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Matteo Salvini compare les migrants africains à des ‘esclaves’

Politique

Matteo Salvini compare les migrants africains à des ‘esclaves’

Par Sandro CAPO CHICHI 17 septembre 2018

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Le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini a comparé les migrants africains en Italie à des esclaves.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media

S’exprimant lors d’une conférence de l’Union Européenne en Autriche le 13 septembre 2018, le Premier Ministre italien Matteo Salvini a décrit les migrants africains dans son pays d’une manière jugée désobligeante par Jean Asselborn, le ministre des affaires étrangères luxembourgeois.

« J’ai entendu quelqu’un déclarer que nous avions besoin d’immigrants parce que la population vieillit. Je vois les choses complètement différemment » a-t-il déclaré.

Matteo Salvini

Matteo Salvini 
Crédit : Florian Wieser/EPA/MAXPPP

« Je suis payé par des citoyens pour aider nos jeunes à recommencer à faire des enfants comme nous en avions il y a encore quelques années et non pas pour d’arracher à leur terre le meilleur de la jeunesse africaine pour remplacer les Européens qui n’ont plus d’enfants. Peut-être qu’au Luxembourg, il y a un tel besoin, mais en Italie nous avons besoin d’aider nos enfants à faire des enfants, et non d’avoir des esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus. »

Cette sortie a immédiatement provoqué l’ire d’un autre ministre présent sur place. Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois des affaires étrangères a alors coupé Matteo Salvini par ces mots:

Allez, allez, allez ! Au Luxembourg, nous avons eu des dizaines de milliers d’immigrants italiens. Ils sont venus comme migrants, qui ont travaillé au Luxembourg pour que vous, en Italie, vous ayez de l’argent pour payer pour vos enfants. Merde alors !  »

L’échange privé, qui a été posté sur internet le lendemain a vu une poursuite des amabilités entre les deux ministres par médias interposés.

Le lendemain, s’exprimant auprès de nos confrères de Der Spiegel, Jean Asselborn a reproché à Matteo Salvini d’utiliser ‘des méthodes et le ton des fascistes des années trente’. Le lendemain, selon la Repubblica, il a accusé Salvini d’avoir eu recours à une ‘provocation calculée’, rappelant que la conférence à huis-clos avait été filmée à l’insu des autres participants puis diffusée par l’équipe de Salvini sur le net.

Le 16 septembre, s’exprimant sur son comte Twitter, Matteo Salvini a répondu aux attaques d’Asselborn:
« Le ministre socialiste du paradis fiscal du Luxembourg, après avoir comparé nos grands-pères émigrés italiens aux clandestins d’aujourd’hui, après avoir interrompu mon discours en hurlant ‘merde’, me donne du ‘fasciste’ aujourd’hui. Mais c’est quoi leur problème au Luxembourg ? Aucun fascisme, juste le respect des règles. S’il aime tant que ça les immigrés, qu’il les accueille tous au Luxembourg, en Italie on en a déjà trop accueilli ».

La sortie de Salvini était évidemment problématique en ce qu’elle associait les Africains modernes à l’esclavage comme les Africains des générations précédentes l’ont été durant des siècles en Occident. Il faut toutefois faire remarquer que des observateurs apparemment plus soucieux du sort de migrants africains en Italie ont eux aussi dénoncé l’exploitation de ceux-ci dans les champs de tomates du sud du pays comme dignes d’un ‘esclavage moderne‘.

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