Autodétermination africaine : le président Mamadi Doumbouya impose l’industrialisation de la Guinée aux multinationales étrangères

Mamadi Doumbouya, lors d’une rencontre avec les représentants des compagnies minières, a exigé l’industrialisation. Pour le président Mamadi Doumbouya, la transformation sur place du minerai « devient incontournable, c’est un impératif et sans délais ». Alors quelle est la portée panafricaine de cette décision politique ?

Mamadi Doumbouya décèle  » le jeu de dupe  » des compagnies minières

« En dépit du boom minier du secteur bauxitique, force est de constater que les revenus escomptés sont en deçà des attentes. Vous et nous ne pouvons plus continuer ce jeu de dupe qui perpétue une grande inégalité dans nos relations », précise le président guinéen Mamadi Doumbouya.

La Guinée est le deuxième plus grand producteur de bauxite au monde, selon la Banque mondiale. La production de ce minerai est passée de 59,6 millions de tonnes en 2018 à 70,2 millions de tonnes en 2019, selon le rapport sur les perspectives du marché des produits de base de l’institution de Bretton Woods, publié en octobre 2020.

Mais comment se fait-il que les revenus de l’exploitation de bauxite ne profite pas au guinéens ?

Lors de cette rencontre, le président a fait savoir que les revenus des exploitations ne profitent pas aux guinéens. « Vous êtes venus en Guinée pour investir, afin d’obtenir un meilleur rendement pour vos capitaux. Ces investissements devraient être faits, non pas au détriment de la Guinée, mais également à son profit. C’est cela la coopération gagnant-gagnant. Nous avons mis en place des mesures incitatives pour un climat d’affaires garantissant un retour élevé. Pour corriger le tir, le président prend une décision.  » Cependant, force est de constater que les attentes ne sont pas comblées du côté de nos populations. Cela ne peut continuer « , explique le président Doumbouya.

Le non respect des conventions :  les compagnies minières en cause

En réalité, beaucoup de révélations font quotidiennement état de ce que les compagnies minières étrangères ne respectent presque rien des conventions à partir desquelles elles devraient agir. Ce constat est plus visible dans presque tous les pays Africains du fait des relations incestueuses entre les dirigeants politiques et les compagnies en question. Mais la donne semble désormais changer en Guinée.

Selon le média ‹‹ jeune Afrique ››, nombreuses sont les compagnies étrangères intervenant en Guinée. Des compagnies comme la Société minière de Boké (SMB, consortium formé par l’armateur singapourien Winning Shipping, le producteur chinois d’aluminium Shandong Weiqiao, le groupe Yantaï Port), la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG, détenu à 49% par l’État guinéen et à 51% par Halco Mining Inc, un consortium formé par l’Américain Alcoa, l’Anglo-Australien Rio Tinto-Alcan et Dadco Investments) et le Russe Rusal, opèrent dans le secteur.

Les conventions sont restées « lettre morte », selon le président Mamadi Doumbouya. Le chef de l’État affirme que le non-respect de ces conventions est une « cause de nullité » et leur application est « non-négociable » pour le gouvernement. La transformation sur place du minerai « devient incontournable, c’est un impératif et sans délais ».

Mamadi Doumbouya dans des œuvres panafricaines !

Mamadi Doumbouya, c’est aussi ce grand courageux, pratiquant la solidarité panafricaine de la Guinée avec le Mali. Il n’a pas hésité à aller contre les illégitimes et illégales sanctions de la CEDEAO contre le Mali. La Guinée qu’il préside, continue toujours de coopérer avec le Mali.

Par ailleurs, l’industrialisation de l’Afrique est une nécessité selon le courant panafricaniste populaire en Afrique. D’ailleurs, l’Union africaine, dans son ‹‹ agenda 2063 ›› en a fait cas en lui donnant une dimension panafricaine.

 » Je suis convaincu que si l’Afrique se concentrait sur ces cinq grandes priorités (l’industrialisation aussi, ndlr), le continent atteindrait 90 % de ses Objectifs de développement durable et 90 % des objectifs fixés dans l’Agenda 2063. C’est pourquoi Industrialiser l’Afrique est au cœur des High 5 « , disait d’ailleurs Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD).

 » Nous avons tout simplement besoin de produire plus et mieux. Nous devons surtout ajouter de la valeur à nos ressources et matières premières et les transformer en produits finis « , insiste Akinwumi A. Adesina. C’est ce Mamadi Doumbouya a compris, et l’impose désormais en Guinée. 

En définitif, la transformation en Afrique des matières premières africaines, prend corps aussi en Guinée.

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