Neïba

Un peuplement originaire de la vallée du Mono, de la basse Volta, des plaines d’Accra et des hauts plateaux krobou en Côte d’Ivoire (XVIIème siècle)

Histoire

Un peuplement originaire de la vallée du Mono, de la basse Volta, des plaines d’Accra et des hauts plateaux krobou en Côte d’Ivoire (XVIIème siècle)

Par Sandro CAPO CHICHI 27 novembre 2014

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Pour citer cet article:

Kouamé René Allou (201), Un peuplement originaire de la vallée du Mono, de la basse Volta, des plaines d’Accra et des hauts plateaux krobou en Côte d’Ivoire (XVIIème siècle) , NAC’s Journal of African Cultures & Civilizations, n°1, 2015, Paris : New African Cultures, : http://nofi.fr/nofipedia/6436 ; 
ISSN  2428-2510

Par le Professeur ALLOU Kouamé René
Maître de Conférences à l’Université d’Abidjan-Cocody. Filière des Sciences historiques.

RESUME

Cet article veut montrer qu’il y a eu un peuplement originaire de la vallée du Mono, de la Basse Volta, des plaines d’Accra et des hauts plateaux du Krobou pendant le 17ème siècle en Côte d’Ivoire. Ce peuplement qui est complètement ignoré de l’historiographie ivoirienne, nous l’avons appelé le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. Désormais, l’historiographie ivoirienne pourra avoir une idée de l’origine réelle des peuples qui dans l’espace akan affirment que leurs ancêtres sont descendus du ciel.

Mots clés. Le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime.

ABSTRACT

This dissertation want show that during the 17th century took place in Côte d’Ivoire a peopling coming from the Mono valley, Lower Volta, Accra plains and Krobou high plains.  This peopling which is completely unknown to the ivorian historiography, we called it the Akpafu-Ga-Krobou-Adele-Avatime peopling. Now, the historiography can have a true idea of the people who claim that the ancestors come from the sky.

Keywords. The  Akpafu-Ga-Krobou-Adele-Avatime peopling.

INTRODUCTION

Il y a en Côte d’Ivoire plusieurs clans, plusieurs sous-groupes au sein d’ensembles ethniques qui clament que leurs ancêtres sont descendus du ciel au moyen d’une chaîne. Curieusement cette tradition se retrouve chez les Akrade, un clan au sein de l’ethnie krobou au Ghana actuel ainsi que chez les Nkwanta que l’on trouve dans le Brong et au sein des Abron Gyaman en Côte d’Ivoire.

Il a fallu suivre le filon de cette tradition commune pour voir quelles relations il y a entre ces groupes humains. Des traditions orales fondamentales nous ont éclairées et nous ont permis de comprendre qu’une migration et un peuplement pratiquement méconnus de l’historiographie se profilaient derrière cette tradition de l’origine céleste.

Identifier l’origine de ces groupes qui affirment que leurs ancêtres sont descendus du ciel à l’aide d’une chaîne jusqu’à présent pose problème. Ils évoquent leur préséance sur les terres et une autochtonie ancienne par rapport à des groupes venus ultérieurement.

Cet article comprend deux parties : d’abord la découverte de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime, et ensuite les fondements historiques du peuplement Akpapou-Ga-Krobou-Adele-Avatime[1].

 

I –DE  LA DECOUVERTE DE LA MIGRATION AKPAFOU-GA-KROBOU-ADELE-AVATIME

Les groupes qui se donnent une origine céleste en Côte d’Ivoire sont plusieurs. Le clan Kpanyi kpin au sein des Ano Abè de Katimanso au centre de la Côte d’Ivoire affirme que ses ancêtres sont descendus du ciel à l’aide de la chaîne Nzogo[2].Des groupes qui ont précédé la migration et le peuplement Baoulé Assabou à savoir celui conduit par la célèbre reine Abraha Pokou disent aussi que leurs ancêtres sont descendus du ciel. Parmi eux il y a les Ngen de la région de M’bahiakro, mais aussi dans l’Ano et l’Ano Abè. Les Akpo , Akpatifiè du Baoulé évoquent une origine céleste. C’est le cas des Wamala/ Mamala que l’on trouve sur l’axe routier Toumodi-Dimbokro. Leur ancien établissement était Wamelakpri/ Mamalakpri.

Au sein de l’ensemble Baoulé les Akrowoufoè /Akrowou qui ont créé les villages de Ndènou, Ndébo et Konankouassikro regroupés pour former le village de Lolobo évoquent une origine céleste de leurs ascendants. Toujours dans l’ensemble Baoulé, les Battra/ Battrafoè ou Asrin, les Kpata/ Kpati du Bas-Bandama disent la même chose. A travers le nom du clan kpataboèbo des Battra de Tiassalé, l’on retrouve justement la racine Kpata[3] . Les Battra vivent à Tiassale, Asenze, Eloso Boussoue et Gboudie.

Les Baoulé Gbomi de Gbomizambo et Gbomi Kondéyaokro affirment l’origine céleste de leurs ancêtres[4].  Pour avoir une idée exacte de l’origine de ces groupes, il suffusait de se reférer aux traditions orales des Krobou d’Ores Krobou dans la région d’Agboville. En effet il y a là, un clan, celui des Nzomon  qui parle de l’origine céleste de ses ancêtres descendus grâce à une chaîne. La similitude étymologique entre Krobou d’Ores Krobou et Akrowou du Baoulé nous apparaissait trop évidente.

Les traditions orales des Krobou d’Ores Krobou disent que l’ancêtre détenteur d’un siège qui dirigeait le peuple se nommait Adjé Memimbou. Les Nzomon ont été précédés sur le site d’Ores Krobou par les Kpa /Kpaman. Ces derniers face à la tyrannie d’Adjé Menimbou se sont rendus à Boussoue, lieu où l’on trouve justement des Battra.

Autre fait important qui nous a permis de découvrir la migration que nous appelons la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime, c’est l’importante tradition orale du clan Dabou d’Ores Krobou. En effet ce clan affirme que ses ancêtres sont originaires du pays Krobou dans le Ghana actuel. Ils sont venus à Ores Krobou sous la direction de l’ancêtre Dibo Ayewra. C’est lui qui a donné le nom Krobou à la région et au peuple en souvenir de leur terre d’origine. Face à la tyrannie d’Adjé Menimbou, certains membres de la migration se sont réfugiés en pays Dida, où ils vont former le groupe Ega. De là, ils vont tenter en vain de revenir à Ores Krobou[5]. Les Ega dans le pays Dida ont conservé leur langue.

La tyrannie d’Adjé Menimbou a provoqué une dispersion de la population. Le fait que les Akpati et les Battra se soient retrouvés ensemble dans le Bas-Bandama est révélateur de l’histoire commune qu’ils ont vécue à Ores Krobou. Cette dispersion a fait que le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime va toucher plusieurs ensembles ethniques en Côte d’Ivoire. A savoir l’Ano, l’Ano Abè,le Baoulé, l’Akyé, l’Ebrié, l’Avikam, le Krobou, l’Ega, l’Abidji, le pays Adjoukrou, le pays Bété etc.

Les futurs Baoulé-Goli issus de cette dispersion à partir d’Ores Krobou s’installeront d’abord à Goliblénou avant de s’en aller plus tard à Bodokro et  sa région. Leur nom Goli est une résurgence de Kloli ethnonyme par lequel se désignent encore les Krobou du Ghana actuel[6]. Or nombreux sont les clans Krobou qui situent leur origine dans la vallée du Mono, à Tugoulogo près des collines de Lolovo[7]. La tradition orale des Battra parle à la fois de l’origine céleste mais dit aussi que les ancêtres sont venus de l’Est[8]. Il n’y a pas en réalité contradiction. En effet, les Krobou, Ega, Ngen, Akpati, Battra sont certes originaires du Mono, de la basse vallée de la Volta, de la région d’Accra et des plateaux du Krobou mais se regrouperont à Ores Krobou avant de se disperser. Cependant, certains clans ont gardé la tradition de l’origine céleste.

Les groupes d’ascendance Ga donc originaire de la région d’Accra donneront les Ngen du Baoulé, de l’ano et de l’ano Abé, les Ega du pays Dida, les Nkadje/ Ngadjé/ Nkadze du pays Akyé, du Krobou et de l’Abé , les Akandjé du pays Ebrié Kwè et les Kpanda de l’Avikam. A travers ces noms la racine Ga/ Nka/ Nga transparaît nettement.

Le village d’Akandje  fondé par des Nkadje en pays Ebrié a vu ses membres séjourner à Bago. Les traditions orales de ce village historique évoquent  le passage aussi bien des Akandje  que d’Adjé Menimbou le chef du clan Nzomon  des Krobou à Bago. Les guerres provoquées à Bago par Adjé Menimbou vont entraîner la dispersion de la population.  Seuls ceux de Kossihouen sont restés dans les environs de Bago.

Le personnage d’Adjé Menimbou est bien connu des traditions orales des Ebrié  de Kossihouen sous le nom de Djem Ringbou. Il est décrit comme un homme cruel qui sera responsable des guerres qui se produiront à Bago. Nous avons donc raison de dire que les Ebrié d’Akandlé relèvent des Ga au sein de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. Les Ebrié d’Akandjé sont donc des Ngadje/Nkadje et ont été les compagnons d’exode des clans Orode, Assahou, Ngo Deboussou qui clament leur origine krobou dans l’arrière-pays de la côte de l’or. Le clan Nzomon qui revendique une origine céleste tient cette tradition de son groupe d’origine à savoir le clan Akrade, clan autochtone du pays krobou en côte de l’or.

En effet, les Akrade au sein des Krobou du Ghana actuel disent que leurs ancêtres sont descendus du ciel à l’aide d’une chaîne, pour atterrir dans deux grands récipients en cuivre. Le chef-prêtre de ces récipients sacrés se nommait Mantse et la reine était Aberewa Sansamango[9].

Les fondateurs de Kpandadon (village des Kpanda) étaient majoritairement des Kpanda/Kpata/Kpati donc des membres du groupe Akpafou au sein de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. L’on trouve les Kpanda sous le vocable Panda à Lehiri Kpanda en pays Ega. Les Kpanda vont créer plusieurs villages dans l’Avikam[10].

Les Edzem Egn du village d’Orqbaf  sont  des originaires de Kpandadon[11] dans l’Avikam donc une fraction du peuplement Akpafou. Les fondateurs de Pass/Akpass dans le pays Adjoukrou sont une fraction des Akpati du Baoulé dans le Bas Bandama.

Les Panda de Lehiri Kpanda dans le pays Ega se veulent aujourd’hui des autochtones qui ont émergé de la rivière Golou[12].  En réalité ils sont une fraction des Kpanda. Leur nom l’indique clairement. L’onomastique ici vient au secours de la vérité historique.Certains Kpanda iront plus à l’Ouest dans la région de Soubré dans l’actuel canton Guibouo en pays Bété. Là, ils sont appelé Kpada[13].

Les Kpa /Kpaman qui ont précédé les Nzomon à Ores Krobou étaient l’une des têtes de pont de l’exode Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime.Ils étaient issus de l’ensemble Akpafou, un peuple Guan de la Vallée de la Volta[14]. C’est la racine kpa de leur nom que l’on retrouve à travers kpati/Akpa/Kpata/Kpanda etc.

Les Ega des villages de Dumbaro, Guawan, Dairo, Guiguedugu, Didizo se réclament du pays Ga dans la région d’Accra au Ghana actuel. Les Edele de Labodoukou se réclament du Mono, région disent-ils entre les actuels Togo et Dahomey[15](Bénin). Ils sont donc issus des Adele Avatime populations guan qui vivent dans la vallée de la Volta et du Moyen Dahomey.

Les Ga et Krobou ne sont pas originellement de culture akan, mais ils ont subi l’influence akan du fait de la proximité des Akwamu, des Akyem, des Kwahou et des Guan. Ceux qui arrivent à Ores Krobou sont donc très « akanisés » malgré que leurs lointains ascendants relèvent de la culture Ga-Adangbè (Adangme).

Les Akpafou sont des Guan du pays Buem. Ils habitent le district actuel de Kawou dans la vallée de la volta. Les Akpafou sont aussi appelés Mawou. Les Adele Avatime sont également des Guan qui portent aussi le nom Kèdane[16].

Les Ega de Labo/Labodoukou précisent que leurs ancêtres se nommaient La et étaient originaires du Mono, une région située dans le Togo actuel[17]. C’est aussi ce que disent les Edelé, Edalow et Evape du village d’Evape-Kpanda. Le nom Kpanda apparaît dans la dénomination de leur village.

Carte n°1 : Le pays Krobou d’Ores-Krobou : zone de dispersion des peuples de ladite migration en Côte d’Ivoire / Source: René Kouamé ALLOU, Histoire des peuples de civilisation Akan. Des origines à 1874., Abidjan, Thèse d’Etat, Université de Cocody, 2000, p.843.

Carte n°1 : Le pays Krobou d’Ores-Krobou : zone de dispersion des peuples de ladite migration en Côte d’Ivoire / Source: René Kouamé ALLOU, Histoire des peuples de civilisation Akan. Des origines à 1874., Abidjan, Thèse d’Etat, Université de Cocody, 2000, p.843.

 

 

Quant aux Ega du village de Didizo, ils se reconnaissent une origine krobou et disent aussi avoir migré sous la conduite du chef Amani Djebo.[18]  A travers le nom Amani Djebo, l’on reconnaît Menimbo Adjé ou plutôt Adjé Menimbo, le fameux ancêtre du clan Nzomon des Krobou d’Ores Krobou. La tradition orale fait ici des merveilles, car comme on peut le voir, elle est une véritable source historique. En effet La l’ancien nom des Adangbè (Adangme) a été parfaitement gardé en mémoire par les Ega de Labo/Labodoukou en Côte d’Ivoire. La racine La dans le nom de leur village ressort nettement. Les Ga-Adangne de la Côte de l’or au Ghana actuel de même ont conservé cette racine La à travers les noms de leurs localités Labadi et Ladoku. Les Edeli du pays Ega en Côte d’Ivoire sont une fraction des Adele-Avatime un peuple Guan qui vit dans la basse vallée de la Volta[19]. Des La mêlés de Guan vont donner le sous-groupe Guan des Latè un peuple qui vit en Akwapem où l’un de ses centres importants est Latè-Anum.

Comme on le voit, les traditions orales des Ega de la région de Guitry en Côte d’Ivoire nous éclairent parfaitement sur l’exode Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime. A ce propos, les Ega de Gniama l’un des six villages du peuple Diès disent que leurs ancêtres sont des Ga de la région d’Accra qui vont séjourner une fois en Côte d’Ivoire actuelle dans le pays Abè[20]. Par le pays Abè ici, il faut entendre la zone d’Ores Krobou. La justesse des traditions orales des Ega de Didizo est grande quand elles parlent d’une origine commune de leurs ancêtres avec certains groupes au sein des Baoulé[21]. Il s’agit des Ngen, Mamala /Wamala, Akpatifoè, Akrowou, Gbomi, Battra et Goli.

La migration et le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime est donc une réalité historique. Cependant quelles sont les causes qui sont à l’origine de cette migration et de ce peuplement ?

 

 

II- LES FONDEMENTS HISTORIQUES DU PEUPLEMENT AKPAFOU-GA-KROBOU-ADELE-AVATIME

Le peuplement Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime comme nous l’avons montré avait plusieurs composantes. Il fallait trouver les événements qui ont touché toutes ces composantes et qui ont provoqué cette migration puis ce peuplement. Or les traditions orales et l’historiographie reconnaissent que l’expansion du grand royaume Akwamu a touché le pays Ga, la basse vallée de la Volta, les hauts plateaux krobou, les plaines de l’Afram, les zones de Krepi et Peki, bref les zones concernées par les peuples qui vont prendre part à la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime.

La migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime s’est produite suite aux ambitions hégémoniques de l’Akwamu qui dès 1660 s’empare d’Ayawaso (Grand Accra) la capitale des Ga puis ensuite annexe Accra (Petit Accra) sur le littoral[22]. Des Guan[23] du sous-groupe Kpesi qui vivaient dans les plaines d’Accra seront touchés par ces guerres[24]. A partir de 1677, les Akwamu étendent leur domination à toute la vallée de la Basse Volta, aux plaines de l’Afram, aux hauts plateaux krobou et aux escarpements du futur pays Akwapem[25].

Les Akrade seront attaqués par les Akwamu qui les vaincront à Abrewabung[26].

Certains vont à Kete-Krachi et d’autres s’installent sur les hauts plateaux krobou où ils sont rejoints par les Kotropeli qui sont d’origine Guan comme eux. Le clan kotropeli, une fraction du peuple Kamana qui vivait dans les escarpements de l’Akwapem n’échappera pas aux attaques des Akwamou. Akrade et Kotropeli ont précédé les Krobou qui ont donné leur nom au pays.Krobou, Adangbé (Adanqme) et Ga ont une origine commune et viennent de Lolovo, plaine de Tagoulogo dans la vallée du Mono.

Comme nous l’avons vu, des clans Ega en Côte d’Ivoire se souviennent de cette origine lointaine de leurs ancêtres à savoir la vallée de la Volta. Les Krobou vont accueillir des réfugiés Akan d’origines diverses qui seront collectivement appelés Afutu Breku (Afoutou Brekou)[27].

Remarquons ici la concordance avec le nom Otou Brekou dont se servent les Abè pour nommer les Krobou d’Ores Krobou ou mieux les Krobou de Côte d’Ivoire.

Les campagnes militaires de l’Akwamu vont donc toucher de vastes zones raison pour laquelle cette migration avait en son sein des groupes d’origines diverses à savoir des Krobou, des Ga, des Guan, des Adangbè, des La et même des Akan locuteurs du Twi de souche akwamu[28]. Cependant c’est la tradition d’origine des Akrade, l’origine céleste qui a retenu l’attention de la tradition orale de maints peuples qui ont pris part à cet exode. C’est d’ailleurs grâce au filon de l’origine céleste que cette migration s’est ainsi révélée.

D’après Ivor Wilks, l’expansion akwamu s’est faite en deux phases. Pendant la première, les Akwamu opèrent une infiltration le long de l’escarpement du futur Akwapem et à l’intérieur de la forêt au nord de cette zone. Les Latè et Kyerepong des Guan sont vaincus définitivement autour de 1646[29].

La tradition orale parle de l’abandon de plusieurs villages Latè face aux harcèlements des Akwamu. L’un d’eux fut Latè Amanfuo. Or le type de pipe trouvé sur le site de ce village, atteste de son abandon en 1677, soit au même moment que la destruction d’Ayawaso[30]. Les populations Latè ne se regrouperont que dans deux villages après ces événements, Ahenease et Kubease.

L’Akwamu pour protéger sa frontière Ouest, érige des fortifications sur les rives de Birim. Il s’agit de fosses circulaires de défenses que les fouilles archéologiques ont révélées[31]. De tels ouvrages ont été découverts à Séguié en pays Abè, donc près d’Ores Krobou   Les objets trouvés dans ces enceintes sécuritaires et de défense, datent du 17ème siècle[32]. Remarquons que cette période correspond à l’époque de l’expansion akwamou. A travers le nom Séguié l’on trouve la racine du nom du clan Assadjè. Les Akadjè et Ochodje comptent sans doute parmi les auteurs de l’enceinte de la Séguié et relèvent de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime.

Le clan Abrobro (Abrobro Bosso) qui dirige la région Ko (Khos) avec pour chef-lieu Echidje (Guessigue)[33] soutient  que ses ancêtres depuis leur pays d’origine en Côte de l’or pratiquaient la succession en ligne patrilinéaire[34]. Certains groupes Guan en Côte de l’Or notamment les Afutu (Afoutou) de Winneba avaient ce mode de succession. Or au sein des composantes de la migration Akpafou-Ga-Krobou-Adele-Avatime il y avait de nombreux groupes de souche Guan .Les Afutu de Winneba sont appelés Afutu Bréku (Afoutou Brékou) et ici nous voyons encore nettement le rapport avec le nom Otou Brekou que les Abè donnent aux Krobou d’Ores Krobou.

L’enceinte circulaire de défense érigée sur les rives du Birim était pour les Akwamu une mesure préventive contre les Akyem leurs voisins à l’Ouest qu’ils redoutaient beaucoup. En effet Bosman affirme que le pouvoir akwamu est terrible pour les peuples voisins sauf pour les Akyem[35].

Pendant la seconde phase de leur expansion, les Akwamu mènent des campagnes militaires planifiées au nord dans une partie des plaines de l’Afram, au sud à Accra et à l’est au-delà de la Volta[36]. Après l’importante victoire de1680 sur les Ga d’Accra, l’Akwamu se lance à la conquête de Ladoku en 1688. Le pouvoir du roi de Ladoku est brisé et son territoire réduit par les conquérants akwamu en de petites principautés comme Ada, Ningo, Kpone placées sous la conduite de sièges secondaires akwamu[37].

Le roi de l’Akwamu Ansa Sasraku attaque le royaume Agona, la zone Efutu de Winneba et Akron. En 1689, l’Akwamou sort victorieux de sa guerre contre Agona et la reine d’Agona est amenée captive à Nyanaoase la capitale de l’Akwamu[38]. L’Agona devient vassal de l’Akwamu mais la zone de Senya Bereku est mise sous contrôle direct.

L’émergence de l’Akwamu au 17ème siècle est un fait qui va retenir l’attention des Européens. Le royaume Ga va très vite subir les appétits hégémoniques de l’Akwamu. Déjà en 1646, la Compagnie des Indes Occidentales tente de régler un différend qui oppose les Akwamu aux Ga. La question porte sur l’accès direct des marchands akwamu aux  forts du littoral d’Accra. Samuel Brun (1611-1620) raconte que trois semaines après son arrivée sur le littoral de la Côte de l’Or, une guerre éclate entre le roi de Great Accra (Grand Accra) (Ayawaso) et le roi d’Aty[39].

 

 

Carte n°2 : Le pays d’origine des Adelé, des Krobou et des Ega de Côte d’Ivoire / Source: René Kouamé ALLOU, Histoire des peuples de civilisation Akan. Des origines à 1874., Abidjan, Thèse d’Etat, Université de Cocody, 2000, p.904.

Carte n°2 : Le pays d’origine des Adelé, des Krobou et des Ega de Côte d’Ivoire / Source: René Kouamé ALLOU, Histoire des peuples de civilisation Akan. Des origines à 1874., Abidjan, Thèse d’Etat, Université de Cocody, 2000, p.904.

 

En réalité le roi d’Aty avait ses terres assez éloignées du pays Ga. Il ne s’agissait pas du roi d’Aty mais du roi akwamu. Cette guerre dont parle Samuel Brun concerne sans doute les premières escarmouches entre les Ga d’Ayawaso (Grand Accra) et les Akwamu d’Asaremankese. Les survivants de la bataille ont raconté que 900 Ga ont été décapités y compris leur roi, un homme grand de forte corpulence. Les lourds ouvrages en or qu’il portait ont ralenti sa fuite.

Le récit de Samuel Brun, permet de penser que les affrontements entre Ga et Akwamu ont commencé plus tôt qu’on ne le pense sans doute dès1611 année de l’arrivée de Samuel Brun en Côte de l’or. Il faudra alors revoir certains aspects de la chronologie proposée par Ivor Wilks quant à l’histoire des relations entre l’Akwamu et le royaume Ga.

Après la prise d’Ayawaso ou Grand Accra, les princes Ga qui échappent aux exécutions se réfugient à Petit Accra (Accra) sur la côte, guidés par Ofori. Après l’échec d’une offensive akwamu sur Petit Accra en 1679, le navire anglais Isabella dépêché de Cape Coast, tire des salves sur les positions akwamu[40]. Les Akwamu sont contraints de battre en retraite. Mais en 1680, les Akwamu lancent une attaque massive et l’offensive se solde par la prise de Petit Accra[41].

L’expansion akwamu sera aussi la cause de la migration et du peuplement Nkwanta dans le Brong. En effet, les traditions orales des Nkwanta disent que le lignage royal a une origine céleste et que le roi Nana Dua Yao et la reine mère Sèwa sa sœur sont descendus du ciel à l’aide d’une chaîne en or appelée Adweaben[42]. Des textes tambourinés des Nkwanta du royaume Abron  Gyaman indiquent que le nom ancien des Nkwanta est  Npona[43].

Le suffixe Na dans les proto- langues akan signifie famille/matriclan. On perçoit  cela à travers les noms de matriclans Anona, Agona, Asona, Ekoona, etc. le terme Po de Npona désigne l’océan, la mer./N/ marque le pluriel dans les langues akan. Les Npona sont donc les gens de l’océan, de la mer. Cela indique qu’ils sont venus du littoral plus précisément  du littoral d’Accra, du pays Ga.

Les textes tambourinés des Nkwanta de l’Abron Gyaman parlent aussi de cette origine céleste des ancêtres[44].

Les fondateurs du Nkwanta relèvent de la migration Akpafou–Ga–Krobou– Adele–Avatime provoquée par l’expansion Akwamu entre 1660 et 1689. C’est donc pour avoir fui les zones sous  domination des rois akwamu au plus fort de l’empire akwamu ,que des groupes  composites comprenant des krobou, des Ga, des Guan, des Akan, des Adangbè (Adangme) et même des Ewe sont  venus s’établir sur les terres Brong pour former le peuple Nkwanta tandis que les autres sont allés plus loin en Côte d’Ivoire actuelle s’intégrant à plusieurs ensembles ethniques et formant les groupes ethniques Krobou d’ores Krobou et Ega en plein milieu Dida donc Krou.

Il y a un autre indice important  qui prouve notre thèse à propos de cette migration et de ce peuplement. Pendant le règne du roi Nkwanta nommé Danyame, la colline auprès de laquelle il établit sa capitale et le sanctuaire du génie tutélaire Apape est appelée Krobou[45] en souvenir du pays d’origine  de certains ancêtres.

L’hégémonie  Akwamu va provoquer le refuge de plusieurs groupes Guan dont les Latè, Nkonya, Kyerepong dans la région de krachi[46]. Dans la vallée de la volta, l’on rencontre les Guan Adele (Adeli / Bedere) ceux qui donneront  les Adele – Avatime  de l’Ega en Côte d’Ivoire.  L’on y trouve aussi des Ntribu (ntribou) des Bowiri dans la région du Buem, des Guan Lelemi / Lefana, Akpafu, Santrokofi, Lolobi, Likpe, Nkonya, Logba et Nyagbo[47]. Les locuteurs du  Twi la langue par excellence des Akan dans la zone sont ceux des villages de Kadjebi, Worawora et ahamansu[48].

Manoukian estime que dès le 11ème siècle, les Guan Kpesi vivaient déjà dans les plaines d’Accra et les Guan Akrade et Kotropeli dans les escarpements du Krobou[49]. Comme on le voit, les groupes de souches Guan au sein de la migration Akpafou – Ga – Krobou – Adele – Avatime  étaient très hétéroclites.

Bref, c’est l’évènement majeur de l’histoire du sud – est de la côte de l’or au 17ème siècle à savoir l’hégémonie et l’expansion du puissant Etat Akwamu qui sera à l’origine de la migration et du peuplement Akpafou – Ga – Krobou – Adele – Avatime.

 

 

                                        CONCLUSION

 

Désormais, l’historiographie doit  retenir que les grandes migrations et peuplements akan du 18ème siècle en Côte d’Ivoire, ont été précédés au 17ème  siècle par une migration et un peuplement originaire de la vallée du Mono, de la Basse volta, des plaines d’Accra et des hauts plateaux krobou.

Cette migration et ce peuplement, nous l’avons dénommé la migration et le peuplement  AkpafouGa – Krobou – Adele – avatime.  C’est l’hégémonie et l’expansion durant le 17ème siècle du grand royaume  Akwamu qui sera la cause de cet exode puis de ce peuplement en Côte d’Ivoire.

Plusieurs groupes issus de ce peuplement  vont évoquer une origine céleste de leurs ancêtres. Cependant, d’autres dans le pays Ega et à Ores- Krobou se souviennent que leurs ancêtres sont venus du Mono, des pays Krobou et Ga – Adangbè. Des peuples issus du peuplement Akpafou – Ga – Krobou  – adele – avatime se sont aussi  intégrés à plusieurs ensembles ethniques-notamment les Gbomi, Akrowou, Ngen, Akpati, Battra, Goli, Wamala / Mamala du pays Baoulé, les Ngadje / Nkadje de l’Akyé, les Akandjé de l’Ebrié, les Kpanda de l’Avikam, les Kpada du pays Bété et même les Akpague de l’Abidji. A ce propos, les Ega de Didizo affirment  que leurs ancêtres ont longtemps séjourné  en pays Abidji. Raison pour laquelle ils possèdent aussi le Sèkè un esprit de puissance que les Abidji vénèrent beaucoup.

 

Carte n°3

Carte n°3

 SOURCES  ET  BIBLIOGRAPHIE

 SOURCES   ECRITES

 

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 SOURCES ORALES

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Connais–tu mon beau pays ? 17 – 06 – 1990. Katimanso. Radio – CI. Informateur N’guetta ( Kouadio).

Patrimoine  radio–CI. 09 – 09 – 1996  Gbomi Kondéyaokro. S/p de Tiébissou.

Patrimoine Radio–CI  Lundi 11 Novembre 1996. Guessigue I, canton khos, s/p d’ Agboville

Le passé au présent. RTI. Les Tchaman ( Ebrié) jeudi 29 Novembre 1990

 

 

 

 

OUVRAGES GENERAUX

 

BOAHEN, Adu,1975, Ghana evolution and change in the nineteenth and twentieth centuries. Longman. London

DIKSON, B. Kwamina, 1966, A historical geography of Ghana. Cambridge at the university press. 379p

CORNEVIN, Robert,1969,  Histoire du Togo. Berger – Levrault. 528p

HARRISON, Thomas, The rise of the krobos. Translated by Rev. S.S. Odonkor from an original  Ga text  edicted  by E.O. Aprouti, research fellow. I. A. S. University of Ghana Legon. 60p

KROPP, M. E., 1967, Lefana, Akpafu and Avatime. I. A. S. University of Ghana. comparative African wordlists n°3. 94p

MANOUKIAN, M.,1950, Akan and the Ga–Adangbe peoples of Gold Coast. Oxford university press

NORREGARD, Georg, 1966, Danish settlement in West Africa 1685–1850. Boston university  press. Boston Massachusetts. 287 p

REINDORF,Carl Christian, 1966, The history of the Gold Coast and Asante based on traditions and historical facts comprising a period of more than three centuries from about 1500 to 1860. Ghana university press. Accra.315p

 

                               THESES ET MEMOIRES  

 

AMANI-NIANGORAN, Félix, 1989, La région  de Sikensi au 18è siècle. Sources orales et  histoire. Mémoire maîtrise. UNCI, FLASH, Histoire. Octobre .212p

Idem, 1995, Les Abidji : un peuple lagunaire de Côte d’Ivoire, 18è siècle – 1ère moitié du 20è siècle. Sources orales et histoires. Thèse de 3ème cycle. UNCI. FLASH, Histoire juillet.

BAMBA, Sékou Mohammed,1978, Bas–Bandama précolonial. Une contribution à l’étude historique des populations d’après les sources  orales. Thèse de 3ème cycle. Université de Paris I, Novembre. Tome 1, 365p

BINI, Kouakou, 1992, Les Abron Gyaman à travers leurs instruments de musique. UNCI, FLASH, Doctorat 3ème cycle. Option ethnodrummologie  404p

KOFFI, Assi Lazare, 1978, Djidja essai d’analyse d’une institution sociale  des Abbey  d’Agboville. Mémoire de maîtrise UNCI, FLASH, Ethnosociologie, Octobre. 151p

KOUAME, François, 1994, La radio  et  l’histoire une étude de cas : l’histoire des Ega. Mémoire de maîtrise. Université de Côte d’Ivoire, FLASH. Juin. 191p

MEMEL-FOTE, Harris, 1969, Le système politique des Adioukrou. Une société sans Etat et à classes d’âge de Côte d’Ivoire. Thèse de 3ème cycle. IES (Institut  d’Ethnosociologie). 444 p.

TEHIGBA, Serge Eric, 2002, Le peuplement Bété de la région de Soubré : cas du groupement traditionnel de Kanyrako. Mémoire de Maitrise. Université de Cocody-Abidjan. UFR SHS. Histoire. 178 p.

 

                              ARTICLES DE REVUES

 

AZU (N’da Akunor Agira) « Adangbe (Adangme) history » Gold Coast Review II. 2, July-december 1926.pp. 239-270

BAMBA (Sekou Mohammed) « La formation d’une ethnie Baule dans le Bas-Sassandra. Les Elomwen de Tyasale (Basse Côte d’Ivoire) ». Annales de l’Université d’Abidjan. Tome XIII, 1985.Série I. pp 63-90

BRAUNHOLTZ (H.J.) « Archeology in the Gold Coast » Antiquity X, 1986

DARKOH (M.B.K.) « A note on the peopling on the forest hills of the Volta region of Ghana » Ghana Notes and Queries. Historical Society of Ghana. n° 11. June 1970.

HERAULT (G.) « L’Avikam » Atlas des langues kwa de Côte d’Ivoire. ILA. pp 225-276.

MEYEROWITZ (Eva.L.R.) « Villages founded in Nkwanta state (1650-1750) » Ghana Notes and Queries (GNQ). N° 7. January, 1965. pp 12-20

NIANGORAN-BOUAH (Georges). « Les Ebrié et leur organisation politique traditionnelle ». Annales de l’Université d’Abidjan, Série F. 1969. Tome I. Fascicule i, Ethnosociologie. pp 51-89.

OTUTU (Bagyire VI Abiriwhene). « The Guan a preliminary note ». GNQ. January. 1965. pp.21-24

POLET (Jean). « Fouilles d’enceintes de la Séguié (S/P d’Agboville) ». Colloque inter-universitaire Ghana-Côte d’Ivoire. Bondoukou 4-9 Janvier 1974. pp 28-43.

SHAW (C.T.). « Excavation at Dawu ». Transactions of the historical society of Ghana(THSG). Legon. 1962.

WILKS (Ivor). « The rise of the Akwamu empire 1650-1710 ». THSG. Volume III, part 2. Achimota.1975. pp 99-136

Idem.  « A note on Twifo and Akwamu » THSG. Volume III. Part 3. Achimota. 1958. pp.215-217

Idem. « Akwamu and Otublohum: an eighteenth century akan marriage arrangement ». Africa. Volume XXIX. n°1. Oxford: Oxford University press. London.1959. pp 391-404.

[1] Remarque :Les peuples qui disent être descendus du ciel sont nombreux en  Afrique. On les rencontre dans l’espace akan, chez les wê et chez bien d’autres groupes en Afrique comme les Kabyè du Nord Togo. Il s’agit d’un lieu commun, d’un mythe qui tend à justifier l’antériorité de l’installation de leurs ancêtres sur le sol. Cependant, notre objectif  ici, est de montrer  le lieu géographique d’où est originaire les peuples dont nous parlons dans cet article, les raisons de leur migration et de leur installation en Côte d’Ivoire.

[2] Connais-tu mon beau-pays ? Radio CI. Katimanso.17-06-1990.Informateur Nguetta Kouadio.

[3] BAMBA, Sékou Mohammed, « La formation d’une ethnie Baulé dans le Bas-Sassandra. Les Elomwen deTyasalé (Basse Côte d’Ivoire) » Annales de l’Université d’Abidjan.Tome XIII, 1985, Serie I, p.63.

[4] Patrimoine. GbomiKondéyaokro. Baoulé Gbomi. Sous-préfecture (S/P) deTiébissou, 09-09-1996. Radio Côte d’Ivoire. (Radio-CI)

[5] Ibidem

[6] BOAHEN, Adu, Ghana. Evolution and change in the nineteeth and twentieth centuries. Longman.London 1975. p1.

[7] DIKSON, B.Kwamina,  A historical geography of Ghana. Cambridge at the university press 1969.  p 27.

[8] BAMBA, Sékou Mohammed,  Bas-Bandama précolonial. Une contribution à l’étude historique des populations d’après les sources orales. Thèse de 3ème  cycle, université de Paris I, Novembre 1978. Tome 1, p.148.

[9] Translated by Rev. S.S. Odonkor from an original Ga text by Thomas Harrison.The rise of the Krobos. Edited by E.O. Aprouti, Research fellow, I.A.S University of Ghana.Legon. 60p. p 19;20.

[10] HERAULT, G., « L’Avikam » Atlas des langues Kwa de Côte d’Ivoire. ILA,p.255

[11] MEMEL FOTE, Harris, Le système politique des Adioukrou. Une société sans Etat et à classe d’âge de Côte d’Ivoire. Thèse de 3ème cycle IES, Institut d’Ethnosociologie 1969.444 p. p.42.

[12] KOUAME, François, La radio et l’histoire. Une étude de cas : l’histoire des Ega. Mémoire de Maitrise. UNCI, FLASH, Juin 1994. 191 p. p 93.

[13] TEHIGBA, Serge Eric, Le peuplement Bété de la région de Soubré : cas du groupement traditionnel de Kanyrako. Mémoire de Maîtrise. Université de Cocody-Abidjan, UFR. SHS, Histoire. 2001-2002. 178 p., p 58.

[14] CORNEVIN, Robert, Histoire du Togo.Berger Levrault.1969. 528 p., p 44

[15] KOUAME, François, La radio et l’histoire…Op cit., p. 65.

[16] KROPP, M.E., Lefana, Akpafu  and Avatime.I.A.S. University of Ghana.1967. Comparative African worldlists n° 3. 94 p., p 1.

[17] KOUAME, François, La radio et l’histoire…Op cit., p. 68.

[18] Ibidem p. 76.

[19] OTUTU, Bagyire VI Abiriwhene, « The Guan a preliminary note ». Ghana Notes and Queries January 1965. p.21.

[20] KOUAME, François La radio et l’histoire… op cit p. 78

[21] Ibidem p 9

[22] NORREGARD, Georg, Danish settlement in west Africa 1658-1850.Boston Massachusetts: Boston university press 1966.Boston Massachusetts, 287 p., p.47

[23] Les Guan sont des peuples proches par la culture des Akans. On les trouve dans le Gonja, dans les plaines de l’Afram et sont les premiers autochtones du pays Fante.

[24] DIKSON, B.K., A historical geography of Ghana…  Op cit., p.18

[25] WILKS, Ivor,  « The rise of Akwamu empire 1650-1710 »,Transaction Historical Society of Ghana, III, 2,p.99.

[26] HARRISON, Thomas, The rise of the krobos Op cit., p.19.

[27] AZU, Nene Akunor Agnae, « Adangbe (Adangme) history » Gold Coast Review, II, 2, July-december 1926, p. 239.

[28] HARRISON, Thomas, The rise of the krobos Op cit., p.5.

[29] WILKS, Ivor, « Akwamu and Otublohum an eighteenth century Akan marriage arragement » Africa. volume XXIX., N° 1, Oxford university press.London 1959., p.391.

[30] SHAW, C.T.,  « Excavation at Dawu » Transactions of the historical society of Ghana.Legon.1962. p 123

[31] BRAUN HOLTZ, H.J., »Archeology in  the Gold Coast » Antiquity X,1936

[32] POLET, Jean, « Fouilles d’enceintes de la Séguié (S/P d’Agboville) ».Colloque inter-universitaire Ghana-Côte d’Ivoire, Bondoukou, 4-9 janvier 1974.p.28.

[33] KOFFI, Assi Lazare, Djidja essai d’analyse d’une institution sociale des Abbey d’Agboville. Mémoire de Maitrise, UNCI, FLASH. Ethnosociologie octobre 1978,  p. 33.

[34] Patrimoine Radio-CI. Guessigue I, canton Khos S/P d’Agboville, Lundi 11 novembre 1996.

[35] BOSMAN, Wiliam, A new and accurate description of the coast of Guinea. London, Frankcass and co LTD 1966.First edition 1819, p.65.

[36] WILKS, Ivor,  « Akwamou and Otublohun » op cit.,  p.400.

[37] VGK. Ncholai Fensman’s Boger entry for october 19, 1688.VGK day journal 1699-1703 entry for October 10, 1699.

[38] V.G.K. Nicholai entries for 21 October and10 November 1689.

[39] Samuel BRUN cite par Jones, Adam, German sources for west africa history 1599-1668.Studien zur Kultur-Kund 66 Frantz Steiner Verlag GMBH Wiesbaden 1983, p 68.

 

[40] T 70/635/12, Bradley to RAC 1679.

[41] T 70/ 635/51/3, march ,July, september 1680.

[42] MEYEROWITZ, Eva. L.R., « Villages founded in Nkwanta state (1650-1750) ». Ghana Notes and Queries (GNQ). n° 7.January 1965,p.12.

[43] BINI, Kouakou, .Les Abron Gyaman à travers leurs instruments de musique. Doctorat de 3ème cycle, INCI.FLASH,option Ethno-drummologie. 1992, p.103.

[44] Ibidem.

[45] MEYEROWITZ, Eva.L.R., op.cit, p12

[46] REINDORF, Carl Christian,  The history of the Gold Coast and Asante, based on traditions and historical facts comprising a period of more than three centuries from about 1500 to 1860. Ghana University press, Accra. 1966, p.23.

[47] DARKOH, M.B.K., « A note on the peopling on the forest hills of the Volta region of Ghana » Ghana Notes and Queries. Historical Society of Ghana. n° 11. June 1970. p.8.

[48] Ibidem

[49] MANOUKIAN, M, Akan and the Ga–Adangbe peoples of Gold Coast. Oxford: Oxford university press 1950., p. 67.