Découvrez l’histoire inspirante des sœurs Nardal, figures emblématiques de la Négritude et du féminisme noir, et leur impact durable sur la culture et la littérature.
Le drapeau haïtien : symbole de liberté et d’unité
Plongez dans l’histoire captivante du drapeau haïtien, de sa création en 1803 à son rôle de symbole de liberté et d’unité pour le peuple haïtien. Découvrez les secrets de ce puissant emblème national.
Jaafar Jackson : La (vraie) relève tant attendue de Michael Jackson ?
L’héritage de Michael Jackson, plus de quinze ans après sa disparition, reste un phénomène culturel sans équivalent. La récente annonce d’un biopic sur MJ a remis en lumière la quête de son successeur, un rôle que Jaafar Jackson semble prêt à embrasser. Mais peut-il vraiment être à Michael ce que d’autres légendes ont été pour leurs illustres prédécesseurs ?
Jaafar Jackson : Peut-il être à Michael ce que Kobe, Ronaldo et Messi ont été à leurs prédécesseurs ?

Dans le monde du sport, les exemples de relèves réussies sont nombreux. Kobe Bryant a suivi les pas de Michael Jordan, non seulement en adoptant son style de jeu mais aussi en s’imposant comme une figure dominante du basketball. De même, dans le football, Ronaldo et Ronaldinho ont repris le flambeau de Pelé avec brio, tout comme Messi a été vu comme le digne héritier de Maradona. Ces sportifs ont non seulement hérité de la renommée de leurs prédécesseurs mais ont aussi enrichi leur héritage par leurs propres exploits.
Michael Jackson : De Usher à Bruno Mars en passant par Chris Brown

En comparaison, la musique présente un défi différent. Usher, avec son charisme et son talent exceptionnel, semblait être le candidat idéal pour suivre les traces de Michael Jackson. Il a d’ailleurs été acclamé pour sa capacité à fusionner la danse et le chant, une marque de fabrique de Michael. Cependant, bien qu’ayant atteint un succès mondial, Usher n’a jamais occupé le même espace culturel et iconique que Michael.
Chris Brown, d’autre part, a montré un potentiel énorme dans ses premières années, avec une présence scénique et une agilité dans la danse rappelant celle de Michael. Mais ses controverses personnelles et problèmes légaux ont entravé son ascension et éloigné les comparaisons avec Michael.

En 2022, Chris propose cette prestation pour les AMA qui mettaient Michael Jackson à l’honneur. Si la communauté MJ voit le projet avec enthousiasme, Breezy se verra refuser cet honneur.
Dans la longue quête du successeur de Michael Jackson, un nom revient régulièrement : Bruno Mars. Avec son énergie scénique, son talent vocal et son aptitude à fusionner divers genres musicaux, Mars s’est établi comme une force majeure dans l’industrie musicale contemporaine. Son style, marqué par une certaine flamboyance et un sens aigu du spectacle, rappelle par moments le Roi de la Pop.
Cependant, malgré ces similitudes et son succès indéniable, l’acceptation de Bruno Mars comme le successeur de Michael Jackson est loin d’être unanime au sein de la communauté des fans de MJ. Pour beaucoup, le filipino, bien qu’influencé par Michael, forge son propre chemin sans chercher à imiter ou remplacer l’icône. Mars est souvent vu comme un artiste complet à part entière, qui, bien qu’honorant l’héritage de Michael à travers certains aspects de sa musique et de ses performances, ne s’inscrit pas dans une démarche de succession directe.
Une présence forte dans le paysage asiatique
Parallèlement, l’influence de Michael Jackson dépasse les frontières et se ressent puissamment dans la scène musicale mondiale, notamment dans la K-pop avec le groupe le plus en vue actuellement BTS, mais aussi plein d’autres. L’industrie musicale sud-coréenne, en particulier, a largement puisé dans l’héritage de Michael Jackson. Des groupes et artistes de K-pop ont adopté son style de danse dynamique, ses mélodies accrocheuses et sa présence scénique charismatique. Cette influence se manifeste non seulement dans les performances et les vidéos, mais aussi dans l’approche globale du divertissement et de la production musicale.
Les liens du sang
Jaafar Jackson, quant à lui, possède non seulement le talent, mais aussi le lien familial direct avec Michael. Cette proximité lui donne une compréhension intime de l’héritage de Michael, tout en lui permettant d’apporter sa propre touche artistique. Sa participation au biopic sur Michael Jackson est vue non seulement comme un hommage mais aussi comme une affirmation de sa capacité à perpétuer cet héritage. La ressemblance tant physique qu’au niveau du timbre de voix enflamme les réseaux à chaque leak !

Ce qui rend Michael Jackson toujours aussi pertinent aujourd’hui est un mélange de nostalgie, d’admiration pour son génie artistique, et d’un attrait presque mystique autour de sa personne. Michael n’était pas seulement un chanteur et un danseur ; il était un innovateur, un visionnaire, et un symbole de diverses luttes et réussites. Sa musique transcende les époques, ses vidéos et performances ont redéfini l’industrie, et son style unique continue d’influencer des artistes de toutes les générations.
Michael encore aujourd’hui
En fin de compte, la question demeure : pourquoi Michael Jackson continue-t-il de rayonner autant dans la vie des gens, même après tant d’années ? Est-ce son indéniable talent, son charisme, ou le mystère qui entoure sa vie personnelle ? Ou est-ce que Michael représente quelque chose de plus profond dans l’imaginaire collectif, une sorte de miroir de nos aspirations et de nos rêves ? Jaafar Jackson, porteur de cet héritage, a non seulement la tâche de perpétuer la légende, mais aussi l’opportunité de redéfinir ce que signifie être le successeur du Roi de la Pop.
Découvrez l’univers de l’artiste :
Sommaire
Le Rolly : Une innovation dans les soins capillaires
C’est le 14 février 2024 que la marque Roilon a annoncé le lancement de son produit : le Rolly, un applicateur tout-en-un conçu pour prendre soin du cuir chevelu en tenant compte de tous les types de cheveux, particulièrement les cheveux crépus, ondulés, bouclés ou frisés. Lea Dalat, après ses études en marketing digital, a constaté un manque de solutions adaptées pour les cheveux texturés. Cette prise de conscience a mené à la création du Rolly, né après plusieurs essais et des dizaines de prototypes.
Les avantages du Rolly

Le Rolly se distingue par son design unique et sa fonctionnalité. Il assure une application uniforme des produits, maximisant ainsi l’efficacité des soins. L’applicateur active la circulation sanguine, essentielle pour la santé du cuir chevelu et des cheveux. Il joue un rôle crucial dans l’atténuation des problèmes de cuir chevelu, comme la chute de cheveux, les pellicules, le psoriasis ou encore les irritations. De plus, le Rolly évite l’obstruction des pores et n’emmêle ni ne casse les cheveux. Son système de remplissage innovant permet d’incorporer huiles et produits de soins sans contact avec les mains, garantissant ainsi une utilisation hygiénique et facile à rincer.

Lea, la force motrice derrière Roilon
Le lancement de sa campagne de financement participatif est un moment clé pour la marque qui bénéficie du soutien inconditionnel de marques de renom telles que Madame la Présidente, Eva’s Hair, Kalia Nature, Nofi, Man’s Beard, Les Petits Prodiges, La Fabrique d’Antan et Snackeet. Cette campagne vise à financer une partie de l’outillage industriel nécessaire à la production de cet applicateur. Pour faire du Rolly un incontournable dans les routines de soins capillaires, Lea invite le public à rejoindre cette aventure sur la plateforme Ulule.

Vision et ambition
À seulement 24 ans, elle incarne l’ambition et la ténacité dans un milieu où beaucoup débutent plus tard. Elle travaille avec acharnement, soutenue par ses pairs, véhiculant le message inspirant qu’il n’est jamais trop tôt pour poursuivre ses rêves, à condition de s’entourer des bonnes personnes. Son parcours académique, marqué par un Bachelor en hospitality et tourism management suivi d’un Master en marketing digital, l’a préparée à son rôle d’entrepreneure, inspirée par des figures telles que Rihanna et son succès avec Fenty Beauty chez LVMH.

Incubée chez Les Premières afin d’y développer son projet. Entre-temps, elle remporte le premier prix dans la catégorie « Entreprendre dans la santé inclusive – Bien-être » décerné à la Collectivité territoriale de Guyane. Sa participation à l’événement Business Africa 2023 lui permet de se rapprocher de son public et d’étendre son réseau.
Son parcours, marqué par une solide détermination, illustre sa volonté de répondre aux besoins spécifiques des personnes aux cheveux texturés mais pas uniquement. Enfants, femmes, hommes, tous sont concernés. Avec le Rolly, elle ouvre la voie à une nouvelle ère de soins capillaires, prônant l’efficacité, la praticité et la santé du cuir chevelu.

Ses ambitions ne s’arrêtent pas là : elle envisage d’élargir la gamme de produits Roilon et de les exporter à l’international, proposant des solutions complètes pour diverses problématiques du cuir chevelu, comme la perte de cheveux, les pellicules ou le psoriasis.
Le lancement du Rolly par Roilon, apporte un vent frais dans l’industrie des soins capillaires. Ce produit innovant promet d’apporter une réponse aux problématiques du cuir chevelu en tenant compte des cheveux texturés, longtemps négligés par le marché. Avec l’appui de la communauté et des partenaires, le Rolly est en passe de devenir un élément essentiel des routines de soins capillaires ! N’hésitez pas à soutenir le projet sur la plateforme Ulule dès à présent !

Sommaire
À la découverte des 7 royaumes de Kongo dia Nlaza : l’héritage d’une confédération précoloniale
Plongez dans l’histoire des 7 royaumes de Kongo dia Nlaza, une confédération d’États en Afrique centrale célèbre pour sa production textile et son rôle clé dans la formation du Royaume de Kongo.
Kimpa Vita : la prophétesse chrétienne qui a marqué l’histoire du Kongo
Explorez la vie et l’héritage de Beatriz Kimpa Vita, prophétesse influente du 18ème siècle au royaume de Kongo, qui a marqué l’histoire par sa réforme spirituelle et son rôle dans la résistance culturelle. Découvrez comment elle a utilisé sa foi pour unifier et transformer sa société dans une période de grands bouleversements.
La déclaration du roi pour la ‘Police des Noirs’ de 1777
Explorez l’histoire méconnue de la ‘Police des Noirs’, une législation de la monarchie française qui réglementait strictement la vie et le statut des personnes dites ‘de couleur’ dans la France du XVIIIème siècle. Découvrez comment cet acte juridique a façonné les vies et l’identité au sein des communautés noires sous l’ancien régime.
Le « Black in Gaming (BIG) Meetup » : révolution dans le monde du gaming pour les Noirs
Nofi vous propose de découvrir le « Black in Gaming (BIG) Meetup« , l’événement révolutionnaire qui unit passionnés et professionnels noirs du gaming. Ne manquez pas cette chance de participer à la première rencontre de cette série prometteuse et de contribuer à façonner un avenir plus inclusif dans le monde du gaming.
Au cœur de l’industrie dynamique du jeu vidéo, le « Black in Gaming (BIG) Meetup » se présente comme un événement pionnier, marquant le début d’une série de rencontres destinées à célébrer et promouvoir la diversité et l’innovation. Organisé par les Afrogameuses, ce rassemblement inaugural, qui aura lieu le 23 février 2024, est le premier d’une série de quatre événements accueillis par des studios de jeux vidéo de renom, dont Ubisoft, en France. Ces rencontres, qui ne se limiteront pas à Paris, témoignent de l’engagement des studios à ouvrir leurs portes à la diversité et à apprendre de ces échanges enrichissants.
Une Plateforme d’innovation et de collaboration

Le BIG Meetup n’est pas seulement une célébration ; c’est une plateforme révolutionnaire où créateurs de contenu, développeurs et professionnels du jeu vidéo de la communauté noire peuvent se rencontrer, partager et collaborer. Cet événement offre une opportunité unique de gagner en visibilité, d’établir des connexions professionnelles significatives et de participer à des discussions qui façonnent l’avenir du gaming.
Programme de la soirée du 23 Février
- 18h : Ouverture de l’événement, accompagnée de nourriture et de boissons pour accueillir les participants dans une ambiance conviviale.
- 18h45 : Accueil officiel par Ubisoft x Afrogameuses, marquant le début d’une collaboration fructueuse.
- 19h : Session d’ice breakers de 45 minutes pour encourager les interactions et le networking.
- 19h45 : Table ronde divisée en deux parties : la première se concentrera sur la création de son propre studio indépendant, et la seconde abordera les défis de travailler dans l’industrie du jeu vidéo en tant que personne sous-représentée, durant respectivement 30 et 15 minutes.
- 20h30 : Une courte pause de 15 minutes pour permettre aux participants de se détendre et d’échanger.
- 20h45 : Présentation de 15 minutes sur la diversité et l’inclusion chez Ubisoft, offrant un aperçu des initiatives de l’entreprise.
- 21h : Pitch de développeur-euse, avec des détails à confirmer, mettant en lumière les talents émergents.
- 21h30 : Clôture de l’événement.
Informations pratiques pour le BIG Meetup
Pour garantir que votre expérience au BIG Meetup soit aussi enrichissante et fluide que possible, voici les détails essentiels et les instructions pour l’inscription et l’achat de billets.
- Assurez-vous de noter cette date dans votre agenda et de libérer votre journée. Le BIG Meetup aura lieu le vendredi 23 février 2024, de 18h à 21h30.
- Rejoignez-les dans les locaux d’Ubisoft au 2 Av. Pasteur, 94160 Saint-Mandé, où le groupe d’employés noirs NUBI (Noirs @Ubi) vous a préparé un espace accueillant et bien équipé pour ses ateliers, conférences et sessions de networking.
- Ne manquez pas cette opportunité unique ! Les places sont limitées et les inscriptions sont désormais ouvertes sur eventbrite
Le Black in Gaming (BIG) Meetup est plus qu’un événement, c’est une expérience à ne pas manquer. Elles ont hâte de vous accueillir et de partager avec vous des moments inoubliables de découverte, d’apprentissage et de networking. Préparez-vous pour une journée remplie d’inspiration, d’innovation et de communauté!
Suivez Afrogameuses pour ne Rien manquer

Pour rester informé des prochaines dates et des studios participants, il est essentiel de suivre Afrogameuses sur leurs réseaux sociaux et Eventbrite. retrouvez vos gameuse favorites sur :
Rejoignez l’avant-garde du gaming : participez au Black in Gaming (BIG) Meetup et façonnez l’avenir de la diversité dans le jeu vidéo !

Le BIG Meetup est plus qu’un simple événement ; c’est le début d’un mouvement visant à redéfinir l’industrie du jeu vidéo. En participant, en partageant et en étant présent, vous contribuez à élargir l’impact de cet événement. Votre soutien peut inspirer d’autres à rejoindre cette aventure, favorisant ainsi un environnement de gaming plus inclusif et diversifié.
Préparez-vous à une soirée de découverte, d’apprentissage et de networking inoubliable. Le BIG Meetup est l’occasion idéale de rencontrer des passionnés, d’échanger des idées novatrices et de tisser des liens durables. Rejoignez-les pour célébrer la diversité et l’innovation dans l’univers du gaming. Elles ont hâte de vous y voir !
La richesses des religions africaines des Amériques
Découvrez la diversité des religions africaines du « Nouveau Monde« , des traditions séculaires du Vodou haïtien, de la Santería cubaine au Candomblé brésilien, et au-delà. Cet article plonge dans l’héritage spirituel africain aux Amériques, révélant comment ces croyances se sont entrelacées avec des influences amérindiennes et européennes pour former un riche tissu de spiritualité dans la diaspora africaine.
Les racines africaines des religions du Nouveau Monde : un voyage spirituel transatlantique

Dès le XVIIe siècle, l’arrivée forcée des Africains déportés dans les Amériques a marqué le début d’un enrichissement culturel et spirituel profond du Nouveau Monde. Originaires principalement d’Afrique de l’Ouest – des territoires de l’ancien royaume du Dahomey et des peuples Yoruba1, Ewe2, Fon3, Akan4, entre autres – ces hommes et femmes ont semé les graines de traditions religieuses qui ont pris racine et fleuri à travers Cuba, Haïti, le Brésil, et les États-Unis, particulièrement en Louisiane.
Ces religions afro-américaines, fruits d’un héritage ancestral africain, partagent des croyances fondamentales qui transcendent les frontières géographiques. La vénération des ancêtres, la présence d’une divinité suprême accompagnée d’un panthéon d’esprits divins tels que les Orishas5, les Loas6, les Nkisis7, et les Alusis8, sont au cœur de ces pratiques spirituelles. Le syncrétisme religieux caractéristique de ces traditions témoigne d’une intégration remarquable d’éléments issus des spiritualités amérindiennes et du christianisme, reflétant une capacité extraordinaire d’adaptation et de préservation de l’identité africaine dans des contextes souvent hostiles.
Voici un aperçu de quelques-unes de ces religions vibrantes, témoins vivants de la persévérance de l’esprit africain dans le Nouveau Monde.
Abakuá : la fraternité secrète afro-cubaine

L’Abakuá, une confrérie initiatique emblématique, demeure un pilier de la culture afro-cubaine depuis sa fondation à La Havane en 1836. Réservée exclusivement aux hommes, cette société secrète tire ses origines de la région d’Abakpa, au Nigeria, où elle était autrefois florissante sous diverses dénominations telles que Ekpe, Egbo, Ngbe, et Ugbe9.
Fidèle à ses racines africaines, l’Abakuá perpétue un héritage spirituel imprégné des croyances et des pratiques des peuples Igbo10, Efik11, Efut12, et Ibibio13. Les membres, connus sous le nom de Ñáñigos, sont réputés pour leur capacité à se métamorphoser en léopards, symbolisant ainsi leur puissance et leur agilité. Pendant l’ère de l’esclavage, les Ñáñigos auraient utilisé cette transformation pour défendre leur communauté en retournant les captifs africains contre leurs oppresseurs.

L’Abakuá, souvent comparée à la franc-maçonnerie cubaine en raison de son caractère ésotérique et de son engagement envers le secret, demeure un bastion de solidarité et de soutien mutuel. Les devoirs envers les frères Ñáñigos sont sacrés, et cette fraternité transcende les liens ordinaires d’amitié. Comme on dit à Cuba :
« L’amitié est une chose, Abakuá en est une autre.«
Ainsi, l’Abakuá demeure un témoignage vivant de la résilience et de la force de la culture afro-cubaine, ancrée dans la tradition et imprégnée de mystère.
Le Vodou cubain : un carrefour spirituel entre l’Afrique, les Amériques et l’Europe

Le Vodou cubain, également connu sous le nom de Regla de Arará, représente une fusion remarquable de croyances et de pratiques spirituelles. Originaire de l’Empire espagnol, cette religion syncrétique embrasse les traditions de trois continents, offrant un exemple vivant du métissage culturel et spirituel qui caractérise les Amériques.
Branches spirituelles du Vodou cubain
- Branche africaine: Au cœur de cette tradition se trouvent les esprits ou divinités d’origine africaine, principalement empruntés à la spiritualité des peuples Fon et Ewe. Ces esprits incarnent la continuité directe avec les ancêtres et les pratiques religieuses du Royaume du Dahomey, témoignant de la profondeur des racines africaines dans le Vodou Cubain.
- Branche indigène: Les esprits amérindiens, surtout ceux de la tradition Taíno14, enrichissent le Vodou Cubain, rappelant l’héritage spirituel des premiers habitants des Caraïbes. Cette composante souligne le respect et la coexistence des croyances indigènes au sein de la pratique vodou.
- Branche européenne: Les influences européennes, et plus particulièrement la spiritualité espagnole, complètent le panorama spirituel du Vodou Cubain. Cette intégration d’éléments chrétiens reflète les interactions et les échanges culturels entre les colonisateurs et les populations locales.
Pratique et diffusion
Le Vodou Cubain se distingue par sa proximité théologique avec ses origines africaines et ses liens avec le Vodou Haïtien, partageant avec ce dernier une base commune de croyances et de rituels. Sa pratique s’étend bien au-delà de Cuba, trouvant un écho dans la République Dominicaine, à Porto-Rico et aux États-Unis, où des communautés de fidèles perpétuent ces traditions ancestrales.
Ce panorama spirituel du Vodou Cubain révèle l’incroyable richesse d’une tradition qui, à travers les siècles, a su intégrer harmonieusement des influences diverses pour créer un système de croyances unique. Il incarne le dialogue continu entre l’Afrique, les Amériques et l’Europe, offrant un témoignage vibrant de la capacité humaine à tisser des liens spirituels au-delà des frontières géographiques et culturelles.
Kumina : la religion afro-jamaïcaine de la paroisse de St. Thomas

Kumina, une religion afro-jamaïcaine vibrante, a émergé parmi les immigrants Kongos15 venus travailler dans les plantations après l’abolition de l’esclavage. Son berceau se situe dans la pittoresque paroisse de St. Thomas, au sud-est de la Jamaïque, où ces immigrants ont trouvé refuge et ont enraciné leurs traditions spirituelles.
Les divinités du Kumina
Dans la cosmologie de Kumina, les divinités se divisent en deux catégories : celles liées à la terre et celles liées aux cieux. Au sommet de cette hiérarchie divine trône Oto King Zombi, le Créateur Suprême de Kumina. Obei et Shang, quant à eux, occupent des positions élevées parmi les divinités célestes. Les figures terrestres incluent des personnages bibliques tels que David, Ézéchiel, Moïse, Caïn et Shadrak, reflétant l’incorporation de l’Ancien Testament dans la spiritualité de Kumina. Les esprits ancestraux jouent également un rôle central dans cette tradition, témoignant du profond respect envers les ancêtres et de leur influence continue sur la vie quotidienne.
Le mystère des zombis
Au cœur de la cosmogonie Kumina réside le concept des Zombis, divinités ancestrales vénérées et redoutées. Le terme « Zombi« , dérivé du mot Kikongo16 « Nzambe » (Dieu, le Créateur), désigne ces puissantes entités qui président aux cérémonies et prennent possession des danseurs lors des rituels sacrés. Selon la croyance, seules les personnes possédées par un Zombi de leur vivant peuvent devenir des Zombis après leur mort, assurant ainsi la continuité de leur présence et de leur influence sur Terre. Ce mystère confère à Kumina une aura de vénération et de respect envers les forces surnaturelles qui guident et protègent la communauté.
Le Kumina, ancrée dans la terre et le ciel, dans la tradition et la mystique, continue d’enchanter et d’inspirer ceux qui cherchent la connexion spirituelle et la présence des ancêtres dans leurs vies.
Le Vodou de Louisiane : entre tradition africaine et culture catholique francophone

Le Vodou de Louisiane, également connu sous le nom de Vodou de la Nouvelle-Orléans, incarne un remarquable mélange d’éléments spirituels puisés dans diverses traditions religieuses africaines. Cette religion afro-américaine a émergé de l’héritage des Africains occidentaux déportés par les puissances coloniales européennes telles que la France, l’Espagne et les États-Unis. Profondément enraciné dans le Vodun du Royaume du Dahomey17, le Vodou louisianais trouve son expression dans le créole de Louisiane, sa langue liturgique.
Synthèse culturelle
Le Vodou de Louisiane est le fruit d’un métissage culturel unique entre les traditions africaines et la culture catholique francophone du sud de la Louisiane, résultant de la traite négrière de l’Atlantique. Se distinguant de ses homologues haïtiens et sud-américains, il se caractérise par l’utilisation régulière de gris-gris, de poupées vodou, et la vénération de Li Grand Zombi, la divinité suprême, ainsi que par la présence d’une reine à sa tête.
Le pouvoir des reines Vodou
Les reines Vodou occupaient une place centrale dans la société vodou de Louisiane, exerçant un pouvoir considérable sur leur communauté. Organisant des cérémonies avec des danses rituelles captivantes, elles attiraient des foules de milliers de personnes. Leurs activités incluaient la fabrication et la vente d’amulettes, de charmes, de potions magiques, ainsi que la prestation de services liés aux sortilèges et à la magie. Parmi elles, les figures emblématiques des deux Marie Laveau, mère et fille18, se distinguent par leur influence indélébile sur la société multiraciale de Louisiane :
« En 1874, jusqu’à douze mille spectateurs blancs et noirs, se précipitaient sur les rives du lac Pontchartrain pour apercevoir Marie Laveau II qui exécutait ses rites légendaires sur la Saint-Jean.«
En somme, le Vodou de Louisiane incarne la richesse et la diversité des traditions africaines adaptées à un contexte culturel et religieux particulier, témoignant de l’incroyable résilience et créativité des communautés afro-américaines dans leur quête de spiritualité et de connexion avec le divin.
Obeah : une tradition religieuse africaine des Amériques

Obeah désigne les pratiques religieuses développées par les Africains de l’Ouest, en particulier ceux d’origine Igbo, déportés aux Amériques. Étroitement lié à d’autres religions africaines des Amériques telles que le Palo, le Vodou, la Santería19 et le Hoodoo, l’Obeah est une tradition répandue en Haïti, aux Bahamas, à la Barbade, au Belize, en Jamaïque, en Guyane, au Suriname, à Trinité-et-Tobago, ainsi que dans d’autres pays des Caraïbes, et même aux États-Unis, bien que dans une moindre mesure.
Origines et influence culturelle
Selon les données de l’Institut W.E.B Dubois, l’Obeah trouve ses origines dans les traditions appelées dibia ou obia, signifiant « médecine » en Igbo. Les pratiquants de l’Obia, également connus sous le nom de Ndi Obia, partageaient des pratiques similaires avec ceux qui pratiquent l’Obeah dans les Caraïbes. Il est intéressant de noter que l’Obeah est le plus largement pratiqué dans les régions de la Caraïbe où les Européens ont déporté un grand nombre d’Africains originaires de la Baie du Biafra, majoritairement des ethnies Igbo.
Métissage culturel et résilience spirituelle
Au fil du temps, certains aspects de l’Obeah ont survécu en se mêlant et en intégrant des symboles « chrétiens » introduits par les esclavagistes européens. Ce symbolisme servait souvent à dissimuler les pratiques spirituelles africaines aux yeux des colons. Malgré ces influences extérieures, l’Obeah demeure une expression vivante de la spiritualité africaine dans les Amériques, témoignant de la résilience et de la persistance des traditions culturelles africaines dans la diaspora.
En conclusion, l’Obeah représente un précieux héritage culturel et spirituel transmis de génération en génération, incarnant la force et la continuité de la tradition africaine dans un contexte marqué par la résistance et l’adaptation face à l’oppression coloniale.
Le Palo : une religion afro-cubaine ancrée dans les traditions du Kongo

Le Palo, également connu sous le nom de « Las Reglas de Congo« , est une religion pratiquée à Cuba par les Africains déportés aux Amériques originaires de la région du Kongo. Cette tradition religieuse comporte plusieurs branches distinctes, notamment le Mayombe, le Monte, le Briyumba et le Kimbisa, chacune avec ses propres pratiques et rituels.
Symbolisme et pratiques rituelles
Le terme « palo« , signifiant « bâton » en espagnol, est attribué à cette religion en raison de l’utilisation de bâtons de bois dans la préparation des autels, appelés « la Nganga« , « el caldero« , « nkisi » ou « la prenda« . Les prêtres de Palo, connus sous le nom de « Paleros« , « Tatas » (hommes et pères en Kikongo), « Yayas » (femmes) ou « Nganguleros« , jouent un rôle central dans la pratique de cette religion. Les initiés, appelés « ngueyos » ou « pino nuevo« , sont intégrés à la communauté spirituelle du Palo à travers des rituels d’initiation et des enseignements spécifiques.
Panthéon et divinités
Au cœur du panthéon Palo se trouve Nzambi, l’Être suprême vénéré par les praticiens. Les Kimpungulu (Mpungu au singulier) sont des divinités de la nature enfermées dans des vases sacrés appelés Nkisi. Ces divinités jouent un rôle essentiel dans les rituels Palo, offrant guidance, protection et pouvoir spirituel aux adeptes.
En résumé, le Palo représente une expression vivante et dynamique de la spiritualité africaine dans les Amériques, témoignant de la persistance et de l’adaptabilité des traditions culturelles africaines dans la diaspora. Son symbolisme riche en significations et ses pratiques rituelles complexes reflètent la profondeur et la diversité de l’héritage spirituel du peuple Kongo et de ses descendants dans le contexte cubain et au-delà.
L’Umbanda : une synthèse spirituelle brésilienne entre traditions africaines et influence catholique
L’Umbanda est une religion afro-brésilienne caractérisée par un mélange unique de traditions africaines, de catholicisme, de spiritisme et de croyances amérindiennes. Originaire de Rio de Janeiro et des régions avoisinantes, cette spiritualité a émergé principalement parmi les descendants d’esclaves afro-brésiliens, en particulier parmi les populations les plus défavorisées.
Branches et croyances fondamentales
L’Umbanda se décline en plusieurs branches, chacune avec ses propres croyances et pratiques distinctes. Cependant, certaines croyances communes unissent les différentes traditions :
- Olodumare: Le créateur suprême, vénéré sous ce nom, est au centre de la cosmologie Umbanda, symbolisant la source de toute vie et de toute création.
- Orixás: Ces divinités, souvent associées à des saints catholiques, représentent des forces de la nature et des aspects de la vie humaine. Ils sont vénérés et invoqués pour guider et protéger les fidèles.
- Esprits ancestraux: Les esprits des personnes décédées occupent une place importante dans la pratique Umbanda, agissant en tant que conseillers et guides spirituels pour les croyants dans le monde matériel.
- Médiums: Ces individus dotés de capacités psychiques spéciales servent de canaux de communication entre les Orixás, les esprits et les fidèles, transmettant des messages et des conseils spirituels.
- Réincarnation et évolution spirituelle: L’Umbanda enseigne la croyance en la réincarnation et en l’évolution spirituelle, encourageant les pratiquants à poursuivre leur croissance spirituelle à travers les multiples vies.
- Charité et fraternité sociale: La pratique de la charité et de la fraternité sociale est un aspect essentiel de l’Umbanda, mettant l’accent sur l’importance de l’aide aux autres et de la solidarité communautaire.
Le côté obscur : Quimbanda
Cependant, l’Umbanda comporte également un aspect plus sombre connu sous le nom de Quimbanda, qui représente la magie noire et est utilisé par ceux qui cherchent à causer du tort à autrui. Cette dualité entre l’Umbanda et la Quimbanda illustre la complexité et la diversité des pratiques religieuses au sein de la tradition Umbanda.
En résumé, l’Umbanda incarne une synthèse spirituelle riche et complexe, fusionnant des éléments de différentes traditions pour former une pratique religieuse unique et dynamique, profondément enracinée dans l’histoire et la culture du Brésil et de sa population multiculturelle.
Le Hoodoo : une spiritualité afro-américaine enracinée dans les traditions ouest-africaines
Le Hoodoo représente une spiritualité afro-américaine traditionnelle, émergeant de la fusion de diverses traditions et croyances spirituelles ouest-africaines. Le terme Hoodoo dérive de « Hudu« , issu de la langue et de la tribu Ewe présentes au Togo et au Ghana.
Origines et évolution
Le Hoodoo résulte de l’entrelacement de pratiques religieuses issues de régions telles que le Kongo, le Bénin/Togo, le Nigeria, et d’autres encore. Les esclaves du Sud-Est des États-Unis, notamment les Gullah en Caroline du Sud et en Géorgie20, ainsi que ceux de Louisiane, bénéficiaient d’une relative liberté et d’un isolement propices à la préservation de leurs traditions ancestrales ouest-africaines. En revanche, dans le Delta du Mississippi, où la concentration d’esclaves était élevée, le Hoodoo était pratiqué secrètement pour échapper à la surveillance des propriétaires d’esclaves. Par la suite, avec la Grande Migration post-esclavage, le Hoodoo s’est répandu à travers les États-Unis alors que les Afro-Américains quittaient le Delta en quête de nouvelles opportunités.
Transmission et diffusion
La pratique du Hoodoo s’est perpétuée à travers les générations au sein des communautés afro-américaines, se transmettant oralement et par le biais de pratiques rituelles. Au fil du temps, le Hoodoo a évolué et s’est adapté aux différents contextes culturels et géographiques, tout en préservant ses racines profondes dans les traditions ouest-africaines.
En somme, le Hoodoo représente un précieux héritage culturel afro-américain, témoignant de la résilience et de la créativité des communautés ayant préservé et transmis leurs traditions spirituelles malgré les défis historiques et les changements sociaux.
La Winti : la richesse spirituelle afro-surinamaise
Winti, une religion traditionnelle profondément enracinée dans la culture afro-surinamaise, symbolise un remarquable exemple de syncrétisme spirituel. Née dans l’Empire colonial néerlandais, elle fusionne harmonieusement les croyances et pratiques religieuses des populations Akans, le christianisme, et les traditions amérindiennes.
Principes fondamentaux du Winti
Le Winti s’articule autour de quatre piliers fondamentaux qui guident ses pratiquants dans leur quête spirituelle :
- La croyance en Anana Kedyaman Kedyanpon : Le créateur suprême, pierre angulaire de l’univers Winti, régissant l’ordre cosmique et la justice divine.
- Le panthéon des divinités Winti : Un ensemble riche et diversifié de divinités, reflétant les multiples facettes de la vie et de la nature.
- La vénération des ancêtres : Un principe vital, affirmant que les esprits des ancêtres continuent de guider et de protéger leurs descendants.
- Les Ampuku : Esprits anthropomorphiques de la forêt, incarnant les forces élémentaires et les mystères de la nature.
Selon C. Wooding21, un éminent pratiquant du Winti, cette spiritualité se distingue par son approche unique des êtres surnaturels personnifiés, capables de prendre possession d’une personne pour révéler des connaissances cachées, influencer le cours des événements ou même guérir des maladies :
« (…) une religion afro-américaine, dans laquelle la croyance en des êtres surnaturels personnifiés occupe une position centrale: ces êtres surnaturels personnifiés peuvent prendre possession d’une personne humaine, éteindre sa conscience, pour ainsi dire révéler des choses concernant le passé, le présent et le futur, ainsi que causer et/ou guérir des maladies de nature surnaturelle. »
Au-delà du Winti : une mosaïque de spiritualités afro-américaines
Bien que le Winti soit spécifique au Suriname, il fait partie d’un vaste réseau de religions afro-américaines qui partagent des racines communes en Afrique de l’Ouest. Parmi elles, le Sanse de Porto-Rico et le Comfa du Guyana illustrent la diversité et la richesse des expressions spirituelles afro-américaines, mêlant influences du Kongo, des Akans, des Yoruba, et bien d’autres encore.
En somme, le Winti, avec son riche panthéon de divinités et ses croyances profondément ancrées dans la vénération des ancêtres et la nature, offre un aperçu fascinant de la spiritualité afro-surinamaise. Il témoigne de la capacité des traditions africaines à s’adapter, à évoluer et à s’enrichir au contact d’autres cultures, tout en conservant leur essence.
Célébration de l’héritage des religions africaines : un voyage à travers les traditions
La diversité et la richesse des traditions spirituelles africaines dans les Amériques témoignent de la résilience et de la force des communautés afro-descendantes face à l’adversité historique. Ces religions, de l’Abakuá à Cuba à l’Umbanda au Brésil, en passant par le Hoodoo aux États-Unis et le Winti au Suriname, illustrent non seulement un héritage culturel profondément enraciné, mais aussi une adaptation et une évolution constantes dans de nouveaux contextes géographiques et culturels.
Ces traditions spirituelles, mélange unique de croyances africaines, européennes et amérindiennes, offrent une fenêtre sur l’âme collective de la diaspora africaine, révélant des pratiques de vénération, de guérison, de protection et de connexion avec le divin qui traversent les siècles. Elles représentent une source inépuisable de sagesse, d’inspiration et de force pour leurs pratiquants, tout en offrant aux chercheurs, aux croyants et aux curieux du monde entier des perspectives fascinantes sur la manière dont les cultures se rencontrent, fusionnent et se transforment.
L’invitation est donc lancée à tous ceux qui souhaitent plonger dans l’étude et la pratique de ces traditions spirituelles africaines des Amériques. Que ce soit par la lecture approfondie des œuvres recommandées, la participation à des cérémonies, ou simplement par une ouverture d’esprit vers ces richesses culturelles, il existe une multitude de chemins pour explorer et honorer cet héritage. En se connectant à ces racines spirituelles, on peut non seulement enrichir sa propre vie, mais aussi contribuer à la préservation et à la revitalisation de ces précieuses traditions pour les générations futures.
Partagez votre expérience : connectez-vous à l’héritage spirituel africain

Nous vous invitons chaleureusement à plonger plus profondément dans la richesse et la diversité des traditions spirituelles africaines et de leur manifestation dans les Amériques. Votre parcours à travers ces croyances ancestrales ne fait que commencer. Partagez vos découvertes, vos expériences personnelles, ou même vos questions dans les commentaires ci-dessous. Votre voix enrichit notre communauté et permet d’éclairer les multiples facettes de cet héritage vibrant.
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Pour approfondir la compréhension de ces traditions spirituelles, voici quelques ressources recommandées :
- Abakuá:
- Velez, Teresa Maria. « Drumming for the Gods: The Life and Times of Felipe Garcia Villamil, Santero, Palero, and Abakua. » Ce livre offre un regard fascinant sur la vie et les pratiques religieuses de Felipe Garcia Villamil, un Santero, Palero et membre de l’Abakuá.
- Kumina:
- Murrell, Nathaniel Samuel. « Afro-Caribbean Religions: An Introduction to Their Historical, Cultural, and Sacred Traditions. » Cet ouvrage constitue une introduction exhaustive aux religions afro-caribéennes, y compris le Kumina, en explorant leur histoire, leur culture et leurs traditions sacrées.
- Vodou louisianais:
- « Haitian Immigration: 18th & 19th Centuries« , In Motion: African American Migration Experience. Cette ressource en ligne offre des informations précieuses sur l’immigration haïtienne aux États-Unis aux XVIIIe et XIXe siècles, fournissant un contexte historique crucial pour comprendre l’origine et l’évolution du Vodou louisianais.
- Obeah:
- Williams J. « Voodoos and Obeahs: Phases of West Indian Witchcraft. » Ce livre explore en profondeur les différentes phases et aspects de la sorcellerie dans les Caraïbes, y compris l’Obeah, offrant des perspectives historiques et culturelles essentielles sur cette tradition mystique.
Ces ressources offrent une diversité de perspectives et d’analyses approfondies sur les traditions spirituelles abordées, fournissant ainsi une base solide pour une exploration plus poussée de ces sujets fascinants.
Notes et références
- Yoruba : Originaires du Nigeria moderne, du Bénin, et d’une partie du Togo, les Yoruba sont connus pour leur riche tradition religieuse qui vénère un panthéon d’Orishas, des divinités qui régissent les forces de la nature et les aspects de la condition humaine. ↩︎
- Ewe : Les Ewe se trouvent principalement au Ghana, au Togo, et dans certaines parties du Bénin. Leur système religieux traditionnel comprend la vénération des ancêtres et des divinités connues sous le nom de Vodun, qui a influencé le développement du Vodou haïtien et d’autres formes de spiritualité dans les Amériques. ↩︎
- Fon : Principalement situés au Bénin, les Fon partagent également une croyance profonde dans le Vodun, similaire à celle des Ewe. Le Royaume du Dahomey, dominé par les Fon, a été un centre majeur du commerce des esclaves, et leur influence religieuse est palpable dans les traditions africains des Amériques. ↩︎
- Akan : Les Akan sont un groupe ethnique majoritairement situé au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ils sont réputés pour leur système matrilinéaire et leur pratique de la religion traditionnelle qui inclut la vénération des ancêtres, connue sous le nom d’Akwasidae, et des divinités ou esprits de la nature appelés Abosom. ↩︎
- Orishas : Les Orishas sont des divinités du panthéon Yoruba, originaires de l’Afrique de l’Ouest, principalement du Nigeria et du Bénin. Ils régissent les forces de la nature et les aspects de la vie humaine. Chaque Orisha possède ses propres domaines, attributs, et rituels de vénération. Les Orishas sont centraux dans les pratiques religieuses telles que la Santería (ou Regla de Ocha) à Cuba et le Candomblé au Brésil. ↩︎
- Loas : Les Loas (ou Lwa) sont les esprits divins du Vodou haïtien, une religion syncrétique développée en Haïti qui mélange des éléments des traditions religieuses africaines, notamment des peuples Fon et Ewe, avec des influences chrétiennes. Les Loas interviennent dans les affaires quotidiennes des croyants, qui leur rendent hommage à travers des rituels, des offrandes, et des cérémonies. ↩︎
- Nkisis : Les Nkisis sont des esprits ou divinités dans la religion du Kongo, en Afrique centrale, et jouent un rôle similaire dans le Palo, une pratique religieuse afro-cubaine. Les Nkisis sont associés à des éléments naturels ainsi qu’à des aspects spécifiques de la vie et sont invoqués pour la guérison, la protection et d’autres formes d’assistance spirituelle. ↩︎
- Alusis : Les Alusis (ou Arusi) sont les divinités de la religion traditionnelle Igbo, située dans l’actuel Nigeria. Ils représentent les forces de la nature et les manifestations de la volonté divine dans le monde matériel. Les Alusis sont honorés à travers des prières, des sacrifices, et des rituels pour assurer la prospérité, la fertilité, et la protection de la communauté. ↩︎
- Ekpe, Egbo, Ngbe, et Ugbe : Termes faisant référence à des sociétés secrètes ou confréries initiatiques présentes dans les cultures de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, particulièrement chez les peuples Efik, Igbo, et d’autres groupes ethniques dans la région du golfe de Guinée. Ces sociétés jouent un rôle crucial dans la structuration sociale, politique, et spirituelle de leurs communautés. ↩︎
- Igbo : Les Igbo sont l’un des plus grands groupes ethniques du Nigeria, réputés pour leur diversité culturelle, leur système démocratique traditionnel de gouvernance et leur contribution significative à la culture et à l’économie nigérianes. La spiritualité Igbo est profondément enracinée dans la croyance en un Dieu suprême, Chukwu, et un ensemble complexe d’esprits et de divinités mineures (Alusi). ↩︎
- Efik : Les Efik résident principalement dans l’État de Cross River au Nigeria et sont connus pour leur riche patrimoine culturel, notamment la danse Ekpe et le culte des masques. Ils ont joué un rôle important dans le commerce précolonial et la propagation du christianisme au Nigeria. Le système social et religieux Efik est centré autour de la société secrète Ekpe, qui exerce une grande influence dans les affaires communautaires et les rites initiatiques. ↩︎
- Efut : Les Efut sont étroitement liés aux Efik et occupent la région frontalière entre le Nigeria et le Cameroun, notamment autour de Calabar. Comme les Efik, les Efut partagent des pratiques culturelles et spirituelles similaires, y compris la participation à la société Ekpe. Leur culture est marquée par des cérémonies colorées, des rites de passage, et un fort lien avec l’environnement marin et fluvial. ↩︎
- Ibibio : Les Ibibio sont un autre groupe ethnique majeur du sud-est du Nigeria, voisins des Igbo et des Efik. Leur société est organisée autour de groupes d’âge et de sociétés secrètes, dont la plus connue est la société Ekpo, qui joue un rôle important dans la justice sociale, la spiritualité et la régulation des normes communautaires. La culture Ibibio est riche en musique, danse, et arts visuels, reflétant une cosmologie complexe et une structure sociale bien établie. ↩︎
- Taíno : Les Taíno étaient un peuple indigène des Caraïbes, principalement répartis entre les Grandes Antilles avant l’arrivée de Christophe Colomb. Connu pour leur agriculture avancée, leur navigation, et leur système social complexe, les Taíno ont eu une influence significative sur la culture caribéenne, notamment à travers leur langue, leur art, et leurs croyances religieuses. Malheureusement, leur population a drastiquement diminué suite à l’arrivée des Européens, en raison des maladies, de l’esclavage et d’autres formes de colonisation. ↩︎
- Kongos : Les Kongos sont un groupe ethnique d’Afrique centrale, principalement situé dans la région du bassin du fleuve Congo, couvrant des parties de l’actuelle République démocratique du Congo, de l’Angola et de la République du Congo. La société Kongo est riche en traditions culturelles et spirituelles, avec un accent particulier sur la vénération des ancêtres et l’utilisation de symboles religieux et d’objets sacrés tels que les nkisi pour la protection et la guérison. ↩︎
- Kikongo : Le Kikongo est une langue bantoue parlée par les peuples Kongos. En tant que langue véhiculaire, elle a joué un rôle crucial dans la communication entre différentes communautés ethniques dans la région du bassin du Congo. La langue et la culture Kikongo ont eu un impact profond sur les traditions afro-américaines, en particulier à travers les esclaves déportés du royaume du Kongo vers les Amériques, où des éléments de la langue et des pratiques spirituelles Kikongo se retrouvent dans des religions afro-diasporiques telles que le Palo, le Vodou, et l’Obeah. ↩︎
- Royaume du Dahomey : Le Royaume du Dahomey était un État africain puissant situé dans ce qui est aujourd’hui le Bénin, existant approximativement du 17e siècle jusqu’à sa conquête par les Français à la fin du 19e siècle. Connu pour sa structure sociale complexe, son économie dynamique basée sur le commerce, notamment d’esclaves, et sa puissante armée, y compris ses célèbres Amazones ou guerrières. Le Dahomey a laissé un héritage culturel et spirituel important, avec des pratiques religieuses telles que le Vodun qui ont influencé les religions afro-américaines telles que le Vodou haïtien. ↩︎
- Marie Laveau : Marie Laveau, née en 1794 et décédée en 1881, fut une figure emblématique du Vodou à La Nouvelle-Orléans. Elle est souvent décrite comme une « Reine Vodou » et est reconnue pour son influence considérable sur la pratique du Vodou dans la ville. Sa fille, Marie Laveau II, a perpétué l’héritage de sa mère, contribuant à la continuation et à l’évolution du Vodou louisianais. Les deux femmes, à travers leurs pratiques spirituelles et communautaires, ont joué un rôle crucial dans la préservation et la promotion du Vodou, en dépit de la stigmatisation et des défis sociétaux. ↩︎
- Santería : La Santería, également connue sous le nom de Regla de Ocha, est une religion afro-cubaine qui mélange les traditions des Yoruba d’Afrique de l’Ouest avec le catholicisme et d’autres influences spirituelles. Elle est caractérisée par le culte des Orishas, des divinités qui représentent divers aspects de la nature et de la condition humaine. La Santería est pratiquée principalement à Cuba, mais aussi dans d’autres parties des Caraïbes et des États-Unis, où elle sert de moyen pour les descendants africains de maintenir un lien avec leur héritage culturel et spirituel, tout en s’adaptant à de nouveaux environnements. ↩︎
- Gullah : Les Gullah sont une communauté culturelle et linguistique afro-américaine unique vivant principalement sur les îles barrières et les régions côtières de Caroline du Sud, de Géorgie, et du nord de la Floride. Issus des descendants d’esclaves africains, les Gullah ont conservé une grande partie de leur héritage culturel et linguistique africain grâce à leur isolement relatif des influences extérieures. Leur culture comprend des éléments distincts tels que le Gullah, une langue créole basée sur l’anglais avec des influences africaines fortes, ainsi que des traditions culinaires, musicales, artisanales et spirituelles spécifiques. La culture Gullah est reconnue pour sa contribution significative à l’héritage culturel afro-américain et son influence sur la culture américaine en général. ↩︎
- C. Wooding : C. Wooding est un chercheur et anthropologue qui a contribué de manière significative à l’étude des religions et des pratiques spirituelles afro-surinamaises, notamment le Winti. Ses travaux fournissent un aperçu approfondi des croyances, des rituels, et de la structure sociale associés à cette religion traditionnelle, soulignant l’importance de la vénération des ancêtres, la cosmologie, et le rôle des divinités et des esprits dans la vie quotidienne des pratiquants. Les recherches de Wooding aident à documenter et à préserver la richesse de la tradition Winti, offrant une perspective précieuse sur la manière dont les communautés afro-surinamaises maintiennent et adaptent leur héritage culturel et spirituel. ↩︎
Cheikh Anta Diop, visionnaire africain et pionnier de l’Histoire noire
Vie et œuvre de Cheikh Anta Diop, éminent intellectuel sénégalais qui a révolutionné la compréhension de l’histoire africaine et affirmé l’importance de l’Égypte pharaonique dans l’héritage culturel noir.
Les afro-mexicains : découverte d’une Histoire oubliée
Découvrez la lutte des Afro-Mexicains, descendants d’esclaves, contre le racisme profondément enraciné au Mexique. Cet article révèle le périple de la journaliste Alexis Okeowo à Yanga, la ville historique reconnue comme la première communauté d’esclaves affranchis des Amériques. Plongez dans une exploration captivante de l’héritage africain au Mexique et de la quête continue pour la reconnaissance et l’égalité.
Paris, une ville à l’avant-garde de l’émancipation noire
Explorez le rôle crucial de Paris dans l’essor des mouvements d’émancipation des Noirs, marqué par des courants culturels emblématiques comme la Négritude et Présence Africaine.
Paris et l’éveil de l’émancipation noire : un carrefour de révolution culturelle et politique (1920-1950)

Au cœur de Paris, une révolution culturelle et politique prenait forme, marquant de manière indélébile l’histoire de l’émancipation des Noirs. Cette ville lumière, reconnue pour son rayonnement culturel et intellectuel, s’est avérée être un terreau fertile pour l’épanouissement de mouvements noirs conscients et structurés. Dès les années 1920 et jusqu’à l’aube des années 50, Paris a non seulement accueilli mais aussi activement nourri la quête d’identité et de liberté de la diaspora africaine et antillaise. Portée par des étudiants visionnaires et des intellectuels avant-gardistes, cette ère a vu naître les fondements des mouvements politiques Noirs en France.
Cet article plonge dans l’époque charnière des années 1920-50 pour explorer les racines et les répercussions de cette époque décisive sur le cours de l’histoire noire.
Le parcours contraint de l’éducation noire : entre aspirations et limitations

Initialement, la République avait des visées spécifiques pour l’éducation des Noirs, cherchant à les canaliser vers un rôle défini et subordonné au sein de son empire. Le dessein était clair : former ces individus non pas pour leur émancipation, mais pour qu’ils servent d’auxiliaires disciplinés aux côtés des fonctionnaires blancs, dans le cadre des administrations impériales afro-caribéennes. Leur éducation, souvent couronnée par des diplômes locaux, était conçue pour maintenir et perpétuer cette dynamique de subordination.
Cependant, un tournant se dessine dans les années 1920, période marquant l’aube d’un changement progressif. Dix ans avant que les nations africaines n’embrassent l’indépendance et vingt ans avant la départementalisation des Antilles, la France commence à allouer des bourses aux étudiants antillais et subsahariens. Ce geste, bien que modeste, représente un pas vers la reconnaissance et le soutien des aspirations éducatives de la population noire, marquant un début de transition vers des opportunités éducatives plus étendues.
Convergence des esprits à Paris : émergence d’une élite intellectuelle noire

Paris, au cœur de son époque coloniale, a non seulement été le théâtre de l’éducation mais aussi le point de rencontre de l’élite intellectuelle noire francophone. Autour de lieux emblématiques tels que le Quartier Latin et l’Université de La Sorbonne, des étudiants issus de la diaspora africaine et antillaise se sont retrouvés, formant un creuset d’idées progressistes et de solidarité panafricaine. Leurs parcours, marqués par une quête de dignité et d’éducation, contrastaient avec ceux de leurs compatriotes soldats, offrant une perspective nouvelle sur leur condition en tant que sujets de l’Empire Français.
Ces étudiants, originaires de diverses nations africaines et des Antilles, ont porté la voix du panafricanisme, transformant leurs expériences académiques en un puissant mouvement de réflexion et d’action. Leur union, renforcée par des associations dynamiques, a incarné divers courants de pensée, allant d’une demande d’autonomie totale à des appels plus modérés pour l’indépendance. Ces intellectuels, devenus Noirs de France, ont milité pour la reconnaissance et la valorisation de l’histoire et des contributions du monde noir.
Cette effervescence intellectuelle et cette volonté d’émancipation étaient rendues possibles par des réformes éducatives initiées par les autorités coloniales, visant à former des auxiliaires indigènes pour leurs administrations. Cependant, ces étudiants ont transcendé le rôle qui leur était prédestiné, utilisant leur éducation comme un levier pour questionner, débattre et façonner l’avenir de leurs nations et de la diaspora. Ces élites ont ainsi jeté les bases d’initiatives qui marqueront profondément les générations futures, témoignant de la puissance de l’éducation et de la solidarité dans la lutte pour l’émancipation et la reconnaissance.
Les associations d’étudiants africains en France : fer de lance de l’émancipation

Amady Aly Dieng1, dans son œuvre « Histoire des organisations d’Étudiants africains en France (1900-1950« , met en lumière le rôle crucial des mouvements migratoires coloniaux en France comme précurseurs des luttes pour l’indépendance en Afrique. Il décrit comment les répercussions des conflits européens ont éveillé chez les anciens combattants et les « étudiants coloniaux » un désir ardent de démocratie et de souveraineté.
Ces étudiants, forgés par l’expérience des guerres et enrichis par leur éducation en France, ont formé des organisations influentes, ralliant des centaines de milliers d’immigrés d’Afrique subsaharienne. Dieng rapporte que 535 000 soldats coloniaux, dont 193 349 issus de l’AOF2, 17 900 de l’AEF3, et 4546 Malgaches, ont formé une communauté dynamique de 215 795 personnes. La France, souhaitant contrôler et rapatrier cette population, a néanmoins été témoin de la naissance d’associations déterminées, telles que la Ligue française pour l’accession aux droits de citoyen des indigènes de Madagascar, initiant une ère de revendications et de prise de conscience.
Ces associations, malgré l’influence et l’implication des mouvements communistes comme la SFIO4 et le Parti communiste français, ont su maintenir une trajectoire axée sur les besoins et les aspirations spécifiques des Afro-descendants. À partir des années 1930, elles ont proliféré, offrant une plateforme pour le militantisme et la revendication d’une indépendance véritable, dissociée des agendas politiques métropolitains.
L’impact de ces organisations d’étudiants africains en France, bien documenté par Dieng, demeure un témoignage puissant de la force de l’éducation, de la solidarité et de la persévérance dans la lutte pour la reconnaissance et l’autonomie des peuples africains et afro-descendants.
Présence Africaine : la revue qui a révolutionné la pensée noire et le dialogue interculturel

La revue « Présence Africaine5« , fondée en 1947 par Alioune Diop6, un étudiant sénégalais, est devenue une pierre angulaire dans la sphère intellectuelle francophone. Les diplômés africains qui ont choisi de rester en France se sont transformés en penseurs influents, tandis que ceux qui sont retournés dans leurs pays ont endossé des rôles politiques de premier plan. Parmi les initiatives marquantes issues de la ville des Lumières, « Présence Africaine » se distingue comme une publication de premier ordre et durable, éclairant la richesse et la complexité de l’histoire noire.
La revue, dès son premier numéro, a reçu le soutien de figures intellectuelles françaises emblématiques telles que Jean-Paul Sartre7, Albert Camus8 et André Gide9. Ces intellectuels ont joué un rôle clé dans la diffusion des idées et des revendications noires au sein de l’élite culturelle française. « Présence Africaine » a été conçue comme un forum pour tous ceux qui cherchent à contribuer à la définition de l’originalité africaine, unissant des voix de divers horizons, y compris des personnalités éminentes comme Aimé Césaire10, Paul Niger11, René Depestre12, Peter Abrahams13, Richard Wright14 et Léopold Sedar Senghor15.
Plus qu’une simple revue, « Présence Africaine » a élevé le combat pour la reconnaissance noire au rang de culture, facilitant un dialogue constructif avec la France et promouvant une vision humaniste où chaque culture trouve sa place et sa voix. Cette prise de conscience a non seulement éclairé les esprits au sein de la communauté noire mais a également poussé les contemporains blancs à reconnaître et à valoriser la richesse et l’humanité des cultures africaines et afro-descendantes. La revue a donc joué un rôle fondamental dans la remise en question du système colonial et dans la promotion d’une appréciation authentique de la diversité culturelle.
Présence Africaine : épicentre d’une pensée révolutionnaire et d’émancipation

« Présence Africaine » s’est imposée comme la référence incontournable de la littérature panafricaine, transformant en 1949 son aura en maison d’édition. Ce pivot a renforcé sa position en tant qu’alliée des intellectuels engagés, propageant une littérature considérée comme subversive pour l’époque. Cette période a été témoin d’une radicalisation des intellectuels noirs, qui, influencés par des courants de pensée comme le marxisme, ont adopté une posture plus critique, plus revendicative, et plus accusatrice face au colonialisme et à ses séquelles.
La revue et ses contributeurs ont joué un rôle crucial dans la transformation de la Négritude16 de concept intellectuel en force motrice de la lutte pour l’indépendance et le militantisme. Des figures emblématiques comme Cheikh Anta Diop17, avec ses recherches révolutionnaires sur l’Égypte Antique noire, ont été au cœur de cette transformation, alimentant une pensée plus critique et engagée.
Cependant, cette période a également été marquée par des controverses et des divisions, notamment autour de personnalités comme Léopold Sedar Senghor, confronté à des accusations de collusion avec le système colonial. Ces débats reflètent la complexité et la diversité des positions au sein de la communauté intellectuelle noire, oscillant entre collaboration, subversion, et lutte pour l’émancipation.
En somme, « Présence Africaine » et ses contributeurs ont non seulement façonné le paysage intellectuel de l’époque mais ont également jeté les bases d’une réflexion et d’une action en faveur de l’émancipation noire, offrant un précieux héritage de connaissance et d’engagement.
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Notes et références
« Histoire des organisations d’Etudiants africains en France (1900-1950)« , d’Amady Aly Dieng, éditions l’Harmattan.
- Amady Aly Dieng : Amady Aly Dieng est un érudit et auteur africain renommé, connu pour ses contributions significatives à l’histoire et à la sociologie africaines. Ses œuvres, notamment « Histoire des organisations d’Étudiants africains en France (1900-1950)« , offrent un aperçu approfondi des mouvements estudiantins africains en France et de leur impact sur les luttes pour l’indépendance en Afrique. ↩︎
- AOF (Afrique Occidentale Française) : L’AOF était une fédération de huit territoires en Afrique de l’Ouest contrôlés par la France pendant la période coloniale. Fondée en 1895, l’AOF comprenait des territoires tels que le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Côte d’Ivoire. Elle a joué un rôle central dans l’administration coloniale française et dans l’histoire des mouvements d’indépendance africains. ↩︎
- AEF (Afrique Équatoriale Française) : L’AEF était une fédération coloniale constituée par la France, comprenant quatre territoires en Afrique Centrale: le Gabon, le Moyen-Congo (aujourd’hui la République du Congo), l’Oubangui-Chari (aujourd’hui la République centrafricaine) et le Tchad. Établie en 1910, l’AEF a été, comme l’AOF, un élément clé de la présence coloniale française en Afrique. ↩︎
- SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) : La SFIO était un parti politique français de gauche, fondé en 1905 et actif jusqu’en 1969, date à laquelle il a fusionné avec d’autres partis pour former le Parti Socialiste. La SFIO a joué un rôle important dans la politique française, notamment en ce qui concerne les questions sociales et les politiques coloniales. Le parti a souvent été associé aux débats et aux mouvements concernant l’émancipation des colonies et les droits des travailleurs. ↩︎
- Présence Africaine : « Présence Africaine » est une revue culturelle et politique emblématique fondée en 1947 par Alioune Diop. Elle est devenue une plateforme majeure pour la littérature, l’art et la pensée panafricaine, promouvant le dialogue entre l’Afrique, les Antilles et le reste du monde. La revue, qui est également devenue une maison d’édition, a joué un rôle crucial dans la diffusion des idées de la Négritude et dans la reconnaissance de la culture et de l’histoire africaines. ↩︎
- Alioune Diop : Alioune Diop (1910–1980) était un intellectuel sénégalais, écrivain et éditeur, principalement connu pour avoir fondé la revue et la maison d’édition « Présence Africaine ». Sa contribution à la promotion de la culture africaine et de la littérature panafricaine a été fondamentale dans le renforcement des liens culturels et intellectuels entre l’Afrique, les Antilles et le reste du monde. ↩︎
- Jean-Paul Sartre : Jean-Paul Sartre (1905–1980) était un philosophe, écrivain et critique français de premier plan, connu pour son influence majeure sur l’existentialisme et le marxisme. Sartre a activement soutenu les mouvements anticoloniaux et a contribué à la revue « Présence Africaine« , marquant ainsi son engagement en faveur des causes sociales et politiques. ↩︎
- Albert Camus : Albert Camus (1913–1960) était un auteur, journaliste et philosophe français. Lauréat du Prix Nobel de littérature, Camus est célèbre pour ses œuvres qui explorent les thèmes de l’absurdité de la condition humaine. Il a été un soutien de la revue « Présence Africaine » et a activement participé à des débats intellectuels et culturels importants de son temps. ↩︎
- André Gide : André Gide (1869–1951) était un écrivain français de renom, reconnu pour ses romans, ses essais et ses écrits autobiographiques. Gide a reçu le Prix Nobel de littérature en 1947. Il a été l’un des intellectuels français qui ont soutenu la revue « Présence Africaine« , montrant son engagement pour la diversité culturelle et la reconnaissance de la littérature africaine et afro-descendante. ↩︎
- Aimé Césaire : Aimé Césaire (1913–2008) était un poète, écrivain et homme politique martiniquais de renom. Il est l’un des fondateurs du mouvement littéraire et idéologique de la Négritude. Ses œuvres, dont le célèbre « Cahier d’un retour au pays natal« , sont des manifestes puissants contre le colonialisme et pour l’affirmation de l’identité noire. ↩︎
- Paul Niger : Paul Niger (pseudonyme d’Albert Béville) (1915–1962) était un écrivain et homme politique guadeloupéen. Il est connu pour son engagement en faveur de la décolonisation et pour sa contribution à la littérature francophone. Niger a été un membre actif de la revue « Présence Africaine » et a joué un rôle significatif dans le mouvement de la Négritude. ↩︎
- René Depestre : René Depestre (né en 1926) est un poète et écrivain haïtien. Il est reconnu pour ses œuvres qui explorent des thèmes de l’amour, de la mort, de la politique et du vaudou. Depestre a été un collaborateur de « Présence Africaine » et a activement participé aux mouvements littéraires et politiques de son époque. ↩︎
- Peter Abrahams : Peter Abrahams (1919–2017) était un écrivain sud-africain. Ses romans, tels que « Mine Boy » et « Tell Freedom« , abordent des questions de race, de classe et de politique dans la société sud-africaine. Il est considéré comme une figure importante de la littérature africaine et a été associé à la revue « Présence Africaine« . ↩︎
- Richard Wright : Richard Wright (1908–1960) était un auteur afro-américain, célèbre pour ses œuvres percutantes sur la question raciale aux États-Unis, notamment « Native Son » et « Black Boy« . Il a été une voix influente dans la littérature du XXe siècle et a contribué à « Présence Africaine« , partageant une vision commune de la lutte contre l’oppression et pour l’émancipation. ↩︎
- Léopold Sedar Senghor : Léopold Sedar Senghor (1906–2001) était un poète, écrivain et homme politique sénégalais. Co-fondateur du mouvement de la Négritude, il a été le premier président du Sénégal. Ses écrits et son action politique ont été essentiels dans la promotion de la culture africaine et de l’identité noire. Senghor a été une figure de proue de « Présence Africaine« , contribuant à son rayonnement et à son impact culturel et intellectuel. ↩︎
- Négritude : La Négritude est un mouvement culturel et littéraire qui a émergé dans les années 1930, initié par des intellectuels africains et afro-caribéens, tels qu’Aimé Césaire, Léopold Sedar Senghor, et Léon-Gontran Damas. Ce mouvement visait à promouvoir et à célébrer l’identité noire, la culture africaine et la résistance contre le colonialisme et le racisme. La Négritude a été un puissant outil de revendication de la fierté noire, de réhabilitation de l’héritage africain et de lutte contre l’assimilation culturelle. ↩︎
- Cheikh Anta Diop : Cheikh Anta Diop (1923–1986) était un historien, anthropologue, physicien et homme politique sénégalais. Il est célèbre pour ses recherches approfondies sur l’histoire africaine et pour son affirmation de l’importance de l’Égypte antique dans l’histoire de la civilisation africaine. Diop a été un pionnier dans la réévaluation de l’histoire africaine, contestant les perspectives eurocentrées et mettant en lumière les contributions de l’Afrique à l’histoire et à la culture mondiales. Ses œuvres, telles que « Nations nègres et culture » et « Civilisation ou barbarie« , sont devenues des références fondamentales dans les études africaines. ↩︎
Ndiaye : découverte des racines et de l’héritage culturel d’un nom sénégalais profondément ancré
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Pour une globalité Noire
Explorez le concept de ‘globalité Noire’ et découvrez comment le Koujichagoulisme peut unir les communautés Afro-diasporiques pour construire un avenir prospère et respecté.
Définitions et Dimensions du Globalisme
Le terme globalisme est complexe, et il faut reconnaître que bien que critiquable, il reste un terme ambigu, qu’il ne faut pas confondre avec « globalité » (dans son sens géopolitique). Le globalisme dérive du terme globe et nous amène au concept d’univers, de monde et d’espace, traçant une relation entre ce dernier et les peuples. C’est un concept géopolitique-social. Son aspect économique est la globalisation.
Nous pouvons différencier le globalisme en trois catégories principales :

- GLOBALISME PLURALISTE : Il existe une forme de globalisme qui reconnaît l’existence de plusieurs peuples et familles humaines, mais vise à garantir que ceux-ci, tout en respectant leur essence, puissent collaborer et apprendre à se connaître. Converger vers le même destin. Différentes formes de globalisme ont existé à différentes étapes de l’histoire, depuis l’Antiquité. Le dialogue entre les Égyptiens de l’Antiquité, les Grecs de l’Antiquité et les Romains de l’Antiquité était une forme de globalisme pluraliste, tout comme l’interaction entre le peuple Manden et les populations originelles d’Amérique (appelées Amérindiens). Les Empires de l’histoire classique se considéraient comme universels (Égypte Noire impériale Antique/Rome Impériale Antique), mais reconnaissaient la différence dans cette universalité. Il n’y avait aucune volonté de gommer le tissu ethnoculturel de l’autre. C’est une constante de l’Empire, qui se distingue de l’impérialisme destructeur, imposant et pilleur (phase suprême du capitalisme, pour reprendre le langage marxiste).

- GLOBALISME MONDIALISTE: Cette forme de globalisme est basée sur le mondialisme (mondialisme et globalisme ne sont pas synonymes dans le lexique géopolitique, bien qu’ils puissent sembler similaires, mais l’un peut être basé sur l’autre). Qu’est-ce que le mondialisme exactement ? Le mondialisme est la vision américano-centrée (pour ne pas dire occidentaliste) du globe, le paroxysme de la globalisation. Le mondialisme a muté du capitalisme, après la défaite du communisme et la victoire libérale-occidentale, il s’impose et attaque avec force les différentes communautés et peuples au nom de la démocratie néolibérale. Pour le globalisme mondialiste (ou tout simplement « mondialisme néolibéral »), l’objectif est la création d’un Nouvel Ordre Mondial, dirigé par une oligarchie qui se définit comme occidentale, mais qui n’a en réalité pas de Patrie et idolâtre l’argent.
Le globalisme mondialiste repose sur le monopolarisme, c’est-à-dire l’idée qu’il doit y avoir un pôle unique (celui occidental) garantissant l’équilibre mondial, comme le prédisait Francis Fukuyama à travers le concept de « fin de l’Histoire ». Ce concept de monopolarisme combat le multipolarisme qui consacrerait l’idée d’un monde fondé sur des Civilisations et des États Impériaux. Au sein de ce monopolarisme qui caractérise le globalisme mondialiste néolibéral, il existe une autre branche développée par les États-Unis sous Barack Obama, appelée « multilatéralisme ». Il ne faut pas confondre le multilatéralisme et le multipolarisme. Le multilatéralisme ne reconnaît pas les centres de décision, il ne voit pas le monde en blocs ou en Civilisations. Il rejette cette idée.
Pour le multilatéralisme, il y aurait des États nationaux qui auraient la liberté d’être des acteurs sur la scène géopolitique, tant que l’on reste dans le paradigme néolibéral et américano-centré tracé par l’ordre monopolaire. Le multilatéralisme est donc la « suprématie américaine » (à la Kissinger) déguisée en multipolarisme.

- GLOBALISME NATIONAL-IMPERIALISTE: C’est un globalisme qui reconnaît l’existence de multiples familles et civilisations humaines, mais pretend qu’une Civilisation doit prévaloir sur une autre (un exemple ? Hitler et ses idées folles de supériorité raciale avec lesquelles il voulait prévaloir en Europe). Cette forme reconnaît l’ethno-pluralisme, hiérarchisant ceux qui devraient dominer ou être dominés, derrière une vision impérialiste.
Globalité Noire : communautarisme mélanoderme

La globalité est un ensemble, ce qui contient, une sorte de monde, un continent. Lorsque je parle de « globalité Noire », je fais donc référence au monde diasporique Noir africain et au monde continental Africain. Les Noirs d’Europe occidentale, d’Asie, d’Océanie et des Amériques doivent penser en termes de communautarisme Noir fermé, avec pour objectif ultime la globalité Noire (l’Empire Noir mondial). L’Homme Noir doit s’unir où qu’il soit, tracer une union fondée sur le communautarisme et sa propre universalité.
Pour cela, les communautés Afro-diasporiques doivent s’organiser sur tous les continents : il faudra un conseil de base qui devra élire un représentant général de la communauté, un coordinateur du système économique intra-solidaire communautaire (le Benda, mon concept fondé sur l’entraide, qui signifie »harmonie » / »union » en langue Kissi). Cela sera valable pour les nations. Par la suite, il faudra qu’il y ait un représentant supérieur au niveau continental (Europe, Asie, Océanie, Amériques), qui sera en synergie directe avec les représentants nationaux de ces régions.
Ce représentant supérieur continental sera élu par un conseil des base continentale supérieure. Il sera en communication directe avec les représentants nationaux de la communauté Noire, et avec le continent Africain. Dans cette dynamique de discipline et d’organisation rigoureuse, il sera possible de construire un communautarisme Afro-diasporique sain, en vue d’une globalité Noire qui ne tombera pas dans le magma du globalisme mondialiste.
Globalité Noire : Le Neter Farafina Himaya

Si les diasporas Noires s’organisent, l’Afrique continentale, qui en sera la base et la coordonnatrice suprême, se constituera en « Empire Noir Puissant » (Neter Farafina Himaya). Dans la logique du panafricanisme linguistique, je l’appellerais ainsi, car je combine 3 langues Africaines : Neter (Puissant/Sacré, en égyptien ancien), Farafina (Terre des Noirs, dans les langues d’origine mandingue, parlée en Afrique de l’Ouest), Himaya (Empire en swahili, parlé en Afrique centrale et orientale). Le Neter Farafina Himaya devra donc unir les États Noirs (Afrique subsaharienne), pour former une Civilisation puissante dans la logique du multipolarisme face au globalisme mondialiste.
Il devra y avoir un conseil de sages qui gouvernera l’Empire, et le prolongement de ces sages sera un Guide nommé. Mais le pouvoir devra être divisé et non concentré entre les mains d’une seule personne. Le Guide devra désigner des personnes institutionnels qui seront en synergie avec les différents représentants de la diaspora. La globalité Noire devra également s’appliquer sur le continent Africain : les populations Noir foncé/Noir clair d’Afrique du Nord devront s’organiser sur le même modèle des diasporas Noires dans le monde, avec un conseil de base plebiscité par la communauté, conseil qui désignera à son tour un représentant général Noir pour le Maghreb et un coordonnateur de l’économie communautaire des Noirs.
Je définirais le modèle conseil-représentant-coordinateur économie, avec le nom de « koujichagoulisme », de kujichagulia qui signifie « autodétermination » en langue swahili.
Le koujichagoulisme s’inscrit dans la logique de la globalité Noire et doit être lié au sort du NFH (Neter Farafina Himaya). Ce n’est qu’en unifiant les communautés Noires koujichagoulistes du monde entier et le NFH en un seul ensemble (globalité Noire) que nous pourrons résister efficacement au mondialisme néolibéral. Le NFH remplacera le micronationalisme africain (de forme occidental) par une union supérieure, qui est la globalité Noire (Afrique subsaharienne et composantes Noires en Afrique du Nord + communautés Noires koujichagoulistes à travers le monde).
Cette globalité Noire devra être un mélange de Black-nationalism, progrès Noir, révolutionnarisme radical Noir, juste équilibre entre sankofa et évolution/innovation, de juste équilibre entre technologie contemporaine et technique Africaine, d’industrialisation au sens Africain, de panafricanisme, de multipolarisme, solidarité Noire, progrès scientifique au sens Africain, une langue continentale (elle pourrait être le swahili) avec un alphabet continental (ça pourrait être le N’ko), un corp militaire panafricain, une nouvelle forme d’État aux caractéristiques Noires Africaines, harmonie religieuse, harmonie sociale (lutte contre le tribalisme, contre la xénophobie, contre l’ethnocentrisme, contre l’homophobie, contre le suprémacisme religieux, etc.). Je parle d’un NFH ouverte à tous les Noirs du monde.
Contrairement à ce que j’ai pu affirmer par le passé, je ne crois pas à un « front identitaire entre Africains et Européens », à l’exception des mouvements populaires très respectables comme les gilets jaunes auxquels je manifèste ad vitam aeternam ma solidarité. L’Africain qui a souffert de 500 ans d’esclavage, d’un demi-siècle de colonialisme et du néocolonialisme contemporain, ne peut s’empêcher de considérer avec dédain et mépris les prétendues forces « identitaires » en Europe qui ne critiquent jamais les causes du dumping social.
Cela en fait des outils inconscients des mondialistes (au meme niveau de la gauche paternaliste européenne), de ces « migrants de la finance, des médias et de la politique » qui n’attaquent jamais. Les communautés koujichagoulistes diasporiques Noires peuvent collaborer avec tous les nationalismes révolutionnaires et anti-impérialistes qui luttent pour la justice sociale et luttent contre l’élite financière apatride. Mais parmi eux, le nationalisme européen est différent des autres. Se battre pour son peuple ne signifie pas être hostile aux autres.
En résumé, le Neter Farafina Himaya et ses communautés Noires koujichagoulistes rejetteraient donc le mondialisme néolibéral et n’appliqueraient aucune prévarication sur les autres. La NFH et les communautés Noires koujichagoulistes se considéreront comme leur propre univers. Ils ne seront pas hostiles à l’interaction les uns avec les autres, tant qu’il y aura du respect pour notre Noire essence. Mais pour qu’il y ait création de communautés Noires koujichagoulistes dans le monde, liées à un hypothétique pôle Noir, il est important que ces communautés Noires koujichagoulistes (CNK) sachent qui ils sont, afin d’échapper aux tentacules des formes anciennes et nouvelles d’oppression caucasienne.
Les Noirs sont les aborigènes de l’humanité

Aujourd’hui, la majorité des chercheurs, anthropologues, paléontologues ou historiens, partagent l’affirmation selon laquelle l’Afrique est la matrice de l’Humanité. Cela fait des Noirs les Aborigènes de l’Humanité, c’est-à-dire le Peuple Originel du monde. La matrice Noire, comme l’ont démontré Cheikh Anta Diop et nombre de ses disciples, réside dans la civilisation KMT (Kemet). KMT est le nom donné à l’Egypte par les indigènes, signifiant « Terre appartenant aux Noirs ».
Cheikh Anta Diop aborde de manière exhaustive la question de l’Egypte Noir, avec des preuves scientifiques, historiographiques, linguistiques et culturelles, dans ses livres « Nations Nègres et Culture », « L’origine de la civilisation africaine », « L’Afrique noire précoloniale » , « Civilisation ou barbarie », « Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ? » et bien d’autres ouvrages. Partant de sa théorie d’une matrice commune pour les Noirs identifiée dans le KMT, il affirmera dans son livre « Les fondaments économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique noire» la nécessité pour les Africains de construire un État fédéral Noir, qui pourrait être le juste équilibre entre la gloire du KMT et l’ère contemporaine.
L’Homme Originel est l’Histoire, il est présent partout et a laissé des traces partout. Aujourd’hui, on tente d’opposer les Africains Noirs avec les Aborigènes d’Australie, les Dravidiens de l’Inde , les Négritos des Philippines, les Noirs d’Amériques et d’autres populations mélanodermiques. En réalité, tous sont les descendants de l’Homme Originel d’Afrique Noire. Ce que les diasporas Noires du monde entier doivent comprendre aujourd’hui, c’est qu’à une époque où les nationalismes mélanodermophobes émergent de plus en plus, nous devons nous rappeler que les mélanodermes constituent l’aboriginalité du monde.
Cela légitime la nécessité de construire une globalité Noire, un melanodermisme, fondés sur la solidarité globale des peuples Noirs et mélanodermiques en général. Des mélanodermes qui vivaient dans le solidarisme (Ubuntu), en royauté et majesté partout, avant même que l’Homme que l’on peut appeler leucoderme (terme scientifique utilisé régulièrement par Cheikh Anta Diop pour définir les populations blanches) ne voie le jour. L’Afrique est la base de toutes les connaissances dont nous bénéficions aujourd’hui (sciences, mathématiques, physique, chimie, religion, philosophie, astronomie, etc.) et c’est précisément pour cette raison que dans l’Antiquité, il n’était pas rare que des penseurs leucodermes aillent se former en Afrique (exemples ? Thalès, Pythagore, Platon, Archimède).
Les Noirs sont la base de tout, et il est nécessaire que les Noirs eux-mêmes et les différentes communautés koujichagoulistes qui vont se structurer en prennent conscience.
Rencontre/choc entre les originaux et les populations leucodermes

À un certain moment de l’histoire des Noirs, l’élite politique de la population récente à l’échelle planétaire, qui est celle leucoderme, croyait que ce qui était nouveau pour elle l’était aussi pour les autres. Elle va alors commencer à mener une croisade contre les Originaux. Tout ce qu’elle trouve dans les sociétés mélanodermiques originelles, elle le définira comme « sauvage » et « primitif », tandis que tout ce que l’élite de cette civilisation leucoderme découvre comme nouveau (pour elle seule), elle l’imposera avec force aux autres, au nom d’un prétendue mission civilisatrice.
Cette élite leucoderme (via ses missionaires) est la même que celle qui, lorsqu’elle s’est rendue en Amérique, avait la présomption et l’arrogance de prétendre avoir découvert un « Nouveau » Monde, ignorant que les populations originelles existaient dans cette partie du monde depuis des siècles et des millénaires. On peut également prendre l’exemple du concept de « Nouvel Ordre Mondial ». Il est vrai que nous utilisons tous cette terminologie pour identifier un projet cohérent avec la fin du projet raciste d’une mission civilisatrice, cette fois étendue à l’humanité dans son ensemble, mais il convient de souligner que le Nouvel Ordre Mondial pour les Caucasiens ne l’est pas nécessairement pour les populations sombres aux 4 coins du monde qui ont subi une oppression séculaire (Ancien Ordre Mondial) : Australie, Amériques, Afrique, Asie, etc.

Tout cela doit être identifié dans un système qui caractérise la globalité leucoderme, c’est-à-dire le pillage et l’accumulation de biens matériels au prix de l’oppression (capitalisme). Cette vision néfaste du monde est à l’origine de l’esclavage, du colonialisme et du néocolonialisme. Au fil du temps, les Noirs se sont éloignés de leur matrice Africaine, exigeant de s’intégrer dans une maison en feu, dans un monde civilisationnel construit avec le sang, le bellicisme et l’ostracisme des Noirs et des peuples sombres en général.
Face à cette réalité, les Noirs se retrouvent face à 2 dichotomies antagonistes l’une de l’autre, mais toutes deux liées au système capitaliste et au suprémacisme blanc : la droite/extrême droite et la gauche libérale. Ce sont toutes des catégories anti-Noirs, donc contre les Aborigènes de l’Humanité. Tous deux sont le produit du suprémacisme blanc. Les Noirs (ainsi que tous les peuples sombres du monde entier) doivent être vigilants. D’où la nécessité d’appliquer le modèle du Koujichagoulisme que j’ai exposé.
Union de la Famille Noire Globale autour du Koujichagoulisme : lutte contre le néocolonialisme, contre le racisme, contre l’homophobie, contre le colorisme, contre la jalousie au sein des Noirs

Ce qu’il faut, c’est un koujichagoulisme radicale, une rupture avec le système capitaliste toubab (avec son privilège blanc, hétéro-normatif, sexiste, raciste, coloriste et homophobe). Il ne doit pas s’agir d’une ropture dans l’hostilité (même le prolétariat blanc, à des degrés divers évidemment, subit les coups de l’élite capitaliste), mais d’un combat d’autodétermination (des communautés de destin autodéterminées). Le Koujichagoulisme répond à ce besoin d’autodétermination et doit conduire à la nécessité de nous organiser en communautés collectives sur les principes du Black Power. Cela garantira le développement des diasporas Noires, du continent Noir, et permettra une plus grande synchronisation entre l’Afrique et ses diasporas dans le monde.

–Lutte contre le néocolonialisme : L’Afrique doit se débarrasser des chaînes néocoloniales et parvenir à son autodétermination. Ce n’est qu’en dépassant le concept d’État national et en se structurant en un Pôle Noir (NFH), lié à sa diaspora à travers le monde (CNK), qu’elle pourra accélérer sa résistance au colonialisme contemporain.

–Lutte contre le racisme : La lutte contre le racisme sera consubstantielle à la création de communautés Noires koujichagoulistes (CNK), puisqu’une communauté organisée, forte et disciplinée peut répondre aux coups du suprémacisme économique blanc, qui asphyxie la Famille Noire Globale avec des modèles anti-Ubuntu. La lutte contre le racisme doit être basée sur ceci : sur une résistance radicale au système capitaliste blanc dans la diaspora et en Afrique, car le suprémacisme blanc et capitalisme vont de pair.
“Il ne peut pas y avoir de capitalisme sans racisme” – Malcolm X
“Si un homme blanc veut me lyncher, c’est son problème, s’il utilise son pouvoir pour me lyncher, c’est mon problème. Le racisme n’est pas une question d’attitude, mais de pouvoir” –Stokely Carmichael (Kwame Ture)

–Lutte contre l’homophobie : L’homophobie est un produit délétère du système capitaliste blanc. Il faut rappeler à ceux qui pensent que l’homosexualité est une « invention blanche », qu’elle était en réalité présente dans de nombreuses sociétés précoloniales (aujourd’hui Angola, Cameroun, Soudan, Namibie, Burkina Faso, Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya). Knumhotep et Niankhkhnum furent le premier couple homosexuel de l’histoire, ils vivaient dans l’Egypte ancienne ; on peut citer le roi Mwanga II du Buganda (dans l’actuel Ouganda) qui était également homosexuel avant l’avènement du christianisme occidental ; dans la diaspora Noire, dans la diaspora Noire il y a eu des nombreux figures homosexuels Noirs (engagés en première ligne pour la cause des Noirs) comme James Baldwin, et bien d’autres.
L’homophobie a pénétré l’Afrique avec la culture coloniale et ses réflexes réactionnaires. On ne peut donc pas parler de « Renaissance Noire » et d’« Union Noire », excluant, persécutant et opprimant une partie de la Famille Noire Globale. Quiconque agit dans une logique de répression est un anti-panafricaniste. Pour qu’il y ait un Koujichagoulisme sain, il faudra une lutte acharnée contre l’homophobie et contre toute discrimination qui ostracise une partie de la Famille Noire Globale et alimente le suprémacisme blanc. L’un des leaders panafricains qui s’ext exprimé publiquement contre l’homophobie est Julius Malema en Afrique du Sud.
“ Les homosexuels ne sont pas les ennemis du peuple. (…) Un homosexuel pourrait être le plus révolutionnaire.” –Huey P. Newton

–Lutte contre le colorisme : Un autre cancer de la pensée suprémaciste blanche et de l’idéologie coloniale est le colorisme. Le colorisme est la pensée raciste qui voudrait opposer les Noirs à la peau plus foncée et les autres Noirs à la peau plus claire. En raison d’un complexe d’infériorité injecté par le colonisateur barbare dans l’esprit des Originels, il peut y avoir des cas dans lesquels ceux que je définis comme des Noirs clairs (et que le suprémacisme blanc, ainsi que la pensée blanche unidirectionnelle définit comme des « métis » ou « mulâtres ») rejettent leur identité et leur essence Noire, stigmatisant ceux qui sont plus sombres qu’eux.
Il existe souvent aussi des cas inverses, dans lesquels le Noir foncé verra le Noir clair comme une partie non intégrante de la Communauté. Ce sont ces divisions horizontales fondées sur des réflexes coloniaux et racistes qui ne permettront jamais de réaliser une véritable union. Le Noir clair né d’un couple mixte est et restera toujours Noir. L’une des zones géographiques où le colorisme est le plus brutal est le Brésil. Dans un article sur Nofi Media, qui a pour titre »COMMENT DEFINIR UNE PERSONNE NOIRE D’ASCENDANCE MIXTE : MULATRE OU/ET METIS? » , l’auteur Amadu Kunta Akil Bumbesia écrit :
Je crois que le taux de mélanodermie importe peu, nous faisons tous partie intégrante de la Famille Noire Globale et nous portons avec nous l’héritage de l’aborigènité en tant que Peuple Originel indivisible.

“L’Afrique est tout pour moi. Je dois montrer au monde à quel point la partie africaine de moi reste la plus importante. Même si à vos yeux je suis à moitié Blanc et à moitié Noir, je sais que je suis Noir. Mon héritage vient d’Afrique.” –Bob Marley

–Lutte contre la haine de soi, la jalousie et la concurrence au sein de certains Noirs : La haine envers soi-même, envers son propre peuple, est le meilleur carburant pour les forces extérieures. Tout comme la jalousie, l’envie, la compétition, l’individualisme (maladies infantiles du capitalisme) parmi les Noirs contribuent à exacerber le suprémacisme blanc. Quel devrait être le rôle des Noirs partout dans le monde ? S’unir! S’aimer l’un l’autre! Se soutenir ! S’entraider! Aller au-delà des différences pour se concentrer sur la communauté et la collectivité. Tel doit être le rôle du Koujichagoulisme. Si un Noir émerge, c’est toute la communauté qui émerge. Notre rôle doit être de l’encourager.
Koujichagoulisme en Italie
Il y a des figures et des voix en Italie qui tentent à leur manière de faire entendre la voix Noire : l’observatoire Afropolar presidé par Farafin Sâa François Sandouno, Kwanza Musi Dos Santos, Oumar Barry, Abdul Karim Assahly, l’association StraVox, Africa1, Codai, Isak Nokho, Selena Peroly, Francesca Hadija Sanneh, Afrobrix etc.. (activisme afrodiasporique), Groupe Blaqkash (musique) , Fred Kudjo Kuworno (cinéma) Antonio Dikele Distefano via les Black Event (et aussi le cinéma), et bien d’autres personnes/plateformes.
Il existe différentes réalités et différentes figures, des Femmes Noires et des Hommes Noirs engagés auprès de la communauté Noire. Ce qui est plus que jamais nécessaire, c’est de créer une connexion entre toutes les forces Noires (les différences importent peu) pour construire quelque chose d’horizontal, avec une mentalité et une élévation verticale. Les Noirs d’Italie doivent appliquer et s’organiser sous le Koujichagoulisme, créer des Réseaux Noirs orientés vers la Base Afrique, qui elle-même devra se structurer en un Pôle Civilisationnel Noir, seule manière d’obtenir la prospérité, la dignité et le respect de la communauté. Un Dieu, un But, un Destin!
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