Christian Ngan, le Camerounais qui a quitté son poste bien payé à Paris pour lancer une entreprise dans son pays

Christian Ngan a récemment été nommé par le célèbre magazine Forbes comme l’un des entrepreneurs africains les plus prometteurs.

Par African Strategies
Ce Camerounais, né à Douala en 1983 mais qui a grandi à Yaoundé, part en 2002 étudier en France après son baccalauréat. Après un Master en ingénierie financière, il intègre la banque Société Générale, puis les sociétés Quilvest Group et Findercod, occupant à chaque fois des postes dans les domaines de l’économie et de la finance. En 2012, il décide de quitter son travail à Paris, de retourner au Cameroun et de s’y lancer dans l’entrepreneuriat avec seulement 3000 dollars en poche. Il crée Madlyn Cazalis, une société de cosmétiques naturels de qualité destinés à empêcher les jeunes Africains de s’éclaircir la peau et Goldsky’s partners, un fond d’investissement destiné à financer des projets qui pourront rendre les Africains fiers d’eux-mêmes en créant eux-mêmes des produits de qualité.

Ce parcours est remarquable. Notamment dans la volonté de Ngan de contribuer activement à l’avenir de l’Afrique. Mais autre chose nous intéresse chez lui. Il s’agit de trois de ses citations. En l’analysant, comme on le fait chez African Strategies, à travers la richesse des traditions et histoires africaines, on espère vous donner quelques fondamentaux pour réussir dans l’entrepreneuriat.
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Christian Ngan:

Quand on démarre un projet, il est important de se demander, « pourquoi je le fais » ? Ai-je aussi envie à ma manière de changer le monde ? Changer le monde ne veut pas dire réinventer la roue. Changer le monde, c’est aussi apporter un vent frais ou résoudre certains problèmes simples. Un agriculteur qui créé 5 emplois change le monde, un bénévole pour une association de lutte contre la faim change le monde et un jeune qui monte une start-up en utilisant une autre approche change le monde.

On est d’accord, l’entrepreneur doit vouloir changer le monde. Mais là où n’est pas d’accord avec Ngan c’est quand il dit que se contenter dans sa vie d’avoir fait un voyage humanitaire c’est avoir changé le monde. Dans de nombreuses traditions africaines, changer le monde, c’est l’objectif d’une vie. C’est comme ça qu’on devient un ancêtre, adoré après sa mort. Et pour être adoré après sa mort on doit accomplir une œuvre sur terre qui soit si colossale que les gens continuent à s’en inspirer après notre mort. Shango était un roi yoruba du Moyen Âge qui, dit-on, arrivait à faire tomber la foudre à sa guise. Parce que les gens admiraient cette prouesse ils l’adorèrent après sa mort. Plus récemment Michael Jackson a tellement révolutionné la musique et la danse qu’on s’en inspirera bien après sa mort. C’est ça changer le monde et réussir sa vie selon la sagesse africaine traditionnelle, pas arroser une plante ou donner un ticket resto à un clochard. En se donnant l’objectif constant d’accomplir de grandes choses, on attire les autres car les gens ne sont pas attirés par les loosers ou les semi-dépressifs, mais par les gens qui les tirent vers le haut, par leur argent, leur dynamisme, leur enthousiasme, leur visibilité ou leurs réseaux. Refuser d’être toujours au top c’est s’exposer à être délaissé, trahi, etc. Demandez à Thomas Sankara qui avait aidé son ami Blaise Compaoré et qui s’est vu trahir par celui-ci dès qu’il avait trouvé plus offrant (en l’occurrence la France).

Christian Ngan
Christian Ngan

Christian Ngan :

« L’argent ne fait pas le projet, le projet fait l’argent »

100 % d’accord. Il est possible, aujourd’hui, avec un simple blog, site internet ou forum, de sonder puis d’intéresser des potentiels clients et de les fidéliser autour d’un besoin ou d’un produit. Si à partir de là la demande est avérée, le vendre devient un jeu d’enfant. S’associer avec des professionnels de sa fabrication l’est aussi à la vue des promesses d’achat issues du site web. Testé et approuvé. Une métaphore africaine est très parlante à ce sujet rapporte

« Le roi Metolofi demandait à un artiste de lui produire des sculptures pour décorer son palais mais n’était jamais content. Un jour, l’artiste, excédé, eût une idée. Au lieu de s’enfermer dans son atelier et de remettre au roi la sculpture finie, il ne sculptait plus qu’en présence du roi. Quand celui-ci voyait quelque détail de la sculpture qui ne lui plaisait pas, il le signifiait à l’artiste qui le corrigeait aussitôt. Finalement, le roi Metolofi fut satisfait de l’œuvre car celle-ci n’était plus la seule création de l’artiste, mais aussi la sienne.»

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Christian Ngan

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