On nous a appris l’histoire avec des trous. Des silences pesants, des absences trop nettes pour être honnêtes. Derrière ces vides : des femmes noires, stratèges, guerrières, penseuses, militantes, que l’histoire dominante a sciemment ignorées. En voici 7, parmi tant d’autres, qu’il est grand temps de remettre à leur place ; au cœur du récit.
Quand les femmes noires écrivaient l’histoire… et qu’on effaçait leur nom
L’histoire telle qu’on nous l’enseigne n’est pas un simple récit neutre. Elle est souvent un choix politique, une version calibrée pour conforter certains récits au détriment d’autres. Et dans cette mise en scène du passé, les femmes noires sont les grandes absentes. Non pas parce qu’elles ont manqué de courage, d’impact ou de voix ; bien au contraire. Mais parce que leur existence même dérangeait les cases toutes faites : trop noires, trop libres, trop puissantes pour être rangées dans les marges des manuels.
Qu’elles aient combattu l’esclavage, défié des empires, fondé des mouvements, écrit des manifestes ou planté des arbres pour sauver une nation, ces femmes ont modelé le monde. Mais leurs noms, leurs visages, leurs luttes, ne sont que rarement transmis. L’oubli n’est pas un accident. C’est une stratégie.
Il est temps de réparer ce silence. Pas par charité mémorielle, mais parce que ces récits sont essentiels pour comprendre le monde dans toute sa complexité ; et pour inspirer celles et ceux qui l’habitent aujourd’hui.
Voici 7 femmes noires que l’Histoire a tenté d’effacer, mais que la mémoire collective, elle, refuse d’enterrer.
1. Nzinga Mbande – La reine qui défia les colonisateurs portugais



Imagine une époque où être femme, noire, et libre, suffisait à faire de vous une menace. Nzinga Mbande, née vers 1583 dans le royaume de Ndongo (actuel Angola), n’a pas seulement été une reine : elle a été l’architecte d’une guerre de survie, la terreur des colonisateurs portugais, et une stratège de génie dans un monde qui ne voulait ni l’écouter, ni la laisser vivre.
Dès l’enfance, elle est formée au maniement des armes et aux négociations politiques. Elle accompagne son père, le roi, lors de conseils de guerre et d’audiences diplomatiques, tout en apprenant le portugais auprès des missionnaires. À une époque où les femmes étaient reléguées à l’ombre, elle se tenait déjà dans la lumière du pouvoir.
Lors d’une mission diplomatique à Luanda, elle impose le respect d’un simple geste : refusant de s’asseoir au sol, elle transforme un serviteur en trône humain, s’installant face au gouverneur portugais, œil pour œil. Un symbole fort dans un monde où s’asseoir bas, c’est courber l’échine.
Mais c’est à la mort de son frère en 1624 que Nzinga entre véritablement dans l’histoire. Elle s’empare du trône, élimine les prétendants et devient Ngola, un titre masculin que même les chefs de guerre imbangala devaient respecter. Elle épouse un chef de guerre rival pour sceller une alliance, puis prend le contrôle du royaume voisin de Matamba ; créant un nouvel État puissant, mixte, résistant.
Son génie n’est pas que militaire. Elle manipule les alliances, traite avec les Hollandais contre les Portugais, fait commerce d’esclaves pour financer ses guerres, impose un style de pouvoir androgyne : habits d’homme, concubins déguisés en femmes, garde royale entièrement féminine. Elle déjoue les normes, brouille les codes, et gouverne avec une autorité que même ses ennemis finissent par respecter.
Jusqu’à sa mort en 1663, elle aura combattu sans relâche, signé un traité de paix en ses propres termes, et laissé un royaume stable à sa sœur, chose rare dans une époque de conflits constants.
Nzinga Mbande, c’est l’histoire d’une femme qu’on aurait voulu rayer des livres. Une reine trop indépendante, trop brillante, trop inoubliable. Si elle dérange, c’est justement parce qu’elle incarne ce que l’Histoire n’a jamais voulu voir : une femme noire à genoux devant personne.
2. Claudia Jones – L’intellectuelle qui a inventé le carnaval de Notting Hill


Quand le monde vous ferme toutes les portes, certains choisissent de les forcer. Claudia Jones, née à Trinidad en 1915 et exilée à Harlem dès l’enfance, a très vite compris que le monde ne faisait pas de place pour les femmes noires. Alors elle en a créé une, à coups de plumes, de pamphlets, de poings levés ; et de tambours caribéens.
Militante communiste dès les années 1930, journaliste engagée, elle gravit les échelons du Parti communiste américain, devenant l’une des rares femmes noires à y avoir une voix réelle. Elle écrit, parle, organise. Mais dans une Amérique maccarthyste et raciste, cela ne passe pas. On l’arrête, on la surveille, on l’emprisonne. Finalement, on l’expulse en 1955 ; non pas vers sa terre d’enfance, mais vers une Grande-Bretagne qu’elle n’avait jamais connue.
Ce qu’elle y trouve ? Une communauté noire brisée par le racisme, marginalisée, appauvrie, constamment humiliée par la presse et les violences policières. Claudia ne se tait pas. Elle crée The West Indian Gazette, premier journal destiné à la diaspora noire britannique, en 1958. Un média pour informer, dénoncer, rassembler.
Cette même année, les émeutes raciales de Notting Hill éclatent. Réponse de Claudia : elle organise un carnaval caribéen à l’intérieur d’une salle de l’Est londonien, pour rappeler que la culture est aussi une forme de lutte. L’idée fera son chemin. Quelques années plus tard, ce carnaval sortira dans les rues et deviendra ce que l’on connaît aujourd’hui : le Notting Hill Carnival, un des plus grands festivals culturels du monde.
Mais Claudia ne sera jamais honorée de son vivant. Trop noire pour les féministes blanches. Trop femme pour les marxistes mâles. Trop libre pour l’État britannique. Elle meurt en 1964, à seulement 49 ans, usée par l’exil, la surveillance, la pauvreté. Elle repose aujourd’hui à Highgate, enterrée non loin de Karl Marx ; comme une ironie laissée à l’Histoire.
Claudia Jones, c’est la mémoire d’une femme qui a compris avant tout le monde que le racisme ne se combat pas seul, que le féminisme sans antiracisme est vide, et que la joie peut être une arme. Elle n’a pas seulement inventé un carnaval : elle a redonné à un peuple le droit de marcher dans ses couleurs, haut et fort.
3. Funmilayo Ransome-Kuti – La mère du féminisme nigérian


Bien avant que son fils Fela Kuti ne devienne la voix d’un continent, Funmilayo Ransome-Kuti était déjà un ouragan politique. Dans un Nigeria encore sous domination britannique, cette femme née en 1900 osait une chose radicale : parler fort, marcher devant, et organiser les femmes pour qu’elles fassent de même.
Issue d’une famille yoruba progressiste, Funmilayo est l’une des premières jeunes filles à intégrer une école réservée aux garçons, avant de poursuivre ses études en Angleterre. Mais elle ne revient pas de Londres avec l’obsession de briller dans les salons ; elle revient avec une rage politique, une conscience de classe, et une mission.
Dans les années 1940, elle fonde l’Union des femmes d’Abeokuta, une organisation qui rassemblera jusqu’à 20 000 membres ; vendeuses de marchés, mères de famille, intellectuelles. Ensemble, elles mènent une lutte acharnée contre la taxation coloniale imposée aux femmes par les autorités britanniques via leurs chefferies locales. À la tête de marches, de sit-ins, de boycotts, elle force même l’Alake d’Egba, chef soutenu par les colons, à abdiquer temporairement.
Son cri de ralliement ? “No taxation without representation.” Pas de taxe sans droit de vote. Une formule qui résonne encore, car elle disait tout : si vous voulez exploiter les femmes, vous devrez d’abord les écouter.
Mais elle ne s’arrête pas là. Funmilayo milite pour l’alphabétisation, l’égalité politique, l’émancipation économique, voyage en URSS, en Chine, rencontre Mao, et agace les empires ; au point qu’on lui retire son passeport. L’administration coloniale la traite de “dangereuse”, l’Amérique refuse de la laisser entrer. Une femme noire, anticolonialiste, féministe, et en plus indépendante ? Trop subversif pour être toléré.
Elle est l’une des rares femmes de son époque à siéger dans des instances politiques, à être élue dans la Maison des Chefs, à mener des campagnes électorales… et aussi l’une des premières Nigérianes à conduire une voiture. Rien que ça.
Mais l’Histoire officielle, elle, préfère souvent la présenter comme la “mère de Fela”. Pourtant, c’est elle qui a planté la graine de la révolte dans la dynastie Kuti. Et c’est aussi elle qu’on a tenté de faire taire dans le sang : en 1977, après un raid militaire contre la République de Kalakuta (la communauté autonome fondée par Fela), Funmilayo est jetée du deuxième étage. Elle meurt peu après de ses blessures.
Mais elle n’a jamais vraiment disparu.
Funmilayo Ransome-Kuti, c’est la preuve que les luttes féministes et anticoloniales en Afrique n’ont pas attendu l’Occident. Et que certaines femmes ont écrit l’Histoire ; même si l’Histoire, elle, a tenté de les effacer.
4. Solitude – La combattante guadeloupéenne de la liberté



Son nom seul est une énigme : Solitude. Pas de prénom. Pas de nom de famille. Juste ce mot, immense, tragique, résistant. Une femme née esclave vers 1772, affranchie jeune, et devenue l’un des symboles les plus poignants de la lutte contre la restauration de l’esclavage en Guadeloupe. Et pourtant, elle reste inconnue des manuels, comme si son courage dérangeait encore.
Fille d’une esclave africaine violée par un marin blanc, Solitude naît dans la violence, dans ce monde où la couleur de peau détermine le rang, le droit à la vie, le droit à la liberté. Enfant métisse (qu’on appelait alors mulâtresse) elle est affranchie, ce qui ne veut pas dire libre. Car en 1802, Napoléon Bonaparte, dans une décision cynique, annule l’abolition de l’esclavage instaurée quelques années plus tôt par la Révolution française.
À la tête de la résistance : Louis Delgrès, officier noir républicain, refuse de redevenir esclave. Solitude se joint à ses rangs. Elle n’a pas de grade militaire, pas de titre de noblesse, juste un ventre arrondi par une grossesse, et une volonté de fer. Elle combat. Elle tient tête. Elle refuse l’idée de reculer. Jusqu’à l’assaut final du 28 mai 1802, où Delgrès et ses compagnons préfèrent se faire exploser plutôt que de se rendre aux troupes françaises.
Solitude est capturée. Mais l’armée ne peut pas l’exécuter : elle est enceinte. Alors on la garde en vie. On attend. Et le lendemain de son accouchement, elle est pendue. Une mort cruelle, calculée, qui ne visait pas seulement une femme, mais un symbole de révolte qu’on voulait étouffer à la racine.
Ce qu’elle laisse ? Aucun écrit. Aucune lettre. Aucune trace tangible. Mais une mémoire, transmise à voix basse, de génération en génération. Une mémoire que l’histoire officielle n’a jamais voulu sanctifier. Pourtant, aujourd’hui, son nom est gravé sur des statues, des murs, des livres ; mais il mérite d’être gravé dans nos consciences.
Solitude, c’est la femme qu’on a réduite à une ombre, mais dont la lumière perce encore. Une femme qui a choisi la révolte, même enceinte. Une femme qu’aucun empire n’a réussi à faire taire.
5. Marsha P. Johnson – La révolutionnaire LGBTQ+ oubliée



Dans le tumulte de New York des années 60, il y avait Marsha. Grande, exubérante, fleur dans les cheveux, robe colorée sur le dos, sourire lumineux et regard fatigué. Elle s’appelait Marsha P. Johnson, et le “P.” signifiait “Pay It No Mind” ; une réponse ironique à ceux qui questionnaient son identité. Un mot pour dire : occupe-toi de tes affaires, je vis ma vérité.
Noire, transgenre, pauvre, travailleuse du sexe, séropositive, sans domicile fixe à certains moments, Marsha cochait toutes les cases de celles qu’on invisibilise. Et pourtant, c’est elle qui était au premier rang des émeutes de Stonewall, ces nuits de juin 1969 où la communauté LGBTQ+ new-yorkaise, harcelée par la police, décida que c’était fini. Elle jette une brique. Elle crie. Elle se bat. Pas pour la reconnaissance des médias, mais pour la survie des siens.
Après Stonewall, elle co-fonde avec Sylvia Rivera l’organisation STAR (Street Transvestite Action Revolutionaries), l’un des tout premiers collectifs à soutenir les jeunes trans sans-abri. Quand l’État les abandonne, Marsha les nourrit, les loge, les protège. Elle devient une mère pour les rejetés, une militante pour les oubliés.
Mais l’Histoire officielle, elle, a d’autres priorités. Elle préfère les figures blanches, masculines et gays des beaux quartiers. Marsha dérange, comme toutes les femmes noires qui prennent trop de place dans un récit qui n’a pas été écrit pour elles.
En 1992, son corps est retrouvé flottant dans l’Hudson River. La police conclut rapidement à un suicide. Mais ses proches, ses camarades, tout le monde sait que cette mort a un goût de silence imposé. D’effacement. Il faudra attendre presque 30 ans pour que la ville de New York reconnaisse officiellement sa contribution et lui consacre un monument public — une première pour une femme trans noire.
Marsha P. Johnson, c’est une mémoire insurgée. Celle d’une femme qui n’avait rien, mais donnait tout. Celle qui a compris que les luttes ne sont jamais séparées : racisme, sexisme, transphobie, pauvreté… tout est lié. Et que parfois, jeter une brique, c’est ouvrir une brèche dans l’histoire.
6. Wangari Maathai – Prix Nobel verte et rebelle



Avant qu’on ne parle d’“écologie politique” ou de “justice climatique”, Wangari Maathai plantait déjà des graines de rébellion. Première femme d’Afrique de l’Est à obtenir un doctorat, première professeure d’université dans son pays, et première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la paix en 2004, Wangari était une pionnière. Mais ce qui la rend inoubliable, ce n’est pas l’accumulation de “premières”, c’est sa capacité à lier la terre à la liberté.
Tout commence dans les années 1970, au Kenya. Les forêts disparaissent, les terres sont accaparées, les femmes (premières victimes de cette dégradation) marchent des kilomètres pour trouver du bois de cuisson. Wangari comprend que derrière chaque arbre arraché, il y a un foyer qui s’effondre. Alors elle crée le Green Belt Movement, un mouvement de femmes qui plante des arbres, des milliers, puis des millions. Ce n’est pas qu’un geste écologique. C’est un acte de souveraineté populaire.
Mais elle ne plante pas que des arbres : elle déracine aussi les injustices. Quand le président Daniel arap Moi tente de privatiser un parc public au cœur de Nairobi, elle organise des sit-ins, mobilise les mères des prisonniers politiques, se fait frapper, emprisonner, mais jamais faire taire. “On m’accusait d’être trop instruite, trop opiniâtre, trop indépendante pour une femme africaine”, dira-t-elle. Elle en fera une force.
Son combat dérange les puissants, mais inspire les peuples. Pour Wangari, planter un arbre, c’est refuser la fatalité, c’est offrir une ombre à quelqu’un qu’on ne connaîtra jamais. C’est un legs.
À sa mort en 2011, elle laisse un héritage vivant : plus de 50 millions d’arbres plantés, des milliers de femmes formées à l’agriculture durable, et une conscience écologique enracinée dans le combat social. Elle prouve qu’on peut affronter un régime autoritaire avec une pelle et une poignée de graines.
Wangari Maathai, c’était la voix d’une Afrique debout, fière, et profondément connectée à sa terre. Une femme dont le militantisme était à la fois doux et tranchant. Et surtout, une preuve que les racines, quand elles sont profondes, peuvent fissurer le béton.
7. Amy Jacques Garvey – L’architecte discrète du panafricanisme


L’histoire aime les figures masculines flamboyantes. Elle aime moins celles qui écrivent dans l’ombre, organisent dans le silence, et soutiennent des empires idéologiques sans jamais réclamer le trône. Amy Jacques Garvey fut l’une de celles-là. Trop souvent résumée à “l’épouse de Marcus Garvey”, elle était en réalité la colonne vertébrale intellectuelle, éditoriale et stratégique du plus grand mouvement panafricain du XXe siècle.
Née en 1895 à Kingston, en Jamaïque, dans une famille éduquée, Amy reçoit une éducation solide et développe très tôt une passion pour la lecture, la musique et le droit. Elle s’installe aux États-Unis en 1917, où elle rejoint rapidement les cercles militants noirs. Sa rencontre avec Marcus Garvey change tout : elle devient sa secrétaire, son éditrice, sa partenaire politique, et plus tard, sa femme.
Mais quand Marcus est emprisonné pour fraude postale en 1922, c’est Amy qui prend les commandes du UNIA (Universal Negro Improvement Association). Elle lève des fonds, publie ses discours, supervise The Negro World, le journal du mouvement, et sillonne les États-Unis pour galvaniser les foules. En silence, elle tient debout une organisation que le pouvoir tentait d’éteindre.
Et quand Marcus est expulsé vers la Jamaïque, Amy ne lâche rien. Elle écrit, publie, milite, formule des propositions politiques à l’ONU, et continue, seule, à porter le rêve panafricain. Elle est aussi l’une des premières femmes noires à publier une tribune féministe dans un média noir international : “Our Women and What They Think”. Elle y défend l’émancipation, la culture, l’éducation et l’indépendance financière des femmes africaines et afro-descendantes.
Ses écrits, ses conférences, ses livres (Garvey and Garveyism, Women as Leaders) sont devenus des références dans les cercles panafricains, même si l’histoire dominante continue de la laisser en marge.
Amy Jacques Garvey, c’est la preuve que derrière chaque révolutionnaire, il y a parfois une révolutionnaire plus discrète, mais tout aussi déterminée. Et que les femmes noires ne sont pas juste les muses de l’histoire : elles en sont les bâtisseuses.
Pourquoi ces oublis ?
Parce que l’histoire qu’on nous enseigne n’est jamais neutre. Elle est construite, hiérarchisée, choisie. Et trop souvent, ce choix exclut. Il efface les femmes. Il gomme les Noirs. Il ignore les figures qui ne cadrent pas avec le récit dominant ; celui d’un monde façonné par des hommes blancs, éclairés, seuls artisans du progrès.
Ces femmes noires dérangent. Parce qu’elles existent en dehors du schéma victimaire ou folklorique qu’on leur assigne. Elles pensent. Elles commandent. Elles écrivent, dirigent, frappent, résistent, contestent. Elles n’attendent pas qu’on leur donne une place : elles la prennent. Et c’est précisément ce geste qui dérange les archives, les programmes scolaires, les statues et les commémorations officielles.
Mais ce qu’on oublie volontairement finit toujours par revenir. Par la bouche des griots, par les pas des descendantes, par la rage tranquille des héritiers. Ces femmes ne sont pas des “oubliées” de l’histoire. Elles sont les censurées. Et leur retour n’est pas une faveur : c’est une réparation.
Notes et références
- Nzinga Mbande – John K. Thornton, Africa and Africans in the Making of the Atlantic World, Cambridge University Press, 1998.
- Claudia Jones – Carole Boyce Davies, Left of Karl Marx: The Political Life of Black Communist Claudia Jones, Duke University Press, 2007.
- Funmilayo Ransome-Kuti – Cheryl Johnson-Odim, For Women and the Nation: Funmilayo Ransome-Kuti of Nigeria, University of Illinois Press, 1997.
- Solitude – André Schwarz-Bart, La Mulâtresse Solitude, Seuil, 1972, 144 p..
- Marsha P. Johnson – David France, The Death and Life of Marsha P. Johnson (Netflix documentary), 2017.
- Wangari Maathai – Wangari Maathai, Unbowed: A Memoir, Anchor Books, 2007.
- Amy Jacques Garvey – Ula Yvette Taylor, The Veiled Garvey: The Life and Times of Amy Jacques Garvey, University of North Carolina Press, 2002.
