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Série de violences contre des Noirs en Italie

Société

Série de violences contre des Noirs en Italie

Par Sandro CAPO CHICHI 2 août 2018

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La fin du mois de juillet 2018 a vu une série médiatisée de violences contre des Noirs en Italie.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

En février 2018, dans la ville de Macerata en Italie centrale, Luca Traini, un sympathisant d’extrême droite, tirait à bord de sa voiture, sur six immigrés africains, les blessant à l’occasion. Ces nouvelles étaient présentées dans plusieurs journaux non-italiens comme témoins du climat anti-Noirs et anti-migrants en Italie. Nombre de ces journaux avaient toutefois omis de replacer cet acte inqualifiable dans son contexte.

Quelques jours auparavant, des parties du corps de Pamela Mastropietro, une jeune fille de 18 ans disparue d’un centre de désintoxication étaient retrouvées dans deux valises. Ses vêtements ensanglantés étaient peu après retrouvés au domicile d’Innocent Esoghale, un trafiquant de drogue clandestin nigérian. Largement soupçonné du meurtre et du démembrement de Pamela Mastropietro par la police et l’opinion publique, Esoghale a reconnu, fin juillet, avoir découpé les parties du corps de la jeune fille à défaut de l’avoir tué. Luca Traini étant une proche connaissance de Pamela Mastropietro, il décida de s’en prendre à dealers africains présents à Macerata. Le meurtre et la mutilation de Mastropietro étant vite associées à des pratiques rituelles communes au Nigéria, une grande partie de l’opinion publique et des réseaux sociaux défendit l’acte de Luca Traini et blâma l’immigration africaine qui était rendue possible par le gouvernement de l’époque dirigé par Matteo Renzi.

La victoire de la coalition de droite anti-immigration aux élections générales italiennes de 2018 fut, de l’aveu même de Matteo Salvini, à l’origine des propositions virulemment anti-immigration de son programme et de son élection. Si le crime de Traini s’inscrivait dans un contexte de vengeance et d’un comportement jugé laxiste du gouvernement de Renzi, les attaques de juillet 2018 sont différentes.

Les violences anti-Noirs en Italie fin juillet 2018

 

Le 27 juillet à Roseto dans les Abruzzes, Ibrahima Diop, un Sénégalais  de 39 ans installé depuis 2000 en Italie se faisait chasser verbalement de l’ASL (équivalent de la CPAM française) : » Va-t-en! On est pas chez le vétérinaire ici ».

 

vIOLENCES ANTI-nOIRS EN iTALIE

Violences contre des Noirs en Italie : Illustration du dessinateur Gianluca Costantini en hommage au Sénégalais Khalifa Dieng

Le 29 juillet 2018 à Partinico en Sicile, Khalifa Dieng, un Sénégalais de 19 ans en Italie depuis 2016 et travaillant comme serveur de restaurant était agressé par plusieurs Italiens. Invité à « retourner dans son pays » et traité de ‘sale nègre’ par ses agresseurs, Dieng fut roué de coups. D’après certaines sources, il aurait perdu son oreille droite lors de l’agression.

Deux autres agressions, si elles ne furent pas accompagnées d’insultes racistes ont visé des Noirs apparemment inconnus de leurs agresseurs.

Le 26 juillet à Cassola en Vénétie, Lenny Delgado, un ouvrier cap-verdien était blessé d’un coup de fusil.

violences contre des noirs en italie

Violences contre les Noirs en Italie : l’athlète Daisy Osakue a été touchée a l’oeil par le lancer d’oeufs de la part d’ automobilistes

Daisy Osakue, une lanceuse de disque de 22 ans et de nationalité italienne a été victime le 29 juillet d’un jet d’oeufs de la part d’automobilistes dans son village de Moncalieri dans le Piémont. Elle souffre de nombreuses lésions à quelques jours du début des championnats d’Europe auxquels elle doit participer.  Selon elle, Daisy Osakue a été ciblée parce que noire, ayant été prise par ses agresseurs d’une des nombreuses prostituées africaines des environs.

Contrairement à l’affaire Mastropietro, ces actes n’ont pas eu lieu en réaction à un manque de fermeté du gouvernement face à la criminalité et à l’immigration illégale. Le gouvernement élu par les Italiens est précisément là pour les combattre.

Ces violences contre des Noirs en Italie de fin juillet 2018 n’ont pas non plus eu lieu contre des criminels impunis ou motivées par la perte d’un proche.  Même le refrain du peuple autochtone oppressé par les envahisseurs et leur gouvernement complice ne passe plus. Le racisme décomplexé en Italie est à combattre.

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