Les Jeux Olympiques ont toujours été une scène où les plus grands athlètes du monde démontrent leur talent, leur résilience et leur détermination. Pour les sportifs afro, cette compétition a souvent servi de plateforme pour briser les barrières, redéfinir les limites et inspirer des générations entières. Voici un hommage à ces icônes qui ont marqué l’histoire olympique par leurs performances extraordinaires et leur impact durable sur le monde du sport et au-delà.
1. Jesse Owens, un champion contre le racisme
Né en 1913 en Alabama, Jesse Owens est l’un des athlètes les plus emblématiques de l’histoire olympique. Aux Jeux de Berlin en 1936, Owens a remporté quatre médailles d’or en athlétisme (100 mètres, 200 mètres, saut en longueur et relais 4 x 100 mètres), défiant ainsi la propagande nazie qui prônait la supériorité raciale.
Son exploit a non seulement fait de lui une légende sportive, mais a également inspiré des millions de personnes à travers le monde à se lever contre l’oppression raciale. Owens a utilisé sa renommée pour plaider en faveur des droits civiques aux États-Unis, devenant ainsi un symbole de résilience et de courage.
2. Kipchoge Keino, le pionnier du Kenya
Kipchoge Keino, né en 1940, est une figure emblématique de l’athlétisme kenyan. Il a marqué l’histoire des Jeux Olympiques en 1968 à Mexico, remportant l’or au 1500 mètres et l’argent au 5000 mètres. Quatre ans plus tard, aux Jeux de Munich en 1972, Keino a ajouté une autre médaille d’or à son palmarès en remportant le 3000 mètres steeple.
Keino est souvent crédité d’avoir inauguré l’ère de domination des coureurs kenyans dans le monde de l’athlétisme, inspirant de nombreuses générations d’athlètes à suivre ses pas. En plus de ses succès sportifs, Keino a consacré sa vie à des œuvres caritatives, notamment en fondant des écoles et des orphelinats au Kenya.
3. Derartu Tulu, la première Africaine médaillée d’or
Derartu Tulu, née en 1972 en Éthiopie, a marqué l’histoire olympique en devenant la première femme africaine à remporter une médaille d’or aux Jeux Olympiques. En 1992, à Barcelone, elle a triomphé dans le 10 000 mètres, un moment mémorable qui a transcendé le sport et célébré la force des femmes africaines sur la scène mondiale.
Tulu a répété son exploit en 2000 à Sydney, ajoutant une deuxième médaille d’or à sa collection. Elle a inspiré une génération de femmes athlètes africaines à croire en leurs capacités et à viser l’or olympique.
4. Usain Bolt, l’éclair Jamaïcain
Usain Bolt, surnommé l’Éclair, est sans aucun doute l’un des plus grands sprinteurs de tous les temps. Originaire de la Jamaïque, Bolt a conquis le monde du sprint avec ses performances spectaculaires aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Il a remporté un total de huit médailles d’or olympiques, établissant des records du monde dans les épreuves du 100 mètres, du 200 mètres et du relais 4 x 100 mètres.
Bolt n’est pas seulement connu pour sa vitesse fulgurante, mais aussi pour sa personnalité charismatique qui a capturé l’imagination des fans de sport du monde entier. Il a inspiré une nouvelle génération de sprinteurs afrodescendants à poursuivre l’excellence et à repousser les limites de l’athlétisme.
5. Simone Biles, la reine de la gymnastique
Simone Biles, née en 1997 aux États-Unis, est une gymnaste afro-américaine qui a redéfini le sport par ses performances exceptionnelles et sa force mentale. Aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, Biles a remporté quatre médailles d’or et une de bronze, devenant ainsi la gymnaste la plus décorée de son temps.
En plus de ses réalisations sportives, Biles a utilisé sa plateforme pour parler des problèmes de santé mentale, inspirant de nombreux athlètes à donner la priorité à leur bien-être. Elle continue d’être une figure emblématique et une source d’inspiration pour les jeunes gymnastes du monde entier.
6. Caster Semenya et la lutte pour l’Égalité
Caster Semenya, née en 1991 en Afrique du Sud, est une coureuse de demi-fond dont la carrière a été marquée par des succès incroyables et des défis uniques. Elle a remporté deux médailles d’or olympiques sur 800 mètres, aux Jeux de Londres en 2012 et de Rio en 2016.
Semenya est devenue un symbole de la lutte pour l’égalité dans le sport en raison des débats entourant sa participation aux compétitions féminines. Malgré les obstacles, elle continue de se battre pour son droit de concourir, inspirant ainsi d’autres athlètes à se lever pour leurs droits.
7. Abebe Bikila, le marathonnien aux pieds nus
Abebe Bikila, né en 1932 en Éthiopie, est célèbre pour sa victoire légendaire au marathon des Jeux Olympiques de Rome en 1960. Courant pieds nus, Bikila est devenu le premier Africain à remporter une médaille d’or olympique, établissant un nouveau record du monde en 2 heures, 15 minutes et 16 secondes.
Son exploit a ouvert la voie à de nombreux marathoniens africains, soulignant la capacité des athlètes africains à exceller sur la scène mondiale. Bikila a répété son succès aux Jeux de Tokyo en 1964, cette fois chaussé, consolidant sa place dans l’histoire du marathon.
Héros olympiques ou l’héritage indélébile des sportifs afro
Les sportifs africains et afrodescendants ont profondément marqué l‘histoire des Jeux Olympiques par leur talent, leur détermination et leur résilience. Leurs exploits ont inspiré des générations d’athlètes et ont contribué à briser les barrières raciales et sociales. En honorant ces héros olympiques, nous reconnaissons non seulement leur contribution au sport, mais aussi leur impact sur la société dans son ensemble. Ces légendes continuent de nous rappeler que le sport est un puissant moteur de changement et d’unité dans le monde.
Découvrez Teety Tezano, la chanteuse camerounaise qui conquiert le monde avec sa musique unique et son engagement passionné.
Teety Tezano, une artiste aux multiples facettes
Teety Tezano, de son vrai nom Nanfack Ndengue Tezano Martine, est une artiste camerounaise aux talents multiples : chanteuse, compositrice, et productrice. Avec une voix pure et envoûtante, elle s’impose sur la scène musicale internationale en mélangeant habilement les influences de la pop, de l’afrobeat, du highlife, du blues et du reggae. Elle chante principalement en anglais, en pidgin et en yemba, sa langue maternelle, offrant ainsi une expérience musicale riche et authentique.
Née dans une famille de onze enfants, Teety est la fille du célèbre chanteur de soukouss et de kwassa kwassa des années 70, Johnny Tezano. Bien que timide et introvertie dans son enfance, elle découvre sa passion pour la musique dès son plus jeune âge, écrivant ses premières chansons à l’âge de 7 ans. Encouragée par son père, elle enregistre son premier EP à seulement 13 ans.
En 2006, Teety cofonde le groupe KIT KAT GIRLS, avec lequel elle remporte le prix de la meilleure révélation au festival Couleurs Urbaines. Le groupe se fait rapidement un nom en collaborant avec divers artistes au Cameroun, en France et aux États-Unis, et en participant à des projets tels que « Ecolo beauté » de Miss Cameroun 2008.
Après cette expérience enrichissante, Teety décide de se lancer en solo en 2010. Elle collabore avec le géant de la téléphonie mobile MTN pour plusieurs campagnes publicitaires, composant des musiques accrocheuses qui accompagnent les campagnes « Unstoppable » et « Touch Away ».
Teety Tezano poursuit sa carrière en solo en s’impliquant dans le Collectif Hip Hop Développé, un groupe d’artistes aux horizons musicaux variés, ce qui lui permet d’enrichir son style et d’élargir ses horizons musicaux. Elle se produit sur des scènes prestigieuses telles que VISA FOR MUSIC au Maroc, le LAFF en Suisse, et le MASA en Côte d’Ivoire, captivant le public avec ses performances dynamiques et son charisme indéniable.
Son parcours artistique est marqué par de nombreuses collaborations avec des artistes de renommée internationale, tels que Joss Stone et Baba Maal. Elle compose également la bande originale du film MATARES, réalisé par Rachid Ben Adj, ce qui témoigne de son talent reconnu et de sa polyvalence artistique.
Au-delà de la musique, Teety Tezano est une artiste engagée. Elle est la présidente fondatrice de l’association ALAME (Association La Main d’Elisabeth), qui vient en aide aux orphelins et aux femmes en détresse. À travers ses chansons, elle aborde des thématiques humanitaires, géopolitiques et socioculturelles, utilisant sa voix pour sensibiliser et inspirer.
Avec une discographie impressionnante et un agenda bien rempli de festivals et de concerts à travers le monde, Teety Tezano continue de marquer les esprits et d’élargir son influence musicale. Son dernier single « DON’T PLAY ME » sorti en 2024 témoigne de sa capacité à se réinventer et à offrir des morceaux toujours plus captivants.
Teety Tezano est une artiste à suivre de près, une véritable ambassadrice de la musique africaine sur la scène internationale. Sa passion, son talent et son engagement font d’elle une figure incontournable de la musique contemporaine.
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2024 est l’année de la chasse au « Népo Baby« , mais s’il y en a un qu’il ne faut laisser tranquille, ça serait Bronny James, il parait ! Si d’aucun sont promptes à enterrer le fils de l’un des goats, il est à noter que d’autres considèrent que pour une fois que cela se fait dans ce sens là, il faudrait en être fier.
LeBron James, Bronny James et Bryce James derrière
Cependant, nous ne sommes pas là pour juger de comment le bonhomme est entré dans la ligue mais de ce qu’il y fait ! Bien qu’à l’heure actuelle ce soit la Summer League. Car oui, pendant que LeBron James prend le rythme avec Team USA pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, Bronny glanent d’importantes minutes dans l’entre saisons ! Anticipé en G-League pour 2024-2025, LeFirstBorn doit s’adapter rapidement s’il veut pouvoir en sortir pour rejoindre son père durant la saison régulière.
Des débuts difficiles et critiqués
Les débuts du nouvel angelino, 55e draft pick, n’ont pas convaincu les haters. En difficulté offensivement, c’est par son intensité défensive que Bronny se fait remarquer. Mais tout le sait, en NBA, c’est l’attaque que les gens regardent de prime à bord alors que « Good defense wins Championships ». Mais c’est toujours mieux avec un grand pouvoir offensif !
En quatre sorties avec les Los Angeles Lakers, on peut noter l’évolution dans les statistiques ! Il n’était pas difficile de tomber sur des commentaires et déclarations disant que son niveau été cohérent quand il tournait à 4 points de moyenne. Et pour cause, c’est sa ligne de stat en tant qu’étudiant. Jaylen Brown, champions NBA et MVP des finales 2024, a même été surpris en train de dire « Je ne suis pas sûr que Bronny ait le niveau pro » à sa compagne sur le bord du terrain.
Sans dire que Bronny est destiné à faire une grande carrière, il est facile de rappeler à Jaylen Brown ses stats de Summer League, lui qui était le 3e pick de la draft 2016.
Crédit : Basketball Forever
Mais malgré la tourmente, les choses semblent se tasser !
Bronny James en Summer League, les stats actuelles
Match joué
4
MPG (Minute Par Match)
25
PPG (Point Par Match)
8.8
RPG (Rebond Par Match)
3.5
APG (Passes décisives Par Match)
1.0
SPG (Interception Par Match)
0.8
BPG (Contre Par Match)
0.5
TO (Ballons perdus)
2.3
FG% (Pourcentage au shoot)
14-40 (35.0%)
3P% (Pourcentage à shoot 3 points)
3-19 (15.8%)
FT% (Pourcentage au lancer franc)
4-4 (100.0%)
1er match vs. Houston Rockets
8 points, cela semble correct mais avec un pourcentage à 21%, ça ne va pas.
Final: Rockets 99, Lakers 80
Minutes: 27
Points: 8
Rebounds: 5
Assists: 0
Steals: 2
Blocks: 0
TOs: 3
Fouls: 2
FG-FGA: 3-14 (21.4%)
3P-3PA: 0-8 (0.0%)
2e match vs. Boston Celtics
Final: Celtics 88, Lakers 74
Même constat mais cette fois, 2 points, c’est compliqué.
Minutes: 25
Points: 2
Rebounds: 3
Assists: 1
Steals: 0
Blocks: 0
TOs: 2
Fouls: 3
FG-FGA: 1-5 (20.0%)
3P-3PA: 0-3 (0.0%)
3e match vs. Atlanta Hawks
Ces 12 points obtenus dans la victoire témoignent du bon état d’esprit de LeBron James Jr.
Final: Lakers 87, Hawks 86
Minutes: 23
Points: 12
Rebounds: 1
Assists: 0
Steals: 1
Blocks: 0
TOs: 1
Fouls: 1
FG-FGA: 5/11 (45.5%)
3P-3PA: 2/5 (40.0%)
4e match vs. Cleveland Cavaliers
Deuxième match de suite en « double-digit » et cela montre la consistence. Et après ce match, l’opinion publique se voit forcée de repousser l’execution publique du n°9 ! Car beaucoup comparent les débuts de Bronny à ceux de Trae Young, Victor Wembanyama et Jaylen Brown (Joke’s on you, buddy !).
Final: Lakers 93, Cavaliers 89
Minutes: 25
Points: 13
Rebounds: 5
Assists: 3
Steals: 0
Blocks: 2
TOs: 3
Fouls: 1
FG-FGA: 5/10 (50.0%)
3P-3PA: 1/3 (33.3%)
Ne nous emballons tout de même pas, cela reste la Summer League. Mais pour un 55e pick de Draft, au final, les stats ne sont pas mauvaises. Reste à savoir si cela va encore évoluer dans le dernier match de l’été et si son jeu pourra se traduire sur les parquets de la grande ligue !
Il est important de rappeler que Bronny revient d’un arrêt cardiaque en aout 2023 qui l’a freiné dans sa progression. Il semble tout de même en falloir plus pour briser la résolution de l’ancien de USC et des Trojans. Ses statistiques sont souvent tournée en dérision sans prendre en compte le fait qu’il ait dû rejoindre une rotation déjà en marche pour essayer d’y gratter des minutes.
Retour sur l’octroi de mer : une taxe coloniale qui perpétue la vie chère et entrave le développement économique dans les départements et régions dites d’outre-mer.
L’octroi de mer, une taxe ancestrale héritée de l’ère coloniale, continue de peser lourdement sur les économies des départements d’outre-mer français (DOM). Initialement imposée pour financer les infrastructures portuaires et administratives des colonies, cette taxe est devenue au fil du temps une source de revenus indispensable pour les collectivités locales de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de La Réunion et de Mayotte. Cependant, son maintien et son évolution soulèvent des questions sur la perpétuation des inégalités économiques et les freins au développement autonome de ces territoires historiquement marginalisés.
Une taxe héritée du colonialisme
L’octroi de mer trouve ses origines dans l’époque coloniale française, où elle était instaurée comme une taxe sur les marchandises importées dans les colonies. Cette taxe avait pour principal objectif de financer les dépenses administratives et de soutenir les infrastructures portuaires nécessaires au commerce maritime, contribuant ainsi à l’exploitation économique des territoires colonisés.
Avec l’abolition de l’esclavage au milieu du XIXe siècle, les structures économiques des colonies ont été bouleversées. L’octroi de mer a alors été adapté pour répondre aux nouveaux besoins financiers des territoires d’outre-mer, devenant une source de revenus cruciale pour compenser la perte de main-d’œuvre gratuite et soutenir les nouvelles formes d’économie locale émergentes.
En 1946, une étape décisive dans l’évolution de l’octroi de mer s’est produite lorsque les anciennes colonies ont été transformées en départements dits d’outre-mer. Cette intégration au sein du système fiscal français s’est accompagnée de spécificités locales, permettant de mieux répondre aux réalités économiques et sociales de chaque DOM. Ainsi, l’octroi de mer a continué de jouer un rôle central dans le financement des collectivités locales, tout en s’adaptant aux particularités de chaque territoire.
Au fil des décennies, l’octroi de mer a évolué pour devenir non seulement une taxe sur les importations, mais aussi sur certaines productions locales. Cette extension a permis de protéger les industries locales contre la concurrence extérieure, tout en générant des revenus pour les gouvernements locaux. Cependant, cette taxe perpétue les dynamiques coloniales en maintenant une dépendance économique vis-à-vis de la métropole.
Diverses réformes ont été entreprises au cours du XXe siècle pour moderniser et ajuster l’octroi de mer. Par exemple, des exonérations et des réductions de taxes ont été introduites pour certains produits essentiels afin de réduire l’impact sur le coût de la vie et stimuler l’économie locale. Ces ajustements ont été cruciaux pour tenter de maintenir un équilibre entre la nécessité de financer les services publics locaux et la protection des consommateurs.
Aujourd’hui, l’octroi de mer reste un pilier du financement des départements d’outre-mer, contribuant de manière significative aux budgets locaux. Il continue de jouer un rôle protecteur pour les économies locales, en rendant les produits importés plus chers et en favorisant ainsi les productions locales. Cependant, cette taxe est également source de débats et de controverses, avec des critiques soulignant son impact négatif sur le coût de la vie et la compétitivité des entreprises locales. Cette taxe, vestige d’une époque coloniale, maintient des inégalités et freine le développement économique autonome des DOM, rappelant la nécessité de repenser fondamentalement les relations économiques entre la France et ses territoires d’outre-mer.
L’octroi de mer, un frein ou un soutien ?
L’octroi de mer, une taxe appliquée à l’importation de marchandises dans les DOM et à certaines productions locales, continue de jouer un rôle controversé dans l’économie de ces territoires. Introduite à l’époque coloniale, cette taxe est souvent perçue comme un fardeau économique qui perpétue les inégalités héritées de la période coloniale.
L’autonomie accordée aux collectivités locales pour ajuster les taux de l’octroi de mer selon les produits et les besoins spécifiques de chaque DOM est souvent présentée comme une flexibilité bénéfique. Toutefois, cette autonomie masque les disparités et les difficultés économiques auxquelles sont confrontées les populations locales. Les produits de première nécessité peuvent bénéficier de taux réduits ou d’exonérations, mais cela ne suffit pas à compenser l’impact général de la taxe sur le coût de la vie.
L’octroi de mer poursuit deux objectifs principaux, mais ces objectifs soulèvent des questions cruciales :
Source de revenus : Bien que cette taxe constitue une source de financement essentielle pour les collectivités locales, les recettes générées ne semblent pas toujours être utilisées de manière équitable ou efficace. Les infrastructures et les services publics demeurent souvent insuffisants, et les initiatives locales peinent à combler les lacunes économiques et sociales laissées par des décennies de négligence.
Protection des productions locales : En rendant les produits importés plus chers, l’octroi de mer est censé protéger les industries locales. Cependant, cette protection crée également une économie insulaire et dépendante, freinant l’innovation et la compétitivité. Les industries locales restent vulnérables et peu diversifiées, et la dépendance vis-à-vis des importations persiste.
L’impact de l’octroi de mer sur les économies des DOM est profondément ambivalent. D’un côté, elle assure un flux de revenus stable pour les collectivités locales, ce qui est crucial pour le financement des services publics et des infrastructures. De l’autre, elle contribue à augmenter le coût de la vie, affectant les ménages et les entreprises locales. Les critiques soulignent que cette taxe, en alourdissant les coûts des importations, entrave l’accès aux technologies et matériaux avancés, nécessaires pour le développement industriel.
Au fil des ans, des ajustements et des réformes ont été introduits pour atténuer les effets néfastes de l’octroi de mer. Des exonérations et des réductions de taxes pour certains produits essentiels ont été mises en place pour réduire l’impact sur le coût de la vie. Malgré cela, les réformes n’ont pas réussi à transformer fondamentalement une taxe perçue comme un vestige colonial inadapté aux réalités économiques contemporaines des DOM.
Débats intenses et controverses économiques
Bien que présenté comme un outil essentiel pour les finances locales et la protection des économies insulaires, l’octroi de mer suscite de nombreux débats et controverses, reflétant une réalité beaucoup plus complexe et critique pour les départements dits d’outre-mer.
D’un côté, les défenseurs de l’octroi de mer soulignent son rôle crucial dans le financement des services publics et des infrastructures locales. En générant des revenus pour les collectivités locales, cette taxe est censée soutenir les dépenses publiques nécessaires au développement économique et social des DOM. De plus, en taxant les produits importés, l’octroi de mer est supposé protéger les industries locales de la concurrence internationale, favorisant ainsi le développement économique endogène et la création d’emplois.
Cependant, cette vision idéaliste est loin de la réalité vécue par les habitants des DOM. Les critiques de l’octroi de mer avancent plusieurs arguments :
Augmentation du coût de la vie : En rendant les produits importés plus chers, l’octroi de mer contribue à une augmentation générale du coût de la vie dans les DOM. Cette hausse des prix affecte directement les consommateurs, en particulier les ménages à faible revenu, pour qui les biens de consommation courante deviennent moins accessibles. Cette situation perpétue les inégalités économiques et sociales héritées de l’ère coloniale.
Distorsions du marché : L’octroi de mer crée des distorsions du marché en introduisant une barrière tarifaire entre les produits locaux et les produits importés. Cette distorsion favorise les produits locaux, même s’ils sont moins compétitifs en termes de prix et de qualité par rapport aux alternatives importées. Cela conduit à une inefficacité économique et freine le développement de marchés réellement compétitifs.
Frein à l’innovation et à la compétitivité : En augmentant le coût des importations, l’octroi de mer limite l’accès des entreprises locales à des technologies, des matériaux et des équipements avancés nécessaires pour leur développement. Cette barrière tarifaire freine l’innovation et réduit la compétitivité des entreprises locales sur les marchés internationaux, maintenant les DOM dans une situation de dépendance économique.
Pour atténuer ces effets négatifs, des ajustements ont été apportés à l’octroi de mer au fil des ans. Des exemptions et des réductions de taxes pour certains produits essentiels ont été mises en place pour minimiser l’impact sur le coût de la vie. De plus, les collectivités locales peuvent ajuster les taux de la taxe pour équilibrer la protection des industries locales avec les besoins des consommateurs. Cependant, ces mesures restent superficielles et ne s’attaquent pas aux racines du problème.
Le véritable défi pour les décideurs politiques est de trouver un équilibre entre les avantages et les inconvénients de l’octroi de mer. D’une part, il est crucial de maintenir cette source de revenus pour les collectivités locales et de protéger les économies locales. D’autre part, il est nécessaire de veiller à ce que cette taxe ne devienne pas un obstacle au développement économique, à l’innovation et à la compétitivité des entreprises locales. Pourtant, tant que cette taxe restera un vestige de la période coloniale, il sera difficile de parvenir à une solution véritablement juste et équitable pour les populations des départements d’outre-mer.
L’octroi de mer à la croisée des chemins
Face aux critiques récurrentes et aux évolutions économiques, des réformes de l’octroi de mer ont été proposées et mises en œuvre à plusieurs reprises pour adapter cette taxe aux réalités contemporaines.
L’une des réformes les plus significatives a eu lieu en 2004. Cette réforme a introduit des exemptions et des réductions de taxes pour certains produits essentiels afin de réduire l’impact de l’octroi de mer sur le coût de la vie. L’objectif était double : soulager les ménages en rendant certains biens de première nécessité plus abordables et stimuler l’activité économique locale en favorisant un environnement plus favorable aux entreprises. Cette réforme visait à trouver un équilibre entre les besoins de financement des collectivités locales et les impératifs de justice sociale et économique.
Malgré les efforts de 2004, l’octroi de mer continue de susciter des débats. Des réformes plus récentes ont cherché à affiner les mécanismes de cette taxe pour mieux répondre aux besoins changeants des DOM. Par exemple, des ajustements ont été faits pour simplifier les procédures administratives et améliorer la transparence de la collecte et de l’utilisation des fonds générés par l’octroi de mer.
Les appels à une réforme plus profonde se multiplient. Les discussions actuelles portent sur plusieurs axes :
Modernisation des taux et des barèmes : Adapter les taux de l’octroi de mer en fonction des nouvelles réalités économiques et des priorités de développement des DOM. Cela inclut la possibilité d’introduire des taux différenciés pour encourager les industries stratégiques et les initiatives durables.
Inclusion de critères environnementaux : Intégrer des critères environnementaux dans l’application de l’octroi de mer pour soutenir les objectifs de développement durable. Cela pourrait inclure des exonérations pour les produits respectueux de l’environnement et des majorations pour ceux ayant un impact environnemental négatif.
Renforcement du soutien aux PME : Mettre en place des mesures spécifiques pour soutenir les petites et moyennes entreprises locales, qui sont souvent les plus affectées par la compétitivité des produits importés. Cela pourrait passer par des réductions de taxes ciblées et des programmes de soutien financier.
Pour l’avenir, il est essentiel de continuer à évaluer et à ajuster l’octroi de mer afin de maximiser ses avantages tout en minimisant ses inconvénients. Les principales perspectives d’avenir incluent :
Évaluation continue : Maintenir un dialogue ouvert entre les décideurs politiques, les acteurs économiques et les citoyens pour évaluer régulièrement l’efficacité de l’octroi de mer et identifier les domaines nécessitant des ajustements.
Approche intégrée : Adopter une approche intégrée qui prend en compte les aspects économiques, sociaux et environnementaux. L’objectif est de créer un système fiscal qui soutienne le développement durable des DOM tout en assurant une justice sociale et économique.
Innovation et compétitivité : Encourager l’innovation et améliorer la compétitivité des entreprises locales en facilitant l’accès aux technologies avancées et en créant un environnement propice à la croissance économique. Cela pourrait inclure des incitations fiscales pour les investissements dans la recherche et le développement.
L’octroi de mer, héritage d’une époque coloniale, continue de jouer un rôle crucial dans l’économie des départements d’outre-mer français. Malgré les critiques et les défis, cette taxe reste un pilier du financement local et de la protection des économies locales. Les réformes futures devront trouver un équilibre entre les différents objectifs économiques et sociaux pour assurer un développement durable des DOM.
Sweet Mother, enregistrée en 1976 par Prince Nico Mbarga et Rocafil Jazz, est estimée à avoir vendu 13 millions de copies à travers l’Afrique, surpassant les ventes mondiales du plus grand single des Beatles, I Want To Hold Your Hand. Cette chanson est devenue un hymne en Afrique, souvent jouée lors des célébrations de la maternité.
Un hymne éternel
Prince Nico Mbarga, né de parents nigérians et camerounais, a été influencé par divers styles musicaux, notamment la rumba zaïroise, populaire en Afrique centrale pour ses rythmes entraînants et ses mélodies complexes. Cette diversité culturelle a enrichi son approche musicale, lui permettant de créer des compositions uniques résonnant profondément avec le public africain.
En 1974, Nico a présenté la démo de Sweet Mother à EMI, une maison de disques renommée. La chanson a été rejetée, jugée « trop enfantine » pour le marché international. Cette décision aurait pu décourager de nombreux artistes, mais Nico a persévéré, convaincu du potentiel de sa chanson.
Deux ans plus tard, en 1976, Sweet Mother a été enregistrée et publiée. La chanson a rapidement conquis les cœurs à travers le continent africain, devenant un énorme succès commercial avec environ 13 millions de copies vendues, surpassant même les ventes de certains des plus grands succès internationaux de l’époque. Ce chiffre impressionnant témoigne de l’impact profond et durable de la chanson sur la culture africaine.
Sweet Mother est bien plus qu’une simple chanson ; c’est une célébration des sacrifices et de l’amour inconditionnel des mères. Les paroles, écrites en pidgin anglais, une langue largement comprise en Afrique de l’Ouest, sont simples mais profondément touchantes. Elles racontent les efforts inlassables des mères pour prendre soin de leurs enfants, de la petite enfance à l’âge adulte.
La chanson commence par un hommage direct et sincère :
« Sweet mother I no go forget you
For the suffer we you suffer for me yeah«
Ces lignes capturent l’essence même de la gratitude et de l’appréciation que de nombreux Africains ressentent pour leurs mères. Prince Nico Mbarga utilise des exemples concrets et quotidiens pour illustrer l’amour maternel, évoquant des scènes où une mère console son enfant, le nourrit, le soigne lorsqu’il est malade, et veille à son bien-être jour et nuit. Cette représentation réaliste et émotive a touché une corde sensible chez les auditeurs, rendant la chanson universellement relatable.
Musicalement, Sweet Mother se distingue par sa guitare rythmique entraînante, typique du style Highlife, un genre musical d’Afrique de l’Ouest qui combine des éléments de musique traditionnelle africaine avec des influences occidentales. La guitare, souvent décrite comme « chantante« , joue un rôle central dans la mélodie, ajoutant une dimension joyeuse et optimiste à la chanson.
L’homme derrière le succès de ‘Sweet Mother‘
Sweet Mother a laissé une empreinte indélébile sur la musique africaine et au-delà. Dès sa sortie en 1976, la chanson a rapidement conquis les cœurs des auditeurs à travers le continent, devenant un hymne célébrant les mères, la famille et les valeurs traditionnelles africaines.
En 2004, elle a été élu chanson préférée d’Afrique par les lecteurs et les auditeurs de la BBC, remportant plus de 27 % des voix dans un sondage populaire. Cette reconnaissance a confirmé l’impact durable de Sweet Mother sur la culture musicale africaine. Joseph Warungu, organisateur du sondage, a déclaré : « Ce n’est pas seulement une question de paroles. Il y a quelque chose dans la guitare chantante qui vous touche. » Ce commentaire souligne le pouvoir émotionnel de la chanson, attribué autant à ses paroles émouvantes qu’à sa mélodie entraînante.
Avec environ 13 millions de copies vendues à travers l’Afrique, Sweet Mother est un véritable phénomène commercial. Ce succès témoigne de la capacité de la chanson à résonner profondément avec un large public, transcendant les barrières linguistiques et culturelles. La simplicité des paroles en pidgin anglais a permis à de nombreuses personnes, quelles que soient leurs origines, de comprendre et de s’identifier au message universel d’amour maternel.
L’impact de Sweet Mother va bien au-delà des classements musicaux et des ventes de disques. La chanson est devenue un élément incontournable des célébrations familiales en Afrique. Que ce soit lors des mariages, des anniversaires ou des fêtes des mères, « Sweet Mother » est souvent jouée pour rendre hommage aux mères et rappeler leurs sacrifices. Elle est également utilisée dans les cérémonies officielles et les événements culturels, soulignant son statut d’hymne national.
Le succès de Sweet Mother a inspiré une génération d’artistes africains. De nombreux musiciens contemporains citent Prince Nico Mbarga et cette chanson en particulier comme une influence majeure dans leur carrière. La combinaison de paroles simples mais puissantes avec une instrumentation rythmique riche est devenue une formule reprise par de nombreux artistes cherchant à créer des morceaux à la fois accessibles et émotionnellement résonnants.
Sweet Mother a également trouvé une place spéciale dans le cœur des communautés de la diaspora africaine à travers le monde. Pour de nombreux Africains vivant à l’étranger, la chanson est un rappel poignant de leur foyer et de leur culture. Elle est souvent jouée lors des rassemblements communautaires, aidant à maintenir les liens culturels et à célébrer l’héritage africain, même loin du continent.
La vie et la carrière de Prince Nico Mbarga
Prince Nico Mbarga est né le 1er janvier 1950 à Abakaliki, dans l’est du Nigeria, d’un père nigérian et d’une mère camerounaise. Cette double ascendance a joué un rôle crucial dans sa carrière musicale, lui permettant de puiser dans une riche diversité culturelle et musicale. Dès son plus jeune âge, Nico a montré un intérêt marqué pour la musique, apprenant à jouer de la guitare et d’autres instruments de manière autodidacte.
Au début des années 1970, Nico Mbarga s’est fait un nom dans la scène musicale locale avec son groupe, Rocafil Jazz. Le groupe jouait principalement du Highlife, un genre musical populaire en Afrique de l’Ouest, caractérisé par des mélodies de guitare vibrantes et des rythmes de danse. Nico était également influencé par la rumba congolaise, un genre qui ajoutait des éléments mélodiques complexes et des rythmes enjoués à sa musique.
Le style unique de Prince Nico était une fusion de ces influences musicales variées. Il a su combiner les sons entraînants du Highlife avec les rythmes et les mélodies sophistiqués de la rumba congolaise, créant ainsi une musique qui résonnait profondément avec les auditeurs africains. Cette combinaison a permis à sa musique de transcender les frontières culturelles et linguistiques.
La carrière de Nico Mbarga a atteint son apogée avec la sortie de Sweet Mother en 1976. Cette chanson est rapidement devenue un phénomène musical, non seulement au Nigeria, mais dans toute l’Afrique. Malgré le rejet initial par EMI, Sweet Mother a conquis le public avec ses paroles émouvantes et sa mélodie entraînante. La chanson célèbre les sacrifices des mères avec des paroles en pidgin anglais, ce qui la rendait accessible à une large audience.
Le succès de Sweet Mother a propulsé Prince Nico Mbarga et son groupe, Rocafil Jazz, sur le devant de la scène. Ils ont effectué des tournées à travers l’Afrique, jouant dans des concerts à guichets fermés et gagnant une renommée internationale. La popularité de la chanson a également conduit à de nombreuses invitations à se produire à la radio et à la télévision, renforçant encore davantage leur visibilité.
Prince Nico Mbarga a continué à produire de la musique après le succès de Sweet Mother, mais aucune de ses œuvres ultérieures n’a atteint le même niveau de popularité. Néanmoins, il a laissé derrière lui un riche héritage musical qui continue d’influencer les générations futures. Sa capacité à fusionner différents styles musicaux et à créer des mélodies inoubliables est encore admirée aujourd’hui.
L’héritage de Prince Nico Mbarga se manifeste dans la musique de nombreux artistes contemporains. Des musiciens de Highlife aux artistes de rumba congolaise, beaucoup citent Nico comme une source d’inspiration. Sa musique est souvent reprise et réinterprétée, prouvant sa pertinence continue dans le paysage musical africain.
Des artistes comme Youssou N’Dour, Fally Ipupa, et Flavour N’abania ont tous mentionné l’influence de Nico dans leurs œuvres. Sa capacité à raconter des histoires à travers sa musique, à toucher des thèmes universels comme l’amour maternel, et à créer des mélodies accrocheuses reste un modèle pour les musiciens d’aujourd’hui.
Au-delà de la musique, Prince Nico Mbarga a eu un impact culturel profond. Sa chanson Sweet Mother est devenue un hymne pour célébrer la maternité, et est souvent jouée lors de mariages, de fêtes des mères et d’autres célébrations familiales. Elle a transcendé les générations et les frontières, unissant les gens autour de valeurs communes de respect et de gratitude envers les mères.
En reconnaissance de son apport à la musique africaine, plusieurs festivals et événements commémoratifs sont organisés en son honneur. En 2006, pour marquer le trentième anniversaire de Sweet Mother, de nombreux concerts et événements spéciaux ont été organisés à travers l’Afrique. Son travail a également été reconnu par des institutions musicales internationales, renforçant son statut de légende de la musique africaine.
La vie de Prince Nico Mbarga a été marquée par des succès professionnels, mais aussi par des défis personnels. Malgré sa renommée, il a vécu une vie relativement simple, proche de ses racines culturelles et de sa famille. Sa mort prématurée en 1997 à l’âge de 47 ans a été un choc pour ses nombreux fans. Il est décédé dans un accident de moto, laissant derrière lui une veuve et huit enfants.
Pourquoi cet hymne africain reste méconnu à l’international?
Sweet Mother de Prince Nico Mbarga est l’un des titres les plus emblématiques et populaires de l’Afrique, mais il reste relativement méconnu à l’international. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative obscurité en dehors du continent africain.
L’un des principaux facteurs expliquant pourquoi Sweet Mother n’a pas atteint une notoriété mondiale est le manque de promotion internationale. Lorsque la chanson est sortie en 1976, les infrastructures de l’industrie musicale africaine étaient moins développées comparativement aux standards internationaux. Les moyens de distribution et de promotion étaient principalement concentrés sur les marchés locaux et régionaux.
Les grandes maisons de disques internationales, comme EMI qui avait initialement rejeté la démo de Sweet Mother, ne croyaient pas en son potentiel commercial. Cela a limité l’accès de la chanson aux marchés internationaux, car elle n’a pas bénéficié du soutien marketing et promotionnel nécessaire pour percer au-delà de l’Afrique.
La langue utilisée dans Sweet Mother est le pidgin anglais, une langue créole largement comprise en Afrique de l’Ouest mais peu familière pour le reste du monde. Cette barrière linguistique a pu jouer un rôle dans la limitation de la diffusion internationale de la chanson. Les paroles en pidgin, bien que poignantes et universelles dans leur thème, peuvent ne pas résonner de la même manière avec un public non africain qui ne comprend pas la langue.
Sweet Mother est profondément enracinée dans la culture africaine, célébrant les sacrifices et l’amour inconditionnel des mères de manière qui résonne particulièrement avec les valeurs familiales africaines. Bien que le thème de la maternité soit universel, la manière dont il est exprimé dans la chanson est spécifique à la culture africaine. Les références culturelles et les expressions idiomatiques peuvent ne pas être immédiatement accessibles ou compréhensibles pour les auditeurs d’autres régions du monde.
À l’époque de la sortie de Sweet Mother, l’industrie musicale africaine n’avait pas encore les structures nécessaires pour soutenir une distribution mondiale efficace. Les enregistrements se faisaient souvent dans des studios locaux avec des moyens limités, et les réseaux de distribution étaient principalement axés sur le marché africain. Cela a rendu difficile la diffusion de la musique africaine à l’international.
Il existe également des préjugés et des stéréotypes persistants dans l’industrie musicale mondiale qui peuvent avoir joué un rôle dans la sous-estimation de la musique africaine. Les labels internationaux ont longtemps privilégié les musiques occidentales, négligeant souvent les riches traditions musicales d’autres continents. Cette tendance a pu contribuer à la relative obscurité de Sweet Mother en dehors de l’Afrique.
Les dynamiques post-coloniales ont également influencé la perception et la diffusion de la musique africaine. Les anciennes puissances coloniales ont souvent dominé les narratives culturelles, et la musique africaine a été marginalisée dans le processus. Cela a empêché des chefs-d’œuvre comme Sweet Mother d’atteindre la reconnaissance internationale qu’ils méritent.
Malgré ces défis, Sweet Mother a commencé à recevoir une reconnaissance tardive à l’international grâce à la diaspora africaine et aux efforts de préservation culturelle. Les communautés africaines à travers le monde jouent un rôle crucial dans la diffusion de cette chanson emblématique, en l’intégrant dans des événements culturels et familiaux
« Sweet Mother » de Prince Nico Mbarga n’est pas seulement une chanson ; c’est une célébration de l’amour maternel et un hymne à la résilience des mères. Bien qu’elle soit méconnue en dehors de l’Afrique, son impact sur la culture et les cœurs africains est indéniable. Cette chanson continue de vivre et de prospérer, rappelant à chacun l’importance de chérir et d’honorer nos mères.
L’histoire des langues San, y compris le N|uu, est marquée par une longue période de suppression systématique et d’oppression culturelle. Cette histoire tragique a commencé à la fin des années 1770, lorsque les autorités coloniales ont commencé à délivrer des permis de chasse pour l’élimination des hommes San. Cette politique brutale visait non seulement à réduire la population San, mais aussi à détruire leur culture et leurs moyens de subsistance. En parallèle, les femmes San et les enfants de moins de deux ans étaient isolés et interdits de parler leurs langues ancestrales, une mesure draconienne visant à éradiquer complètement ces langues de la mémoire collective.
La suppression des langues San a atteint son apogée pendant l’ère de l’apartheid en Afrique du Sud. Durant cette période sombre, les politiques éducatives étaient particulièrement cruelles envers les langues autochtones. Les enfants San, comme d’autres enfants autochtones, étaient punis s’ils parlaient leur langue maternelle à l’école. Le seul langage autorisé était l’afrikaans, une langue imposée par le régime de l’apartheid. Cette répression linguistique a eu des conséquences dévastatrices, conduisant à la disparition de nombreuses langues et à la perte d’une grande partie du patrimoine culturel San.
Le Dr Yvette Abrahams, directrice intérimaire du Centre d’études africaines, a souligné ces faits lors de la cérémonie honorant Ouma Katrina Esau. Elle a rappelé les luttes historiques des San et l’impact durable de ces politiques répressives. « Lorsque nous honorons Ouma aujourd’hui, c’est parce que nous comprenons jusqu’où vous êtes allée pour en arriver là« , a-t-elle déclaré.
« Nous comprenons ce que vous avez traversé pour préserver la langue. Nous comprenons que vous venez d’un contexte de suppression telle que les gens avaient peur de parler la langue en plein jour. »
La mobilisation communautaire pour un avenir meilleur
Le rôle des chercheurs et des institutions académiques dans la préservation des langues en voie de disparition ne peut être sous-estimé. Anthony Phillip Williams, représentant de l’Indigenous First Nation Advocacy South Africa, a souligné l’importance de respecter et de valoriser les expériences vécues des communautés autochtones dans les recherches linguistiques et culturelles. Il a lancé un appel à l’UCT et à d’autres institutions pour qu’elles aident les premières nations à renouer avec leurs racines, leurs cultures et leurs traditions.
« Le génocide est au cœur de la raison pour laquelle les peuples de première nation, dans notre cas les peuples San et Khoi, ne parlent pas leurs langues et pourquoi ces langues sont presque éteintes« , a déclaré Williams. Il a conclu son discours par un appel émotionnel à l’université pour qu’elle soutienne les premières nations dans leurs efforts de revitalisation culturelle.
« Nous appelons l’UCT, en tant que communautés San et Khoi : ne voulez-vous pas nous tendre la main alors que nous naviguons dans l’une des choses les plus difficiles, car dans la langue, notre identité est située. Ne voulez-vous pas nous aider à nous retrouver ? »
Cette reconnaissance de la langue comme élément central de l’identité culturelle souligne l’importance des efforts de revitalisation. La langue N|uu, comme beaucoup d’autres langues autochtones, porte en elle des histoires, des connaissances et des valeurs qui sont essentielles à la culture San. La préservation de cette langue n’est pas seulement une question linguistique, mais aussi une question de survie culturelle et de justice historique.
Des initiatives innovantes pour revitaliser le N|uu
Les efforts pour revitaliser la langue N|uu vont au-delà de l’enseignement et de la documentation. Ils impliquent également la création de ressources éducatives et culturelles accessibles à la communauté. Le dévoilement du dictionnaire en langue N|uu, compilé avec l’aide précieuse d’Ouma Katrina, est un exemple de ces initiatives. Ce dictionnaire, disponible en version papier et numérique, ainsi que l’application mobile Saasi Epsi, sont des outils précieux pour l’apprentissage et la préservation de la langue. Ils sont accessibles gratuitement grâce au financement du Département des Sports, des Arts et de la Culture du gouvernement sud-africain.
Le Dr Kerry Jones, directeur de l’organisation African Tongue, a souligné l’importance de ce travail de documentation et de préservation. Il a noté que la création du dictionnaire a été un projet de 25 ans, impliquant de nombreux membres de la communauté qui ont contribué de leur voix et de leurs connaissances. « Le travail sur lequel nous nous sommes appuyés pour créer cette publication est en fait une œuvre de 25 ans d’amour où de nombreux membres de la communauté ont littéralement contribué de leur voix au projet« , a-t-il déclaré.
La professeure associée Lolie Makhubu-Badenhorst, directrice du projet d’éducation au multilinguisme au sein du Centre de développement de l’enseignement supérieur (CHED) de l’UCT, a également souligné la valeur académique du dictionnaire. Elle a expliqué que ce dictionnaire comble des lacunes cruciales dans la recherche sur la culture sud-africaine et offre une ressource inestimable pour les chercheurs et les étudiants.
Un avenir prometteur pour la langue N|uu
L’histoire de la revitalisation du N|uu est un exemple inspirant de résilience et de détermination communautaire. Elle montre comment une communauté peut se mobiliser pour protéger et revitaliser sa langue et sa culture, même après des décennies de suppression. Les efforts d’Ouma Katrina Esau et de ses collaborateurs ont jeté les bases d’une renaissance linguistique qui pourrait inspirer d’autres communautés autochtones à travers le monde.
L’avenir de la langue N|uu dépend de la poursuite de ces efforts de revitalisation et de l’engagement continu des jeunes générations. En enseignant la langue aux jeunes et en créant des ressources éducatives accessibles, Ouma Katrina assure que le N|uu continuera de vivre et de prospérer. Son travail est un témoignage puissant de l’importance de la diversité linguistique et culturelle, et un rappel de la nécessité de protéger les langues en voie de disparition pour les générations futures.
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Le land grabbing en Afrique : spéculation foncière ou sécurité alimentaire ? Découvrez les véritables motivations derrière ce phénomène.
La razzia des pays riches sur les terres arables partout dans le monde est, de nos jours, l’un des phénomènes qui freine le plus dangereusement l’émergence du continent. Sécurité alimentaire pour les uns, pure spéculation foncière pour les autres, cette logique anti-développement de l’Afrique se base sur une législation foncière faible et la course aux investisseurs dans les pays pauvres. Et sur un processus d’acquisition forcée à des conditions de cession opaques, entraînant l’expropriation pure et simple des agriculteurs locaux.
Qu’est-ce que le land grabbing ?
Le land grabbing, ou accaparement des terres, est un phénomène complexe qui a des implications profondes pour les pays en développement, en particulier en Afrique. En théorie, ce terme désigne la vente, la location ou la cession de terres arables à grande échelle, impliquant souvent plusieurs milliers d’hectares, entre un État et un investisseur. Cet investisseur peut être local ou étranger, public ou privé. Ces transactions sont souvent présentées comme des opportunités de développement économique pour les pays hôtes, promettant des investissements en infrastructures, la création d’emplois et une augmentation de la production agricole.
Cependant, en pratique, le land grabbing se traduit fréquemment par l’expropriation et l’expulsion des populations locales qui dépendent de ces terres pour leur subsistance. Les terres acquises par les investisseurs sont souvent transformées en exploitations agricoles industrielles destinées à l’exportation, à la production de biocarburants, ou à d’autres usages commerciaux. Cette transformation entraîne une perte de moyens de subsistance pour les agriculteurs locaux, qui se retrouvent sans terre et sans ressources.
Les exploitations agricoles résultant du land grabbing sont généralement orientées vers la monoculture intensive, utilisant des techniques agricoles industrielles telles que les organismes génétiquement modifiés (OGM), les pesticides et les engrais chimiques. Ces pratiques agricoles peuvent avoir des effets dévastateurs sur l’environnement local, contribuant à la dégradation des sols, à la pollution des ressources en eau et à la perte de biodiversité.
L’une des principales justifications du land grabbing est la sécurité alimentaire pour les pays investisseurs. Face à la croissance démographique mondiale et à la demande croissante en aliments et en énergie, des pays riches, souvent confrontés à des contraintes foncières et climatiques, cherchent à sécuriser leur approvisionnement en denrées alimentaires et en biocarburants en acquérant des terres à l’étranger. Ainsi, des États comme les Émirats Arabes Unis, la Chine et l’Inde investissent massivement dans les terres agricoles des pays en développement pour garantir leur approvisionnement à long terme.
Cependant, cette pratique soulève des questions éthiques et économiques. Les contrats de cession de terres sont souvent négociés dans des conditions opaques, sans consultation adéquate des communautés locales, et avec des compensations souvent insuffisantes ou inexistantes pour les populations déplacées. Les gouvernements des pays hôtes, parfois motivés par la corruption ou la pression économique, peuvent favoriser ces transactions au détriment des droits de leurs propres citoyens.
En outre, le land grabbing accentue les inégalités foncières et aggrave la pauvreté rurale. Les petits agriculteurs, qui dépendent des terres pour leur subsistance, sont les plus touchés. Privés de leurs terres, ils perdent non seulement leurs moyens de production, mais aussi leur identité culturelle et leur lien avec la terre. Les conflits fonciers et les déplacements forcés qui en résultent peuvent provoquer des tensions sociales et des troubles politiques.
Le land grabbing a également des implications sur la souveraineté alimentaire des pays hôtes. Alors que les terres arables sont détournées pour des productions destinées à l’exportation, les paysans locaux se retrouvent sans accès à des terres pour cultiver leur propre nourriture. Cette situation peut exacerber l’insécurité alimentaire et la dépendance à l’égard des importations alimentaires, rendant les pays hôtes vulnérables aux fluctuations des prix mondiaux des denrées alimentaires.
Un phénomène aggravé par les crises
Le phénomène du land grabbing a connu une intensification notable suite aux crises financières et alimentaires de 2007-2008. Ces crises ont provoqué une augmentation rapide des prix des denrées alimentaires, entraînant une inquiétude mondiale quant à la sécurité alimentaire. En réponse, de nombreux pays riches ont cherché à sécuriser leur approvisionnement en aliments en acquérant des terres agricoles dans les pays en développement.
Ces crises ont révélé la vulnérabilité des systèmes alimentaires mondiaux et ont incité les États riches à adopter des stratégies agressives pour garantir leur accès à des ressources agricoles stables. En parallèle, l’expansion rapide de l’agro-industrie, motivée par les perspectives de profits élevés dans le secteur agricole, a amplifié le mouvement d’accaparement des terres. Les investisseurs voient dans ces acquisitions une opportunité de diversifier leurs portefeuilles et de bénéficier de la hausse des prix des produits agricoles.
À ce jour, plus de 80 millions d’hectares de terres agricoles auraient changé de mains dans le cadre de transactions souvent opaques et controversées. Ces acquisitions massives de terres s’accompagnent fréquemment de la prise de contrôle des ressources en eau, un élément essentiel pour la production agricole. Des États comme les États-Unis, Israël, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, l’Inde, le Royaume-Uni, l’Égypte et la Chine sont parmi les principaux acteurs de ce phénomène. Ces pays, confrontés à des contraintes foncières et hydriques chez eux, cherchent à sécuriser leurs besoins alimentaires en externalisant leur production agricole.
Les investisseurs, qu’ils soient étatiques ou privés, justifient ces acquisitions par la nécessité de garantir la sécurité alimentaire de leurs populations. Cependant, en pratique, les terres arables acquises sont souvent destinées à des cultures d’exportation ou à la production de biocarburants, plutôt qu’à satisfaire les besoins alimentaires locaux des pays hôtes. Cette dynamique aggrave l’insécurité alimentaire dans les régions concernées, où les terres agricoles sont détournées de leur usage traditionnel.
La prise de contrôle des ressources en eau est une composante clé de ce phénomène. Les terres agricoles ne peuvent être pleinement exploitées sans un accès sécurisé à l’eau pour l’irrigation. Par conséquent, les accords de land grabbing incluent souvent des droits sur les sources d’eau locales, ce qui peut exacerber les conflits et les tensions autour de ces ressources vitales. Les communautés locales, déjà vulnérables, se retrouvent souvent privées de l’accès à l’eau nécessaire pour leurs besoins quotidiens et agricoles.
L’impact de ces acquisitions sur les communautés locales est dévastateur. Les paysans, qui dépendent de ces terres pour leur subsistance, sont souvent expropriés sans compensation adéquate, perdant ainsi leurs moyens de production et leur patrimoine culturel. Les déplacements forcés et la perte de terres exacerbent la pauvreté rurale et créent des tensions sociales. Les conflits fonciers deviennent plus fréquents, alimentant l’instabilité politique dans les régions touchées.
Les gouvernements des pays hôtes, dans leur quête de capitaux étrangers et de développement économique, se retrouvent souvent complices de ces transactions. Motivés par la promesse d’investissements en infrastructure et de création d’emplois, ils accordent des concessions foncières à grande échelle sans tenir compte des droits des populations locales. La législation foncière faible et la corruption généralisée facilitent ces acquisitions, qui se font généralement au détriment des communautés locales.
Les principaux acteurs du land grabbing
Le phénomène du land grabbing implique une diversité d’acteurs, chacun ayant ses propres motivations et objectifs. Parmi les principaux accapareurs de terres, on trouve des gouvernements nationaux, des entreprises multinationales et des investisseurs financiers, tous attirés par la promesse de rendements élevés et de sécurité alimentaire à long terme.
Les gouvernements des pays riches
Les pays du Golfe : Les gouvernements des pays riches du Golfe, notamment l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, sont parmi les plus actifs dans l’acquisition de terres à l’étranger. Ces pays, confrontés à des contraintes environnementales sévères, telles que le manque d’eau et de terres arables, cherchent à sécuriser leur approvisionnement alimentaire en investissant massivement dans des terres agricoles à l’étranger. En achetant ou en louant de vastes étendues de terres dans des pays en développement, ils visent à assurer leur autosuffisance alimentaire et à réduire leur dépendance aux marchés mondiaux.
Les pays européens : En Europe, des pays comme l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni participent également à ce phénomène. Ces gouvernements soutiennent souvent les entreprises nationales dans leurs investissements à l’étranger, cherchant à diversifier leurs sources d’approvisionnement en denrées alimentaires et en matières premières. Les pays européens sont également motivés par des considérations écologiques et économiques, utilisant parfois ces terres pour des projets de bioénergie et de conservation.
Les pays asiatiques : En Asie, des pays tels que la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et le Japon sont fortement impliqués dans le land grabbing. La Chine, par exemple, a besoin de vastes quantités de terres agricoles pour soutenir sa population croissante et son industrie agroalimentaire en pleine expansion. La Corée du Sud et le Japon, confrontés à des contraintes foncières internes, cherchent également à externaliser leur production agricole pour garantir la sécurité alimentaire.
Les acteurs privés
Les multinationales : Les entreprises multinationales jouent un rôle central dans le land grabbing. Ces entreprises, souvent basées dans les pays développés, investissent dans les terres agricoles des pays en développement pour des raisons commerciales. Elles voient dans ces terres une opportunité de maximiser leurs profits en utilisant des méthodes agricoles industrielles pour produire des cultures destinées à l’exportation. Les multinationales de l’agro-industrie, en particulier, sont attirées par la possibilité de produire des aliments à moindre coût grâce à la main-d’œuvre bon marché et aux régulations environnementales moins strictes dans les pays hôtes.
Les groupes de capital-risque et les banques d’investissement : Les groupes de capital-risque et les banques d’investissement voient dans les terres agricoles une classe d’actifs attrayante offrant des rendements potentiellement élevés. Ces investisseurs financiers, souvent basés dans les centres financiers mondiaux, achètent des terres pour spéculer sur leur valeur future ou pour diversifier leurs portefeuilles d’investissement. Les fonds de couverture et autres institutions financières utilisent des modèles sophistiqués pour identifier les opportunités d’investissement dans les terres agricoles, capitalisant sur les tendances mondiales de la demande alimentaire et énergétique.
Les fonds de couverture : Les fonds de couverture et autres fonds spéculatifs sont également des acteurs majeurs du land grabbing. Attirés par la perspective de rendements élevés, ces fonds investissent dans les terres agricoles avec l’intention de les revendre à un prix plus élevé ou de tirer des profits de leur exploitation. Leur approche purement financière contraste souvent avec les besoins et les droits des communautés locales, qui sont rarement consultées ou indemnisées de manière adéquate.
Impact et motivations
Les motivations derrière le land grabbing varient selon les acteurs. Pour les gouvernements, il s’agit principalement de garantir la sécurité alimentaire et de stabiliser l’approvisionnement en denrées essentielles. Pour les entreprises multinationales, l’objectif est de maximiser les profits en accédant à des terres fertiles et à des ressources bon marché. Pour les investisseurs financiers, il s’agit de diversifier leurs portefeuilles et de spéculer sur l’augmentation future de la valeur des terres agricoles.
Cependant, les conséquences pour les pays hôtes et les populations locales sont souvent désastreuses. L’acquisition massive de terres entraîne des déplacements forcés, la perte de moyens de subsistance, et des conflits sociaux. Les terres agricoles, autrefois utilisées pour nourrir les communautés locales, sont transformées en monocultures industrielles destinées à l’exportation, exacerbant ainsi l’insécurité alimentaire dans les régions concernées.
L’Afrique, principale cible
L’Afrique est particulièrement touchée par le land grabbing, un phénomène qui exacerbe les problèmes de pauvreté et d’insécurité alimentaire sur le continent. La diversité des pays concernés par cette pratique illustre l’ampleur du problème. Des pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, Madagascar, le Mali, le Maroc, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan, la Tanzanie, le Togo, la Zambie et le Zimbabwe sont parmi les principales cibles de l’accaparement des terres.
Les gouvernements africains, souvent sous la pression économique et politique, sont incités à céder des terres arables à des investisseurs étrangers. Ces transactions sont fréquemment entourées d’opacité et de manque de transparence, avec peu ou pas de consultation des communautés locales affectées. Les contrats signés avec les investisseurs comportent rarement des clauses protectrices pour les populations locales, qui se retrouvent souvent expropriées sans compensation adéquate.
L’attrait pour les terres africaines s’explique par plusieurs facteurs. L’Afrique possède des vastes étendues de terres fertiles et relativement bon marché comparées aux terres des pays développés. De plus, la législation foncière dans de nombreux pays africains est souvent faible ou mal appliquée, ce qui facilite les acquisitions de terres par des investisseurs étrangers.
Les conséquences de ces acquisitions massives de terres sont dévastatrices pour les communautés locales. Les paysans et les agriculteurs, qui dépendent de ces terres pour leur subsistance, se voient privés de leur principal moyen de survie. L’expulsion des habitants de leurs terres entraîne des déplacements forcés et la destruction des moyens de subsistance traditionnels. En outre, les projets agricoles à grande échelle souvent introduits sur ces terres se concentrent sur des cultures destinées à l’exportation, comme le palmier à huile, le sucre et les biocarburants, plutôt que sur les cultures vivrières nécessaires pour nourrir les populations locales.
Par exemple, en Éthiopie, des vastes étendues de terres sont louées à des investisseurs étrangers, notamment des pays du Golfe, pour produire des denrées alimentaires destinées à l’exportation, tandis que la sécurité alimentaire des Éthiopiens est négligée. Dans de nombreux cas, ces projets entraînent des conflits locaux et des tensions sociales, exacerbant la pauvreté et l’instabilité.
Le land grabbing a également des impacts environnementaux considérables. Les pratiques agricoles industrielles introduites par les investisseurs comprennent souvent la monoculture intensive, l’utilisation excessive de pesticides et d’engrais chimiques, et le recours à des techniques qui épuisent rapidement les sols. Ces pratiques dégradent l’environnement local, entraînant la perte de biodiversité, la déforestation et la pollution des ressources en eau.
La République Démocratique du Congo (RDC), riche en ressources naturelles et terres arables, est une cible de choix pour les investisseurs étrangers. Les vastes territoires de la RDC sont souvent cédés à des entreprises multinationales pour l’exploitation minière et agricole, au détriment des droits des communautés locales. Cette situation illustre un schéma similaire dans d’autres pays africains où les terres sont accaparées pour des projets extractifs ou agricoles.
Bien que l’Afrique soit la principale cible du land grabbing, cette pratique est également répandue en Amérique Latine et dans les Caraïbes, en Europe de l’Est, et en Asie du Sud-Est. En Amérique Latine, des pays comme Cuba, la Colombie, l’Argentine et le Brésil voient leurs terres accaparées pour des projets agricoles et énergétiques. En Europe, des pays comme l’Ukraine, la Russie, la Géorgie et la Turquie sont également touchés. En Asie, des nations comme l’Indonésie, les Philippines, l’Inde, la Thaïlande, le Laos et le Pakistan font face à des défis similaires.
Conséquences pour les populations locales
Depuis 2001, l’Afrique a perdu plus de 33 millions d’hectares de terres arables en raison du land grabbing, affectant gravement les populations locales. Cette perte massive de terres, souvent réalisée sans consultation ni consentement des communautés locales, a des répercussions dévastatrices sur leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance.
Le land grabbing se traduit fréquemment par l’expropriation et l’expulsion des populations locales. Les terres, qui sont le principal moyen de subsistance pour de nombreuses communautés rurales, sont accaparées par des investisseurs étrangers ou locaux pour des projets agricoles industriels, miniers ou de biocarburants. Les paysans, souvent sans titres fonciers officiels mais ayant des droits coutumiers anciens, se retrouvent dépouillés de leurs terres sans compensation adéquate.
Ces déplacements forcés entraînent des pertes économiques et sociales significatives. Les familles expropriées perdent non seulement leurs terres, mais aussi leurs maisons, leurs sources de nourriture, et leur accès à des ressources vitales comme l’eau. Elles sont souvent relogées dans des zones moins fertiles ou urbaines où il est difficile de trouver du travail, augmentant ainsi leur vulnérabilité à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire.
L’impact du land grabbing sur la sécurité alimentaire est particulièrement préoccupant. Les terres accaparées sont généralement utilisées pour des cultures destinées à l’exportation ou à la production de biocarburants, plutôt que pour la production alimentaire locale. Cette orientation vers les cultures de rente entraîne une réduction des surfaces disponibles pour les cultures vivrières, exacerbant ainsi l’insécurité alimentaire dans les régions concernées.
Selon l’OCDE, les cours des denrées agricoles devraient se maintenir à des niveaux élevés pendant les dix prochaines années, augmentant encore la pression sur les terres arables. Cette situation aggrave la vulnérabilité des populations locales, qui voient leurs ressources alimentaires se raréfier et devenir plus coûteuses. L’incapacité des gouvernements à assurer la priorité des besoins alimentaires locaux dans les contrats de cession de terres aggrave encore ce problème.
La perte de terres arables affecte également les conditions de vie des populations locales. L’agriculture est souvent la principale source de revenus pour les familles rurales, et la perte de terres signifie une perte de revenus. Les projets d’accaparement des terres introduisent souvent des techniques agricoles intensives qui dégradent l’environnement local, rendant les terres encore moins productives pour les cultures vivrières futures.
Les nouvelles méthodes de production agricole mises en œuvre par les investisseurs, telles que la monoculture et l’utilisation intensive de produits chimiques, peuvent épuiser les sols et polluer les ressources en eau. Ces pratiques nuisent à la durabilité de l’agriculture locale et menacent la biodiversité, réduisant les options de subsistance pour les générations futures.
Le land grabbing engendre également des conflits sociaux et des tensions au sein des communautés locales. Les différends sur les droits fonciers et les expulsions forcées peuvent provoquer des conflits entre les communautés et les nouveaux investisseurs, ainsi qu’entre les communautés elles-mêmes. Ces conflits peuvent mener à des violences, des troubles civils et une instabilité politique.
Les tensions sont exacerbées par l’absence de transparence et de participation des communautés locales dans les processus de négociation et de décision concernant les transactions foncières. Les communautés locales sont souvent laissées dans l’ignorance des accords conclus, et leurs préoccupations et besoins ne sont pas pris en compte. Cette marginalisation alimente le ressentiment et la méfiance envers les autorités locales et les investisseurs étrangers.
Pour atténuer les impacts négatifs du land grabbing sur les populations locales, plusieurs mesures peuvent être mises en place :
Renforcement des droits fonciers : Il est crucial de renforcer les droits fonciers des communautés locales en reconnaissant et en protégeant les droits coutumiers et en assurant des procédures transparentes pour l’enregistrement des terres.
Consultation et consentement préalable : Les communautés locales doivent être consultées de manière significative et leur consentement doit être obtenu avant toute transaction foncière. Cela implique des processus transparents et inclusifs de prise de décision.
Compensations adéquates : Les personnes expropriées doivent recevoir des compensations adéquates et équitables pour la perte de leurs terres, de leurs maisons et de leurs moyens de subsistance.
Priorité à la sécurité alimentaire : Les projets d’accaparement des terres doivent inclure des clauses qui assurent la priorité des besoins alimentaires locaux et l’approvisionnement des marchés nationaux.
Surveillance et régulation : Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de surveillance et de régulation pour assurer que les transactions foncières respectent les droits humains et environnementaux.
Sécurité alimentaire ou spéculation foncière ?
La ruée vers les terres arables dans les pays en développement est souvent présentée sous le prétexte de garantir la sécurité alimentaire. Cependant, derrière cette justification se cachent fréquemment des motivations purement spéculatives. Les contrats fonciers conclus entre les gouvernements des pays hôtes et les investisseurs étrangers manquent souvent de transparence et ne contiennent généralement pas de clauses obligeant les investisseurs à contribuer à la sécurité alimentaire des populations locales.
Pour de nombreux pays riches et investisseurs étrangers, la sécurisation des approvisionnements alimentaires est une préoccupation majeure. Les crises alimentaires de 2007-2008 ont mis en lumière la vulnérabilité des systèmes alimentaires mondiaux et ont poussé ces acteurs à chercher des moyens de stabiliser leur accès à des denrées essentielles. Ainsi, les investissements dans les terres agricoles des pays en développement sont présentés comme une solution pour produire des aliments destinés à l’exportation, garantissant ainsi l’approvisionnement des pays investisseurs.
Cependant, cette justification masque souvent les véritables motivations derrière ces acquisitions massives de terres. Bien que la sécurité alimentaire soit un argument couramment avancé, les investissements sont souvent orientés vers des cultures de rente ou des productions de biocarburants, qui ne profitent pas directement aux populations locales.
En réalité, de nombreux investisseurs voient dans les terres agricoles une opportunité de spéculation financière. Les terres arables sont perçues comme des actifs tangibles dont la valeur est susceptible d’augmenter en raison de la demande croissante en nourriture et en énergie. Les fonds de couverture, les banques d’investissement et les groupes de capital-risque sont particulièrement attirés par ces perspectives de profits élevés à long terme.
Ces investisseurs spéculatifs achètent des terres non pas pour y développer des projets agricoles durables, mais pour capitaliser sur l’appréciation future des prix fonciers. Ils exploitent les failles des régulations foncières et l’opacité des transactions pour maximiser leurs gains, souvent au détriment des communautés locales.
Les contrats fonciers sont souvent conclus dans des conditions opaques, avec peu de consultation des populations locales. Les gouvernements des pays hôtes, désireux d’attirer des investissements étrangers, accordent des concessions foncières à grande échelle sans imposer de conditions strictes aux investisseurs. Ces contrats manquent généralement de clauses obligeant les investisseurs à garantir l’approvisionnement des marchés locaux ou à contribuer à la sécurité alimentaire des communautés hôtes.
Par exemple, en Éthiopie, de vastes portions de terres sont cédées à des investisseurs étrangers, notamment des pays du Golfe, pour des projets agricoles destinés à l’exportation. Ces accords négligent souvent les besoins alimentaires de la population éthiopienne, qui continue de faire face à des défis importants en matière de sécurité alimentaire.
Les populations locales sont les premières victimes de ces pratiques spéculatives. Expropriées de leurs terres, elles perdent leurs moyens de subsistance et sont souvent relogées dans des zones moins fertiles, ce qui aggrave leur insécurité alimentaire. Les nouveaux projets agricoles, orientés vers les cultures de rente ou les biocarburants, ne bénéficient pas directement aux communautés locales et contribuent à l’augmentation des prix alimentaires.
Les contrats fonciers sans garanties pour les populations locales aggravent également les inégalités économiques et sociales. Les bénéfices générés par ces projets profitent principalement aux investisseurs étrangers et aux élites locales, tandis que les communautés rurales sont laissées pour compte.
Pour remédier à ces problèmes, il est crucial de mettre en place des régulations plus strictes et transparentes concernant les transactions foncières. Les gouvernements des pays hôtes doivent exiger des contrats plus équitables, incluant des clauses de protection des droits des populations locales et des obligations de contribuer à la sécurité alimentaire nationale.
Les investisseurs doivent également être tenus responsables de leurs actions et des impacts de leurs projets sur les communautés locales. Des mécanismes de suivi et de reddition de comptes doivent être instaurés pour garantir que les projets agricoles bénéficient réellement aux populations locales et ne servent pas uniquement des intérêts spéculatifs.
La nécessité d’une action ferme
Pour contrer le phénomène du land grabbing et protéger les populations locales, une action ferme et déterminée des gouvernements des pays africains est indispensable. Voici plusieurs mesures essentielles pour atteindre cet objectif.
La souveraineté alimentaire doit être la priorité absolue des gouvernements africains. Cela implique un contrôle total de la politique agricole nationale, visant à garantir que les terres arables soient principalement utilisées pour la production de denrées alimentaires destinées à satisfaire les besoins locaux. Les gouvernements doivent mettre en place des politiques agricoles qui favorisent la production vivrière et réduisent la dépendance aux importations alimentaires.
Les droits des populations locales à utiliser et à posséder leurs terres doivent être fermement protégés. Cela peut être réalisé par :
Renforcement des droits fonciers coutumiers : La reconnaissance et la protection des droits fonciers coutumiers sont cruciales. Les gouvernements doivent adopter des lois et des régulations qui reconnaissent officiellement ces droits et empêchent l’expropriation sans compensation adéquate.
Enregistrement des terres : Mettre en place des systèmes d’enregistrement foncier accessibles et transparents pour garantir que les terres des communautés locales soient officiellement reconnues et protégées contre les acquisitions illégales.
Consultation et consentement préalable : Les populations locales doivent être consultées de manière significative avant toute transaction foncière. Leur consentement libre, préalable et éclairé doit être obtenu pour toutes les transactions affectant leurs terres.
Il est crucial d’introduire des mécanismes de transparence et de régulation pour toutes les transactions foncières. Les contrats doivent être publics et inclure des clauses garantissant la protection des droits des populations locales et des obligations claires pour les investisseurs de contribuer à la sécurité alimentaire nationale.
Contrats transparents et équitables : Les contrats de cession de terres doivent être rédigés de manière transparente et inclure des conditions qui assurent la priorité aux besoins alimentaires locaux.
Suivi et évaluation : Mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour surveiller les impacts des projets d’investissement sur les populations locales et l’environnement. Ces mécanismes doivent inclure des procédures de recours pour les communautés affectées.
Informer et sensibiliser l’opinion mondiale est également crucial pour créer une pression internationale sur les gouvernements et les investisseurs. Les organisations non gouvernementales (ONG), les médias, et les groupes de la société civile jouent un rôle clé dans cette sensibilisation.
Campagnes de sensibilisation : Lancer des campagnes de sensibilisation pour informer le public sur les impacts négatifs du land grabbing et mobiliser le soutien international pour des politiques plus équitables.
Plaidoyer et lobbying : Faire pression sur les institutions internationales, telles que les Nations Unies, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et la Banque mondiale, pour qu’elles adoptent des politiques et des régulations qui protègent les droits des populations locales et promeuvent la souveraineté alimentaire.
Les pays africains doivent également renforcer leur coopération régionale pour lutter contre le land grabbing. En travaillant ensemble, ils peuvent adopter des politiques cohérentes et présenter un front uni contre les pressions des investisseurs étrangers.
Politiques régionales harmonisées : Adopter des politiques régionales harmonisées pour la gestion des terres et la protection des droits fonciers, afin de prévenir les acquisitions illégales et les conflits fonciers transfrontaliers.
Partage des bonnes pratiques : Partager les bonnes pratiques et les leçons tirées des expériences de différents pays pour améliorer la gestion foncière et renforcer la résilience des communautés locales.
Le land grabbing représente une menace sérieuse pour l’Afrique et d’autres régions du monde. Il est impératif de mettre en place des mesures pour protéger les terres arables et assurer la sécurité alimentaire des populations locales. Comme le souligne Amadou Kanouté de Cicodev Africa :
« L’Afrique ne peut se contenter d’être une mère porteuse pour les autres continents. Le continent se doit d’être une mère nourricière d’abord pour ses enfants.«
A partir de la première moitié 19ème siècle, le Soudan est sous la domination d’une dynastie ‘turque’ d’origine ottomane également à la tête de l’Egypte.
La brutalité physique et l’oppression économique de cette colonisation vont favoriser l’ascension de Muhammad Ahmad, un leader soudanais qui se proclamera ‘Mahdi’- sauveur de la fin des temps dans la tradition musulmane- et parviendra à vaincre Turcs et Britanniques pour libérer et accéder à la tête de son pays.
Les débuts modestes d’un futur leader
Muhammad Ahmad ibn Abd Allah est né en 1844 sur l’île de Labab, près de l’actuelle ville de Dunqulā (Dongola) dans le nord du Soudan. Sa famille, d’origine modeste, est profondément ancrée dans la tradition islamique. Son père, Abd Allah, était un constructeur de barques réputé qui prétendait descendre du prophète Muḥammad, ce qui conférait à la famille un certain prestige dans la communauté locale. Rapidement après la naissance de Muhammad, la famille émigre vers le sud du Soudan, avant de s’établir au nord de la ville d’Omdurman.
Dès son jeune âge, Muhammad montre un intérêt marqué pour la vie religieuse, ce qui le distingue des autres enfants de son âge. Ce penchant pour la spiritualité est encouragé par sa famille, qui le soutient dans ses aspirations religieuses. Cependant, la mort prématurée de son père oblige la famille à déménager à Khartoum. Ce déménagement marque un tournant important dans la vie de Muhammad, car il commence à fréquenter des écoles coraniques dans cette ville, se plongeant dans l’étude de l’Islam et des sciences religieuses.
Ses frères, désireux de maintenir la tradition familiale, souhaitent que Muhammad suive les traces de leur père en travaillant dans la fabrication de barques. Cependant, Muhammad est déterminé à consacrer sa vie à l’étude et à l’enseignement des sciences coraniques. Un compromis est trouvé : il pourra poursuivre ses études religieuses avant de rejoindre ses frères dans l’entreprise familiale. Cette période de formation coranique s’avère cruciale pour Muhammad, car elle lui permet de développer une profonde connaissance des textes religieux et de la jurisprudence islamique, tout en renforçant sa foi et son dévouement spirituel.
Pendant ses études, Muhammad Ahmad est particulièrement influencé par les enseignements des cheikhs locaux et par les discussions théologiques qui animent les cercles religieux de Khartoum. Il se distingue par son dévouement et son zèle religieux, attirant l’attention de ses maîtres et de ses pairs. Sa soif de connaissance et son charisme naturel commencent à attirer des disciples, marquant le début de son ascension en tant que leader religieux.
La détermination de Muhammad à poursuivre ses études religieuses malgré les pressions familiales et les défis économiques montre déjà les traits d’un leader résolu et visionnaire. Cette période de formation forge son caractère et prépare le terrain pour ses futurs accomplissements en tant que chef religieux et politique.
La formation spirituelle et intellectuelle de Muhammad Ahmad
Muhammad Ahmad envisage initialement de poursuivre ses études religieuses au prestigieux centre d’apprentissage islamique, L’université al-Azhar du Caire, en Égypte. Cependant, pour des raisons qui restent en partie obscures, il décide de rester plus près de chez lui et se rend à Berber pour étudier sous la direction du respecté Cheikh Muhammad al-Dikayr. Ce choix stratégique lui permet de s’immerger dans un environnement plus familier tout en bénéficiant de l’enseignement d’un érudit renommé.
Sous la tutelle de Cheikh al-Dikayr, Muhammad Ahmad se distingue non seulement par son intense dévotion religieuse mais aussi par son engagement social et politique. Très tôt, il manifeste des signes de rébellion contre le pouvoir turco-égyptien, dénonçant avec véhémence l’oppression économique exercée sur les populations locales. En signe de protestation, il adopte des gestes symboliques, tels que le refus de consommer la nourriture fournie par les autorités turco-égyptiennes. Ce geste de défi attire l’attention et le respect de ses pairs et de son maître, Muhammad al-Dikayr, qui commence à voir en lui un futur leader.
L’influence de Muhammad Ahmad grandit rapidement, et il attire un cercle de partisans dévoués. Son charisme naturel et son discours critique contre l’injustice économique résonnent profondément parmi les étudiants et la population locale. À la fin de ses études, vers l’âge de 18 ans, il développe un intérêt marqué pour le soufisme, une branche mystique de l’Islam qui prône le rapprochement spirituel avec Dieu durant la vie terrestre. Le soufisme met l’accent sur l’ascétisme, la méditation, et la quête d’une union spirituelle avec le divin, des concepts qui fascinent Muhammad Ahmad et qui correspondent à son désir de réforme religieuse et sociale.
Il rejoint la confrérie soufiste dirigée par Cheikh Muhammad Sharif Nur al Da’im, un ordre influent dans la région. Impressionné par le dévouement et les capacités intellectuelles de son nouvel élève, Cheikh Nur al Da’im lui accorde une liberté de mouvement et de pensée exceptionnelle. Après sept années d’apprentissage intensif et de pratique religieuse sous la direction de Cheikh Nur al Da’im, Muhammad Ahmad atteint un niveau de maîtrise qui lui permet de quitter l’école de son maître avec la bénédiction de ce dernier.
Muhammad Ahmad est alors investi du titre de Cheikh soufiste, une reconnaissance de son expertise et de son autorité spirituelle. Ce titre lui permet de transmettre son propre savoir et d’enseigner à de nouveaux disciples, consolidant ainsi sa position de leader religieux. Durant cette période, il continue de développer ses idées réformatrices, prônant un retour aux valeurs fondamentales de l’Islam et critiquant ouvertement la corruption et l’injustice des autorités turco-égyptiennes.
Les années passées sous la direction de Cheikh al-Dikayr et de Cheikh Nur al Da’im sont cruciales pour la formation intellectuelle et spirituelle de Muhammad Ahmad. Elles lui permettent de forger sa vision d’une société islamique juste et équitable, préparant ainsi le terrain pour sa future proclamation en tant que Mahdi et son rôle dans la lutte contre les puissances coloniales.
Les premiers pas de Muhammad Ahmad en tant que leader religieux
Peu après son départ de la confrérie de Cheikh Muhammad Sharif Nur al Da’im, Muhammad Ahmad entreprend une série de voyages à travers le Soudan, cherchant à diffuser son enseignement religieux et à rassembler des disciples. Ces voyages sont motivés par son désir de réformer la société soudanaise et de lutter contre les injustices perpétrées par les autorités turco-égyptiennes. Il prêche un retour aux valeurs fondamentales de l’Islam et critique ouvertement les pratiques culturelles qu’il considère contraires aux préceptes religieux.
Lors d’un de ses voyages à Khartoum, il épouse Fatima, une de ses cousines, consolidant ainsi son statut social et renforçant ses liens familiaux. À cette occasion, il interdit les danses traditionnelles soudanaises, qu’il juge contraires aux bonnes mœurs religieuses, marquant ainsi son engagement à purifier les pratiques culturelles locales. Cette interdiction reflète sa volonté de revenir à une interprétation stricte et pure de l’Islam, rejetant les éléments culturels qu’il perçoit comme corrompus.
Vers 1878, Muhammad Ahmad commence à critiquer ouvertement son ancien maître, Cheikh Muhammad Sharif Nur al Da’im, notamment pour avoir organisé des danses lors d’une fête familiale. Cette critique publique n’est pas seulement un affront personnel mais aussi une déclaration de son engagement envers une réforme religieuse rigoureuse. Accusé de trahir l’Islam et voyant la popularité de son élève croître dangereusement, Muhammad Sharif Nur al Da’im prend la décision de renvoyer Muhammad Ahmad de la confrérie. Ce renvoi marque un tournant dans la vie de Muhammad Ahmad, qui se retrouve alors à la recherche d’un nouveau foyer spirituel.
Malgré les protestations de son ancien maître, Muhammad Ahmad réussit à rejoindre la confrérie soufiste de la Sammaniya à Khartoum. Son charisme et sa réputation de fervent réformateur religieux lui permettent de gagner rapidement la confiance des membres de cette confrérie. En 1881, à la mort du Cheikh al-Qurashi wad al-Zayn, Muhammad Ahmad est désigné comme le nouveau chef de la Sammaniya, renforçant ainsi son autorité et son influence. Ce positionnement stratégique lui permet de consolider sa base de disciples et d’étendre son message réformateur à un public plus large.
Au cours de ses voyages, Muhammad Ahmad remarque une attente messianique parmi le peuple soudanais, qui espère la venue du Mahdi — un sauveur divin annoncé par la tradition musulmane. Observant cette attente et fort de ses propres convictions religieuses, il commence à entrevoir la possibilité de se présenter comme l’incarnation de cette figure messianique. Ses visions et ses expériences spirituelles renforcent cette conviction, et il se met à prêcher cette idée à ses disciples, préparant ainsi le terrain pour sa future proclamation en tant que Mahdi.
Cette période de sa vie est marquée par une intense activité missionnaire, durant laquelle Muhammad Ahmad ne se contente pas de prêcher mais cherche activement à transformer la société soudanaise. Il critique les pratiques déviantes, promeut une stricte observance des préceptes islamiques, et mobilise ses disciples pour une cause qui dépasse le simple cadre spirituel. En se présentant comme le Mahdi, il offre une vision d’espoir et de libération aux Soudanais opprimés, posant les bases de son futur mouvement politico-religieux.
Cette stratégie de réforme religieuse combinée à une habile exploitation des attentes messianiques du peuple permet à Muhammad Ahmad de bâtir un mouvement puissant et dévoué, prêt à défier les autorités coloniales turco-égyptiennes et, éventuellement, britanniques.
De Muhammad Ahmad à Muhammad al-Mahdi, le sauveur attendu
La figure du Mahdi, bien que non mentionnée dans le Coran, occupe une place importante dans la tradition musulmane postérieure. Elle est perçue comme celle d’un envoyé de Dieu, dont la venue est attendue pour précéder la fin des temps. Le Mahdi est destiné à réunifier les musulmans divisés et à préparer le retour de Jésus (ʿĪsā ibn Maryam) qui vaincra l’al-Dajjâl (« le Trompeur » ou « l’Imposteur ») ou al-Masîh al-Daajjâl (« le Messie trompeur »), le faux messie. Les caractéristiques attendues du Mahdi incluent le fait qu’il porte le nom de Muhammad, comme le prophète Mahomet, et qu’il soit un descendant de ce dernier.
En 1880, Muhammad Ahmad commence à être reconnu par plusieurs de ses disciples et partisans comme étant le Mahdi. Il rapporte avoir eu des visions divines qui lui révèlent sa mission et son rôle messianique. Ces visions le confortent dans sa conviction qu’il est destiné à sauver le Soudan de l’oppression turco-égyptienne et à instaurer une société islamique juste.
Au cours de l’année 1881, Muhammad Ahmad décide de rendre publique sa mission. Il annonce officiellement qu’il est le Mahdi et invite tous les fidèles à se joindre à lui pour combattre l’oppression et instaurer la justice divine. Cette proclamation attire l’attention des autorités turco-égyptiennes, qui voient en lui une menace sérieuse pour leur pouvoir.
Le gouverneur général du Soudan, Muhammad Ra’uf Pasha, ordonne à Muhammad Ahmad de se rendre à Khartoum pour se soumettre à son autorité. Cependant, Muhammad Ahmad refuse catégoriquement de se plier à cette injonction, affirmant que sa mission divine transcende toute autorité terrestre. En réaction, le gouverneur envoie une armée pour l’appréhender. La confrontation qui s’ensuit se déroule sur l’île d’Aba, où Muhammad Ahmad et ses partisans, bien que moins nombreux et moins bien armés, réussissent à infliger une défaite décisive aux forces gouvernementales. Cette victoire miraculeuse, obtenue principalement avec des armes blanches contre une armée équipée de fusils, renforce la croyance en sa mission divine et attire une adhésion massive à son mouvement.
Suite à cette victoire, le nombre de ses disciples augmente considérablement, consolidant sa position de leader religieux et militaire. Les victoires contre les forces turco-égyptiennes sont perçues par beaucoup comme des preuves tangibles de son statut de Mahdi. Muhammad Ahmad décide alors d’adopter officiellement le nom de Muhammad al-Mahdi, symbolisant ainsi pleinement son rôle de sauveur divin et de réformateur.
Muhammad al-Mahdi commence à structurer son mouvement en un véritable état avec des représentants, une armée organisée et une administration basée sur les préceptes islamiques qu’il prône. Il établit son siège près du Mont Qadir, qu’il renomme Mont Massa, conformément aux prophéties traditionnelles associées à la venue du Mahdi.
L’ascension de Muhammad al-Mahdi marque le début d’un mouvement révolutionnaire au Soudan, où ses victoires militaires et son charisme religieux mobilisent des milliers de Soudanais autour de sa cause. La figure du Mahdi, telle qu’incarnée par Muhammad Ahmad, devient un symbole de résistance contre l’oppression coloniale et d’espoir pour une société plus juste et pieuse.
La montée en puissance et les défis de Muhammad al-Mahdi
Après sa victoire initiale contre les forces turco-égyptiennes sur l’île d’Aba, Muhammad al-Mahdi migre avec ses partisans près du Mont Qadir, qu’il renomme Mont Massa pour se conformer aux prédictions traditionnelles sur le Mahdi. Cette relocalisation stratégique renforce l’aura mystique et prophétique de son mouvement, attirant encore plus de disciples convaincus de sa mission divine.
Le gouvernement turco-égyptien, déterminé à écraser cette rébellion naissante, envoie une nouvelle armée pour appréhender al-Mahdi. Cependant, en arrivant à l’île d’Aba, les troupes trouvent le camp déserté. Frustrés et désorientés, ils se retirent à Khartoum, mais sont sévèrement affectés par les maladies locales causées par les conditions climatiques et sanitaires défavorables.
Profitant de la désorganisation des forces coloniales, l’armée du Mahdi lance une série d’embuscades ingénieuses contre les troupes turco-égyptiennes. Ces attaques, souvent menées dans des conditions de terrain difficiles et en utilisant des tactiques de guérilla, infligent de lourdes pertes aux envahisseurs et sapent leur moral. La capacité de Muhammad al-Mahdi à mobiliser ses forces de manière efficace et à exploiter les faiblesses de l’ennemi renforce son statut de leader militaire compétent et inspiré.
Fort de ces succès, al-Mahdi commence à établir un gouvernement structuré dans les territoires qu’il a conquis, Al-Dawla al-Mahdiyah. Il nomme des représentants locaux pour administrer les régions sous son contrôle et met en place une armée disciplinée pour défendre et étendre son influence. Ce gouvernement embryonnaire est fondé sur les principes islamiques qu’il prêche, cherchant à instaurer une société juste et pieuse en opposition au régime turco-égyptien corrompu et oppresseur.
En septembre 1882, les forces mahdistes subissent une lourde défaite à el-Obeid, où près de 10 000 de ses hommes périssent. Malgré cette perte écrasante, al-Mahdi ne se laisse pas décourager. Il décide de faire le siège de la ville, utilisant des tactiques de blocus et de harcèlement pour épuiser les défenses ennemies. La détermination et la résilience des mahdistes finissent par payer, et après plusieurs mois de siège, la ville d’el-Obeid se rend à al-Mahdi. Cette victoire lui permet de consolider son contrôle sur la province stratégique du Kordofan, renforçant encore sa position de leader incontournable.
La prise d’el-Obeid marque un tournant dans la campagne d’al-Mahdi. Non seulement elle prouve sa capacité à surmonter des revers militaires majeurs, mais elle démontre également son talent pour rallier et motiver ses troupes dans les moments de crise. La reddition de la ville lui permet d’étendre son territoire et d’asseoir son autorité sur une région clé du Soudan.
Les victoires continues de Muhammad al-Mahdi contre les forces turco-égyptiennes attirent l’attention de la Grande-Bretagne, qui commence à voir en lui une menace sérieuse pour ses intérêts en Afrique du Nord et de l’Est. Cependant, avant que les Britanniques n’interviennent directement, al-Mahdi continue d’étendre son influence et de consolider son pouvoir, préparant le terrain pour les confrontations futures qui définiront son héritage.
L’intervention britannique et la lutte pour le Soudan
La montée en puissance de Muhammad al-Mahdi et de ses forces mahdistes attire rapidement l’attention de la Grande-Bretagne, qui a récemment consolidé son contrôle sur l’Égypte après la guerre anglo-égyptienne de 1882. Inquiet de l’instabilité croissante au Soudan et des répercussions potentielles sur ses intérêts coloniaux, le gouvernement britannique décide d’intervenir pour rétablir l’ordre.
En 1883, la Grande-Bretagne envoie le colonel William Hicks à la tête d’une armée égyptienne renforcée par des officiers britanniques, avec pour mission de mater la rébellion mahdiste. Au départ, l’armée de Hicks remporte quelques succès mineurs contre les forces d’al-Mahdi, mais ces victoires sont de courte durée. Le 5 novembre 1883, les forces de Hicks tombent dans une embuscade près de Sheikan. Al-Mahdi et ses troupes infligent une défaite écrasante aux envahisseurs, anéantissant presque toute l’armée de Hicks. Ce massacre renforce considérablement la popularité et la légitimité politique d’al-Mahdi, consolidant son image de leader invincible et messianique.
Fort de cette victoire, al-Mahdi poursuit sa campagne militaire avec une série de succès notables. Ses forces remportent des victoires décisives au Bahr el Ghazal et au Darfour, étendant leur contrôle sur des régions clés du Soudan. En 1884, les forces mahdistes gagnent également le soutien des Bédja du Désert oriental, un groupe ethnique influent dans la région, renforçant ainsi leur position stratégique et militaire.
Face à l’avancée irrésistible des mahdistes, le gouvernement britannique décide d’évacuer ses ressortissants et les fonctionnaires égyptiens restants du Soudan. Le général Charles Gordon, un militaire et administrateur respecté, est envoyé à Khartoum pour superviser l’évacuation et tenter de trouver une solution pacifique à la crise. Cependant, les tentatives de négociation de Gordon échouent. Al-Mahdi, déterminé à poursuivre sa mission divine, rejette les propositions de compromis, y compris l’offre de Gordon de le nommer sultan du Kordofan en échange de la libération des prisonniers européens.
En janvier 1885, les forces mahdistes lancent une attaque massive sur Khartoum. Après un siège intense, la ville tombe aux mains d’al-Mahdi. Environ 10 000 des 40 000 habitants, y compris Charles Gordon, sont tués lors de la prise de la ville. Cette victoire marque le triomphe ultime de Muhammad al-Mahdi sur les forces turco-égyptiennes et britanniques, consolidant son contrôle sur le Soudan.
Pour symboliser la rupture avec le régime turco-égyptien et marquer le début d’une nouvelle ère, al-Mahdi décide de déplacer son siège de Khartoum à Omdurman. En février 1885, il introduit une monnaie unique pour l’ensemble du Soudan, affirmant ainsi l’indépendance économique et politique de son gouvernement. Cette initiative vise à renforcer l’unité nationale et à affirmer la souveraineté du nouvel État islamique.
L’établissement de son siège à Omdurman permet à al-Mahdi de centraliser son pouvoir et de structurer son administration. Omdurman devient rapidement le cœur politique, religieux et militaire de l’État mahdiste. Al-Mahdi met en place un système de gouvernance basé sur les principes islamiques qu’il prêche, avec des représentants locaux chargés d’administrer les régions conquises et de maintenir l’ordre.
L’intervention britannique, bien que décisive dans d’autres contextes, se solde par un échec retentissant face à la détermination et à la stratégie militaire d’al-Mahdi. La prise de Khartoum et la mort de Charles Gordon marquent un tournant dans l’histoire du Soudan, établissant Muhammad al-Mahdi comme un leader capable de défier et de vaincre les puissances coloniales européennes.
Cependant, cette période de triomphe est de courte durée. Bien qu’al-Mahdi ait réussi à unifier le Soudan sous son leadership et à instaurer un État théocratique, les défis internes et les pressions extérieures persistent. La gestion de l’État, les conflits internes et la menace constante d’intervention étrangère continuent de poser des défis significatifs à son régime.
La mort de Muhammad al-Mahdi et la chute de son gouvernement
Le 22 juin 1885, Muhammad al-Mahdi meurt à Omdurman, vraisemblablement de maladie. Toutefois, certaines sources contemporaines suggèrent qu’il aurait pu être empoisonné par une concubine, bien que cette version des faits reste sujette à débat. La mort d’al-Mahdi constitue un coup dur pour le mouvement mahdiste, mais son successeur désigné, Abdallahi ibn Muhammad, connu sous le titre de khalîfa, prend rapidement les rênes du mouvement.
Le khalîfa Abdallahi al-Ta’ayshi, un homme d’une grande détermination et d’un esprit stratégique, entreprend de transformer le mouvement révolutionnaire en un État structuré. Il divise le Soudan en plusieurs provinces administrées par des gouverneurs locaux, créant ainsi une administration centralisée et efficace. Cette structure provinciale permet de maintenir un certain ordre et de gérer les vastes territoires sous contrôle mahdisté. Il met également en place une armée disciplinée et bien organisée pour défendre les frontières de l’État et pour poursuivre les objectifs militaires du mouvement.
Sous la direction du khalîfa, l’État mahdiste adopte des lois basées sur les préceptes religieux d’al-Mahdi, instaurant ainsi une théocratie rigoureuse. Les lois islamiques sont appliquées strictement, et le khalîfa cherche à maintenir l’idéal d’une société pieuse et juste telle que prônée par al-Mahdi. Cependant, malgré ses efforts pour stabiliser le gouvernement et renforcer l’administration, le khalîfa doit faire face à de nombreux défis internes et externes.
Les tentatives d’expansion de l’État mahdiste en Égypte et en Abyssinie rencontrent des résistances significatives. Les forces mahdistes, bien qu’inspirées et déterminées, peinent à maintenir des campagnes prolongées sur plusieurs fronts. Ces efforts d’expansion épuisent les ressources de l’État et détournent l’attention des problèmes internes croissants.
En 1896, la Grande-Bretagne décide de reconquérir le Soudan pour rétablir son contrôle et mettre fin à la menace que représente l’État mahdiste. Les Britanniques, sous la direction du général Horatio Kitchener, lancent une campagne militaire bien organisée et méthodiquement planifiée pour reprendre le Soudan. L’armée britannique, mieux équipée et technologiquement supérieure, progresse rapidement contre les forces mahdistes.
La campagne britannique culmine en 1898 avec la bataille décisive d’Omdurman, où les forces de Kitchener infligent une défaite écrasante aux troupes mahdistes. Cette bataille marque la fin effective de la résistance organisée des mahdistes et pave la voie à la reconquête complète du Soudan par les Britanniques en 1899. Le khalîfa Abdallahi est capturé et tué, mettant ainsi fin au gouvernement mahdiste.
La chute du gouvernement mahdiste en 1899 met un terme à une période d’indépendance relative et de réforme religieuse radicale au Soudan. Bien que l’État mahdiste n’ait pas réussi à maintenir son pouvoir face aux forces impérialistes, l’héritage de Muhammad al-Mahdi perdure. Il est commémoré comme un leader charismatique qui, grâce à une foi inébranlable et une vision claire, a défié et vaincu les puissances coloniales européennes pendant une période critique de l’histoire soudanaise.
L’influence de Muhammad al-Mahdi et de son mouvement se fait encore sentir dans l’histoire et la culture du Soudan moderne. Son appel à la justice sociale et à la réforme religieuse continue d’inspirer les générations actuelles, et sa lutte contre l’oppression coloniale reste un symbole de résistance et de détermination dans la quête d’un avenir meilleur pour le Soudan.
Examinons l’évolution historique des Slave Patrols vers la police moderne et son impact sur la négrophobie institutionnelle, en mettant en lumière les témoignages et les analyses d’experts.
Rejoignez le mouvement avec Nofi : signez la pétition pour la Décennie Mondiale de l’Afforestation et aidez à sauver les forêts.
L’importance des forêts africaines
La Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement (CIAR) s’est tenue à Brazzaville du 2 au 5 juillet 2024. Organisée par la Commission de l’Union africaine, le Forum des Nations unies sur les forêts et le gouvernement congolais, cette conférence a réuni des experts, des décideurs politiques, et des acteurs du secteur forestier du monde entier. L’objectif principal de la CIAR était d’évaluer les progrès réalisés en matière de boisement et de reboisement, de partager les meilleures pratiques et de définir des stratégies efficaces pour promouvoir l’afforestation.
Les discussions ont porté sur l’intégration de la Décennie africaine du boisement dans l’agenda global des Nations unies, en mettant l’accent sur les initiatives locales et régionales visant à lutter contre la déforestation et à restaurer les écosystèmes forestiers.
Les forêts africaines, notamment celles du bassin du Congo, sont essentielles pour la régulation du climat, la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés locales. Cependant, elles sont menacées par une déforestation rapide due à l’agriculture, l’exploitation minière et d’autres activités humaines. Cette destruction entraîne des pertes irréversibles de biodiversité et exacerbe les crises climatiques.
Les participants à la CIAR ont exploré les opportunités de financement et de collaboration internationale pour soutenir les projets de boisement et de reboisement. Des ateliers et des sessions techniques ont permis de présenter des études de cas réussies et de discuter des innovations en matière de gestion forestière durable. En conclusion, la CIAR a adopté une stratégie commune pour renforcer les efforts de boisement à l’échelle mondiale et africaine, soulignant l’importance de la coopération internationale pour atteindre les objectifs de développement durable liés aux forêts. Cette conférence a marqué une étape significative dans la promotion de la durabilité environnementale et la lutte contre le changement climatique.
Parallèlement à la CIAR, les Jeunes Leaders du BILYF (Brazzaville International Leadership Youth Forum) ont lancé une pétition pour une résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU sur la décennie africaine et mondiale de l’afforestation et du reboisement. Cette pétition, lancée le 6 juillet 2024, appelle les Nations Unies à adopter une résolution visant à consacrer une décennie entière à l’afforestation et au reboisement.
L’afforestation et le reboisement sont des actions cruciales pour combattre le changement climatique, restaurer les écosystèmes dégradés, et protéger la biodiversité. Les Jeunes Leaders du BILYF soulignent l’urgence de prendre des mesures audacieuses et concertées pour inverser la déforestation et promouvoir la croissance des forêts, essentielles pour la santé de notre planète et le bien-être des générations futures. Ils demandent aux États membres des Nations Unies de soutenir cette initiative et de collaborer pour mettre en œuvre des politiques et des programmes visant à planter des milliards d’arbres, restaurer les terres dégradées, et encourager une gestion durable des forêts.
Signer cette pétition est un acte de soutien crucial pour la protection de notre environnement. Chaque signature compte et renforce le message adressé aux Nations Unies, montrant l’engagement global des citoyens pour la sauvegarde des forêts africaines et mondiales. En participant à cette initiative, vous contribuez à :
Sensibiliser : Attirer l’attention sur l’importance des forêts africaines et éduquer le public sur les impacts positifs du reboisement.
Influencer les Politiques : Exercer une pression sur les gouvernements et les institutions internationales pour qu’ils prennent des mesures concrètes.
Soutenir les Projets de Reboisement : Financer des projets de reboisement en Afrique, contribuant à la restauration des écosystèmes forestiers.
Il est impératif que nous agissions maintenant pour protéger les forêts africaines. La Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement peut devenir une réalité si nous unissons nos voix et nos efforts. En signant la pétition, vous montrez votre soutien à cette cause vitale et aidez à créer un avenir plus vert et plus durable pour les générations futures. Nous vous invitons à rejoindre ce mouvement global et à signer la pétition sur Change.org. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative pour la planète.
La lutte contre la déforestation et le changement climatique nécessite une action globale et concertée. La pétition pour une Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement est une initiative essentielle pour mobiliser les efforts internationaux en faveur de la restauration des forêts africaines. En signant et en partageant cette pétition, vous contribuez à sensibiliser et à influencer les politiques mondiales, ouvrant la voie à un avenir plus vert et plus durable. Agissons maintenant pour protéger les forêts africaines et assurer un avenir meilleur à notre planète. Signez la pétition et devenez un acteur du changement.
Déchu de la nationalité française, Kemi Seba célèbre cette décision comme une victoire pour le panafricanisme. Nofi vous invite à découvrir comment cet acte renforce son combat contre le néocolonialisme et inspire une nouvelle dynamique en Afrique.
Kemi Séba et la déchéance de la nationalité française
Le militant panafricaniste Kemi Seba déchu de la nationalité française, une victoire pour le panafricanisme, connu pour son engagement fervent contre le néocolonialisme et la négrophobie systémique, a été déchu de sa nationalité française. Cette décision, rendue publique le 9 juillet 2024, par le Conseil d’État français, marque une étape importante dans le parcours de cet activiste influent. En réaction, Kemi Seba a accueilli cette nouvelle comme une victoire, renforçant ainsi son engagement et sa détermination à poursuivre son combat pour l’émancipation africaine.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, est né à Strasbourg, en France, en 1981, de parents béninois. Il a commencé son activisme au début des années 2000, devenant rapidement une figure centrale du panafricanisme moderne. En 2011, il a fondé l’ONG Urgences Panafricanistes, une organisation dédiée à la promotion de la souveraineté politique, économique et culturelle de l’Afrique.
Depuis près de 14 ans, Kemi vit en Afrique, où il mène son combat contre ce qu’il décrit comme la « politique néocoloniale » de la France. En 2017, il a attiré l’attention internationale en brûlant publiquement un billet de 5000 francs CFA, symbole selon lui de la domination économique de la France sur ses anciennes colonies africaines. Cet acte de défi lui a valu une brève incarcération au Sénégal, mais a également renforcé sa notoriété et son influence.
La décision de déchoir Kemi Seba de sa nationalité française fait suite à une série de critiques sévères de sa part contre le gouvernement français et sa politique en Afrique. Selon les autorités françaises, Séba a « manqué gravement aux devoirs de la nationalité française« , justifiant ainsi la mesure prise à son encontre. Cependant, pour Séba, cette décision est tardive et attendue.
Sur son compte Instagram, il a exprimé sa satisfaction :
« Plus de nationalité française ?✊🏾 Gloire à Dieu 🙏🏾🙌🏾. Libéré je suis de ce fardeau. J’ai quitté la France 🇫🇷 depuis bientôt 14 ans à cause de sa politique néocoloniale et de sa négrophobie systémique que je combats depuis l’Afrique frontalement; j’ai de plus brûlé le passeport depuis plusieurs mois déjà. »
Pour Kemi Seba, la déchéance de sa nationalité française n’est pas une sanction mais une véritable libération. Il considère ce geste comme une reconnaissance implicite de l’efficacité de son activisme politique. En renonçant à sa nationalité française, il affirme son indépendance et son rejet total de l’héritage colonial français.
« Me retirer la nationalité car je critique votre néocolonialisme est, chères autorités françaises, une reconnaissance (TRÈS PEU STRATÉGIQUE) de votre part, de l’efficacité de mon travail politique contre VOUS AUTRES, les tenants de cette Françafrique. »
Cette décision marque un nouveau départ pour Kemi Seba. Débarrassé de ce qu’il considère comme un « fardeau« , il est désormais libre de consacrer toute son énergie à sa mission panafricaniste. Il voit cette étape comme une opportunité de renforcer son engagement et de pousser plus avant son combat pour une Afrique souveraine.
« Tout rentre dans l’ordre désormais. C’est maintenant que tout commence. Courage à vous, car vous venez de nous rajouter des tonnes de litres d’essence dans notre moteur 🔥🔥🔥 politique. »
La déchéance de nationalité de Kemi Seba a suscité de nombreuses réactions, tant en Afrique qu’à l’international. Ses partisans voient en lui un héros moderne, un leader charismatique qui n’hésite pas à défier les puissances établies pour défendre les intérêts de l’Afrique. Pour eux, cette décision du Conseil d’État français est une preuve supplémentaire de la justesse de son combat.
En Afrique, plusieurs mouvements et organisations panafricanistes ont exprimé leur soutien à Kemi Seba, saluant son courage et sa détermination. Ils voient en lui une figure emblématique de la lutte contre le néocolonialisme et pour l’émancipation africaine. Cette décision pourrait également renforcer la mobilisation autour de ses idées et de son organisation, Urgences Panafricanistes.
La déchéance de la nationalité française de Kemi Seba est un tournant dans son parcours de militant. Loin de le décourager, cette décision semble au contraire galvaniser son engagement et sa détermination à poursuivre son combat pour une Afrique libre et souveraine. En tant que figure de proue du panafricanisme moderne, Kemi Seba continue de tracer la voie vers une renaissance africaine, inspirant ainsi des millions de personnes à travers le continent et la diaspora. Cette étape marque un nouveau chapitre dans son parcours, où chaque action et chaque parole résonnent comme un appel à l’unité et à la résistance contre l’oppression.
Nofi vous propose de découvrir les observations de Leo Frobenius sur les civilisations africaines rencontrées par les explorateurs européens, contrastant avec la propagande négrophobe de l’époque.
La question des réparations financières en faveur des descendants d’esclaves noirs reste controversée, bien que régulièrement évoquée lors des débats sur la traite des Noirs. Ironiquement, peu connu est le fait que les esclavagistes britanniques furent immédiatement indemnisés en vertu du Slave Compensation Act de 1837.
La compensation des esclavagistes, un injuste privilège historique
Dans les romans nationaux de pays occidentaux au passé esclavagiste, que de nombreux descendants d’esclaves s’adonnent naïvement à présenter comme des vérités historiques universelles, la fin de la traite négrière est souvent dépeinte comme le résultat d’un sursaut d’humanisme et de justice de la part de grands hommes blancs de ces nations qui auraient mis un terme à ce crime contre l’humanité.
Devant cette version, quelques questions se posent toutefois : quel type de ‘justicier’ digne de ce nom se permettrait de payer des criminels pour qu’ils arrêtent leurs méfaits ? Quel type de justicier maintiendrait en position de victime d’anciennes victimes au profit de leur ancien bourreau sans les indemniser ?
Dans les Antilles britanniques1, où l’économie esclavagiste contribuait largement à l’économie métropolitaine, l’émancipation des esclaves avait entraîné une compensation de la part de l’État britannique. La compensation de 20 millions de livres (estimés à environ 76 milliards de livres dans le contexte de l’économie d’aujourd’hui) n’était toutefois pas destinée à ceux qui en avaient été victimes, mais à ceux qui avaient été ‘victimes’ de son abolition.
Les anciens esclaves ne reçurent ni argent, ni propriété, ne recevant comme perspective que d’être employés à moindre coût par leurs anciens bourreaux.
Dans son ouvrage « The Economics of Emancipation« , K.M. Butler montre une longue liste de banquiers britanniques esclavagistes et l’incroyable montant de leur indemnisation compensatoire :
93 965 £ de l’époque pour W., R. & S. Mitchell,
59 545 £ pour W., G. & S. Hibbert,
38 247 £ pour Judah & Hannah Cohen.
Ces nouveaux gains allaient être largement réinvestis dans l’économie britannique, comme le montre par exemple le cas du propriétaire terrien esclavagiste John Gladstone.
John Gladstone2, un propriétaire terrien et homme politique britannique, est un exemple notable de la manière dont les esclavagistes furent indemnisés après l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique. Gladstone possédait de vastes plantations de sucre en Jamaïque et à Demerara (actuelle Guyana). Il était également président de la West India Association, une organisation influente représentant les intérêts des planteurs des Antilles britanniques.
La révolte de Demerara en 18233, une rébellion massive d’esclaves, éclata sur la plantation de Gladstone à Demerara-Essequibo, dans la colonie actuelle de Guyana. Cette révolte, menée par Jack Gladstone4, un esclave travaillant comme tonnelier sur la plantation « Success » de John Gladstone, fut brutalement réprimée par l’armée et la milice coloniales. Jack Gladstone, portant le nom de son maître conformément à la convention de l’époque, devint une figure symbolique de la résistance contre l’oppression esclavagiste.
Avec l’aide de son fils William, John Gladstone reçut une indemnité conséquente après l’abolition de l’esclavage, en vertu du Slave Compensation Act5. Ce texte législatif faisait suite au Slavery Abolition Act6de 1833, qui avait mis fin à l’esclavage dans l’Empire britannique.
La revendication de Gladstone fut la plus importante de toutes celles effectuées auprès de la Slave Compensation Commission. Il possédait 2 508 esclaves en Guyana britannique et en Jamaïque et reçut un paiement de 106 769 £ (équivalent à environ 14 487 707,50 €en 2023). Les revendications de Gladstone étaient réparties sur plusieurs plantations, augmentant considérablement la valeur totale de sa compensation.
L’indemnisation des esclavagistes et l’absence de compensation pour les esclaves soulèvent des questions cruciales dans le débat contemporain sur les réparations. Le fait que les esclavagistes aient été indemnisés mais pas leurs victimes directes constitue une injustice historique qui continue d’alimenter les revendications pour des réparations aujourd’hui.
Les partisans des réparations soutiennent que des mesures compensatoires sont nécessaires pour corriger les injustices historiques et les désavantages socio-économiques persistants. Ils plaident pour des investissements dans l’éducation, la santé et le développement économique des communautés descendantes d’esclaves afin de rectifier les inégalités structurelles héritées du passé.
Cependant, les opposants aux réparations soulignent plusieurs obstacles. Ils mettent en avant la complexité de déterminer qui devrait être indemnisé et dans quelle mesure. De plus, il y a une résistance politique et sociale à l’idée d’allouer des fonds publics pour des compensations financières, craignant que cela ne ravive les tensions raciales.
« Il est déjà très important que l’Europe en soit venue à admettre la réalité de la traite des nègres, ce trafic d’êtres humains qui constitue un crime. Mais je ne suis pas tellement pour la repentance ou les réparations.
Il y a même, à mon avis, un danger à cette idée de réparations. Je ne voudrais pas qu’un beau jour l’Europe dise : « Eh bien, voilà le billet ou le chèque, et on n’en parle plus! »
Il n’y a pas de réparation possible pour quelque chose d’irréparable et qui n’est pas quantifiable. Reste que les Etats responsables de la traite des nègres doivent prendre conscience qu’il est de leur devoir d’aider les pays qu’ils ont ainsi contribué à plonger dans la misère. De là à vouloir tarifer ce crime contre l’humanité… »
La question des réparations pour les descendants d’esclaves noirs reste un sujet brûlant et controversé. La Slave Compensation Act, tout en laissant les anciens esclaves sans soutien, met en lumière une injustice historique majeure. Pour avancer vers une société plus équitable, il est crucial de reconnaître ces injustices passées et de discuter sérieusement des moyens de les réparer.
Bibliographie
The Economics of Emancipation : Jamaica & Barbados, 1823-1843 / Kathleen Mary Butler
Britain’s Black Debt : Reparations for Caribbean Slavery and Native Genocide / Hilary McD. Beckles
Notes de bas de page
Antilles britanniques : Ensemble des colonies britanniques situées dans la mer des Caraïbes, incluant des îles comme la Jamaïque, la Barbade, Trinidad et Tobago, et d’autres. Ces colonies ont joué un rôle crucial dans l’économie britannique grâce à la production de sucre, de tabac et de coton, exploitant massivement le travail des esclaves africains jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1838. ↩︎
Sir John Gladstone, 1st Baronet(1764-1851) : Riche propriétaire terrien et marchand britannique, connu pour son implication dans le commerce des esclaves et pour avoir été largement indemnisé après l’abolition de l’esclavage. Il fut également le père de William Ewart Gladstone, qui devint Premier ministre britannique. ↩︎
Révolte de Demerara (1823) : Un soulèvement majeur des esclaves en Guyane britannique, dirigé par Jack Gladstone. Environ 10 000 esclaves se révoltèrent contre les conditions de vie oppressives, mais le soulèvement fut brutalement réprimé par les autorités coloniales. Cet événement a attiré une attention internationale significative et a contribué aux mouvements abolitionnistes en Grande-Bretagne. ↩︎
Jack Gladstone : Leader de la révolte des esclaves du Demerara en 1823 en Guyane britannique. Fils de l’esclave Quamina Gladstone, il a joué un rôle central dans l’un des soulèvements les plus importants contre l’esclavage dans les Caraïbes britanniques. ↩︎
Slave Compensation Act(1837) : Loi adoptée par le Parlement britannique, prévoyant l’indemnisation des propriétaires d’esclaves suite à l’abolition de l’esclavage. Elle alloua 20 millions de livres sterling pour compenser les pertes économiques des esclavagistes, sans aucune compensation pour les anciens esclaves. ↩︎
Slavery Abolition Act(1833) : Loi adoptée par le Parlement britannique, qui abolit l’esclavage dans la majeure partie de l’Empire britannique, marquant une étape cruciale dans l’histoire de l’abolition de l’esclavage. Cette loi libéra immédiatement les enfants de moins de six ans et prévoyait une période d’apprentissage pour les autres esclaves, avant leur libération totale. ↩︎
Les Abid al-Bukhari sont une armée de Noirs formée par le sultan Moulay Ismaïl. Dotés d’une incroyable puissance sous le règne de ce dernier, ils allaient jouer un rôle prépondérant après celui-ci, installant et déposant des sultans, ou régnant même de fait à leur place.
Découvrez Offset en concert à Paris. Nofi vous plonge dans sa carrière, ses succès et son événement à la Salle Pleyel. Ne manquez pas cette soirée inoubliable !
Préparez-vous, Paris ! L’un des artistes les plus emblématiques du rap américain, Offset, se produira le 15 juillet prochain dans la capitale française. Membre du célèbre groupe Migos et artiste solo acclamé, Offset a marqué l’industrie musicale avec ses rimes percutantes, son style unique et ses collaborations prestigieuses. Plongeons dans la vie, la carrière et les succès de cette superstar du rap, ainsi que les détails de son concert parisien qui promet d’être un événement mémorable.
Né le 14 décembre 1991 sous le nom de Kiari Kendrell Cephus à Lawrenceville, en Géorgie, Offset a grandi aux côtés de ses futurs coéquipiers de Migos, Quavo et Takeoff. Les trois artistes, liés par des liens familiaux, ont formé le groupe en 2008, apportant une nouvelle dynamique à la scène rap d’Atlanta.
Offset : Le Phénomène du Rap Américain en Concert à Paris
Migos a explosé sur la scène musicale avec leur single « Versace » en 2013, popularisé par un remix de Drake. Le groupe a continué à dominer les charts avec des hits comme « Bad and Boujee« , « T-Shirt » et « Stir Fry« . Leur influence sur le rap moderne est indéniable, et leur style distinctif, mêlant des rimes rapides à des beats entraînants, a inspiré de nombreux artistes.
En dehors de Migos, Offset a également poursuivi une carrière solo impressionnante. Son album « Father of 4 », sorti en 2019, a été acclamé pour ses récits personnels et introspectifs, offrant un aperçu de sa vie en tant que père et artiste. Des morceaux comme « Clout » avec Cardi B, et « Red Room » ont montré sa polyvalence et sa capacité à se renouveler constamment.
Offset a collaboré avec certains des plus grands noms de la musique, y compris Travis Scott, Cardi B, 21 Savage, et bien d’autres. Chaque collaboration apporte une nouvelle dimension à son art, consolidant sa position comme l’un des artistes les plus influents de sa génération.
La vie personnelle d’Offset, notamment sa relation avec la superstar Cardi B, a souvent été sous les feux des projecteurs. Le couple, qui a une fille ensemble, Kulture, a captivé les médias avec leur romance tumultueuse et leurs apparitions publiques glamour.
Offset « Set It Off », un concert électrisant à ne pas manquer à Paris
Le concert d’Offset à Paris s’annonce comme l’un des événements les plus attendus de l’année pour les fans de rap et de hip-hop. Connu pour ses performances énergiques et son interaction avec le public, Offset promet une soirée inoubliable.
Assister à un concert d’Offset, c’est plonger dans un tourbillon d’énergie brute, de beats percutants et de rimes incisives. Ses concerts sont réputés pour leur ambiance électrique et la connexion palpable qu’il établit avec ses fans. Que ce soit en solo ou en tant que membre de Migos, Offset sait comment captiver son audience et offrir une expérience live mémorable.
Le public peut s’attendre à une setlist diversifiée, mêlant ses plus grands succès avec Migos à ses hits solo. Des titres comme « Bad and Boujee », « Walk It Talk It », « Clout », et « Ric Flair Drip » résonneront sans aucun doute dans la salle, créant une atmosphère festive et exaltante.
Offset continue d’évoluer en tant qu’artiste, explorant de nouveaux horizons musicaux et repoussant les limites de son art. Son concert à Paris sera l’occasion de découvrir ses dernières créations et de vivre en direct l’évolution d’une icône du rap.
Le concert d’Offset à Paris est une opportunité unique de voir l’un des artistes les plus dynamiques et influents du rap américain en live. Avec une carrière riche en succès et en collaborations prestigieuses, Offset continue de laisser une empreinte indélébile sur l’industrie musicale. Ne manquez pas cette chance de vivre une soirée explosive et de célébrer le talent incomparable de cette superstar du rap.
Informations pratiques
Date et Lieu : Le concert d’Offset aura lieu le 15 juillet 2024 à la Salle Pleyel à Paris.
Billetterie : Pour obtenir vos billets et ne pas manquer cet événement exceptionnel, rendez-vous sur le site de la Salle Pleyel ou sur Live Nation.
Accès :
Métro : Ligne 2 (station Ternes), Ligne 1 (station Charles de Gaulle – Étoile) ou Ligne 6 (station Charles de Gaulle – Étoile).
Bus : Lignes 22, 30, 31, 43, 52, 73, 92 (arrêt Ternes – Mac Mahon).
RER : Ligne A (station Charles de Gaulle – Étoile).
Soyez prêts à être transportés par la magie d’Offset et à célébrer une soirée inoubliable de musique et d’émotion.
Découvrez Jazmine Sullivan, la diva de la soul moderne, en concert à Paris ! Nofi vous présente sa carrière, ses succès, et son événement incontournable à la Salle Pleyel. Ne manquez pas cette soirée exceptionnelle.
Paris, préparez-vous à accueillir une icône de la musique soul ! Jazmine Sullivan, la chanteuse américaine aux multiples talents, se produira à la Salle Pleyel, et ce concert s’annonce déjà comme un événement incontournable. Artiste au parcours impressionnant, Jazmine Sullivan a su conquérir le cœur de millions de fans à travers le monde grâce à sa voix puissante et ses textes authentiques. Découvrons ensemble la vie, la carrière, et les succès de cette diva moderne, ainsi que les raisons pour lesquelles son concert parisien est à ne surtout pas manquer.
Née le 9 avril 1987 à Philadelphie, Jazmine Sullivan est tombée dans la marmite musicale dès son plus jeune âge. Fille d’une ancienne chanteuse de chœur, elle baigne dans un univers mélodieux et spirituel qui façonne son futur artistique. Dès l’âge de cinq ans, elle commence à chanter dans la chorale de l’église, une expérience qui affine sa technique vocale et lui donne une base solide pour sa future carrière.
C’est en 2008 que Jazmine Sullivan fait une entrée fracassante sur la scène musicale avec son premier album, Fearless. Cet opus, porté par des titres comme « Need U Bad » et « Bust Your Windows« , rencontre un succès immédiat. Fearless se hisse rapidement au sommet des charts et reçoit des critiques élogieuses, établissant Jazmine comme une force incontournable dans l’industrie musicale.
Depuis Fearless, Jazmine Sullivan n’a cessé de briller. Ses albums suivants, Love Me Back (2010), Reality Show (2015), et Heaux Tales (2021), ont tous été acclamés par la critique et le public. Heaux Tales, en particulier, a marqué un tournant dans sa carrière. Cet album concept explore les défis et les triomphes des femmes modernes, abordant des thèmes tels que l’amour, le sexe, et l’autonomisation. Le single « Pick Up Your Feelings » a connu un immense succès, prouvant une fois de plus la capacité de Jazmine à captiver son auditoire avec des paroles sincères et des performances vocales exceptionnelles.
La carrière de Jazmine Sullivan est également marquée par des collaborations avec des artistes de renom. Elle a travaillé avec des légendes telles que Stevie Wonder, Missy Elliott, et Anderson .Paak. Chacune de ces collaborations a enrichi son répertoire et lui a permis d’explorer de nouveaux horizons musicaux, tout en consolidant sa place parmi les grands noms de la musique soul et R&B.
Jazmine Sullivan accepte le prix du meilleur album R&B pour « Heaux Tales » lors de la 64e cérémonie annuelle des Grammy Awards, le dimanche 3 avril 2022, à Las Vegas. AP Photo/Chris Pizzello
Le talent de Jazmine Sullivan n’a pas seulement conquis le public, mais aussi l’industrie musicale elle-même. Elle a reçu de nombreuses nominations et distinctions, dont plusieurs Grammy Awards, BET Awards, et NAACP Image Awards. Son impact et son influence sont indéniables, faisant d’elle une figure emblématique de la musique contemporaine.
Le phénomène Jazmine Sullivan, une voix inoubliable sur la scène parisienne
Le concert de Jazmine Sullivan à la Salle Pleyel est sans doute l’un des événements les plus attendus de l’année pour les amateurs de musique soul et R&B en France. Située au cœur de Paris, la Salle Pleyel est une salle prestigieuse, connue pour son acoustique exceptionnelle et son atmosphère intime, idéale pour un spectacle de cette envergure.
Assister à un concert de Jazmine Sullivan, c’est vivre une expérience musicale et émotionnelle intense. Sa voix puissante et expressive, capable de transmettre une gamme d’émotions incroyablement large, promet de captiver le public parisien. Que ce soit à travers des ballades touchantes ou des morceaux plus rythmés, Jazmine sait comment toucher le cœur de ses auditeurs.
Le public peut s’attendre à une performance dynamique, avec une sélection de ses plus grands succès et des morceaux de son dernier album Heaux Tales. Chaque chanson est une histoire en soi, portée par des mélodies envoûtantes et des paroles qui résonnent profondément. Des titres comme « Lions, Tigers & Bears« , « Bust Your Windows », et « Pick Up Your Feelings » seront certainement au rendez-vous, offrant un aperçu de l’étendue de son talent.
Jazmine Sullivan a cette rare capacité à créer un lien intime avec son public. Ses concerts ne sont pas seulement des spectacles musicaux, mais des moments de partage et de communion. Elle sait comment engager la foule, raconter des anecdotes personnelles et offrir des performances qui semblent aussi sincères que puissantes.
Le concert de Jazmine Sullivan à Paris est une opportunité rare de voir l’une des plus grandes voix de notre époque se produire en live. Avec une carrière riche en succès et en collaborations prestigieuses, elle continue de repousser les limites de la musique soul et R&B. Ne manquez pas cette chance de vivre un moment unique et inoubliable à la Salle Pleyel. Jazmine Sullivan est bien plus qu’une artiste, elle est une conteuse, une poétesse, et une véritable diva moderne. Que vous soyez un fan de longue date ou que vous découvriez sa musique pour la première fois, son concert promet d’être une expérience marquante et inspirante.
Information pratique
Date et Lieu : Le concert de Jazmine Sullivan aura lieu les 10 et 11 juillet 2024 à la Salle Pleyel, située au 252 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris.
Accès :
Métro : Ligne 2 (station Ternes), Ligne 1 (station Charles de Gaulle – Étoile) ou Ligne 6 (station Charles de Gaulle – Étoile).
Bus : Lignes 22, 30, 31, 43, 52, 73, 92 (arrêt Ternes – Mac Mahon).
RER : Ligne A (station Charles de Gaulle – Étoile).
Billetterie : Pour obtenir vos billets et ne pas manquer cet événement exceptionnel, rendez-vous sur le site de la Salle Pleyel ou sur Live Nation.
Soyez prêts à être transportés par la magie de Jazmine Sullivan et à célébrer une soirée inoubliable de musique et d’émotion.
« Le continent africain n’a pas créé le Wax, mais sans la femme africaine, il n’aurait jamais existé. »
Waxbazaar – Bien que l’origine du wax soit souvent contestée pour ne pas être considérée comme africaine, ce sont les femmes africaines qui ont réellement écrit l’histoire de ce tissu emblématique. Chaque imprimé porte un nom distinctif dans les pays qui ont adopté le wax, tels que « Mon mari est capable » ou « village Molokaï ». Ces noms racontent des histoires, incarnent des souvenirs et reflètent des cultures riches et diverses.
L’élégance de nos mamans dans leurs magnifiques tenues nous éblouit à chaque fois. Les mariages sont sublimés par des tenues originales en wax, et dès que le soleil apparaît, nous portons avec fierté des robes, chemises et pantalons en wax depuis plus de dix ans.
Waxbazaar : Réappropriation du wax avec une marque 100% congolaise
Waxbazaar est née de la rencontre de deux femmes partageant la même philosophie : Rukiya Hamadi Lusinde et Tshibwabwa Mua Bay Kamba Amba. En 2020, en plein confinement, elles lancent leur première collection, avec pour objectif de redéfinir les règles d’un marché où les locaux ne sont que consommateurs. En matière de tissu wax, la Chine, l’Europe et plus récemment l’Inde dictent les tendances. « Nous voulions créer une marque qui devienne actrice sur ce marché, en y apportant une plus-value locale : un pagne africain, créé par des Africaines. »
Waxbazaar est la première marque à imprimer des motifs traditionnels congolais sur du wax. La série KUBA, en est déjà à sa 11ème édition, avec des motifs numérotés inspirés des figures géométriques des peuples Kuba et Shoowa du Kasaï, en République Démocratique du Congo. Ces textiles sont célèbres mondialement et sont un must en décoration. Waxbazaar les ramène à leur fonction originelle : habiller et parer les corps.
Les tissus 100% coton constituent les pagnes Waxbazaar, alliant beauté des imprimés et qualité du textile.
Authenticité et héritage culturel
« L’authenticité n’est pas juste un artifice marketing. Derrière chaque motif, il y a un véritable travail de recherche pour mettre en avant nos spécificités culturelles. » Les motifs Kongo, Teke et Lega seront intégrés aux futures collections. L’inspiration vient aussi des langues, des traditions et de la vie quotidienne.
« C’est la femme africaine qui a créé l’engouement pour le pagne wax, ainsi que le produit global qu’il est devenu aujourd’hui. Elle a su donner à ce tissu un style unique, cœur de notre stratégie de marque : l’Authenticité. »
L’indépendance économique et culturelle est au cœur de la création de cette marque. « Créer ce que nous consommons permet de transmettre à nos enfants notre conception du monde, nos esthétiques et modes de vie. »
Lancement en Europe : Waxbazaar débarque cet été !
Après trois ans de demandes croissantes de la diaspora africaine, Waxbazaar arrive sur le marché européen avec un e-shop : waxbazaar.eu. La nouvelle collection, intitulée REVOLUTION, est disponible en précommande pour une livraison fin août. Cette collection rend hommage à notre héritage avec des motifs KUBA, invite au jeu avec LA DAME DE PIQUE et apporte de la joie avec LA CEINTURE DE MON MARI, MAYELE, ABONDANCE ou MAPENZI.
Pour s’assurer de recevoir vos pagnes à temps pour les festivités ou les mariages, Waxbazaar offre une réduction de 10% pour toutes les commandes passées avant le 25 juillet avec le code SEPELA10.
Rejoignez la révolution du wax congolais avec Waxbazaar et célébrez la richesse de notre patrimoine culturel à travers des créations authentiques et uniques.
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