Juju Watkins ne foulera pas les parquets universitaires lors de la saison 2025-26 avec USC. La star californienne, visage d’un renouveau du basketball féminin NCAA, a annoncé qu’elle mettrait sa carrière en pause pour se remettre d’une blessure majeure au genou, l’indémodable déchirure du ligament croisé antérieur (ACL).
Une décision difficile, mais probablement l’une des plus importantes de sa trajectoire.
L’information, confirmée par The Next Hoops et d’autres, en plus d’être venue d’elle, a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le paysage NCAA. Watkins n’est pas une joueuse de rotation, ni une simple promesse : elle était, dès sa deuxième année, l’axe offensif principal des Trojans, la finaliste naturelle de chaque trophée majeur, déjà comparée à des icônes comme Diana Taurasi ou Sabrina Ionescu. Pourtant, à 20 ans, elle choisit l’arrêt. Ou plutôt, la reconstruction.
Une blessure grave, une décision rationnelle

Lors du dernier tournoi NCAA, JuJu Watkins avait conclu sa saison dans la douleur. Le diagnostic médical a suivi : ligament croisé touché, genou instable, risque élevé de récidive. Revenir trop tôt aurait été synonyme de rechute, voire de séquelles irréversibles.
USC a soutenu pleinement la décision. Lindsay Gottlieb, son entraîneure, l’a rappelé : « Sa santé passe avant tout. Elle reste une leader, même depuis le banc. »
Ce choix, bien que forcé par la blessure, devient aussi une stratégie. Watkins ne sacrifie pas une saison… elle protège tout ce qui vient après.
Saison blanche pour Juju Watkins : Plus qu’une pause, c’est une préparation à la WNBA
S’absenter une année universitaire pourrait inquiéter à première vue. Mais à ce stade, que peut-elle encore prouver en NCAA ?
- Elle a dominé les statistiques (23,9 points de moyenne).
- Elle a remporté, ou frôlé, tous les trophées individuels.
- Elle a remis USC sur la carte nationale américaine.
Poursuivre une saison supplémentaire n’aurait servi qu’un objectif : un titre collectif hypothétique. Mais avec une équipe encore jeune autour d’elle, rien ne garantissait ce sacre. Pire encore : jouer diminuée, sans capacité de porter le jeu comme auparavant, aurait pu abîmer son image et réduire sa valeur en vue de la draft WNBA.
Au contraire, une saison blanche lui offre une fenêtre unique pour préparer son entrée dans le monde professionnel. Une année entière dédiée à la rééducation, au renforcement, au travail technique hors compétition. Sans pression médiatique liée au résultat, mais avec l’attention constante d’un public qui attend son retour.
Protéger son corps, préserver son futur
Les ligaments croisés ne pardonnent pas les risques. De nombreuses joueuses WNBA (Elena Delle Donne, Breanna Stewart, Napheesa Collier, …) savent combien une mauvaise gestion de blessure peut compromettre une carrière entière.
Watkins anticipe. Elle refuse le piège de “revenir par fierté”. Elle choisit la patience. Et c’est dans ce choix que tout peut se jouer et pour le meilleur.
Rester une icône, même sans jouer
« Saison blanche » ne rime pas avec disparition. JuJu Watkins n’est pas seulement une joueuse : c’est une marque, une identité, un visage.
Même sans fouler le parquet, elle restera présente :
- Par ses apparitions médiatiques et partenariats NIL.
- Par sa présence dans le vestiaire USC comme mentor de la nouvelle génération.
- Par le récit de son retour, déjà en construction (Meilleure gestion que pour le cas Derrick Rose, on espère).
Dans une ère où les sportives ne vivent plus seulement sur leurs performances, Watkins va devoir transformer son absence en narration.
Un risque maîtrisé, une attente amplifiée
Bien sûr, cette décision comporte des zones d’ombre. Il faudra gérer le doute, l’éloignement de la compétition, la solitude de la rééducation. Mais si elle revient pleinement, et c’est l’objectif, elle n’entrera pas en WNBA comme une rookie mais comme le prodige attendue, une personnalité déjà installée.
La NCAA perd une attraction. Mais le basketball féminin, lui, peut gagner sur le long terme : la carrière d’une athlète d’élite ne se construit pas seulement dans le feu des matchs, mais aussi dans la maîtrise du temps.
Ce que certains verront comme une absence est en réalité une construction.
JuJu Watkins ne joue pas en 2025-26. Et pourtant, elle avance. Elle ne se retire pas, elle prépare.