Opinion tranchée : Les médécins africains et le remède contre le sida

Le Professeur Maduike Ezeibe de l’Université Michael Okpara d’Agriculture Umudike (MOUAU), dans l’Etat d’Abia au Nigéria a déclaré avoir mis au point un traitement permettant de guérir le VIH et le sida en deux mois.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

Son traitement appelé Antivirt (Anti Virus Treatment) est le fruit de 21 années de recherches du spécialiste en médecine vétérinaire dont certains travaux scientifiques ont été publiés dans des revues à comité de lecture comme le British Journal of Medicine and Medical Research.

 

Une nouvelle qui serait réjouissante si on n’entendait littéralement pas chaque année, de nouveaux médecins africains formés à la médecine traditionnelle ou occidentale prétendre avoir découvert un vaccin ou un remède contre le sida ou le VIH. Si nous ne nous avancerons pas à critiquer  le Professeur Ezeibe sans connaître le coeur de son travail, on remarquera qu’il y a tout de même peu de chances que chacun de ces médecins qui prétendent chaque année  avoir guéri le virus y soient véritablement parvenus. Peut-être s’agit-il dans certains cas d’attirer l’attention  des pouvoirs publics africains souvent avares de subventions dans la recherche scientifique locale; peut-être s’agit-il dans d’autres cas de véritables découvreurs de vaccins dont les découvertes auraient été censurées par un lobby pharmaceutique ; peut-être s’agit-il aussi de médecins ne connaissant pas véritablement leur sujet; ou encore de chercheurs africains, comme j’en vois régulièrement dans mon domaine, qui sont davantage motivés par le buzz éphémère que pourrait leur procurer l’annonce d’une ‘grande découverte’ auprès du public le plus naïf; plutôt que de contribuer humblement et avec rigueur à l’avancement du traitement d’un problème. Car c’est en mobilisant cette rigueur scientifique, en confrontant son travail à son propre jugement et à celui des autres, en admettant que sa vie ne sera peut-être pas suffisante pour nous voir résoudre ce problème que le problème pourra un jour se résoudre. Car c’est en laissant aux futures générations de chercheurs des bases solides sur lesquels ils pourront s’appuyer pour résoudre le problème, pas en leur offrant des fausses promesses de découvertes sensationnelles qui s’envoleront lors du coup de vent de la première critique sérieuse.

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