Samedi, l’association Afrik Liboké organisait une conférence débat autour d’une problématique actuelle : « Regards et vécu de la femme congolaise de la diaspora. Citoyenneté et communautarisme ».
L’intégration
La femme africaine, et congolaise en particulier, a une tendance au repli communautaire parce qu’elles ont du mal à s’intégrer. Selon Valérie Corre, députée du Loiret présente ce samedi, les femmes sont plus durement touchées par ce phénomène et le gouvernement peine à trouver des solutions pour favoriser leur intégration. Mais qu’est-ce que l’intégration ? Et comment vivre en accord avec les principes de la société française tout en préservant son identité congolaise. Une question difficile, d’autant qu’il n’existe pas de limite claire entre communautarisme et affirmation de l’identité. Durant quatre heures, les intervenants ont mis en lumières les facteurs par lesquels ces jeunes filles, ces femmes, peuvent se familiariser avec leur citoyenneté. Notamment l’éducation, les associations.
La citoyenneté
Pour ces femmes venues d’ailleurs, à quoi renvoie le concept de « citoyenneté » ? Car participer à la vie de la cité ne leur est pas enseigné. Elles, qui sont les épouses et les mères, ne sont pas incitées, ni même invitées à prendre part à la société en tant que personnes politiques, carriéristes ou intellectuelles. Toutefois, on ne peut parler de rapport à la citoyenneté sans aborder la situation politique d’un état. Car là où le peuple ne peut s’exprimer, ne peut bénéficier de structures scolaires viables, là où sa voix ne compte pas lors des échéances électorales, il est difficile de développer le patriotisme, l’engagement envers la nation et donc les pleins droits et devoirs qu’octroie ce statut. Pour celles et ceux de la diaspora qui ont émigré de pays en crise, cette notion est donc nécessairement faussée.
Libérer la parole
Pour ce premier événement, l’association Afrik Liboké s’est illustrée comme acteur indispensable du tissu associatif orléanais et franco-congolais. Car elle a été, l’espace de cette journée, celle qui offre un espace d’échanges et de réflexion à une diaspora congolaise parfois en perte de repères. Libérer la parole, permettre à celles qui se taisent de dire leur mal-être, leurs difficultés et ces défis qu’elles affrontent au quotidien, c’est leur tendre une main pour sortir de l’isolement et s’ouvrir à la république. Un pari réussi et une action que l’association s’engage à répéter régulièrement. Une structure à suivre de près.