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Ces 8 anciens présidents africains à la barre

Politique

Ces 8 anciens présidents africains à la barre

Par Thalie Mpouho 29 juin 2021

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Poursuivis, condamnés ou emprisonnés, nombreux sont les anciens présidents africains qui font face à la justice. De la Mauritanie à l’Afrique du sud en passant par la Gambie, retour sur les procédures judiciaires impliquant certains ex-chefs d’Etat.

Scandales financiers des anciens présidents africains

L’ex-président mauritanien Mohmamed Ould Abdel Aziz qui a dirigé le pays entre 2008 et 2019 a été arrêté le mardi 22 juin dans le cadre d’une enquête pour corruption présumée. Cette mesure intervient après son refus de se présenter à la police. Il avait déjà été inculpé le 12 mars dernier pour corruption, détournements de biens publics et blanchiment d’argent. 

Du côté de l’Afrique du Sud, l’ancien chef d’Etat Jacob Zuma fait face à une longue liste de poursuites judiciaires. Il fait effectivement l’objet de plusieurs procédures dont l’”arms deal”, le “state capture” et le “Nkandlagate”. Ces trois affaires impliquent des détournements et malversations que le pays a connu sous sa présidence.

Entre 1995 et 2004, Jacob Zuma est accusé d’avoir empoché 235 000 euros de commission avant son arrivée au pouvoir, pour aider la compagnie française Thalès à obtenir un contrat d’armes. Il a déjà été condamné en 2016 par la Cour constitutionnelle à rembourser 420 000 euros pour avoir réalisé des travaux dans sa résidence de Nkandla avec l’argent du contribuable.

L’actuel président, Cyril Ramaphosa, garde espoir de faire tomber son prédécesseur en affirmant vouloir faire de la lutte contre la corruption la priorité de son gouvernement. 

Ces 8 anciens présidents africains à la barre

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma devant la Haute Cour de justice de Pietermaritzburg, le 15 octobre 2019 / Michele Spatari / AFP

Accusé de détournements de fonds publics suite à la vente de 50 000 passeports, l’ancien dirigeant comorien Ahmed Abdallah Sambi vit dans une résidence surveillée depuis trois ans. Aucun procès n’a encore été organisé à son encontre malgré un manque à gagner pour l’Etat de 784 millions d’euros. 

L’ancien président soudanais Omar el-Béchir est également impliqué dans une affaire de corruption quelques mois après sa chute. Le 14 décembre 2019, il obtenait une condamnation de deux ans de prison pour avoir touché 90 millions de dollars de la part de l’Arabie Saoudite.

Toutefois, il collectionne d’autres procédure judiciaires dont son coup d’Etat en 1989 et le meurtre de manifestants lors de la révolte ayant conduit à sa destitution ainsi que les deux mandats d’arrêt de la Cours pénale internationale (CPI) pour “crimes de guerre”, “crimes contre l’humanité” et “génocide”. 

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Omar el-Béchir, ancien président soudanais derrière les barreaux / AFP / Ebrahim HAMID

Crimes contre l’humanité et crimes de guerre

Le libérien Charles Taylor fut le premier ancien président condamné par la justice internationale depuis la fin de la Seconde guerre mondiale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En 2012, il a reçu une peine de 50 ans de prison par le Tribunal spécial de Sierra Leone pour avoir perpétré une guerre civile meurtrière au Libéria dans les années 1990. Il vit actuellement en détention dans le nord de l’Angleterre. 

Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie par les Chambres africaines extraordinaires, tribunal créé par le Sénégal et l’Union africaine pour juger l’ancien chef d’Etat. Il a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Le nombre de victimes sous le régime Habré est chiffré à 40 000 morts selon une commission d’enquête tchadienne. Ce dernier purge actuellement sa peine au Sénégal. 

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Hissène Habré le 20 juillet 2015 à Dakar / Seyllou / AFP

Si l’ancien président burkinabè vit en Côte d’ivoire depuis sa chute, il reste visé par deux procédures. Blaise Compaoré fait l’objet d’une enquête pour  l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara en 1987 mais aussi pour la répression des manifestations de 2014. Il est donc accusé de “complicité d’assasinat”, de “recel de cadavre” et “d’atteinte à la sûreté de l’Etat”. Un procès doit se tenir devant un tribunal militaire.

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L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré à Milan, en 2012 / Luca Bruno / AP / SIPA

En Gambie, la Commission vérité, réconciliation et réparations, vient de boucler deux années d’auditions de témoins dans le but d’engager des poursuites contre l’ex-président Yahya Jammeh. En exil en Guinée depuis la présidentielle de 2016, celui qui régnait en maître sur le pays de 1994 à 2017, est accusé de viol sur plusieurs jeunes femmes mais il est également mis en cause dans la disparition et le meurtre d’une soixantaine de migrants échoués en Gambie en 2005. 

Sources

RFI

Jeune Afrique

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