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Les Madones Noires d’Europe : icônes sacrées et miraculeuses

Les Madones Noires d’Europe représentent un aspect fascinant et mystérieux de la dévotion chrétienne. Vénérées à travers le continent pour leurs pouvoirs miraculeux, ces icônes sacrées attirent des millions de fidèles. Nofi explore l’histoire et la signification des Madones Noires, soulignant leur importance unique dans la chrétienté européenne.

Découverte des Madones Noires d’Europe : icônes de pouvoir et de protection

Parmi les multiples facettes de la féminité africaine, les représentations des Madones Noires se distinguent par leur fascinante diversité. Véritables icônes de la chrétienté européenne, les Madones Noires comptent parmi les figures les plus vénérées, attirant des millions de fidèles à leurs sanctuaires. Réputées pour leurs pouvoirs miraculeux, ces figures tirent leur capacité à opérer des miracles de leur teinte sombre.

Les Madones Noires d'Europe : icônes sacrées et miraculeuses
Icône de Notre-Dame de Kazan, xviie ― xviiie siècle, Cathédrale de la Théophanie

Au XIXe siècle en Russie, le célèbre général russe Kutuzov fit prier son armée devant la Madone Noire de Kazan avant la bataille historique contre l’armée napoléonienne à Borodino. Cette même Madone aurait inspiré Raspoutine et se trouverait actuellement aux États-Unis. Le Kremlin, à Moscou, abrite au moins deux peintures majeures de Madones Noires.

Concernant La Moreneta (la Petite Dame Noire), la Madone Noire de Montserrat en Espagne, vieille de plus de 1 000 ans et patronne de la région catalane, il est coutume de dire : « N’est pas véritablement marié celui qui n’a pas emmené sa femme à Montserrat. » Gardienne de la sexualité et de la fertilité, elle veille sur les mariages et les naissances. Situé dans les montagnes au nord de Barcelone, le sanctuaire de La Moreneta a attiré des millions de visiteurs, y compris le pape Jean-Paul II. Goethe et Schiller ont tous deux accordé une grande importance à Montserrat.

Les Madones Noires d'Europe : icônes sacrées et miraculeuses
Notre-Dame de Montserrat.

La France détient probablement le plus grand nombre de représentations de Madones Noires par rapport à tout autre pays, avec plus de 300 représentations. Chartres, une ville paisible située à environ 85 kilomètres au sud-ouest de Paris, est l’un des principaux centres de ces icônes. La plus remarquable de ces images à Chartres est nommée Notre-Dame du Pilier. Cette statue de la Madone Noire, d’environ un mètre de haut et faite de bois naturel, est posée sur un pilier tenant l’enfant Jésus dans ses bras. Tant la Madone que l’Enfant sont d’une teinte brun très foncé et revêtus de robes blanches brodées d’or.

Ces images sont profondément vénérées, particulièrement parmi les catholiques, au point que, par respect, je me suis agenouillé à deux reprises lors de mes visites à la cathédrale pour murmurer une prière.

Vierge du pilier, cathédrale de Chartres, Eure-et-Loir (France).

La cathédrale de Chartres, un édifice imposant et magnifique vieux de plus de 800 ans, se distingue par ses remarquables vitraux d’origine bleue, dont au moins deux comportent des figures de Madones Noires en leur centre. Une réplique d’une statue originale de la Madone Noire se trouve dans une crypte sous la cathédrale principale.

Beaucoup pensent que les Madones Noires d’Europe sont les vestiges du culte de la déesse africaine Ȝs.t (Aset ou Isis), plus connue sous le nom d’Isis. La cathédrale Notre-Dame de Paris, considérée comme un chef-d’œuvre de l’architecture gothique et située au cœur même de Paris, a été construite directement sur un ancien temple dédié à cette déesse africaine suprême. En effet, il a été noté que le nom même de Paris dérive du Parc d’Isis.

Isis allaitant Horus (vers 680-640 av. J.-C.), Walters Art Museum (Baltimore, USA)

Notre-Dame de Rocamadour, une Madone Noire sculptée dans du bois de noyer et datant de plus de 1 000 ans, est réputée pour ses miracles, notamment ressusciter les nourrissons, protéger les marins, libérer les captifs et favoriser la fertilité. Pour accéder à son sanctuaire dans le sud-ouest de la France, il faut gravir 216 marches. Parmi ses visiteurs les plus illustres figurent Saint Louis de France et Henri II d’Angleterre.

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Vierge noire de Rocamadour.

La Nègresse, la Madone Noire de Montpellier, est l’une des plus célèbres Madones Noires de France. On dit qu’elle réalise des miracles depuis 878 et aurait sauvé Montpellier de la sécheresse et de la peste.

D’autres Madones Noires célèbres se trouvent disséminées à travers l’Europe, avec des exemples notables en Allemagne, Belgique, Italie, Suisse et Pologne. Parmi les centaines de Madones Noires présentes dans divers sanctuaires européens, certaines sont particulièrement significatives.

Notre-Dame de Halle, située dans La basilique Saint-Martin, juste à l’extérieur de Bruxelles, en Belgique, et datant du début du XIIIe siècle, est fabriquée en noyer et aurait défendu la ville à de nombreuses reprises. Ses visiteurs ont inclus Henri VIII d’Angleterre et Louis XII de France. On croit que la Madone Noire a sauvé Bruxelles des attaquants en 1580, lorsqu’elle a intercepté de nombreux boulets de canon dans son giron. Ces boulets de canon sont encore exposés dans l’église. Elle est réputée pour guérir les maladies et ramener à la vie les morts enterrés. Son pèlerinage et sa procession ont lieu le premier dimanche de septembre.

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Vierge noire de Halle ; basilique Saint-Martin, Halle, Belgique

Notre-Dame des Ermites à Einsiedeln, en Suisse, est considérée comme l’une des Madones les plus vénérées. Située dans une abbaye bénédictine, elle est connue sous les noms de Die Schwarze Madonna (la Madone Noire), Madonna im Dunklen Wald (Madonna dans le Bois Sombre), et Unsere Liebe Frau von Einsiedeln (Notre Chère Dame d’Einsiedeln). Cette statue debout mesure environ quatre pieds de haut. Le Saint Noir Maurice est l’un des patrons de l’église.

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La Vierge noire d’Einsiedeln dans son habit de Pâques

La représentation de la Madone Noire la plus célèbre au monde est probablement Notre-Dame de Jasna Góra (surnommée la Reine de Pologne par le roi Jean Casimir en 1656), située dans le monastère de Jasna Góra à Częstochowa, en Pologne. Peinte sur trois planches de bois (soit de tilleul, de cyprès ou de cèdre), la Madone Noire de Częstochowa, supposément découverte à Jérusalem, est arrivée au monastère de Jasna Góra au XIVe siècle. Depuis son arrivée, ses offrandes ont inclus des milliers de diamants et de rubis, des centaines de perles, ainsi que des dizaines d’émeraudes et de saphirs.

Les Madones Noires d'Europe : icônes sacrées et miraculeuses
Vierge noire de Częstochowa (voïvodie de Silésie), monastère de Jasna Gora, xve siècle.

Marquée par les épreuves, exposée devant des armées victorieuses, la Reine de Pologne a subi de nombreuses restaurations tout en conservant sa teinte sombre. Plus de 800 répliques de la Madone Noire de Częstochowa existent. Chaque année, des millions de visiteurs viennent la voir, attirés par son histoire et sa vénération.

Les Madones Noires d’Europe sont plus que de simples objets de vénération ; elles sont des symboles puissants de foi, de miracle et de connexion culturelle. Leur histoire et leur signification continuent d’inspirer et de fasciner, témoignant de la richesse et de la diversité de la tradition chrétienne.

Pour en savoir plus sur les Madones Noires et découvrir d’autres aspects fascinants de la spiritualité et de l’histoire religieuse, continuez à explorer notre site. Plongez dans le mystère et la beauté de ces icônes sacrées qui ont façonné la dévotion à travers l’Europe.

Ces pays ayant profité de l’asservissement des Noirs

L’esclavage, une des pages les plus sombres de l’histoire humaine, a non seulement façonné le destin de millions d’individus mais a également contribué à l’enrichissement et au développement économique de nombreux pays. Nofi se penche sur ces nations qui ont largement bénéficié de l’esclavage des Noirs, soulignant l’impact durable de cette pratique sur l’économie mondiale.

Portugal et Espagne : les pionniers de la traite transatlantique des esclaves

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Ensemble, le Portugal et l’Espagne ont été responsables de la déportation d’environ 5,8 millions d’Africains vers les Amériques. Le Portugal, en particulier, est considéré comme le plus grand transporteur d’esclaves, avec environ 5,5 millions d’Africains déportés.

Le Portugal et l’Espagne, nations maritimes avant-gardistes, ont joué un rôle déterminant dans l’inauguration de l’ère de l’exploration transatlantique. Leur quête de nouvelles routes commerciales et de territoires inexplorés les a conduits à découvrir des terres lointaines, mais aussi à instaurer la traite transatlantique des esclaves, marquant le début d’un chapitre sombre de l’histoire humaine. Cette pratique, transformée en une véritable entreprise lucrative, a non seulement bouleversé le destin de millions d’Africains mais a également servi de moteur économique majeur pour ces deux pays.

Dès le XVe siècle, le Portugal, sous l’impulsion de figures telles qu’Henri le Navigateur1, a commencé à explorer la côte ouest-africaine, établissant des comptoirs commerciaux qui allaient devenir les premiers maillons de la chaîne de la traite des esclaves. Les Portugais ont rapidement monopolisé le commerce d’esclaves africains, fournissant une main-d’œuvre bon marché pour les plantations de sucre des îles de l’Atlantique et, plus tard, du Brésil.

L’Espagne, quant à elle, après la découverte du « Nouveau Monde » par Christophe Colomb2 en 1492, a emboîté le pas. Les conquistadors espagnols, en quête d’or et de richesses dans les Amériques, se sont également tournés vers l’esclavage africain pour exploiter les vastes territoires conquis. Les mines d’argent de Potosí en Bolivie et les plantations de canne à sucre dans les Caraïbes sont devenues des symboles de cette exploitation, où la demande incessante de main-d’œuvre esclave a alimenté davantage la traite.

Cette période a marqué le début d’un commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, où les esclaves étaient échangés contre des marchandises européennes, puis transportés vers le Nouveau Monde. Les bénéfices générés par ce commerce ont eu un impact profond sur les économies portugaise et espagnole, leur permettant de s’élever au rang de puissances mondiales de l’époque.

En transformant l’esclavage en une entreprise transatlantique, le Portugal et l’Espagne ont non seulement façonné le cours de leur propre histoire économique mais ont également laissé une empreinte indélébile sur le monde, dont les répercussions se font sentir jusqu’à aujourd’hui.

Royaume-Uni : l’esclavage au cœur de l’empire et de la révolution industrielle

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On estime que les Britanniques ont transporté environ 3,1 millions d’Africains vers les Amériques. Le Royaume-Uni est devenu l’un des principaux acteurs de la traite

Le Royaume-Uni a joué un rôle central dans l’histoire de l’esclavage transatlantique, utilisant cette pratique inhumaine comme un levier pour l’expansion et la consolidation de son empire. À travers le commerce triangulaire, le Royaume-Uni a non seulement enrichi ses coffres mais a également posé les fondations de la révolution industrielle, marquant ainsi le début d’une ère de domination mondiale.

Le commerce triangulaire désigne le système d’échange entre le Royaume-Uni, l’Afrique et les Amériques. Les navires britanniques transportaient des marchandises manufacturées vers l’Afrique, où elles étaient échangées contre des esclaves. Ces derniers étaient ensuite acheminés vers les Amériques et vendus pour travailler dans les plantations de sucre, de tabac et de coton. Les produits de ces plantations étaient finalement ramenés au Royaume-Uni, où leur vente générait d’énormes profits.

Cette entreprise lucrative a eu un impact significatif sur l’économie britannique. Les profits tirés de la traite des esclaves ont servi à financer des industries naissantes et à stimuler l’innovation technologique, deux éléments clés de la révolution industrielle. Les villes portuaires telles que Liverpool et Bristol ont prospéré grâce au commerce des esclaves, devenant des centres d’accumulation de capital et d’investissement dans de nouvelles technologies.

De plus, l’argent issu de l’esclavage a contribué au développement de secteurs clés de l’économie britannique, tels que la banque, l’assurance et la construction navale. Ces industries ont bénéficié directement des investissements et de l’expertise accumulée grâce au commerce triangulaire, renforçant ainsi la position du Royaume-Uni en tant que puissance industrielle et commerciale.

La contribution de l’esclavage au développement de l’empire britannique et à la révolution industrielle est indéniable. Bien que cette période ait marqué le début de la suprématie mondiale du Royaume-Uni, elle repose sur un héritage de souffrance et d’exploitation. Reconnaître l’importance de l’esclavage dans l’histoire britannique est essentiel pour comprendre les racines profondes de la modernité et les inégalités persistantes dans le monde d’aujourd’hui.

France : l’esclavage, pilier de la richesse coloniale et métropolitaine

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La France a déporté environ 1,4 million d’Africains vers les Amériques. Les colonies françaises des Caraïbes, telles que Saint-Domingue (l’actuelle Haïti), étaient parmi les

La France, puissance coloniale majeure, a largement bénéficié de l’esclavage, en particulier dans ses colonies des Caraïbes. L’exploitation des esclaves africains dans les plantations de sucre, de café et d’indigo a non seulement contribué à l’enrichissement des colonies françaises mais a également eu un impact significatif sur l’économie de la métropole, alimentant sa croissance et son développement.

Les colonies françaises des Caraïbes, notamment Saint-Domingue (l’actuelle Haïti), la Martinique et la Guadeloupe, étaient parmi les plus prospères de l’empire français grâce à l’esclavage. Saint-Domingue, en particulier, était considérée comme la « perle des Antilles » et représentait la colonie la plus riche du monde au XVIIIe siècle. L’intense exploitation des esclaves africains dans les plantations a permis une production massive de sucre, de café et d’autres produits tropicaux, très demandés en Europe.

Les richesses générées par les colonies esclavagistes ont eu un impact profond sur l’économie française métropolitaine. Les revenus tirés de la vente de produits coloniaux ont stimulé le commerce, la finance et l’industrie en France. Les ports français tels que Nantes, Bordeaux et Le Havre ont prospéré grâce au commerce triangulaire, devenant des centres économiques importants. Les profits colossaux de l’esclavage ont également financé des infrastructures, des bâtiments publics et des œuvres d’art, marquant le paysage culturel et urbain de la France.

L’histoire de l’esclavage dans les colonies françaises des Caraïbes est également marquée par des révoltes d’esclaves, dont la plus notable est la Révolution haïtienne (1791-1804)3, qui a conduit à l’abolition de l’esclavage et à l’indépendance d’Haïti. Cette période a profondément influencé les débats et les politiques sur l’esclavage en France, aboutissant finalement à son abolition définitive en 1848.

L’esclavage a indéniablement joué un rôle clé dans l’enrichissement de la France et dans le développement de son économie métropolitaine. Reconnaître cet aspect sombre de l’histoire française est crucial pour comprendre les dynamiques économiques et sociales qui ont façonné le pays et pour adresser les répercussions de ce passé qui résonnent encore aujourd’hui.

Pays-Bas : l’esclavage au cœur de la suprématie commerciale du XVIIe Siècle

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Les Néerlandais ont transporté environ 550 000 Africains vers les Amériques. Bien que moins impliqués que les Portugais ou les Britanniques, les Pays-Bas ont joué un rôle

Au XVIIe siècle, les Pays-Bas ont émergé comme une puissance commerciale dominante, en grande partie grâce à leur engagement actif dans le commerce des esclaves. La Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC)4 et la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (WIC)5 ont été les instruments clés de cette expansion, exploitant l’esclavage pour maximiser les profits et établir une présence néerlandaise incontournable sur les marchés mondiaux.

La VOC, fondée en 1602, a joué un rôle prépondérant dans le commerce des épices et d’autres biens précieux en Asie. Bien que moins impliquée directement dans le commerce des esclaves que la WIC, la VOC a néanmoins bénéficié indirectement de l’esclavage à travers ses activités commerciales en Asie, où elle a souvent eu recours à la main-d’œuvre esclave pour la production de biens destinés au marché européen.

La WIC, créée en 1621, a été au cœur de l’implication néerlandaise dans le commerce transatlantique des esclaves. Elle a organisé et monopolisé le transport d’esclaves africains vers les Amériques, où ils étaient vendus pour travailler dans les plantations de sucre, de tabac et de coton. Les profits générés par ce commerce ont été colossaux, contribuant significativement à l’économie néerlandaise de l’époque.

L’engagement des Pays-Bas dans le commerce des esclaves a été un facteur déterminant de leur succès commercial au XVIIe siècle. Les richesses accumulées grâce à la traite des esclaves ont permis aux Pays-Bas de financer d’autres entreprises commerciales et d’investir dans la flotte marchande la plus importante de l’époque, consolidant ainsi leur position de leader dans le commerce mondial.

L’histoire de l’esclavage est un chapitre sombre de l’histoire néerlandaise, qui a longtemps été minimisé ou ignoré. Cependant, une prise de conscience croissante de l’importance de cet aspect de leur passé a conduit à un examen plus critique et à une reconnaissance des torts commis. Les débats actuels sur l’héritage de l’esclavage aux Pays-Bas témoignent de la complexité de se confronter à cette partie de l’histoire nationale.

En résumé, l’esclavage a joué un rôle crucial dans l’établissement de la suprématie commerciale des Pays-Bas au XVIIe siècle, à travers les activités de la VOC et de la WIC. La richesse et le pouvoir acquis à cette époque ont laissé une empreinte indélébile sur l’histoire et l’économie néerlandaises, dont les répercussions sont encore visibles aujourd’hui.

États-Unis : l’esclavage, fondement de la puissance économique

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Bien que les États-Unis en tant que nation n’aient pas été directement impliqués dans la traite transatlantique des esclaves pendant aussi longtemps que les puissances européennes, on estime que 305 000 Africains ont été déportés directement vers l’Amérique du Nord. Cependant, le nombre total d’esclaves africains dans les États-Unis a augmenté

L’esclavage a joué un rôle déterminant dans le développement économique des États-Unis, en particulier dans les États du Sud, où il a constitué un moteur économique essentiel. Cette pratique inhumaine a non seulement façonné le paysage socio-économique américain mais a également jeté les bases de sa puissance économique future.

Dans le Sud des États-Unis, l’esclavage était au cœur de l’économie agraire. Les plantations de coton, de tabac, de sucre et de riz, qui nécessitaient une main-d’œuvre importante et peu coûteuse, ont prospéré grâce à l’exploitation des esclaves africains. Le coton, en particulier, est devenu le principal produit d’exportation des États-Unis au XIXe siècle, surnommé « l’or blanc« . L’économie du Sud, et par extension celle des États-Unis, dépendait fortement de la production agricole esclavagiste, qui alimentait les industries textiles en Europe et dans le Nord des États-Unis.

L’esclavage a contribué de manière significative à la richesse et au développement économique des États-Unis. Les profits générés par le commerce du coton ont financé l’expansion vers l’ouest, l’industrialisation et la construction d’infrastructures telles que les chemins de fer. De plus, le commerce d’esclaves lui-même est devenu une source de revenus substantielle, avec des marchés d’esclaves prospérant dans des villes comme La Nouvelle-Orléans.

L’esclavage a non seulement enrichi individuellement les propriétaires de plantations et les marchands d’esclaves mais a également joué un rôle clé dans l’établissement des États-Unis en tant que puissance économique mondiale. Les capitaux accumulés grâce à l’esclavage ont été réinvestis dans d’autres secteurs économiques, contribuant à la diversification et à la croissance de l’économie américaine. Cela a posé les fondations de la puissance économique américaine, bien que sur des bases profondément inégalitaires et exploitantes.

L’esclavage a indéniablement été un moteur économique essentiel pour les États-Unis, en particulier dans le Sud, et a joué un rôle crucial dans le développement de la puissance économique américaine. Reconnaître cet aspect de l’histoire américaine est crucial pour comprendre les inégalités raciales et économiques persistantes et pour s’engager vers une société plus équitable et inclusive. La richesse et le développement économique des États-Unis sont inextricablement liés à l’histoire de l’esclavage, un héritage qui continue d’influencer le pays aujourd’hui.

Brésil : l’esclavage au cœur de l’ascension économique

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Le Brésil est la destination finale d’environ 4 à 5 millions d’Africains déportés, ce qui en fait le pays ayant reçu le plus grand nombre d’esclaves africains. Le Brésil a été le dernier pays des Amériques à abolir l’esclavage, en 1888.

Le Brésil, dernier pays à abolir l’esclavage en Amérique en 1888, a largement utilisé la main-d’œuvre esclave pour s’établir comme un leader mondial dans la production de sucre et de café. Cette exploitation a non seulement façonné l’économie brésilienne mais a également laissé des cicatrices profondes sur la société.

Dès le XVIe siècle, le Brésil est devenu le plus grand producteur de sucre du monde, grâce à ses vastes plantations (engenhos) dans le Nordeste. Cette industrie était entièrement dépendante de la main-d’œuvre africaine esclave, qui travaillait dans des conditions extrêmement difficiles pour cultiver, récolter et transformer la canne à sucre. Les profits générés par le sucre ont enrichi les propriétaires de plantations et ont joué un rôle crucial dans l’économie coloniale portugaise, faisant du Brésil une pierre angulaire de l’empire.

Au XIXe siècle, avec le déclin de l’industrie sucrière, le café est devenu le nouveau moteur économique du Brésil. Les plantations de café, concentrées dans les régions du Sud-Est comme São Paulo et Rio de Janeiro, ont rapidement adopté un modèle similaire à celui des plantations de sucre, reposant massivement sur l’esclavage. Le Brésil est devenu le premier producteur mondial de café, et cette industrie a contribué à moderniser le pays, finançant le développement des infrastructures telles que les chemins de fer, les ports et les villes.

L’abolition tardive de l’esclavage au Brésil a eu des répercussions durables sur la société brésilienne, marquant profondément les relations raciales et socio-économiques. Malgré l’abolition, les anciens esclaves et leurs descendants ont continué à faire face à la ségrégation et à l’exclusion économique, des problèmes qui persistent jusqu’à aujourd’hui.

Le rôle de l’esclavage dans le développement économique du Brésil est indéniable. Il a permis au pays de s’imposer comme un acteur majeur sur les marchés mondiaux du sucre et du café, mais ce succès a été bâti sur la souffrance et l’exploitation de millions d’individus. Reconnaître et comprendre cette partie de l’histoire brésilienne est essentiel pour adresser les inégalités actuelles et construire un avenir plus juste pour tous les Brésiliens.

L’héritage persistant de l’esclavage dans certains pays

Les pays qui ont bénéficié économiquement de l’esclavage ont vu leurs trajectoires nationales façonnées par cette pratique inhumaine, jetant les bases de leur prospérité future au prix de souffrances indicibles. Cependant, l’héritage de l’esclavage dépasse les frontières économiques pour toucher profondément les tissus sociaux et culturels de ces nations, laissant derrière lui un sillage d’injustice et de division qui continue d’affecter des générations.

Nous vous invitons à explorer davantage l’histoire de l’esclavage sur nofi.media et à soutenir les initiatives dédiées à la réparation des injustices historiques.

Notes et références

  1. Henri le Navigateur : Prince portugais du XVe siècle, Henri le Navigateur (1394-1460) a été une figure clé des débuts de l’ère des grandes découvertes. Bien qu’il n’ait jamais navigué lui-même, il a sponsorisé de nombreuses expéditions le long de la côte ouest-africaine, ouvrant la voie à la traite transatlantique des esclaves et à l’expansion coloniale européenne. ↩︎
  2. Christophe Colomb : Navigateur et explorateur génois au service de l’Espagne, Christophe Colomb (1451-1506) a réalisé en 1492 la première traversée de l’Atlantique aboutissant à la découverte des Amériques pour l’Europe. Ses voyages ont marqué le début de l’exploration et de la colonisation européennes du Nouveau Monde. ↩︎
  3. Révolution haïtienne : La Révolution haïtienne (1791-1804) est un conflit majeur dans l’histoire coloniale française qui a conduit à l’abolition de l’esclavage et à l’indépendance d’Haïti, faisant de cette dernière la première république noire du monde et la première colonie à obtenir l’indépendance dans l’hémisphère occidental. ↩︎
  4. Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) : Fondée en 1602, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales était une mégacorporation dotée de pouvoirs souverains, qui a joué un rôle prépondérant dans le commerce des épices et l’expansion coloniale néerlandaise en Asie. Elle est souvent considérée comme la première multinationale au monde et a été un acteur majeur dans l’histoire économique mondiale. ↩︎
  5. Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (WIC) : Établie en 1621, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales était une compagnie commerciale chartered par les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas). Elle a joué un rôle crucial dans le commerce atlantique, notamment dans le commerce des esclaves africains vers les Amériques, et a contribué à l’établissement et à l’expansion des colonies néerlandaises en Amérique du Nord et du Sud. ↩︎

La confiance : la base du développement économique

Nofi vous propose la traduction d’un article de Cédric Muhammad, ancien directeur général de la gestion du « Wu-Tang », qui traite de l’importance de la notion de confiance en matière de business.

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Wall Street : le lien historique entre l’esclavage et le capitalisme

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Gabriel Prosser ou l’insurrection avortée qui hanta l’Amérique esclavagiste

Le 30 août 1800, Richmond devait s’embraser. À la tête de centaines d’esclaves, Gabriel Prosser, forgeron visionnaire, avait planifié la plus grande insurrection servile jamais tentée aux États-Unis. Déjoué par la pluie et la trahison, son projet se termina sur l’échafaud. Pourtant, cette révolte avortée reste une date clé de l’histoire afro-américaine, révélant les contradictions d’une République née au nom de la liberté mais cimentée par l’esclavage, et faisant de Gabriel une figure éternelle de la résistance noire.

L’ombre d’une rébellion oubliée

À la fin de l’été 1800, dans la moiteur des plaines de Virginie, un frisson parcourt les plantations et les rues animées de Richmond. Le spectre d’une insurrection se dessine. Son nom : Gabriel, jeune forgeron esclave, à la stature impressionnante (plus de 1,90 mètre), au visage marqué par des cicatrices, mais dont l’esprit, affûté par la lecture et l’artisanat, dépassait largement les limites que l’ordre esclavagiste avait tracées pour lui. Lettré, stratège, animé d’une vision de liberté héritée des idéaux de la Révolution américaine, il rêve de briser ses chaînes et celles de centaines d’hommes et de femmes réduits en servitude.

Son projet est d’une audace inédite : prendre la capitale de l’État, capturer le gouverneur James Monroe et négocier la fin de l’esclavage. Mais avant que les épées forgées à partir de simples faux agricoles ne puissent s’abattre, la pluie diluvienne et la trahison viennent étouffer la rébellion dans l’œuf. Gabriel sera arrêté, jugé sommairement et pendu, avec vingt-cinq de ses compagnons.

Si son soulèvement avorté n’a laissé ni batailles, ni victoires éclatantes, il demeure une césure fondamentale. Car Gabriel’s Rebellion est bien plus qu’un échec : elle marque la première tentative organisée d’insurrection d’esclaves à grande échelle sur le sol américain. Elle révèle aussi, au cœur même de la jeune République, la contradiction insoutenable entre l’idéal de liberté proclamé par ses fondateurs et la réalité d’un système esclavagiste implacable.

Nofi propose de redonner à Gabriel et à ses compagnons leur place dans la longue lignée des résistances noires, de Saint-Domingue à la Virginie, des champs de canne aux forges de Richmond. Une mémoire longtemps occultée, aujourd’hui réhabilitée, qui rappelle que l’histoire de l’Amérique s’est aussi écrite dans le fer, le sang, et l’aspiration obstinée à la liberté.

La Virginie de 1800 : un monde sous tension

Au tournant du XIXe siècle, la Virginie est à la fois le cœur battant et le talon d’Achille de l’Amérique esclavagiste. Avec près de 40 % de sa population réduite en esclavage, l’État illustre la contradiction profonde d’une République qui proclame la liberté tout en la refusant à une large part de ses habitants. Dans la capitale, Richmond, la situation est encore plus frappante : les Noirs, libres et asservis, y sont plus nombreux que les Blancs. Dans les rues, on croise des charretiers, des ouvriers, des dockers, des forgerons noirs, qui incarnent à la fois la force de travail indispensable au système et la menace latente de sa remise en cause.

L’économie repose presque entièrement sur le tabac et les plantations, mais aussi sur les savoir-faire artisanaux, où les esclaves jouent un rôle essentiel. Les forges, les ateliers de menuiserie, les champs, les quais du port bruissent du travail forcé. La société blanche vit de cette exploitation tout en redoutant le jour où elle se retournerait contre elle.

Cette peur est d’autant plus vive que la Virginie, patrie de Jefferson, Madison et Monroe, respire les idéaux de la Révolution américaine. « Liberté », « égalité », « droits naturels » : ces mots, gravés dans la Déclaration d’indépendance, circulent partout. Ils nourrissent aussi l’imaginaire des esclaves, qui voient dans cette rhétorique un miroir déformant de leur propre condition. Gabriel et les siens comprennent bien l’ironie cruelle de cette situation : comment les États-Unis peuvent-ils se dire républicains et libres, alors qu’ils maintiennent en servitude près de la moitié de la population de Virginie ?

À cette contradiction interne s’ajoutent des influences extérieures explosives. Depuis 1791, la Révolution haïtienne embrase Saint-Domingue. La victoire progressive des esclaves insurgés, bientôt couronnée par la proclamation de l’indépendance d’Haïti en 1804, obsède les planteurs de Virginie. Les récits de cette insurrection, colportés par des réfugiés blancs mais aussi par des marins et voyageurs noirs, alimentent les rêves et les angoisses. Les colons savent désormais qu’une armée d’esclaves peut vaincre un empire.

Les débats religieux accentuent encore la fracture. Les méthodistes et les quakers, présents dans l’État, prêchent la manumission, libèrent certains esclaves et entretiennent un climat d’instabilité morale pour les propriétaires. Ces voix abolitionnistes minoritaires ne renversent pas le système, mais elles ébranlent son assurance.

Enfin, la sphère politique est traversée de tensions. James Monroe, gouverneur de Virginie, et Thomas Jefferson, qui aspire à la présidence, doivent composer avec la peur d’une explosion sociale. La montée des Fédéralistes et les divisions sur la Révolution française enveniment encore le climat. Entre idéaux proclamés et réalité économique, la Virginie de 1800 est un baril de poudre où le moindre étincelle (ou le marteau d’un forgeron nommé Gabriel) peut déclencher l’embrasement.

Gabriel Prosser : un forgeron devenu stratège

Né en 1776, la même année que la Déclaration d’indépendance, Gabriel voit le jour dans l’ombre de Brookfield Plantation, dans le comté de Henrico, en Virginie. Le paradoxe est frappant : alors que les Pères fondateurs proclament que « tous les hommes naissent libres et égaux », un enfant noir, fils d’une lignée asservie, naît déjà enchaîné par le système esclavagiste.

Dès son jeune âge, Gabriel se distingue. Il apprend le métier de forgeron, un artisanat prestigieux au sein des communautés esclaves, puisqu’il donne aux hommes qui le maîtrisent une forme de respectabilité et une relative mobilité. Le feu de la forge devient pour lui un espace d’apprentissage, mais aussi un lieu de méditation sur sa condition. Contrairement à la majorité de ses semblables, Gabriel sait lire et écrire ; privilège exceptionnel réservé à moins de 5 % des esclaves de l’époque. Cette capacité rare élargit ses horizons et lui permet de s’imprégner des débats politiques, des idées de liberté, des sermons religieux et des récits révolutionnaires qui circulent en Virginie.

Physiquement, Gabriel impressionne. Les journaux de l’époque le décrivent comme un homme de plus de six pieds deux pouces (1,88 m), au visage long et marqué, la mâchoire édentée à l’avant, le corps robuste, scarifié par des blessures anciennes. Mais au-delà de la stature, ce sont son intelligence vive et son charisme naturel qui frappent ses contemporains. Blancs et Noirs reconnaissent en lui un homme « au-dessus de sa condition », doté d’une autorité instinctive.

Un épisode de 1799 éclaire son tempérament : avec ses frères Solomon et Martin, Gabriel tente de voler un cochon à un voisin blanc, Absalom Johnson. La dispute dégénère, et Gabriel lui mord une oreille. Pour un esclave, lever la main sur un Blanc est un crime capital. Mais Gabriel échappe à la potence, jugé trop précieux pour son maître. À la place, il est emprisonné, marqué au fer au pouce, et libéré sous caution avec promesse de bonne conduite. Cet incident révèle son audace : il n’hésite pas à franchir les limites imposées, défiant ouvertement la hiérarchie raciale.

À mesure qu’il grandit, Gabriel s’impose comme un leader naturel. Sa maîtrise du fer lui offre une mobilité rare : il circule entre les plantations, travaille dans les fonderies de Richmond, entre en contact avec d’autres esclaves et des hommes libres de couleur. Cette position de carrefour social et économique lui permet de tisser un réseau solide, d’écouter les doléances, de diffuser des idées. Dans les cabanes comme dans les ateliers, sa parole fait autorité. Gabriel n’est pas seulement un artisan habile : il devient un organisateur, un stratège, celui que l’on écoute quand il évoque la liberté, celui que l’on suit lorsqu’il esquisse le rêve d’une insurrection.

Les préparatifs de l’insurrection

Au printemps 1800, la Virginie est traversée par une fièvre sourde. Dans les cabanes des plantations, dans les ateliers de forgerons, dans les docks de Richmond, des murmures circulent : « L’heure approche. » L’agitation est perceptible, nourrie par l’exemple encore brûlant de Saint-Domingue, où les insurgés noirs arrachent leur liberté les armes à la main. Dans ce climat de rumeurs et d’espoir, Gabriel façonne un projet inédit : une rébellion coordonnée, méthodique, organisée à une échelle jamais vue sur le sol américain.

Les réseaux de mobilisation s’étendent sur près de dix comtés et touchent des villes stratégiques comme Richmond, Norfolk et Petersburg. Forgeron itinérant, Gabriel profite de ses déplacements professionnels pour recruter, rallier, convaincre. Les rencontres se tiennent souvent la nuit, à l’abri des regards, parfois dans les champs après le travail, parfois dans les forges elles-mêmes, dissimulées sous le vacarme du marteau frappant le fer. Ces réseaux relient esclaves ruraux, artisans urbains, mais aussi quelques hommes libres de couleur : une alliance fragile, mais déterminée.

L’organisation militaire témoigne de son pragmatisme et de son génie stratégique. Faute d’armes à feu en quantité, Gabriel et ses compagnons recyclent les outils du quotidien : des faux agricoles transformées en épées, des lames improvisées, des dizaines de piques forgées dans les ateliers. Ils coulent des balles, affûtent des pointes, imaginent même de saisir les fusils du dépôt militaire de Richmond. En tout, des centaines d’armes blanches et de projectiles sont préparés, soigneusement dissimulés en attendant le signal.

Le plan est audacieux. Des centaines d’hommes doivent converger vers Richmond, investir le Capitole de Virginie, s’emparer de l’arsenal et prendre en otage le gouverneur James Monroe. L’objectif n’est pas le massacre indiscriminé, mais la négociation : contraindre les autorités à accorder la liberté en échange de la vie du gouverneur et du contrôle de la capitale.

Discours de Patrick Henry en 1775 « Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort ! », représenté dans une lithographie de 1876 par Currier et Ives, aujourd’hui conservée à la Bibliothèque du Congrès à Washington, D.C.

Le mot d’ordre choisi en dit long sur l’imaginaire politique de l’époque : « Death or Liberty », écho direct au célèbre discours de Patrick Henry (« Give me liberty, or give me death! ») prononcé vingt-cinq ans plus tôt à quelques kilomètres de là. En adoptant ce slogan, Gabriel inscrit son combat dans la continuité de la Révolution américaine, mais en le détournant au profit des oubliés de l’histoire : les esclaves africains et leurs descendants.

Jamais auparavant une telle organisation n’avait été pensée par des esclaves en Amérique du Nord. Plus qu’un simple soulèvement spontané, il s’agit d’un véritable projet révolutionnaire, avec ses tactiques, ses mots d’ordre et ses idéaux. Dans le secret des nuits d’été de 1800, le rêve de Gabriel s’affûte comme les lames forgées par ses mains : tranchant, déterminé, prêt à s’abattre sur l’ordre esclavagiste.

Le jour J manqué : 30 août 1800

La nuit du 30 août 1800 devait être celle du grand soulèvement. Depuis des semaines, Gabriel et ses compagnons préparaient leurs armes, répétaient les consignes, attendaient l’instant décisif où Richmond tomberait entre leurs mains. Mais le destin, capricieux, en décida autrement.

Ce soir-là, le ciel s’ouvrit sur la Virginie. Des pluies diluviennes s’abattirent sur les plaines et les vallées, gonflant les rivières, inondant les chemins, transformant les routes en torrents impraticables. Les esclaves mobilisés dans les comtés environnants ne purent rejoindre les points de rassemblement. Les cours d’eau en crue interrompirent les communications, isolant les groupes et réduisant à néant la coordination patiemment mise en place. Le complot, déjà fragile, se trouva ainsi désorganisé par la simple violence du climat.

À ce coup du sort s’ajouta le poids de la trahison. Deux esclaves, redoutant les conséquences d’un échec, révélèrent le plan à leur maître, Mosby Sheppard. Celui-ci n’hésita pas : il alerta immédiatement le gouverneur James Monroe. En quelques heures, la milice fut levée, patrouillant les routes, surveillant les faubourgs de Richmond et procédant aux premières arrestations. La révolte, encore à l’état de projet, était déjà compromise.

La répression s’abattit sans attendre. Plus de soixante-dix hommes furent arrêtés, souvent dénoncés ou interceptés avant même d’avoir pu rejoindre leurs camarades. Les caches d’armes furent découvertes, les réunions clandestines démantelées. L’effet de surprise, qui constituait l’unique chance de Gabriel et des siens, venait de disparaître.

Gabriel, lui, parvint d’abord à échapper aux mailles du filet. Il prit la fuite vers le sud, descendant le fleuve jusqu’à Norfolk, espérant peut-être trouver refuge dans les ports, ou rejoindre de nouveaux alliés parmi les travailleurs noirs. Mais là encore, la solidarité fut brisée : un autre esclave, Will “Billy” King, le dénonça. Repéré, capturé, ramené sous bonne garde à Richmond, Gabriel savait désormais que son rêve s’achevait sur les planches du gibet.

Ainsi, en l’espace de quelques heures, un projet mûri pendant des mois s’effondra, victime conjuguée de la pluie, de la peur et de la trahison. Mais si l’insurrection n’eut jamais lieu, son spectre allait hanter longtemps les consciences de Virginie et marquer à jamais l’histoire des résistances esclaves en Amérique.

Procès et exécutions

La chute de Gabriel fut suivie d’une justice aussi rapide qu’implacable. Dans la Virginie de 1800, il n’était pas question de laisser un tel complot nourrir l’espérance d’autres esclaves. L’appareil judiciaire fut mobilisé, mais dans un cadre d’exception qui visait moins à juger qu’à punir et dissuader.

Les accusés furent traduits devant des cours spéciales d’oyer and terminer, commissions extraordinaires siégeant sans jury populaire. Pas de pairs, pas de défense digne de ce nom : seulement quelques magistrats blancs chargés d’interroger, de condamner et d’exécuter. Dans ce huis clos, la culpabilité semblait décidée d’avance. Pourtant, même dans ces conditions, certains accusés laissèrent des paroles qui traversèrent le temps. Plusieurs comparurent avec une dignité inflexible, évoquant la liberté comme un droit naturel, citant George Washington et les idéaux révolutionnaires, affirmant que leur combat n’était pas différent de celui des Pères fondateurs contre l’oppression britannique. L’un d’eux déclara : 

« Je n’ai rien de plus à offrir que ce qu’aurait offert le général Washington s’il avait été capturé par les Britanniques. » 

Une manière cinglante de renvoyer à l’Amérique son propre miroir.

La répression exemplaire fut à la hauteur de la panique qui avait saisi les élites blanches.

  • 26 hommes furent pendus, parmi eux Gabriel et ses deux frères, Solomon et Martin.
  • 8 autres furent déportés hors de Virginie, exil forcé censé neutraliser le danger.
  • 25 furent acquittés, preuve que même ce tribunal expéditif ne put condamner sans preuves tangibles.
  • Enfin, 2 esclaves furent affranchis et récompensés pour leur dénonciation du complot, récompense amère qui marqua durablement les mémoires.

Longtemps, on crut que Gabriel avait été exécuté et inhumé au Shockoe Bottom African Burial Ground, le grand cimetière des esclaves de Richmond. Mais les recherches historiques récentes ont rectifié cette erreur. Son exécution eut lieu sur Gallows Hill, non loin de la ville, et son corps, comme celui de plusieurs de ses compagnons, fut inhumé dans le cimetière baptiste de Cary Street, une terre commune servant de fosse à de nombreux Afro-Américains.

Le gibet de Gallows Hill, dressé contre le ciel de Virginie, n’éteignit pas la mémoire de Gabriel. Il fit de lui et de ses compagnons des martyrs de la liberté, dont les pendaisons, loin de dissuader toute rébellion, nourrirent la conviction que l’esclavage n’était pas seulement un système économique, mais une guerre permanente contre l’humanité des opprimés.

Les conséquences politiques et sociales

La répression des conjurés ne marqua pas la fin de Gabriel’s Rebellion. Au contraire, son spectre continua de hanter la Virginie et les États esclavagistes pendant des années. L’insurrection avortée révéla une vérité insupportable aux yeux des planteurs : les esclaves n’étaient pas seulement une force de travail, mais une force politique latente, capable de s’organiser, de penser et d’agir collectivement.

Face à ce constat, la réponse fut une surenchère législative et sécuritaire. Dès 1800, la circulation des esclaves et des Noirs libres fut strictement contrôlée : les déplacements furent soumis à des permis, les rassemblements interdits. En 1808, une nouvelle mesure frappa le système : l’interdiction du hiring out, c’est-à-dire la location des esclaves à des tiers, pratique qui permettait aux esclaves artisans comme Gabriel de circuler, de gagner un peu d’argent, et d’élargir leurs réseaux. Désormais, tout devait concourir à isoler les esclaves les uns des autres.

Les affranchis furent eux aussi visés. La Virginie imposa qu’ils quittent l’État dans les douze mois suivant leur manumission, sous peine de ré-enslavement. Derrière cette loi se cachait une peur viscérale : la présence d’une population noire libre, susceptible d’inspirer les esclaves, apparaissait comme une menace insoutenable pour la stabilité de la société esclavagiste.

Dans l’imaginaire des élites blanches, Gabriel incarna un cauchemar durable. Le climat de peur permanente transforma les relations sociales : les patrouilles furent renforcées, la surveillance des esclaves accrue, et chaque rumeur de complot fut désormais prise au sérieux. En 1802, une nouvelle conspiration présumée de bateliers noirs sur l’Appomattox et la Roanoke suffit à déclencher des vagues d’arrestations et de nouvelles restrictions.

L’affaire Gabriel eut aussi un impact politique national. En pleine campagne présidentielle de 1800, Thomas Jefferson et James Monroe redoutaient que la rébellion ne soit utilisée contre eux. Les fédéralistes accusèrent les républicains d’avoir attisé le climat de contestation par leur sympathie pour la Révolution française et leur indulgence envers les idéaux égalitaires. Les démocrates-républicains, eux, craignaient que l’exécution massive des conjurés ne ternisse leur image auprès d’une opinion déjà divisée. Jefferson lui-même confia à Monroe : 

« Le monde nous condamnera si nous cédons au principe de vengeance. »

Enfin, la mémoire immédiate de l’événement fut délibérément étouffée. Les journaux minimisèrent l’ampleur de la conspiration, insistant sur la trahison interne et la vigilance des autorités plutôt que sur l’audace des esclaves. Dans les récits officiels, Gabriel disparut presque aussitôt après sa pendaison. Mais dans les cabanes et les communautés noires, son nom continua de circuler, chargé d’une dignité héroïque, comme celui d’un « Washington noir ».

Héritages et réhabilitations

Si Gabriel et ses compagnons furent effacés des chroniques officielles au début du XIXe siècle, leur souvenir n’a cessé de resurgir dans les marges, porté par la mémoire populaire noire et par la culture. Peu à peu, l’histoire que l’on voulait taire est devenue un récit fondateur, réinvesti par la littérature, la musique, le théâtre et la politique.

Dans la culture populaire, la rébellion inspira très tôt les artistes afro-américains. En 1936, l’écrivain de la Harlem Renaissance Arna Bontemps publia le roman Black Thunder, qui redonna à Gabriel une voix et une dignité de héros populaire, figure tragique et lumineuse à la fois. Plus tard, Barbara Chase-Riboud, dans Sally Hemings (1979), évoqua indirectement l’insurrection, tandis qu’Alex Haley (dans Roots) et Gigi Amateau (Come August, Come Freedom, 2012) inscrivirent l’épisode dans la grande fresque de la mémoire noire. La rébellion devint ainsi un motif littéraire, entre histoire et fiction, entre archives et réinvention.

La musique s’en fit aussi l’écho. Le groupe de rap Public Enemy, dans Prophets of Rage, mentionne Gabriel comme un symbole de lutte et de résistance, inscrivant son nom dans le panthéon des insurgés afro-descendants. Plus étonnant encore, des shanties du XIXe siècle (chants de marins) évoquaient déjà la figure du « général Gabriel », preuve que sa renommée dépassa les frontières de la Virginie pour se propager dans l’Atlantique noir.

Au XXIe siècle, le théâtre s’est emparé de son histoire. En 2022, la troupe du Firehouse Theatre de Richmond monta Gabriel, the Musical, une fresque scénique qui réinterprète son projet, ses dilemmes et son héritage. Entre chant, fiction et mémoire, la pièce fit découvrir Gabriel à une nouvelle génération.

Sur le plan de la mémoire publique, les hommages se sont multipliés après un long silence. Depuis les années 1990, des cérémonies annuelles sont organisées au Shockoe Bottom African Burial Ground, site devenu symbole de recueillement pour les descendants et militants afro-américains. En 2007, le gouverneur de Virginie Tim Kaine accorda un pardon symbolique à Gabriel et ses compagnons, reconnaissant leur combat comme légitime et inscrit dans la quête universelle de liberté. Des plaques commémoratives, markers historiques et sites de mémoire dans le comté de Henrico et à Richmond entretiennent désormais le souvenir de l’insurgé.

De héros occulté, Gabriel est devenu un symbole de continuité : celui d’une résistance noire qui traverse les siècles, de Saint-Domingue à Selma, de Richmond à Ferguson. Sa mémoire réhabilitée rappelle que l’histoire des États-Unis s’est aussi forgée par ceux qui, comme lui, ont préféré la potence au silence.

Gabriel, une ombre lumineuse

Gabriel Prosser n’a jamais mené ses hommes à l’assaut de Richmond. Le ciel déchaîné, la peur et la trahison brisèrent son rêve avant qu’il ne devienne réalité. Mais si son projet s’acheva sur la potence de Gallows Hill, il n’en demeure pas moins un tournant majeur de l’histoire américaine. L’audace d’un esclave forgeron, capable d’imaginer la prise d’une capitale, la capture d’un gouverneur et la négociation de la liberté pour les siens, révèle combien la quête d’émancipation habitait déjà les communautés noires dès les premières décennies de la République.

Dans la longue histoire des résistances afro-descendantes, Gabriel se situe à la croisée des chemins : héritier des idéaux de la Révolution américaine, inspiré par le souffle de Saint-Domingue, annonciateur des insurrections futures de Denmark Vesey et Nat Turner. Sa conspiration avortée souligne une vérité universelle : même bâillonnés, enchaînés et condamnés, les esclaves n’ont jamais cessé de penser la liberté, ni de chercher les moyens de l’arracher.

Aujourd’hui, le nom de Gabriel résonne avec une intensité nouvelle. Dans une Amérique toujours traversée par les débats sur la justice raciale, l’égalité citoyenne et la mémoire des violences esclavagistes, son combat prend un relief particulier. Son insurrection avortée, loin de n’être qu’une note de bas de page, apparaît comme un prélude aux luttes contemporaines, une ombre lumineuse qui rappelle que les promesses de liberté ne prennent sens que si elles sont universelles.

Gabriel n’a pas vu triompher son rêve. Mais son sacrifice a inscrit une vérité durable dans l’histoire : celle d’un peuple qui, même au cœur de la servitude, refusa toujours de renoncer à sa dignité et à son droit à la liberté. C’est pourquoi, plus de deux siècles après, son nom continue d’inspirer ceux qui refusent l’oubli et poursuivent, à leur manière, le combat qu’il avait initié.

Sources

« Nkosi Sikelel’ iAfrika », l’hymne panafricain de libération

Découvrez l’histoire de « Nkosi Sikelel’ iAfrika », un hymne composé par Enoch Sontonga devenu le symbole de la libération et de l’unité panafricaine, et aujourd’hui hymne national de plusieurs pays africains.

Saartjie Baartman : le tragique destin de la « Vénus Hottentote »

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Dans sa trop courte vie et même après sa mort, Saartjie Baartman qui fut surnommée la « Vénus Hottentote » aura éprouvé le pire. Partit en 1810 de son Cap-Oriental natal, sa dépouille ne sera restituée que 192 ans après, le 6 mars 2002. Grâce au combat acharné de son peuple, celle qui fut sacrifiée « au nom de la science et du progrès » repose désormais en paix.

19 mars 1946 : de Colonisation à la départementalisation

Découvrez comment le 19 mars 1946 a marqué un tournant historique pour la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion, transformant ces ‘confettis de l’empire’ en départements d’outre-mer français, grâce à l’action déterminante d’Aimé Césaire et d’autres figures clés.

Le 19 mars 1946 reste gravé dans l’histoire comme le jour où la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion ont officiellement été reconnues comme départements d’outre-mer (DOM) de la République française. Cette transformation, votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, a non seulement redéfini le statut de ces territoires mais a également marqué le début d’une nouvelle ère pour leurs habitants. Retour sur ce moment historique et ses implications.

Élaboration de la loi : une convergence d’efforts

L’initiative de départementalisation émerge de plusieurs propositions de loi, chacune portée par des figures emblématiques des territoires concernés au premier rang desquelles se trouve Aimé Césaire1. Léopold Bissol2 pour la Martinique, Gaston Monnerville3 pour la Guyane, Raymond Vergès4 pour La Réunion, et Eugénie Éboué-Tell5 pour la Guadeloupe, ont tous contribué à façonner le projet de loi. Ces personnalités ont chacune, à leur manière, contribué à façonner le paysage politique et social des départements d’outre-mer français, marquant de leur empreinte l’histoire de la République française au XXe siècle.

Le texte de la loi du 19 mars 1946 : fondements et applications

Le 19 mars 1946 : de la Colonisation à la départementalisation

La « Loi no 46-451 du 19 mars 1946 tendant au classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française » érige les « quatre vieilles colonies6 » en départements français, promettant l’application des lois métropolitaines et ouvrant la voie à une intégration complète dans la République. Les décrets d’application, prévus avant le 1er janvier 1947, devaient assurer une transition harmonieuse vers le nouveau statut. Cette évolution législative représente une étape décisive vers la reconnaissance pleine et entière des droits des citoyens d’outre-mer.

JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE

LOI no 46-451 du 19 mars 1946 tendant au classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française.

L’Assemblée nationale constituante a adopté, le Président du Gouvernement provisoire de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

  • Art. 1er. – Les colonies de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française sont érigées en départements français.
  • Art. 2. – Les lois et décrets actuellement en vigueur dans la France métropolitaine et qui ne sont pas encore appliqués à ces colonies feront, avant le 1er janvier 1947, l’objet de décrets d’application à ces nouveaux départements.
  • Art. 3. – Dès la promulgation de la présente loi, les lois nouvelles applicables à la métropole le seront dans ces départements, sur mention expresse insérée aux textes. La présente loi, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale constituante, sera exécutée comme loi de l’État.

Fait à Paris, le 19 mars 1946
Felix Gouin.

Par le Président du Gouvernement provisoire de la République : Le ministre de la France d’outre-mer, Marius Moutet. Le ministre de l’intérieur, André Le Troquer.

Vers une véritable émancipation

Le 19 mars 1946 : de la Colonisation à la départementalisation

Il est temps de repenser la relation entre la France et ses départements d’outre-mer, en reconnaissant les échecs de la départementalisation et en ouvrant le dialogue sur des alternatives qui respectent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’indépendance, loin d’être une menace, pourrait être envisagée comme une opportunité de construire des sociétés plus justes, où les identités culturelles sont préservées et valorisées dans un monde globalisé.

Un appel à la réflexion et à l’action

Le 19 mars 1946 : de la Colonisation à la départementalisation

La départementalisation de 1946, loin d’être une panacée, doit être interrogée et critiquée pour ce qu’elle est : une étape dans la longue histoire de la domination coloniale. En tant que descendants des peuples colonisés, nous avons la responsabilité de questionner cet héritage et de lutter pour une véritable émancipation, qui passe par la reconnaissance de nos droits, de notre histoire et de notre capacité à choisir notre propre destin.

Pour continuer à explorer les voies de l’indépendance et à célébrer les cultures d’outre-mer, rejoignez-nous sur nofi.media, votre plateforme d’engagement et de réflexion sur les enjeux contemporains des peuples noirs et de la diaspora.

Notes et références

  1. Aimé Césaire (1913-2008), poète, dramaturge, et homme politique martiniquais, est l’une des figures emblématiques du mouvement de la négritude. Député de la Martinique, il a joué un rôle déterminant dans l’adoption de la loi de départementalisation de 1946, visant à intégrer pleinement les « quatre vieilles colonies » françaises comme départements d’outre-mer. ↩︎
  2. Léopold Bissol (1903-1998) était un syndicaliste et homme politique martiniquais. Membre fondateur du Parti communiste martiniquais, il a été l’un des premiers à proposer la départementalisation de la Martinique, soulignant la nécessité d’une intégration plus profonde dans la République française. ↩︎
  3. Gaston Monnerville (1897-1991), avocat et homme politique français originaire de la Guyane, a été président du Sénat français de 1958 à 1968. Il a également contribué à l’élaboration de la loi de départementalisation, en particulier en ce qui concerne la Guyane française. ↩︎
  4. Raymond Vergès (1882-1957) était un homme politique réunionnais et le père de Paul Vergès. Il a présenté la proposition de loi concernant la départementalisation de La Réunion, militant pour une meilleure intégration de l’île dans le cadre républicain français. ↩︎
  5. Eugénie Éboué-Tell (1913-1972), femme politique française et épouse de Félix Éboué, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française. Elle a joué un rôle actif dans la vie politique de la Guadeloupe et a contribué à la promotion de la départementalisation de l’île. ↩︎
  6. Les « quatre vieilles colonies » font référence à la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, et La Réunion. Ces territoires sont ainsi nommés car ils constituent les vestiges du premier empire colonial français établi avant la Révolution française. Historiquement, ces colonies ont joué un rôle crucial dans l’économie coloniale française, notamment à travers la production de sucre et d’autres cultures de plantation. ↩︎

7e édition du Salon des Littératures Africaines de Bruxelles

Ne manquez pas la 7ème édition du SLABEO à Bruxelles les 30 et 31 mars 2024. Découvrez un monde de littérature africaine et afro-descendante à travers des cafés littéraires, des ateliers pour enfants, et plus encore.

Le Salon des Littératures Africaines de Bruxelles (SLABEO) revient pour sa 7ème édition les 30 et 31 mars 2024. Cet événement incontournable, qui se tiendra le temps d’un weekend, promet d’enrichir le paysage culturel de Bruxelles avec une célébration vibrante de la littérature africaine et afro-descendante. Nous sommes fiers de vous présenter cette plateforme unique de visibilité pour auteurs, éditeurs, et acteurs culturels, enrichie cette année d’un espace dédié à l’enfance et à la jeunesse.

SLABEO : un salon au cœur de la littérature africaine et afro-descendante

SLABEO 2024 : un week-end dédié aux Littératures Afro à Bruxelles

Le SLABEO 2024 mettra à l’honneur la littérature jeunesse afro-descendante, offrant une occasion unique de découvrir des œuvres inspirantes et éducatives. Les cafés littéraires, stands, et scènes ouvertes permettront aux visiteurs de plonger dans un univers riche en histoires et en savoirs, tandis que les asbl et promoteurs culturels continueront de jouer un rôle central dans la mise en lumière de la diversité littéraire.

Nouveauté 2024 : un coin enfance et jeunesse

SLABEO 2024 : un week-end dédié aux Littératures Afro à Bruxelles

Cette édition introduit un espace entièrement dédié aux enfants, avec des lectures, ateliers, et activités spécialement conçus pour eux. Cette initiative vise non seulement à sensibiliser les plus jeunes de manière adaptée à leur âge, mais aussi à permettre aux parents de participer sereinement aux différentes activités du salon.

Une plateforme de visibilité pour les acteurs du livre

SLABEO 2024 : un week-end dédié aux Littératures Afro à Bruxelles

Le Salon des Littératures Africaines de Bruxelles se veut être un lieu de rencontre et de visibilité pour les auteurs et éditeurs africains et afro-descendants. En offrant une scène pour partager leur travail lors des cafés littéraires, le salon joue un rôle crucial dans la promotion de la littérature africaine et afro-descendante en Belgique et au-delà.

Un engagement pour la diversité culturelle

SLABEO 2024 : un week-end dédié aux Littératures Afro à Bruxelles

En collaboration avec l’asbl Mabiki et soutenu par l’asbl Africa Sub-sahara, le salon s’engage à promouvoir la diversité culturelle. Le salon est une occasion parfaite pour faire connaître d’autres acteurs socioculturels issus de la diversité, tels que les restaurants africains, centres culturels, librairies, et bibliothèques.

Informations pratiques pour le SLABEO 2024

SLABEO 2024 : un week-end dédié aux Littératures Afro à Bruxelles

Dates et horaires :

  • Samedi 30 mars 2024
  • Vendredi 31 mars 2024 Les portes seront ouvertes de 10h00 à 18h00 les deux jours.

Lieu : Le Salon des Littératures Africaines de Bruxelles se tiendra au Centre Culturel Congolais (boulevard Poincaré 77 – 1000 Bruxelles), un lieu central et accessible, offrant un cadre idéal pour la découverte et le partage culturel.

La 7ème édition du Salon des Littératures Africaines de Bruxelles (SLABEO) 2024 est une invitation à explorer la richesse et la diversité de la littérature africaine et afro-descendante. Avec son programme varié et son nouvel espace dédié aux jeunes lecteurs, le SLABEO promet d’être un événement culturel majeur à Bruxelles. Nofi.media encourage tous les amateurs de littérature et de culture africaine à participer à ce rendez-vous exceptionnel.

Lynette Woodard : La GOAT volée par son époque

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Lynette Woodard, née le 12 août 1959 à Wichita, Kansas, est une figure emblématique du basketball féminin. Sa carrière exceptionnelle et ses réalisations historiques ont ouvert la voie aux générations futures, brisant les barrières dans un sport alors dominé par les hommes.

Officieusement la meilleure pendant 40 ans

Débutant sa carrière à l’Université du Kansas, Woodard a marqué l’histoire en devenant la meilleure marqueuse universitaire avec un record époustouflant de 3 649 points en quatre ans. Ce record, longtemps resté officieux du fait que la NCAA (National Collegiate Athletics Association) ne reconnaissait pas les statistiques de l’ère AIAW (The Association for Intercollegiate Athletics for Women), a été un symbole de sa domination sur le terrain. Bien que l’excellente Caitlyn Clark l’ait dépassée en 2024, l’impact de Woodard reste inébranlable dans l’histoire du basketball féminin. Son record aura tenu 43 ans. Pourtant, c’est probablement son époque qui l’aura empêchée de le conserver plus longtemps.

Lynette a établi son officieux record avant que la National Collegiate Athletics Association n’applique la fameuse ligne à 3pts. En 1982, la NCAA commence à organiser des championnats sportifs pour les femmes, ce qui a mené au déclin de l’Association for Intercollegiate Athletics for Women. Et pour cause, elle a fini par absorber la plupart des programmes sportifs féminins, y compris le basketball. La ligne à trois points y a été introduite en commençant par le basketball masculin en 1986-1987, offrant une nouvelle dimension tactique au jeu, avant de l’étendre pour les femmes. Ce qui signifie que le record de Lynette s’est fait avec des shoots à 2 pts uniquement et ceux quelque soit la distance.

Lynette Woodard : Pionnière du Basketball Féminin et icône de persévérance
Caitlyn Clark et Lynette Woodard

Woodard a surmonté de nombreux obstacles en tant que femme noire dans le monde du sport. À une époque où les opportunités pour les athlètes féminines, surtout celles de couleur, étaient limitées, elle a tracé son propre chemin avec détermination et grâce. Son talent exceptionnel et sa persévérance lui ont permis de briser les barrières raciales et de genre, redéfinissant ce qu’une athlète peut accomplir.

Lynette Woodard ouvre les portes par manque de débouchés

En 1985, Woodard est entrée dans l’histoire en devenant la première femme à intégrer les Harlem Globetrotters, une équipe réputée pour son excellence et son style de jeu divertissant. Son intégration dans cette équipe emblématique a non seulement démontré ses compétences exceptionnelles mais a également servi d’inspiration pour les jeunes filles aspirant à des carrières dans le sport.

Lynette Woodard : Pionnière du Basketball Féminin et icône de persévérance

Son parcours professionnel a également inclus des passages dans des ligues féminines étrangères et en WNBA, où elle a continué à exceller et à influencer le jeu. En dehors du terrain, Woodard a été une ambassadrice pour le sport, promouvant le basketball féminin à travers le monde et encourageant la prochaine génération d’athlètes.

Sa carrière internationale n’est pas moins impressionnante. Lynette Woodard a représenté les États-Unis dans plusieurs compétitions internationales, remportant l’or aux Jeux olympiques en 84. Elle s’arrêtait en deuxième aux Championnats du monde de 83 avant de les remporter en Malaisie en 1990, consolidant sa place en tant que l’une des meilleures joueuses de son époque.

Une reconnaissance officielle pour son parcours

En reconnaissance de ses réalisations, Woodard a été intronisée au Basketball Hall of Fame et au Women’s Basketball Hall of Fame, des honneurs qui témoignent de son impact durable sur le sport. Son héritage dépasse les chiffres et les records; elle est un symbole de résilience, de détermination et de l’évolution du basketball féminin.

Le parcours de Woodard est une source d’inspiration, pas seulement pour les athlètes, mais pour tous ceux qui cherchent à surmonter les obstacles et à réaliser leurs rêves. Elle a démontré que le talent, couplé à la détermination, peut briser les barrières les plus résistantes et changer le cours de l’histoire.

Lynette Woodard : Pionnière du Basketball Féminin et icône de persévérance

Lynette Woodard n’est pas seulement une légende du basketball; elle est une pionnière qui a ouvert des portes et créé des opportunités pour les générations futures. Son histoire est un puissant rappel que les limites et les obstacles peuvent être surmontés avec talent, travail acharné et une foi inébranlable en ses capacités. Sa contribution au basketball féminin et son impact sur le sport dans son ensemble continueront d’inspirer encore de nombreuses années.

Les Égyptiens de l’Antiquité : une civilisation africaine authentique

Découvrez l’héritage africain de l’Égypte antique à travers des témoignages d’auteurs classiques. Cet article explore les racines profondément africaines de cette civilisation emblématique, offrant une perspective enrichie sur l’histoire des Égyptiens de l’Antiquité.

Les racines africaines des Égyptiens de l’Antiquité

Bonaparte Devant le Sphinx par Jean-Léon Gérôme. La campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte (1798-1801) a permis de mieux faire connaître l’Egypte et sa civilisation en France, et de lancer une période d’égyptomanie

L’énigme des origines des Égyptiens de l’Antiquité fascine et divise historiens et chercheurs depuis des siècles. Au cœur de cette controverse, la question de leur appartenance ethnique reste particulièrement brûlante. Grâce aux récits précieux laissés par les auteurs classiques de l’Antiquité, nous sommes aujourd’hui en mesure de jeter un nouveau regard sur l’héritage africain profondément enraciné de cette civilisation emblématique.

Cet article propose une plongée dans les témoignages historiques qui réaffirment l’identité africaine des bâtisseurs de pyramides, des inventeurs de l’écriture hiéroglyphique et des pionniers de l’astronomie.

La perception des Égyptiens de l’Antiquité par les érudits de l’Antiquité

Au fil des siècles, le nord de l’Afrique a été le carrefour d’invasions multiples, façonnant un riche mélange culturel et ethnique. Cependant, les récits des érudits grecs et latins ayant foulé le sol égyptien peignent le portrait d’une population essentiellement noire. Des témoignages d’Hérodote, le « père de l’histoire« , d’Eschyle, pionnier de la tragédie grecque, et d’Aristote, philosophe emblématique, dépeignent unanimement les Égyptiens avec des caractéristiques typiquement africaines : peau noire et cheveux crépus. Ces descriptions historiques précieuses réaffirment l’ancrage africain des Égyptiens, soulignant leur intégration indéniable dans le vaste tableau des peuples africains.

Témoignages clés :

Hérodote et l’identité africaine des Égyptiens de l’Antiquité

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique

Hérodote1, souvent célébré comme le « père de l’histoire« , a offert une perspective unique sur les Égyptiens de l’Antiquité, qu’il a décrits comme des individus noirs, profondément influencés par le climat ardent de leur terre. Dans ses écrits, Hérodote détaille comment les conditions climatiques de l’Égypte, caractérisées par l’absence de pluie et la chaleur intense, contribuent à la pigmentation foncée de ses habitants. Il souligne également la permanence des milans et des hirondelles tout au long de l’année, témoignant de l’environnement unique du pays :

« La première, et la plus forte, vient des vents ; ceux qui soufflent de ce pays-là sont chauds. La seconde se tire de ce qu’on ne voit jamais en ce pays ni pluie ni glace. S’il y neigeait, il faudrait aussi qu’il y plût ; car c’est une nécessité absolue que, dans un pays où il tombe de la neige, il y pleuve dans l’espace de cinq jours. La troisième vient de ce que la chaleur y rend les hommes noirs, de ce que les milans et les hirondelles y demeurent toute l’année (…) »

Histoire d’Hérodote, Livre II, Chapitre 2. Traduction par Pierre-Henri Larcher.

Ses récits sur les origines de l’oracle de Dodone2, basés sur l’histoire de deux colombes noires provenant de Thèbes, renforcent l’idée d’une connexion spirituelle et culturelle avec l’Afrique :

« Deux colombes noires envolées de la Thèbes des Egyptiens gagnèrent, l’une la Lybie, l’autre leur pays (Dodone) ; celle-ci se posa sur un chêne et parlant avec une voix humaine, déclara qu’il fallait établir en cet endroit un oracle de Zeus […] Le nom de colombe leur fut donné, je pense, par les Dodonéens parce qu’elles étaient étrangères et que leur langage était pour eux semblables au ramage des oiseaux. Enfin en disant que cette colombe était noire, ils veulent faire entendre que la femme était égyptienne. »

Histoire d’Hérodote, Livre II, Chapitre 57. Traduction par Pierre-Henri Larcher.

Plus convaincant encore, Hérodote évoque les Colchidiens3, affirmant leur descendance des soldats de Sésostris et notant leur peau noire et leurs cheveux crépus comme preuves irréfutables de leur héritage égyptien. Cette pratique de la circoncision, partagée uniquement parmi ces peuples, est pour lui une preuve supplémentaire de leur lien indélébile.

« Manifestement, en effet, les Colchidiens sont de race égyptienne ; mais des Egyptiens me dirent qu’à leur avis les Colchidiens descendaient des soldats de Sésostris. Je l’avais conjecturé moi-même d’après deux indices : d’abord parce qu’ils ont la peau noire et les cheveux crépus, ensuite et avec plus d’autorité, pour la raison que, seuls parmi les hommes, les Colchidiens, les Egyptiens et les Ethiopiens pratiquent la circoncision depuis l’origine. Les Phéniciens et les Syriens de Palestine reconnaissent eux-mêmes qu’ils ont appris cet usage des Egyptiens. Les Syriens, qui habitent la région du fleuve Hermodon et du Pathenios, et les Macrons, qui sont leurs voisins, disent l’avoir appris récemment des Colchidiens.

Histoire d’Hérodote, Livre II, Chapitre 104. Traduction par Pierre-Henri Larcher.

Ses observations méticuleuses et ses interactions avec les cultures locales lui ont permis de noter des pratiques telles que la circoncision, commune aux Égyptiens, aux Colchidiens et aux Éthiopiens4, suggérant une origine partagée et une profonde connexion africaine :

Ce sont là les seuls hommes qui pratiquent la circoncision et l’on peut constater qu’ils le font de la même manière que les Egyptiens. Des Egyptiens eux-mêmes et des Ethiopiens, je ne saurais dire lesquels des deux apprirent cette pratique des autres ; car c’est évidemment chez eux une chose très ancienne ; qu’on l’ait apprise en fréquentant l’Egypte, voici qui en est aussi pour moi une forte preuve : tous ceux des Phéniciens qui fréquentent la Grèce cessent de traiter les parties naturelles à l’imitation des Egyptiens et ne soumettent pas leurs descendants à la circoncision (…) »

Histoire d’Hérodote, Livre II, Chapitre 104. Traduction par Pierre-Henri Larcher.

Ces observations d’Hérodote ne sont pas seulement des récits historiques ; elles sont des témoignages vivants de l’identité africaine des Égyptiens de l’Antiquité. Elles invitent à reconnaître et à célébrer l’héritage africain comme une composante essentielle de l’histoire égyptienne, défiant les narratifs qui cherchent à séparer l’Égypte de ses racines africaines.

Les descriptions révélatrices d’Eschyle

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique

Eschyle5, une figure emblématique de la tragédie grecque, offre dans ses œuvres un aperçu fascinant des perceptions antiques sur les Égyptiens. À travers « Les Suppliantes« , il dépeint les « Egyptiades6 » avec une clarté qui transcende les siècles, mettant en lumière leur apparence physique distincte :

« Je distingue l’équipage avec ses membres noirs sortant des tuniques blanches »

Eschyle, Les Suppliantes

Cette description, loin d’être anodine, révèle une reconnaissance explicite de la pigmentation foncée des Égyptiens, un trait indéniablement africain.

Aristote et la perception des couleurs

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique

Aristote7, l’un des philosophes les plus influents de l’Antiquité, a exploré dans ses écrits la relation entre le physique et le caractère, s’intéressant notamment à l’influence du climat sur la couleur de peau des populations. Dans ses observations, il note spécifiquement que les Égyptiens et les Éthiopiens étaient « agan melanes » (« Αγκάν μελάνες ») ou « excessivement noirs« , attribuant cette pigmentation à l’intense chaleur de leur environnement :

« Ceux qui sont excessivement noirs sont couards, ceci s’applique aux Egyptiens et aux Ethiopiens. Mais ceux qui sont excessivement blancs sont également couards, témoin les femmes, mais la complexion qui correspond au courage est entre les deux. »

Aristote, Physionomie 6

Cette réflexion d’Aristote sur la couleur de peau et son lien avec le climat révèle une compréhension précoce des adaptations biologiques aux conditions environnementales. Toutefois, il est important de contextualiser ses commentaires sur le courage et la complexion, qui reflètent les préjugés de son époque plutôt que des vérités scientifiques.

En revisitant les écrits d’Aristote, nous sommes invités à réfléchir sur la manière dont les perceptions historiques peuvent influencer notre compréhension de l’histoire. Son analyse, bien qu’imparfaite, est un témoignage précieux de la diversité de l’humanité et un rappel que l’Égypte antique était profondément enracinée dans le continent africain.

Diodore de Sicile et Strabon ou l’héritage éthiopien dans l’Égypte antique

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique

Les écrits de Diodore de Sicile et Strabon offrent une perspective fascinante sur les origines éthiopiennes de la civilisation égyptienne, suggérant une profonde connexion entre ces deux cultures africaines. Diodore de Sicile8, dans son œuvre monumentale, « Histoire Universelle« , rapporte que l’Éthiopie, berceau de l’humanité selon certains récits historiques, a joué un rôle crucial dans la fondation de l’Égypte :

« Les historiens rapportent que les Ethiopiens furent les premiers de tous les hommes et ils affirment que les preuves en sont évidentes (…) Les Éthiopiens disent que les Égyptiens sont une de leurs colonies qui fut menée en Égypte par Osiris. Ils prétendent même que ce pays n’était au commencement du monde qu’une mer mais que le Nil entraînant dans ses crues beaucoup de limon d’Éthiopie, l’avait enfin comblée et en avait fait une partie du continent. On voit aux embouchures du Nil une particularité qui semble prouver que toute l’Egypte est un ouvrage du fleuve. Après l’écoulement des eaux on peut remarquer tous les ans que la mer a poussé contre les rivages de gros amas de limon et que le terrain s’est augmenté.« 

Diodore De Sicile, Histoire Universelle – Tome I : Livre III

Il avance que les Éthiopiens ont non seulement colonisé l’Égypte mais ont également légué à cette dernière une grande partie de leur savoir, de leurs pratiques religieuses et de leurs traditions culturelles. Selon Diodore, les Éthiopiens affirment que les Égyptiens de l’Antiquité sont issus de leur peuple, emmenés en Égypte par Osiris, et que les similitudes dans les rites funéraires, le respect des monarques divinisés, ainsi que les arts de la sculpture et de l’écriture, attestent de cette origine commune :

« Ils ajoutent que les Égyptiens tiennent d’eux, comme de leurs auteurs et de leurs ancêtres, la plus grande partie de leurs lois. C’est d’eux qu’ils ont appris à honorer leurs rois comme des dieux et à ensevelir leurs morts avec tant de pompe ; la sculpture et l’écriture ont pris naissance chez les Éthiopiens. Les Égyptiens se servent de caractères qui ne sont propres qu’à leur nation : mais les uns sont à l’usage de tout le peuple et appelés vulgaires pour cette raison ; et les autres sont sacrés et connus seulement des prêtres qui s’en transmettent l’intelligence de père en fils. »

Diodore De Sicile, Histoire Universelle – Tome I : Livre III

Cette transmission de connaissances et de traditions est considérée comme un témoignage de l’interconnexion entre les civilisations africaines et leur contribution mutuelle à l’essor de l’humanité.

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique

Strabon9, quant à lui, renforce cette idée en notant que les Égyptiens et les Colches partagent une origine ethnique commune, suggérant des migrations depuis l’Égypte vers l’Éthiopie et la Colchide.

« Des Égyptiens se sont établis dans l’Ethiopie et dans la Colchide. »

Strabon, Géographie, Livre I, chapitre 3

Sa tentative d’expliquer la pigmentation plus foncée des Égyptiens de l’Antiquité par rapport aux Hindous souligne la diversité raciale au sein de l’ancien monde et met en lumière l’importance de l’Afrique dans l’histoire de la civilisation :

« Il n’y a aucun doute sur l’idée que Strabon se faisait de la race des Egyptiens, car il tente par ailleurs d’expliquer pourquoi les Egyptiens sont plus noirs que les Hindous, ce qui permettrait d’écarter, s’il en était besoin, toute tentative de confusion entre la race « hindoue et l’égyptienne ». »

Théodecte de Phasélis et Onésicrite cités par Strabon dans Livre XV, chapitres I et IX.

Ces récits historiques de Diodore de Sicile et Strabon ne sont pas seulement des curiosités académiques ; ils sont des rappels puissants de l’unité et de la richesse de l’héritage africain. En reconnaissant l’influence éthiopienne sur l’Égypte ancienne, nous embrassons une vision plus inclusive de l’histoire, qui honore la contribution de l’Afrique à la culture mondiale et à la civilisation humaine. Ces liens indélébiles entre l’Éthiopie et l’Égypte témoignent de la profondeur et de la complexité des racines africaines de l’Égypte, enrichissant notre compréhension de cette civilisation emblématique.

L’Égypte vue par les yeux de Champollion et Volney :

Jean-François Champollion et la vision réaliste des Égyptiens de l’Antiquité

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique
Portrait de Jean-François Champollion (1790-1832), dit Champollion le Jeune par Léon Cogniet (1831 ).

Jean-François Champollion, célèbre pour avoir déchiffré les hiéroglyphes, a apporté une contribution inestimable à notre compréhension de la civilisation égyptienne. Ses observations minutieuses des représentations artistiques dans les tombes royales égyptiennes révèlent une classification ancienne des peuples du monde qui distingue clairement les Égyptiens, les Asiatiques, les Africains, et les Européens :

« Je me hâtai de chercher le tableau correspondant à celui-ci dans les autres tombes royales, et en le retrouvant en effet dans plusieurs, les variations que j’y observai me convainquirent pleinement qu’on a voulu figurer ici les habitants des quatre parties du monde, selon l’ancien système égyptien, savoir : 1e les habitants de l’Égypte, qui, à elle seule, formait une partie du monde, d’après le très-modeste usage des vieux peuples ; 2e les Asiatiques ; 3e les habitants propres de l’Afrique, les nègres ; 4e enfin (et j’ai honte de le dire, puisque notre race est la dernière et la plus sauvage de la série) les Européens, qui à ces époques reculées, il faut être juste, ne faisaient pas une trop belle figure dans ce monde. Il faut entendre ici tous les peuples de race blonde et à peau blanche, habitant non-seulement l’Europe, mais encore l’Asie, leur point de départ. »

Jean-François Champollion, Lettres écrites d’Egypte et de Nubie en 1828 et 1829, édition 1833, dans la 13e lettre du 26 mai 1829

Champollion note avec précision que les Égyptiens de l’Antiquité se représentaient eux-mêmes distinctement des autres groupes, affirmant ainsi leur identité africaine unique.

Dans ses lettres, Champollion décrit comment les Égyptiens se percevaient comme une partie intégrante du monde, à part entière, et comment cette représentation était cohérente à travers différentes tombes, soulignant une constance dans leur identité culturelle et ethnique. Il met en lumière la manière dont les Égyptiens et les Africains étaient représentés de façon similaire, ce qui renforce l’idée d’une appartenance commune à l’héritage africain.

« Cette manière de considérer ces tableaux est d’autant plus la véritable que, dans les autres tombes, les mêmes noms génériques reparaissent et constamment dans le même ordre. On y trouve aussi les Égyptiens et les Africains représentés de la même manière, ce qui ne pouvait être autrement : mais les Amou (les Asiatiques) et les Tamahou (les races européennes) offrent d’importantes et curieuses variantes. »

Jean-François Champollion, Lettres écrites d’Egypte et de Nubie en 1828 et 1829, édition 1833, dans la 13e lettre du 26 mai 1829

Les travaux de Champollion ne se limitent pas à une avancée linguistique ; ils offrent une fenêtre sur la manière dont les Égyptiens de l’Antiquité se voyaient dans un contexte mondial. Ses observations confirment l’ancrage africain de l’Égypte et enrichissent notre compréhension de cette civilisation emblématique. En reconnaissant l’importance de ces représentations, nous apprécions davantage la complexité de l’histoire égyptienne et son intégration dans le tissu plus large de l’histoire africaine.

Volney et la révélation du Sphinx

Les Égyptiens de l'Antiquité : une civilisation africaine authentique
Constantin François de Chassebœuf, comte de Volney. Album du Centenaire 1889.

Le Comte de Volney, figure emblématique du XVIIIe siècle, a apporté une contribution significative à la compréhension de l’identité africaine des anciens Égyptiens. Ses observations perspicaces lors de son voyage en Égypte, notamment sur le Sphinx et les populations coptes modernes, ont renforcé l’idée que les Égyptiens de l’Antiquité étaient africains, remettant en question les classifications raciales de son époque :

« Tous ont le visage bouffi, l’œil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse : en un mot, un vrai visage de mulâtre. J’étais tenté de l’attribuer au climat, lorsque, ayant été visité le Sphinx, son aspect me donna le mot de l’énigme. En voyant cette tête caractérisée de Nègre dans tous ses traits, je me rappelai le passage remarquable d’Hérodote, où il dit : pour moi, j’estime que les Colches sont une colonie des Égyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus : c’est-à-dire que les anciens Égyptiens étaient de vrais Nègres de l’espèce de tous les naturels d’Afrique ; et dès lors, on explique comment leur sang, allié depuis plusieurs siècles à celui des Romains et des Grecs, a dû perdre l’intensité de sa première couleur, en conservant cependant l’empreinte de son moule originel.

On peut même donner à cette observation une étendue très générale et poser en principe que la physionomie est une sorte de monument propre, en bien des cas, à contester ou éclaircir les témoignages de l’histoire sur les origines des peuples (…) »

Voyage en Syrie et en Égypte, par M.C.F. Volney, Paris, 1787, Tome I, p. 74 à 77.

Volney, confronté à l’iconique Sphinx, a été frappé par ses traits distinctement africains, une observation qui l’a conduit à réévaluer l’histoire et l’origine ethnique des anciens Égyptiens. Cette prise de conscience l’a amené à soutenir que les Égyptiens étaient de « vrais Nègres« , une affirmation audacieuse qui défiait les perceptions courantes de son temps.

En plus de ses observations physiques, Volney a critiqué la manière dont l’histoire avait été écrite et interprétée, soulignant le besoin de reconsidérer les témoignages historiques sur les origines des peuples. Sa réflexion sur la transformation des caractéristiques physiques des Égyptiens de l’Antiquité au fil des siècles, due aux invasions et aux mélanges de populations, offre une perspective nuancée sur la complexité de l’identité égyptienne :

« Mais en revenant à l’Égypte, le fait qu’elle rend à l’histoire offre bien des réflexions à la philosophie. Quel sujet de méditation, de voir la barbarie et l’ignorance actuelle des Coptes issus de l’alliance du génie profond des Égyptiens et de l’esprit brillant des Grecs, de penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’hui notre esclave et l’objet de notre mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences et jusqu’à l’usage de la parole, d’imaginer, enfin, que c’est au milieu des peuples qui se disent les plus amis de la liberté, de l’humanité, que l’on a sanctionné le plus barbare des esclavages et mis en problème si les hommes noirs ont une intelligence de l’espèce de celle des hommes blancs ! »

Voyage en Syrie et en Égypte, par M.C.F. Volney, Paris, 1787, Tome I, p. 74 à 77.

Volney a également mis en lumière la contradiction entre les idéaux de liberté et d’humanité prônés par les sociétés occidentales et la réalité de l’esclavage et du mépris envers les Africains. Son appel à reconnaître la contribution des Africains à la civilisation mondiale, y compris les arts, les sciences, et même l’usage de la parole, est un puissant rappel de l’importance de l’héritage africain dans l’histoire humaine.

L’analyse critique de Volney sur l’histoire égyptienne et sa classification raciale offre une perspective précieuse sur l’héritage africain de l’Égypte. En remettant en question les idées reçues et en valorisant les contributions africaines à la civilisation, Volney a ouvert la voie à une compréhension plus profonde et respectueuse de l’histoire égyptienne et de son contexte africain.

Vers une reconnaissance de l’héritage africain de l’Égypte antique

L’ensemble des données historiques, littéraires et archéologiques nous mène vers une conclusion indéniable : l’ancienne Égypte était profondément africaine, ses racines et son essence s’enfonçant profondément dans le sol riche du continent. Cette prise de conscience n’est pas seulement cruciale pour appréhender l’histoire égyptienne dans toute sa complexité, mais elle est également fondamentale pour une compréhension globale de l’histoire africaine.

Reconnaître l’africanité de l’Égypte ancienne nous permet de redéfinir notre vision de l’histoire, en mettant en lumière les contributions significatives de l’Afrique à la civilisation mondiale. C’est un pas vers la réparation d’un récit historique longtemps biaisé, offrant une perspective plus juste et enrichie de notre passé commun.

Nous encourageons vivement nos lecteurs à poursuivre leur exploration de ce sujet captivant. Pour une plongée plus profonde dans les racines africaines de civilisations anciennes et la célébration de l’histoire africaine, rendez-vous sur nofi.media. Là, vous découvrirez une multitude de contenus enrichissants qui honorent l’héritage africain, contribuant à une meilleure compréhension et appréciation de notre riche passé.

Notes et références

  1. Hérodote (484-425 av. J.-C.) : Considéré comme le « père de l’histoire« , Hérodote était un historien grec dont les œuvres offrent un aperçu précieux sur les cultures et les sociétés de l’Antiquité. Ses descriptions des peuples, coutumes, et événements de son époque, notamment dans son œuvre majeure « Les Histoires« , restent une source essentielle pour la compréhension de l’histoire ancienne, y compris celle de l’Égypte. ↩︎
  2. L’oracle de Dodone : Situé en Épire, dans le nord-ouest de la Grèce actuelle, l’oracle de Dodone était l’un des plus anciens et des plus importants centres de divination de la Grèce antique. Selon Hérodote, son origine serait liée à l’Égypte, ce qui souligne les échanges culturels entre les civilisations grecque et égyptienne. ↩︎
  3. Colchidiens : Peuple de l’Antiquité vivant sur la côte est de la mer Noire, dans ce qui est aujourd’hui la Géorgie. Hérodote et d’autres auteurs antiques ont suggéré que les Colchidiens partageaient des origines communes avec les Égyptiens, notamment en raison de pratiques culturelles similaires comme la circoncision, renforçant l’idée d’une connexion entre les civilisations africaines et celles du bassin méditerranéen. ↩︎
  4. Éthiopie (Aethiopia): Historiquement, le terme « Aethiopia » était utilisé par les Grecs anciens pour désigner les terres situées au sud de l’Égypte, englobant des régions qui font aujourd’hui partie de l’Éthiopie moderne, de l’Érythrée, et du Soudan. Cette appellation dérive du grec ancien Αἰθιοπία (Aithiopía), provenant de Αἰθίοψ (Aithíops), qui signifie « visages brûlés« , en référence à la peau foncée des habitants de ces régions. L’Éthiopie antique était connue pour sa richesse et sa puissance, souvent associée à des royaumes légendaires tels que celui de la reine de Saba. Elle a joué un rôle significatif dans le commerce et les échanges culturels de l’Antiquité, en particulier avec l’Égypte, la Grèce, et Rome. Les Grecs et les Romains admiraient l’Éthiopie pour sa mystérieuse grandeur et la considéraient comme une source de sagesse. ↩︎
  5. Eschyle (525-456 av. J.-C.) : Dramaturge grec, Eschyle est l’un des trois grands tragédiens de l’Antiquité avec Sophocle et Euripide. Ses pièces, dont « Les Perses » et « Les Suppliantes« , sont parmi les plus anciennes tragédies grecques qui nous sont parvenues et témoignent de la profondeur de la pensée grecque ainsi que de ses interactions avec d’autres cultures, y compris l’Égypte. ↩︎
  6. Egyptiades : Terme utilisé par Eschyle dans « Les Suppliantes » pour désigner les fils d’Égyptos, symbolisant les envahisseurs ou les occupants étrangers. Cette référence met en évidence les thèmes de l’identité et de la résistance culturelle dans la littérature grecque ancienne, reflétant les perceptions et interactions entre Grecs et Égyptiens. ↩︎
  7. Aristote (384-322 av. J.-C.) : Philosophe grec, élève de Platon et précepteur d’Alexandre le Grand, Aristote a exercé une influence considérable sur le développement de la philosophie occidentale. Ses travaux couvrent divers domaines, dont la métaphysique, l’éthique, la logique, et la biologie. Ses observations sur les peuples et les climats, bien que teintées des préjugés de son époque, fournissent des indices sur la perception des Égyptiens dans l’Antiquité. ↩︎
  8. Diodore de Sicile (90-30 av. J.-C.) : Historien grec de l’Antiquité, auteur de la « Bibliothèque historique« , une œuvre ambitieuse qui visait à couvrir l’histoire du monde connu. Diodore fournit des informations précieuses sur les civilisations anciennes, y compris l’Égypte et l’Éthiopie, soulignant les liens culturels et historiques entre ces régions. Ses écrits sur l’origine éthiopienne des Égyptiens mettent en lumière les interactions entre les différentes civilisations africaines. ↩︎
  9. Strabon (64 av. J.-C. – 24 ap. J.-C.) : Géographe, philosophe et historien grec, connu pour sa « Géographie« , une description exhaustive du monde connu de son époque. Strabon offre des aperçus sur divers peuples et régions, y compris l’Égypte et l’Éthiopie, et discute de l’origine commune des Égyptiens et des Colchidiens, renforçant l’idée de l’interconnectivité des cultures anciennes. ↩︎

« La Rédemption de Cham » : fenêtre sur le métissage et ses implications sociales

Plongez dans l’analyse de ‘La Rédemption de Cham’, une peinture qui interroge le métissage à travers les siècles, par l’artiste Modesto Brocos.

Brazzaville International Youth Leadership Forum 2024 : un carrefour d’innovation en Afrique

Participez au Brazzaville International Youth Leadership Forum 2024 (BILYF), l’événement incontournable pour les jeunes leaders africains désireux de transformer l’avenir du continent à travers l’innovation et l’agriculture.

Du 28 au 30 mars 2024, le Brazzaville International Youth Leadership Forum (BILYF) se tiendra à Brazzaville, offrant une plateforme unique pour les jeunes leaders africains désireux de contribuer activement à l’avenir du continent. Sous le slogan « Par les Jeunes, Pour les Jeunes, Avec les Jeunes« , le BILYF 2024 se positionne comme le premier grand rendez-vous international des jeunes pour une Afrique forte et unie, mettant l’accent sur l’agriculture et l’innovation au service du développement du continent.

Ce forum unique vise à réunir les meilleurs leaders pour discuter de l’avenir de notre continent, offrant un espace pour l’échange d’idées, l’encouragement à l’entrepreneuriat agricole, et la promotion des partenariats entre les jeunes et les acteurs de l’industrie agricole. Avec une programmation riche incluant des panels, des conférences et des ateliers, le BILYF 2024 est une opportunité sans précédent pour la jeunesse africaine de s’engager, d’apprendre et de contribuer à la transformation de l’Afrique.

Nofi vous invite à découvrir cet événement incontournable qui promet d’inspirer, de connecter et d’habiliter la jeunesse africaine à travers des discussions enrichissantes, des ateliers pratiques et des opportunités de réseautage exceptionnelles.

Pourquoi le BILYF 2024 est essentiel pour l’avenir de l’Afrique

Le Brazzaville International Youth Leadership Forum 2024 n’est pas seulement un événement, c’est une mission pour galvaniser la jeunesse africaine autour des enjeux cruciaux tels que l’innovation technologique, l’agriculture durable et l’entrepreneuriat. En mettant en avant des solutions pragmatiques et innovantes, le BILYF 2024 s’engage à soutenir et financer les activités des jeunes leaders, confirmant ainsi leur rôle essentiel dans l’intégration régionale et le développement durable du continent.

Rencontrez les Visionnaires du BILYF 2024

Le forum accueillera des intervenants de renom et des jeunes leaders provenant de divers horizons. Parmi eux, Lydia Merrouche, entrepreneure agricole et consultante en agriculture urbaine d’Algérie, et Claudia Senghor, agroéconomiste et consultante agricole du Sénégal, partageront leurs expériences et visions pour une agriculture africaine innovante et durable. Ces échanges seront une source d’inspiration pour les participants, les encourageant à explorer de nouvelles voies pour le développement de l’Afrique.

Ateliers et panels : apprendre, partager, innover

En plus de ces figures inspirantes, le BILYF 2024 mettra en lumière des panélistes reconnus pour leur vision, créativité, passion et engagement dans divers domaines tels que la politique, l’entrepreneuriat, l’activisme social, la technologie, l’art, la culture, la recherche, et l’éducation. Parmi eux, Konnie Touré, productrice et présentatrice TV de Côte d’Ivoire, apportera son expertise dans le domaine des médias et de la communication.

Patrice Anato, député honoraire de France, partagera son expérience en politiques publiques et diplomatie économique, soulignant l’importance de mettre l’humain au cœur de la politique et de renforcer les relations économiques entre l’Europe et l’Afrique. Thianslly Arlych Madzou Moukassa, chef cuisinier étoilé du Congo Brazzaville, racontera son parcours remarquable de transformation personnelle et professionnelle, devenant un symbole de réussite et d’inspiration pour la jeunesse africaine.

Brazzaville International Youth Leadership Forum 2024 : un réseau de jeunes leaders africains

Au-delà des sessions d’apprentissage, le BILYF 2024 sera une occasion exceptionnelle de réseautage pour les jeunes leaders. En participant à ce forum, vous aurez l’opportunité de rencontrer des pairs partageant les mêmes idées, d’établir des contacts avec des professionnels et des entrepreneurs, et de construire des partenariats durables pour vos futurs projets.

Vers un avenir radieux : le BILYF 2024 pour la jeunesse africaine

Brazzaville International Youth Leadership Forum 2024

Le Brazzaville International Youth Leadership Forum 2024 se profile non seulement comme un rendez-vous incontournable pour les jeunes leaders africains, mais aussi comme une véritable source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à un avenir meilleur pour l’Afrique. En rassemblant des esprits brillants et passionnés autour de thématiques cruciales telles que l’innovation, l’agriculture durable et l’entrepreneuriat, le BILYF s’affirme comme un moteur de changement et un incubateur d’idées novatrices.

Nofi.media encourage vivement sa communauté à saisir cette opportunité unique de participer activement à la construction d’une Afrique dynamique, unie et tournée vers l’avenir. Ensemble, faisons du BILYF 2024 un tremplin vers une ère nouvelle, marquée par le leadership, l’innovation et la prospérité partagée.

“Je ne suis pas raciste mais je n’aime pas Aya Nakamura” : Décryptage d’un racisme sous jacent

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“Je n’aime pas Aya Nakamura, mais ce n’est pas du racisme, je ne comprends pas ses paroles, elle est vulgaire, elle ne chante pas en français”. Alors, bien sûr que ne pas aimer Aya ne fait pas d’une personne quelqu’un de raciste, cependant, très souvent, c’est le cas.

Mais pourquoi Aya Nakamura suscite-t-elle des réactions aussi vives ?

Certains accuseront un manque de talent. Pourtant, comme on dit : “Les hommes mentent mais pas les chiffres” et les chiffres sont depuis longtemps en faveur de la franco-malienne.

  • 903 millions : c’est le nombre de vues de son clip « Djadja » sur Youtube à compter du 24/01/23. A titre de comparaison, à cette même date, ses titres les plus forts que sont Pookie », « Copine », « Bobo » et « Jolie Nana » cumulent respectivement 336, 485, 60 et 59 millions de vues.
  • 20 millions : c’est le nombre d’auditeurs mensuels qu’avait Aya sur Spotify en 2020, à son prime.
  • 3 672 260 : C’est le nombre de followers d’Aya sur Spotify en 2022. Elle se place ainsi 7eme des artistes francophones les plus suivis sur la plateforme.
  • 12 millions : c’est le nombre de fois qu’a été téléchargé son troisième album Aya en quatre jours à peine sur la plateforme de streaming Spotify.
  • 1 milliard : En juillet 2021, l’album Nakamura (2018) a franchi la barre du milliard de streams sur Spotify. Elle est à ce jour la seule artiste féminine à avoir réussi cet exploit.

Et la liste ne s’arrête pas là, vous pouvez la retrouver chez les confrères de Rapcity.

Autant dire que quand on est la première artiste féminine à donner un concert intéractif dans Fortnite (400M de joueurs à travers le monde) comme Travis Scott ou encore Eminem, c’est qu’on fait forcément quelque chose de bien. Que l’on aime Fortnite ou non n’est pas le sujet. Snobée pendant longtemps, elle est enfin nommée Artiste de l’année en 2024.

Née le 10 mai 1995 à Bamako, elle arrive à Aulnay-sous-Bois encore enfant et grandit en Seine-Saint-Denis. Issue d’une famille de griots, elle est bercée par la musique et les chants traditionnels. Nous parlons donc d’une personnalité publique arrivée très jeune en France et qui y a grandi et y vit encore, y travaille etc. Malgré sa carte d’identité française, elle est constamment renvoyée à une question de nationalité. Et si ce n’était que ça.

La cible des médias

Dans sa carrière, Aya semble déranger. Sur les plateaux télé, des gens se moquent ouvertement et gratuitement d’elle. 

En 2023, Anne Roumanoff, pendant qu’elle faisait l’éloge de la chanteuse disait « Il y a un mépris pour elle parce que c’est une femme, parce qu’elle est noire et parce qu’elle n’a pas les codes de certains trucs« . Et pour beaucoup, cette analyse fait sens. Revenons, pour cela, à une autre polémique passée : Les victoires de la musique 2020. Événement dans le domaine musical en France qui voit Aya s’incliner face à Pomme, qui elle même avouera se sentir gênée de cette victoire. Et sans manque de respect, on peut comprendre son ressenti tant les stats étaient sans équivoque.

Aya répondra qu’il y a des quotas et qu’elle ne rentre pas dans les codes, tout en essayant d’éviter la polémique. Sur les réseaux sociaux, il n’en faudra pas plus pour envoyer l’artiste française la plus écoutée à l’étranger au bûcher. Insultes, moqueries, misogynie, racisme, tout y est. Elle est comparée à un animal, le fameux grand classique pour nous les noirs, le combat de Vinicius Jr ou de Balotelli

Elle est aussi systématiquement mise en compétition avec Angèle pendant 3 ans. Certains veulent un feat entre les deux artistes en vogue, pour d’autres, c’est la guerre qu’ils veulent, mais surtout voir Angèle sacrée plus grande chanteuse française du moment. Absurde car d’une part elle est belge, ce qui tend à montrer qu’en France, on semblerait préférer une artiste sans la nationalité à une française. Doublement absurde car leur nombre d’écoutes n’ont rien à voir déjà à ce moment-là.

2024 : Aya et les JO

2024, les Jeux Olympiques de Paris arrivent et la France se prépare. Le président Macron fait l’aveu de vouloir Aya pour ouvrir l’événement sportif planétaire. Et en soi, il n’y a rien de surprenant, Aya est connue par le public du monde (Et la relation Mali parait si loin maintenant). Mais il veut Aya sur du Edith Piaf. Et c’est encore une nouvelle fois suffisant pour allumer le feu du racisme sous jacent français.

Selon un sondage Odoxa Winamax RTL, 63% des français voudraient une autre artiste qu’Aya pour la représentation (et pas notre représentation, de facto). Mais bon, 21% des français estiment qu’Emmanuel Macron s’occupe d’eux alors que 58 ont voté pour lui. Les mathématiques ne mathent pas.

En quelque temps, Aya devient l’illustration de l’expression misogynoir. “La misogynoir est une forme de misogynie envers les femmes noires dans laquelle la race et le genre jouent un rôle concomitant.” Et ce phénomène est beaucoup trop banalisé. Rokhaya Diallo en est la cible sur les réseaux aussi, de l’autre côté de l’Atlantique, Serena Williams, idem. Une femme noire talentueuse, c’est beaucoup trop. Si elle devient la meilleure dans son domaine, ce n’est pas acceptable.

“Je ne suis pas raciste mais je n’aime pas Aya Nakamura” : Décryptage d’un racisme sous jacent
Oui, on est bien en 2024, internet se porte bien. Le racisme et la misogynie aussi.

“Arrêtez de vous victimiser” dirent-ils en se victimisant

Parce que oui, c’est l’argument phare quand le français d’origine étrangère ose exprimer son mécontentement quant à certains comportements suspects du voisin. On en veut à la victime d’être victime d’un méfait, tout en réfutant des éléments factuels. Parce que oui, Queen Aya n’est pas la première.

On vous laisse aller découvrir les commentaires sous cette chronique très pertinente d’Elisabeth Philippe

En 2021, les Bardella et Zemmour s’insurge contre le choix de Youssoupha pour l’hymne de l’Équipe de France. L’hymne est relégué au rang de clip promotionnel. La direction de la FFF prétend même ne pas avoir été au courant de la commande passée au chanteur et accuse les jeunes salariés. A round of applause, please !

Avant ça, en 2016, sous la pression de l’extrême-droite, la mairie annulait le concert du rappeur Black M, lors des commémorations de la bataille de Verdun, en raison de « risques forts » de troubles à l’ordre public. 

Édith Piaf, sujet de discorde

On peut lire à droite et à gauche qu’Édith se retournerait dans sa tombe. Que ce serait ternir l’héritage de La môme et qu’elles ne sont pas comparables. Et force m’est de constater que ces gens soi-disant fiers de leur culture et héritage ne semblent même pas connaître Édith Piaf. Pour eux, en réalité, c’est la dame qui chante dans les pubs. Clairement, ils ne connaissent pas le personnage.

Sans trop spéculer, on peut légitimement penser qu’Édith Piaf aurait été une supportrice d’Aya. Les deux profils sont d’ailleurs plus proches qu’il n’y paraît.

Toutes deux issues de l’immigration, car il ne faut pas oublier qu’Édith Piaf avait des origines berbères par sa grand-mère, ont marqué l’histoire de la musique française en devenant des icônes internationales. Elles chantent des/leurs expériences de femmes, et parfois de manière un peu crue.

Pour l’une pourtant, c’est de la poésie, pour l’autre de la vulgarité. Et cette différence de traitement peut facilement s’apparenter à la perception qu’ont certains de la femme noire, celle qui ne correspond pas aux standards (biaisés) de beauté universels(?) imposés depuis des décennies. 

“Mais, je ne vois toujours pas le problème ! Moi, je n’aime juste pas Aya Nakamura ! Ça n’a rien à voir avec du racisme !”

Et les goûts sont personnels. On a le droit de ne pas aimer et personne ne dit le contraire ! Néanmoins, c’est une question de manière, de moment et de raison. Pour ceux qui ne voient toujours pas de problème, prenons un contexte différent. En 2024, en France, voici ce dont on peut être témoins.

“Je ne suis pas raciste mais je n’aime pas Aya Nakamura” : Décryptage d’un racisme sous jacent

En dessous d’une publication dénonçant le racisme évident de cette bannière, on peut lire des opinions du genre “Eux sont racistes, mais moi, ça n’a rien à voir, juste sa musique c’est de la m****”.

Déjà, on apprend aux enfants à dire “Je n’aime pas les épinards” et pas “C’est dégueu”. Ensuite, pourquoi choisir ce moment, cette publication ? Car cela revient juste à marcher dans la même manifestation que le raciste en se targuant d’avoir le même but mais pas les mêmes motivations. Et vous connaissez l’adage : “Dis moi avec qui tu marches, je te dirais qui tu es”.

Ce type de racisme peut être difficile à détecter car il n’est pas toujours évident ou ouvertement exprimé. Et beaucoup de gens ne semble pas se rendre compte qu’il est ancré dans leur quotidien et habitude, ce qui le rend difficile à combattre.

Et si après ça, vous trouvez toujours pertinent de justifier votre raisonnement… alors, désolé de vous le dire, mais, on ne peut plus rien pour vous, c’est ce que l’on peut considérer aussi comme du racisme sous jacent. Ainsi, je vous pose cette question simple : Si vous êtes plusieurs franco-français (Apparemment plus de 60% hein !) à essayer d’empêcher une femme noire d’obtenir un job que vous ne pouvez pas faire, en quoi n’est-ce point du racisme systémique ?

En tout cas Aya, nous, on veut te voir chanter !

Salon du Livre Africain de Paris 2024 : tout ce que vous devez savoir

Rejoignez le Salon du Livre Africain de Paris 2024 du 15 au 17 mars à la Mairie du 6e arrondissement pour célébrer la richesse de la littérature africaine. Avec la Côte d’Ivoire à l’honneur, découvrez plus de 200 auteurs, des conférences captivantes et des œuvres exceptionnelles. Réservez votre place !

Le Salon du Livre Africain de Paris 2024 ouvre ses portes du 15 au 17 mars à la Mairie du 6e arrondissement, marquant un moment phare pour les amoureux de la littérature africaine et ceux curieux de découvrir ses richesses. Cette édition, mettant à l’honneur la Côte d’Ivoire, promet d’être un carrefour d’échanges, de découvertes et de célébration de la diversité littéraire africaine. Avec plus de 200 auteurs et 60 éditeurs présents, le salon s’annonce comme une plateforme incontournable pour explorer les dernières tendances littéraires du continent, participer à des débats enrichissants et rencontrer des figures emblématiques de la littérature africaine.

Nofi vous invite à plonger au cœur de cet événement unique, où la littérature devient un pont entre les cultures et un miroir des sociétés africaines contemporaines.

Un rendez-vous incontournable pour les amoureux de la littérature

Salon du Livre Africain de Paris 2024

Le Salon du Livre Africain de Paris 2024 se déroulera à la Mairie du 6e arrondissement, située au 78 rue Bonaparte, Paris 6e, du vendredi 15 au dimanche 17 mars 2024. Les horaires d’ouverture sont de 10 h à 18 h le samedi et le dimanche, et de 12 h à 18 h le vendredi. L’événement est gratuit, et bien que l’entrée soit libre, il est conseillé de réserver pour les conférences via le site internet ou la page Facebook de l’événement pour garantir votre place.

Cette année, la Côte d’Ivoire est mise à l’honneur, soulignant l’importance de ce salon comme un lieu de rencontre et d’échange autour de la littérature africaine. Le thème de cette édition, « Décloisonner les imaginaires, Repenser les futurs« , invite à explorer de nouvelles perspectives et visions pour l’avenir à travers la littérature.

Le salon accueillera plus de 200 auteurs et 60 éditeurs et libraires, offrant une occasion unique de découvrir le meilleur de la littérature africaine actuelle. En plus des séances de dédicaces, le programme comprend des conférences, des débats, des expositions et des spectacles, enrichissant ainsi l’expérience des visiteurs.

Deux prix littéraires seront décernés lors de l’événement : le Grand Prix Afrique, récompensant les écrivains de langue française, et le Prix Beaux livres de la Maison de l’Afrique, célébrant les ouvrages qui mettent en valeur la richesse culturelle et artistique du continent.

Pour plus d’informations sur le programme détaillé des conférences et des débats, ainsi que la liste complète des auteurs et éditeurs participants, les visiteurs sont invités à consulter le site internet du salon à partir du 1er mars 2024.

Comment participer au salon du livre africain de Paris 2024 ?

L’accès au Salon du Livre Africain de Paris est gratuit, offrant à tous une merveilleuse opportunité de s’immerger dans la littérature africaine. Pour une expérience optimale, notamment pour assister aux conférences qui promettent d’être des moments forts de cette édition, il est recommandé de réserver votre place via le site officiel www.salondulivreafricaindeparis.com ou via les réseaux sociaux de l’événement.

Ne manquez pas cette occasion unique de célébrer la littérature africaine, de rencontrer des auteurs et des éditeurs influents, et de participer à des discussions enrichissantes qui promettent de décloisonner les imaginaires et de repenser les futurs.

Informations pratiques pour le Salon du Livre Africain de Paris 2024

Dates et Lieu :

  • Quand ? Du vendredi 15 au dimanche 17 mars 2024.
  • Où ? Mairie du 6e arrondissement, 78 rue Bonaparte, Paris 6e.

Horaires :

  • Vendredi : 12h à 18h
  • Samedi et Dimanche : 10h à 18h

Une invitation à célébrer l’avenir de la littérature africaine

Salon du Livre Africain de Paris 2024

Le Salon du Livre Africain de Paris 2024 est plus qu’un événement littéraire ; c’est une célébration de la diversité, de la créativité, et de l’avenir de la littérature africaine. Avec la Côte d’Ivoire à l’honneur et un thème invitant à repenser les futurs, ce salon est une invitation à tous les passionnés de littérature à explorer de nouveaux horizons. Nofi vous encourage vivement à participer à cette édition exceptionnelle, qui promet d’être riche en découvertes et en émotions.

La Côte d’Ivoire brille par son innovation agricole au Salon International de l’Agriculture de Paris

Une scène mondiale pour l’agriculture ivoirienne

L'innovation agricole en Côte d'Ivoire brille à Paris : l'ascension d'O'Marigot

Paris, 5 mars 2024 – La 60e édition du Salon International de l’Agriculture à Paris a mis en lumière l’innovation agricole de la Côte d’Ivoire, révélant les ambitions du pays et ses avancées dans ce domaine. Sous la houlette de Kobenan Adjoumani, ministre d’État chargé de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, la délégation ivoirienne a présenté les dernières innovations et les opportunités d’investissement dans l’agriculture, affirmant son engagement pour des pratiques agricoles durables et novatrices.

Innovation et partenariat : les clés du succès ivoirien

Le 28 février, la journée dédiée à la Côte d’Ivoire au Salon International de l’Agriculture de Paris a mis en évidence les efforts du pays pour booster l’investissement agricole et établir des partenariats stratégiques, alignés sur la vision du Président Alassane Ouattara. Un moment clé a été la mise en avant de O’Marigot, une start-up franco-ivoirienne innovante dans le domaine de la rizipisciculture, co-fondée par M. N’Cho Boniface, captivant l’attention des participants.

O’Marigot : pionnier de l’innovation agricole en Côte d’Ivoire

L'innovation agricole en Côte d'Ivoire brille à Paris : l'ascension d'O'Marigot

O’Marigot se distingue dans l’agriculture par sa méthodologie innovante de rizipisciculture, qui fusionne culture du riz et élevage de poissons de façon durable. L’élément révolutionnaire d’O’Marigot réside dans son engagement pour l’innovation numérique, utilisant la technologie pour améliorer la gestion des ressources, la productivité, et la durabilité. Cette avancée vers la digitalisation illustre l’ambition de la Côte d’Ivoire de promouvoir les solutions agricoles intelligentes et d’émerger comme un pionnier de l’innovation agricole en Afrique.

Vision stratégique du ministère de l’agriculture

L'innovation agricole en Côte d'Ivoire brille à Paris : l'ascension d'O'Marigot

Le ministre d’État, Kobenan Adjoumani, a partagé sa vision de la présence ivoirienne au Salon International de l’Agriculture, soulignant cet événement comme crucial pour accroître la visibilité de la Côte d’Ivoire, séduire des investisseurs privés, ainsi que des partenaires techniques et financiers.

« Notre participation au Salon International de l’Agriculture est une étape clé pour renforcer notre visibilité et attirer des investisseurs privés et des partenaires techniques et financiers. Nous sommes ici pour apprendre mais aussi pour partager notre expertise et nos réussites dans le secteur agricole. »

Il a mis en avant l’objectif dual de cette participation : non seulement acquérir de nouvelles connaissances mais également partager l’expertise et les succès de la Côte d’Ivoire dans l’agriculture.

Vers un avenir durable et innovant pour l’agriculture ivoirienne

La présentation remarquable d’O’Marigot au Salon International de l’Agriculture de Paris n’est pas seulement une vitrine de l’innovation agricole ivoirienne ; c’est un signal fort envoyé au monde entier. La Côte d’Ivoire, à travers des entreprises visionnaires telles qu’O’Marigot, est en train de tracer la voie vers une agriculture africaine plus intelligente, durable, et résiliente. L’histoire d’O’Marigot est une inspiration pour l’innovation agricole, et son avenir promet de remodeler le paysage agricole de l’Afrique.

Rejoignez le mouvement : participez à l’innovation agricole ivoirienne

La Côte d'Ivoire brille par son innovation agricole au Salon International de l'Agriculture de Paris

Rejoignez-les dans leur quête pour transformer l’agriculture en Côte d’Ivoire en une force durable et innovante. Soutenez les initiatives pionnières comme celles d’O’Marigot, qui mènent la charge en combinant rizipisciculture et technologies numériques pour un futur agricole plus vert. Participez à l’évolution de l’agriculture ivoirienne en découvrant plus sur leurs projets et en explorant les opportunités de partenariat. Ensemble, façonnons un avenir où l’innovation agricole nourrit non seulement des nations, mais préserve aussi notre planète. Visitez Omarigot.com pour plus d’informations et pour vous engager dans le mouvement dès aujourd’hui !

Pourquoi les drapeaux de tant de nations noires ont-ils les mêmes couleurs ?

Découvrez l’histoire fascinante derrière les couleurs vert, jaune et rouge des drapeaux de nombreuses nations africaines et leur lien avec l’Éthiopie, symbole de souveraineté et d’unité panafricaine.

Jean Price-Mars et « Ainsi Parla l’Oncle » : manifeste de la condition noire

Découvrez l’impact de Jean Price-Mars, pionnier de l’indigénisme haïtien, à travers un extrait puissant de son œuvre « Ainsi parla l’oncle », un texte fondateur qui a façonné la conscience noire et inspiré le mouvement de la Négritude.