10 théories scientifiques négrophobes

Ces théories racistes, qui ont depuis été démystifiées, étaient autrefois des idéologies populaires et acceptées qui soutenaient des perceptions négrophobes. Ces théories servaient à justifier les mauvais traitements et l’asservissement des Noirs sur le plan mental, émotionnel et physique. Aujourd’hui encore, on retrouve des traces de ces théories racistes dans la façon dont les Noirs sont perçus.

1° La drapétomanie

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Samuel Adolphus Cartwright était un médecin qui exerçait au Mississippi et en Louisiane dans les États-Unis d’avant la guerre de Sécession.

Il s’agit d’un terme inventé par le médecin américain du début du XIXe siècle, Samuel A. Cartwright, pour expliquer la maladie mentale qui poussait certains Noirs asservis à s’enfuir. Selon Cartwright, les Noirs étaient naturellement soumis et mieux lotis sous le contrôle de maîtres blancs. Il pensait que ceux qui tentaient de s’échapper devaient souffrir d’un trouble mental qui pouvait être résolu en « fouettant le diable hors d’eux« . Cartwright affirmait également que la drapétomanie pouvait être guérie en traitant les Noirs asservis comme des enfants « avec soin, gentillesse, attention et humanité.« 

2° La théorie de la courbe en cloche

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Sir Francis Galton par Charles Wellington Furse, offert à la National Portrait Gallery, Londres, en 1954.

La théorie de Sir Francis Galton visait à classer les capacités mentales des différents groupes ethniques. Il est arrivé à la conclusion que les personnes d’origine africaine étaient deux fois plus faibles que les Européens, et que les Aborigènes australiens étaient les moins bien classés. Il a publié sa théorie dans le chapitre intitulé « The Comparative Worth of Different Races » de son ouvrage de 1869 intitulé « Hereditary Genius« .

3° Les Humains originels

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Portrait de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon. Huile sur toile de François-Hubert Drouais, Montbard, musée Buffon.

George-Louis Leclerc, comte de Buffon, aristocrate et naturaliste français du 18e siècle, a émis la théorie selon laquelle les Caucasiens nordiques étaient les premiers êtres humains. Il a écrit que les personnes à la peau plus foncée le sont devenus après s’être déplacées vers des climats plus chauds. Ses théories ont également contribué à créer une hiérarchie des races basée sur la couleur de la peau. L’un de ses disciples, Johann Friedrich Blumenbach, a en fait créé une échelle classant les races en fonction de leur distance par rapport aux Européens. Blumenbach pensait que la région du Caucase abritait les plus belles femmes et était le candidat naturel pour le lieu de naissance de l’humanité.

4° L’échelle des créatures

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Sir William Petty (1623-1687) pose dans cette peinture. Il tient un crâne dans sa main droite tandis que sa main gauche repose sur la planche 3 du « De Humani Corporis Fabrica » [Sur l’étoffe du corps humain] d’Adriaan van den Spiegel (1627).

Sir William Petty s’est fait connaître au XVIIe siècle, et sa théorie de la hiérarchie a joué un rôle dans la justification de la traite transatlantique des esclaves. Son manuscrit, « Scale of Creatures« , affirmait qu’il existait une pyramide hiérarchique créée par Dieu, avec les Caucasiens au sommet et les créatures inférieures comme les vers tout en bas. Selon son échelle, l’homme descendait des « Européens moyens » aux « Nègres de Guinée » et aux habitants du Cap de Bonne-Espérance qui étaient « les plus bestiaux de toutes les âmes » et les plus proches des singes et autres créatures inférieures.

5° Femmes noires hypersexualisées

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La Belle Hottentote, une gravure française du 19e siècle de Saartjie Baartman

Au début du 19e siècle, Sarah « Saartjie » Baartman était une femme noire khoikhoi dont le corps était exploité pour être exposé aux Européens qui payaient. Elle et d’autres femmes noires Khoikhoi étaient présentées comme la « Vénus hottentote« , un terme qui est devenu la base de la théorie selon laquelle les femmes noires étaient hypersexuelles et avaient des canaux de naissance plus larges.

Des naturalistes tels que Henri de Blainville et Georges Cuvier pensaient que les lèvres allongées de Baartman étaient la preuve scientifique que les femmes africaines avaient des canaux de naissance naturellement larges, leur permettant d’accoucher facilement. Cette théorie a été reprise par les propriétaires blancs du Nouveau Monde, qui l’ont utilisée pour justifier le fait de forcer les femmes noires à travailler pendant leur grossesse et de les renvoyer au travail immédiatement après l’accouchement.

6° Les femmes noires sont moins attirantes

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Satoshi Kanazawa est un psychologue évolutionniste et écrivain britannique d’origine américaine.

En 2011, le psychologue Satoshi Kanazawa a publié un blog sur le site Psychology Today dans lequel il affirmait que les femmes noires étaient « bien moins attirantes que les femmes blanches, asiatiques et amérindiennes« . Il a fondé ses conclusions sur un site web qui demandait aux utilisateurs de noter des photos de femmes prises au hasard. Sans preuve de la taille de l’échantillon ou du respect des normes scientifiques, Kanazawa a continué à affirmer que ses conclusions montraient que les femmes noires étaient « objectivement » moins attirantes. Il a émis l’hypothèse que les femmes noires étaient jugées moins attirantes en raison de leur taux élevé de testostérone et de leurs traits plus virils. Aucune preuve n’est venue étayer son affirmation et l’article du blog a été supprimé.

7° Négroïdisme

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Portrait par Charles Willson Peale, v. 1818

Benjamin Rush, un médecin de la fin du XVIIIe siècle, a utilisé ce terme pour décrire la peau foncée comme une maladie curable dont souffraient tous les Noirs. Comme « preuve« , Rush a utilisé un esclave noir nommé Henry Moss qui avait quelques taches blanches sur la peau. La théorie de Rush décourageait également les relations interraciales car les enfants hériteraient de cette maladie inventée.

8° Rassenhygiène

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Alfred Ploetz (22 août 1860 – 20 mars 1940)

La théorie de la Rassenhygiène d’Alfred Ploetz a fait de lui un eugéniste populaire, notamment parmi les nazis. En 1936, Adolf Hitler lui a accordé une chaire de professeur. Son livre, « L’efficacité de notre race et la protection des faibles« , promeut l’idée d’un Aryen supérieur et que le mélange des races ruine la société. Ploetz pensait que la préservation de la race aryenne nécessitait l’application de la reproduction sélective, le meurtre des enfants handicapés et l’interdiction des relations interraciales.

9° La pureté raciale

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Houston Stewart Chamberlain (1855-1927) est un essayiste britannico-allemand

Houston Stewart Chamberlain était un auteur allemand, dont le livre « Les fondements du XIXe siècle » a eu une grande influence sur Hitler et le parti nazi. Chamberlain affirmait que les Juifs étant une race mixte, ils empêchaient la pureté de la race aryenne. Il pensait également que la voie pour retrouver la pureté passait par l’élimination. Chamberlain décrivait les Juifs comme un sous-groupe de personnes « noires« .

10° Le mythe hamitique

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Un homme Afar en tenue traditionnelle de nomade.

Le mythe hamitique voudrait vous faire croire que les peuples africains indigènes n’étaient pas assez intelligents ou civilisés pour être responsables de la construction de leurs propres civilisations. Les Hamites, ou Caucasiens à la peau foncée, étaient considérés comme des envahisseurs ayant conquis les Africains noirs en raison de leur esprit « supérieur« . Cette idée intégrait donc une hypothèse explicite de supériorité raciale « blanche » et niait la créativité historique des Noirs africains en attribuant leurs réalisations culturelles à l’impact d’étrangers.

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Notes et références

Cet article est la traduction de « 10 Racist Scientific Theories About Black People That Have Been Thoroughly Debunked » de Thomas L. Scott, publié le 26 décembre 2014.

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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