Un poème hors du temps, un interlude romantique en terre d’Afrique et l’histoire d’un combat pour l’émancipation. « Banel et Adama » raconte l’universalité du désir de liberté et comme dans les tragédies, l’amour peut affranchir autant qu’il peut faire périr. Une histoire vibrante, découverte en sélection officielle du festival de Cannes, au cinéma le 30 août.
A-t-on le droit de choisir et à quel prix ?
C’est la question posée par le film de Ramatoulaye Sy. Banel est une femme, une femme en Afrique, une femme amoureuse, une femme qui appartient à une famille, une femme qui appartient à un village et dont le devoir inhérent à sa condition entrave son désir d‘indépendance. Quelle place peut avoir l’indépendance face aux codes qui régissent une société donnée ? Aucune.
Dans ces communautés où aucun ne saurait exister sans les autres, il n’est nulle espace pour l’individualité, l’individualisme, la nécessité d’exister par soi et seulement pour soi. C’est le défi que va devoir affronter Banel, qui voudrait faire l’expérience d’un amour exclusif, en dehors du village, en dehors de l’influence familiale, en dehors des autres. Quelques années auparavant, le traditionnel lévirat, qui stipule qu’un homme a l’obligation d’épouser la veuve de son défunt frère, lui a été favorable.
Son amour avec Adama existait depuis leurs jeunes années et le destin, qui avait d’abord court-circuité leurs plans, les a officiellement réunis. Ce qui aurait dû être une victoire, sinon celle d’une vie, pour une existence épanouie, marque en réalité le début de l’adversité. Car, Adama n’est pas un villageois lambda, il est l’héritier du chef du village et doit ainsi prendre ses responsabilités. Adama veut vivre avec Banel, loin des fonctions de leader qui lui incombent, lui aussi veut s’affranchir de l’autorité maternelle et du devoir, cependant, vouloir n’est pas pouvoir et les amoureux le découvriront à leurs dépens.
Amour impossible dans le nord sénégalais
L’intrigue prend pour décor l’intérieur du pays de la Teranga. Du sable à perte de vue, des eaux scintillantes et des massifs qui taquinent les cieux. Sur ces terres occupées par les Hommes et par les animaux, le soleil tape en censeur. Au paradis aussi, les dieux peuvent se mettre en colère. Le relief primitif souligne la puissance de la nature et des esprits qui s’y logent. C’est dans l’éternité de ces éléments que l’on ressent tout le poids de traditions séculaires et la défaite annoncée pour qui voudrait livrer bataille contre la nature, celle des choses et celle de la vie.
Ramatoulay Sy nous invite à l’ombre de la société de consommation, où les humains s’organisent pour leur survie. On pêche, on garde les bêtes, on prépare la terre et tous sont au service de ce projet commun. Parmi ces personnes et personnages, le sable qui accueille les pas, brûle et ensevelit aussi à sa guise ; les espoirs, les rêves, les concepts de féminisme, d’indépendance et de liberté. Alors que Banel et Adama entendent défier l’ordre établit, qu’adviendra-t-il d’eux et de cet amour qui refuse de se conformer ?
Banel et Adama : Une tragédie, par une des étoiles montantes du cinéma français
Ramatoulaye Sy est diplômée de la FEMIS. C’est pour sanctionner la fin de ses études à l’école supérieure des métiers du son et de l’image, qu’elle imagine cette tragédie amoureuse, sur le modèle des grands récits grecs d’antan, mettant en scène des personnages africains, dans une un décor proche des temps anciens.
Ces récits sont ceux qui, partout ont fondé les peuples et les civilisations et la jeune réalisatrice voulait y apporter une version locale. Là où les règles transcendent les egos, la fatalité revêt d’autres traits ; complexes, originaux et qui méritent aussi d’être révélés. « Un geste politique », que la jeune étoile assume et qui a su convaincre lors de sa projection au festival de Cannes.
Découvrez le sort de nos deux amants, au cinéma le 30 août.
Au milieu du XXe siècle, plusieurs courants idéologiques ont contribué de manière décisive au processus de décolonisation en Afrique, créant chez l’Homme Noir et la Femme Noire un sentiment de fierté ainsi qu’une volonté de tracer leur propre destin. L’un de ces courants était la Négritude.
La Négritude : courant de la fierté Noire
Aimé Césaire, concepteur de la Négritude, poète, écrivain, homme politique.
La Négritude est un mouvement philosophico-poétique-culturel, avec une certaine veine politique, qui a eté elaboré dans les années 1930 par les intellectuels Aimé Césaire (originaire de la Martinique), Léon-Gontran Damas (Guyanais-Martiniquais), Jacques Bemananjara (originaire de Madagascar), les sœurs Paule Nardale et Jeanne Nardal (originaires de la Martinique), Birago Diop (originaire du Sénégal), René Depestre (originaire d’Haïti), Guy Tirolien (originaire de la Guadeloupe) et Léopold Sedar Senghor (originaire du Sénégal).
La Négritude est née comme un concept d’opposition aux stéréotypes coloniaux et eurocentristes sur les populations Négro-africaines et exaltait la fierté et l’identitarisme Noir. La Négritude est la négation de la négation de l’Homme Noir. Cette Négritude aux caractéristiques fortement anticolonialistes aura influencé le processus de libération territoriale de l’Afrique dans les années 1950/1960.
Les différentes catégories de la Négritude
Les pères de la Négritude: Leopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas.
Cependant, il est important de souligner que la Négritude est un arbre qui a des branches. S’il est vrai que le principe et le caractère de la fierté Noire est le corpus central de la Négritude, celle-ci avait aussi des categories qui se subdivisent en :
Négritude marxiste : C’était la lignée du très regretté et brillant intellectuel Aimé Césaire. Ce dernier, qui faisait entre autres partie du Parti communiste français, défendait une Négritude alignée sur le marxisme. A l’époque, le communisme attirait tous ceux qui étaient opprimés par le colonialisme, du fait que le communisme défendait l’internationalisme prolétarien, la solidarité, l’anticolonialisme. Mais comme je l’ai abordé dans un de mes articles sur notre site Nofi Media intitulé »La necessité d’un nouveau paradigme de renaissance africaine », le communisme dans son sens exogène apparaît comme un modèle limité pour les réalités négro-africaines, qui sont, comme disait le Président de Tanzanie, Julius Nyerere, sociétés communautaires et non communistes . Cette catégorie de Négritude peut être salutaire si elle prend en considération le fait que l’Afrique ne nie pas la religion et s’oppose au matérialisme tout comme au classisme. Cependant, le grand Aimé Césaire, qui a apporté une contribution énorme et non négligeable à la Négritude, a compris plus tard que le communisme dans son sens exogène n’était pas la voie à suivre. Aimé Césaire a pleinement défendu l’identitarisme Noir, mais s’est trouvé confronté à des marxistes caucasiens qui pensaient qu’il y avait un problème de classe et non de race. Aimé Césaire avait donc quitté le Parti communiste français et a déclaré dans sa lettre de démission » Je crois que les Noirs sont pleins d’énergie, de passion qu’ils ne manquent ni de vigueur ni d’imagination, mais que ces forces ne peuvent que s’étioler dans des organisations qui ne sont pas les leurs , fait pour eux, fait par eux et adapté à des fins qu’eux seuls peuvent déterminer ».
Négritude socialiste : Elle fut défendue par le brillant poète Léon-Gontran Damas, grand défenseur de la Négritude et socialiste convaincu. Il a été entre autres député en Guyane et il a siégé à l’Assemblée nationale française sur le banc de la SFIO socialiste (Section française de l’Internationale ouvrière).
Négritude occidentaliste : Elle fut defendue par Léopold Sedar Senghor, premier président du Sénégal, qui menait une politique pro-française et pro-occidentale, se rendant responsable de la co-construction du système Françafrique en Afrique et pionnier du globalisme intellectuel sur notre Continent. La figure de Senghor est assez paradoxale : on a un Senghor qui vante la fierté Noire et en même temps un Senghor politique qui est aux antipodes de ce qu’il a défendu intellectuellement (avant de devenir président). Ce Senghor amoureux de l’Occident est allé jusqu’à affirmer » L’émotion est nègre, la raison est hellénique » et il sera un grand adversaire de Cheikh Anta Diop (le plus grand intellectuel Africain qui a reconstitué l’histoire africaine débarrassée des stéréotypes eurocentristes).
Pour une « Négritude Intégrale »
Farafin Sandouno.
En ce 21ème siècle, il faut revitaliser la Négritude. Mais il faudra que ce soit une Négritude radicalement alignée sur l’Africanité et non accrochée aux -ismes extérieurs. Elle devra pas être adapté au communisme/marxisme, au socialisme, à l’occidentalisme, encore moins au libéralisme. La Nouvelle Négritude, que j’appelle Négritude Intégrale, devra rompre avec le logos de pensée exogène (héritier des Lumières) et avec tout ce qui est éloigné de notre Africanité. Il faudra que ce soit une Négritude qui devra intégrer nos valeurs africaines multimillénaires, notre façon de penser, pour qu’il naisse un Nouvel Homme Noir. Ce ne sera pas une Négritude centrée sur un passéisme délétère, mystificateur ou reconstructeur du passé dans une tonalité moderne, mais elle sera une Négritude qui s’appuiera sur 5 axes fondamentaux :
Identitarisme Noir : conformément à ce qu’enseignaient les pères de la Négritude, la fierté identitaire Noire passera avant tout ;
Ethno-familisme : En Afrique le concept de famille est très important et les groupes ethniques sont importants. La Nouvelle Négritude (Négritude Intégrale) intégrera ce que j’appelle l’ethno-familisme, elle devra valoriser les différentes familles ethniques présentes sur le Continen, leurs particularités, en s’adaptant aux spécificités de chaque famille ethnique. Mais attenton! L’ethno-familisme doit rejeter catégoriquement la suprématie tribale ou l’ethno-centrisme. L’Afrique a des familles différentes avec leurs spécificités, leurs langues, leurs traditions et leur culture, mais nous sommes, comme l’a enseigné le Dr Cheikh Anta Diop, tous unis par une matrice civilisationnelle africaine commune. Ethno-familisme doit rimer avec Panafricanisme. Le Panafricanisme veut l’unité des différentes formes d’africanité. Il ne veut pas l’uniformité, mais l’unité. L’ethno-familisme sera donc un axe important de la Négritude Intégrale.
Super-nationalisme : Les États-nations actuels d’Afrique créés à la conférence de Berlin ne sont pas en harmonie avec l’ethno-familisme (pilier du panafricanisme). Il faudra donc passer du micro-nationalisme au concept de super-nationalisme, fondé sur la théorie des grands espaces civilisationnels dans le monde. Un Empire Africain permettra d’accentuer le sentiment de Négritude.
Afrocratie[*] : parce qu’elle sera un Négritude continentaliste, tournera autout du concept d’un pouvoir africain souveraine retrouvé en Afrique (le cœur de la Terre) à l’ère du monde multipolaire naissant. L’Afrocratie est un axe important de la Négritude intégrale, qui permettra à cette dernière de ne pas voir le socialisme, le marxisme, le léninisme, le stalinisme, le maoisme, l’occidentalisme, le libéralisme, la social-démocratie comme des baromètres.
Révolutionnarisme : Révolution signifie retour en arrière (du mot revolutio) et donc la Négritude Intégrale devra conduire l’Homme Noir et la Femme Noire au retour de leur ontologie civilisationnelle, à travers le principe africain appelé sankofa . Les Noirs ont besoin d’une pensée inaugurale, qui fera renaître notre Civilisation. Il faut des Africains identitaires, connectés à leurs racines, solidaires, autodéterminés, fiers, virilisés sur le plan éthique, créateurs, conscients de leur apport à la Civilisation et conscients qu’ils sont les guides les plus anciens de cette Humanité, et ils ont donc aujourd’hui une responsabilité épocale et civilisationnelle. Texte ecrit par Farafin Sandouno
“Né dans l’esclavage, George Washington Carver s’est élevé pour devenir un scientifique renommé qui a transformé l’agriculture américaine. Aujourd’hui, le 12 juillet, nous honorons l’héritage de cet innovateur inlassable et visionnaire.”
“Le 12 juillet 1864 marque la naissance de George Washington Carver, un homme qui, malgré ses humbles débuts dans l’esclavage, a eu un impact monumental sur l’agriculture américaine. Un exemple brillant de résilience et d’innovation, Carver a prouvé que les circonstances n’entravent pas nécessairement le potentiel humain.
La peinture et les colorants ont été inventé par George Washington Carver le 14 Juin 1927
Reconnu pour ses recherches innovantes sur les cultures de rotation, Carver a changé la donne pour les agriculteurs du Sud des États-Unis. Il a introduit des cultures comme les arachides et les patates douces, non seulement pour diversifier la production agricole, mais aussi pour améliorer la qualité du sol. Ses découvertes ont permis de revitaliser l’économie agricole du Sud, fortement touchée par la monoculture du coton.
Statut hommage dans le U.S National Park
Mais son héritage va bien au-delà de ses réalisations en agronomie. Carver était un éducateur passionné, dévoué à l’enseignement des compétences agricoles aux agriculteurs et aux étudiants. Il a également utilisé ses connaissances pour développer des produits dérivés des cultures qu’il promouvait, créant plus de 300 produits à partir des arachides et plus de 100 à partir des patates douces.
Carver a passé une grande partie de sa carrière à l’Institut Tuskegee, une université historiquement noire en Alabama, où il a été recruté par le fondateur Booker T. Washington lui-même. En tant que directeur du département de recherche agricole, Carver a pu explorer et développer ses idées révolutionnaires sur l’agriculture (source : Bibliothèque du Congrès).
Ses innovations en matière d’agriculture ont eu des retombées bien au-delà de son époque. Les principes de rotation des cultures et d’agriculture durable qu’il a préconisés sont devenus essentiels à notre compréhension moderne de l’agriculture respectueuse de l’environnement. Le concept de bioéconomie, qui utilise des ressources renouvelables pour produire des biens de consommation, doit beaucoup aux idées de Carver (source : National Park Service).
En dehors de l’agriculture, Carver était un fervent défenseur de l’éducation. Il croyait fermement à l’éducation des Noirs et des personnes défavorisées, et travaillait à la diffusion de connaissances et de compétences pratiques auprès des agriculteurs par le biais de bulletins d’information facilement compréhensibles (source : Tuskegee University).
Aujourd’hui, alors que nous célébrons le jour de sa naissance, l’héritage de Carver non seulement en tant que scientifique, mais aussi en tant que leader de la communauté noire, est à garder en mémoire. Malgré les barrières sociétales de l’époque, il a tracé son chemin avec détermination, devenant un symbole de persévérance et d’innovation. Célébrer Carver, c’est célébrer une figure emblématique de l’histoire noire qui a su transformer les défis en opportunités afin de changer le monde.
C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de Mutulu Shakur, figure emblématique de la lutte pour les droits civils des Noirs aux États-Unis et beau-père du légendaire rappeur Tupac Shakur. À l’âge de 72 ans, Mutulu Shakur s’est éteint, laissant un héritage riche et complexe qui a marqué l’histoire du mouvement noir américain.
Né le 8 août 1950, Mutulu Shakur a été une force motrice au sein du Black Liberation Army (BLA) et de la République de New Afrika. Il a milité pour la création d’une nation noire indépendante dans le sud-est des États-Unis, combattant inlassablement pour la justice sociale et les droits des Noirs.
Mutulu Shakur a également été un pionnier dans le domaine de l’acupuncture. Il a utilisé cette pratique pour aider à traiter les personnes souffrant de toxicomanie, prouvant que des méthodes alternatives pouvaient être une solution viable et efficace. Même derrière les barreaux, Shakur a continué à défendre cette cause, démontrant un dévouement et une résilience exceptionnels.
En 1988, Shakur a été condamné à 60 ans de prison pour une série de crimes, notamment le vol à main armée et le meurtre d’un agent de la Garde nationale lors d’un braquage de fourgon blindé. Cependant, sa voix n’a jamais été réduite au silence. En prison, il a continué à éveiller les consciences et à défendre les droits des Noirs. Son parcours a même été le sujet d’un documentaire intitulé « Dope is Death », qui explore son travail en acupuncture et son activisme.
Aujourd’hui, alors que nous pleurons la perte de cette icône de l’activisme noir, nous rendons hommage à Mutulu Shakur pour son courage, son dévouement et son engagement inébranlable envers la cause de la justice sociale. Son héritage perdurera à travers les générations et continuera à inspirer ceux qui luttent pour l’égalité et la justice.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Mutulu Shakur en ce moment de deuil. Repose en paix, Mutulu. Votre lutte et votre détermination ne seront jamais oubliées.
Lors de leur passage récent en Guadeloupe, nous avons eu l’immense honneur d’accueillir Pascal Archimède et le Dr. Umar Johnson pour un entretien exclusif sur notre chaîne YouTube #Nofi. Cet échange couvrait une multitude de sujets, allant de la culture hip-hop à la politique aux États-Unis, en passant par le rôle trompeur de certains dirigeants politiques noirs en Afrique et aux Antilles. Vous trouverez la vidéo complète de cet entretien à la fin de cet article.
L’impact de la culture hip-hop
Archimède et le Dr. Johnson ont partagé des réflexions perspicaces sur la culture hip-hop, sa signification pour la communauté noire et son impact sur la politique et la société en général.
Superhéros noirs à l’écran
Ils ont également abordé la question de l’augmentation du nombre de superhéros noirs à l’écran. Est-ce une authentique représentation ou un geste symbolique de la part de Hollywood ?
L’éducation et la résistance
L’un des points forts de cet entretien fut les conseils juridiques que le Dr. Johnson a donnés pour contester la décision du gouvernement français d’interdire l’ouverture d’une école panafricaine en Guadeloupe. Il a également partagé les différentes étapes qu’il a traversées pour ouvrir l’Académie FDMG.
La Nation of Islam et la lutte pour la libération
Enfin, ils ont abordé la question de la Nation of Islam et du courage nécessaire pour lutter pour la libération de son peuple. Cette conversation a rappelé que malgré les peurs que l’on peut ressentir, aucune peur ne doit entraver la lutte.
L’entretien avec Pascal Archimède et le Dr. Umar Johnson nous a laissés avec de nombreuses pensées provocatrices et des idées pour continuer à lutter pour la libération et la justice sociale. Nous sommes ravis de partager cette conversation avec vous et nous espérons que vous y trouverez autant d’inspiration que nous.
Au cœur de la célébration du 4 juillet, la fête de l’indépendance américaine, se trouve un autre anniversaire majeur dans la lutte pour la liberté et l’égalité. C’est également la date officieuse à laquelle nous commémorons l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, un tournant dans l’histoire qui a laissé une empreinte indélébile sur la nation de l’oncle Sam et continue d’influencer la vie des Afro-Américains aujourd’hui.
L’Héritage de l’Esclavage
L’esclavage est une tache indélébile dans l’histoire américaine. L’arrivée du premier navire chargé d’esclaves africains sur les côtes de la Virginie en 1619 a marqué le début d’une époque sombre qui allait durer près de 250 ans 1. Pendant cette période, environ 12 millions d’Africains ont été arrachés à leurs foyers et transportés de force vers le Nouveau Monde dans le cadre du sinistre commerce transatlantique des esclaves 2. Ces individus, réduits en esclavage, ont été contraints de travailler dans des conditions inhumaines, leurs vies étant dominées par la violence et l’oppression. Leurs descendants, nés dans l’esclavage, ont été privés de leur liberté pendant des générations, la couleur de leur peau devenant un marqueur de leur statut de subalternes.
La lutte pour l’Abolition
Alors que le 19e siècle commençait à poindre, un mouvement abolitionniste puissant a commencé à émerger, défiant l’institution de l’esclavage. Des figures emblématiques comme Harriet Tubman, une esclave fugitive qui est devenue une « conductrice » du « Chemin de fer souterrain », ont risqué leur vie pour aider des milliers d’esclaves à s’échapper vers la liberté 3. Parallèlement, des abolitionnistes comme Frederick Douglass, un ancien esclave devenu écrivain, orateur et activiste, ont utilisé leur influence pour sensibiliser le public à la cause de l’abolition. Ces efforts collectifs ont finalement conduit à l’adoption du 13e amendement de la Constitution américaine en 1865, qui a officiellement aboli l’esclavage aux États-Unis 4.
L’Héritage de l’Abolition
Représentation de la guerre d’Indépendance américaine
Cependant, malgré l’abolition officielle de l’esclavage, les Afro-Américains ont continué à faire face à la discrimination et à l’inégalité raciale, une réalité qui perdure encore aujourd’hui. Les « Black Codes » du Sud, les lois Jim Crow et la ségrégation raciale qui ont suivi l’abolition ont maintenu les Afro-Américains dans une position de sous-citoyens 5. Cette période de l’histoire américaine, souvent appelée l’ère de Jim Crow, a vu la mise en place de politiques et de pratiques discriminatoires qui ont effectivement privé les Afro-Américains de leurs droits civils fondamentaux. Malgré les progrès réalisés au cours du mouvement des droits civiques au milieu du 20e siècle, la communauté noire est toujours aux prises avec les séquelles de cette histoire douloureuse.
Aujourd’hui, alors que les américains célébrent le 4 juillet, il est important de se souvenir de ces luttes et de reconnaître que, bien que l’esclavage ait été aboli, son héritage persiste. Les inégalités socio-économiques, la discrimination systémique et les violences policières contre les Afro-Américains sont autant de vestiges de cette histoire douloureuse 6. Les taux plus élevés de pauvreté, de chômage et d’incarcération, ainsi que les obstacles à l’éducation et aux opportunités économiques, reflètent la longue ombre de l’esclavage et du racisme institutionnalisé.
HUNTINGTON BEACH, CA – 4 juillet : Le début de la 113e parade annuel d’Huntington Beach, 2017. (Photo par Jeff Gritchen/Digital First Media/Orange County Register via Getty Images)
4 juillet, une date chargée d’histoire
Le 4 juillet aux USA est à la fois un jour de célébration et de réflexion. En plus de marquer l’indépendance des États-Unis, cette date nous rappelle aussi la fin de l’esclavage et l’impact indélébile qu’il a eu sur l’histoire du pays. En se souvenant de cette période et en reconnaissant son influence persistante, nous pouvons commencer à comprendre et à adresser les injustices qui touchent encore la communauté afro-américaine aujourd’hui.
En tant que société, nous avons la responsabilité de poursuivre le travail des abolitionnistes, de lutter contre le racisme et de travailler pour une égalité véritable. C’est un défi de taille, mais l’histoire de l’abolition nous montre que le changement est possible grâce à la résilience, à la détermination et au courage. En ce 4 juillet, alors que les américains s’unissent pour célébrer l’indépendance, faisons également un pas en avant pour honorer l’héritage de ceux qui ont lutté pour la liberté et réaffirmer notre engagement envers la justice et l’égalité 7. Le 5 juillet commémore d’ailleurs l’indépendance du Cap-Vert.
L’indépendance du Cap-Vert en 1975 – Le 5 juillet 1975, l’archipel du Cap-Vert, situé au large de la côte ouest de l’Afrique, a célébré un événement historique majeur : son accession à l’indépendance vis-à-vis du Portugal. Cette date marque la fin de siècles de domination coloniale et témoigne de la détermination des Cap-Verdiens à se libérer du joug étranger. L’indépendance du Cap-Vert représente un jalon significatif dans la lutte anticoloniale en Afrique.
Avant son indépendance, le Cap-Vert était une colonie portugaise depuis plus de 500 ans. Les Portugais avaient établi des colonies sur les îles de l’archipel au XVe siècle, principalement pour faciliter le commerce des esclaves. Au fil des siècles, les Cap-Verdiens ont été exploités économiquement et socialement par les colons portugais. La population locale a subi l’esclavage, la dépossession des terres et des ressources naturelles, ainsi que la discrimination raciale et culturelle.
Au cours du XXe siècle, la résistance contre la domination coloniale s’est développée au Cap-Vert. Des mouvements nationalistes ont vu le jour, exprimant la volonté du peuple cap-verdien de s’émanciper du joug portugais. Des figures telles que Amílcar Cabral, fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), ont joué un rôle essentiel dans la mobilisation des masses et la promotion de la conscience nationale. Les Cap-Verdiens ont organisé des manifestations, des grèves et des luttes armées pour obtenir leur liberté et leur indépendance.
La marche vers l’indépendance
Le processus d’indépendance du Cap-Vert s’est intensifié dans les années 1970. Le 5 juillet 1975, le pays a proclamé son indépendance, mettant ainsi fin à des siècles de domination coloniale. Le nouveau gouvernement cap-verdien a été formé par le PAIGC, qui s’est transformé en parti politique après avoir mené une guerre de libération contre les Portugais. Le Cap-Vert est ainsi devenu un État souverain, avec Aristides Pereira comme premier président. Cette étape historique a marqué le début d’une ère de construction nationale et de développement économique pour le Cap-Vert.
Amílcar Cabral
Héritage et impact
L’indépendance du Cap-Vert a eu un impact profond sur l’histoire de l’Afrique et a inspiré d’autres mouvements de libération à travers le continent. Le pays a joué un rôle actif dans la promotion de la coopération régionale et de l’intégration africaine. Sur le plan interne, le Cap-Vert a réalisé des progrès significatifs dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. Aujourd’hui, le pays est salué comme un exemple de stabilité politique et de démocratie en Afrique.
L’indépendance du Cap-Vert reste un événement marquant de l’histoire africaine. Elle a symbolisé la victoire de la lutte anticoloniale et la détermination des Cap-Verdiens à se forger un destin propre. L’héritage de cette indépendance résonne encore aujourd’hui, rappelant la nécessité de préserver la souveraineté, la dignité et la liberté des peuples africains. Le Cap-Vert continue d’être un exemple inspirant pour le reste du continent et du monde.
C’est l’histoire improbable de trois mères qui brandissent le rap face à une jeunesse qui part en freestyle…
Le péril est jeune, toujours, mais à l’ère des réseaux sociaux, c’est la viralité qui constitue la nouvelle menace contre la société. Dans cette version d’un fait divers monté en épingle, les “bébés rappeurs” ont engendré des mamans MC, prêtes à tout pour rattraper leurs fils, avant qu’ils ne glissent. Yo Mama est un conte qui traite du choc des générations, de tentations, d’espoir et de responsabilité. Un happy end sous forme de comédie familiale par Leïla Sy et Amadou Mariko, en salles le 5 juillet.
Trois femmes, trois mères, trois anonymes qui vont faire le buzz par nécessité. Si le destin de ces héroïnes est hors norme, leur combat lui, est universel, ardu et de tout instant. C’est à cette dévotion sans faille que le film a voulu rendre hommage avec cette fiction de réparation, qui aurait pu (pourquoi pas ?) être l’une des issues de cette affaire médiatique, symptomatique d’un naufrage collectif.
En 2017, la France découvrait effarée les images de pré ados manipulant des armes dans un quartier de Sarcelles, dans le Val d’Oise (95). Les médias les surnommèrent les « bébés rappeurs », comme pour souligner le paradoxe entre duvet naissant et canons sciés. Le procureur ouvrirait une enquête, qui révélerait que les armes étaient factices et que ces faits, présentés comme un reportage, étaient en réalité un clip. Un clip de rap pas comme les autres puisqu’alors, les citoyens prenaient conscience de l’impact de la violence généralisée sur les esprits naïfs.
De l’impact de cette violence banalisée sur la jeunesse : que valent l’école et sa promesse d’une possible sécurité sociale face à l’attrait de l’argent rapidement gagné ? Personne ne rétablirait la vérité et le mal était déjà fait. Et puisque les rôles modèles étaient insuffisants, on imputerait la faille aux lacunes des mères de cette progéniture turbulente. Qui sont-elles ? Où sont-elles ? Que font-elles ? A elles incombe le fardeau du ratage et Yo Mama, qui aborde pour la première fois la thématique du choc des générations par le prisme maternel, met en lumière leurs perspectives.
Outrage à maman…
La chanteuse Zaho (« C’est chelou », «La roue tourne », « Indélébile ») se dévoile dans ses premiers essais d’actrice plus que concluants, aux côtés de la chroniqueuse, auteure et comédienne Sophie-Marie Larrouy (« Lart de la guerre 2 », « On est chez nous », « 20 ans d’écart »et de l’humoriste Claudia Tagbo, qui crève l’écran dans ce rôle puissant, certainement son meilleur, révélant au passage un talent insoupçonné pour l’art de rapper.
Elles sont amies, unies face à l’adversité. Elles sont les mères de Ryan (Abdelmajid Guemri), Kevin (Yanis Salliot) et Souleymane (Diamadoua Sissoko) et font ensemble le constat amer de l’impuissance quant à ces garçons qui grandissent et tentent de s’affirmer dans le rejet de valeurs qui ne semblent pas faire le poids face à Tik Tok, Twitter ou Instagram.
Le film rend avec justesse le désarroi qui entoure la déchéance de ces figures d’autorité jusqu’alors absolues, corvéables à merci dont on avait oublié, il est vrai, de questionner le ressenti. On entre au cœur du douloureux processus d’introspection, où l’orgueil doit laisser place à l’action. Car, dans une époque où les enfants peuvent s’échapper sans quitter leur chambre, il faut savoir être créatif.
Processus au cours duquel, le choc culturel est aggravé par d’autres traumas sous-jacents: le choc culturel pour Fanta (Claudia Tagbo) et Samira (Zaho). Le célibat pour Amandine (Sophie-Marie Lamoury), qui la force à endosser seule la mission d’élever un futur homme. Faisant la place aux mères, le film questionne naturellement la part des pères; de ceux qui restent, parfois pour s’effacer et expérimentent ici les limites de ce rôle de pourvoyeur en retrait. De ceux qui désertent, aussi, les Papaoutai, et devront faire face à leurs manquements.
Il questionne ces schémas, où personne ne sait se demander d’aide et où les compagnes font souvent cavalier seul. Il interroge le fonctionnement des ménages comme terreau du re- ou du dé-groupement familial. Dans ce conte, les fils ne sont pas les seuls à devoir entamer leur parcours initiatiques. Et puisque les rappeurs sont les nouveaux évangiles, c’est par cette voix que les Yo Mama tenteront de rétablir le contact.
Ce long-métrage porte à l’écran le rap comme vecteur de la parole qui conscientise. La musique la plus écoutée en France portait en effet dans son essence, un message de transcendance, véhiculé jadis par le mouvement Hip-Hop. De la danse au graphisme, de la littérature au stylisme en passant par le cinéma et évidemment la musique, il a permis l’émergence d’une génération de talents et l’avènement de success story inédites, dont la réalisatrice Leïla Sy est un brillant échantillon.
Danseuse dirigée par Mia Frye (La Macarena), directrice de publication du magazine américain The Source en France, elle a réalisé des clips pour des références du milieu telles que Lino ou Kery James, avec lequel elle signe son premier long-métrage, Banlieusards(Netflix). A travers elle, ce même mouvement révèle aujourd’hui le jeune Amadou Mariko, qui co-réalise ce film.
Le duo rend au rap sa portée sociale et re-sacralise la légitimité de passer derrière le micro, évitant les écueils du cliché. En témoigne le personnage de Sadio (Olivia Kuy), qui coach les Yo Mama et dont tous les artifices s’évaporent dès qu’elle est en studio. Bien que, dans ce contexte: « le rap c’est pas un jeu, c’est un game » dixit Jean-Pascal Zadi (« Tout simplement noir », « Complètement craignos », « En place ») qui incarne Dozingo, le producteur opportuniste (à droite sur la photo), les streams n’auront pas raison de la détermination de nos protagonistes.
Yo mama ouvre un débat sociétal important, à travers ces récits de vies banales, extraordinairement remplies. Un point de vue sans prétention, qui n’est toutefois pas dénué d’ambition ! Certes en pleine tourmente, cette squad de mamans mène le combat sur plusieurs fronts, notamment sur le terrain économique, avec Fanta et Samira en entrepreneures. Le casting nous fait passer avec pudeur par une large palette d’émotions qui invitent à la réflexion. Sur quelle note cette folle histoire de daronnes qui kickent va-t-elle finalement se terminer ? La réponse en salles le 5 juillet !
A une époque où l’unité fédérale est fortement soutenue par les jeunes générations africaines en Afrique de l’Ouest il est néanmoins important d’établir comment pourrait etre structuré cette fédéralité en question. En matière de fédéralité, l’Africain doit choisir entre le modèle de gouvernance américain ou le modèle impérial ancestral.
Pour un système afro-centré alternatif à la démocratie
Veille sur la Patrie / Pratique l’entraide / Chacun est libre de des actes dans le respect des interdits des lois de sa Patrie / N’offenser jamais nos femmes, nos mères / Les femmes en plus de leurs occupations quotidiennes doivent etre associées à tous nos gouvernements –Extraits de la Charte Kouroukan Fouga de 1235
Après l’émergence de l’Empereur Soundjata Keita, qui fonda en 1235 le Manden Kurufa (Fédération du Manden ou simplement Empire du Manden), rassembla une grande partie de la hiérarchie populaire dans une assemblée au sein de laquelle tout un système de normes de vie citoyenne, de droits et fonctions au sein du Manden a eté établi, en vertu de ce qu’on appelle la « Charte de Kouroukan Fouga ». Ce sermon établi, intrinsèquement ancré dans la Tradition, est considéré par l’histoire contemporaine comme l’une des plus anciennes constitutions de l’histoire et certainement comme la première charte des droits de l’homme antérieure à celles apparues en Occident. Cette charte de Kouroukan Fouga (également appelée charte du Manden) réglementait à la fois la vie individuelle, collective, économique et politique. Elle tournait autour de la défense de la patrie, de la justice sociale, de l’égalité, de la défense de la vie, du matriarcat qui donnait aux femmes un rôle central dans la société, de l’écologie et cetera. Comme je l’ai dit dans un article sur notre site Nofi Media intitulé « Tradicratie: L’Afrique a besoin d’un nouveau modèle de gouvernement » , la démocratie dans la vision occidentale s’est avérée être en réalité une démon-cratie, un système délétère qui n’est pas en harmonie avec le réalités endo-africaines. Revoir les modèles socio-politico-économiques présents en Afrique du passé devient alors plus que jamais une nécessité. La naissance d’un système fédéral en Afrique de l’Ouest devra tenir compte de cette réalité. C’est pourquoi la consolidation d’un Empire puissant en Afrique de l’Ouest est nécessaire, qui devra progressivement s’étendre sur tout le Continent, donnant ainsi naissance à ce que j’appelle ImperAfrika, c’est-à-dire l’Afrique Impériale. Le Nouveau Manden qui verra naturellement l’union d’Etats comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et progressivement d’autres, devra donc récupérer des modèles ontologico-politiques conformes à leurs sociétés ancestrales. Ainsi la Charte de Kouroukan Fouga sera une base. Cette Tradition issue de la Charte de Kouroukan Fouga permettra également de remplacer le concept occidental de constitution où c’est l’homme moderne au pouvoir qui doit planifier et structurer les règles de la Nation contre la volonté du Peuple parfois.
Vers la révolution conservatrice africaine
« Aimer nos racines nous rend originaux » –Selamawit Takele
Le Nouveau Manden naîtra à travers une révolution dans son sens étymologique originel et non déformé par la grammaire moderne. Révolution dérive de « revolutio » qui en latin signifie retour. Dans son étymologie originelle, la révolution signifie regarder en arriere, vers tout ce qui est initial et premier. Il faudra donc que la nouvelle génération africaine aborde le concept de « Révolution conservatrice » , mais dans son acception africaine. D’autre part, en Afrique de l’Ouest, il existe un concept connu sous le nom de « sankofa ». Sankofa pour le majestueux peuple Akan est un concept qui renvoie à la nécessité de se tourner vers le passé, de regarder les racines pour se projeter vers l’avenir. Dans un Néo-Panafricanisme qui optera pour un Empire Continental (après avoir initialement construit des Empires/Royaumes régionaux comme une phase transitoire), le concept sankofa sera véritablement le nom africain que nous donnerons à la révolution conservatrice dans son sens africain. Un concept de sankofa qui sera pour l’impérialité africaine ancestrale, opposé à la démocratie dans sa forme exogène, exaltant un retour à la grandeur et à l’héroïsme du peuple.
La royauté ancestrale africaine n’est pas une monarchie européenne
Un Nouveau Manden (ainsi qu’un hypothétique ImperAfrika) s’il est constitué en Empire aura donc la royauté africaine ancestrale comme forme de gouvernement. Mais cette royauté ancestrale africaine ne doit en aucun cas être confondue avec les monarchies européennes. La royauté ancestrale africaine repose sur un lien rigoureux à la Tradition, là où la monarchie européenne a été infiltrée dans certains cas par des réseaux obscurs tels que la franc-maçonnerie ; la royauté africaine ancestrale est basée sur l’interaction directe entre le Mansa (ߡߊߣߛߊ), un conseil de sages traditionnels, un collectif de femmes traditionnelles et le Peuple, là où dans la monarchie européenne règne l’autocratie ; la royauté africaine ancestrale rejette l’injuste, alors que dans la monarchie européenne l’inégalité et l’injustice ne sont pas si latentes. La royauté africaine ancestrale doit être subordonnée à la « suprématie de Dieu » (concept adinkra des Akan).
Pour une langue ouest-africaine commune et une monnaie unique
« Aucun peuple sérieux ne peut prétendre se développer dans la langue et la culture d’autrui » – Cheikh Anta Diop
La renaissance africaine dépendra aussi de la capacité de valoriser ce que j’appelle l’Afrophonie avec l’alphabet N’ko, un alphabet ouest-africain qui fut inventé par le savant guinéen Solomana Kante. Mettre en avant des langues ouest-africaines plus largement parlées accélérera ce processus d’indépendance linguistique. Non moins important est également le renouvellement de l’économie. De cette derniere dépendra l’indépendance integrale. Se liberer définitivement du franc CFA et commencer à imprimer une monnaie souveraine ouest-africaine qui pourrait s’appeler « wari » (ߡߊߣߛߊ) signifiant monnaie en bambara, doit impérativement être une manière de se diriger vers la souveraineté economique.
Un Empire du Manden au 21eme siècle comme début, mais l’Empire Africain Continental (ImperAfrika) comme but ultime
Le Nouveau Manden Impérial illustré ici ne peut être qu’un début pour la résurrection du continent Farafina (ߝߊߙߊߝߌߣߊ), mais le but du Panafricanisme d’hier et du Néo-Panafricanisme aujourd’hui, est et sera toujours l’Union Continentale de Farafina, donc la construction de l’ImperAfrika, un Empire économique et politique puissant rêvé par l’Ancêtre Marcus Mosiah Garvey et tous ses successeurs. Texte écrit par Farafin SANDOUNO.
On a vu les deux premiers épisodes de Marvel : Secret Invasion, la nouvelle série du Marvel Cinematic Universe dans laquelle tonton Samuel L. Jackson reprend son rôle de Directeur Nick Fury et franchement… Tonton Samuel, prestance !
Après Wanda Vision, Loki, Falcon et le Soldat de l’hiver, MoonKnight, Ms. Marvel et She-Hulk, c’est au tour de Secret Invasion de faire son entrée dans les séries du MCU, le 21 juin sur la platforme Disney+.
Au casting, nous pourrons retrouver l’incontournable Cobie Smulders, toujours dans son rôle de Maria Hill, Ben Mendelsohn, pour reprendre son rôle de Talos. Emilia Clarke (Game of Thrones), Olivia Coleman (Empire of light, The Crown) et Kingsley Ben-Adir (One night in Miami, Noelle).
Pas de spoil évidemment ! Le but c’est qu’on profite tous de la série dans les meilleures conditions !
Dans Spiderman : No way home, Peter (Tom Holland) apprend par Happy Hogan (Jon Favreau) que Nick Fury n’est plus aussi facilement joignable que par le passé. Comprendre : Avant les Thanoseries. Avant les Eternals. Le monde a subi le blip, puis le retour des gens qui avaient disparu à cause de ce blip. Autant dire que ce n’est pas la période la plus facile pour l’humanité. Les Avengers sont éclatés un peu partout. Ce n’est vraiment pas facile.
C’est dans ce climat compliqué que l’on retrouve nos petits potes les Skrulls. Ces changelins extraterrestres que l’on a vu apparaître dans Captain Marvel, les alliés depuis que Carol Denver. Une nouvelle menace pèse sur notre planète. Et comme on le sait. Si une menace intergalactique pèse sur nous, who you gonna call ?
Nick Fury !
Dans la lignée des séries Disney Marvel, Secret Invasion à une ambiance MCU. Mis bout à bout, et dans une salle obscure, on n’y verrait que du feu. Le casting est XXL, évidemment. Et c’est franchement très fort de mettre tonton Samuel et Don Cheadle, ensemble, à la télé et pas au ciné !
Les deux premiers épisodes installent l’histoire en mettant directement les pieds dans le vif du sujet. Il est très intéressant de voir comment à évoluer le personnage de Fury après la tempête traversée par le Shield et que tout est connecté à cet univers déjà très riche. Secret Invasion est une histoire très populaire des comics Marvel et un nouveau point de pivot qui influencera ceux que nous pourrons voir au cinéma dans la suite du développement du Marvel Cinematic Universe.
Secret Invasion est un crossover de bandes dessinées qui a été publié en 2008 par Marvel Comics. Il constitue un élément important de la continuité fictive de l’univers Marvel.
Considéré comme un événement majeur de l’univers Marvel, Secret Invasion représente le point culminant de plusieurs intrigues qui ont débuté en 2004. Cette mini-série en huit numéros, accompagnée de plusieurs dizaines de titres associés, narre l’invasion de la Terre par les Skrulls, une race extraterrestre de métamorphes. Au fil du temps, les Skrulls ont secrètement remplacé plusieurs super-héros emblématiques de l’univers Marvel par des imposteurs avant de lancer leur invasion. L’histoire met en scène la plupart des équipes de super-héros emblématiques de Marvel, dont les New Avengers, les Mighty Avengers, les Fantastic Four, les X-Men, et bien d’autres.
Le slogan promotionnel de Marvel pour cet événement était : « En qui pouvez-vous avoir confiance ? »
Marvel Secret Invasion, un arc culte des comics
Les épisodes durent environ une heure, ce qui est assez pour se plonger directement dans la nouvelle intrigue autour du directeur de l’agence qui protège la terre.
Nick Fury is Back, parce que même quand il est out, il est in !
La légende du rap, Tupac Shakur, a été honorée par une étoile sur le célèbre Walk of Fame d’Hollywood, une distinction qui fait l’objet de nombreuses réactions. Si cette reconnaissance posthume pour l’artiste emblématique est certes bien méritée, elle soulève également des questions quant à son timing.
Tupac, qui nous a tragiquement quitté en 1996 lors d’une fusillade, n’a jamais cessé d’être une figure influente pour la nouvelle génération. Son héritage dépasse largement le monde du hip-hop, et s’étend à des domaines comme le cinéma et l’activisme, en particulier pour la cause noire.
Reconnu comme une voix majeure contre l’injustice sociale, Tupac utilisait souvent sa musique comme un outil de protestation et d’éveil des consciences. Il abordait des sujets profonds comme la pauvreté, la violence et le racisme, donnant ainsi une voix à des communautés souvent marginalisées.
Cependant, bien que l’influence de Tupac soit indéniable, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour que cette étoile lui soit attribuée. L’ampleur de son impact sur la culture noire et sur la musique en général aurait dû lui valoir cette reconnaissance bien avant. Cette situation reflète le retard persistant dans la reconnaissance de la contribution des artistes noirs à la culture américaine.
La nouvelle de cette étoile posthume a été accueillie avec joie mais aussi avec une certaine mélancolie. Pour beaucoup, c’est une confirmation de la grandeur de Tupac, mais également un rappel douloureux des voix noires qui sont souvent sous-évaluées, et parfois même réduites au silence.
Aujourd’hui, nous célébrons la victoire de Tupac tout en réfléchissant sur les nombreux défis que la communauté noire continue de rencontrer. Comme l’a si bien dit Tupac lui-même : « Je ne suis pas un libérateur. Ils sont là. Je ne suis qu’un éclaireur pour eux ». C’est dans cet esprit que nous continuerons à faire briller son étoile et à soutenir ceux qui, à l’image de Tupac, luttent pour une société plus juste et égalitaire.
Découvrez « KONGOSSA LOUNGE », une sitcom drôle, rythmée et haute en couleurs ! C’est le genre de séries devant lesquelles on rigole ! Et ne nous mentons pas. On aime ça, rigoler.
Une intrigue simple et sans fioriture
« KONGOSSA LOUNGE » raconte l’histoire du Boss. Le Boss, c’est le patron du bar dont la série tire son nom. Mais retenez bien ! Au Kongossa Lounge, “on ne dit pas le patron, mais le Boss”. Manipulateur et imbu de lui-même, il décide, cependant, de céder la gestion du Kongossa Lounge à son employé le plus méritant. S’ensuit une compétition discrète entre les employés, qui rivalisent d’ingéniosité pour se faire remarquer positivement, dont Oumar, ou encore Sylvanie, sa nièce.
Et pour eux, chaque changement au sein de l’établissement devient un nouveau défi ! Le Kongossa Lounge est un champ de bataille psychologique que le Boss tient d’une main de fer. La série nous plonge dans le quotidien rocambolesque des employés, au centre du conflit entre le Boss et Magloire, celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom, “le barman qui lui a fait entrer tant d’argent” et ses minions, Francine et Richard !
C’est une création comique authentique mettant en avant les talents humoristiques du continent. L’humour se distingue par sa capacité à aborder des sujets sensibles avec légèreté, à trouver des nuances comiques dans les situations les plus complexes et à susciter des éclats de rire grâce à son ironie et son autodérision.
L’ambition
La série a été créée par Valery Ndongo, humoriste camerounais connu du grand public, en collaboration avec les scénaristes Florian Ngimbis, Fatim Diaby et Emmanuel de Arriba. Réalisée par Boris Oué, réalisateur ivoirien, qui a déjà co-réalisé deux séries, « EKI » et « LE FUTUR EST À NOUS ».
Le casting réunit les plus grands noms de l’humour et du stand-up africain, dont Valery Ndongo dans le rôle principal du Boss, ainsi que Oumar Manet, Prissy La Dégammeuse, Juste Parfait, Charly Nyobe, et bien d’autres.
Pour regarder « KONGOSSA LOUNGE », une série qui apportera joie et énergie, rendez-vous sur My Bouquet Africain et avec le code NOFI23 bénéficiez d’une remise de 50% pendant 3 mois !
FICHE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE DE KONGOSSA LOUNGE :
Depuis plusieurs jours maintenant, des internautes ivoiriens crient au loup après qu’un célèbre serial entrepreneur ait affirmé qu’il était capable de lire 400 pages en 2 jours.
« Tu as fini tes devoirs et puis tu assis comme ça ? », demandaient des parents, le plus souvent Maman, curieux de savoir à quelle sauce ils allaient manger leur enfant beaucoup trop à l’aise devant la télévision. Les pieds en éventail, en bonus.
Tu parles de temps immémoriaux que les moins de vingt ans ne connaissent pas. Ou alors une époque dont ils ont vaguement entendu parler un peu comme cette légende selon laquelle tous les parents étaient premiers de leur classe. Un jour peut-être, Ils en parleront lors d’un « T’aide X », après l’intervention d’un entrepreneur venu expliquer son parcours semé d’embûches.
Lorsqu’il a accepté de participer à l’enregistrement du podcast Entrepreneur State Of Africa, animé par Kahi Lumumba, cofondateur des Adicomdays, événement digital africain annuel qui réunit créateurs/entrepreneurs/entreprises, et Moulaye Tabouré, directeur général d’Anka, « solution tout-en-un » pour vendre et expédier des produits dans le monde, Fabrice Sawegnon, président entre autres de Voodoo Group, ne s’attendait probablement pas à créer une nouvelle controverse aux pays des polémiques. Explication de texte.
FABIO CAPELLO MAÎTRISE L’ART DE LIRE 400 PAGES EN 2 JOURS
Après les débats sur : quand ça l’arrange Suspect 95 fait ça, se séparer de son ancien manager free-lance, Oui ou non, l’absence de Jonathan Bamba puis de Séko Fofana aux derniers rassemblements de l’Équipe Nationale de Côte d’Ivoire, la Séléphanto, ou encore celle sur l’arrestation d’une influenceuse beauté.
Mais aussi plus près de nous, la radiation[1] des listes électorales d’un ancien chef d’État pourtant accueilli par une Haye d’honneur lors de son retour au pays ou encore quelques mois plus tôt, la hausse du coût d’Internet, en attendant que l’essence passe à 1 000 francs CFA, au calme, la dernière controverse date d’il y a quelques jours seulement et est donc signée *roulement de tambour* Fabrice Sawegnon. Ou plutôt « Fabio Capello », surnommé ainsi par ses amis d’enfance pour sa capacité à organiser les choses, comme cet ancien entraîneur italien à succès du Milan AC dans les années 90. Souviens-toi.
« […] On allait acheter des magazines. Je voulais qu’ils lisent aussi. On achetait des magazines, des livres et tout.La lecture, on en reparlera. Moi c’est la lecture qui a changé ma vie ! […] La lecture c’est fondamental. », commence d’abord par expliquer le quinquagénaire successful. Jusqu’ici, tout va bien.
Mais là où le bât blesse, des internautes, c’est quand le serialentrepreneur, parti à Las Vegas puis Los Angeles avec son cousin chercher puis obtenir le moyen de faire venir Kim Kardashian en Côte d’Ivoire, après un an de discussions, lâche ceci quand on lui demande comment il a fait pour « combler » le fait de ne pas avoir fait ses études à l’étranger :
« […] La lecture !La lecture ! En fait ce qu’il faut que tu saches c’est que moi j’ai grandi au Plateau. Et quand je dis le Plateau, mon cœur bat toujours parce que c’est le Plateau. C’est le cœur de la Côte d’Ivoire, le cœur d’Abidjan, avec les deux mains en avant pour bien attraper ce cœur. […] Au Plateau, y avait de la culture. Au Plateau, y avait des cinémas. Y avait la bibliothèque Nationale, le Centre Culturel Français [devenu aujourd’hui Institut Français de Côte d’Ivoire, NDLR]. Enfin,y avait de la culture au Plateau. »
Puis, cet enfant du Plateau, quartier d’affaires abidjanais, enfonce le clou
« […] Et donc moi très rapidement, je suis au Plateau, j’habite au Plateau, je m’inscris au Centre Culturel Français. Mais, j’ai accès à des livres. J’ai accès à des livres. Et donc à partir du moment où je commence à lire, ma vie change. Moi, je dévorais des livres. À 15-16 ans, je lisais des livres de 400 pages en 2 jours. Parce que je commençais, même à table, je venais avec mon livre à table. Maman disait : » Ferme ton livre : tu aimes trop ça ! » […] »
Les trois entrepreneurs jouent depuis plus d’une 1 heure et 7 minutes au jeu des questions/réponses quand l’homme en bleu et aux chaussures blanches réussit le coup du patron qui a commencé petit et qui est devenu grand. La VAR est formelle : ça joue !
D’emblée, certains internautes accusent celui qui « a lu tous les Arsène Lupin», le traitent même de « menteur », quand ils ne mettent en avant le fait que « Pauvre ait tort ! » Tweets choisis.
On a ka chercher l’argent sinon c’est quoi toutes ces foutaise là
Sérieusement, il faut que l'état se penche sur cette affaire de 400 pages en 2 jours. Les gens qui le font sont dans une secte.
— Jean- AGNISSAN #AFCON Champ 🌟🌟🌟 (@jynapster) June 6, 2023
Comment pourrait-on leur en vouloir dans un pays où la kpafloterie[1] n’est jamais finie ? Où des bonimenteurs et autres opérateurs économiques passent matin/midi/soir pour des modèles, quand ce n’est pas sur des plateaux de télévision, ravis de surfer sur leur buzz effervescent, qui ne durera que trois jours. Comment pourrait-on leur en vouloir ?
Sauf qu’ici, il n’est pas question que de richesse, si tant est que la culture générale n’en soit pas une, mais plutôt de capacités de concentration et intellectuelles : être en mesure de lire 400 pages en 2 jours. Point à la ligne.
En vrai, cette énième pseudo polémique n’est pas si inutile puisque ça permet de mettre le doigt sur quelque chose de tangible finalement : le désamour pour l’école en général et la lecture en particulier.
Au pays des Drogba qui remportent le cœur des dipsomanes, tandis que le principal intéressé lui n’a jamais réussi pas à toucher celui des dirigeants insensibles à sa gloire d’antan, et ces rencontres au sommet entre le pied de la table basse et le gros orteil au terme d’une course folle pour célébrer un de ses buts, il y a longtemps que l’école ivoirienne est triste.
L’exemple le plus frappant est probablement celui de la session du baccalauréat.
Les chiffres officiels témoignent du faible niveau de l’école aujourd’hui.
Ainsi en 2022, le taux de réussite était de 30,78% contre 29,24% l’année précédente.
Pour faire simple, seulement 1 candidat sur 3 a été admis. Ceux qui l’ont raté le repasseront probablement une fois après avoir fait le tour du quartier pour éviter d’en être la risée, ou après avoir fugué le temps que leurs parents déçus se calment. Les autres ne seront pas forcément mieux lotis puisque parmi ces nouveaux diplômés, d’autres placeront – en attendant que le marché de l’emploi se décante un jour – des bâches dans funérailles bhété. Des bacheliers, quoi.
Et pendant ce temps-là, d’autres se gaussent de ceux qui plutôt que de se jouer les bandits en leur famille, ont révélé qu’ils étaient incapables de lire 400 pages en 2 jours.
UN VILLAGE D’IRRÉDUCTIBLES RÉSISTE ENCORE ET TOUJOURS À L’ENVAHISSEUR
Au pays du paiya, réjouissances nocturnes le plus souvent comme au plus fort de la période coupé-décalé, adossé au mouvement des petits[2], chacun s’enjaille comme bon il semble.
Et si certains trouvent dans des festivités leur plaisir, qui peut leur en vouloir ? Personne ou presque ! Enfin, à part ces maîtres de la bien-pensance qui critiquent le fait qu’ils écoutent « la musique du monde ». C’est précisément le genre de critiques qu’on ne fera jamais à ceux qui lisent régulièrement des romans parce qu’ils y sont déjà dans leur monde. Et quel monde, mesdames et messieurs !
Vieux livres qui attendent d’être à nouveau à la page, ouvrages neufs achetés sur un coup de tête « zidanesque », sans expulsion à la clé cette fois-ci, mais aussi groupes de discussions où s’échangent bons mots et bons plans, ou encore mots surlignés quand ce ne sont pas des mots dièse, hashtag booklover, bienvenue chez « les romantiques » ! Ces gens qui lisent encore beaucoup les romans en 2023-là pour continuer à parler familièrement. Et bien sûr, la polémique les a fait réagir quand ce n’est pas sourire. Florilège.
La sauce de Sawegnon sur la lecture prouve à quel point les ivoiriens sont limités. Certains font même des calculs pour prouver qu'il ment. C'est incroyable! C'est lire 400 pages en 2 jours qui vous choque?
Les « romantiques » ne se contentent pas de Twitter. Non, ils s’organisent, se rencontrent, discutent, refont le monde autour d’une œuvre, choisie des semaines au préalable, et d’un repas.
C’est le cas notamment pour au moins deux groupes : le Mosaïque Book Club ou encore le club de lecture « Lire, discuter et manger », dans lequel figure notamment l’entrepreneure sociale et grande liseuse : Tchonté Silué.
Très impliquée dans le tissu social associatif, la « bouquivore » a ouvert à Yopougon un premier puis un second Centre Eulis à Faya. Certes, la géolocalisation est différente mais la mission, elle, reste la même : offrir un cadre propice à la lecture et aux études à des petits et grands enfants.
D’autres encore multiplient les initiatives personnelles. C’est le cas de Rita Dro, fondatrice de l’association « Notre boîte à livres », et ce dispositif de mini-bibliothèques dans certains quartiers d’Abidjan.
Et bien sûr, il y a aussi ces auteurs ivoiriens qui donnent envie de lire même quand c’est difficile. Demba Diop ou encore Gauz.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de réagir dans son style caractéristique : sans faire de détails !
Le directeur de Life TV, télé privée, a dit qu’à 15 ans, il lisait beaucoup au point d’avaler 400 pages en 2 jours !!! A des zozos qui ne lisent que des post FB et des Tweets qui disent que c’est impossible… ça donne le premier buzz sur la lecture depuis 1960 😂😂
Dommage qu’il ait fallu attendre que les propos – tirés de leur contexte – d’un directeur d’une chaîne de télévision privée pour que beaucoup s’intéressent à un problème national. Et pendant ce temps-là, selon des chiffres officiels, le taux d’alphabétisation régresse passant de 51% en 2002 à 43, 8% en 2015 puis 43,7% en 2019.
Si ça continue dans quelques années, rares sont ceux qui seront effectivement capables de lire 400 pages en 2 jours. Exceptionnels seront ces parents qui voudront peut-être savoir : « Tu as fini tes devoirs et puis tu assis comme ça ? »
[1]L’ex-président a déposé un recours auprès de la Commission Électorale Ivoirienne, ce jeudi 8 juin 2023.
[3]Genre musical qui emprunte au coupé-décalé ces codes clinquants quand il ne pioche pas dans des expressions et/ou souvenirs d’enfance pour enjailler des gens.
Tandis que des apprenties cheffes jouent les chimistes sur Internet, l’Ivoirienne Sandrine Kouao, spécialiste en cosmétique naturelle, souhaite révolutionner le marché avec Masewa ; une plate-forme de produits cosmétiques Made In Africa.
« Absolument pas ! », répond Sandrine Kouao, quand tu lui demandes : « Si enfant, elle a été sensibilisée à tout ce qui touchait à la peau noire ? » La peau noire, c’est son domaine de prédilection, elle, l’ingénieure en chimie/biotechnologie.
Dans le brouhaha nocturne de l’Ivoire Trade Center, nouveau temple de la consommation abidjanais où la pause déjeuner, de jeunes cadres dynamiques font l’audit de menus divers et variés, en attendant de reprendre l’épluchage de comptes, après avoir claqué la bise à de vieilles connaissances, rencontrées par hasard, au détour d’un des pylônes qui soutient l’édifice, les premiers mots de la jeune femme noire résonnent. Sa voix a beau être petite, la cofondatrice de Masewa réussit à donner le ton. C’est parti pour 1 heure 21 minutes et 15 secondes d’un long entretien presque fleuve.
ALLONS ENFANTS DE LA PHARMACIE ET DE LA COSMÉTIQUE
Turban orange enroulé autour de sa tête bien pleine, kimono, dont la couleur principale rappelle le couvre-chef, qui tombe sur ses épaules avant de flotter au-dessus du sol et surtout recouvrir une petite robe noire, cette experte des peaux ébène porte avec fierté une qui n’a pas été altérée par des crèmes éclaircissantes. Dans un pays où plus de la moitié des femmes seraient dépigmentées la peau, c’est un exploit. Mais ce n’est pas le premier qu’elle a réalisé.
« J’avais 7 frères et que des cousins quasiment [autour de moi, NDLR]. Du coup, j’ai grandi dans un environnement typiquement masculin. [….] Les cosmétiques n’étaient vraiment pas, mais alors vraiment pas, dans mon champ de vision. »
Éduquée donc dans cet environnement typiquement masculin, les produits de beauté ne l’ont naturellement jamais intéressée même si sa mère était à l’époque l’une des pionnières dans le secteur de la distribution des cosmétiques importés.
« Je voulais révolutionner la pharmacopée africaine », partageant son rêve d’enfant avec ces mots d’adulte qu’elle n’était pas capable de sortir de sa bouche à l’époque.
Enfant, paraît-il qu’on veut tous devenir avocat(e), médecin, footballeur, etc.
Depuis qu’un certain Kylian a inscrit 3 buts en finale de la coupe du Monde sous « les yeux du plus grand marcheur blanc de tous les temps », le nombre de gamins qui y pensent est certainement monté en flèche. Pour elle, c’était le contraire.
« Mon père était pharmacien. Il avait une des plus grandes officines dans un quartier populaired’Abidjan [Attécoubé, NDLR]. »
Ce soir-là, ce mardi 25 avril 2023, les embouteillages – toujours, eux – sont de taille : XXL. En plus, une pluie torrentielle est en approche et fait se trémousser les branches d’arbres. Il faut faire vite mais bien l’interview afin de rentrer sain et sauf. Alors, les consignes de sincérité, « Tout ce vous direz en off ne sera pas retenu, sauf si vous le souhaitez », sont mises à l’oubli.
C’est peut-être parce que l’interviewée ne les a pas encore entendues, ces instructions-là, qu’elle fait attention à ce qu’elle dit. Alors, tu les ressors.
« Pas de problème. », une fois qu’elle les a finalement écoutées. L’interview reprend et Sandrine lâche son premier rire.
« Non, je ne faisais pas l’école buissonnière. », tient-elle à préciser en évoquant son enfance passée dans la pharmacie de son père.
« J’aimais bien être dans son bureau, se replongeant dans son enfance en nous tenant la main pour qu’on la suive. Devant la pharmacie, il y avait toujours du monde car unemosquée se trouvait juste à côtéparce qu’il y avait une mosquée devant. […] Les vendeurs étaient installés sous les arbres juste là, utilisant sa bouteille de jus de côcôta pour désigner l’endroit imaginaire. […] »
AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA PAROLE
La jeune femme, aujourd’hui elle-même maman de plusieurs enfants, qui l’attendent d’ailleurs « pour une soiréepyjama », continue à évoquer ce passage « Dans mon esprit d’enfant, voir tous ces gens assis par terre, sous les arbres devant la pharmacie… pour moi, ils n’avaient pas d’argent pour prendre soin d’eux, se soigner ou s’occuper d’eux ». Elle voulait donc les aider.
Plus pressée que la boisson contenue dans la bouteille transparente qu’elle a reposée sur le plateau couleur bois, la femme d’affaires, qui a fondé Nature et Traditions, « une marque cosmétique naturels pour la réparation de la peau », saute les étapes, fait avance rapide pour se retrouver à… l’adolescence. Pause. Belsunce Breakdown. Rewind.
« […] On me disait souvent que je ferais une bonne avocate car j’aimais argumenter. Entourée d’hommes, ma seule arme était la parole. […] » Avant de s’esclaffer en ajoutant :
« Ça a changé maintenant. J’ai pris de cours de boxe. »
Les rires de l’hyperactive sont plus nombreux. La musique pop façon Rihanna qu’on make me feel like the only girl in the world, les couverts de personnes venues dîner entre vieux amis de longue date, en famille, sont les autres morceaux de l’album de la soirée.
Ses mains s’agitent et la faim trouve le gîte mais pas les couverts. « J’ai faim ! », avant de poursuivre comme si de rien n’était, comme si elle n’avait rien dit.
L’entrepreneure avoue avoir été autrefois attirée par le métier d’avocat. Mais sa passion pour aider les autres et son intérêt pour la fabrication des médicaments l’ont finalement emporté.
Cette double vocation est d’ailleurs au cœur de Masewa, sa nouvelle entreprise.
« Nous voulons valoriser le savoir-faire Made In Africaetchanger lesmentalités. », avec conviction.
Sa détermination, elle, n’a pas changé ou alors très peu. Elle l’a héritée aussi de ses parents. La seule fille de la famille Kouao qui tenait tête à ses frères a donc grandi dans un environnement : « Scientifique, business, cosmétiques et pharmacie. »
Son enfance dont elle continue à relater les faits saillants a été « très joyeuse […] beaucoup de cousins [à la maison, NDLR] […] un environnement où les gens jouaient à la Playstation, au basket. J’avais beaucoup d’amis à la maison. […] J’ai aimé danser depuis très longtemps. Ma mère avait peur que je devienne trop masculine. […] J’étais sa seule fille. »
Puis vient le seul et unique moment de la soirée où l’émotion se fait plus intense lorsque la jeune femme enjouée évoque le triste souvenir d’un frère récemment décédé.
« Du coup, reprenant le film de ses idées, elle m’a fait faire des activités tels que le chant mais en groupe. », avant de lâcher le nom du sien : les Oiseaux du Monde.
Il s’agit d’un groupe extrêmement populaire dans les années 90. Tu parles d’un temps que les moins de vingt ans ne connaissent pas.
« C’était une super expérience pour moi. », dit celle qui, du haut des six ans, était la plus petite du groupe.
Celle « qui a sauté la moyenne section » rit de plus en plus et son débit s’accélère surtout quand elle se remémore l’atmosphère insouciante de cette époque, ses « gens qui jouent au basket, s’amusent, se taquinent ». De cette époque pas si lointaine, elle a longtemps conservé une habitude : aller voir ce grand frère dont elle est très proche, jouer au basket le samedi matin.
« Tu peux le mentionner. Je vais plus là-bas. », d’un air résigné. Une habitude qu’elle a très récemment abandonnée, au profit de ses enfants et du sommeil, avec une bonne pointe de regret.
CHOCS EN STOCK
Emportée par le flot de souvenirs, la jeune femme badine ne parle plus ni de sa faim, ni de la « pyjama party ».
« À 15 ans, on est partis. », entamant ainsi la deuxième et avant-dernière partie de l’interview. Et le décès de son père, lorsqu’elle avait 14 ans, qui fut un choc traumatisant avant un second : le déménagement dans un environnement totalement nouveau.
Ce qui devait être de simples vacances à Montréal devient finalement un séjour longue durée.
« […] Ma mère avait perdu sa mère une semaine avant de perdre son mari. […] Alors quand on est parti, on s’est retrouvé en famille. », évoquant ainsi la présence d’un de ses six grands frères déjà sur place.
«Nous étions très unis avant ça, alors on a décidé de se réunir. », se rappelle-t-elle.
Pour la petite histoire, ses grands frères l’ont aidée à grandir dans un environnement musical, lui faisant découvrir particulièrement des sons R&B et bien d’autres.
Oui, avant Apple et iTunes, sur lequel Société Suspecte, le nouvel album de Suspect 95 qui caracole en tête des charts, Deezer, Spotify & Cie, il n’y avait que ces cassettes audio ramenées depuis l’étranger pour écouter en boucle les sons à la mode ; jusqu’à ce que la bande magnétique ne sorte du support principal et que tu sois incapable de la rembobiner même avec un crayon à papier ou un stylo bille.
Là encore, tu parles d’un temps que les moins de vingt ans ne connaissent pas.
UNITED COLORS Of BENETTON
Sur le regroupement familial, la go noire ne tarit pas d’éloges. « C’était génial !Dans ma tête d’enfant, j’imagine qu’il y avait des difficultés que je ne devais pas voir.[…] », admet-elle en souriant.
Il est bien connu que le fait de vivre à l’étranger pousse certains à aller vers les autres, s’ouvrir.
Bien intégrée, la néocanadienne en fait autant malgré le froid mordant au pays des caribous, et se lie d’amitié avec pêle-mêle : des Canadiens, des Haïtiens, des Rwandais, des Guinéens, etc.
La nostalgie l’a déjà envahie quand elle évoque cette époque où ils se retrouvaient chez elle pour discuter, chiller ou aller au terrain de basket.
« C’est ce qui m’a permis d’avoir cette facilité d’intégration. », avant de lâcher du bout de ses lèvres nues, sans gloss, ni rouge à lèvres : « Même l’une des mes activités favorites est d’être seule. »
Seule, Sandrine le sera quand au bout d’un an à Montréal, elle « sait qu’elle veut rentrer reprendre la pharmacie de mon père ».
À seulement 16 ans, l’adolescente semble déjà savoir ce qu’elle veut.
« C’était important pour moi. », déclare la seule scientifique de la famille. Et pendant ce temps-là, ses frères, eux, travaillent dans la finance, le droit, l’immobilier, etc. Malheureusement, le système de quotas la contraint à différer son rêve malgré le soutien de sa famille.
VRAI-FAUX RETOUR AU PAYS
À cette époque-là, les relations entre la France et la Côte d’Ivoire sont plus tendues que la ficelle, qui sépare le séant en deux. Il est notamment reproché au premier d’avoir ourdi un coup d’État contre le président Laurent Gbagbo.
Les rapports sont envenimés. Pas question donc de délivrer des visas à des étudiants ivoiriens, même si certains en obtiendront.
Le refus catégorique que celle à qui « on n’avait jamais refusé de visa de toute sa vie » fut un choc pour elle dans la mesure où elle venait tout de même de prendre la décision de laisser sa famille pour embrasser son rêve.
La globe-trotteuse, qui n’est rentrée qu’il y a quelques années seulement en Côte d’Ivoire, part alors pour Dakar chez un oncle maternel qui a chaleureusement accepté de l’accueillir. Elle y restera deux ans. C’est là-bas qu’elle a un déclic.
DAKAR, TERRE DE RÉFLEXIONS
Les baffles jouent encore et encore du Rihanna qui found love in hopeless place, dans cet Ivoire Trade Center où il y en a pour tous les goûts culinaires.
Placé à la droite de ses mains qui s’agitent toujours autant, son téléphone ne sonne que par intermittence. Son turban ne lui prend absolument pas la tête en se détachant de temps en temps : il lui colle bien à la peau. Aussi bien que ces idées qu’elle a eues au Sénégal.
« Seigneur quand je pense que j’ai une soirée pyjama avec mes enfants. », avant de commencer finalement à expliquer ce que elle, l’Ivoirienne a vécu au pays de la Teranga et des dibiteries, avec ces juteux morceaux de viande braisée qui éclaboussent le palais.
« À Dakar, ça a été une révélation.[…] Et en fait pourquoi je dis que c’est important parce que je me suis plus mise en observatrice des autres. […] Et en observant les personnes, je me suis renducompte qu’à cause de la dépigmentation dont on voyait plus les dégâts. J’ai observé des beautés en souffrance. »
Ses « beautés en souffrance », dont parle celle qui « aimait jouer avec l’argile rouge que son père lui ramenait de son village d’Agnibilékrou [située au nord-est d’Abidjan] », sont des femmes « qu’elle trouvait super belles mais qui se dépigmentaient la peau ».
Alors, l’observation de ces ravages cutanés lui fait prendre conscience du besoin d’agir pour réparer et prévenir les dommages causés par la pratique de dépigmentation.
En effet, Sandrine refuse l’idée selon laquelle il suffirait de passer de beaucoup de temps et dépenser énormément d’argent pour essayer d’atteindre un idéal de beauté, qui n’est pas naturellement atteignable et qui pourrait être en réalité être nuisible.
Si la femme chocolat noir est arrivée à ce stade, à préconiser l’acceptation de soi et la confiance en soi, en promouvant des produits qui respectent et valorisent la peau, c’est parce que plus jeune, elle suivait aveuglément tendances et mode. Les tissages qu’elle a notamment portés à l’époque n’ont plus désormais plus leur place dans sa garde-robe.
Ce sont ces valeurs-là qui sont d’ailleurs à l’origine de son engagement avec Masewa, où la nappy girl travaille entre autres contre les idées reçues et les stéréotypes sur la beauté de la peau noire.
PEAUX NOIRES, IDÉES CLAIRES
Proposer des alternatives saines et naturelles pour prendre soin de la peau, tel serait en une phrase, l’objectif de la scientifique ivoirienne. Pour certaines femmes, jeunes ou moins jeunes, noires ou déjà claires de peau, les produits de dépigmentation font partie intégrante de leur routine.
Quand tu lui demandes ses habitudes beauté, à elle, la femme savante en parle rapidement mais sincèrement.
« Je fais ça en quatre secondes ! », parlant de sa routine.
« Je trouvais ça paradoxal de mettre autant d’argent et de temps pour être toujours insatisfaite, [finalement, NDLR] », s’exprimant sur ces nombreuses femmes en quête de solutions diverses pour leur problème de peau, pourtant récurrent.
Pour arriver à conseiller, aiguiller ces dames, ces nanas, afin de les aider à sublimer leur beauté naturelle, il a fallu bien entendu suivre parfaire sa connaissance, suivre une formation.
Les siennes, d’études, elle les a faites au pays des horlogers qui mettent pendules et montres à l’heure : en Suisse.
Avec Masewa, l’autrice beauté milite pour un recours aux principes actifs (l’aloe vera, le moringa, le neem, etc.) Il est déjà 20 heures quand celle qui se considère comme « privilégiée » fait bifurquer la conversation vers la spiritualité.
« Je considère que tout le monde a une mission [sur terre, NDLR]. »
La sienne est née lors d’un stage sur l’Île de la Réunion où elle fait un projet sur le diabète.
« J’ai eu un professeur de recherches qui me laisse en totale autonomie sur un projet énorme. Je travaille sur le Cyroi, un hub de start-ups qui utilisent énormément la nature qui la combine avec la technologie et qui arrivent à sortir énormément de produits. »
Sur Masewa, eux, les produits sont tracés. C’est une des garanties de l’entreprise installée depuis à Abidjan. L’autre élément auquel elle tient c’est la transparence.
Et pendant ce temps-là, Rihanna elle Shine like a Diamond avant que TheWeekend ne prenne le relais. Rien que ça.
Riche de ces expériences suisses et réunionnaises, Sandrine retourne finalement en Côte d’Ivoire déterminée à mettre en pratique ce qu’elle a appris.
« Là-bas, j’ai réalisé que ce que je voulais n’était pas uniquement de la pharmacie mais que c’était bien plus large. », en faisant une pause dans le flot de ses souvenirs avant de rajouter : « Je voulais comprendre comment faire pour fabriquer des médicaments. Je voulais comprendre comment utiliser les plantes que nous avons en Afrique pour soigner les gens. J’ai réalisé que c’était ma passion. »
De la passion à la réalisation, il n’y a qu’un pas ou plutôt un pas de porte : celui de Nature et Traditions, sa marque de cosmétique qui fait la part belle aux ingrédients issus de la biodiversité africaine.
C’est à ce moment-là que le groupe Noru Capital, qui est derrière Masewa, vient la voir. « Ils croient en une Afrique émergente. », en guise de mini-présentation.
AVEC MASEWA, SANDRINE FAIT LA PEAU AUX IDÉES REÇUES
Dix ans plus tard, depuis devenue cofondatrice de Masewa, poursuit sa mission audacieuse : sélectionner les meilleurs cosmétiques naturels Made In Africa et les porter dans les salles de bain du monde entier.
CONFIANCE AVEUGLE
« C’est une plateforme d’e-commerce qui va se positionner en tant que distributeur numéro un des cosmétiques Made In Africa. », développe-t-elle
Et pour se faire, la cheffe d’entreprise « source toutes les meilleures marques cosmétiques en Afrique, que ce soit au Tchad, au Malawi, au Maroc, etc. […]»
La musique a baissé d’un ton. Et les mots captés à la volée permettent d’identifier ces anglophones sur la droite. Ils attendent leur nourriture.
Ce qui nourrit l’esprit de celle, dont le teint noir était « plébiscité quand elle prenait l’avion avec son papa », c’est ce fastidieux travail quotidien.
« Aujourd’hui, faisant une pause pour bien choisir ses mots, on sélectionne selon une charte selon une charte beauté qu’on a mise en place. […] Ce sont des produits naturels qui « respectent » le consommateur dans ce qu’il est et dans ce qu’il veut avoir. On donne des conseils. »
Pour lui donner des conseils, l’entreprise de cosmétique naturelle offre la possibilité au consommateur, à la consommatrice de faire « un bilan enligne ». « Peau, cheveux, visage, corps », précisant les parties concernées.
Cette possibilité de faire un bilan en ligne, donc, pour orienter les choix de soins est un exemple palpable de la façon dont l’entreprise s’efforce de servir au mieux ses clients.
« […], Nous, on se charge de faire en sorte que sur ce site d’e-commerce ce qui est mis en avant c’est la sécurité du consommateur. Tout ce que tu prends sur le site ne constitue pas de danger pour ta santé. Les yeux fermés, tu peux shopper et prendre ce que tu veux.[…] »
Mais des scientifiques du dimanche qui pullulent sur Instagram viendront t’expliquer que cette crème a l’aspect repoussant et dont tu ignores tout est LE produit qu’il te faut. Oh honte !
« Aujourd’hui, les ingrédients sont connus mais pas la cosmétique parce qu’on ne fait pas confiance aux experts sur place.On va faire beaucoup plus confiance à des grands laboratoires, poursuivant sur sa lancée, à l’extérieur alors que, pour connaître beaucoup de marques, on se rend compte que nos produits plus riches en principes actifs parce que nous, on utilise directement la nature, on ne fait pas beaucoup de transformations. »
On ne l’arrête plus. Ni les bribes de conversations qui interfèrent de temps en temps, ni ces couverts qui ne sont pas leur assiette mais plutôt dans les petites mains d’enfants qui dînent avec Papa et Maman. Ceux de la défenseuse du Made In Africa attendent le début de « leur pyjama party ».
Pour elle, la combinaison entre ce qui « a été appris avec la mondialisation » et ce qu’on sait déjà sur les produits naturels fait la différence. « C’est plussecure », lâchant un petit mot d’anglais.
« Ta peau normalement doit te protéger. Quand tu utilises un produit conventionnel, il va venir mettre une grosse plaque de silicone, faisant le geste d’un dépôt sur la peau. C’est ellequi elle va jouer le rôle de protection que la peau était censée jouer. […] »
Aujourd’hui, Masewa 15 marques de 5 pays et une centaine de produits, livrables partout dans le monde entier à des prix attractifs. « 90% des marques sont détenues par des femmes. »
Parmi les pays, figurent le Bénin, la Côte d’Ivoire, mais aussi l’Éthiopie, la Guinée et enfin le Maroc.
« Ils te couvrent de la tête au pays. », parlant de tous ces biens disponibles. De nouveaux d’autres pays sont à venir. D’ici là, l’objectif à long terme, l’essor de l’A-beauty, l’industrie cosmétique Made In Africa, sera peut-être atteint.
En tout cas, Sandrine Kouao, elle, continuera sa mission possible : un développement qui passe par le bien-être.
« Je suis convaincue que l’Afrique a un potentiel énorme. Nous avons des richesses naturelles incroyables, une créativité débordante, une jeunesse dynamique…Il faut juste changer de perspective et arrêter de voir l’Afrique comme un continent en retard ou en difficulté. Nous pouvons être des leaders dans de nombreux domaines, y compris la beauté et la santé. »
Sur cette lancée, continue l’afro-optimiste :
«On est tous en train de dire aujourd’hui on doit développer l’Afrique, on doit donner des fonds, on doit les accompagner… Sauf qu’en fait si l’africain ne sent pas bien pas dans ce qu’il est, ça ne sert à rien de lui donner des ressources pour qu’il puisse le maximum de faire ce qu’il est capable de faire. », avant de modérer ses propos par rapport à la faiblesse des revenus certains :
« Des femmes dépensent 100 000 francs pour se dépigmenter ou pour mettre des perruques alors que leurs revenus ne leur permettent pas toujours une telle dépense. Donc la question que je me pose, c’est : » Quel est le schéma mental qui te permet d’oublier ta faim pour te dire que, être plus claire, ou bien dépigmenter ton enfant sera beaucoup plus profitable pour toi que de te débrouiller pour manger ? »
Avant d’asséner le coup de grâce, tuer ceux qui pensent que l’africain est forcément pauvre :
« Moi, je dis toujours que l’Afrique c’est le malheur des richesses. » Ainsi parla Sandrine Kouao.
La conversation touche à sa fin. Son discours rôdé est terminé. Place à « la pyjama party » avec ses enfants à qui elle explique que : « Maman est en train de révolutionner le monde. »
Et dire qu’enfant, elle n’était « absolument pas ! » intéressée à tout ce qui touchait à la peau noire.
Ce week-end, à Abidjan, de jeunes gens passionnés ont célébré l’histoire de la Reine Pokou dans une comédie musicale.
« Ça commence ! », crie ce petit garçon assis sur les genoux de son papa au moment même où les ampoules arrêtent de faire la lumière sur amis, proches, mais aussi fervents supporters ou simples spectateurs venus regarder : Aura Poku, la comédie musicale. Avec la question à 10 millions, pour manger alloco, que tout le monde se pose : « Va-t-elle sacrifier son enfant ? » Par ici, la réponse.
EN CÔTE D’IVOIRE, LA SAISON DES PLUIES A COMMENCÉ
Ce vendredi 2 juin, à Abidjan, la pluie, qui a effacé les traces du monstrueux embouteillage de la veille, obligeant certains passagers à descendre de leur VTC, pour honorer un rendez-vous ou finir la course à pied tout simplement, reprend. Point météo.
Cette fois-ci, Yango, et certains de ses chauffeurs qui ont la fâcheuse habitude de ne pas savoir utiliser le GPS, accessoirement leur principal outil de travail, décide d’aligner ses prix sur ceux des brunchs abidjanais. Oh honte !
Pas grave, il en faudra plus pour décourager ces 600 personnes qui ont bravé cette météo, qui fait plus de sale que Niska, juge méchant méchant dans Nouvelle École, avant de s’asseoir dans la salle Kodjo Ebouclé ; au sein du Palais de la Culture.
Que ce soient dans les livres d’histoire, aux pages écornées et/ou jaunies par la force du temps, avec Pokou, princesse Ashanti, film d’animation 3D réalisé par Afrika Toon, studio d’animation ivoirien, mais aussi les documentaires, l’histoire de la Reine Abla Pokou, qui au 18ème siècle prit la tangente avec un groupe de fidèles pour échapper à une terrible guerre de succession après la disparition du roi Osei Tutu, est omniprésente.
Seule Ashanti peut éventuellement s’asseoir à la même table qu’elle pour dire : « Always there when you call »
Son call, sa vocation, il y a longtemps que le metteur en scène derrière cette comédie musicale, Hermann Boni a ça en lui.
« Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours aimé les comédies musicales. », rappellera-t-il, après avoir versé quasiment toutes les larmes de son long corps.
Et pour cause, Poku la comédie musicale, écrite par Gloire Waniel Tchivongo, jeune auteur congolais, est une bouillie d’émotions qui a été servie, dégustée, savourée par les 600 spectateurs venus faire salle comble.
DU RIRE AUX LARMES, IL N’Y A QU’UN PAS DE DANSE
De la première scène à la dernière, en passant par la halte devant le torrent, fait d’eau fraîche et d’amour, celui des proches du metteur en scène qui agitaient le filet turquoise, histoire de mimer les vagues du fleuve Comoé, devant lequel la Reine Pokou et ses derniers supporters se tenaient, en attendant le sacrifice du futur jeune roi, tout ou presque a été parfait. N’eut été particulièrement la longueur de certains tableaux, les petits bafouillements de la version plus sage de la souveraine, venue lui donner conseil en songe, tout aurait été parfait.
Mais avant ça, il eut pêle-mêle : ce vieux sage qui a appris à faire les grimaces au point où chacune de ses apparitions, de ses prises de parole déclenchait l’ire de la salle déjà conquise, mais aussi le devin qui tomba en transe après que les esprits de l’eau lui aient murmuré des mots à l’oreille, ou encore la villageoise, et ce baluchon qu’elle refusait d’ouvrir pour éviter trop partager nourriture et or, etc.
Ou encore la servante de la reine, plus dévouée qu’un ropéro, porte-bagages d’une personne fortunée en VOSTFR.
Parce que l’émotion et la qualité étaient omniprésentes, au point où tu demandes mais finalement : « Va-t-elle sacrifier son enfant ? », dans cette salle aux murs recouverts de peinture et d’espoir, ceux de cette troupe d’amateurs pour la plupart, dont les pas de danse ont été chorégraphiés par France-Nancy Goulian, danseuse et actrice vue notamment dans la série Cacao, il serait périlleux de poursuivre la retranscription.
Il y a certaines choses qui se racontent comme les différentes versions de l’histoire d’Abla Pokou, et ces hippopotames qui se seraient alignés de telle sorte que la traversée soit possible. Pour tout le reste, il y a Aura Poku, la comédie musicale ; joli spectacle dont le coup d’envoi a presque été donné par un enfant : « Ça commence. »
Dans une affaire judiciaire en cours, Adidas et Yeezy, la marque de Kanye West, sont engagés dans une bataille juridique pour le gel de 75 millions de dollars. Alors qu’Adidas a récemment perdu une demande d’ordonnance de gel d’urgence, la société continuera de poursuivre l’affaire devant un arbitre privé. Cette rupture tumultueuse entre les deux parties a entraîné une perte significative pour Adidas et a des répercussions sur leur partenariat de longue date.
Dégel des comptes
Adidas, connu pour sa collaboration lucrative avec Kanye West depuis près d’une décennie, a été l’une des nombreuses entreprises à mettre fin à leur relation avec le rappeur controversé à l’automne dernier, en raison de ses déclarations antisémites et de son comportement erratique. Peu de temps après la rupture, Adidas a secrètement intenté une action en justice pour geler 75 millions de dollars d’actifs de la marque Yeezy. Selon Adidas, l’entreprise de West est contractuellement tenue de restituer ces fonds, et une procédure d’arbitrage privé a été engagée pour les récupérer. Adidas a demandé une ordonnance du tribunal pour garantir que l’argent ne soit pas déplacé pendant la procédure.
Le mois dernier, le juge fédéral Valerie E. Caproni a levé le gel des comptes de Yeezy après des mois de blocage. Cependant, Adidas a continué de s’inquiéter de la possible disparition des fonds litigieux et a demandé une ordonnance de gel temporaire pour les bloquer à nouveau. La société a soutenu qu’elle subirait un « préjudice irréparable » sans une telle ordonnance, affirmant que Yeezy était proche de l’insolvabilité. Cependant, le juge Caproni n’a pas été convaincu par ces arguments et a rejeté la demande d’Adidas.
Bien que cette décision constitue une défaite pour Adidas, il est important de noter qu’elle concerne uniquement la demande d’urgence. Adidas a toujours la possibilité de remporter une ordonnance plus conventionnelle dans les prochains jours pour rétablir le gel des actifs de Yeezy. Les deux parties doivent déposer des mémoires sur cette demande d’ici jeudi.
Une rupture non sans conséquences
La rupture entre Adidas et Yeezy a eu des conséquences significatives pour l’entreprise allemande. En raison de cette séparation, Adidas a enregistré une perte de 655 millions de dollars de ventes au cours des trois derniers mois de 2022, ce qui a contribué à une perte nette trimestrielle de 540 millions de dollars. Le PDG d’Adidas, Bjorn Gulden, a récemment annoncé que la société commencerait à vendre les Yeezys invendus d’une valeur de 1,3 milliard de dollars, mais qu’elle utiliserait les recettes pour soutenir les organisations affectées par les propos de Kanye West.
Malgré le rejet de la demande d’Adidas, le litige se poursuit entre les deux parties. Adidas et Yeezy continueront à se battre devant un arbitre privé, où Adidas soutiendra probablement que le « comportement offensant » de West a provoqué la rupture de leur partenariat de longue date. Dans les documents juridiques, Adidas a annoncé que les « déclarations et comportements racistes, antisémites et offensants » de Ye ont causé « un préjudice considérable à sa marque ».
Il reste maintenant à voir combien de temps prendra la procédure d’arbitrage en cours et les problèmes précis qui seront discutés. Néanmoins, Adidas reste déterminé à faire valoir ses droits et à réclamer les fonds litigieux détenus par Yeezy. Cette affaire continue d’attirer l’attention, et l’issue de cette bataille juridique pourrait avoir un impact significatif sur l’avenir des partenariats entre les marques de sport et les célébrités.
Yeezy shoes (AP Photo/Seth Wenig)
Le bras de fer juridique entre Adidas et Yeezy se poursuit pour le gel de 75 millions de dollars. Alors qu’Adidas a été récemment débouté de sa demande d’ordonnance d’urgence, les deux parties continueront de résoudre leur différend devant un arbitre privé. L’issue de cette affaire aura un impact majeur sur l’avenir de leur partenariat et pourrait servir de précédent pour d’autres collaborations entre les marques de sport et les personnalités célèbres.
Après une incroyable série, ce sera finalement bel et bien le Miami Heat qui rejoindra les Denver Nugget de Jamal Murray et Nikola Jokic en finale de la NBA. La finale de conférence East 2023 aura été bien plus spectaculaire que ce que l’on aurait pu prévoir tant le Heat de Jimmy Butler aura dominé la première partie. Alors que le matchup s’annonçait en faveur des C’s, ce ne sont pas les coéquipiers de Jayson Tatum et Jalen Brown qui se retrouvent en tête. Contre toute attente, les deux équipes vont gagner chacune trois matchs d’affilée pour se départager lors d’un Game 7 à Boston.
Une Game 7 attendu
JT après le game 6
2h30 ici en France sonne le début de la rencontre qui déterminera le second finaliste de la campagne 2022-2023. Inattendus dans ces playoffs, au même titre que les Lakers qui eux sont tombés sur plus fort qu’eux, les hommes d’Erik Spoelstra, vont commencer le match à l’image du début de la série. Dans la domination. Ce game 7 est le Game 5 que les supporters de Miami attendaient.
Après avoir mené 3-0, on parlait de sweep ou 4-1. Pourtant, Boston sortira un run légendaire pour égaliser et faire de cette série la plus passionnante des deux finales de conférence. Le doute change de camp. Enfin, c’est ce que pensent ceux qui n’ont pas encore compris que Jimmy Butler est le genre de joueur à se laisser remonter pour vous taper dans le game 7 chez vous. Cette année, on l’appelle Himmy Butler ou Jimmy Jordan. Le numéro 22 est en mission.
TWO MEN ON FIRE : CB ET JB font les Denzel
Time to turn on the AC
Les 20 points d’écart sont l’image même de cette dernière opposition. Une non opposition. Miami ne sera jamais en danger. On pourrait pointer du doigt la blessure de JT à la cheville, mais cela fait partie du jeu. On se rappellera d’ailleurs que Jimmy lui-même a joué une série sur une seule jambe et porté son équipe à la victoire face aux Knicks. Jamais réellement inquiétant, Boston abandonnera assez tôt dans le 4e quart. Jimmy (28pts) et Caleb Martin (26pts, 10rbds) les ont simplement éteints.
Maintenant, le trophée Larry O’Brien
Les récompenses
Si Jimmy a un peu galéré lors des 3 matchs précédents, le dernier sera le sien. Il obtient le trophée de MVP de la série, et donc de la finale de conférence devant un public de Boston qui n’a d’autre choix que d’applaudir son bourreau. Au final, mission accomplie. Mais attention. Aller au game 7, ça prend des forces. Et en face, on a passé le balais. On a donc eu plusieurs jours de repos en plus, et en plus, on est la meilleure équipe de la NBA actuellement. Cela s’annonce comme une autre paire de manche.
Le Joker semble intouchable, et Jamal Murray comme en 2020 semble à nouveau marcher sur l’eau.
Alors, le défi sera-t-il cette fois trop grand pour Jimmy Bucket et les siens, ou créeront-ils encore la surprise pour s’imposer et récupérer la bague tant convoitée ? Rendez-vous dans la nuit de jeudi à vendredi pour suivre le premier match entre les deux équipes au sommet de leurs conférences !
Finalement Himmy aura eu le dernier mot ! Copyright 2023 NBAE (Photo by David Dow/NBAE via Getty Images)
Ce 25 mai, le 60e anniversaire de la Journée de l’Afrique a eté célébré. Il y a 60 ans, l’OUA (Organisation pour l’unité africaine) était créée avec plusieurs chefs d’État africains indépendants qui rencontraient les mouvements de libération africains dans la capitale Addis-Abeba en Éthiopie. Cette rencontre entre dirigeants africains a donné naissance à l’OUA, comme référence radicale de la vision panafricaniste qui est l’expression maximale de la solidarité et de l’unité entre les États africains. Chaque 25 mai, la fondation de l’organisation de l’unité africaine (aujourd’hui l’Union africaine) est commemorée, pour promouvoir la solidarité, le développement et la diversité du continent africain afin de réunir les différentes réalités africaines et afrodiasporiques, qui chaque jour s’engagent pour la total indépendance du continent vis-à-vis du néocolonialisme, de l’impérialisme et de l’hégémonie occidentale qui font obstacle à la liberté totale de l’Afrique.
Mais qu’est-ce que le panafricanisme ? Quels étaient les objectifs hier et quels sont-ils aujourd’hui ? Le panafricanisme représente l’union de différentes formes d’africanité dans le but d’obtenir une collective souveraineté . Dès le départ, son objectif tourne autour de l’unité des Afro-descendants et des Africains et s’oppose aux frontières fixées par la Conférence de Berlin de 1884-1885, qui a balkanisé l’Afrique et, par conséquent, a determiné des nations artificielles qui ne s’harmonisent pas avec la configuration territoriale et initiale imaginé par les Africains. Le panafricanisme vise à créer un bloc africain uni. Un bloc qui reprend la tradition unitaire de l‘Empire pharaonique Kemet, l’Empire Kongo de la grande femme Kimpa Vita, l’Empire Manden du grand Soundjata Keïta, Abou Bakr II et Kankou Moussa, l’Empire Wagadu, le Dahomey des Amazones et le grand Behanzin, l’Ethiopie de la grande Taìtu Batul, Menelik II, Haile Selassie, l’empire Wassolou du grand Samory Ture, l’empire Zulu de Shaka Zulu, etc.
DES EMPIRES PRE-COLONIAUX AU PANAFRICANISME CONTEMPORAIN
L’un des pionniers et précurseurs du panafricanisme fut Marcus Garvey, leader nationaliste noir au XXe siècle, président de l’Universal Negro Improvement Association, défenseur du « retour en Afrique » de tous les Afro-descendants, dans le but de la construction d’un Empire économique et politique puissant.
« Pour nous, l’Empire Africain ne sera pas une utopie »
« Il est possible que nous ne vivions pas tous la réalité d’un Empire Africain si fort, si puissant qui forcerait le respect. Mais nous pouvons cependant travailler et nous engager durant toute notre vie pour faire de ce projet une réalité pour une autre génération » –Marcus Garvey
La doctrine panafricaine de Garvey sera reprise dès 1945 par d’autres personnalités telles que Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré, Jomo Kenyatta, Haile Selassie, Winnie Mandela, Patrice Lumumba, Khalid Abdul Muhammad, Ahmed Ben Bella, Mehdi Ben Barka, Amilcar Cabral, Modibo Keïta , les Femmes résistantes à l’origine de l’indépendance de certains États africains, et plus tard par Thomas Sankara et Mouammar Kadhafi. Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, reprenant la rhétorique fédérale de Marcus Garvey, a défendu le concept de « Nation africaine unie du Nord au Sud », comme l’illustre son livre « Africa must unite ». Un autre défenseur de l’unité africaine était le premier président tanzanien Julius Nyerere, théoricien de l’Ujamaa (solidarisme économique africain), qui soutenait que le nationalisme africain était dangereux et anachronique s’il n’embrassait pas le panafricanisme. Même le savant sénégalais Cheikh Anta Diop, qui a identifié l’Égypte comme la matrice de la Civilisation Africaine (avec Ivan Van Sertima, Molefi Kete Asante, Théophile Obenga), a soutenu que si l’Afrique ne s’était pas unie, elle n’aurait pas participé au grand rendez-vous des puissances au troisième millénaire. « Il est temps d’orienter définitivement l’Afrique vers son destin fédéral », a-t-il soutenu. Dans le camp du Maghreb, les partisans de l’unité africaine étaient l’activiste marocain Mehdi Ben Barka, le président algérien Ahmed Ben Bella et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Mouammar Kadhafi, idéologue de la Troisième Théorie Universelle (alternative au communisme et au capitalisme) à travers son Livre Vert, était l’un des nombreux partisans de l’unité continentale africaine. Il avait proposé le projet « États-Unis d’Afrique » lors de sa présidence de l’Union africaine en 2009. « Je continuerai d’insister pour que nos États souverains atteignent l’objectif des États-Unis d’Afrique» , a soutenu Kadhafi. Mais la mort de Kadhafi n’a pas tué le rêve panafricain, qui est encore profondément enraciné auprès des jeunes Africains et Afro-descendants. Dans la société civile d’aujourd’hui, ceux qui portent cette idée adaptée au XXIe siècle sont l’activiste panafricain Kemi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes et idéologue de la « panafricanité fondamentale », la combattante anticolonialiste Nathalie Yamb, et Julius Malema en Afrique du Sud, président du parti Economic Freedom Fighters. Sur le plan institutionnel, cependant, nous avons Assimi Goita, président du Mali, Mamady Doumbouya, président de la Guinée Conakry, Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso. Il faut noter que cette mentalité panafricaine émerge de plus en plus chez ceux qui veulent opter pour le plan institutionnel. On peut prendre l’exemple d’Ousmane Sonko au Sénégal. Le 21eme siècle represente le siècle de la multipolarité. L’Afrique devra donc être un pôle de taille unifié parmi tant d’autres dans ce monde, avec ses acteurs (que nous sommes) du changement au 21e siècle. Le panafricanisme est un relais générationnel vers la victoire et l’unité totale. Texte écrit par Farafín Sandouno et Selamawit Takele.
Nous sommes profondément attristés par le décès de l’extraordinaire Tina Turner, une femme dont la voix et la présence scénique ont marqué l’histoire de la musique. Née Anna Mae Bullock le 26 novembre 1939 à Nutbush, Tennessee, Tina a conquis le monde grâce à sa voix incroyable et son charisme indéniable.
Un début de carrière compliqué
Ses débuts avec Ike Turner et les Kings of Rhythm ont permis à Tina de faire ses premiers pas dans l’industrie musicale, produisant des succès comme « A Fool in Love ». Pourtant, en coulisses, Tina souffrait d’une relation abusive avec Ike, détaillée dans son autobiographie poignante « I, Tina ».
C’est après sa séparation d’Ike que Tina a véritablement trouvé sa voie, en solo. Elle a fait un retour triomphal en 1984 avec l’album « Private Dancer », un chef-d’œuvre qui a ravivé sa carrière et a secoué l’industrie de la musique. L’album incluait l’indémodable « What’s Love Got To Do With It », une chanson qui a marqué sa carrière et lui a valu plusieurs Grammy Awards.
Inspirée par le bouddhisme Nichiren, Tina a trouvé la paix intérieure et a développé une résilience remarquable. Sa spiritualité a joué un rôle crucial dans son rétablissement et sa transformation.
La carrière de Tina est une démonstration inspirante de résilience et de détermination, soulignant son rôle en tant que modèle pour la communauté noire. Elle a brisé des barrières, a surmonté des défis et a prouvé que la force et la persévérance peuvent mener au succès.
Ses performances époustouflantes ont fait d’elle une légende vivante, comme lors de son concert mémorable au Rio’88, où elle a interprété « Simply The Best », une chanson qui est devenue synonyme de Tina et de son incroyable talent.
Son incroyable talent a également été reconnu par l’industrie du cinéma. En 1993, sa vie et sa carrière ont été portées à l’écran dans le film biographique « What’s Love Got to Do with It », avec Angela Bassett dans le rôle de Tina. Le film a non seulement permis de sensibiliser le public aux problèmes de violence domestique, mais a également mis en lumière le talent indéniable de Tina et sa force intérieure face à l’adversité.
Une artiste engagée
Tina a toujours été une grande source d’inspiration pour la communauté noire. Malgré la ségrégation raciale et la discrimination qu’elle a rencontrées à ses débuts, elle a réussi à se frayer un chemin et à devenir une véritable icône. Sa force, sa détermination et son engagement à toujours donner le meilleur d’elle-même ont été un exemple pour de nombreux artistes noirs qui ont suivi ses pas.
En 2009, elle a pris sa retraite, après une tournée d’adieu phénoménale, laissant derrière elle un héritage musical inégalé et des millions de fans à travers le monde.
En 2021, le documentaire « Tina » a été diffusé sur HBO, offrant un regard intime sur sa vie et sa carrière. Ce documentaire a souligné sa résilience, sa force et son impact sur l’industrie de la musique. Il a également mis en évidence la manière dont elle a surmonté les obstacles de sa vie et comment sa musique a aidé des millions de personnes à travers le monde.
Tina Turner, une légende intemporelle
Aujourd’hui, alors que nous pleurons la perte de cette légende, nous nous souvenons aussi de tout ce qu’elle a accompli. Tina Turner a prouvé que peu importe d’où vous venez, peu importe les défis que vous rencontrez, vous pouvez toujours atteindre des sommets incroyables si vous avez la force, la détermination et la passion.
Reconnue par ses pairs et admirée par de nombreux artistes, Tina Turner laisse un héritage incroyable qui continue de toucher et d’inspirer les gens de toutes les générations. Ses contributions à la musique et à la culture noire resteront inoubliables.
Repose en paix, Tina. Tu as transcendé les frontières, ouvert des portes et laissé une marque indélébile dans l’histoire de la musique. Ta voix et ton esprit continueront à nous inspirer pour toujours.
Les séries africaines connaissent un essor sans précédent, captivant des millions de téléspectateurs à travers le continent et au-delà. Parmi les incontournables, trois séries se distinguent par leur qualité narrative, leur impact social et leur capacité à divertir tout en abordant des thématiques importantes. Le Journal de Jenifa, Obatanga et Terranga sont des créations uniques qui méritent d’être découvertes et soutenues. Plongez dans ces séries captivantes qui vous transporteront dans des univers riches et authentiques.
Le Journal de Jenifa : Plus qu’un journal de bord
Déjà internationalement bien connue Le Journal de Jenifa est une série nigériane qui raconte l’histoire de Jenifa, une jeune femme naïve et hilarante qui tente de se frayer un chemin dans la vie en ville. Portée par l’actrice talentueuse Funke Akindele-Bello, cette comédie explore les défis quotidiens auxquels sont confrontés les jeunes en milieu urbain. Les aventures de Jenifa et son groupe d’amis nous font rire tout en nous permettant de réfléchir sur des sujets tels que l’éducation, l’émancipation des femmes et la recherche de l’identité. Avec son humour décalé et ses performances d’acteurs remarquables, Le Journal de Jenifa est une série incontournable à voir absolument.
Tu ne connais pas Obatanga ? Tu es sorcier !
Dans le Batanga, ce pays de ouf, on assiste à la mort mystérieuse de Grégory Moungo, un boss de la street qui a réussi. Accident ou pas ? Sa fortune qui grimpe en flèche et son succès de malade nous font penser qu’il y a anguille sous roche. Et y’a pas mal de suspects qui se pointent… On a Eva Aboya, la meuf caliente qui en sait bien plus qu’elle veut lâcher ; Christine Moungo, sa femme qui en a ras-le-bol des élites batangaises ; et Xavier Mutonda, l’associé mystérieux avec qui Grégory partageait tous ses secrets. La mort de ce businessman déclenche un tsunami de révélations et d’événements louches qui secouent le Batanga jusqu’aux hautes sphères de l’État.
Nicolas Dikosso, un cadre trentenaire sans histoire, se retrouve catapulté malgré lui dans un game d’élites politiques et économiques, où les raisons du meurtre se multiplient. Là, il est en charge de l’enquête, mais il réalise pas qu’il vient de se fourrer dans un engrenage de ouf qui va révéler toute la corruption et les luttes de thune et de pouvoir qui gangrènent le pays.
Et là, on a la Capitaine Olinga, une flic trop téméraire, qui sait pas encore qu’elle a mis les pieds dans un truc de ouf qui va dévoiler tous les coups tordus des grosses pointures.
Obatanga est une série camerounaise qui nous plonge dans le monde des sorciers et des sorcières. Avec une intrigue captivante, des effets spéciaux époustouflants et une production de qualité, cette série fantastique repousse les limites de la création africaine. Obatanga explore les thèmes de la magie, du pouvoir et de la quête de soi à travers les aventures de ses personnages principaux. La série aborde également des questions sociales et culturelles, tout en mettant en valeur la richesse des traditions africaines. Obatanga offre une expérience visuelle unique et une immersion totale dans un univers magique et envoûtant.
Terranga : tranches de vie à Dakar
TERRANGA nous plonge dans l’univers de deux familles sénégalaises ultra branchées : les Gueye et les Sidibé. Tout part en vrille quand un énorme scandale sanitaire et écolo éclate. La superstar des lanceurs d’alerte, Ricochet, qui est vénéré par la jeunesse africaine, a les yeux rivés sur ces deux patriarches, Seg Gueye et Mansour Sidibé. Ils doivent prouver leur innocence à leurs proches et à la jet-set dakaroise. Mais attendez, et si Ricochet avait raison depuis le début ? Et si nos gars étaient vraiment coupables ?
Dans le même temps, Ruben Allepot, un jeune sénégalais adopté à la naissance, revient sur ses terres natales pour faire des fouilles sur ses origines.
Laissez-vous transporter dans les rues animées de Dakar. Cette série dramatique explore les histoires croisées de plusieurs personnages, mettant en lumière les enjeux sociaux, économiques et culturels auxquels ils sont confrontés. Terranga nous plonge dans la vie quotidienne des habitants de Dakar, nous permettant de découvrir la diversité de cette ville vibrante. Les scénarios bien ficelés et les performances d’acteurs exceptionnelles font de Terranga une série à la fois divertissante et profonde. Elle aborde des thèmes tels que l’amitié, l’amour, les inégalités sociales et la résilience, offrant ainsi une réflexion sur les réalités de la société sénégalaise.
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