Aux Etats-Unis, 40% des propriétaires d’esclaves étaient des femmes

Selon une étude d’une professeure de l’Université de Californie les femmes du Sud des Etats-Unis ont joué un rôle majeur dans l’esclavage des Africains.

Aux Etats-Unis, 40% des propriétaires d’esclaves étaient des femmes

Stephanie E. Jones-Rogers, professeure agrégée d’histoire à l’université, a analysé les données des recensements de 1850 et 1860 et a révélé que les femmes (blanches) constituaient environ 40% des propriétaires d’esclaves [1]. Mme Jones-Rogers a par la suite rassemblé ces informations dans un ouvrage intitulé « They Were Her Property: White Women as Slave Owners in the American South » [Elles étaient sa propriété: les femmes blanches propriétaires d’esclaves dans le sud des États-Unis», ndlr].

They Were Her Property: White Women as Slave Owners in the American South

Selon le professeur Jones-Rogers son étude doit être vue comme :

« une étude régionale basée sur le témoignage de personnes autrefois asservies qui ont radicalement transformé la compréhension actuelle des relations économiques des femmes blanches avec l’esclavage ».

Stephanie E. Jones-Rogers, professeur d’histoire associée à l’Université de Berkeley. (Photo: Université de Californie à Berkley).

Dans le livre, l’historienne explique que la participation des femmes blanches à l’esclavage se faisait par l’intermédiaire de la famille, le plus souvent de leurs parents, eux-mêmes propriétaires d’esclaves « donnant généralement à leurs filles plus d’esclaves que de terres« .

L’universitaire a d’ailleurs déclaré à History.com :

« Ce que cela signifie, c’est que leur identité même en tant que femmes blanches du Sud est liée à la propriété réelle ou éventuelle d’autres personnes. » [2]

Son livre explique également que le fait de posséder des Africains réduits en esclavage était la principale source de richesse des Américaines. De plus, posséder un grand nombre d’esclaves aurait apparemment amélioré les chances de mariage des femmes. Stephanie E. Jones-Rogers précise de plus, qu’une fois mariées, ces femmes se battaient et obtenaient souvent le droit de continuer à être propriétaires d’Africains asservis, sans en céder la propriété à leur mari. Décidément, la barbarie ne semble pas avoir de sexe.

Portrait d’une femme plus âgée à la Nouvelle-Orléans avec son esclave au milieu du XIXe siècle.

Il serait intéressant que les historiens francophones d’ascendance africaine effectuent les mêmes recherches dans le cadre de l’esclavage dans les colonies françaises. Sans doute découvririons-nous la même tendance. A bon entendeur…

VOUS AIMEREZ AUSSI :

Redoshi, dernière survivante de la traite des Noirs aux Etats-Unis

Notes et références

[1] « White women’s long-overlooked complicity in the brutality of slaveholding« , washingtonpost.com, publié le 1er mars 2019

[2] « The Massive, Overlooked Role of Female Slave Owners« , history.com, publié le 12 mars 2019

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

Recently posted

Inscrivez vous à notre Newsletter

Pour ne rien rater de l'actualité Nofi !

You may also like