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Portrait de l’artiste Rita Klara, une « frenchie » à New-York

Divertissement

Portrait de l’artiste Rita Klara, une « frenchie » à New-York

Par SK 29 avril 2019

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Lancée en janvier 2018, avec le single « Raindrop », Rita Klara est une artiste artiste anglophone, française d’origine camerounaise. Inspirée par Nicki Minaj, elle propose un style musical entre Rnb, trap et rap. Portrait d’une bordelaise entre Washington et Paris.

C’est en s’installant aux Etats-Unis avec sa famille que Rita Klara, franco-camerounaise, tombe amoureuse de la musique. Bien qu’elle ait toujours eu un profil artistique et longtemps pratiqué la danse, cette expérience et l’élément déclencheur de sa carrière. C’est donc naturellement qu’elle écrit en anglais et pose sur des productions Rnb, trap et rap. Le rap par ailleurs, devient une passion lorsque, collégienne, elle est happée par le phénomène Nicki Minaj« C’est Nicki Minaj qui m’a donné à croire que les femmes peuvent rapper. » Avant cela, le jeune femme de 23 ans n’avait pas trouvé dans l’offre rap, France et Etats-Unis confondus, d’artiste féminine qui l’impressionne. En fan, elle étudie et décortique les paroles et le style de la new-yorkaise. Authentique, Rita raconte son vécu en musique et s’affirme, comme elle, dans un style sexy et coloré: « J’ai longtemps voulu cacher cet aspect de ma personnalité. Aujourd’hui, je me sens fidèle à ce que je suis dans mon apparence et je l’assume. » La limite entre le sexy et le vulgaire est très mince. Consciente, l’artiste prend toutefois ses responsabilités:

« C’est difficile d’être sexy sans être vulgaire, et on en joue aussi beaucoup, il ne faut pas se mentir. Mais on a une responsabilité en tant qu’artistes, en tant qu’être humain simplement, de faire bien les choses. Donc je tente de parler d’affirmation mais dans le respect de soi, de son image. Après, c’est tout ce qu’on peut faire, le reste incombe aux parents de ces jeunes qui veulent nous imiter. »

D’autant que l’image, elle connaît bien, elle qui prête la sienne à la marque de champagne Bel Air. Après avoir travaillé quelques temps quelques temps dans l’événementiel, Rita a envie d’évoluer et propose ainsi son profil  à la marque . Elle rejoint alors le projet Black Battle Girls, un réseau femmes artistes et d’artisans de la musique qui représentent le champagne. Grâce à cela, elle fait de nombreuses rencontres, dont certaines qui s’avèreront utiles, lorsqu’elle décidera de se lancer sérieusement sur le marché. Par ailleurs, faire partie de l’équipe lui offre un sponsoring permanent de la marque.

En autodidacte pour le chant, elle n’a d’expérience, au départ, que la chorale gospel de son église, en France. Plus tard, entourée par des proches et favorisée par son statut de française aux Etats-Unis, elle enregistre ses premiers projets. Quand les choses commencent à prendre de l’ampleur, elle est cependant forcée de chercher à mieux s’entourer et à développer d’autres compétences: « Je pense qu’avoir une casquette de business woman fait partie du profil des artistes aujourd’hui ». D’autant plus lorsqu’on est en indépendant. Evoluant sous la maison de production Geniuscorp, elle défend cette liberté de faire la musique qu’elle aime: « Pour l’instant, je n’ai pas encore vu tous les avantages d’être en maison de disques. » Succomber aux sirènes commerciales ? Seulement si elle en a envie, mais certainement pas sous l’impulsion du conformisme:

« C’est difficile de garder son identité car on voit ce que font les autres artistes et ça nous influence pourtant, ce qui est intéressant c’est justement d’avoir cette diversité. »

L’Afrique et l’histoire noire au coeur de son cheminement artistique

« Si j’ai l’occasion de travailler avec Wizkid, je ne dirais pas non ».

Dans la construction de son parcours musical, de grands noms ont compté tels que  Tracey Chapman, Lauryn Hill ou encore Bob Marley. Cette influence américaine ne l’empêche toutefois pas de s’intéresser à la scène musicale africaine, en particulier au artistes nigérians dont elle a vécu l’émergence comme une véritable révélation:

« Je suis heureuse et fière de voir qu’il s’agit d’un vrai mouvement, qui fait rayonner l’Afrique sur le plan international et apporte des opportunités aux artistes locaux. Pour moi, c’est l’un des meilleurs mouvements depuis la Trap Musique et j’ai hâte de voir l’évolution. »

La musique de Miriam Makeba, qu’elle écoute « pour se détendre et se sentir à la maison » a également bercé son enfance, l »initiant ainsi à l’histoire noire. En particulier, à celle des femmes combatives: « Je m’y suis beaucoup intéressée. Elles portent ce message qu’en tant que femme, on peut réaliser de grandes choses. » C’est aussi grâce à sa voix et sa créativité qu’elle entend laisser son empreinte. Notamment en étendant à l’Europe sa visibilité, convaincue que le RnB, quasiment inexistant à ce jour, a encore une audience:

« J’ai grandi en écoutant Matt Houston. Aujourd’hui, j’aime beaucoup Monsieur Nov. Même si on entend peu parler de lui, il fonctionne très bien, ses concerts sont remplis et ses morceaux téléchargés, ça veut dire qu’il y a un créneau. Après, c’est à l’industrie musicale et aux médias de ne pas laisser mourir cette musique. »

 

En attendant, elle poursuit son bout de chemin avec son deuxième EP, Gangsta Love, qui sortira le 7 mai prochain. 7 titres rap et trap, dont le premier extrait, « Money » est déjà sorti:

Découvrez l’univers de Rita Klara sur son Soundcloud et sur sa chaîne Youtube.