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Congo Brazzaville : le Président Sassou annonce un référendum

Politique

Congo Brazzaville : le Président Sassou annonce un référendum

Par SE 23 septembre 2015

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Le Président congolais Denis Sassou Nguesso, a annoncé mardi soir l’organisation d’un référendum pour une nouvelle Constitution. En effet, la Constitution de 2002 ne lui permet pas de briguer un troisième mandat pour les présidentielles de 2016.

La limite d’âge et l’inéligibilité

Agé de 72 ans, Denis Sassou Nguesso est à la tête du Congo depuis plus d’une trentaine année. Il a dirigé le pays à l’époque du parti unique de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992 –élections qu’il a perdues-.  De retour au pouvoir en 1997, à la suite d’une guerre civile, il a été élu Président en 2002 et réélu en 2009. Mais la Constitution de 2002 prévoit  que nul ne peut être candidat aux présidentielles s’il a plus de soixante-dix  ans le jour du dépôt du dossier de candidature, et que le Président de la République élu au suffrage universel direct dispose d’un mandat de sept ans renouvelables une fois.

Frappé par la limite d’âge et l’inéligibilité, le Président Sassou ne peut donc pas se présenter aux élections prévues mi-2016. Il tente donc de contourner les verrous prévus par la Constitution : « J’ai décidé de donner la parole directement au peuple afin qu’il se prononce sur le projet de loi énonçant les principes fondamentaux de la République, définissant les droits et devoirs des citoyens et fixant les nouvelles formes d’organisation et les nouvelles règles de fonctionnement de l’État» a précisé le chef d’Etat hier dans un message diffusé à la radio et à la télévision.

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Modification frauduleuse et hold-up constitutionnel

D’autre part, l’article 185 de la Constitution de 2002 interdit strictement la modification des dispositions concernant la limitation d’âge et de mandats.
En juillet dernier, le Président Sassou avait organisé un dialogue national -critiqué par l’opposition- pour réfléchir à la manière de faire évoluer les institutions de la République.

Les opposants avaient qualifié cet acte de coup d’État constitutionnel et n’ont pas manqué de réagir hier après l’annonce du président de la République : « Cette « démarche plonge le pays dans un chaos et dans une grave crise. Nous avons toujours crié haut et fort : non au référendum, non au changement de la Constitution et non au troisième mandat du président Sassou Nguesso. Nous restons dans cette logique. Nous allons demander à la population de résister, pacifiquement et par les moyens que nous offre la Constitution en vigueur, contre ce coup d’État constitutionnel », a déclaré Clément Miérassa, dirigeant d’un parti d’opposition membre du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD).

Le mois dernier, Denis Sassou Nguesso a remplacé deux ministres de son gouvernement qui avaient participé à une réunion organisée par l’opposition pour appeler à résister à toute révision de la constitution.