Texte de Farafin Kissi Shabazz
Face au mirage mondialiste contre la diaspora Noire, le nationalisme Noir et le panafricanisme révolutionnaire représentent une clé de survie.
Qui est le nationaliste Noir ?

Le nationalisme Noir est une école doctrinale née au sein de la diaspora Noire, visant à guider les Afro-descendants et les Africains vers l’autodétermination, l’émancipation, l’indépendance économique, le communautarisme et la connexion à leur véritable identité par la spiritualité.
L’Honorable Dr Khalid Abdul Muhammad, militant afro-américain et l’un de mes mentors idéologiques, « un leader de la prochaine génération de leaders Noirs radicaux » (selon le New York Times), soutenait que le nationalisme Noir révolutionnaire était la seule voie naturelle que l’homme originel (l’homme et la femme noirs) puisse suivre. Il affirmait que l’assimilationnisme dans la société caucasienne est ce qui nous fait de plus en plus oublier notre nature. Par conséquent, nous organiser en communautés à travers nos préceptes devient une nécessité.
Le Dr Amos Nelson Wilson, psychologue et théoricien afro-américain, dans son livre Afrikan- Centered Consciousness Versus The New World Order: Garveyism in the Age of Globalism
(Conscience centrée sur l’Afrique versus le nouvel ordre mondial : le garveyisme à l’ère du mondialisme), a offert sa perspective unique sur qui est le nationaliste Noir. En voici quelques extraits :
« Le véritable nationaliste n’est pas obsédé par le passé au point d’oublier le présent. L’un des aspects importants de l’héritage de Marcus Garvey est que, tout en accordant une grande importance au passé de l’homme Noir, tout en le projetant et en l’intégrant à la conscience Noire, son approche comportait une profonde continuité entre le présent et l’avenir.
Le véritable nationaliste est clairvoyant et futuriste. Je vois trop peu de conférences, trop peu de personnes préoccupées par l’avenir, même parmi les nationalistes :
Que devons-nous faire aujourd’hui pour assurer la survie du peuple Africain dans le monde ? Que devons-nous faire pour contrer la menace de la conquête du monde par l’Asie ? Allons- nous nous libérer, ou allons-nous envisager la chute de la civilisation européenne pour finalement tomber sous le joug de la civilisation orientale ?
Le véritable nationaliste est un entrepreneur : il construit quelque chose. Nous le voyons chez Garvey ; il ne s’agit pas seulement d’une préoccupation pour le passé, ni d’une simple
identification à l’Égypte ou à d’autres grands empires africains anciens, ni d’une simple saisie de quelques détails de l’histoire africaine, mais d’un mouvement profond vers une construction concrète et durable, un développement profond, la restauration solide d’une idéologie et d’une politique de développement africain.
Nous voyons le véritable nationaliste en la personne de Marcus Garvey, en la personne de l’Honorable Elijah Muhammad, qui ne s’est pas plaint de la qualité de l’éducation dispensée aux enfants noirs, mais a œuvré pour une meilleure éducation pour ces enfants. Il a construit des écoles et des universités, il a construit et éduque dans le cadre de sa mission nationaliste.
Le véritable nationaliste n’est pas obsédé par la destruction de sa civilisation, la cruauté du sort qu’il a subi, ni par le côté diabolique de ses ennemis. Il analysera certainement tout cela et le gardera fermement à l’esprit. Il déplorera certainement la destruction des civilisations noires, la chute de nos empires et de nos royaumes, notre déclin. Mais il ne sera pas traumatisé par ces échecs et ces destructions. Il ne sera pas obsédé par cette analyse. Il les affronte, en tire des leçons, les intègre et jure que cela ne se reproduira plus jamais, puis il avance, utilisant toutes ces connaissances pour bâtir une nouvelle civilisation.
Nous devons devenir autosuffisants. Un nationalisme qui ne parle pas d’autosuffisance, qui ne parle pas de construction nationale, qui ne construit pas de réseau national, qui ne construit pas de système économique, social et politique national, est un faux nationalisme, mes Frères et Sœurs. »
Plus que jamais, un nationalisme Noir et panafricaniste révolutionnaire est nécessaire au XXIe siècle, incarnant les définitions du Dr Amos Nelson Wilson.
La nécessité d’un fondement spirituel

Un livre sacré affirme que chaque nation a reçu ses messagers, parlant la langue d’une région géographique spécifique, afin que la Vérité et le Message du Dieu Unique puissent être propagés. Cependant, au fil du temps, les hommes se sont éloignés du sens originel de la Spiritualité, et le Créateur miséricordieux a envoyé des liens à l’humanité pour qu’elle puisse renouer avec ce qu’elle avait oublié. Cela s’etait produit à travers les religions et l’envoi des derniers grands prophètes.
Il fut un temps où l’homme originel (l’Africain Noir) n’avait pas besoin de matériel (des livres comme la Bible ou le Coran), ni d’églises, de mosquées, de synagogues ou de temples pour être connecté aux lois de Dieu. Parce que leur essence est conçue pour être naturellement connectée à Dieu, à l’Univers et à la Nature. L’homme originel représente la Spiritualité elle-même, et Dieu ne lui était pas étranger. Le problème est que certains Noirs ont oublié la Connaissance de Soi et la Connaissance de Dieu.
Nous devons revenir à ce que nous sommes vraiment. En ce sens, la Métaphysique Négro-Africaine peut être notre salut : elle n’a jamais été étrangère au Monothéisme, comme l’enseigne le Dr Khalid Abdul Muhammad, puisqu’elle en est le fondement. La Métaphysique Négro-Africaine
représente la meilleure expression pour comprendre le sens de la Primordialité. Le nationalisme Noir panafricaniste révolutionnaire du XXIe siècle doit mener cette bataille culturelle pour redécouvrir notre Spiritualité Africaine Ancestrale. Il est important, cependant, de ne pas stigmatiser ceux qui appartiennent aux Religions Révélées. Nous devons pratiquer la tolérance religieuse et nous intéresser à la Primordialité (l’école du pérennialisme), source de toute émanation religieuse et spirituelle.
Chacun peut embrasser son propre paradigme religieux, sans pour autant oublier sa propre culture ni ignorer l’étude des cosmogonies des Noirs. Car, comme l’enseigne Khalid Abdul Muhammad, toutes ces religions n’auraient jamais existé sans l’Afrique.
Le communautarisme, la seule voie

Les masses Noires doivent comprendre que nous traversons une période très délicate au XXIe siècle. La nouvelle guerre froide ne se joue plus entre le communisme d’un côté et le capitalisme de l’autre, comme au XXe siècle, mais entre la vision du mondialisme et la réorganisation de la réaction nationaliste caucasienne en Occident et en Orient, à travers une négrophobie généralisée.
Face à cette dichotomie, les Afro-descendants et les Africains doivent se montrer prudents et comprendre qu’il existe un dualisme à l’intérieur d’un autre : la confrontation entre mondialistes blancs/noirs et nationalistes blancs. Ces derniers répondent aux réflexes dictés par la vision eurocentriste. Il est important pour les nationalistes Noirs panafricanistes révolutionnaires de s’organiser et de se concentrer sur leur propre peuple. Le siècle de la « fin de l’histoire » prédite par Francis Fukuyama touche à sa fin ; le concept de « société ouverte » de Karl Popper, repris plus tard par George Soros, est désormais périmé. C’est le siècle de la consolidation dans les grands centres de civilisation, identitaire et endo-solidaire.
Le soi-disant « Nord global » s’organise contre le soi-disant « Sud global » par la résurgence des nationalismes, et dans cette bataille, ni les nationalistes Noirs panafricanistes révolutionnaires ni les suicides idéologiques des Noirs assimilationnistes- mondialistes ne seront épargnés. Les Noirs doivent adhérer aux principes du nationalisme Noir (Black Power, autodétermination communautaire Noire dans la diaspora, retour en Afrique selon les courants delanyiste et garveyiste, panafricanisme révolutionnaire, souverainisme africain), déconstruire la vision mondialiste des afro-assimilationnistes (Black Lives Matter, assimilation dans les sociétés caucasiennes, plus de reconnaissance en Occident, cosmopolitisme) et s’opposer à la suprématie mondialiste néolibérale.
Et si certains persistent à croire aux illusions mondialistes ou altermondialistes, au village global, au concept de « citoyens universels », notre survie sera menacée. Tous les pôles ou forces non-africains qui remettent en cause l’hégémonie de l’oligarchie peuvent être des alliés nécessaires selon la vision du panafricanisme contemporain, mais nous devons nous rappeler, en tant qu’Africains, que nous devons nous concentrer sur nous-mêmes et que le meilleur ami du Noir, comme le dirait le Dr John Henrik Clarke, est le Noir lui-même. Le communautarisme, sous l’impulsion du nationalisme Noir panafricaniste révolutionnaire, est la seule voie à suivre au XXIe siècle face au mondialisme.
Écrit par Farafin Kissi Shabazz (né Francois Sandouno), représentant nationaliste Noir et panafricaniste révolutionnaire du XXIe siècle, ambassadeur de marque, conférencier géopolitique, chroniqueur.