Lynchage du défenseur ivoirien Serge Aurier après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il tient des propos insultants envers son entraîneur, Laurent Blanc. Le microcosme du football s’emballe encore une fois et la toile se déchaîne contre celui qui a osé manquer de respect au tout puissant sélectionneur.
C’est vrai, le sport véhicule des valeurs de respect et de savoir-vivre entre les membres de l’équipe et, s’en prendre à l’entraîneur revient à commettre un crime de lèse-majesté. Toutefois, le traitement de l’affaire prend une tournure des plus lamentables
Aurier le bourreau
Serge Aurier a traité Laurent Blanc de « fiotte », il a même déclaré que le sélectionneur léchait énormément les bottes d’un certain Zlatan Ibrahimovic. Une histoire, en soi, complètement inintéressante, qui aurait très bien pu (qui aurait dû) se régler en interne. Mais voilà que tout le monde semble déjà avoir pris son parti. Non pas que Aurier soit dans son bon droit mais les médias télévisés semblent avoir la mémoire très courte et très sélective. Surtout lorsqu’on se souvient des propos tenus par ce même Laurent Blanc, il n’y a pas si longtemps. Les fameux quotas ! Les quotas, c’est quand même beaucoup plus grave non ? Enfin, puisqu’il s’est excusé, n’en faisons pas tout un fromage, n’est-ce pas. Quoiqu’il en soit, Laurent Blanc récupère avec la polémique actuelle une place bien plus confortable: celle de la victime.
Comme une atmosphère de plantation…
Laurent Blanc, ancien footballeur, qui fit partie de l’équipe de France et remporta avec les Bleus la coupe du monde 1998. Laurent Blanc, l’entraîneur intransigeant, avait exprimé son malaise de voir de beaucoup de « blacks », susceptibles de prendre la bi-nationalité (et aller jouer pour leur pays d’origine), être trop nombreux dans les sélections. Parce qu’en effet, généralement physiquement supérieurs aux autres footballeurs de par des qualités physiques innées, ils se retrouvent en majorité, au détriment d’athlètes un peu moins forts (et moins colorés). Le sélectionneur s’était donc dit favorable à des quotas pour endiguer ce phénomène (et par ricochet la fuite des talents vers les élections étrangères). Vous suivez ?Après cela, il s’était légèrement excusé.
Le fait de s’excuser après avoir exprimé son avis signifie-t-il que l’on a changé d’avis ?
Maître Sagnol
Dans le genre, marre de la négraille envahissante et surdouée qui empêche injustement les autres joueurs d’accéder à la gloire, il y a aussi monsieur Willy Sagnol. On peut lui reconnaître le mérite d’avoir réussi à se faire un peu oublier depuis le scandale du début d’année 2015 dernier. Lui qui trouvait que les joueurs noirs étaient des brutes parfaitement sculptées mais incapables de finesse technique. Il s’est excusé aussi, et tout le monde avait précisé qu’il n’était pas raciste, les propos peut-être mais lui non, c’était juste une erreur de formulation…
Aurier, l’exemple
Puisque heureusement, les excuses permettent de tout effacer, on a du mal à croire que le jeune Aurier soit suspendu pour une durée indéterminée. C’est bien leur règle: on peut dire absolument tout ce qu’on veut, dès lors qu’on s’excuse une fois que nos propos ont été dévoilés au grand public. Le défenseur ivoirien a eu tort mais, il sera l’exemple, celui a qui on ne laissera pas passer tant de désinvolture. C’est une affaire qui ne dépasse le monde footbalistique et qui ne mérite donc pas tant d’écho, alors que les autres Blanc et Sagnol s’étaient rendus partisans d’une idéologie dangereuse qui transcende l’univers du ballon rond.