Le 30 octobre 1974, Muhammad Ali et George Foreman s’affrontent dans le légendaire Rumble in the Jungle à Kinshasa, au Zaïre. Plus qu’un combat, cet événement est devenu un symbole d’espoir et de fierté africaine, marquant un tournant historique et culturel pour les Afro-descendants à travers le monde.
Plus qu’un combat, un symbol pour L’Afrique et l’Amérique
En octobre 1974, sous la moiteur de Kinshasa, Muhammad Ali, le “Greatest”, affrontait George Foreman dans ce qui allait devenir le « Rumble in the Jungle« . Mais pour bien saisir l’impact de cette nuit-là, il faut aller au-delà du ring, dans les cœurs, dans les regards et dans les espoirs de ceux pour qui Ali incarnait bien plus qu’un simple boxeur. Car au fond, Kinshasa n’était pas qu’un lieu : c’était le point de rencontre entre le continent africain et les luttes afro-américaines, entre les aspirations de la liberté et les cicatrices du passé colonial. Ali n’était pas seul dans ce combat ; il portait en lui les espoirs de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, combattaient eux aussi pour leur dignité.
La route vers Kinshasa
Ce diagramme photographique comparant les boxeurs Muhammad Ali et George Foreman a été mis à disposition pour être utilisé dans le cadre d’articles sur le combat du mardi pour le titre de champion des poids lourds au Zaïre, en octobre 1974. (AP Photo)
Avant cette rencontre, Ali et Foreman ne s’étaient jamais affrontés, mais les trajectoires des deux hommes convergeaient vers cette nuit en Afrique. Foreman, le champion invaincu et destructeur, dominait son époque par sa puissance brute. Pour beaucoup, il symbolisait une force invincible, une montagne que même Ali, le guerrier fatigué, ne pourrait escalader. En face, Muhammad Ali, porteur de causes et de controverses, avait refusé le service militaire pour protester contre la guerre du Vietnam, ce qui lui avait valu d’être suspendu et privé de son titre. Ali revenait de loin, usé, mais déterminé à se réapproprier sa couronne et à prouver qu’il était le véritable champion du peuple.
Ce combat fut orchestré par le magnat du sport, Don King, mais la scène fut offerte par le président zaïrois Mobutu Sese Seko, désireux de faire de ce combat une vitrine internationale pour son régime. Kinshasa, une ville marquée par l’histoire coloniale et les luttes d’indépendance, devint ainsi un symbole où la boxe se mêlait aux récits de liberté et de dignité retrouvée.
Ali Boma Ye !
Muhammad Ali au Zaïre avant son combat contre George Foreman : Everett Collection Inc/Alamy
Avant même que les poings ne s’entrechoquent, le public africain avait choisi son champion : Ali, l’homme qui incarnait la fierté noire et le combat contre l’oppression. À travers la foule, des voix montaient, scandant : Ali, boma ye ! — “Ali, tue-le !”. Ces mots n’étaient pas simplement une incitation à la violence, mais un cri du cœur, une expression de soutien inébranlable. Ils voyaient en Ali un frère de lutte, quelqu’un qui, comme eux, avait connu le joug de la discrimination et de l’injustice.
George Foreman, quant à lui, était un guerrier redouté mais incompris. Il débarquait à Kinshasa avec deux bergers allemands, symboles pour les Zaïrois des chiens utilisés par les forces coloniales belges pour réprimer les Congolais. Il devenait ainsi, malgré lui, l’antagoniste d’Ali, et sa puissance se transforma en symbole d’oppression dans l’imaginaire collectif.
La stratégie du Rope-a-Dope
En battant George Foreman, Muhammad Ali s’empare des titres WBA et WBC des poids lourds. (Focus on Sport/Getty Images)
Ali, en stratège, ne se contentait pas de frapper ; il inventait, il innovait. Le soir du combat, Ali adopta une tactique qui défiait toutes les conventions de la boxe : le « rope-a-dope« . Plutôt que de danser autour de Foreman, comme il l’avait fait contre d’autres adversaires, Ali s’adossa aux cordes et laissa Foreman le frapper, encore et encore. Cette stratégie semblait suicidaire, mais Ali savait que Foreman, avec ses frappes puissantes mais énergivores, finirait par s’épuiser.
Et Ali résistait, absorbant les coups comme le ferait un arbre sous le vent. Il ne se contentait pas de boxer : il endurait, il se montrait impassible face à la force brute, réaffirmant la capacité de résistance et la résilience de ceux qu’il représentait. Foreman, progressivement, se fatigua, son souffle se fit court, et la puissance qui faisait trembler ses adversaires devint son point faible.
La chute d’un colosse et l’élévation d’une légende
Muhammad Ali looks down at George Foreman during their bout in Kinshasa, Zaire, Oct. 30, 1974. (AP Photo)
Au huitième round, Foreman, fatigué et désorienté, reçut un coup décisif. Ali, voyant la faiblesse de son adversaire, se lança dans une série d’attaques rapides, culminant avec un crochet qui envoya Foreman au sol. Kinshasa retentit de cris et d’applaudissements, les voix des milliers de spectateurs se joignant dans un cri de victoire, non seulement pour Ali, mais pour tout un continent.
Ali venait de renverser un géant et de conquérir le cœur d’une génération. Foreman, un champion déchu, comprenait à cet instant qu’il n’avait pas seulement perdu un titre ; il avait perdu face à un homme dont la force allait bien au-delà des poings. Ali, en redevenant champion, redéfinissait ce que signifiait être un héros pour les Afro-descendants, un porte-parole pour ceux qui luttaient pour la reconnaissance.
Au-delà du ring
Le Rumble in the Jungle ne fut pas simplement une victoire sportive. Ce combat marqua un tournant dans l’histoire, un moment où le monde vit l’Afrique comme le théâtre d’un événement grandiose et unificateur. Ali devint une légende vivante, un modèle de courage et d’ingéniosité qui transcendait la boxe pour atteindre les sphères politiques et culturelles.
La victoire d’Ali, magnifiée dans le documentaire When We Were Kings, devint une pierre angulaire de l’histoire afro-américaine et africaine. Plus qu’un match, ce fut une leçon d’humanité, un rappel que les véritables champions sont ceux qui portent leurs communautés, qui transcendent leurs luttes individuelles pour représenter quelque chose de plus grand.
Ali, champion du peuple
Aujourd’hui encore, le Rumble in the Jungle est considéré comme l’un des plus grands moments sportifs du XXe siècle. Mais pour ceux qui l’ont vécu ou qui en ont entendu les échos, il reste avant tout une ode à la liberté et à la dignité. Ali, en affrontant Foreman, n’a pas seulement prouvé sa valeur ; il a révélé au monde la puissance d’un homme qui ne plie pas, d’un peuple qui persiste et d’un continent qui refuse l’invisibilité.
Le chemin qu’Ali a pavé ce soir-là est celui de tous ceux qui refusent la fatalité. Il incarne l’esprit de ceux qui, malgré les coups et les obstacles, se relèvent pour aller au-delà de leurs propres limites. Ali restera, dans les mémoires, comme bien plus qu’un champion de boxe : il fut et demeure le champion du peuple.
Sommaire
Notes et références
« The Rumble in the Jungle« , National Geographic, 2022.
Norman Mailer, The Fight, 1975.
When We Were Kings (Documentaire), réalisé par Leon Gast, 1996.
Paul Bauman, The Legacy of the Rumble in the Jungle, Sports History Quarterly, vol. 29, 2021.
David Remnick, King of the World: Muhammad Ali and the Rise of an American Hero, 1998.
John McGrath, « A Cultural Perspective on the Rumble in the Jungle, » Journal of African Studies, 2020.
Le 29 octobre est un jour marqué par des événements et des figures emblématiques de l’Afrique et de sa diaspora. Entre résistance face aux empires coloniaux, héroïsme et contributions culturelles, découvrez les histoires de Antonio Ier du Kongo, de la ville de Goma en proie aux conflits, d’Ellen Johnson-Sirleaf, première femme présidente africaine, et bien d’autres.
Événements marquants
29 octobre 1665 : La bataille d’Ambuila et la chute du royaume du Kong
Le 29 octobre 1665, les plaines d’Ambuila, en Angola, deviennent le théâtre d’un affrontement décisif entre le royaume du Kongo, dirigé par le roi Antonio Ier, et les forces coloniales portugaises. Cet affrontement, connu sous le nom de bataille d’Ambuila, marque un tournant dans l’histoire du Kongo, scellant le destin tragique de ce royaume prospère face aux ambitions coloniales.
Depuis deux siècles, le Kongo et le Portugal entretiennent des relations commerciales et diplomatiques, mais ces liens sont progressivement sapés par les appétits miniers portugais. En 1663, lorsque les Portugais exigent les droits d’exploitation des ressources du Kongo, Antonio Ier refuse, attisant les tensions qui culmineront avec la bataille d’Ambuila. À la tête d’une armée de paysans et de soldats armés de mousquets, Antonio Ier rassemble ses troupes pour défendre l’intégrité de son royaume.
Face à eux, les Portugais, mieux équipés et appuyés par deux canons, sont menés par Luís Lopes de Sequeira. La bataille tourne rapidement en faveur des Portugais, et Antonio Ier est capturé et décapité. Son trésor et les insignes royaux sont emportés à Lisbonne comme trophées de guerre, tandis que le Kongo sombre dans une guerre civile qui le morcellera pour des décennies. La chute du Kongo est bien plus qu’une simple défaite militaire ; elle symbolise le début d’un long crépuscule pour l’Afrique face aux ambitions coloniales.
29 octobre 2008 : Goma, au cœur d’une crise perpétuelle
WALTER ASTRADA | Crédits : AFP
En octobre 2008, la ville de Goma, située dans la région tourmentée des Grands Lacs, est au bord du précipice. Les forces rebelles menées par Laurent Nkunda approchent, menaçant la stabilité de la ville et forçant des milliers de civils à fuir. Alors que la pression monte, les rebelles décrètent un cessez-le-feu unilatéral le 29 octobre, mais les craintes d’un assaut sur Goma demeurent palpables. La MONUC, mission de maintien de la paix des Nations unies, se déploie pour protéger les zones peuplées, tandis que les réfugiés affluent dans les rues, cherchant désespérément un abri.
Malgré ce répit précaire, la violence et les pillages se poursuivent dans les quartiers de la ville, exacerbant la détresse des habitants. Les forces congolaises, désorganisées, sont parfois elles-mêmes responsables de réquisitions forcées et de vols de véhicules. Le Conseil de sécurité des Nations unies intervient en adoptant une résolution pour condamner l’avancée des rebelles, même si la nature non contraignante de cette résolution laisse peu d’espoir à une action rapide.
Le lendemain, alors que la situation se détériore, des acteurs humanitaires, tels que World Vision, sont contraints de quitter les zones à haut risque pour se positionner plus près de la frontière rwandaise. Les appels à des négociations directes entre Nkunda et le gouvernement congolais émergent, offrant peut-être une lueur d’espoir pour une issue pacifique à cette crise.
Figures emblématiques
Ellen Johnson-Sirleaf, la force tranquille du Liberia
Née le 29 octobre 1938 à Monrovia, Ellen Johnson Sirleaf est bien plus qu’une figure politique africaine. Elle incarne une résilience farouche face aux obstacles de la vie et de la politique. Première femme élue chef d’État en Afrique, Sirleaf a non seulement brisé les barrières de genre, mais elle a aussi transformé le Liberia en guidant son peuple hors des décombres d’une guerre civile dévastatrice.
Diplômée de l’Université de Harvard, elle se distingue d’abord en tant qu’économiste avant d’entrer en politique. Ses débuts sont marqués par un engagement pour la transparence et une lutte contre la corruption qui lui valent le surnom de « Dame de fer ». Échappant aux menaces de mort sous le régime militaire de Samuel Doe, elle s’exile puis retourne au Liberia, déterminée à restaurer la dignité de son pays. Élue présidente en 2005, elle hérite d’un Liberia en ruine et se donne pour mission de reconstruire les infrastructures et de rétablir l’ordre.
Son engagement lui vaut une reconnaissance internationale et, en 2011, elle partage le Prix Nobel de la Paix avec Leymah Gbowee et Tawakkul Karman pour leur travail en faveur de la paix et de l’émancipation des femmes. Cependant, sa présidence n’est pas sans controverses, certains lui reprochant des liens passés avec des factions armées. Néanmoins, Sirleaf demeure une figure indéniable de l’histoire africaine contemporaine, son parcours inspirant des générations de femmes à travers le continent et au-delà.
Né le 6 avril 1798 dans le comté de Frederick en Virginie, James Pierson Beckwourth est un aventurier afro-américain dont la vie incarne les explorations, les défis et les contradictions de l’Ouest américain du XIXe siècle. Fils d’un propriétaire blanc et d’une femme esclave, Beckwourth est affranchi dès sa jeunesse. Il quitte les terres de Virginie pour l’Ouest et se taille une place parmi les trappeurs et les explorateurs, se distinguant par sa résilience et son talent de survie dans des environnements hostiles.
Vivant de nombreuses années parmi la tribu amérindienne des Crows, Beckwourth en devient même chef, adoptant leur mode de vie et forgeant des alliances. Cette période est cruciale dans sa vie : il en retire une connaissance approfondie des territoires sauvages, des montagnes et des cultures amérindiennes. Beckwourth découvre le Beckwourth Pass, un passage naturel à travers la Sierra Nevada, ouvrant un chemin aux pionniers en route vers la Californie durant la ruée vers l’or. Ce sentier, le Beckwourth Trail, devient un passage clé pour les colons, solidifiant son héritage en tant que guide et éclaireur.
James Beckwourth est également un conteur prolifique. Son autobiographie, dictée à Thomas D. Bonner et publiée en 1856, dépeint ses aventures et ses combats avec une verve qui inspire fascination et scepticisme. Bien que certains détails de ses récits soient exagérés, le récit de sa vie reste un témoignage précieux des défis et des opportunités de l’époque. Décédé à Denver le 29 octobre 1866, Beckwourth demeure une figure singulière de l’histoire américaine, symbole de résilience et d’adaptation dans un monde où peu de gens partageaient son expérience.
Dans le contexte complexe de l’Ouest américain, James Beckwourth incarne la contribution souvent ignorée des Afro-Américains à l’exploration de ce territoire. Son héritage est celui d’un homme qui a su naviguer entre les cultures, les dangers et les opportunités, contribuant ainsi à ouvrir des voies nouvelles pour ceux qui cherchaient une vie meilleure dans les contrées sauvages de l’Amérique.
Né en 1830 à Pella, dans ce qui est aujourd’hui l’Afrique du Sud, Hendrik Witbooi est une figure emblématique de la résistance anticoloniale en Afrique. Chef des ǀKhowesin, une sous-ensemble du peuple Nama, il devient l’un des leaders les plus farouches opposés à l’expansion coloniale allemande dans l’actuelle Namibie. Son combat, qui culmine au début du XXe siècle, n’est pas seulement une bataille pour la survie de son peuple ; c’est une lutte pour l’autonomie, la dignité et le respect des cultures africaines face aux ambitions impériales.
En tant que stratège et diplomate, Witbooi a su mobiliser et inspirer les siens, alliant tactique militaire et sens politique pour résister aux forces allemandes. Sa détermination inébranlable culmine lors de la révolte des Nama et des Herero, où son rôle est déterminant pour galvaniser les esprits et rallier les peuples africains sous une bannière commune. Bien qu’il perde la vie le 29 octobre 1905, sa mémoire perdure.
Aujourd’hui, Hendrik Witbooi est honoré en Namibie, où son visage figure sur la monnaie nationale, rappelant son héritage et la force de son engagement. Son exemple demeure un symbole inspirant de résistance et d’émancipation, rappelant que la quête de liberté est un héritage précieux légué aux générations africaines qui refusent de plier face aux oppressions modernes.
Randy Jackson, le musicien virtuose de la fratrie Jackson
Randy Jackson, des Jackson 5, assis sur une chaise, posant pour un portrait en Jamaïque, vers 1975. (Photo par Fin Costello/Redferns/Getty Images)
Né le 29 octobre 1961 à Gary, dans l’Indiana, Steven Randall « Randy » Jackson, surnommé « Little Randy« , est le plus jeune frère des légendaires Jackson Five, même s’il ne rejoint le groupe que bien après ses débuts. Fils de Katherine et Joe Jackson, Randy grandit au sein de la célèbre famille Jackson, entouré de musique, de discipline et d’ambition. Dès son jeune âge, il développe un talent exceptionnel pour les instruments de musique, devenant rapidement un multi-instrumentiste reconnu, jouant de la basse, de la batterie, du clavier et des percussions.
Il rejoint officiellement The Jacksons en 1976, après que Jermaine Jackson, l’un des membres fondateurs, décide de rester avec le label Motown. Randy apporte une nouvelle énergie au groupe, et dès ses 16 ans, il coécrit avec son frère Michael l’un de leurs plus grands succès, Shake Your Body (Down to the Ground). Ce titre reflète non seulement son talent, mais aussi la fusion entre les univers de la pop et du funk qui caractérise la musique des Jacksons. La présence de Randy enrichit leur son, lui permettant de devenir un pilier incontournable du groupe.
Au début des années 1980, Randy collabore avec Michael Jackson sur des albums solos marquants, notamment Off the Wall, où il contribue aux arrangements musicaux. Sa capacité à jongler entre plusieurs instruments et son expertise dans l’écriture de chansons lui valent le titre d’instrumentiste le plus doué de la famille, selon plusieurs critiques.
En 1989, après la fin de l’ère des Jacksons, Randy se lance dans sa propre aventure musicale avec le groupe Randy & the Gypsys, tentant de se faire une place en dehors de l’ombre familiale. Bien que le groupe n’ait enregistré qu’un seul album, ce projet souligne sa détermination à explorer de nouveaux horizons.
Aujourd’hui, bien que moins visible que certains de ses frères et sœurs, Randy Jackson reste une figure emblématique de la musique pop des années 1970 et 1980. Sa contribution à l’univers des Jacksons et son héritage musical en font un artiste complet, dont l’influence perdure dans la culture pop américaine et au-delà.
Gabrielle Union, actrice et activiste
NEW YORK, NEW YORK – 27 AVRIL : Gabrielle Union assiste à la réouverture de la boutique Tiffany & Co. célèbre la réouverture de sa boutique phare de New York, The Landmark, le 27 avril 2023 à New York. (Photo par Dimitrios Kambouris/Getty Images pour Tiffany & Co.)
Née le 29 octobre 1972 à Omaha, dans le Nebraska, Gabrielle Union est bien plus qu’une actrice prolifique de Hollywood ; elle incarne la résilience et l’engagement. Après des débuts dans des séries télévisées iconiques comme Sept à la maison et Sister, Sister, Union s’impose dans les années 2000 grâce à des rôles marquants dans des films comme Bad Boys 2 et Deliver Us From Eva. Son rôle dans Being Mary Jane, qui lui vaut le NAACP Image Award, révèle une actrice déterminée à représenter des personnages complexes et ancrés dans la réalité.
Mais Gabrielle Union ne se contente pas de briller à l’écran. Survivante d’une agression à 19 ans, elle fait de sa voix un outil de défense pour les droits des victimes et de lutte contre les violences sexuelles. Ambassadrice de causes sociales et politiques, elle s’oppose fermement aux préjugés raciaux et s’engage pour la justice. En 2018, elle se lance dans la production avec le thriller Breaking In, affirmant son rôle dans l’industrie.
Union reste aujourd’hui une icône inspirante, alliant talent et intégrité, et continue de défier les limites d’Hollywood, tant par ses choix artistiques que par son activisme infatigable.
Tracee Ellis Ross ou l’impact par l’art
Kwaku Alston
Née Tracee Joy Silberstein le 29 octobre 1972 à Los Angeles, Tracee Ellis Ross incarne l’alliance subtile de l’élégance et de l’engagement. Fille de l’icône Diana Ross, elle se démarque tôt dans le mannequinat avant de conquérir Hollywood grâce à des séries acclamées telles que Girlfriends et, plus récemment, Black-ish. Ce dernier rôle lui vaut le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série comique, une première depuis Debbie Allen il y a plus de 30 ans.
Mais Tracee est bien plus qu’une actrice. Militante, entrepreneure et styliste, elle s’engage pour l’égalité des genres et la diversité dans les médias, notamment par le biais de Time’s Up et de sa marque de beauté Pattern Beauty. Considérée comme une icône de mode, elle inspire à travers ses choix audacieux et son influence culturelle, célébrant la force et la diversité des femmes noires. Tracee Ellis Ross n’est pas seulement une étoile de Hollywood, elle est une voix qui résonne bien au-delà des écrans.
Sommaire
Références
Vansina, J., The Kingdoms of Africa, Madison: University of Wisconsin Press, 1966.
Hilton, A., Kingdom of Kongo, Oxford: Clarendon Press, 1985.
Slade, R., King Leopold’s Congo, Boston: Houghton Mifflin, 1963.
Prunier, G., Africa’s World War: Congo, the Rwandan Genocide, and the Making of a Continental Catastrophe, Oxford University Press, 2009.
Stearns, J. K., Dancing in the Glory of Monsters: The Collapse of the Congo and the Great War of Africa, New York: PublicAffairs, 2011.
Sirleaf, E. J., This Child Will Be Great: Memoir of a Remarkable Life by Africa’s First Woman President, Harper Perennial, 2009.
Bender, G. J., Exploration and Empire: The Explorer and the Scientist in the Winning of the American West, W.W. Norton, 1996.
Zimmerman, J. M., The Life of James Pierson Beckwourth: Mountaineer, Scout, Pioneer, and Chief of the Crow Nation of Indians, University of Nebraska Press, 1982.
Zimmerer, J., German Colonialism and the Genocidal Experience in Namibia, University of Wisconsin Press, 2003.
Perry, K. A., Sisters in the Struggle: African American Women in the Civil Rights-Black Power Movement, NYU Press, 2001.
Idris Elba, acteur britannique aux racines africaines, prévoit de s’installer en Afrique pour dynamiser son industrie cinématographique. Avec un projet ambitieux de studios à Accra et Zanzibar, il entend célébrer et promouvoir des récits authentiquement africains, offrant au monde une perspective renouvelée et nuancée du continent.
L’aventure d’un retour
Quand Idris Elba, icône du cinéma britannique et visage de personnages mémorables, annonce son intention de s’installer en Afrique pour dynamiser l’industrie cinématographique locale, ce n’est pas simplement un retour symbolique aux origines. C’est une vision, un engagement porté par l’ambition de transformer le regard mondial sur l’Afrique. Plus qu’un acteur, Idris Elba est désormais un pont, un porteur de voix qui entend déployer son talent et son influence pour inspirer un écosystème artistique vibrant, ancré dans les récits africains et tourné vers l’avenir.
Idris Elba, entre héritage et ambition
La star britannique Idris Elba incarne un inspecteur aux méthodes musclées, dans la série «Luther».VISUAL
Né à Londres de parents ghanéen et sierra-léonais, Idris Elba n’a jamais rompu les liens qui l’unissent à l’Afrique. Cet enracinement profond ne se manifeste pas seulement dans ses rôles ou ses collaborations, mais dans une quête de sens et d’identité, un désir de renforcer ce lien en s’investissant dans le développement de l’industrie cinématographique du continent. À 52 ans, l’acteur de The Wire et de Luther déclare que l’heure est venue de s’engager pour mettre en avant des récits authentiques, ceux des peuples et des cultures africaines qui souvent ne sont pas à l’écran.
Lorsqu’il parle de l’Afrique, il ne s’agit pas simplement d’une destination ; il s’agit d’un retour aux sources, aux racines d’un continent qui l’a forgé en silence. Idris Elba veut que le monde voie une Afrique différente, une Afrique dans toute sa complexité et sa beauté. Pour lui, ce n’est pas une question d’audace mais de responsabilité : s’installer en Afrique, développer des studios, encourager une industrie locale dynamique. Et il n’est pas question de se limiter à un seul pays ; Accra, Freetown, Zanzibar, tous font partie de cette vision élargie, celle de raconter l’Afrique sous toutes ses facettes.
Développer des studios de cinéma sur le sol africain est une ambition qui va au-delà de l’aspect technique. Les infrastructures ne sont qu’un début. Pour Elba, ces studios représentent un espace de liberté créative, un point de départ pour les artistes et les réalisateurs locaux qui n’ont pas toujours les moyens ou les canaux pour diffuser leurs œuvres. Que ce soit sur l’île de Zanzibar ou dans la capitale ghanéenne d’Accra, chaque site qu’il envisage ne fait que renforcer cette conviction : c’est en Afrique que doivent naître les histoires africaines.
Dans une interview récente, Idris Elba s’est exprimé avec passion :
« Je veux être dans le pays, sur le continent. Il est essentiel d’être au cœur des récits pour qu’ils résonnent avec justesse. »
Ce n’est pas une simple déclaration d’intention, c’est une prise de position : pour un acteur de son envergure, être physiquement présent, installer sa vie sur le continent, c’est une manière de rappeler au monde l’importance de ce qui se joue ici. Car au-delà des studios, Elba espère initier un mouvement, une synergie entre cinéastes africains et talents internationaux, une circulation d’idées, d’expertises, et surtout de récits.
Redéfinir l’image de l’Afrique
Le projet de développement cinématographique d’Idris Elba est aussi une réponse aux clichés qui persistent autour de l’Afrique. « Quand on pense à l’Afrique dans le cinéma, ce n’est que guerre, traumatisme, esclavage et colonisation », a-t-il déclaré. Pour Elba, ces représentations unilatérales occultent des histoires d’amour, d’excellence, de bravoure et de résilience. Il souhaite que l’Afrique se regarde et soit vue comme un continent multiple, riche de nuances et de complexités, une Afrique qui inspire autant qu’elle interroge.
C’est ce regard neuf qu’il veut injecter dans les films qui sortiront de ses studios. Il envisage une plateforme qui pourra révéler une Afrique aux multiples visages, où chaque nation, chaque langue, chaque culture trouve sa place. Il veut inspirer des récits authentiques, raconter l’Afrique comme jamais auparavant, briser le prisme réducteur qui maintient encore l’Afrique dans un récit d’infériorité. Par son implication, Elba souhaite créer un cinéma africain qui résonne dans le monde entier, et où les Africains se reconnaissent et se voient dignement représentés.
Idris Elba arrive sur un continent où le cinéma a déjà pris son envol. De Nollywood au Nigeria aux films oscarisés d’Afrique du Sud, le potentiel cinématographique africain n’est plus à prouver. Mais ce que l’acteur propose, c’est de canaliser ce potentiel en offrant des ressources, des infrastructures et un cadre d’échanges. Ces studios, imaginés comme des incubateurs de talents, auront pour mission de former les jeunes cinéastes africains, d’encourager les productions locales et de diffuser ces œuvres à une échelle internationale.
Elba a souvent insisté sur l’importance de l’autonomie artistique :
« L’Afrique doit pouvoir contrôler son propre récit. »
Il en va de la vision, des priorités, mais aussi du respect des spécificités culturelles qui font la richesse de chaque région. En s’installant en Afrique, Elba vise à briser les frontières de l’industrie cinématographique mondiale en y intégrant une perspective africaine, unique et indispensable. Ce projet ne s’arrête pas aux films ; c’est un pont vers un continent créatif, dynamique, où les histoires sont portées par ceux qui en sont les héritiers.
Un héritage en devenir
Idris Elba, en envisageant de faire de l’Afrique son foyer créatif, propose un geste audacieux, une démarche qui dépasse les symboles. Ce projet, c’est un retour à une essence oubliée, une célébration de ce que l’Afrique apporte au monde. Car dans ce rêve de cinéma, il y a une Afrique unie, capable de parler à la fois au monde et à elle-même. Elba ne cherche pas à imposer une vision, mais à insuffler un cadre où chaque talent africain peut briller, où chaque film devient une voix qui s’élève.
Pour l’Afrique, cette initiative est plus qu’un projet ; c’est une affirmation que le cinéma africain a sa place, et que son potentiel est immense. C’est un rêve partagé, porté par une icône mondiale qui a choisi de poser ses valises sur la terre de ses ancêtres pour en révéler la beauté et la force. Car pour Idris Elba, le cinéma africain est déjà là, vibrant, plein d’avenir. Il ne reste qu’à lui offrir l’espace et les moyens de montrer son éclat au monde.
Nofi à le plaisir de vous présenter l’histoire de Tanguy Ngafaounain-Tabissi, fondateur de BlackNetwork, un visionnaire qui unit la communauté noire entrepreneuse pour bâtir un avenir solide et prospère.
Certains moments de la vie révèlent des vérités profondes. Pour Tanguy Ngafaounain-Tabissi, cette révélation s’est produite en 2006, lorsqu’il a mis les pieds sur la terre rouge de Bangui, en République Centrafricaine. Ce retour aux sources a été plus qu’un simple voyage ; il a représenté une renaissance, une reconnection à ses racines, une prise de conscience. C’est là, dans l’odeur de la latérite, entouré de sa famille, qu’il a compris pourquoi une petite voix intérieure l’avait poussé à prendre ce billet d’avion.
« Je ne suis pas venu en France pour être heureux. Je ne suis pas venu en France pour m’amuser. Je suis ici pour m’insérer professionnellement et aider ma famille restée au pays. »
Ces mots sont au cœur de la transformation de Tanguy. Comme tant d’autres enfants de la diaspora, il est parti pour une vie pleine de promesses : des études, un travail, et la possibilité de réussir là où les opportunités manquaient chez lui. Mais à 22 ans, il se trouvait piégé entre deux réalités. Étudiant en droit d’un côté, jeune homme rebelle de l’autre, il vivait entre les salles de classe et les cellules de garde à vue. C’est à Bangui qu’il a trouvé son gouvernail.
Le voyage qui a tout changé
Cette prise de conscience n’est pas survenue dans les rues de Paris, mais sous la pleine lune de Bangui, au détour d’une conversation avec son oncle. Assis avec des membres de sa famille, partageant des histoires, buvant du vin de palme, il a été confronté à une vérité brutale :
« Vous les enfants de France, vous n’avez rien compris… Vous pensez que vous êtes là-bas pour vous amuser ? »
Ces paroles l’ont frappé en plein cœur. C’est à ce moment-là que Tanguy a compris pourquoi il avait été amené en France. Il n’était pas là pour se perdre dans les plaisirs immédiats, mais pour travailler et réussir. Son rôle n’était pas simplement d’exister, mais de s’épanouir professionnellement afin de pouvoir aider ceux qui étaient restés, ceux qui n’avaient pas eu l’opportunité de partir.
Trouver sa mission
Ce voyage en Centrafrique a marqué une rupture avec son ancienne vie. Tanguy a quitté la France sans véritable but, cherchant à exister dans un environnement qui ne correspondait pas à son potentiel. À son retour, il avait trouvé sa mission. « J’ai compris que la vie que je menais avant m’éloignait de mon but et me perdait. Je tournais en rond parce que je ne savais pas où aller. » Ce n’était pas une question de bonheur personnel, mais une question de responsabilité envers sa famille et ses racines.
Avec cette mission en tête, Tanguy a changé sa vie. Il a repris ses études en droit, obtenu sa licence, puis son master. Il a coupé les ponts avec ses anciennes fréquentations, surmonté certaines addictions (à l’exception des sucreries, comme il l’avoue avec humour), et a trouvé l’amour. Aujourd’hui, marié et père de trois enfants, il a construit une vie cohérente avec sa raison d’être.
Après avoir travaillé pendant dix ans en tant que juriste, il a quitté son emploi pour se consacrer à un projet de plus grande envergure : la création du réseau BlackNetwork, une organisation dédiée à l’insertion professionnelle et au développement économique de la diaspora africaine. Ce projet est le prolongement de cette mission qu’il a découverte à Bangui : réussir pour aider, non seulement sa famille, mais aussi toute une communauté.
BlackNetwork, le pont entre diaspora et continent
Fondé en 2013, BlackNetwork est bien plus qu’un simple réseau d’affaires. Il incarne cette volonté de créer des opportunités pour les Afro-descendants, de les connecter entre eux, et de leur fournir les outils pour réussir. À travers des événements de networking organisés à Paris et Lyon, l’annuaire professionnel KALI, et le podcast Kalimanjaro où des personnalités partagent leurs parcours, Tanguy œuvre à redonner du pouvoir à ceux qui, comme lui, cherchent à s’insérer et à prospérer.
C’est ainsi qu’il a fait de sa propre expérience une force pour les autres. En fondant ce réseau, il a compris que sa mission ne s’arrêtait pas à son succès personnel, mais qu’elle s’étendait à toute une communauté.
Un avenir guidé par les racines
En retrouvant ses racines, Tanguy a trouvé un sens à son existence, un gouvernail pour diriger sa vie. Ce retour à Bangui n’était pas simplement un voyage vers le passé ; c’était une avancée vers l’avenir, un avenir où l’on utilise sa réussite non pas pour soi, mais pour les autres.
« Je ne suis pas en France pour être heureux, je ne suis pas en France pour chercher mon bonheur, je suis là pour travailler, réussir, et sans ce voyage au pays de mon placenta, je n’aurais pas découvert mon but qui se terrait dans mes racines, sur cette terre sur laquelle j’ai eu besoin de marcher pour avancer. »
Avec cette phrase, Tanguy résume ce qu’il a découvert : le bonheur n’est pas dans les distractions de la vie moderne, mais dans l’accomplissement de ce pourquoi nous sommes faits. Pour lui, cela signifiait se reconnecter à ses origines pour mieux avancer.
Tanguy de Bangui, un modèle de détermination et de réussite
Aujourd’hui, Tanguy Ngafaounain-Tabissi est bien plus qu’un juriste ou un entrepreneur. Il est un homme qui a pris conscience de sa mission, de sa raison d’être, et qui travaille sans relâche pour permettre à d’autres de trouver leur chemin. À travers BlackNetwork, il crée des ponts entre les Afrodescendants et leurs racines, entre leurs aspirations et les moyens de les réaliser.
Son parcours est un témoignage de la puissance du retour aux sources, de la force qu’il faut pour transformer une vie de dérive en une existence guidée par un but. Et c’est aussi un message d’espoir pour tous ceux qui, comme lui, cherchent à donner du sens à leur vie.
Nofi vous propose de découvrir l’impact de Jackie Robinson dans la lutte pour les droits civiques en brisant la barrière raciale du baseball américain.
L’histoire de Jackie Robinson transcende les frontières du sport pour s’inscrire dans un mouvement social et politique bien plus vaste : celui de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. En 1947, lorsqu’il devient le premier joueur afro-américain à intégrer les ligues majeures de baseball en rejoignant les Brooklyn Dodgers, Robinson ne fait pas que casser une barrière raciale sur le terrain. Il ouvre une brèche dans le mur de la ségrégation qui dominait la société américaine à cette époque. Ce geste symbolique s’est révélé être un puissant catalyseur dans la lutte pour l’égalité des droits des Noirs, tant sur le plan national qu’international.
Jackie Robinson, le pionnier de l’intégration raciale
Jackie Robinson, à gauche, et Ben Chapman en 1947. Après les railleries racistes de Chapman, Robinson a posé pour la photo à contrecœur. Crédit…Associated Press
Le monde du baseball professionnel, jusqu’alors réservé aux joueurs blancs, reflétait les lois ségrégationnistes qui imprégnaient la société américaine. L’intégration de Robinson dans les ligues majeures, sous l’impulsion du dirigeant des Dodgers, Branch Rickey, a bouleversé cette dynamique. Son arrivée dans la Major League Baseball (MLB) était plus qu’un exploit sportif : elle représentait un défi politique majeur. En brisant cette « ligne de couleur », Robinson a contribué à affaiblir l’idée que la ségrégation raciale était une norme acceptable.
Face à des insultes, des menaces et des discriminations constantes, il a choisi une stratégie de résistance calme et non-violente, inspirée plus tard par des leaders comme Martin Luther King Jr. Son sang-froid, malgré les provocations, a montré que les Afro-Américains pouvaient triompher dans des environnements hostiles, non seulement en raison de leur talent, mais aussi grâce à leur courage.
Le courage de Jackie Robinson a inspiré non seulement des millions d’Afro-Américains, mais aussi l’ensemble du mouvement des droits civiques. Son intégration dans la MLB est souvent vue comme une victoire précoce contre la ségrégation, bien avant les grands succès du mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960.
Robinson a soutenu et participé activement à la lutte pour les droits civiques. Il a collaboré avec des figures comme Martin Luther King Jr. et Malcolm X, se joignant à des marches et s’exprimant en faveur de l’égalité raciale. Son statut de célébrité lui permettait de donner une visibilité nationale à la cause des Afro-Américains. En 1949, il a témoigné devant le Congrès au sujet de l’égalité raciale dans le sport, mettant en lumière l’hypocrisie de l’Amérique à ce sujet.
Son impact au-delà du terrain
Jackie Robinson a mené les Royaux de Montréal de 1946 à une victoire sur les Colonels de Louisville de l’American Association dans le cadre de la « Petite Série mondiale ».
L’influence de Jackie Robinson ne s’est pas limitée aux frontières du baseball ou même des États-Unis. En brisant la barrière raciale dans un sport aussi emblématique, il a donné de l’espoir à des millions de personnes opprimées dans le monde entier. Son exemple a montré que la lutte pour l’égalité raciale n’était pas seulement une question américaine, mais une cause mondiale. Cela a également eu un effet domino dans d’autres sports, où des athlètes afro-américains ont commencé à réclamer leur place dans des équipes et des compétitions jusque-là réservées aux Blancs.
Robinson a également influencé la politique américaine. Son engagement auprès du Parti républicain (à une époque où ce parti soutenait davantage les droits civiques) et son rôle dans l’élection de candidats progressistes ont contribué à faire avancer la cause des droits civiques dans les sphères législative et exécutive.
L’héritage de Robinson dans la lutte pour l’égalité
Chadwick Boseman, dans le film de 2013 42.
L’impact de Jackie Robinson dépasse son propre temps. Son exemple a inspiré une génération d’athlètes, de militants et de citoyens à lutter pour leurs droits. Aujourd’hui, il est honoré chaque 15 avril lors du « Jackie Robinson Day« dans les ligues majeures, où tous les joueurs portent son numéro 42, un symbole puissant d’unité et d’égalité.
Plus largement, Robinson a joué un rôle crucial dans le changement des mentalités américaines concernant la race et l’inclusion. En réussissant à exceller malgré les obstacles raciaux, il a prouvé que les talents et les contributions des Noirs ne pouvaient plus être ignorés. Cet héritage a contribué à ouvrir la voie pour des icônes du sport et de la société, telles que Muhammad Ali, Michael Jordan, ou encore Colin Kaepernick, qui utilisent leur plateforme pour défendre des causes sociales.
Jackie Robinson est bien plus qu’un héros du sport : il est une figure emblématique du mouvement des droits civiques. En franchissant la barrière raciale dans le baseball, il a offert un modèle de courage et de résilience dans la lutte contre l’oppression raciale. Son parcours démontre que le sport peut être une plateforme puissante pour des changements sociaux, et son héritage continue d’influencer non seulement les athlètes, mais aussi tous ceux qui luttent pour la justice et l’égalité dans le monde.
Pascal Archimède vous invite à passer la journée la plus caniculaire du cinéma afro-américain en vous plongeant dans l’Univers du film “Do the Right Thing”.
Sorti en 1989, Do the Right Thing est l’un des films les plus emblématiques de Spike Lee, réalisateur afro-américain renommé. Ce long-métrage raconte une journée particulièrement chaude dans le quartier de Bedford-Stuyvesant à Brooklyn, où les tensions raciales se transforment en un conflit tragique. Le film aborde des thématiques percutantes telles que la brutalité policière, le racisme, et les divisions communautaires.
Spike Lee, auteur- producteur-réalisateur du film « Do The Right Thing » joue également le rôle de Mookie, le livreur de pizza (Photo by John D. Kisch/Separate Cinema Archive/Getty Images)
Synopsis
Le film se déroule en une seule journée caniculaire. Mookie, interprété par Spike Lee, est un jeune livreur de pizza travaillant pour Sal, un italo-américain propriétaire d’une pizzeria de quartier. Les habitants du quartier sont principalement afro-américains et hispaniques, mais le « mur des célébrités » de la pizzeria de Sal ne présente que des photos d’Italo-Américains. Cette situation agace Buggin Out, un client régulier, qui exige que des portraits d’Afro-Américains soient également accrochés. Les tensions s’intensifient au fur et à mesure que la chaleur s’installe, culminant dans une altercation qui déclenche une émeute, aboutissant à la destruction de la pizzeria et à la mort de Radio Raheem, un habitant du quartier, étouffé par la police.
Contexte social et historique
Do the Right Thing sort à un moment critique aux États-Unis. Les années 1980 sont marquées par une montée des tensions raciales, en particulier dans les grandes villes. La brutalité policière et les injustices raciales, bien que systématiques, deviennent de plus en plus visibles à l’échelle nationale. En 1989, l’affaire des « Central Park Five », où cinq adolescents afro-américains et latino sont injustement accusés de viol, symbolise ces tensions. De plus, des émeutes raciales, comme celle de Howard Beach en 1986, où un jeune Afro-Américain, Michael Griffith, est tué par un groupe de jeunes Blancs, secouent l’opinion publique.
Le film s’inscrit aussi dans un contexte de revendications sociales croissantes où des artistes, militants et figures publiques afro-américaines, notamment dans le hip-hop, expriment leur colère face aux inégalités raciales persistantes. Spike Lee, déjà reconnu pour son militantisme à travers le cinéma, utilise ce film pour traiter de ces injustices dans une fresque sociale profondément ancrée dans la réalité des quartiers afro-américains.
Impact sur la communauté afro-américaine
Dès sa sortie, Do the Right Thing a eu un impact considérable sur la communauté afro-américaine. En abordant directement les réalités vécues par cette communauté – qu’il s’agisse du racisme ordinaire, de la brutalité policière, ou de la gentrification – le film a donné une voix aux frustrations accumulées par de nombreuses générations. Il a également ouvert un débat national sur les relations raciales, obligeant l’Amérique à se confronter à ses propres contradictions et hypocrisies. Certains ont vu dans le film un appel à la résistance contre l’oppression, tandis que d’autres ont interprété sa fin ambiguë comme une critique de la violence.
L’un des aspects les plus puissants du film est qu’il ne présente pas de solutions simplistes au problème du racisme. Au contraire, il expose la complexité des dynamiques raciales dans un microcosme urbain, reflétant la réalité quotidienne de nombreux afro-américains.
Impact dans le milieu hip-hop
Le hip-hop, en pleine expansion dans les années 1980, a également été influencé par le film. Do the Right Thing partage les valeurs et les thèmes du mouvement hip-hop : une rébellion contre l’oppression, une dénonciation des injustices raciales, et un sens profond de l’identité afro-américaine. Public Enemy, groupe phare du hip-hop engagé, a marqué la bande originale avec leur morceau « Fight the Power », devenu l’un des hymnes du film et du mouvement des droits civiques moderne.
La représentation de l’expérience noire urbaine dans Do the Right Thing a résonné avec la culture hip-hop, qui, à l’époque, était elle-même en train de devenir un moyen d’expression pour les jeunes Afro-Américains face à l’exclusion sociale. Le film et la bande originale sont devenus un symbole de la lutte pour la justice sociale, alimentant la conscience politique et sociale de nombreux artistes hip-hop.
Impact aujourd’hui
Plus de trois décennies après sa sortie, Do the Right Thing demeure une œuvre cinématographique poignante et actuelle. Les sujets abordés – le racisme, la violence policière, les inégalités sociales – sont toujours au cœur des débats sociétaux. Le meurtre de George Floyd en 2020 et les manifestations qui ont suivi montrent que les questions soulevées par le film sont loin d’être résolues.
Le film de Spike Lee est devenu une référence culturelle incontournable pour les cinéastes, les militants et les artistes. Il est souvent cité dans les discussions sur la représentation des Afro-Américains à l’écran et sur l’importance du cinéma comme outil de changement social. Aujourd’hui, Do the Right Thing est non seulement une œuvre cinématographique mais aussi un témoignage historique de la lutte pour la justice et l’égalité, inspirant continuellement de nouvelles générations de spectateurs et de créateurs.
En somme, Do the Right Thing est un film qui transcende son époque pour aborder des questions universelles et intemporelles. Il s’inscrit comme un catalyseur du changement et un miroir des tensions raciales toujours présentes aux États-Unis.
Découvrez le nouveau spectacle « Up ! » de Sacko Camara, l’humoriste ivoirien qui illumine la scène parisienne avec son talent et son énergie débordante. Réservez dès maintenant pour une expérience inoubliable au Playroom de Paris.
Il y a des voix qui transcendent les frontières, des artistes dont le talent n’est pas simplement un don, mais une force inéluctable qui attire et inspire. Sacko Camara est l’une de ces rares étoiles. Originaire des rues bouillonnantes d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, Sacko incarne la quintessence de la modernité africaine : dynamique, audacieux, empreint d’une joie de vivre contagieuse.
En 2006, poussé par une ambition brûlante et un désir irrépressible de raconter des histoires, il quitte sa terre natale pour les lumières de la France. C’est en 2014 qu’il commence à partager son univers sur Internet, attirant rapidement une large audience grâce à ses vidéos percutantes et pleines d’humour. Puis, en 2017, il monte pour la première fois sur scène, révélant une autre facette de son talent et confirmant sa place dans le paysage artistique français.
Son parcours est celui d’un homme qui, avec détermination et passion, a su se frayer un chemin dans le monde du spectacle. Il a laissé sa marque dans des films français emblématiques tels que Chocolat de Roschdy Zem, aux côtés de l’incomparable Omar Sy, et Débarquement immédiat de Philippe de Chauveron. Mais c’est sur scène que Sacko révèle toute l’étendue de sa magie, transformant les tracas du quotidien en éclats de rire mémorables.
Après avoir conquis le monde numérique avec près d’un million de fidèles sur les réseaux sociaux, Sacko est de retour là où il appartient véritablement : sur les planches, face à un public avide de ses histoires et de son énergie débordante. Récemment, il a foulé la scène prestigieuse de Bercy, une étape majeure qui témoigne de sa popularité grandissante et de la reconnaissance de son talent.
À partir du 26 octobre 2024, il investit la scène du Playroom à Paris avec son nouveau spectacle « Up ! », une expérience unique qui fusionne le stand-up américain avec l’acting français, le tout sous la direction artistique du talentueux Redouane Bougheraba.
Sacko Camara n’est pas simplement un humoriste ; il est un conteur, un alchimiste qui transforme les aléas de l’existence en or comique. Son parcours est tissé de ces moments qui forgent le caractère : les petits boulots qui rappellent l’humilité, le mariage qui révèle de nouvelles facettes de l’amour, la naissance de son enfant qui redéfinit les priorités, et toujours, ce soutien indéfectible – parfois sarcastique – de sa mère ivoirienne.
Dans « Up ! », Sacko se dévoile comme jamais auparavant. Plus mature, plus déjanté, il entraîne le public dans un tourbillon d’émotions, mêlant rires et réflexions. Il navigue avec aisance entre des situations ordinaires et extraordinaires, offrant sa propre vision du monde avec un charme irrésistible et ce sourire en coin qui le caractérise.
Une expérience scénique inoubliable
Le Playroom, situé au cœur de Paris, devient le théâtre de cette renaissance artistique. Du 26 octobre au 28 décembre 2024, pour dix dates exceptionnelles, Sacko Camara promet de faire vibrer les spectateurs avec une performance de 70 minutes qui s’adresse à tous, à partir de 12 ans. Les places, au tarif de départ de 25 €, s’arrachent déjà, signe que le public ne veut pas manquer ce rendez-vous.
Les critiques sont unanimes. Ceux qui ont eu la chance d’assister aux premières représentations parlent d’un spectacle « à mourir de rire », où l’humour percutant de Sacko s’allie à une capacité d’improvisation remarquable. Il ne s’agit pas seulement de divertissement, mais d’une véritable communion entre l’artiste et son audience.
Le phénomène Sacko
Ce qui distingue Sacko Camara, c’est cette authenticité brute, cette capacité à se connecter avec les gens, quel que soit leur parcours ou leur origine. Il a parcouru les scènes les plus prestigieuses de Paris – du Darius Milhaud à L’Européen, en passant récemment par Bercy, une salle mythique qui a accueilli les plus grands artistes. Sa performance à Bercy est un accomplissement majeur, confirmant son statut d’artiste incontournable.
Il s’est également produit sur des plateformes internationales comme le Festival de Saint-Denis à La Réunion ou le Parlement du Rire sur Canal+ Afrique. Partout où il passe, il laisse une empreinte indélébile.
Sa présence en ligne, avec une communauté grandissante, témoigne de l’impact qu’il a sur la nouvelle génération. Dans un monde saturé d’informations et de distractions, Sacko parvient à captiver l’attention par sa simplicité, sa sincérité et son talent indéniable.
Une invitation à vivre le moment présent
Dans un monde moderne rempli de surprises et de complexités, où les défis quotidiens peuvent parfois sembler écrasants, Sacko Camara offre une bouffée d’air frais. Il nous rappelle, à travers son art, l’importance de trouver l’humour dans les situations les plus banales, de chercher la lumière même dans les moments les plus sombres.
Son spectacle est plus qu’une performance ; c’est une invitation à embrasser la vie avec optimisme, à rire de nos propres imperfections et à célébrer la beauté de l’instant présent.
Ne manquez pas cet événement exceptionnel
Les billets pour « Sacko Camara – Up ! »sont disponibles dès maintenant. Que vous soyez un fervent admirateur ou que vous découvriez son univers pour la première fois, c’est une occasion à ne pas manquer. Venez partager un moment de joie, de rire et d’émotion avec un artiste qui redéfinit les codes du stand-up et qui, sans aucun doute, continuera à illuminer les scènes du monde entier.
Informations pratiques
Dates : Du 26 octobre au 28 décembre 2024 (10 événements)
Horaires : Les spectacles débutent à 21h00
Lieu : Playroom, Paris
Durée : 70 minutes
Âge recommandé : À partir de 12 ans
Prix des billets : À partir de 25,00 €
Mise en scène : Redouane Bougheraba
Réservez vos places dès maintenant
Les places sont limitées, et la demande est forte. Pour vivre cette expérience unique, réservez dès maintenant vos billets sur le site officiel ou auprès des points de vente agréés.
Sacko Camara est plus qu’un humoriste ; il est le porte-voix d’une génération, le reflet d’une culture en mouvement, l’expression d’une modernité qui embrasse ses racines tout en regardant vers l’avenir. Son retour sur scène est une promesse de moments inoubliables, d’éclats de rire sincères, et d’une connexion profonde avec un public qui ne cesse de grandir.
Ne laissez pas passer cette chance de vivre une expérience hors du commun. Rejoignez-nous au Playroom pour célébrer le talent exceptionnel de Sacko Camara et faire partie de cette aventure extraordinaire.
Alkebulan Africa Summit 2024 à Paris : l’Afrique affirme sa place mondiale. Rejoignez des leaders visionnaires les 26 et 27 octobre pour façonner l’avenir du continent.
Parfois, l’histoire s’écrit non pas dans les salles dorées du pouvoir, mais dans les rassemblements où les esprits visionnaires se rencontrent pour forger l’avenir. En octobre 2024, Paris deviendra le théâtre d’un tel moment avec l’Alkebulan Africa Summit. Ce n’est pas seulement un événement ; c’est une déclaration, une affirmation que l’Afrique est prête à revendiquer sa place légitime sur la scène mondiale.
L’Afrique, longtemps perçue à travers le prisme des défis, est aujourd’hui un continent en plein essor, débordant d’opportunités inexploitées et d’innovations audacieuses. Avec une population jeune et dynamique, elle est le berceau d’une renaissance culturelle et économique qui ne demande qu’à être embrassée.
Un continent en mouvement
La technologie n’est plus l’apanage des économies occidentales. Des hubs technologiques émergent à Lagos, Nairobi et Accra, rivalisant d’ingéniosité et d’ambition. L’agriculture, moteur traditionnel de l’économie africaine, est en train de se réinventer grâce aux avancées en agrotech, promettant sécurité alimentaire et prospérité.
Les énergies renouvelables offrent une double opportunité : éclairer le continent tout en préservant la planète. Et les infrastructures, longtemps négligées, font l’objet d’investissements massifs, ouvrant la voie à une intégration régionale sans précédent.
Pourquoi maintenant ?
Parce que le moment est venu de changer le récit. Les gouvernements africains adoptent des politiques favorables aux investissements, reconnaissant que la collaboration internationale est la clé d’un avenir florissant. Des pays comme le Ghana montrent la voie, attirant des capitaux et des talents du monde entier.
Le secteur de la fintech est en plein boom, avec des solutions adaptées aux réalités locales mais ayant un impact global. L’économie numérique n’est pas un luxe, c’est une nécessité, et l’Afrique est prête à en être le fer de lance.
L’Alkebulan Africa Summit, plus qu’un simple sommet
Les 26 et 27 octobre, le Centre Events Paris accueillera des leaders économiques, culturels et technologiques de premier plan. Des esprits brillants comme Frank Kwabena Owusu, Annet Olivier N’Guessan, Valerie Mills, Ana Petrova, Olivier Dje Bi Dje et Kara Diaby partageront leurs visions et leurs expériences.
Au programme :
Masterclasses et conférences : Plongez au cœur des opportunités d’investissement en Afrique.
Discussions dynamiques : Explorez les stratégies d’investissement des diasporas et leur impact sur le développement.
Réseautage de haut niveau : Rencontrez les acteurs clés qui façonnent l’avenir du continent.
L’Afrique n’est pas un concept lointain ou une idée abstraite. C’est un continent vibrant, riche de sa diversité et de son potentiel. L’Alkebulan Africa Summit est l’opportunité de faire partie de cette aventure, de contribuer à écrire le prochain chapitre d’une histoire déjà millénaire.
Informations pratiques
📍 Lieu : Centre Events Paris, 3 rue du Docteur Lancereaux, 75008 Paris
Le futur n’attend pas. Il se construit aujourd’hui, avec ceux qui osent croire en un monde meilleur et qui agissent pour le réaliser. L’Afrique est prête. Et vous ?
Ne manquez pas « Épopée », le nouveau spectacle de Frédéric Bukolé, humoriste franco-congolais, au Palais des Glaces le 10 novembre 2024. Un voyage entre rires et réflexion.
L’humour est une arme. Un miroir déformant qui nous force à regarder la réalité sous un angle nouveau, parfois gênant, parfois libérateur. Et peu d’artistes manient ce miroir avec autant de finesse que Frédéric Bukolé. Acteur, humoriste, et auteur franco-congolais, il revient sur scène avec son nouveau spectacle « Épopée », un voyage personnel et universel qui ne manquera pas de marquer les esprits.
Le 10 novembre 2024, au Palais des Glaces, Frédéric Bukolé se tiendra sous les feux des projecteurs. Non pas seulement pour faire rire, mais pour raconter une histoire. La sienne, bien sûr, mais aussi celle de toute une génération d’Africains et d’Afrodescendants qui, comme lui, ont dû naviguer entre continents, identités et rêves. Son parcours, de la République Démocratique du Congo à la France, résonne comme une quête d’un homme cherchant à trouver sa place dans un monde qui l’a souvent réduit à des stéréotypes, mais qu’il refuse d’accepter.
Un spectacle autobiographique : Épopée
Frédéric Bukolé a grandi en mouvement. Né au Congo, arrivé en Belgique à l’âge de 10 ans avant de poser ses valises en France à l’adolescence, son enfance a été marquée par la découverte constante de nouveaux horizons. « Épopée », son dernier spectacle, retrace cette odyssée personnelle. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un jeune garçon qui quitte l’Afrique avec l’espoir que l’Europe lui ouvrira les portes de son rêve, c’est aussi le récit des désillusions, des ajustements, et de la découverte d’une vérité simple : le bonheur, c’est ce que l’on fait avec ce que l’on a.
La vérité brute est souvent une clé de lecture du monde. Chez Bukolé, cette vérité est celle de la migration, de la reconstruction identitaire, mais surtout de la résilience. Chaque épreuve que la vie lui a imposée est devenue matière à rire, à créer. Comme le dit si bien Frédéric dans ses spectacles, « La vie ne vous donne pas toujours ce que vous voulez, mais elle vous donne de quoi la raconter. » Avec « Épopée », c’est précisément ce qu’il fait. Chaque rire est un moyen d’expier les blessures, de transformer la douleur en spectacle, de l’élever au rang de catharsis.
Un regard lucide et engagé
Mais ce serait une erreur de réduire Frédéric Bukolé à un simple amuseur. Son humour, bien que toujours accessible, porte en lui une dimension engagée. En véritable héritier de la tradition panafricaine, il utilise la scène pour déconstruire les clichés et dénoncer les injustices. Bukolé ne se contente pas de pointer du doigt, il analyse, dissèque, et réinjecte dans ses sketchs une dose de réalité sociale souvent crue. Il y a dans son rire cette gravité dissimulée, une manière de tendre le miroir au public tout en gardant l’air de ne rien y toucher.
Dans « Épopée », il parle de son déracinement, de son rapport à l’identité, mais aussi de la France, de l’Europe et de ce qu’elles représentent pour un homme qui n’y est jamais tout à fait chez lui. Chaque rire que Frédéric Bukolé arrache à son public est une invitation à repenser les frontières — celles qui nous séparent et celles que nous franchissons.
Un artiste sur tous les fronts
Frédéric Bukolé n’est pas seulement un humoriste sur scène. Il est un homme de tous les supports. Que ce soit sur les réseaux sociaux, au cinéma, ou dans les publicités, Bukolé laisse son empreinte partout. Ses vidéos humoristiques sur YouTube et TikTok attirent des millions de vues, et il a marqué les esprits avec ses apparitions dans des films tels que Intouchables et Bienvenue à Marly-Gomont. Et qui pourrait oublier son charisme naturel dans les publicités pour Evian ou Volkswagen ?
Avec « Épopée », il rappelle au public qu’il est avant tout un homme de scène. Et pour cette nouvelle aventure, il s’est entouré de Sacha Judaszko, auteur et co-metteur en scène. Ensemble, ils ont créé un spectacle puissant, une performance où le rire se mêle à la réflexion, où la légèreté des anecdotes personnelles s’enrichit d’une profondeur sociale.
Pourquoi aller voir Épopée ?
Aller voir Frédéric Bukolé sur scène, c’est bien plus qu’assister à un spectacle comique. C’est découvrir un homme en perpétuelle quête d’authenticité, dont le rire est une forme de résistance. C’est aussi un appel à la compréhension et à la réconciliation avec ses origines, ses rêves, et ses échecs. Épopée ne se contente pas de divertir, il élève.
Pour ceux qui suivent Frédéric Bukolé sur les réseaux sociaux, ce spectacle est une chance unique de le voir dans son élément naturel : la scène. Et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Épopée est l’occasion idéale de découvrir cet artiste talentueux et charismatique.
Ne manquez pas l’opportunité de vivre ce moment unique le 10 novembre 2024 à 20h au Palais des Glaces. Que vous soyez là pour rire, réfléchir, ou simplement découvrir un autre visage de Frédéric Bukolé, une chose est sûre : vous repartirez changé.
Informations pratiques
Date : Dimanche 10 novembre 2024
Heure : 20h
Lieu : Palais des Glaces, 37 rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris
Frédéric Bukolé, avec Épopée, ne nous raconte pas seulement son histoire, il nous fait réfléchir sur les nôtres. Ce spectacle est une invitation à comprendre la complexité de l’identité, à rire de nos contradictions, et à embrasser nos histoires collectives.
L’arrestation de Kémi Séba, figure du panafricanisme, suscite des débats sur la liberté d’expression et les relations entre la France et l’Afrique. Découvrez les enjeux géopolitiques et les répercussions potentielles de cette affaire.
L’arrestation récente de Kémi Séba, figure emblématique du panafricanisme, a suscité une vive réaction à travers le continent africain et au sein des diasporas. Accusé d’« intelligence avec une puissance étrangère » par les autorités françaises, une accusation rare et habituellement réservée à des situations d’espionnage, Kémi Séba est aujourd’hui au centre d’une tourmente politico-judiciaire qui soulève des questions fondamentales sur la liberté d’expression, le traitement des opposants politiques, et la souveraineté africaine.
Un militant sans concession face aux puissances occidentales
Kémi Séba n’a jamais caché ses prises de position contre ce qu’il appelle « l’impérialisme occidental ». Partisan d’une rupture géopolitique entre les pays africains et les anciennes puissances coloniales, il prône des alliances avec des États comme la Russie, le Venezuela ou encore Cuba. Selon lui, ces partenariats sont cruciaux pour l’émancipation des nations africaines et leur permettent de sortir de l’influence directe de l’Occident. En cela, il a toujours assumé ses relations avec ces forces géopolitiques, sans jamais chercher à masquer ses actions.
Son arrestation à Paris, sous des conditions dénoncées par ses partisans comme excessivement violentes, s’inscrit dans un contexte tendu où les relations entre la France et plusieurs pays ouest-africains, notamment le Niger et le Bénin, sont au plus bas. Les autorités françaises l’accusent aujourd’hui de s’être livré à des actes contre les intérêts de la nation, mais pour ses soutiens, cette arrestation n’est qu’une tentative de museler un opposant de plus en plus influent.
Un procès politique déguisé ?
La répression dont fait l’objet Kémi Séba pose également la question de la liberté d’expression. L’activiste, qui a toujours prôné la non-violence, fait face à des accusations de trahison d’une gravité sans précédent pour un simple militant. Pourtant, ni ses discours, ni ses actions n’ont jamais incité à la violence. Cette situation rappelle les périodes sombres de répression dans certains régimes autoritaires, où la justice est instrumentalisée pour écarter les voix dissidentes.
L’arrestation de Kémi Séba pourrait bien être interprétée comme une réponse des autorités françaises à l’effondrement de leur influence en Afrique de l’Ouest, notamment après les récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Pour de nombreux observateurs, elle s’inscrit dans un contexte où la France peine à maintenir sa présence en Afrique face à des gouvernements et des mouvements sociaux de plus en plus critiques à son égard.
Au-delà de la personne de Kémi Séba, cette affaire soulève une question essentielle : celle de la souveraineté des pays africains et de leur droit à nouer des relations diplomatiques et stratégiques avec les acteurs de leur choix. Le soutien apporté à Kémi Séba par des dirigeants comme celui du Niger, qui lui a accordé un passeport diplomatique, montre que sa lutte pour l’émancipation africaine trouve un écho parmi certaines élites africaines.
Cependant, cette affaire pourrait bien déstabiliser encore davantage les relations entre la France et ses anciennes colonies. La répression de figures comme Kémi Séba est perçue par de nombreux Africains comme une atteinte directe à leur lutte pour l’indépendance totale de leur continent, loin de toute ingérence étrangère.
Kémi Séba divise. Si certains voient en lui un leader visionnaire et un défenseur des droits des Africains, d’autres pointent ses positions parfois radicales et ses alliances avec des régimes controversés. Néanmoins, personne ne peut nier son impact sur la jeunesse africaine et ses diasporas. Son discours, souvent enflammé, continue de rassembler des milliers de personnes autour de la question de la souveraineté africaine.
L’issue de cette affaire aura sans doute des répercussions majeures sur l’avenir du panafricanisme et des relations entre la France et l’Afrique. Mais au-delà du cas de Kémi Séba, c’est la question plus large des libertés civiles et politiques qui est ici en jeu. Car si aujourd’hui un militant est arrêté pour ses paroles, qu’en sera-t-il des journalistes, activistes et intellectuels critiques demain ?
Vers une nouvelle ère pour l’Afrique ?
Alors que Kémi Séba reste en détention, la tension continue de monter entre ses partisans et les autorités françaises. Cet épisode ne fait que renforcer l’idée que le temps de l’influence européenne en Afrique touche à sa fin, et que les peuples africains, à travers des figures comme Kémi Séba, réclament une pleine autonomie sur la scène internationale.
Reste à voir si cette affaire marquera un tournant dans la manière dont la France traite ses opposants politiques ou si elle ne fera qu’aggraver les tensions entre les deux continents.
Ôbatanga, série diffusée Canal+ Côte d’Ivoire, les saisons se suivent et se ressemblent ; avec toujours un crime à élucider dès le départ.
« C’est eux qui font l’acteur ! », rectifie Sidiki Bakaba en parlant des deux réalisateurs d’Ôbatanga. Il s’agit de Jean-Luc Rabatel et Alex Ogou ; à qui l’on doit notamment Invisibles, série sur les microbes, et plus récemment Niabla.
Désigné par les comédiens présents sur la scène du cinéma Majestic de Marcory – situé à Abidjan Sud – pour l’avant-première de cette nouvelle saison de la meilleure série au FESPACO, le légendaire acteur ivoirien saisit la perche ainsi tendue et ne la lâche plus, lui que « […] le rôle est venu trouver ». Le rôle qu’il y interprète est celui de Premier Ministre de Batanga : Emmanuel Tanga ; qui voulait devenir calife à la place du calife. Iznogoud likes this.
Lumière/caméra/actions sur le premier épisode de cette haletante série criminelle ; création Canal+ Original.
IL Y A UN NOUVEAU MORT ÔBATANGA
À quoi ressemble une mauvaise décision ? Quand il y a tellement de red flags que c’est Mission : Impossible à ignorer même quand on s’appelle Tom Cruise. Et pourtant, deux jeunes, interprétés par les web-humoristes Ange Freddy Guessan et Paul-Yves Heytien, vont récupérer une voiture dont les clés ont été laissées à l’intérieur. Et ce malgré tous les signaux d’alarme. Résultat : à la suite de la découverte du corps sans vie du sulfureux chef d’entreprise Olivier Vasseur, les deux jeunes hommes sont naturellement soupçonnés de l’avoir tué.
Point de départ d’une enquête confiée au Commandant Isabelle Olinga (Mouna N’Diaye).
ÔBATANGA, LA VICTIME ETAIT UN PEU TROP CONNUE
Le moins qu’on puisse dire c’est que le directeur général de la société batangaise d’alimentation, ou SOBATALI, qui domine notamment le marché des boissons gazeuses, n’avait pas que des ami(e)s.
Entre harcèlement sexuel et soupçons d’activités illicites, le sieur Vasseur devait être ostraciser vers la Malaise en attendant que les choses se tassent. Mais quelqu’un de trop impatient aura décidé de prendre les choses en main.
À QUI PROFITE LE CRIME ?
Comme si ça ne suffisait pas qu’on lui colle un policier coopérant dans les pattes, le capitaine Fabien Parmentier, l’inspectrice en chef Olinga a une liste de suspects potentiels long comme ces bras qui tirent les ficelles diplomatiques en coulisses. Coucou, Madame l’ambassadrice de la Gallonie.
Première suspecte : Emilie Vasseur. Professeur d’histoire géographie au lycée gallonien, elle aurait très bien appuyé sur la gâchette pour se débarrasser de son infidèle de mari et toucher une éventuelle grosse prime à l’assurance.
Second suspect : David Etamé (Julio Teko). L’amant de Madame Vasseur aurait très bien sortir dans dos, surprendre feu Monsieur Vasseur, et le descendre. Histoire de vivre pleinement son histoire d’amour avec la néo veuve.
Et enfin troisième option : le milieu de la drogue. La récente découverte sur les cargaisons des véhicules de la SOBATALI a montré que ce n’étaient pas seulement des boissons gazeuses qu’elle transportait. Et si un puissant trafiquant de drogue mécontent avait décidé d’envoyer un message ? Affaire à suivre.
Rendez-vous ce lundi 14 octobre 2024 à 20h30 sur Canal+ Première pour en savoir plus sur cette série co-réalisée par ceux qui font l’acteur.
Dans article qui suit, nous allons parler de la légende LeBron Raymone James Sr ! Pas d’histoire de GOAT ou autre, simplement la carrière du Kid of Akron, comme je l’avais fait quelques temps auparavant pour Michael Jordan.
Mais qui est LeBron Raymone James avant d’être celui que l’on appelle le King ?
Beaucoup l’adulent, d’autres le haïssent aujourd’hui aux Lakers, pourtant, l’histoire de LeBron James commence comme l’histoire simple d’un jeune afro-américain dans l’Ohio, le 30 décembre 1984. Son père n’étant pas présent, sa mère Gloria Marie James endosse toutes les responsabilités. À Akron, elle l’encourage et le pousse mais aussi le protège. Car un talent comme celui de son fils, ça se protège.
À St Vincent-St Mary, en tant que lycéen, LeBron Raymone James, brille au sein des Fab 5, son groupe d’ami. Pourtant, tout n’est pas aussi simple que ce que les gens pensent. S’il devient rapidement le prospect numéro 1 du pays, le chemin n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Le jeune et talentueux Carmelo Anthony de Oak Hill veut lui aussi se faire un nom. Mais surtout, il y a celui qu’on annonce plus fort que James, Lenny Cooke !
LeBron et les Fab 5
Lenny Cooke, la première marche
Lenny Cooke est initialement inscrit à la Northern Valley Regional High School à Demarest, puis à la Northern Valley Regional High School à Old Tappan, où il évolue sous la direction de l’entraîneur Kevin Brentnall. Durant l’été 2000, Cooke remporte le titre de MVP des lycéens lors du camp Adidas ABCD. Cet été-là, il participe aussi à la Rucker League, au Rucker Park, le terrain mythique de New York, où il a terminé deuxième meilleur marqueur, avec une moyenne de 23 points et 12 rebonds par match. Pendant la compétition, il a affronté des joueurs professionnels comme Stephon Marbury, Ray Allen, Zach Randolph et Omar Cook.
Cooke est un jeune joueur de basketball très prisé au lycée, dans divers camps de basketball, ainsi que dans les tournois AAU. À un moment donné, il était considéré comme l’un des meilleurs recrues du pays, aux côtés de rivaux contemporains tels que LeBron James, Carmelo Anthony et Amar’e Stoudemire. ESPN l’a classé comme le deuxième meilleur senior de sa classe, derrière Anthony et devant des futurs joueurs de la NBA comme Stoudemire, Raymond Felton et Chris Bosh. Joakim Noah était l’un de ses amis proches.
L’une des anecdotes marquantes du film biographique Lenny Cooke est le match de 2001 au camp ABCD entre Cooke, phénomène de la région de New York et MVP du camp en titre, et LeBron James, un phénomène moins connu venant de « nulle part », lors duquel LeBron a supplanté Cooke en tant que meilleur prospect du pays. Au camp ABCD de 2001, Cooke avait une moyenne de 16,5 points, 5,4 rebonds, 2,9 passes décisives, 1,1 interception et 0,9 contre par match.
Lenny Cooke lors de son petit passage aux Celtics
Il se dit que c’est à la suite de cette défaite que la carrière de Lenny Cooke prend la mauvaise tournure. Comme si plus qu’une défaite sur le terrain physique, c’était une défaite psychologique.
Les polémiques sur les cadeaux
La législation aux USA à l’époque ne permet pas aux écoles supérieures ni aux franchises NBA d’offrir des cadeaux de valeurs dépassant le plafond de 100 dollars aux prospects mineurs, pourtant, LeBron acceptera 50 000 dollars pour se sortir de sa situation. On dira de lui qu’il prend la grosse tête avec ses amis, mais c’est lorsqu’il se verra offrir deux maillots sur un parking que la sanction tombera. Suspension jusqu’à la fin de la saison et le sentiment d’abandonner son équipe, ses amis, sa mère. En présentant des excuses sincères, la peine sera réduite finalement à deux matchs.
Pour son retour, il déclare « Ce sera le match de ma vie » ! 52 points seulement pour le Kid from Akron !
Carmelo, le vrai défi
Après avoir relevé le défi Cooke, LeBron James est challengé par le natif de Brooklyn ! Carmelo Anthony 22.2 points et 10 rebonds par match, à 45.3% au shoot se présente avec la ferme intention de prouver qu’il n’est pas au centre de l’attention pour rien. Pour l’anecdote, le coach de Carmelo raconte que tard, la veille du match, il trouve Carmelo et LBJ en train de discuter amicalement et cela l’inquiète car il prend peur du fait que son joueur perde l’envie de gagner, mais il en faut plus pour « Me7o » !
LeBron et Carmelo Anthony
Dans le podcast All The Smoke, il raconte cette rencontre du destin menant à l’une des grandes amitiés de l’histoire de la NBA :
« On arrive dans le New Jersey, on arrive au Prime-Time Shootout, on entre à l’hôtel, et il me dit : ‘Toi, c’est Melo ?’ ‘Ouais !’ C’était aussi le week-end du All-Star à Philly. Et on est restés assis sur les marches pendant des heures la veille de ce match. Je ne sais rien de toi, mon pote, et tu ne sais rien de moi.
On a tout de suite accroché à partir de ce moment-là, on a juste senti qu’on venait de milieux similaires, famille monoparentale, famille brisée, grandir dans les quartiers. Donc on s’est connectés pour ça, avant même le basket. … Je cherchais une sorte de relation comme ça avec quelqu’un, il cherchait la même chose, donc on est arrivés dans la vie de l’autre au bon moment. On cherchait tous les deux cette fraternité. »
Oak Hill Academy (Va.) 72, St. Vincent-St. Mary (Ohio) 66
Malgré la défaite, LeBron James impressionne encore plus et valide son ticket pour la Draft 2003 sans passer par la case université. Maintenant que vous en savez un peu plus sur les début de LeBron Raymone James Sr, nous allons pouvoir parler de son arrivée tonitruante en NBA !
Sorti en 1993, Menace II Society est un film culte qui a profondément marqué la communauté noire américaine et influencé la culture hip-hop. Réalisé par les frères Hughes, Allen et Albert, ce film se distingue par son réalisme cru et sa représentation sans concession de la vie dans les ghettos de Los Angeles.
Synopsis
L’histoire se déroule dans les quartiers défavorisés de South Central à Los Angeles et suit le parcours de Caine Lawson, un jeune Afro-Américain pris dans un cycle de violence, de criminalité et de désespoir. Orphelin après la mort de ses parents, Caine est élevé par ses grands-parents, mais il est attiré par la rue et les influences néfastes qui l’entourent, notamment par son meilleur ami, Kevin « O-Dog » Anderson, un jeune homme impulsif et violent. Le film plonge le spectateur dans le quotidien de ces jeunes, exposant la réalité brutale des ghettos urbains américains des années 1990.
À travers une série de choix tragiques, Menace II Society explore des thèmes comme la violence, la drogue, le racisme institutionnel et le manque de perspectives pour les jeunes issus de milieux défavorisés. Le film se termine de manière tragique, soulignant l’issue inévitable pour beaucoup de jeunes dans de telles circonstances.
Contexte Social et Historique
Le film sort en pleine période de tensions raciales et sociales aux États-Unis. Les années 1990 sont marquées par une montée des inégalités économiques, un taux élevé de criminalité urbaine et une recrudescence des violences policières contre les Afro-Américains. L’année 1992, juste avant la sortie du film, est marquée par les émeutes de Los Angeles, déclenchées après l’acquittement des policiers impliqués dans le passage à tabac de Rodney King. Ces émeutes, qui ont secoué la ville et révélé les frustrations accumulées dans les communautés afro-américaines, ont servi de toile de fond à Menace II Society. Le film est ainsi non seulement un reflet de la réalité des ghettos américains, mais aussi une critique acerbe des conditions sociales qui y prévalent.
Les frères Hughes, encore très jeunes à l’époque (21 ans), ont capturé l’authenticité de cette réalité avec une crudité et une intensité rarement vues au cinéma. Leur approche sans concession a donné au film une dimension quasi documentaire, faisant de Menace II Society un témoignage poignant sur la vie dans les quartiers pauvres de Los Angeles.
Les frères Hugues réalisateurs et scénaristes du film Menace II Society
Dénonciation ou glorification de la violence ?
Menace II Society a eu un impact profond sur la communauté afro-américaine, en raison de son traitement réaliste et sans fard de la vie dans les ghettos. Contrairement à d’autres films de l’époque qui romantisaient ou esthétisaient la violence, ce film la présente de manière brutale et inéluctable, suscitant des débats sur la responsabilité des médias dans la représentation des Afro-Américains.
En effet, le film dépeint de manière brute et réaliste la violence qui gangrène les communautés noires américaines, notamment à travers les luttes intestines entre membres de ces communautés. Bien que le film cherche à dénoncer cette violence systémique en la montrant sans artifice, il a été critiqué pour sa représentation ambiguë, pouvant être interprétée comme une glorification de cette violence. Les personnages principaux, souvent entraînés dans une spirale de criminalité et de rétribution, illustrent les conséquences dévastatrices d’un environnement où l’hostilité devient un mode de vie. Pourtant, certains critiques estiment que le film, par son style visuel et narratif percutant, pourrait encourager une fascination malsaine pour cette violence, brouillant ainsi la frontière entre dénonciation et exaltation.
Son impact sur l’Univers du Hip-Hop
Le film a également joué un rôle significatif dans le monde du hip-hop. La bande-son, composée de morceaux de Spice 1 et MC Eiht, entre autres, a contribué à l’authenticité du film, le liant intimement à la culture hip-hop qui, à l’époque, se faisait l’écho des luttes et des frustrations de la jeunesse afro-américaine. Le film a influencé de nombreux artistes de rap, tant dans leur musique que dans leur esthétique, et a été cité à plusieurs reprises dans les paroles de chansons pour illustrer les réalités de la vie dans les quartiers défavorisés.
Son influence Aujourd’hui
Plus de trois décennies après sa sortie, Menace II Society reste un film de référence dans la culture afro-américaine et le cinéma en général. Il est souvent étudié dans le cadre de cours sur les études afro-américaines, le cinéma et la sociologie pour sa représentation des réalités urbaines et son exploration des thèmes sociaux brûlants. Le film a ouvert la voie à d’autres œuvres qui cherchent à dépeindre la réalité des ghettos sans concession et continue d’inspirer de nouveaux réalisateurs.
Dans le contexte actuel, où les tensions raciales et les violences policières demeurent des problématiques majeures aux États-Unis, Menace II Society conserve toute sa pertinence. Le film est un rappel percutant des luttes auxquelles sont confrontées les communautés marginalisées et reste une œuvre incontournable pour comprendre l’histoire et les dynamiques sociales qui façonnent la vie dans les ghettos américains.
En somme, Menace II Society n’est pas seulement un film, c’est un cri d’alarme, une dénonciation des injustices sociales et un miroir des difficultés persistantes auxquelles la communauté afro-américaine continue de faire face. Ce film continue de résonner avec les réalités contemporaines, prouvant que le cinéma peut être un miroir brutal mais nécessaire des défis sociétaux. Cependant, le film suscite tout de même un débat sur la frontière entre dénonciation et glorification de la violence tout en soulevant des questions sur la responsabilité des cinéastes dans la présentation de cette brutalité.
Découvrez l’histoire tragique des îles Chagos, un archipel de l’océan Indien marqué par l’expulsion de sa population et une lutte pour la souveraineté qui a duré plus de 50 ans. Retour sur un combat pour la justice, enfin couronné de succès en octobre 2024.
Par une chaude journée d’octobre 2024, un chapitre de l’histoire coloniale britannique s’est enfin refermé. Après des décennies de conflits juridiques et diplomatiques, le gouvernement britannique a officiellement restitué la souveraineté des îles Chagos à Maurice. Cette annonce, qui a fait les gros titres de nombreux médias, marque l’épilogue d’une longue lutte de plus de cinquante ans menée par les Chagossiens, peuple autrefois déraciné de leurs terres ancestrales. Pour comprendre cette décision historique, il faut se plonger dans les méandres d’un passé méconnu, fait de trahisons, d’expulsions forcées, et d’enjeux géopolitiques qui ont transcendé les frontières de l’océan Indien.
Un paradis convoité
L’archipel des Chagos, un ensemble d’atolls coralliens perdu dans les eaux bleues de l’océan Indien, a tout d’un paradis tropical. Sa plus grande île, Diego Garcia, est un joyau stratégique, située à égale distance des côtes africaines et asiatiques. L’histoire des Chagos remonte au début du XVIe siècle, lorsque le navigateur portugais Pedro de Mascarenhas les mentionna pour la première fois sur ses cartes en 1512. Peu intéressés par ces terres isolées, les Portugais les laissèrent dans l’oubli jusqu’au XVIIIe siècle.
À cette époque, les colons français commencèrent à s’intéresser aux îles pour y développer des plantations de noix de coco et extraire du coprah, une matière précieuse utilisée pour produire de l’huile. Ils y emmenèrent des esclaves originaires de Madagascar et du Mozambique, jetant ainsi les bases de ce qui deviendrait la communauté chagossienne.
L’histoire bascula brusquement dans les années 1960, quand les États-Unis et le Royaume-Uni signèrent un accord secret pour installer une base militaire sur Diego Garcia. À la suite de cette décision, la population chagossienne fut victime d’une campagne brutale d’expulsion. Entre 1966 et 1973, des centaines de familles furent déracinées, déportées à bord de cargos vers les Seychelles et Maurice, sans autre forme de procès. Leurs maisons furent détruites, leurs chiens abattus, et la communauté se retrouva dispersée, condamnée à vivre dans des bidonvilles, coupée à jamais de ses terres.
Pour les stratèges britanniques et américains, il s’agissait d’un mal nécessaire. La base de Diego Garcia, située à un point névralgique des routes maritimes, permettait de surveiller l’océan Indien et de projeter leur puissance militaire dans une région clé pendant la Guerre froide. Les Chagossiens, quant à eux, étaient réduits au silence, leur histoire reléguée à l’oubli.
Un combat juridique sans fin
AP Photo/Mike Corder
C’est à partir des années 1990 que les Chagossiens commencèrent à faire entendre leur voix. Soutenus par des militants des droits de l’homme, ils entamèrent une série de recours judiciaires pour réclamer leur droit au retour. Leurs efforts furent couronnés de quelques victoires symboliques, mais en 2008, la Chambre des Lords, plus haute juridiction britannique, les débouta définitivement, les condamnant à rester en exil.
Cependant, la lutte ne s’arrêta pas là. En 2017, l’Assemblée générale des Nations unies adopta une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se prononcer sur la légalité de l’administration britannique de l’archipel. Deux ans plus tard, en février 2019, la Cour jugea que le Royaume-Uni avait illégalement séparé les Chagos de Maurice en 1965, violant ainsi le droit international.
Un tournant historique
Le 3 octobre 2024, après de longues négociations, le Royaume-Uni rendit finalement la souveraineté des îles Chagos à Maurice, tout en conservant un bail militaire de 99 ans sur Diego Garcia, garantissant ainsi la poursuite de l’exploitation de la base. Pour les Chagossiens, ce fut une victoire amère. Si l’annonce marquait la fin de la tutelle britannique, leur retour sur les îles restait incertain, entravé par des considérations politiques et écologiques.
Aujourd’hui, l’histoire des Chagossiens est celle d’un peuple qui se bat pour retrouver son identité, sa terre et sa dignité. Leur combat résonne avec celui d’autres communautés à travers le monde, victimes de déportations et de politiques coloniales injustes. Les cicatrices de cette déportation forcée ne se refermeront pas de sitôt, mais le 3 octobre 2024 restera à jamais gravé dans l’histoire comme le jour où justice leur fut, au moins partiellement, rendue.
L’histoire des Chagos est un rappel poignant des drames humains qui se cachent derrière les enjeux géopolitiques et militaires. Mais c’est aussi l’histoire d’une résistance, d’une communauté qui refuse de disparaître, qui se bat pour son droit à l’existence. Et, peut-être, un jour, les Chagossiens retrouveront enfin leur paradis perdu.
Sommaire
Sources
« La dernière colonie : Les îles Chagos, une histoire d’exil et de justice« , Philippe Sands, 2022
« Island of Shame: The Secret History of the US Military Base on Diego Garcia« , David Vine, 2009
Cour internationale de justice, avis consultatif, février 2019
Archives de l’ONU, « Résolution sur la décolonisation des îles Chagos », 2017
Le discours historique de Thomas Sankara à l’Assemblée générale de l’ONU le 4 octobre 1984, un plaidoyer puissant pour la dignité et l’indépendance des peuples africains et du Tiers Monde.
Le 4 octobre 1984, Thomas Sankara, président du Burkina Faso, prononce un discours mémorable à la Trente-neuvième session de l’Assemblée générale de l’ONU. Dans cette allocution passionnée, Sankara dénonce l’impérialisme, les inégalités mondiales, et appelle à la solidarité internationale pour lutter contre l’oppression. Ce discours demeure l’un des témoignages les plus puissants de son engagement révolutionnaire et panafricaniste.
Le discours historique de Thomas Sankara à l’ONU
Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire Général,
Honorables représentants de la Communauté internationale
Je viens en ces lieux vous apporter le salut fraternel d’un pays de 274000 km², où sept millions d’enfants, de femmes et d’hommes, refusent désormais de mourir d’ignorance, de faim, de soif, tout en n’arrivant pas à vivre véritablement depuis un quart de siècle d’existence comme Etat souverain, siégeant à l’ONU.
Je viens à cette Trente-neuvième session vous parler au nom d’un peuple qui, sur la terre de ses ancêtres, a choisi, dorénavant de s’affirmer et d’assumer son histoire, dans ses aspects positifs, comme dans ses aspects négatifs, sans complexe aucun.
Je viens enfin, mandaté par le Conseil National de la Révolution (CNR) du Burkina Faso, pour exprimer les vues de mon peuple concernant les problèmes inscrits à l’ordre du jour, et qui constituent la trame tragique des évènements qui fissurent douloureusement les fondements du monde en cette fin du vingtième siècle. Un monde où l’humanité est transformée en cirque, déchirée par les luttes entre les grands et les semi-grands, battue par les bandes armées, soumise aux violences et aux pillages. Un monde où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors-la-loi, vivant de rapines, et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main.
Monsieur le Président
Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité. Ma seule ambition est une double aspiration : premièrement, pouvoir, en langage simple, celui de l’évidence et de la clarté, parler au nom de mon peuple, le peuple du Burkina Faso ; deuxièmement, parvenir à exprimer aussi, à ma manière, la parole du “Grand peuple des déshérités”, ceux qui appartiennent à ce monde qu’on a malicieusement baptisé Tiers Monde. Et dire, même si je n’arrive pas à les faire comprendre, les raisons que nous avons de nous révolter.
Tout cela dénote de l’intérêt que nous portons à l’ONU, les exigences de nos droits y prenant une vigueur et la rigueur de la claire conscience de nos devoirs.
Nul ne s’étonnera de nous voir associer l’ex Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, à ce fourre-tout méprisé, le Tiers Monde, que les autres mondes ont inventé au moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour accepter d’être “l’arrière monde d’un Occident repu”. Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tricontinental et admettre, en tant que non-alignés, et avec la densité de nos convictions, qu’une solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique dans un même combat contre les mêmes trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs économiques.
Reconnaître donc notre présence au sein du Tiers Monde c’est, pour paraphraser José Marti, “affirmer que nous sentons sur notre joue tout coup donné à n’importe quel homme du monde”. Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont redoublées. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en massue. Et après qu’ils se soient revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes. Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous le recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles.
Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture.
Du reste, tous les nouveaux “maîtres-à-penser” sortant de leur sommeil, réveillés par la montée vertigineuse de milliards d’hommes en haillons, effrayés par la menace que fait peser sur leur digestion cette multitude traquée par la faim, commencent à remodeler leurs discours et, dans une quête anxieuse, recherchent une fois de plus en nos lieu et place, des concepts-miracles, de nouvelles formes de développement pour nos pays. Il suffit pour s’en convaincre de lire les nombreux actes des innombrables colloques et séminaires.
Loin de moi l’idée de tourner en ridicule les efforts patients de ces intellectuels honnêtes qui, parce qu’ils ont des yeux pour voir, découvrent les terribles conséquences des ravages imposés par lesdits “spécialistes” en développement dans le Tiers Monde. La crainte qui m’habite c’est de voir les résultats de tant d’énergies confisquées par les Prospéro de tout genre pour en faire la baguette magique destinée à nous renvoyer à un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps.
Cette crainte se justifie d’autant plus que la petite bourgeoisie africaine diplômée, sinon celle du Tiers Monde, soit par paresse intellectuelle, soit plus simplement parce qu’ayant goûté au mode de vie occidental, n’est pas prête à renoncer à ses privilèges. De ce fait, elle oublie que toute vraie lutte politique postule un débat théorique rigoureux et elle refuse l’effort de réflexion qui nous attend. Consommatrice passive et lamentable, elle se regorge de vocables fétichisés par l’Occident comme elle le fait de son whisky et de son champagne, dans ses salons à l’harmonie douteuse.
On recherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’”African Personality” marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de nos “grands” intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos professeurs, nos ingénieurs et nos économistes se contentent d’y adjoindre des colorants parce que, des universités européennes dont ils sont les produits, ils n’ont ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs ou des superlatifs.
Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Il faut, avant qu’il ne soit trop tard, car il est déjà trop tard, que ces élites, ces hommes de l’Afrique, du Tiers Monde, reviennent à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur société, à la misère dont nous avons hérité pour comprendre non seulement que la bataille pour une pensée au service des masses déshéritées n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent devenir crédibles sur le plan international, qu’en inventant réellement, c’est-à-dire, en donnant de leurs peuples une image fidèle. Une image qui leur permette de réaliser des changements profonds de la situation sociale et politique, susceptibles de nous arracher à la domination et à l’exploitation étrangères qui livrent nos Etats à la seule perspective de la faillite.
C’est ce que nous avons perçu, nous, peuple burkinabè, au cours de cette nuit du 4 août 1983, aux premiers scintillements des étoiles dans le ciel de notre Patrie. Il nous fallait prendre la tête des jacqueries qui s’annonçaient dans les campagnes affolées par l’avancée du désert, épuisées par la faim et la soif et délaissées. Il nous fallait donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désoeuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succédaient à la tête de l’Etat et qui ne leur offraient rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous fallait donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux. A la révolte passagère, simple feu de paille, devait se substituer pour toujours la révolution, lutte éternelle contre la domination.
D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point ” le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche”.
Dans le cas de l’ex Haute Volta, le processus était encore plus exemplaire. Nous étions la condensation magique, le raccourci de toutes les calamités qui ont fondu sur les pays dits “en voie de développement”. Le témoignage de l’aide présentée comme la panacée et souvent trompetée, sans rime ni raison, est ici éloquent. Très peu sont les pays qui ont été comme le mien inondés d’aides de toutes sortes. Cette aide est en principe censée œuvrer au développement. On cherchera en vain dans ce qui fut autrefois la Haute-Volta, les signes de ce qui peut relever d’un développement. Les hommes en place, soit par naïveté, soit par égoïsme de classe, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu maîtriser cet afflux extérieur, en saisir la portée et exprimer des exigences dans l’intérêt de notre peuple.
Analysant un tableau publié en 1983 par le Club du Sahel, Jacques Giri dans son ouvrage “Le Sahel Demain”, conclut avec beaucoup de bon sens que l’aide au Sahel, à cause de son contenu et des mécanismes en place, n’est qu’une aide à la survie. Seuls, souligne-t-il, 30 pour cent de cette aide permet simplement au Sahel de vivre. Selon Jacques Giri, cette aide extérieure n’aurait d’autres buts que de continuer à développer les secteurs improductifs, imposant des charges intolérables à nos petits budgets, désorganisant nos campagnes, creusant les déficits de notre balance commerciale, accélérant notre endettement.
Juste quelques clichés pour présenter l’ex Haute-Volta : – 7 millions d’habitants, avec plus de 6 millions de paysannes et de paysans – Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille – Une espérance de vie se limitant à 40 ans – Un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent, si nous concevons l’alphabétisé comme celui qui sait lire, écrire et parler une langue. – Un médecin pour 50000 habitants – Un taux de scolarisation de 16 pour cent – et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars.
Le diagnostic à l’évidence, était sombre. La source du mal était politique. Le traitement ne pouvait qu’être politique.
Certes nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général, la politique d’assistance et d’aide n’a abouti qu’à nous désorganiser, à nous asservir, à nous déresponsabiliser dans notre espace économique, politique et culturel.
Nous avons choisi de risquer de nouvelles voies pour être plus heureux. Nous avons choisi de mettre en place de nouvelles techniques.
Nous avons choisi de rechercher des formes d’organisation mieux adaptées à notre civilisation, rejetant de manière abrupte et définitive toutes sortes de diktats extérieurs, pour créer ainsi les conditions d’une dignité à la hauteur de nos ambitions. Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance. Tel est notre programme politique.
Au plan de la gestion économique, nous apprenons à vivre simplement, à accepter et à nous imposer l’austérité afin d’être à même de réaliser de grands desseins.
Déjà, grâce à l’exemple de la Caisse de solidarité nationale, alimentée par des contributions volontaires, nous commençons à répondre aux cruelles questions posées par la sécheresse. Nous avons soutenu et appliqué les principes d’Alma-Ata en élargissant le champ des soins de santé primaires. Nous avons fait nôtre, comme politique d’Etat, la stratégie du GOBI FFF, préconisée par l’UNICEF.
Par l’intermédiaire de l’Office du Sahel des Nations Unies (OSNU), nous pensons que les Nations unies devraient permettre aux pays touchés par la sécheresse la mise sur pied d’un plan moyen et long termes afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Pour préparer le vingt et unième siècle, nous avons, par la création d’une tranche spéciale de la Tombola, “Instruisons nos enfants”, lancé une campagne immense pour l’éducation et la formation de nos enfants dans une école nouvelle. Nous avons lancé à travers l’action salvatrice des Comités de Défense de la Révolution un vaste programme de construction de logements sociaux, 500 en trois mois, de routes, de petites retenues d’eau etc… Notre ambition économique est d’œuvrer pour que le cerveau et les bras de chaque burkinabè puissent au moins lui servir à inventer et à créer de quoi s’assurer deux repas par jour et de l’eau potable.
Nous jurons, nous proclamons, que désormais au Burkina Faso, plus rien ne se fera sans la participation des burkinabè. Rien qui n’ait été au préalable décidé par nous, élaboré par nous. Il n’y aura plus d’attentat à notre pudeur et à notre dignité.
Forts de cette certitude, nous voudrions que notre parole s’élargisse à tous ceux qui souffrent dans leur chair, tous ceux qui sont bafoués dans leur dignité d’homme par un minorité d’hommes ou par un système qui les écrase.
Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom du Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.
Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire ou qu’ils sont de culture différente et bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.
Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.
Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.
Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits.
Je parle au nom des mères de nos pays démunis, qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.
Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre, qui a faim et qui louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une vitre épaisse. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier, placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que représentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.
Je parle au nom des artistes (poètes, peintres, sculpteur, musiciens, acteurs), hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations de show-business.
Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois du chômage.
Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage modernes.
Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim.
Militaire, je ne peux oublier ce soldat obéissant aux ordres, le doigt sur la détente, et qui sait que la balle qui va partir ne porte que le message de la mort.
Enfin, je veux m’indigner en pensant aux Palestiniens qu’une humanité inhumaine a choisi de substituer à un autre peuple, hier encore martyrisé. Je pense à ce vaillant peuple palestinien, c’est-à-dire à ces familles atomisées errant de par le monde en quête d’un asile. Courageux, déterminés, stoïques et infatigables, les Palestiniens rappellent à chaque conscience humaine la nécessité et l’obligation morale de respecter les droits d’un peuple : avec leurs frères juifs, ils sont antisionistes.
Aux côtés de mes frères soldats de l’Iran et de l’Irak, qui meurent dans une guerre fratricide et suicidaire, je veux également me sentir proche des camarades du Nicaragua dont les ports sont minés, les villes bombardées et qui, malgré tout, affrontent avec courage et lucidité leur destin. Je souffre avec tous ceux qui, en Amérique latine, souffrent de la mainmise impérialiste.
Je veux être aux côtés des peuples afghan et irlandais, aux côtés des peuples de Grenade et de Timor Oriental, chacun à la recherche d’un bonheur dicté par la dignité et les lois de sa culture.
Je m’élève ici au nom des tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre. Oui je veux donc parler au nom de tous les “laissés pour compte” parce que “je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger”.
Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples. Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de l’Humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de toutes les luttes de libération des peuples du Tiers Monde. Nous sommes à l’écoute des grands bouleversements qui ont transformé le monde. Nous tirons des leçons de la révolution américaine, les leçons de sa victoire contre la domination coloniale et les conséquences de cette victoire. Nous faisons nôtre l’affirmation de la doctrine de la non-ingérence des Européens dans les affaires américaines et des Américains dans les affaires européennes. Ce que Monroe clamait en 1823, « L’Amérique aux Américains », nous le reprenons en disant « l’Afrique aux Africains », « Le Burkina aux Burkinabè ». La Révolution française de 1789, bouleversant les fondements de l’absolutisme, nous a enseigné les droits de l’homme alliés aux droits des peuples à la liberté. La grande révolution d’octobre 1917 a transformé le monde, permis la victoire du prolétariat, ébranlé les assises du capitalisme et rendu possible les rêves de justice de la Commune française.
Ouverts à tous les vents de la volonté des peuples et de leurs révolutions, nous instruisant aussi de certains terribles échecs qui ont conduits à de tragiques manquements aux droits de l’homme, nous ne voulons conserver de chaque révolution, que le noyau de pureté qui nous interdit de nous inféoder aux réalités des autres, même si par la pensée, nous nous retrouvons dans une communauté d’intérêts.
Monsieur les Président,
Il n’y a plus de duperie possible. Le Nouvel Ordre Economique Mondial pour lequel nous luttons et continuerons à lutter, ne peut se réaliser que : – si nous parvenons à ruiner l’ancien ordre qui nous ignore, – si nous imposons la place qui nous revient dans l’organisation politique du monde, – si, prenant conscience de notre importance dans le monde, nous obtenons un droit de regard et de décision sur les mécanismes qui régissent le commerce, l’économie et la monnaie à l’échelle planétaire.
Le Nouvel Ordre Economique international s’inscrit tout simplement, à côté de tous les autres droits des peuples, droit à l’indépendance, au libre choix des formes et de structures de gouvernement, comme le droit au développement. Et comme tous les droits des peuples, il s’arrache dans la lutte et par la lutte des peuples. Il ne sera jamais le résultat d’un acte de la générosité d’une puissance quelconque.
Je conserve en moi la confiance inébranlable, confiance partagée avec l’immense communauté des pays non-alignés, que sous les coups de boutoir de la détresse hurlante de nos peuples, notre groupe va maintenir sa cohésion, renforcer son pouvoir de négociation collective, se trouver des alliés parmi les nations et commencer, de concert avec ceux qu peuvent encore nous entendrez, l’organisation d’un système de relations économiques internationales véritablement nouveau.
Monsieur le Président,
Si j’ai accepté de me présenter devant cette illustre assemblée pour y prendre la parole, c’est parce que malgré les critiques qui lui sont adressées par certains grands contributeurs, les Nations Unies demeurent la tribune idéale pour nos revendications, le lieu obligé de la légitimité des pays sans voix.
C’est cela qu’exprime avec beaucoup de justesse notre Secrétaire général lorsqu’il écrit : “L’organisation des Nations Unies est unique en ce qu’elle reflète les aspirations et les frustrations de nombreux pays et gouvernements du monde entier. Un de ses grands mérites est que toutes les Nations, y compris celles qui sont faibles, opprimées ou victimes de l’injustice, (il s’agit de nous), peuvent, même lorsqu’elles sont confrontées aux dures réalités du pouvoir, y trouver une tribune et s’y faire entendre. Une cause juste, même si elle ne rencontre que revers ou indifférence, peut trouver un écho à l’Organisation des Nations Unies ; cet attribut de l’Organisation n’est pas toujours prisé, mais il n’en est pas moins essentiel”.
On ne peut mieux définir le sens et la portée de l’Organisation.
Aussi est-il, pour chacun de nous, un impératif catégorique de consolider les assises de notre Organisation, de lui donner les moyens de son action. Nous adoptons en conséquence, les propositions faîtes à cette fin par le Secrétaire Général, pour sortir l’Organisation des nombreuses impasses, soigneusement entretenues par le jeu des grandes puissances afin de la discréditer aux yeux de l’opinion publique.
Monsieur le Président,
Reconnaissant les mérites mêmes limités de notre Organisation, je ne peux que me réjouir de la voir compter de nouveaux adhérents. C’est pourquoi la délégation burkinabè salue l’entrée du 159ème membre de notre Organisation : l’Etat du Brunei Daressalam.
C’est la déraison de ceux entre les mains desquelles la direction du monde es tombée par le hasard des choses qui fait l’obligation au Mouvement des pays non alignés, auquel je l’espère, se joindra bientôt l’Etat du Brunei Darussalam, de considérer comme un des objectifs permanents de sa lutte, le combat pour le désarmement qui est un des aspects essentiels et une condition première de notre droit au développement.
Il faut, à notre avis des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. A ce titre, le Président Fidel Castro en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des Pays non alignés lorsqu’il déclarait : “Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats pourraient alimenter un milliard de personnes…”
En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’Humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.
On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine “aide”, assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix.
Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister passifs, au trafic des concepts.
Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.
Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable _ oui, le plus lamentable_ est détenu au Moyen Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les Etats-Unis, continue à défier la communauté internationale.
Au mépris d’une histoire qui hier encore, désignait chaque Juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.
Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune, notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin.
Monsieur, le Président,
Analysant la situation qui prévaut en Afrique sur les plans économique et politique, nous ne pouvons pas ne pas souligner les graves préoccupations qui sont les nôtres, face aux dangereux défis lancés aux droits des peuples par certaines nations qui, sûres de leurs alliances, bafouent ouvertement la morale internationale.
Certes, nous avons le droit de nous réjouir de la décision de retrait des troupes étrangères au Tchad, afin que le Tchadiens entre eux, sans intermédiaire, cherchent les moyens de mettre fin à cette guerre fratricide, et donner enfin à ce peuple qui n’en finit pas de pleurer depuis de nombreux hivernages, les moyens de sécher ses larmes. Mais, malgré les progrès enregistrés çà et là par les peuples africains dans leur lutte pour l’émancipation économique, notre continent continue de refléter la réalité essentielle des contradictions entre les grandes puissances, de charrier les insupportables apories du monde contemporain.
C’est pourquoi nous tenons pour inadmissible et condamnons sans recours, le sort fait au peuple du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc qui se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté du peuple sahraoui. Pour avoir visité personnellement les régions libérées par le peuple sahraoui, j’ai acquis la confirmation que plus rien désormais ne saurait entraver sa marche vers la libération totale de son pays, sous la conduite et éclairée du Front Polisario.
Monsieur le Président,
Je ne voudrais pas trop m’étendre sur la question de Mayotte et des îles de l’Archipel malgache. Lorsque les choses sont claires, lorsque les principes sont évidents, point n’est besoin d’élaborer. Mayotte appartient aux Comores. Les îles de l’archipel sont malgaches.
En Amérique Latine, nous saluons l’initiative du Groupe de Contadora, qui constitue une étape positive dans la recherche d’une solution juste à la situation explosive qui y prévaut. Le commandant Daniel Ortega, au nom du peuple révolutionnaire du Nicaragua a fait ici des propositions concrètes et posé des questions de fond à qui de droit. Nous attendons de voir la paix s’installer dans son pays et en Amérique Centrale, le 15 octobre prochain et après le 15 octobre et nous prenons à témoin l’opinion publique mondiale.
De même que nous avons condamné l’agression étrangère de l’île de Grenade, de même nous fustigeons toutes les interventions étrangères. C’est ainsi que nous ne pouvons pas nous taire face à l’intervention militaire en Afghanistan.
Il est cependant un point, mais dont la gravité exige de chacun de nous une explication franche et décisive. Cette question, vous vous en doutez, ne peut qu’être celle de l’Afrique du Sud. L’incroyable insolence de ce pays à l’égard de toutes les nations du monde, même vis-à-vis de celles qui soutiennent le terrorisme qu’il érige en système pour liquider physiquement la majorité noire de ce pays, le mépris qu’il adopte à l’égard de toutes nos résolutions, constituent l’une des préoccupations les plus oppressantes du monde contemporain.
Mais le plus tragique, n’est pas que l’Afrique du Sud se soit elle-même mise au banc de la communauté internationale à cause de l’abjection des lois de l’apartheid, encore moins qu’elle continue de maintenir illégalement la Namibie sous la botte colonialiste et raciste, ou de soumettre impunément ses voisins aux lois du banditisme. Non, le plus abject, le plus humiliant pour la conscience humaine, c’est qu’elle soit parvenue à “banaliser” le malheur de millions d’êtres humains qui n’ont pour se défendre que leur poitrine et l’héroïsme de leurs mains nues. Sûre de la complicité des grandes puissances et de l’engagement actif de certaines d’entre elles à ses côtés, ainsi que de la criminelle collaboration de quelques tristes dirigeants de pays africains, la minorité blanche ne se gêne pas pour ridiculiser les états d’âme de tous les peuples, qui, partout à travers le monde, trouvent intolérable la sauvagerie des méthodes en usage dans ce pays.
Il fut un temps où les brigades internationales se constituaient pour aller défendre l’honneur des nations agressées dans leur dignité. Aujourd’hui, malgré la purulence des plaies que nous portons tous à nos flancs, nous allons voter des résolutions dont les seules vertus, nous dira-t-on, seraient de conduire à résipiscence une Nation de corsaires qui “détruit le sourire comme la grêle tue les fleurs”.
Monsieur le Président,
Nous allons bientôt fêter le cent cinquantième anniversaire de l’émancipation des esclaves de l’Empire britannique. Ma délégation souscrit à la proposition des pays d’Antigua et de la Barbade de commémorer avec éclat cet événement qui revêt, pour les pays africains et le monde noir, une signification d’une très grande importance. Pour nous, tout ce qui pourra être fait, dit ou organisé à travers le monde au cours des cérémonies commémoratives devra mettre l’accent sur le terrible écot payé par l’Afrique et le monde noir, au développement de la civilisation humaine. Ecot payé sans retour et qui explique, sans aucun doute, les raisons de la tragédie d’aujourd’hui sur notre continent.
C’est notre sang qui a nourri l’essor du capitalisme, rendu possible notre dépendance présente et consolidé notre sous-développement. On ne peut plus escamoter la vérité, trafiquer les chiffres. Pour chaque Nègre parvenu dans les plantations, cinq au moins connurent la mort ou la mutilation. Et j’omets à dessein, la désorganisation du continent et les séquelles qui s’en sont suivies.
Monsieur le Président,
Si la terre entière, grâce à vous, avec l’aide du Secrétaire Général, parvient à l’occasion de cet anniversaire à se convaincre de cette vérité-là, elle comprendra pourquoi, avec toute la tension de notre être, nous voulons la paix entre les nations, pourquoi nous exigeons et réclamons notre droit au développement dans l’égalité absolue, par une organisation et une répartition des ressources humaines.
C’est parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, que nous nous sommes jurés, nous burkinabè, de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre, le moindre déni de justice. C’est le souvenir de la souffrance qui nous place aux côtés de l’OLP contre les bandes armées d’Israël. C’est le souvenir de cette souffrance qui, d’une part, nous fait soutenir l’ANC et la SWAPO, et d’autre part, nous rend intolérable la présence en Afrique du Sud des hommes qui se disent blancs et qui brûlent le monde à ce titre. C’est enfin ce même souvenir qui nous fait placer l’Organisation des Nations Unies toute notre foi dans un devoir commun, dans un tâche commune pour un espoir commun.
Nous réclamons : – Que s’intensifie à travers le monde la campagne pour la libération de Nelson Mandela et sa présence effective à la prochaine Assemblée générale de l’ONU comme une victoire de fierté collective. – Que soit créé en souvenir de nos souffrances et au titre de pardon collectif un Prix international de l’Humanité réconciliée, décerné à tous ceux qui par leur recherche auraient contribué à la défense des droits de l’homme. – Que tous les budgets de recherches spatiales soient amputés de 1/10000e et consacrés à des recherches dans le domaine de la santé et visant à la reconstitution de l’environnement humain perturbé par tous ces feux d’artifices nuisibles à l’écosystème
Nous proposons également que les structures des Nations Unies soient repensées et que soit mis fin à ce scandale que constitue le droit de veto. Bien sûr, les effets pervers de son usage abusif sont atténués par la vigilance de certains de ses détenteurs. Cependant, rien ne justifie ce droit : ni la taille des pays qui le détiennent ni les richesses de ces derniers.
Si l’argument développé pour justifier une telle iniquité est le prix payé au cours de la guerre mondiale, que ces nations, qui se sont arrogé ces droits, sachent que nous aussi nous avons chacun un oncle ou un père qui, à l’instar de milliers d’autres innocents arrachés au Tiers Monde pour défendre les droits bafoués par les hordes hitlériennes, porte lui aussi dans sa chair les meurtrissures des balles nazies. Que cesse donc l’arrogance des grands qui ne perdent aucune occasion pour remettre en cause le droit des peuples. L’absence de l’Afrique du Club de ceux qui détiennent le droit de veto est une injustice qui doit cesser.
Enfin ma délégation n’aurait pas accompli tous ses devoirs si elle n’exigeait pas la suspension d’Israël et le dégagement pur et simple de l’Afrique du Sud de notre organisation. Lorsque, à la faveur du temps, ces pays auront opéré la mutation qui les introduira dans la Communauté internationale, chacun de nous nous, et mon pays en tête, devra les accueillir avec bonté, guider leur premier pas.
Nous tenons à réaffirmer notre confiance en l’Organisation des Nations Unies. Nous lui sommes redevables du travail fourni par ses agences au Burkina Faso et de la présence de ces dernières à nos côtés dans les durs moments que nous t traversons.
Nous sommes reconnaissants aux membres du Conseil de Sécurité de nous avoir permis de présider deux fois cette année les travaux du Conseil. Souhaitons seulement voir le Conseil admettre et appliquer le principe de la lutte contre l’extermination de 30 millions d’êtres humains chaque année, par l’arme de la faim qui, de nos jours, fait plus de ravages que l’arme nucléaire.
Cette confiance et cette foi en l’Organisation me fait obligation de remercier le Secrétaire général, M. Xavier Pérez de Cuellar, de la visite tant appréciée qu’il nous a faite pour constater, sur le terrain, les dures réalités de notre existence et se donner une image fidèle de l’aridité du Sahel et la tragédie du désert conquérant.
Je ne saurai terminer sans rendre hommage aux éminentes qualités de notre Président (Paul Lusaka de Zambie) qui saura, avec la clairvoyance que nous lui connaissons, diriger les travaux de cette Trente-neuvième session.
Monsieur le Président,
J’ai parcouru des milliers de kilomètres. Je suis venu pour demander à chacun de vous que nous puissions mettre ensemble nos efforts pour que cesse la morgue des gens qui n’ont pas raison, pour que s’efface le triste spectacle des enfants mourant de faim, pour que disparaisse l’ignorance, pour que triomphe la rébellion légitime des peuples, pour que se taise le bruit des armes et qu’enfin, avec une seule et même volonté, luttant pour la survie de l’Humanité, nous parvenions à chanter en chœur avec le grand poète Novalis :
“Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs ; le soleil déposera son spectre sévère, redeviendra étoile parmi les étoiles, toutes les races du monde se rassembleront à nouveau, après une longue séparation, les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles, de nouveaux embrassement ; alors les habitants du temps jadis reviendront vers la terre, en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte, partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, le vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie”.
A bas la réaction internationale !
A bas l’impérialisme !
A bas le néocolonialisme !
A bas le fantochisme !
Gloire éternelle aux peuples qui luttent pour leur liberté !
Gloire éternelle aux peuples qui décident de s’assumer pour leur dignité !
Victoire éternelle aux peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie qui luttent !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Je vous remercie.
Conclusion
Le discours de Thomas Sankara à l’ONU en 1984 reste une source d’inspiration pour des millions de personnes à travers le monde. Sa vision d’une Afrique libre, souveraine et unie continue de résonner auprès de ceux qui luttent pour la justice et l’égalité. La réécouter et la relire, c’est plonger dans un moment clé de l’histoire des luttes panafricaines et internationales.
Découvrez le Black History Month Luxembourg 2024, un festival vibrant célébrant l’histoire, la culture et les contributions des Afro-descendants à travers des événements, ateliers et conférences inspirants.
Célébration de l’Histoire, de la Culture et du courage de Afro-descendants
Le Black History Month (BHM) Luxembourg revient en 2024 avec une édition exceptionnelle et engagée ! Du 28 septembre au 2 novembre, la capitale européenne de la diversité se transformera en une scène vibrante dédiée à la célébration de l’histoire, de la culture et des contributions des communautés afro-descendantes. Organisé par One People ASBL, ce festival propose un agenda riche en événements, ateliers, conférences, expositions et performances artistiques qui mettront en lumière les luttes, les succès et les héros de la diaspora africaine.
Un programme puissant pour éduquer et inspirer
La marraine de cette édition 2024, Sylvia Serbin, historienne et auteure renommée, apportera son expertise pour mettre en lumière les histoires souvent oubliées des héroïnes africaines et des luttes pour la liberté. À travers ses ouvrages tels que “Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire”, Sylvia Serbin est une figure emblématique qui nous invite à reconsidérer l’histoire mondiale à travers le prisme africain.
Cette année, le BHM rendra un hommage vibrant à Amílcar Cabral, figure de proue de la lutte anticoloniale et penseur visionnaire. Le centenaire de sa naissance sera célébré par des discussions et des panels abordant les enjeux de justice, d’égalité et de décolonisation. N.Y.S.Y.M.B LASCONY, chercheur pluridisciplinaire et jazz-poet, ouvrira la cérémonie avec une conférence percutante sur les liens entre la résistance panafricaine et les luttes actuelles.
Une exploration des empires africains
Cette édition mettra également en avant les empires d’Afrique et leur contribution à l’histoire mondiale. Du glorieux Empire du Mali sous le règne de Mansa Musa à l’Empire d’Aksoum en Éthiopie, le BHM nous invite à revisiter ces grandes civilisations qui ont façonné le monde bien avant l’ère coloniale.
En parallèle, une série d’événements explorera la participation souvent méconnue des Afro-descendants lors de la Seconde Guerre mondiale. Avec des projections de films documentaires et des discussions animées par des experts comme André Marques, historien spécialisé dans la persécution des Noirs en Europe occupée, le public découvrira l’ampleur de la contribution des Afro-descendants à la libération de l’Europe.
Des activités pour tous les goûts
Le BHM 2024 s’adresse à toutes les générations avec une multitude d’activités allant des ateliers de lecture pour enfants animés par Christian MBUYI, auteur de livres inspirants sur des figures telles que Thomas Sankara et Patrice Lumumba, aux performances théâtrales et musicales avec des artistes comme Modestine Ekete et Lizz Wright, chanteuse de jazz de renommée internationale. Chaque événement est conçu pour non seulement divertir, mais aussi éduquer et inspirer un changement positif.
Engagement et partage pour un futur inclusif
Le BHM est bien plus qu’un simple festival culturel; c’est un mouvement pour l’inclusion, la justice et la reconnaissance. En partenariat avec des organisations comme LIKABA et SINGA, des sessions de networking, des forums de discussion et des expositions offriront des opportunités de dialogue et de partage autour des thèmes de la diversité et de l’inclusion.
Rejoignez-nous pour célébrer le Black History Month 2024 au Luxembourg !
Suivez One People ASBL sur Facebook, Instagram, et LinkedIn pour découvrir le programme complet et ne rien manquer de cet événement incontournable.
Le samedi 12 octobre 2024, Paris sera le théâtre d’un événement culturel majeur célébrant la richesse et la diversité de l’Afrique : la 3e édition de l’Exposition sur la Culture et l’Art Africain, organisée par Eliora Association. Cet événement, qui se tiendra à la Salle Rossini (8 bis rue de l’Annonciation, Paris 16e), promet d’être une expérience inoubliable pour les amateurs d’art, de culture et d’histoire africaine. Si vous êtes passionné par la culture africaine ou curieux d’en découvrir plus, cet événement est fait pour vous. Entrée libre et gratuite, il est ouvert à tous ceux qui souhaitent plonger dans un univers riche et diversifié.
Un événement culturel et solidaire
Eliora Association, connue pour son engagement auprès des enfants abandonnés et des orphelins du Congo-Brazzaville, ne se contente pas de mener des actions humanitaires. L’association met également en lumière la culture africaine en organisant des événements comme cette exposition. À travers cet événement, elle espère sensibiliser le public à la fois à la richesse de la culture africaine et aux défis auxquels sont confrontés les enfants vulnérables du Congo. La mission de l’association est noble : recueillir des fonds pour la Maison d’Accueil Eliora, un orphelinat en construction au Congo, tout en élevant la conscience des visiteurs sur l’importance de la solidarité internationale.
L’Exposition sur la Culture et l’Art Africain 2024 sera donc une occasion unique de découvrir des œuvres d’art, de participer à des performances culturelles et de contribuer à une cause humanitaire. Le lien entre art et solidarité se fera d’autant plus sentir avec la vente aux enchères exceptionnelle d’œuvres d’artistes africains. Les fonds récoltés lors de cette vente seront directement reversés à l’orphelinat Eliora, permettant ainsi de donner un avenir meilleur aux enfants en difficulté.
L’exposition promet de plaire à un public diversifié grâce à un programme éclectique mettant en avant la culture africaine sous toutes ses formes. Voici un aperçu des activités prévues lors de cette journée exceptionnelle :
Exposition d’œuvres d’art africain Venez admirer des œuvres réalisées par des artistes africains talentueux qui explorent à travers leurs créations des thématiques variées : tradition, modernité, identité, résistance, et spiritualité. Peintures, sculptures, et autres formes d’art seront exposées pour offrir un aperçu des diverses cultures et traditions du continent africain.
Performances culturelles et artistiques Des artistes africains proposeront des spectacles musicaux, de la danse traditionnelle, et d’autres performances captivantes qui mettront en avant la richesse des arts vivants du continent. C’est l’occasion idéale pour découvrir des formes d’expression artistique souvent peu représentées dans les médias occidentaux.
Ateliers créatifs pour enfants Les enfants ne seront pas en reste ! Un espace leur sera dédié avec des ateliers créatifs où ils pourront s’initier à des techniques artistiques africaines tout en apprenant l’histoire et les valeurs de ces pratiques. Ces ateliers sont l’occasion pour les plus jeunes de développer leur créativité tout en découvrant une nouvelle culture.
Conférences et débats Des experts en culture africaine seront présents pour animer des conférences et débats sur des sujets variés tels que l’art africain contemporain, la place des traditions dans le monde moderne, et les enjeux sociaux et politiques en Afrique. Ces discussions seront l’occasion pour les participants de mieux comprendre l’importance de l’art comme outil de résistance et de résilience.
Marché artisanal africain et cuisine africaineLes visiteurs pourront également se plonger dans l’univers du marché artisanal africain, où seront proposés des produits faits main : bijoux, vêtements, objets décoratifs, etc. De plus, la cuisine africaine sera à l’honneur avec une sélection de plats traditionnels qui régaleront les papilles des visiteurs. Un véritable voyage gustatif à travers les différentes régions du continent !
Une vente aux enchères en soutien aux enfants du Congo
Le point d’orgue de cette édition sera sans aucun doute la vente aux enchères d’œuvres d’art africaines. Cette vente aura lieu pour récolter des fonds au profit de l’orphelinat Eliora au Congo-Brazzaville. Les œuvres proposées à la vente ont été réalisées par des artistes africains de renom, chacun apportant sa vision unique du continent à travers des médiums variés. Que vous soyez un collectionneur aguerri ou simplement un amateur d’art, cette vente est une belle occasion d’acquérir des pièces uniques tout en soutenant une cause humanitaire.
Cette journée ne se limite pas à la simple exploration de la culture africaine ; elle est aussi une opportunité d’agir. En assistant à l’Exposition sur la Culture et l’Art Africain, vous contribuez directement à l’amélioration des conditions de vie des enfants en difficulté. Et même si vous ne pouvez pas assister en personne, il est possible de soutenir l’association en faisant un don en ligne ou en partageant cet événement avec vos proches. Chaque contribution, petite ou grande, fait une différence.
L’Exposition sur la Culture et l’Art Africain est une célébration culturelle et solidaire qui permettra à tous les participants de découvrir des facettes méconnues de l’Afrique tout en soutenant une cause noble. Que vous soyez passionné d’art, curieux de découvrir de nouvelles cultures ou engagé dans la solidarité internationale, cet événement est fait pour vous. Rendez-vous le 12 octobre 2024 à la Salle Rossini pour une journée riche en découvertes, en émotions et en partage.
Infos pratiques :
Date : Samedi 12 octobre 2024
Lieu : Salle Rossini, 8 bis rue de l’Annonciation, Paris 16e
Découvrez l’horrible vérité du massacre du persil de 1937, où des milliers d’Haïtiens furent exécutés sous les ordres du dictateur Rafael Trujillo.
En pleine nuit, un mot devient une sentence de mort, et une rivière se teint de rouge, emportant avec elle des milliers de vies innocentes.
En octobre 1937, sous la dictature impitoyable de Rafael Trujillo, l’île d’Hispaniola fut le théâtre d’une atrocité humaine indescriptible. Le Massacre du Persil — aussi connu sous le nom de « El Corte » (la coupe) — est l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire caribéenne, où racisme, xénophobie et cruauté politique se sont entremêlés pour conduire à l’assassinat de dizaines de milliers de Haïtiens et de Noirs dominicains. Sous les ordres de Trujillo, des soldats dominicains ont perpétré ces meurtres simplement parce que les victimes ne pouvaient pas prononcer correctement le mot « perejil » (persil) avec l’accent espagnol.
Pendant une semaine terrifiante, les terres fertiles qui longent la frontière entre la République dominicaine et Haïti se sont transformées en charniers, symbolisant la cruauté humaine à son paroxysme.
Rafael Trujillo, dont le nom est à jamais associé à un nationalisme violent et des politiques raciales extrêmes, nourrissait depuis longtemps une haine viscérale envers les Haïtiens. Son régime promouvait une idéologie d’antihaitianismo, une aversion profonde pour Haïti et son peuple, alimentée par la peur de leur africanité, leur culture et leur présence supposée illégitime sur les terres dominicaines. Trujillo cherchait à purifier l’identité dominicaine, traçant une ligne raciale bien nette entre les deux nations partageant l’île d’Hispaniola.
Le 2 octobre 1937, lors d’un rassemblement à Dajabón, Trujillo annonça son plan macabre. Dans un discours truffé de rhétorique nationaliste, il proclama que le moment était venu de résoudre le « problème haïtien. » Quelques jours plus tard, le massacre commençait.
La sentence de mort linguistique
L’aspect le plus terrifiant de ce massacre réside dans son moyen d’identification. Les soldats dominicains arrêtaient les personnes suspectées d’être haïtiennes et leur demandaient de prononcer le mot « perejil. » Cette simple prononciation devenait alors une question de vie ou de mort. Les Haïtiens, dont les langues maternelles étaient le français ou le créole, éprouvaient des difficultés à rouler le « r » espagnol. Ceux qui échouaient à prononcer correctement le mot étaient exécutés sur-le-champ, souvent décapités à coups de machette ou abattus d’une balle.
Ce test linguistique inhumain donna au massacre son nom tristement célèbre, mais il ne fut qu’une des nombreuses méthodes utilisées pour identifier et tuer les victimes. Les soldats parcouraient les villages, raflant Haïtiens et Noirs dominicains, les soumettant à une violence inimaginable. Des témoignages rapportent des bébés empalés sur des baïonnettes et jetés dans des rivières.
La rivière ensanglantée
La rivière Dajabón, frontière naturelle entre la République dominicaine et Haïti, devint le symbole de cette horreur. Les soldats dominicains, armés de machettes et de fusils, pourchassaient les Haïtiens jusque dans l’eau, transformant les rives en lieux de massacres indescriptibles. Des témoins racontent comment les corps s’entassaient, et le sang coulait dans la rivière, teignant son eau en rouge durant plusieurs jours.
Les survivants qui réussirent à franchir la rivière témoignèrent de scènes de brutalité extrême, où des familles entières furent exterminées. Certains parvinrent à nager jusqu’à Haïti pour échapper aux massacres, mais beaucoup d’autres furent fauchés par la violence implacable des soldats dominicains.
Un génocide calculé
Lorsque les tueries prirent fin le 8 octobre 1937, les estimations du nombre de victimes variaient entre 17 000 et 35 000. Des communautés entières furent anéanties, et la population haïtienne de la République dominicaine fut décimée. Le régime dominicain, sous Trujillo, chercha à effacer toute trace de la présence haïtienne sur son territoire. Malgré les tentatives pour dissimuler les atrocités, le massacre attira l’attention internationale.
Les États-Unis, sous l’administration de Franklin D. Roosevelt et leur politique du « Bon Voisin« , choisirent de pousser pour une indemnisation plutôt que de demander justice. Trujillo accepta finalement de verser à Haïti 525 000 dollars (soit environ 30 dollars par victime), une somme dérisoire face à l’ampleur des pertes humaines et de la souffrance infligée.
Une haine qui persiste
Le Massacre du Persil ne fut pas seulement un acte de massacre de masse ; il fut une tentative délibérée de purifier la République dominicaine de sa population noire. Trujillo voulait créer une nation plus « blanche » et plus européenne, et cet événement marqua profondément les relations entre la République dominicaine et Haïti. Cette blessure, vieille de plus de 80 ans, continue d’affecter les rapports entre les deux nations.
Le massacre a profondément marqué l’histoire des deux pays qui partagent Hispaniola. Aujourd’hui encore, les relations entre Haïti et la République dominicaine sont tendues, souvent ravivées par des débats sur l’immigration, l’identité et la race.
La rivière se souvient
Aujourd’hui, la rivière Dajabón continue de couler, mais elle porte en elle le souvenir des milliers de vies brutalement arrachées par l’ambition raciale d’un dictateur. Le Massacre du Persil est un rappel douloureux des conséquences du nationalisme exacerbé et des horreurs qui peuvent surgir lorsque des êtres humains sont déshumanisés en raison de leur couleur de peau ou de la langue qu’ils parlent.
En Haïti et en République dominicaine, ce massacre est évoqué sous différents noms, mais la douleur reste la même. Pour les survivants et les descendants des victimes, l’héritage du Massacre du Persil n’est pas qu’une page d’histoire ; c’est une plaie vive, un rappel de la fragilité de la vie humaine face à la haine.
Alors que le monde réfléchit sur cette tragédie, une question demeure : qu’avons-nous appris ? La rivière se souvient, même si le monde l’oublie.
Le 30 septembre 2024, le monde du basketball a perdu une de ses plus grandes figures, le Hall of Famer, Dikembe Mutombo, à seulement 58 ans, légende de la NBA et icône humanitaire. Célèbre pour ses talents défensifs sur le terrain, Mutombo était bien plus qu’un simple joueur. Il a incarné une vision du sport comme outil de transformation sociale et humanitaire, laissant un héritage aussi imposant que son physique de 2,18 mètres.
Une carrière qui a marqué l’histoire de la NBA
Né à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 25 juin 1966, Mutombo a connu un parcours incroyable pour arriver en NBA. Après avoir déménagé aux États-Unis pour étudier à l’université de Georgetown, où il excellait en défense sous la tutelle de l’entraîneur légendaire John Thompson, il a rapidement montré son potentiel comme l’un des meilleurs pivots défensifs de sa génération.
Sélectionné en quatrième position par les Denver Nuggets lors de la draft 1991, Mutombo a immédiatement prouvé qu’il était un joueur exceptionnel. Ses contre-attaques légendaires et sa capacité à protéger le panier ont fait de lui une star dès sa saison rookie. En huit matchs, il avait déjà marqué son empreinte sur la ligue avec des performances mémorables, comme son incroyable contribution lors des playoffs de 1994 où il mena les Nuggets à une victoire surprise contre les Seattle SuperSonics, une série gravée dans l’histoire.
Sa carrière NBA s’étendit sur 18 saisons, durant lesquelles il joua pour plusieurs équipes, dont les Nuggets, les Atlanta Hawks, les Houston Rockets, et les Philadelphia 76ers. Avec huit sélections au All-Star Game, quatre titres de Défenseur de l’Année, et deux apparitions en finales de conférence, il est sans conteste l’un des plus grands défenseurs que la NBA ait jamais connu. Son fameux signe du doigt après un contre, devenu sa signature, est encore gravé dans l’esprit des fans de basketball mais aussi de ses rivaux, tels que le grand MJ23 !
La relation entre Dikembe Mutombo et Michael Jordan était marquée par un respect mutuel, mais aussi par une rivalité amicale sur les parquets. En tant que l’un des meilleurs défenseurs de la NBA, Mutombo a souvent eu l’occasion de s’opposer à Jordan, qui est considéré comme le meilleur scoreur de tous les temps. Leur duel emblématique reste celui de 1997, lorsque Jordan a répondu à une taquinerie de Mutombo en le contrant avec un dunk mémorable, avant de mimer le célèbre signe du doigt de Mutombo. Leur rivalité reflétait la compétitivité et l’excellence des deux légendes.
L’homme derrière le joueur : une philanthropie sans limites
Si sa carrière en NBA est impressionnante, c’est surtout son engagement en dehors des terrains qui a fait de Mutombo une véritable légende. Profondément attaché à son pays d’origine, il n’a jamais oublié ses racines et a consacré une grande partie de sa vie à améliorer les conditions de vie en Afrique, notamment dans le domaine de la santé.
L’œuvre humanitaire de Dikembe Mutombo est couronnée par la création en 1997 de la Dikembe Mutombo Foundation, une organisation qui vise à améliorer les conditions de vie en République démocratique du Congo. Son projet le plus ambitieux fut la construction de l’hôpital Biamba Marie Mutombo à Kinshasa, ouvert en 2007, du nom de sa défunte mère. Cet hôpital, d’une capacité de 300 lits, est l’un des plus grands centres de soins du pays et a permis à des milliers de personnes d’accéder à des services médicaux de qualité dans une région où les infrastructures de santé sont souvent insuffisantes.
Mutombo a toujours vu l’éducation et la santé comme des piliers pour sortir les populations de la pauvreté. Il a financé plusieurs programmes d’éducation pour les jeunes, construit des écoles et soutenu des initiatives visant à offrir des soins aux plus démunis. Ses contributions humanitaires ne se sont pas arrêtées à son pays d’origine ; il a également travaillé avec diverses organisations internationales pour soutenir les efforts de vaccination et de sensibilisation à la lutte contre des maladies comme la poliomyélite.
Un ambassadeur global et un modèle à suivre
L’héritage de Mutombo dépasse largement les frontières du basket. En tant qu’ambassadeur de bonne volonté pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et membre actif de plusieurs organisations caritatives, il a su utiliser sa notoriété pour défendre des causes humanitaires et sensibiliser le public aux enjeux de la santé mondiale. Il a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail philanthropique, et sera honoré par le président américain George W. Bush en 2007 à la maison blanche.
Le célèbre slogan « Pas dans ma maison », qui l’a rendu célèbre sur les terrains de la NBA, prenait une nouvelle dimension dans son action humanitaire. Il a utilisé cette notoriété pour rappeler l’importance de la défense des droits humains et de la dignité des personnes, que ce soit sur le terrain ou dans la vie quotidienne.
Un départ qui laisse un vide immense
La mort de Dikembe Mutombo est une perte immense, non seulement pour le monde du sport, mais aussi pour la communauté humanitaire mondiale. Ceux qui l’ont côtoyé, aussi bien sur les parquets que dans ses œuvres caritatives, louent un homme de principes, un leader humble et un défenseur acharné des plus vulnérables.
Son décès rappelle à quel point sa vie a été marquée par l’altruisme. « Ce qui importe, ce n’est pas combien de points vous avez marqués, mais combien de vies vous avez touchées », avait-il un jour déclaré. À travers ses actions, Mutombo a touché des milliers, voire des millions de personnes, utilisant son statut de star mondiale pour transformer des vies dans des communautés souvent négligées.
Un héritage éternel
Dikembe Mutombo laisse derrière lui un héritage qui continue d’inspirer des générations de joueurs et de philanthropes. Que ce soit pour sa défense intraitable sur le terrain ou pour son dévouement sans faille à la cause des plus démunis, il incarne l’idéal du sportif qui comprend que sa célébrité peut et doit servir un objectif plus grand que lui-même.
Son engagement pour la santé, l’éducation et le développement durable en Afrique restera comme un modèle d’exemplarité, une preuve vivante que les athlètes peuvent utiliser leur succès pour faire le bien autour d’eux. Il restera à jamais dans les mémoires, non seulement comme l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du basket, mais aussi comme un véritable champion de l’humanité.
En cette triste journée de septembre 2024, nous pleurons un géant du basketball, mais surtout un géant de cœur. Dikembe Mutombo n’est plus, mais son esprit, son travail et sa passion pour aider les autres continueront de vivre, et d’inspirer, pour les générations à venir.
Célébrez les 25 ans de « Le Testament » de La Brigade lors d’un concert exceptionnel au Pan Piper, Paris, le 23 novembre 2024. Réservez dès maintenant !
C’est un événement à ne pas manquer pour tous les passionnés de rap français et les nostalgiques de la grande époque du hip-hop hexagonal. Le légendaire collectif La Brigade, pionnier du rap engagé et conscient, célèbrera le 25e anniversaire de son premier album studio Le Testament le samedi 23 novembre au Pan Piper, à Paris. Pour cette occasion spéciale, le groupe emblématique de la banlieue parisienne revient en force pour un concert unique, où ils promettent de revisiter les titres qui ont fait leur succès tout en insufflant l’énergie qui les caractérise depuis leurs débuts.
Une aventure musicale marquée par l’engagement
Fondée en 1992, La Brigade incarne l’âme du rap de la banlieue parisienne. Composée initialement de douze membres, parmi lesquels on retrouve des figures comme Le K.Fear, John Deïdo, Fredo, Acid ou encore Doc K, La Brigade a toujours mis en avant un collectif sans leader charismatique, avançant comme une unité soudée. Leur parcours, jalonné de morceaux marquants et de collaborations avec des piliers du rap français comme IAM, NTM ou Ärsenik, témoigne de leur impact durable sur la scène hip-hop.
C’est en 1997, avec leur EP L’Officieux, que La Brigade fait une entrée remarquée dans le paysage musical français. Cet EP leur permet de signer avec le prestigieux label Barclay, une avancée majeure dans leur carrière. Deux ans plus tard, en 1999, ils publient Le Testament, un album qui deviendra un incontournable du rap français. Avec des titres comme Opération Coup de Poing, qui réunit des artistes de premier plan, ou encore Mme Fait ci, cet album est une véritable démonstration de force musicale et lyrique, incarnant à la fois l’engagement social et politique du groupe, mais aussi une sensibilité artistique qui transcende les genres.
Le Testament, 25 ans plus tard : un héritage toujours vivant
Aujourd’hui, 25 ans après la sortie de Le Testament, La Brigade continue de faire parler d’elle. Cet album, véritable pierre angulaire du rap français, a marqué l’histoire du genre par son authenticité et sa capacité à capturer les réalités sociales des quartiers populaires. Alors que de nombreux groupes de l’époque se sont dispersés ou ont changé de cap, La Brigade est restée fidèle à ses valeurs et à son engagement communautaire, comme en témoigne une critique de lebonson.org :
« La Brigade n’a jamais changé de cap et a indéniablement marqué l’histoire du rap français. »
Les Inrockuptibles, quant à eux, soulignent la singularité du collectif en affirmant que :
« La Brigade s’accroche d’une manière touchante à l’idée du communautarisme. Ils n’ont ni leader, ni chef charismatique, mais depuis près de dix ans, les douze brigadiers franciliens avancent ensemble. »
Le succès de Le Testament ne s’est pas limité à une reconnaissance critique. Certifié disque d’or, l’album a atteint la 23e place des classements musicaux français, un véritable exploit pour un groupe issu de la scène underground. En revisitant cet album lors de leur concert anniversaire, La Brigade offre à ses fans l’opportunité de revivre cette époque où le rap français se voulait à la fois révolutionnaire et introspectif, tout en abordant des thèmes universels comme la lutte des classes, les inégalités sociales et le combat pour la dignité humaine.
Un concert exceptionnel pour un public fidèle
Le concert du 23 novembre au Pan Piper s’annonce déjà comme un moment incontournable pour les amateurs de rap français. Le groupe, toujours animé par la même énergie qu’à ses débuts, compte bien offrir une performance à la hauteur de sa réputation. Il s’agira pour eux de revisiter les morceaux phares de Le Testament, mais également de plonger dans les différentes étapes de leur carrière, marquée par la sortie de trois albums studio et de nombreux projets parallèles.
Sur scène, chaque membre du collectif apportera sa touche unique, qu’il s’agisse des textes percutants du K.Fear, des punchlines d’Acid, ou des flows affûtés de Fredo et John Deïdo. La diversité des styles au sein de La Brigade a toujours été l’un de leurs points forts, et ce concert ne manquera pas de le rappeler. Entre morceaux de bravoure et instants plus introspectifs, le public sera invité à redécouvrir un groupe qui, tout en ayant évolué, n’a jamais trahi ses valeurs.
La Brigade, une voix toujours essentielle dans le rap français
En plus de revisiter leur passé glorieux, La Brigade continue d’être une voix importante dans le rap français actuel. En 2023, Le K.Fear a sorti l’album Bring The Beat Back, preuve que le collectif n’a rien perdu de sa créativité et de sa pertinence. Les thèmes abordés dans leurs morceaux – la lutte pour la justice sociale, les défis des banlieues, la dénonciation des abus de pouvoir – résonnent plus que jamais dans le contexte actuel. La Brigade incarne une musique engagée, qui se veut à la fois un miroir des réalités sociales et un appel à l’action.
Pour ceux qui souhaitent revivre l’âge d’or du rap français tout en célébrant un groupe qui a su rester fidèle à ses racines, ce concert du 23 novembre au Pan Piper est un rendez-vous incontournable. Ce sera l’occasion de vibrer au rythme de morceaux légendaires et de plonger dans un univers musical où chaque rime porte un message.
Ne manquez pas ce moment unique ! La Brigade est prête à enflammer la scène, et vous êtes invités à faire partie de cette célébration exceptionnelle. Réservez vos places dès maintenant pour une soirée qui s’annonce inoubliable !
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web. Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.OkTout refuser