souvent oubliées des héroïnes africaines et des luttes pour la liberté. À travers ses ouvrages tels que “Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire”, Sylvia Serbin est une figure emblématique qui nous invite à reconsidérer l’histoire mondiale à travers le prisme africain.

Cette année, le BHM rendra un hommage vibrant à Amílcar Cabral, figure de proue de la lutte anticoloniale et penseur visionnaire. Le centenaire de sa naissance sera célébré par des discussions et des panels abordant les enjeux de justice, d’égalité et de décolonisation. N.Y.S.Y.M.B LASCONY, chercheur pluridisciplinaire et jazz-poet, ouvrira la cérémonie avec une conférence percutante sur les liens entre la résistance panafricaine et les luttes actuelles.

Une exploration des empires africains

Cette édition mettra également en avant les empires d’Afrique et leur contribution à l’histoire mondiale. Du glorieux Empire du Mali sous le règne de Mansa Musa à l’Empire d’Aksoum en Éthiopie, le BHM nous invite à revisiter ces grandes civilisations qui ont façonné le monde bien avant l’ère coloniale.

En parallèle, une série d’événements explorera la participation souvent méconnue des Afro-descendants lors de la Seconde Guerre mondiale. Avec des projections de films documentaires et des discussions animées par des experts comme André Marques, historien spécialisé dans la persécution des Noirs en Europe occupée, le public découvrira l’ampleur de la contribution des Afro-descendants à la libération de l’Europe.

Des activités pour tous les goûts

Le BHM 2024 s’adresse à toutes les générations avec une multitude d’activités allant des ateliers de lecture pour enfants animés par Christian MBUYI, auteur de livres inspirants sur des figures telles que Thomas Sankara et Patrice Lumumba, aux performances théâtrales et musicales avec des artistes comme Modestine Ekete et Lizz Wright, chanteuse de jazz de renommée internationale. Chaque événement est conçu pour non seulement divertir, mais aussi éduquer et inspirer un changement positif.

Engagement et partage pour un futur inclusif

Le BHM est bien plus qu’un simple festival culturel; c’est un mouvement pour l’inclusion, la justice et la reconnaissance. En partenariat avec des organisations comme LIKABA et SINGA, des sessions de networking, des forums de discussion et des expositions offriront des opportunités de dialogue et de partage autour des thèmes de la diversité et de l’inclusion.

Rejoignez-nous pour célébrer le Black History Month 2024 au Luxembourg !

Suivez One People ASBL sur Facebook, Instagram, et LinkedIn pour découvrir le programme complet et ne rien manquer de cet événement incontournable.

L’Exposition sur la Culture et l’Art Africain 2024, une immersion au cœur de la diversité culturelle africaine

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Le samedi 12 octobre 2024, Paris sera le théâtre d’un événement culturel majeur célébrant la richesse et la diversité de l’Afrique : la 3e édition de l’Exposition sur la Culture et l’Art Africain, organisée par Eliora Association. Cet événement, qui se tiendra à la Salle Rossini (8 bis rue de l’Annonciation, Paris 16e), promet d’être une expérience inoubliable pour les amateurs d’art, de culture et d’histoire africaine. Si vous êtes passionné par la culture africaine ou curieux d’en découvrir plus, cet événement est fait pour vous. Entrée libre et gratuite, il est ouvert à tous ceux qui souhaitent plonger dans un univers riche et diversifié.

Un événement culturel et solidaire

Exposition sur la Culture et l'Art Africain

Eliora Association, connue pour son engagement auprès des enfants abandonnés et des orphelins du Congo-Brazzaville, ne se contente pas de mener des actions humanitaires. L’association met également en lumière la culture africaine en organisant des événements comme cette exposition. À travers cet événement, elle espère sensibiliser le public à la fois à la richesse de la culture africaine et aux défis auxquels sont confrontés les enfants vulnérables du Congo. La mission de l’association est noble : recueillir des fonds pour la Maison d’Accueil Eliora, un orphelinat en construction au Congo, tout en élevant la conscience des visiteurs sur l’importance de la solidarité internationale.

L’Exposition sur la Culture et l’Art Africain 2024 sera donc une occasion unique de découvrir des œuvres d’art, de participer à des performances culturelles et de contribuer à une cause humanitaire. Le lien entre art et solidarité se fera d’autant plus sentir avec la vente aux enchères exceptionnelle d’œuvres d’artistes africains. Les fonds récoltés lors de cette vente seront directement reversés à l’orphelinat Eliora, permettant ainsi de donner un avenir meilleur aux enfants en difficulté.

Un programme riche et varié

L’exposition promet de plaire à un public diversifié grâce à un programme éclectique mettant en avant la culture africaine sous toutes ses formes. Voici un aperçu des activités prévues lors de cette journée exceptionnelle :

  1. Exposition d’œuvres d’art africain Venez admirer des œuvres réalisées par des artistes africains talentueux qui explorent à travers leurs créations des thématiques variées : tradition, modernité, identité, résistance, et spiritualité. Peintures, sculptures, et autres formes d’art seront exposées pour offrir un aperçu des diverses cultures et traditions du continent africain.
  2. Performances culturelles et artistiques Des artistes africains proposeront des spectacles musicaux, de la danse traditionnelle, et d’autres performances captivantes qui mettront en avant la richesse des arts vivants du continent. C’est l’occasion idéale pour découvrir des formes d’expression artistique souvent peu représentées dans les médias occidentaux.
  3. Ateliers créatifs pour enfants Les enfants ne seront pas en reste ! Un espace leur sera dédié avec des ateliers créatifs où ils pourront s’initier à des techniques artistiques africaines tout en apprenant l’histoire et les valeurs de ces pratiques. Ces ateliers sont l’occasion pour les plus jeunes de développer leur créativité tout en découvrant une nouvelle culture.
  4. Conférences et débats Des experts en culture africaine seront présents pour animer des conférences et débats sur des sujets variés tels que l’art africain contemporain, la place des traditions dans le monde moderne, et les enjeux sociaux et politiques en Afrique. Ces discussions seront l’occasion pour les participants de mieux comprendre l’importance de l’art comme outil de résistance et de résilience.
  5. Marché artisanal africain et cuisine africaineLes visiteurs pourront également se plonger dans l’univers du marché artisanal africain, où seront proposés des produits faits main : bijoux, vêtements, objets décoratifs, etc. De plus, la cuisine africaine sera à l’honneur avec une sélection de plats traditionnels qui régaleront les papilles des visiteurs. Un véritable voyage gustatif à travers les différentes régions du continent !

Une vente aux enchères en soutien aux enfants du Congo

Le point d’orgue de cette édition sera sans aucun doute la vente aux enchères d’œuvres d’art africaines. Cette vente aura lieu pour récolter des fonds au profit de l’orphelinat Eliora au Congo-Brazzaville. Les œuvres proposées à la vente ont été réalisées par des artistes africains de renom, chacun apportant sa vision unique du continent à travers des médiums variés. Que vous soyez un collectionneur aguerri ou simplement un amateur d’art, cette vente est une belle occasion d’acquérir des pièces uniques tout en soutenant une cause humanitaire.

Pourquoi pas participer ?

Cette journée ne se limite pas à la simple exploration de la culture africaine ; elle est aussi une opportunité d’agir. En assistant à l’Exposition sur la Culture et l’Art Africain, vous contribuez directement à l’amélioration des conditions de vie des enfants en difficulté. Et même si vous ne pouvez pas assister en personne, il est possible de soutenir l’association en faisant un don en ligne ou en partageant cet événement avec vos proches. Chaque contribution, petite ou grande, fait une différence.

Un rendez-vous à ne pas manquer

L’Exposition sur la Culture et l’Art Africain est une célébration culturelle et solidaire qui permettra à tous les participants de découvrir des facettes méconnues de l’Afrique tout en soutenant une cause noble. Que vous soyez passionné d’art, curieux de découvrir de nouvelles cultures ou engagé dans la solidarité internationale, cet événement est fait pour vous. Rendez-vous le 12 octobre 2024 à la Salle Rossini pour une journée riche en découvertes, en émotions et en partage.

Infos pratiques :

  • Date : Samedi 12 octobre 2024
  • Lieu : Salle Rossini, 8 bis rue de l’Annonciation, Paris 16e
  • Horaires : 11h à 18h30

Entrée libre et gratuite

Le massacre du persil de 1937 ou quand les mots tuent

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Découvrez l’horrible vérité du massacre du persil de 1937, où des milliers d’Haïtiens furent exécutés sous les ordres du dictateur Rafael Trujillo.

En pleine nuit, un mot devient une sentence de mort, et une rivière se teint de rouge, emportant avec elle des milliers de vies innocentes.

En octobre 1937, sous la dictature impitoyable de Rafael Trujillo, l’île d’Hispaniola fut le théâtre d’une atrocité humaine indescriptible. Le Massacre du Persil — aussi connu sous le nom de « El Corte » (la coupe) — est l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire caribéenne, où racisme, xénophobie et cruauté politique se sont entremêlés pour conduire à l’assassinat de dizaines de milliers de Haïtiens et de Noirs dominicains. Sous les ordres de Trujillo, des soldats dominicains ont perpétré ces meurtres simplement parce que les victimes ne pouvaient pas prononcer correctement le mot « perejil » (persil) avec l’accent espagnol.

Pendant une semaine terrifiante, les terres fertiles qui longent la frontière entre la République dominicaine et Haïti se sont transformées en charniers, symbolisant la cruauté humaine à son paroxysme.

Le sombre projet d’un dictateur

Le massacre du persil de 1937 ou quand les mots tuent
Représentation de Rafael Trujillo sur un timbre des années 1930

Rafael Trujillo, dont le nom est à jamais associé à un nationalisme violent et des politiques raciales extrêmes, nourrissait depuis longtemps une haine viscérale envers les Haïtiens. Son régime promouvait une idéologie d’antihaitianismo, une aversion profonde pour Haïti et son peuple, alimentée par la peur de leur africanité, leur culture et leur présence supposée illégitime sur les terres dominicaines. Trujillo cherchait à purifier l’identité dominicaine, traçant une ligne raciale bien nette entre les deux nations partageant l’île d’Hispaniola.

Le 2 octobre 1937, lors d’un rassemblement à Dajabón, Trujillo annonça son plan macabre. Dans un discours truffé de rhétorique nationaliste, il proclama que le moment était venu de résoudre le « problème haïtien. » Quelques jours plus tard, le massacre commençait.

La sentence de mort linguistique

L’aspect le plus terrifiant de ce massacre réside dans son moyen d’identification. Les soldats dominicains arrêtaient les personnes suspectées d’être haïtiennes et leur demandaient de prononcer le mot « perejil. » Cette simple prononciation devenait alors une question de vie ou de mort. Les Haïtiens, dont les langues maternelles étaient le français ou le créole, éprouvaient des difficultés à rouler le « r » espagnol. Ceux qui échouaient à prononcer correctement le mot étaient exécutés sur-le-champ, souvent décapités à coups de machette ou abattus d’une balle.

Ce test linguistique inhumain donna au massacre son nom tristement célèbre, mais il ne fut qu’une des nombreuses méthodes utilisées pour identifier et tuer les victimes. Les soldats parcouraient les villages, raflant Haïtiens et Noirs dominicains, les soumettant à une violence inimaginable. Des témoignages rapportent des bébés empalés sur des baïonnettes et jetés dans des rivières.

La rivière ensanglantée

La rivière Dajabón, frontière naturelle entre la République dominicaine et Haïti, devint le symbole de cette horreur. Les soldats dominicains, armés de machettes et de fusils, pourchassaient les Haïtiens jusque dans l’eau, transformant les rives en lieux de massacres indescriptibles. Des témoins racontent comment les corps s’entassaient, et le sang coulait dans la rivière, teignant son eau en rouge durant plusieurs jours.

Les survivants qui réussirent à franchir la rivière témoignèrent de scènes de brutalité extrême, où des familles entières furent exterminées. Certains parvinrent à nager jusqu’à Haïti pour échapper aux massacres, mais beaucoup d’autres furent fauchés par la violence implacable des soldats dominicains.

Un génocide calculé

Le massacre du persil de 1937 ou quand les mots tuent

Lorsque les tueries prirent fin le 8 octobre 1937, les estimations du nombre de victimes variaient entre 17 000 et 35 000. Des communautés entières furent anéanties, et la population haïtienne de la République dominicaine fut décimée. Le régime dominicain, sous Trujillo, chercha à effacer toute trace de la présence haïtienne sur son territoire. Malgré les tentatives pour dissimuler les atrocités, le massacre attira l’attention internationale.

Les États-Unis, sous l’administration de Franklin D. Roosevelt et leur politique du « Bon Voisin« , choisirent de pousser pour une indemnisation plutôt que de demander justice. Trujillo accepta finalement de verser à Haïti 525 000 dollars (soit environ 30 dollars par victime), une somme dérisoire face à l’ampleur des pertes humaines et de la souffrance infligée.

Une haine qui persiste

Le Massacre du Persil ne fut pas seulement un acte de massacre de masse ; il fut une tentative délibérée de purifier la République dominicaine de sa population noire. Trujillo voulait créer une nation plus « blanche » et plus européenne, et cet événement marqua profondément les relations entre la République dominicaine et Haïti. Cette blessure, vieille de plus de 80 ans, continue d’affecter les rapports entre les deux nations.

Le massacre a profondément marqué l’histoire des deux pays qui partagent Hispaniola. Aujourd’hui encore, les relations entre Haïti et la République dominicaine sont tendues, souvent ravivées par des débats sur l’immigration, l’identité et la race.

La rivière se souvient

Aujourd’hui, la rivière Dajabón continue de couler, mais elle porte en elle le souvenir des milliers de vies brutalement arrachées par l’ambition raciale d’un dictateur. Le Massacre du Persil est un rappel douloureux des conséquences du nationalisme exacerbé et des horreurs qui peuvent surgir lorsque des êtres humains sont déshumanisés en raison de leur couleur de peau ou de la langue qu’ils parlent.

En Haïti et en République dominicaine, ce massacre est évoqué sous différents noms, mais la douleur reste la même. Pour les survivants et les descendants des victimes, l’héritage du Massacre du Persil n’est pas qu’une page d’histoire ; c’est une plaie vive, un rappel de la fragilité de la vie humaine face à la haine.

Alors que le monde réfléchit sur cette tragédie, une question demeure : qu’avons-nous appris ? La rivière se souvient, même si le monde l’oublie.

Dikembe Mutombo : Une vie dédiée à la défense des hommes et des causes !

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Le 30 septembre 2024, le monde du basketball a perdu une de ses plus grandes figures, le Hall of Famer, Dikembe Mutombo, à seulement 58 ans, légende de la NBA et icône humanitaire. Célèbre pour ses talents défensifs sur le terrain, Mutombo était bien plus qu’un simple joueur. Il a incarné une vision du sport comme outil de transformation sociale et humanitaire, laissant un héritage aussi imposant que son physique de 2,18 mètres.

Une carrière qui a marqué l’histoire de la NBA

Né à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 25 juin 1966, Mutombo a connu un parcours incroyable pour arriver en NBA. Après avoir déménagé aux États-Unis pour étudier à l’université de Georgetown, où il excellait en défense sous la tutelle de l’entraîneur légendaire John Thompson, il a rapidement montré son potentiel comme l’un des meilleurs pivots défensifs de sa génération.

Dikembe Mutombo : Une vie dédiée à la défense des hommes et des causes !

Sélectionné en quatrième position par les Denver Nuggets lors de la draft 1991, Mutombo a immédiatement prouvé qu’il était un joueur exceptionnel. Ses contre-attaques légendaires et sa capacité à protéger le panier ont fait de lui une star dès sa saison rookie. En huit matchs, il avait déjà marqué son empreinte sur la ligue avec des performances mémorables, comme son incroyable contribution lors des playoffs de 1994 où il mena les Nuggets à une victoire surprise contre les Seattle SuperSonics, une série gravée dans l’histoire.

Sa carrière NBA s’étendit sur 18 saisons, durant lesquelles il joua pour plusieurs équipes, dont les Nuggets, les Atlanta Hawks, les Houston Rockets, et les Philadelphia 76ers. Avec huit sélections au All-Star Game, quatre titres de Défenseur de l’Année, et deux apparitions en finales de conférence, il est sans conteste l’un des plus grands défenseurs que la NBA ait jamais connu. Son fameux signe du doigt après un contre, devenu sa signature, est encore gravé dans l’esprit des fans de basketball mais aussi de ses rivaux, tels que le grand MJ23 !

Dikembe Mutombo : Une vie dédiée à la défense des hommes et des causes !

La relation entre Dikembe Mutombo et Michael Jordan était marquée par un respect mutuel, mais aussi par une rivalité amicale sur les parquets. En tant que l’un des meilleurs défenseurs de la NBA, Mutombo a souvent eu l’occasion de s’opposer à Jordan, qui est considéré comme le meilleur scoreur de tous les temps. Leur duel emblématique reste celui de 1997, lorsque Jordan a répondu à une taquinerie de Mutombo en le contrant avec un dunk mémorable, avant de mimer le célèbre signe du doigt de Mutombo. Leur rivalité reflétait la compétitivité et l’excellence des deux légendes.

L’homme derrière le joueur : une philanthropie sans limites

Si sa carrière en NBA est impressionnante, c’est surtout son engagement en dehors des terrains qui a fait de Mutombo une véritable légende. Profondément attaché à son pays d’origine, il n’a jamais oublié ses racines et a consacré une grande partie de sa vie à améliorer les conditions de vie en Afrique, notamment dans le domaine de la santé.

L’œuvre humanitaire de Dikembe Mutombo est couronnée par la création en 1997 de la Dikembe Mutombo Foundation, une organisation qui vise à améliorer les conditions de vie en République démocratique du Congo. Son projet le plus ambitieux fut la construction de l’hôpital Biamba Marie Mutombo à Kinshasa, ouvert en 2007, du nom de sa défunte mère. Cet hôpital, d’une capacité de 300 lits, est l’un des plus grands centres de soins du pays et a permis à des milliers de personnes d’accéder à des services médicaux de qualité dans une région où les infrastructures de santé sont souvent insuffisantes.

Dikembe Mutombo : Une vie dédiée à la défense des hommes et des causes !

Mutombo a toujours vu l’éducation et la santé comme des piliers pour sortir les populations de la pauvreté. Il a financé plusieurs programmes d’éducation pour les jeunes, construit des écoles et soutenu des initiatives visant à offrir des soins aux plus démunis. Ses contributions humanitaires ne se sont pas arrêtées à son pays d’origine ; il a également travaillé avec diverses organisations internationales pour soutenir les efforts de vaccination et de sensibilisation à la lutte contre des maladies comme la poliomyélite.

Un ambassadeur global et un modèle à suivre

L’héritage de Mutombo dépasse largement les frontières du basket. En tant qu’ambassadeur de bonne volonté pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et membre actif de plusieurs organisations caritatives, il a su utiliser sa notoriété pour défendre des causes humanitaires et sensibiliser le public aux enjeux de la santé mondiale. Il a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail philanthropique, et sera honoré par le président américain George W. Bush en 2007 à la maison blanche.

Le célèbre slogan « Pas dans ma maison », qui l’a rendu célèbre sur les terrains de la NBA, prenait une nouvelle dimension dans son action humanitaire. Il a utilisé cette notoriété pour rappeler l’importance de la défense des droits humains et de la dignité des personnes, que ce soit sur le terrain ou dans la vie quotidienne.

Un départ qui laisse un vide immense

La mort de Dikembe Mutombo est une perte immense, non seulement pour le monde du sport, mais aussi pour la communauté humanitaire mondiale. Ceux qui l’ont côtoyé, aussi bien sur les parquets que dans ses œuvres caritatives, louent un homme de principes, un leader humble et un défenseur acharné des plus vulnérables.

Dikembe Mutombo : Une vie dédiée à la défense des hommes et des causes !

Son décès rappelle à quel point sa vie a été marquée par l’altruisme. « Ce qui importe, ce n’est pas combien de points vous avez marqués, mais combien de vies vous avez touchées », avait-il un jour déclaré. À travers ses actions, Mutombo a touché des milliers, voire des millions de personnes, utilisant son statut de star mondiale pour transformer des vies dans des communautés souvent négligées.

Un héritage éternel

Dikembe Mutombo laisse derrière lui un héritage qui continue d’inspirer des générations de joueurs et de philanthropes. Que ce soit pour sa défense intraitable sur le terrain ou pour son dévouement sans faille à la cause des plus démunis, il incarne l’idéal du sportif qui comprend que sa célébrité peut et doit servir un objectif plus grand que lui-même.

Dikembe Mutombo : Une vie dédiée à la défense des hommes et des causes !

Son engagement pour la santé, l’éducation et le développement durable en Afrique restera comme un modèle d’exemplarité, une preuve vivante que les athlètes peuvent utiliser leur succès pour faire le bien autour d’eux. Il restera à jamais dans les mémoires, non seulement comme l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du basket, mais aussi comme un véritable champion de l’humanité.

En cette triste journée de septembre 2024, nous pleurons un géant du basketball, mais surtout un géant de cœur. Dikembe Mutombo n’est plus, mais son esprit, son travail et sa passion pour aider les autres continueront de vivre, et d’inspirer, pour les générations à venir.

La Brigade fête les 25 ans du ‘Testament’ lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper !

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Célébrez les 25 ans de « Le Testament » de La Brigade lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper, Paris, le 23 novembre 2024. Réservez dès maintenant !

C’est un événement à ne pas manquer pour tous les passionnés de rap français et les nostalgiques de la grande époque du hip-hop hexagonal. Le légendaire collectif La Brigade, pionnier du rap engagé et conscient, célèbrera le 25e anniversaire de son premier album studio Le Testament le samedi 23 novembre au Pan Piper, à Paris. Pour cette occasion spéciale, le groupe emblématique de la banlieue parisienne revient en force pour un concert unique, où ils promettent de revisiter les titres qui ont fait leur succès tout en insufflant l’énergie qui les caractérise depuis leurs débuts.

Une aventure musicale marquée par l’engagement

La Brigade fête les 25 ans du  'Testament' lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper !

Fondée en 1992, La Brigade incarne l’âme du rap de la banlieue parisienne. Composée initialement de douze membres, parmi lesquels on retrouve des figures comme Le K.Fear, John Deïdo, Fredo, Acid ou encore Doc K, La Brigade a toujours mis en avant un collectif sans leader charismatique, avançant comme une unité soudée. Leur parcours, jalonné de morceaux marquants et de collaborations avec des piliers du rap français comme IAM, NTM ou Ärsenik, témoigne de leur impact durable sur la scène hip-hop.

C’est en 1997, avec leur EP L’Officieux, que La Brigade fait une entrée remarquée dans le paysage musical français. Cet EP leur permet de signer avec le prestigieux label Barclay, une avancée majeure dans leur carrière. Deux ans plus tard, en 1999, ils publient Le Testament, un album qui deviendra un incontournable du rap français. Avec des titres comme Opération Coup de Poing, qui réunit des artistes de premier plan, ou encore Mme Fait ci, cet album est une véritable démonstration de force musicale et lyrique, incarnant à la fois l’engagement social et politique du groupe, mais aussi une sensibilité artistique qui transcende les genres.

Le Testament, 25 ans plus tard : un héritage toujours vivant

La Brigade fête les 25 ans du  'Testament' lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper !

Aujourd’hui, 25 ans après la sortie de Le Testament, La Brigade continue de faire parler d’elle. Cet album, véritable pierre angulaire du rap français, a marqué l’histoire du genre par son authenticité et sa capacité à capturer les réalités sociales des quartiers populaires. Alors que de nombreux groupes de l’époque se sont dispersés ou ont changé de cap, La Brigade est restée fidèle à ses valeurs et à son engagement communautaire, comme en témoigne une critique de lebonson.org :

« La Brigade n’a jamais changé de cap et a indéniablement marqué l’histoire du rap français. »

Les Inrockuptibles, quant à eux, soulignent la singularité du collectif en affirmant que :

« La Brigade s’accroche d’une manière touchante à l’idée du communautarisme. Ils n’ont ni leader, ni chef charismatique, mais depuis près de dix ans, les douze brigadiers franciliens avancent ensemble. »

Le succès de Le Testament ne s’est pas limité à une reconnaissance critique. Certifié disque d’or, l’album a atteint la 23e place des classements musicaux français, un véritable exploit pour un groupe issu de la scène underground. En revisitant cet album lors de leur concert anniversaire, La Brigade offre à ses fans l’opportunité de revivre cette époque où le rap français se voulait à la fois révolutionnaire et introspectif, tout en abordant des thèmes universels comme la lutte des classes, les inégalités sociales et le combat pour la dignité humaine.

Un concert exceptionnel pour un public fidèle

La Brigade fête les 25 ans du  'Testament' lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper !

Le concert du 23 novembre au Pan Piper s’annonce déjà comme un moment incontournable pour les amateurs de rap français. Le groupe, toujours animé par la même énergie qu’à ses débuts, compte bien offrir une performance à la hauteur de sa réputation. Il s’agira pour eux de revisiter les morceaux phares de Le Testament, mais également de plonger dans les différentes étapes de leur carrière, marquée par la sortie de trois albums studio et de nombreux projets parallèles.

Sur scène, chaque membre du collectif apportera sa touche unique, qu’il s’agisse des textes percutants du K.Fear, des punchlines d’Acid, ou des flows affûtés de Fredo et John Deïdo. La diversité des styles au sein de La Brigade a toujours été l’un de leurs points forts, et ce concert ne manquera pas de le rappeler. Entre morceaux de bravoure et instants plus introspectifs, le public sera invité à redécouvrir un groupe qui, tout en ayant évolué, n’a jamais trahi ses valeurs.

La Brigade, une voix toujours essentielle dans le rap français

La Brigade fête les 25 ans du  'Testament' lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper !

En plus de revisiter leur passé glorieux, La Brigade continue d’être une voix importante dans le rap français actuel. En 2023, Le K.Fear a sorti l’album Bring The Beat Back, preuve que le collectif n’a rien perdu de sa créativité et de sa pertinence. Les thèmes abordés dans leurs morceaux – la lutte pour la justice sociale, les défis des banlieues, la dénonciation des abus de pouvoir – résonnent plus que jamais dans le contexte actuel. La Brigade incarne une musique engagée, qui se veut à la fois un miroir des réalités sociales et un appel à l’action.

Pour ceux qui souhaitent revivre l’âge d’or du rap français tout en célébrant un groupe qui a su rester fidèle à ses racines, ce concert du 23 novembre au Pan Piper est un rendez-vous incontournable. Ce sera l’occasion de vibrer au rythme de morceaux légendaires et de plonger dans un univers musical où chaque rime porte un message.

Ne manquez pas ce moment unique ! La Brigade est prête à enflammer la scène, et vous êtes invités à faire partie de cette célébration exceptionnelle. Réservez vos places dès maintenant pour une soirée qui s’annonce inoubliable !

Les grands leaders Marrons de l’Île Maurice

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Découvrez les grands chefs marrons de Maurice et leur lutte héroïque pour la liberté durant l’âge de l’esclavage (1797-1823), un chapitre clé de l’histoire mauricienne.

Une lutte pour la Liberté durant l’Âge de l’Esclavage

L’abolition de l’esclavage à Maurice, célébrée chaque année le 1er février, marque un tournant historique non seulement pour l’île, mais aussi pour la reconnaissance des efforts acharnés de ceux qui ont combattu pour leur liberté. Pendant des siècles, les marrons – des esclaves en fuite – ont défié le système esclavagiste en menant des rébellions, en formant des communautés autonomes, et en organisant des raids pour survivre dans une île où ils étaient pourchassés et traqués sans relâche.

Bien que les récits sur les marrons aient longtemps été négligés par les historiens, écrivains et chercheurs, leur histoire est aujourd’hui reconnue comme un témoignage crucial de la résistance contre l’oppression. Nofi rend hommage à certains des chefs marrons les plus remarquables de l’histoire mauricienne, comme Bellaca, Roch, Panglose, Tatamaka et Caëtane, qui ont dirigé des bandes de fugitifs dans leur quête de liberté entre les années 1797 et 1823. Ces chefs ont marqué l’histoire non seulement par leur courage, mais aussi par leur organisation tactique dans un environnement souvent hostile.

Le marronnage à Maurice, une résistance acharnée

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

Le marronnage à Maurice a été une forme de résistance largement pratiquée entre les années 1640 et 1830, soit pendant près de deux siècles. Durant cette période, de nombreux esclaves en fuite se sont organisés en bandes, petites ou grandes, pour survivre dans les forêts, montagnes, et ravines de l’île. Ces groupes, souvent armés, effectuaient des raids sur les plantations, perturbant l’économie esclavagiste et constituant une menace permanente pour les propriétaires terriens.

Entre les années 1790 et 1820, ces bandes de marrons étaient particulièrement bien organisées et cherchaient avant tout à obtenir la force du nombre pour préserver leur liberté et se défendre contre les détachements coloniaux envoyés pour les capturer. Les marrons étaient poursuivis sans relâche par les forces coloniales, dont l’objectif était soit de les capturer vivants, soit de les détruire. Pourtant, leur résistance tenace continue d’inspirer les générations modernes et de rappeler les horreurs de l’esclavage.

Les chefs marrons étaient souvent des individus particulièrement intelligents et capables, qui utilisaient leur connaissance du terrain, leurs compétences de combat, et leur ingéniosité pour organiser des bandes de fugitifs dans une lutte complexe contre le système colonial. Ces chefs ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de Maurice et méritent d’être honorés pour leur engagement dans la quête de liberté.

Bellaca, le chef marron du Morne Brabant

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

L’un des chefs marrons les plus célèbres de Maurice est Bellaca, qui a dirigé sa bande depuis le Morne Brabant, un des lieux emblématiques de la résistance marronne sur l’île. Entre 1797 et 1802, Bellaca et sa bande ont pris possession du Morne, ce qui a incité l’Assemblée coloniale à émettre une proclamation offrant de libérer tout esclave qui capturerait ou tuerait Bellaca. Cela montre à quel point Bellaca était perçu comme une menace sérieuse par les autorités coloniales de l’époque.

Malgré cette proclamation, Bellaca a pu maintenir sa liberté pendant plusieurs années avant d’être finalement trahi et tué par un esclave nommé Stalinas Cerf. Le sacrifice de Bellaca et la détermination avec laquelle il a défendu sa liberté, en dépit des conditions difficiles, en ont fait une figure légendaire de la résistance marronne à Maurice.

Le Morne Brabant, où Bellaca et sa bande avaient établi leur campement, est aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et est reconnu comme un symbole puissant de la lutte pour la liberté des esclaves à Maurice. Le combat de Bellaca et de ses compagnons représente une page essentielle de l’histoire de la résistance marronne, et son héritage continue de résonner dans la mémoire collective des Mauriciens.

Roch, le chef marron de Plaine des Roches

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

En 1801, un autre chef marron, Roch, un esclave d’origine mozambicaine, a dirigé une bande de marrons dans les régions de Plaine des Roches et Rivière du Rempart. Roch et sa bande étaient actifs dans le sud de Rivière du Rempart et le nord de Flacq, où ils organisaient des raids sur les plantations locales. Bien que jeune – Roch n’avait qu’une vingtaine d’années – il était un leader respecté et redouté. Il fut capturé et exécuté après une attaque menée par un détachement colonial sur un camp marron près des grottes de Plaine des Roches.

L’histoire de Roch illustre non seulement la brutalité des répressions coloniales, mais aussi la résilience des marrons qui, malgré leur jeunesse et leur manque de ressources, se battaient farouchement pour leur survie. Roch, comme tant d’autres, a sacrifié sa vie pour la cause de la liberté, et son nom mérite d’être rappelé comme celui d’un combattant pour la dignité humaine.

Tatamaka, chef marron des Plaines Wilhems

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

Le 30 juillet 1804, un autre chef marron nommé Tatamaka a été capturé et tué dans les gorges de la Rivière Noire, après avoir résisté aux chasseurs de marrons. Tatamaka, un esclave d’origine mozambicaine, avait dirigé une bande de neuf marrons qui organisaient des raids sur des plantations dans les districts de Black River, Plaines Wilhems, et Savanne. Armé de deux grands couteaux, Tatamaka a refusé de se rendre lorsqu’il a été encerclé par un détachement, et a finalement été abattu après avoir combattu avec bravoure.

Tatamaka avait réussi à rester en fuite pendant plus de deux ans, défiant les autorités coloniales et terrorisant les propriétaires terriens. Sa résistance tenace et son refus de se soumettre aux chasseurs de marrons ont fait de lui une figure emblématique de la lutte contre l’esclavage à Maurice. Il illustre la détermination des marrons à vivre libres, même au prix de leur propre vie.

Panglose, autre chef marron de Plaines Wilhems

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

En 1811, un autre chef marron, Panglose, un esclave malgache, a été tué lors d’une attaque menée par les forces coloniales sur un camp marron à Trois Ilots, dans le quartier de Plaines Wilhems. Panglose, armé d’un sabre et portant des gris-gris ayant une signification mystique, a tenté de combattre les chasseurs de marrons avant d’être abattu.

Panglose était respecté par ses compagnons marrons, en grande partie en raison de ses prétendus pouvoirs mystiques. Il avait réussi à convaincre ses partisans qu’il possédait des pouvoirs surnaturels, ce qui lui avait permis de devenir leur chef. Son histoire montre comment, dans des conditions extrêmes, les marrons utilisaient non seulement des stratégies de survie physique, mais aussi des croyances spirituelles pour renforcer leur cohésion et leur résistance.

Caëtane, chef marron du district de Moka

Les grands leaders Marrons de l'Île Maurice

Le dernier grand chef marron de cette période était Caëtane, un esclave mozambicain qui a dirigé une bande de 15 marrons dans les montagnes de Le Pouce et les forêts environnantes du district de Moka. Entre 1822 et 1823, Caëtane et sa bande ont organisé des raids audacieux sur les plantations de Moka, Flacq et Plaines Wilhems, volant des objets de valeur et des vivres pour assurer leur survie.

Caëtane, connu pour son intelligence et sa connaissance approfondie du terrain, a été capturé en 1823 après une trahison de l’un de ses compagnons. Il fut condamné à mort et exécuté peu de temps après, mais son leadership et son organisation de la résistance marronne sont restés dans les mémoires comme un exemple de la lutte acharnée des esclaves pour leur liberté. Sa bande, composée de marrons locaux, mozambicains, malgaches et indiens, montre à quel point la résistance marronne était une entreprise multiethnique, réunissant des individus de différentes origines dans une quête commune de liberté.

Impact et héritage des chefs marrons

L’histoire de ces chefs marrons et de leurs bandes met en lumière à quel point ils étaient prêts à aller pour défendre leur liberté et défier un système colonial brutal et déshumanisant. Les chefs comme Bellaca, Roch, Panglose, Tatamaka, et Caëtane étaient non seulement des leaders courageux, mais aussi des stratèges habiles qui ont organisé des réseaux complexes de résistance face à des forces bien plus puissantes. Leur lutte, bien qu’elle ait souvent été réprimée dans le sang, a montré que la quête de liberté était plus forte que les chaînes de l’esclavage.

Chaque 1er février, jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Maurice, il est important de se souvenir de ces leaders marrons et de leurs sacrifices. Leur détermination à vivre libres, même au prix de leur vie, doit être honorée non seulement comme une partie essentielle de l’histoire mauricienne, mais aussi comme un rappel de l’importance universelle de la liberté et des droits humains.

Une lutte pour la dignité humaine

Les chefs marrons de Maurice, à travers leurs actions courageuses et leur organisation tactique, ont marqué l’histoire de l’île d’une manière indélébile. Leur lutte contre l’esclavage était bien plus qu’une simple fuite vers la liberté ; c’était un acte de résistance contre un système oppressif et inhumain. Ces leaders ont inspiré des générations de Mauriciens, et leur mémoire continue d’être une source de fierté et de réflexion.

Leur héritage nous rappelle que la liberté n’est jamais donnée, mais qu’elle doit être conquise, souvent au prix de sacrifices immenses. En redécouvrant et en célébrant ces figures de la résistance marronne, nous rendons hommage à leur courage et à leur humanité, tout en reconnaissant leur rôle crucial dans l’histoire de Maurice et du monde.

Notes et références

  1. Peerthum, Satyendra. « The Great Mauritian Maroon Leaders during the Age of Slavery (1797-1823). » Histoire(s) Mauricienne(s), 1 février 2021.
  2. Alpers, Edward A. The African Diaspora in the Indian Ocean: A Comparative Perspective. Markus Wiener Publishers, 2009.
  3. Chesney, Duncan. Slavery and Resistance in Mauritius and the Indian Ocean Region. Palgrave Macmillan, 2016.
  4. Allen, Richard B. Slaves, Freedmen, and Indentured Laborers in Colonial Mauritius. Cambridge University Press, 1999.
  5. Vaughan, Megan. Creating the Creole Island: Slavery in Eighteenth-Century Mauritius. Duke University Press, 2005.
  6. Toussaint, Auguste. L’histoire de l’île Maurice. Presses Universitaires de France, 1973.
  7. UNESCO. « Le Morne Cultural Landscape. » Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
  8. Breen, T.H. A Mighty Empire: The Origins of the American Revolution. Oxford University Press, 2010.

Les « ombres de la Françafrique », ou quand l’Afrique finançait la République

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Plongée dans les arcanes de la Françafrique avec les révélations de Robert Bourgi. Nofi explore les financements occultes de la politique française par des régimes africains, un système complexe qui continue de façonner les relations franco-africaines, même à l’heure des réformes et des tensions géopolitiques actuelles.

En 2024, la Françafrique continue de prospérer dans l’ombre des gouvernements français successifs, malgré les promesses répétées de rupture. Un système tentaculaire de financements occultes, de relations néocoloniales et de corruption imprègne encore les rouages de la politique franco-africaine. Ce réseau obscur, à peine dissimulé derrière les façades diplomatiques, façonne l’avenir de millions de citoyens africains, tout en maintenant une poignée d’élites au pouvoir. Loin d’être un simple vestige historique, la Françafrique est un cancer silencieux, nourri par l’appétit insatiable des ressources africaines et les ambitions des dirigeants français.

L’héritage de la Françafrique, construit sur des décennies de complicité entre les dirigeants français et les présidents africains, a été méticuleusement documenté par des journalistes et chercheurs. François-Xavier Verschave, auteur de Françafrique : Le plus long scandale de la République, a été l’un des premiers à dénoncer cette relation incestueuse :

« La Françafrique est un néologisme né pour dénoncer l’attitude néo-coloniale que la France maintient vis-à-vis de ses anciennes colonies, un réseau d’intérêts économiques, politiques et militaires qui trahissent les idéaux démocratiques. »

Cette doctrine, qui a guidé les relations franco-africaines depuis l’indépendance des colonies françaises, repose sur une réalité brutale : la France, bien que retraitée de ses terres coloniales, continue de tirer les ficelles du pouvoir à travers des alliances corrompues et des financements secrets.

Valises de billets et financements occultes

Robert Bourgi en septembre 2011 (AFP PHOTO / JOHANNA LEGUERRE)

Robert Bourgi, avocat et conseiller influent, l’un des acteurs majeurs de la Françafrique, a récemment révélé dans son ouvrage Ma vie en France-Afrique les dessous d’un système où des valises pleines de billets transitaient régulièrement entre l’Afrique et la France.

« Je transportais de l’argent liquide dans des valises, des sommes astronomiques qui finançaient des campagnes électorales. C’était la réalité de la Françafrique. »

Ces fonds, souvent prélevés sur les richesses des pays africains, notamment le pétrole et l’uranium, servaient à acheter l’influence des hommes politiques français, mais aussi à maintenir des régimes dictatoriaux en Afrique.

Un des exemples les plus emblématiques reste l’affaire Elf, révélée dans les années 1990, qui montra l’ampleur de la corruption franco-africaine. Le procès Elf dévoila que les dirigeants d’Elf Aquitaine, géant pétrolier, versaient des commissions occultes à des chefs d’État africains, comme Omar Bongo du Gabon, en échange de contrats pétroliers lucratifs.
Patrick Pesnot, dans Les Dessous de la Françafrique, explique :

« Le procès Elf a révélé l’ampleur de la corruption organisée à l’échelle internationale, où des dictateurs africains recevaient des commissions en échange de l’accès aux ressources naturelles. »

Le silence coupable de la République

Le président Jacques Chirac, entouré de ses homologues burkinabè Blaise Compaoré, gabonais Omar Bongo Ondimba, camerounais Paul Biya et congolais Denis Sassou Nguesso, lors d’un sommet franco-africain, à Cannes le 16 février 2007.  PATRICK KOVARIK / AFP

L’ancien président français Jacques Chirac, emblème de cette tradition de financement occulte, s’est vu accuser d’avoir maintenu des relations financières étroites avec des régimes africains pour financer ses campagnes électorales. Bourgi affirme avoir régulièrement remis des valises d’argent à Chirac, provenant des présidents africains tels qu’Omar Bongo (Gabon), Blaise Compaoré (Burkina Faso), et Denis Sassou Nguesso (Congo).

« Le président me demandait de lui ramener ces fonds. Jamais une somme en dessous d’un million de dollars ne m’a été confiée. »

Ces pratiques ont permis de maintenir des liens d’influence très forts, faisant de ces chefs d’État africains des obligés du pouvoir français.

L’historien Jean-Pierre Bat souligne que :

« Ces flux financiers ne concernaient pas seulement le financement des campagnes électorales françaises. Ils servaient aussi à préserver un réseau de dépendance économique où la France s’assurait l’accès aux ressources stratégiques africaines. »

L’échec des révolutions démocratiques

French President Nicolas Sarkozy (L) confers with Ivory Coast President Laurent Gbagbo (R) prior the start of the United Nations Security Council meeting on Africa during the United Nations General Assembly in New York, 25 September 2007. AFP PHOTO/POOL/ERIC FEFERBERG / AFP / ERIC FEFERBERG

À travers l’histoire récente, les tentatives de démocratisation en Afrique francophone ont souvent été étouffées par cette emprise invisible. En 2010, Laurent Gbagbo, président ivoirien, a été renversé après avoir contesté les résultats des élections face à Alassane Ouattara, soutenu par la communauté internationale, et notamment par la France. Robert Bourgi affirme que Nicolas Sarkozy, alors président de la France, aurait donné l’ordre de renverser Gbagbo.

« Sarkozy m’a dit : ‘Je vais le vitrifier’. C’était une démonstration brutale de la façon dont la France gère ses anciens alliés africains. »

Cette déclaration met en lumière l’ingérence constante de la France dans les affaires intérieures des pays africains.

Le pétrole et l’uranium, le nerf de la guerre

le conseiller de l’Elysée pour les affaires africaines, Jacques Foccart (G), accueille le président gabonais Omar Bongo, le 15 novembre 1973 à Paris, dans le cadre de sa visite officielle en France.

Si la Françafrique persiste, c’est en grande partie en raison des intérêts économiques stratégiques de la France en Afrique. Le pétrole, notamment au Gabon et en Angola, ainsi que l’uranium au Niger, sont des ressources vitales pour l’industrie française. Jacques Foccart, le père de la Françafrique, avait déjà souligné l’importance de ces ressources pour la survie de la puissance française :

« Le pétrole, l’uranium, les matières premières, voilà les clés qui permettent à la France de maintenir son influence en Afrique. »

Des entreprises comme Areva (aujourd’hui Orano) ont longtemps maintenu des liens étroits avec les régimes autoritaires africains, en particulier au Niger, où l’exploitation de l’uranium est essentielle pour le programme nucléaire français. Le maintien de régimes favorables à ces intérêts stratégiques reste une priorité pour Paris.

Un système en mutation ?

Depuis plusieurs décennies, chaque président français, de François Hollande à Emmanuel Macron, a promis la fin de la Françafrique. Pourtant, les réseaux d’influence persistent. En 2019, Macron a annoncé vouloir « refonder » les relations franco-africaines, reconnaissant les crimes commis durant la colonisation, mais les faits sur le terrain révèlent une autre réalité.

L’historien Antoine Glaser, auteur de Arrogant comme un Français en Afrique, explique :

« La France n’a jamais vraiment accepté de renoncer à son influence en Afrique. Au-delà des discours officiels, des accords militaires et des liens économiques étroits se sont maintenus, notamment dans des secteurs stratégiques comme le pétrole et les télécommunications. »

Alors que les relations économiques et politiques se transforment avec l’arrivée de nouveaux acteurs, comme la Chine et la Russie, la France semble être en perte de vitesse sur le continent africain. Mais la Françafrique, sous des formes nouvelles, continue de survivre. Les valises de billets ne sont peut-être plus aussi fréquentes, mais les intérêts économiques demeurent, tout comme les alliances douteuses.

L’éternelle ombre de la Françafrique

TOPSHOT – French President Emmanuel Macron (L) meets with Gabon’s President Ali Bongo Ondimba (R) for a bilateral meeting at Presidential Palace in Libreville, on March 1, 2023. French President Emmanuel Macron arrived in Libreville on March 1, 2023, for a four-day tour of Central Africa, designed to usher in a new era in the relationship between France and the continent where anti-French resentment is growing. (Photo by LUDOVIC MARIN / AFP) (Photo by LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

Loin de disparaître, la Françafrique s’est réinventée. Elle persiste, nourrie par un système économique mondial qui privilégie l’exploitation des ressources africaines au détriment du développement local. Les présidents passent, les dictateurs aussi, mais le système reste. Dans les couloirs des palais africains comme à l’Élysée, l’ombre de la Françafrique continue de hanter les décisions politiques.

Le défi reste pour la France de réconcilier son passé colonial avec un futur fondé sur des partenariats égaux et transparents. Mais tant que les ressources africaines continueront d’alimenter l’économie française, cette page ne sera jamais vraiment tournée.

Notes et références

  1. Verschave, François-XavierFrançafrique : Le plus long scandale de la République, Stock, 1998.
  2. Bourgi, RobertMa vie en France-Afrique, Max Milo, 2017.
  3. Pesnot, PatrickLes Dessous de la Françafrique, Flammarion, 2014.
  4. Bat, Jean-PierreLe Syndrome Foccart : La politique française en Afrique, de 1959 à nos jours, Gallimard, 2012.
  5. Glaser, AntoineArrogant comme un Français en Afrique, Fayard, 2016.
  6. Gould, Stephen JayThe Mismeasure of Man, W.W. Norton & Company, 1981.
  7. Procès ElfLe Monde, 7 novembre 2003.
  8. UNESCOLa Route de l’Esclave, Rapport du Comité scientifique international, 2022.
  9. Glaser, AntoineAfricafrance : Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu, Fayard, 2014.
  10. Tshiyembe, MwayilaL’État postcolonial en Afrique : Repenser la démocratie et la souveraineté à l’aune de la Françafrique, Karthala, 2010.

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l’histoire !

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Le jeudi 26 septembre 2024, la nouvelle couperet vient de tomber. Derrick Rose prend sa retraite… Alors certains diront que cela faisait plusieurs années qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même mais les vrais fans savent que Pooh était encore lui-même mais différemment. Sa carrière n’aura pas atteint les sommets qui lui étaient promis. Pourtant, elle reste fortement gravée dans le coeur des fans qu’il a pu se faire en chemin.

Alors, oui le chemin n’aura pas été un long fleuve tranquille, mais qu’est-ce qu’il aura été rempli d’émotions ! Derrick Martell Rose le dit dans son annonce : Ce n’est pas un goodbye au basketball mais un remerciement ! Et nous aussi, on te remercie en retour ! Et en hommage faisons un retrospective sur la carrière du Youngest MVP de la NBA !

Des débuts remarqués à Memphis !

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l'histoire !
Young D. Rose à Simeon

Né à Chicago, il grandit plus exactement à Englewood, là où règne la drogue, fils de Brenda Rose, et apprend le basket-ball avec ses trois frères aînés afin d’éviter de tomber dans l’illégalité tout en rêvant de la NBA pour ramener de l’argent à sa famille.

Des débuts remarqués mais accompagnés d’une polémique devenue célèbre ! Alors que Derrick passe ses exams, à l’aide d’un coéquipier, il triche afin de valider l’épreuve et ce choix reviendra le hanter pendant sa saison rookie ! La sanction aurait pu être une suspension. Heureusement, David Stern, le grand patron de la NBA à l’époque, bottera en touche et D. Rose ne sera pas inquiété plus que ça.

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l'histoire !

Au lycée, il remporte deux championnats d’État et est dès lors perçu comme le meilleur espoir au poste de meneur. Il est ensuite drafté en 1ère position par les Chicago Bulls en 2008 et porte l’espoir d’une franchise voulant retrouver son standing depuis la retraite de Michael Jordan.

De grand espoir à Youngest MVP

Pour la narrative, ce premier choix de draft est beau. Le petit du pays est récupéré par Chicago, c’est un symbole aussi fort que de voir LeBron James drafté par Cleveland ! Et d’entrée de jeu, D. Rose montre qu’il est sa place. Il confirme d’abord avec un titre de Rookie de l’année incontestable. Le meneur virevoltant est un monstre en devenir. Il va trop vite, il saute trop haut, il défend trop fort. Ce jeune homme là est déjà prêt !

Comme dirait Stacey King : Too big, too fast, too strong, too good !

La saison 2009-2010 est un nouvel avertissement pour la ligue, il avoisine les 21 points par match mais but au premier tour des playoffs sur les Cavs d’un duo LeBron James et vieux Shaq. Ce n’est que partie remise, car l’année d’après, il va lui chiper le titre de MVP et devenir le plus jeune de l’histoire de la NBA. La légende Derrick Rose est en marche !

Et très sincèrement, si LeBron James n’avait pas pris The Decision et amené son talent à Miami avec D Wade et Chris Bosh, peut-être que le Windy City Assassin ne se serait pas arrété en final de Conférence et aurait été jouer le titre face aux Dallas Maverick de l’allemand Hall of Famer Dirk Nowitzki ! Un des nombreux What if entourant Derrick. Car même s’il est indéfendable, l’association du Heat est juste incroyable.

Derrick Rose : Le plus jeune MVP de l'histoire !
Miami Heat Dwyane Wade contre Derrick Rose, Miami, Florida, 29 Janvier, 2012. REUTERS/Rhona Wise (UNITED STATES – Tags: SPORT BASKETBALL)

« C’est le MVP de la saison. Il le mérite. Il joue vraiment bien. Vraiment il le mérite, et ça ne fait aucun doute. Et s’il ne l’a pas, il pourra ressentir ce que j’ai vécu pendant des années… »

— Michael Jordan

Les blessures qui en font l’un des plus grands What if de l’histoire de la NBA

Alors qu’il n’avait manqué que six rencontres lors des saisons régulières précédentes, l’exercice 2011-2012 marque un tournant difficile dans sa carrière. Cette année-là, Rose doit s’absenter de 27 des 66 matchs en raison de multiples blessures : aine, dos, cheville, orteil… Malgré son absence répétée, les Chicago Bulls terminent en tête de la Conférence Est, et affichent un bilan solide de 18 victoires pour 9 défaites en son absence.

Mais le coup de grâce survient lors du premier match des playoffs contre les 76ers. Derrick se blesse gravement au genou. Les coeurs de beaucoup de fans à travers le monde manquent un battement. Le verdict tombe rapidement : rupture du ligament croisé antérieur. Cette blessure met fin non seulement à sa saison, mais aussi aux espoirs des Bulls de passer au second tour des playoffs, surtout après la blessure de Joakim Noah lors du match 2.

Pire encore, Derrick Rose voit également s’envoler ses chances de participer aux Jeux Olympiques de Londres. Pendant sa convalescence, son équipementier Adidas lance un documentaire en plusieurs épisodes intitulé The Return, retraçant son chemin de rééducation et sa détermination à revenir au sommet.

Saison 2013-2014 : un retour de courte durée

Le retour de Derrick Rose est attendu avec impatience. Mais le sort s’acharne sur lui. Après seulement dix matchs de la saison 2013-2014, il se blesse à nouveau, cette fois au genou droit. Opéré du ménisque le 25 novembre, il est contraint de déclarer forfait pour le reste de la saison. Ses statistiques, avant cette nouvelle blessure, montraient pourtant un joueur toujours efficace, avec 16,5 points, 4,3 passes décisives et 3,2 rebonds en 31 minutes de jeu.

Saison 2014-2015 : l’espoir renaît

Après avoir été sacré champion du monde avec la sélection américaine, Derrick Rose fait son grand retour avec les Bulls lors de la pré-saison 2014-2015. L’un des moments marquants de cette période de préparation reste sa performance éclatante contre les Cavaliers de Cleveland, candidats au titre, où il inscrit 30 points pour la première fois depuis sa blessure de 2012, face à un Kyrie Irving alors au sommet de son art.

Lorsque la saison régulière démarre, Rose se montre plus prudent. Lors du premier match contre les Knicks de New York, une équipe considérée parmi les plus faibles de la ligue, il ne force pas son jeu et inscrit 10 points sans même participer à la deuxième mi-temps. Progressivement, il retrouve son niveau d’avant les blessures, aidant son équipe à remporter de nombreuses victoires, notamment aux côtés de Pau Gasol et Jimmy Butler, qui seront tous deux All-Stars cette saison.

Derrick Rose défendant sur Kyrie Irving

Pourtant, malgré des statistiques impressionnantes à la mi-saison (23,0 points, 6,5 passes décisives, 5,1 rebonds en 31,1 minutes par match), Rose n’est pas sélectionné pour le All-Star Game. Mais le 25 février 2015, la mauvaise nouvelle tombe à nouveau : Derrick Rose doit subir une autre opération au genou droit, la même blessure qui l’avait éloigné des terrains en 2013. Un véritable coup dur pour lui et pour les Bulls.

Malgré ces obstacles, Derrick Rose parvient à briller en playoffs. Le 8 mai 2015, lors d’un match crucial contre les Cavaliers, il marque le buzzer beater mémorable qui offre la victoire à Chicago. Malheureusement, LeBron le lui rendra dans le match suivant. Au cours de cette saison, Derrick Rose aura joué 46 matchs, affichant une moyenne de 23,0 points et 6,5 passes décisives.

Un passage au Knicks qui aurait pu être plus mémorable

Le Madison Square Garden fait sens, même si Derrick, lui, est surpris de la décision des Bulls. Il se retrouve trader à New York où le public l’attend avec impatience car quoi de plus poétique de voir une rose éclore dans le jardin ? Mais malgré des prestations solides et encourageante, l’équipe n’arrive pas à capitaliser. Certains diront que c’est de la faute d’un Carmelo Anthony qui tient trop la balle et n’arrive pas à s’inscrire dans une attaque en triangle. Les espoirs ne sont pourtant pas taris…

Un passage avec le King, puis des parachutages dans le Minnesota puis à Detroit

Après des années à avoir bataillé contre son rival de début de carrière, LeBron James, Derrick Rose se retrouve dans une situation, sur le papier, favorable. « Sur le papier » seulement. Car l’équipe fait venir Dwyane Wade, Rose ainsi que Isaiah Thomas. Deux joueurs en quêtes d’un grand retour et un vieux briscard toujours dangereux en la personne de The Flash.

Thomas arrive blessé mais doit être le meneur principal, donc Derrick se partage les minutes avec Wade et José Calderon. Alors que l’association semble prometteuse, c’est les choix de coaching qui semblent perturber l’entente ainsi que la promesse d’un changement de 5 majeur. Car oui, celui que le front office veut vraiment voir sur le terrain est Thomas.

Malheureusement, cela ne fonctionnera pas. Pas faute de talent mais de timing. L’ancien Celtic revient d’une blessure grave à la hanche et doit retrouver son rythme, pourtant, très vite on lui fait grappiller les minutes de D. Rose et D. Wade, sans obtenir le résultat escompté et à l’approche des playoffs et avec une odeur de fiasco, l’équipe se débarrasse des trois derniers arrivés.

Il est ensuite tradé chez les Wolves où il retrouve son coach de Chicago, Tom Thibodeau et c’est enfin ce qui semble être un nouveau départ. Si l’équipe est est forte, elle est malheureusement sur le point d’exploser… à cause d’un ancien camarade des bulls de Derrick : Jimmy « Bucket » Butler !

Devenu une superstar, Jimmy est heureux de retrouver son compagnon mais les choses ont changé, c’est lui maintenant qui mène la danse et tout le monde connait sont tempérament et son éthique et forcément, cela clash avec le Karl-Anthony Town de l’époque que beaucoup qualifient de « soft ». L’équipe, après des playoffs réussi pour Rose malgré une élimination face aux Rockets de James Harden, s’effondre la saison suivante. Jimmy s’en va mais non sans difficulté. Ce qui donnera droit à une performance mémorable : Le fameux match à 50 points et le block de la gagne.

Rudy on t’aime, mais c’était Derrick quand même

Mais la polémique Jimmy Butler va faire exploser les espoirs de cette équipe prometteuse des Timberwolves. L’ancien de Chicago va forcer son départ et entrainer la fin de saison difficile de la franchise.

Derrick atterri à Detroit ou encore une fois, il est très solide, mais l’équipe malgré Blake Griffin ne fait pas rêver. Il signe pour deux saisons mais ne reste que pour une car l’année d’après, il retourne du côté de la grande pomme.

La rose de retour dans le Garden avant de rejoindre Memphis et celui qu’on appelle Rose 2.0

Les fans reprennent espoir, le retour de la rose dans le Garden. Et si le départ se passe plutôt bien pour ce nouveau tango sous l’égide de coach Thibs, la fin n’est pas à la hauteur de la hype. Thibs commence de plus en plus à le mettre sur le banc. Evan Fournier et lui subissent le même traitement. Ils doivent grappiller des minutes dans la garbage time, ce qui ne leur permet absolument pas de trouver leur rythme.

Puis, ils sont relégués aux rang de vétéran sur le banc. Derrick ne voit plus le parquet pendant des mois et la frustration monte chez les fans. Alors que les espoirs semblent perdus, l’appel salvateur vient de Memphis, un endroit qu’il connait bien et qui est rempli de nostalgie. Un endroit où il y a un Ja Morant. Un endroit où D. Rose pourra jouer les playoffs. Le rêve sera de courte durée.

Le tableau est beau. Marcus Smart et Derrick Rose pour jouer les meneurs vétéran en soutien du jeune espoir Ja. Mais rien ne se passe comme prévu. Le petit jeune est pris à nouveau dans les problèmes, suspendus et cela entame l’énergie de cette équipe déjà affaiblie par la blessure de Steven Adams. Ja revient à la mi saison, mais c’est déjà trop tard, donc il sécurise sa saison suivante en se faisant opérer. Du côté de Rose, on ne le reverra plus sur les parquets, mais la promesse de la prochaine saison est belle.

Malheureusement, nous ne la verrons pas, car le jeudi 26 septembre, un mois avant le début de la saison, Derrick Rose annonce la fin d’une carrière forte en émotions. Forte en passion, en rire et en larmes ! C’est le début d’un nouveau chapitre pour lui. L’annonce vient de ses réseaux, d’abord sous forme de contenus vidéo puis par une lettre. Et si c’est avec tristesse que l’on prend la nouvelle, on ne peut que comprendre le choix du natif de Chicago qui mérite son repos et du temps avec sa famille.

Maintenant, la question est de savoir s’il sera Hall of Famer ou non, mais dans tous les cas : Merci pour tout champion !

« Pour lui ‘the sky is the limit’, vous pouvez voir les progrès qu’il a fait au tir depuis la saison dernière et à quel point il a élevé son jeu à un autre niveau. Je ne pense pas que vous puissiez développer un instinct de tueur. Soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas. Il l’a depuis qu’il est au lycée. »

— Kobe Bryant

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Distinctions personnelles

Howard University : Une Histoire de Résilience, de Leadership et d’Excellence Noire

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“Education is a key to success”: cette expression est un Mantra pour Pascal Archimède qui vous propose une plongée dans l’une des plus grandes universités noires américaines: Howard University.

Fondée en 1867 à Washington D.C., Howard University est l’une des institutions les plus prestigieuses parmi les Historically Black Colleges and Universities (HBCUs) des États-Unis. Depuis sa création, cette université a joué un rôle central dans la formation de l’élite noire américaine, tout en traversant des défis significatifs tant sur le plan financier que structurel.

Les débuts difficiles et la fondation d’Howard

Howard University a été fondée juste après la guerre civile américaine, une période où l’éducation pour les Afro-Américains était non seulement rare mais également souvent illégale. Le Congrès américain, avec le soutien de la Freedmen’s Bureau (Bureau de secours aux affranchis) a joué un rôle crucial dans sa création, voyant en Howard un moyen de promouvoir l’éducation des anciens esclaves. Cependant, les défis étaient énormes : la ségrégation raciale était encore profondément ancrée, les ressources financières étaient limitées, et les résistances politiques et sociales étaient intenses.

Malgré ces obstacles, Howard a réussi à se développer, bénéficiant du soutien de philanthropes abolitionnistes et d’organisations religieuses. Au fil des décennies, l’université a renforcé sa position grâce à un réseau d’anciens élèves influents et à sa capacité à attirer des enseignants de premier plan.

Logo d’Howard University

Financement et Développement

Howard University dépend de plusieurs sources de financement, y compris des subventions fédérales, des dons privés, des frais de scolarité et des revenus générés par ses propres activités. Au fil des années, l’université a su attirer des donateurs importants parmi lesquels des célébrités, des hommes d’affaires, et des philanthropes noirs. En 2023, l’ancien étudiant Sean « P. Diddy » Combs, l’une des figures emblématiques de l’industrie musicale, a fait un don d’un million de dollars à l’université destiné à aider les étudiants en difficulté financière. Cependant, un an plus tard, ce don lui a été remis suite aux allégations de comportement inapproprié qui ont terni sa réputation.

Un diplôme honorifique est décerné à Sean P.Diddy Combs en 2014 à l’Université d’Howard

L’Élite Noire Américaine : Une Formation à Howard

Howard University a été un véritable vivier pour la formation de l’élite noire américaine. Parmi ses anciens élèves, on trouve des leaders dans presque tous les domaines : politique, sciences, arts, et affaires. L’université est souvent qualifiée de « Mecca » (Mecque) par ses étudiants et anciens, un lieu où les Afro-Américains peuvent non seulement exceller académiquement, mais aussi explorer et affirmer leur identité culturelle.

Des figures telles que Kamala Harris, première vice-présidente noire et sud-asiatique des États-Unis, sont passées par les couloirs de Howard. Cette tradition d’excellence s’étend au-delà des frontières américaines, avec des personnalités internationales qui ont également été formées à Howard.

Kamala Harris tient une conférence à Howard University en Juin 2019

Gladys Francis : Renforcer les Liens avec l’Université des Antilles

Depuis 2022, la guadeloupéenne Gladys Francis occupe le poste de doyenne associée au sein d’Howard University. Son arrivée a marqué une nouvelle étape dans les relations entre Howard et l’Université des Antilles, renforçant les échanges académiques et culturels entre les deux institutions. Sous son leadership, des programmes d’échanges ont été intensifiés, permettant à des étudiants caribéens de venir étudier à Howard et vice versa. Cette dynamique renforce non seulement les liens historiques entre les diasporas africaines, mais elle ouvre également des opportunités pour des collaborations plus larges dans le domaine de la recherche et de la culture.

En somme, Howard University continue d’incarner l’esprit de résilience et de leadership qui caractérise l’élite noire américaine. Malgré les défis, l’université reste un phare pour l’éducation des Afro-Américains et une institution clé pour le développement des leaders noirs dans le monde entier. Avec des figures comme Gladys Francis à sa tête, l’avenir de Howard semble encore plus prometteur, symbolisant l’union des diasporas africaines et caribéennes dans une quête commune pour l’excellence.

Comment survivre à l’enfer de ‘Get Out’

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Comment survivre à l’enfer du film Get Out en évitant les pièges psychologiques et en adoptant les bonnes stratégies face à la manipulation et au danger.

Dans Get Out, Jordan Peele crée un univers où l’horreur ne vient pas seulement des monstres ou des fantômes, mais de la société elle-même. Chris, le personnage principal, se retrouve plongé dans un cauchemar où il doit non seulement lutter pour sa survie physique, mais aussi préserver son esprit et son autonomie. Comment aurait-il pu éviter certains pièges ? Quels gestes auraient pu lui sauver la vie ? Voici une analyse détaillée des erreurs commises, et des stratégies pour survivre à l’enfer de Get Out.

1. Faites confiance à votre instinct

Dès le début, Chris ressent un malaise à l’idée de rencontrer la famille de sa petite amie, Rose. Son meilleur ami, Rod, lui conseille de ne pas y aller, car il pressent que quelque chose ne va pas. Le premier conseil de survie est donc d’écouter son instinct. Si une situation semble trop belle ou trop étrange pour être vraie, elle l’est probablement. L’un des pièges fréquents dans des situations de danger est l’auto-justification : on veut croire que tout ira bien, mais la première impression est souvent la bonne.

Dans la vraie vie, lorsque vous vous trouvez dans une situation inconnue ou inconfortable, ne minimisez jamais les signaux d’alarme internes. Chris aurait dû écouter son ami Rod dès le début. La vigilance face à des environnements inconnus, surtout lorsque l’on se trouve en territoire étranger ou potentiellement hostile, est essentielle.

2. Prenez des précautions avec vos moyens de communication

Chris découvre à plusieurs reprises que son téléphone a été débranché, ce qui l’empêche de contacter l’extérieur. Cela symbolise son isolement croissant et son impuissance. Une règle de survie fondamentale est de toujours s’assurer que ses moyens de communication fonctionnent, surtout lorsque vous vous trouvez dans une situation ou un lieu potentiellement dangereux.

Dans la vraie vie, il existe des applications qui permettent de signaler discrètement des situations d’urgence à des amis ou à la police, même si votre téléphone semble déconnecté. Il est aussi sage d’informer un proche de votre itinéraire lorsque vous vous rendez dans un lieu peu familier.

3. Identifiez les signes de manipulation

L’un des éléments les plus effrayants du film est l’utilisation de l’hypnose par Missy, la mère de Rose, pour contrôler Chris. L’hypnose devient un outil de domination, où la victime est dépossédée de son libre arbitre. La clé pour survivre à une tentative de manipulation mentale est de rester conscient et de se méfier des techniques de contrôle psychologique.

Chris aurait pu résister à l’hypnose en utilisant une technique simple : la distraction mentale. En maintenant son esprit occupé par des pensées complexes ou des exercices mentaux, il aurait pu réduire son niveau de suggestibilité. La science montre que le cerveau devient moins vulnérable à l’hypnose lorsqu’il est engagé dans des tâches analytiques.

4. Faites profil bas, mais préparez une échappatoire

Lorsque Chris commence à réaliser que quelque chose ne va pas, il aurait pu adopter une stratégie plus discrète pour planifier son évasion. Dans une situation où vous êtes entouré d’ennemis potentiels, la prudence est de mise. Laissez les autres croire que vous êtes encore sous leur contrôle tout en cherchant une issue.

Dans le cas de Chris, il aurait pu vérifier discrètement les sorties possibles, évaluer les chemins vers la route principale, et attendre le bon moment pour agir. La clé ici est d’observer, d’analyser et de ne jamais révéler que vous avez compris la gravité de la situation avant d’être prêt à fuir.

5. Préparez des preuves et contactez les autorités

Une erreur cruciale que Chris commet est de ne pas avoir pris de précautions pour obtenir des preuves solides avant que la situation ne devienne trop incontrôlable. Aujourd’hui, avec les smartphones, prendre des photos, enregistrer des vidéos ou des conversations peut fournir des éléments cruciaux pour votre survie, surtout si vous devez prouver que vous êtes en danger.

Chris aurait pu prendre des photos ou enregistrer des vidéos des comportements suspects autour de lui, ce qui aurait pu servir de preuves s’il réussissait à s’échapper. Documenter ce qui se passe peut vous protéger non seulement physiquement, mais aussi légalement.

6. Ne faites pas confiance à ceux qui vous ont déjà trahi

L’une des révélations les plus dévastatrices de Get Out est le moment où Chris réalise que Rose, sa petite amie, fait partie du complot. Ne jamais faire confiance à quelqu’un qui a déjà montré des signes de trahison ou d’implication dans une situation suspecte.

Même si elle semblait défendre Chris contre le racisme implicite de ses parents, elle cachait en réalité ses intentions. Dans une situation de danger, il est crucial de réévaluer vos alliances et de ne jamais présumer que quelqu’un est de votre côté sans preuves tangibles.

7. Utilisez tous les objets à votre disposition

L’une des scènes les plus symboliques de Get Out est lorsque Chris utilise du coton arraché de son siège pour bloquer ses oreilles et éviter l’hypnose. Cet acte de survie est un rappel que tout ce que vous avez à portée de main peut être utilisé pour augmenter vos chances de survie.

Dans une situation de survie, il faut faire preuve de créativité et utiliser ce qui est disponible, que ce soit pour se protéger, s’échapper ou obtenir de l’aide. Que ce soit des objets tranchants, du tissu pour des bandages, ou même des outils improvisés, chaque élément peut devenir un instrument de survie.

8. Ne sous-estimez pas l’adversaire

L’erreur fatale de Chris a été de croire qu’il pouvait sortir facilement après avoir découvert la vérité sur Rose et sa famille. Cependant, dans une telle situation, ne jamais sous-estimer les forces en présence. La famille Armitage avait planifié chaque détail et contrôlait leur environnement de manière méticuleuse.

Dans la vraie vie, que ce soit face à une menace physique ou psychologique, ne présumez jamais que l’adversaire a montré toutes ses cartes. Gardez toujours à l’esprit qu’il peut y avoir d’autres éléments cachés, et préparez-vous à des imprévus.

La clé de la survie

Survivre à l’enfer de Get Out repose sur une combinaison de vigilance, de préparation mentale et physique, et de prudence. Les erreurs que Chris commet sont des erreurs que tout le monde pourrait faire dans une situation aussi troublante. Cependant, en prenant en compte les conseils ci-dessus, il est possible de maximiser ses chances de survie dans des circonstances similaires. Le plus important est de rester calme, d’observer, et de préparer une issue avant qu’il ne soit trop tard.

Face à l’horreur, la clé de la survie est de ne jamais baisser la garde, même lorsque les choses semblent normales, et de toujours se rappeler que l’apparence peut être trompeuse.