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Trimestre Bushinengue : Initiez-vous à la fabrication de pirogue

Société

Trimestre Bushinengue : Initiez-vous à la fabrication de pirogue

Par SK 13 avril 2018

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Dans le cadre du trimestre Bushinengue, l’association TAMUNDU et le service patrimoine de la ville de Saint-Laurent du Maroni, vous convient à un atelier de fabrication de pirogues les 18 et 25 avril prochains. Un événement culturel autour de la mémoire et des traditions de ce peuple de Marrons.

La Guyane, terre cosmopolite sur laquelle cohabitent différentes populations, parlant différentes langues, célèbre chaque année le trimestre Bushinengue. Trois mois dédiés à cette culture des descendants des Neg Marrons de la Guyane. Les 18 et 25 avril, les habitants pourront donc s’initier à la fabrication de la pirogue. Un atelier de sculpture sur bois initié par l’association TAMUNDU avec le service patrimoine de la ville de Saint-Laurent du Maroni, classée Ville d’Art et d’histoire. Une première session s’était déroulée autour du même thème les 21 et 28 mars derniers ; pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’y assister, il est temps de vous inscrire.

TAMUNDU et les Saramaka

L’association TAMUNDU, en activité depuis septembre 2012, se présente ainsi :

« L’association a été créée pour la sauvegarde, le développement, la valorisation, la promotion et la transmission des patrimoines matériels et immatériels des marrons en général et ceux du peuple Saramaka en particulier. »

Les Saramaka sont l’un des groupes qui forment les Bushinengue avec Aluku, les Paramaka et les Ndjuka. Ils parlent néanmoins un créole spécifique surtout composé de portugais et d’anglais. Le mot Tamundu désigne les chants et danses traditionnelles Saramaka (ou Saamaka). La structure souhaite ainsi mettre en avant les particularités et l’histoire de ce groupe, afin d’en préserver les traditions, de les faire connaître à ses descendants mais aussi au reste des guyanais.

Crédit photo: Revues.org

Car les Bushinengue (traduisez : « hommes de la forêt »), évoluent entre rejet et admiration. Ces derniers sont les descendants des Neg Marrons, esclaves africains qui avaient fui les plantations européennes pour se réfugier dans la forêt, le long du fleuve Maroni qui sépare la Guyane et le Surinam, pour vivre libres. Les Boni sont également issus de ce groupe. Si certains y voient le témoignage de la liberté, de la lutte et du courage ; d’autres y voient un groupe d’hommes et de femmes des forêts qui suscite méfiance et mépris. Pour cela, ils ont en effet longtemps été tenus à l’écart. Aujourd’hui encore, ils font partie, avec les Amérindiens notamment, des groupes les plus touchés par les inégalités sociales. Toutefois, le vivre-ensemble, pour un territoire comme la Guyane, est l’un des enjeux les plus importants. Aussi, l’instauration de ces trois mois dédiés va dans ce sens.

L’importance de la pirogue chez les Bushinengue

Proposer aux citoyens et aux visiteurs de passage de s’initier à la fabrication de pirogues n’est pas anodin. En effet, cette dernière représente un élément essentiel du patrimoine Bushinengue. Ces embarcations, que l’on retrouve le long du fleuve Maroni, racontent l’histoire des peuples qui les fabriquent. Pour des questions de géographie et de pratique, la pirogue fut pendant plusieurs siècles et demeure, le principal moyen de transport des populations établies sur les rives du fleuve. Les différents groupes Amérindiens en font donc naturellement usage aussi. Cependant, chacun, de par le canal aquatique qu’il utilise, sa position, son itinéraire ; la construit spécifiquement. Ainsi, les pirogues des Bushinengue sont particulières, liées au récit de leur fuite et la persévérance dont ils ont eu besoin face à des eaux déchaînées. Ainsi, apprendre à les fabriquer revient à lire quelques pages d’histoire sur ce peuple séculaire afro descendant.

Rendez-vous donc les 18 et 25 avril 2018 à la Case 11 du camp de la Transportation.

Inscriptions par mail : educatif.ciap@gmail.com/ tél : 0594 27 85 96

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