La société matriarcale et matrilinéaire des Ashanti
Histoire

Par Anne Rasatie 27 septembre 2019
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Nombre de peuples africains ont érigé la femme au rang de Reine-mère, bien qu’un homme soit assit sur le trône. Un temps où l’homme et la femme étaient complémentaires dans l’organisation sociale, où leurs rôles respectifs étaient compris et respectés de tous comme une force pour le bien-être commun. Parmi ces peuples régis par le matriarcat, la civilisation Ashanti fut l’une des plus grandes et des plus prospères.
L’organisation matrilinéaire des Ashanti

Statue ashanti symbole de la maternité
Définissons d’abord les notions de « matriarcat » et de « matrilinéaire »
MATRIARCAT : Régime d’organisation sociale dans lequel la femme joue un rôle politique prépondérant. (Source : Larousse)
MATRILINÉAIRE : Se dit d’un mode de filiation et d’organisation sociale dans lequel seule l’ascendance maternelle est prise en ligne de compte pour la transmission du nom, des privilèges, de l’appartenance à un clan ou à une classe. (Source : Larousse)
En somme, une société matriarcale érige les femmes au rang de responsables d’un peuple, d’une nation par leurs rôles essentiels dans l’organisation politique et sociale. Par ailleurs, la matrilinéarité évoque la filiation maternelle, c’est à dire qu’une société peut être matrilinéaire tout en étant patriarcale, du moment où la succession du souverain se fait dans le lignage maternel.
Principalement connue à travers son fondateur Osei Tutu, la confédération ashanti fut le plus puissant état d’Afrique de l’Ouest au 19ème siècle. Occupant près de 70% du Ghana actuel et une partie de la Côte d’Ivoire, les Oyoko dominent et s’imposent parmi les différents groupes ashanti.
On connait moins l’organisation sociale matrilinéaire de cette civilisation. Pourtant, le rôle des femmes est essentiel dans la vie politique, spirituelle et juridique des Ashanti. Ainsi, Osei Tutu, premier roi à unifier les groupes dispersés, a accédé au trône par nomination de sa grand-mère.

Statue représentant un couple ashanti
En effet, chez les Ashanti, le roi « Asantehene » règne traditionnellement mais la transmission du pouvoir royal est matrilinéaire. Le roi est donc nommé sur le conseil de la Reine-mère et un fils de roi ne peut prétendre au trône. Il est la plupart du temps succédé par le fils de la sœur (lignage maternel).
Une société basée sur le matriarcat

Poupées de fertilité Ashanti
Chez les Ashanti, la Mère-Royale « Asantehemaa » ou Reine-mère « Ohemma », qui peut être représentée par la mère ou la soeur du roi, tient une place prépondérante. Son autorité est respectée par le peuple et elle est la seule femme à pouvoir donner des ordres et conseiller le roi.
En tant que femme libre et d’un rang supérieur, elle peut avoir des relations extraconjugales bien qu’elle soit mariée. En cas de litige, c’est à elle qu’il revient de trancher en dernière instance, pour cela, elle a sa propre court de justice, uniquement composée d’hommes. Par ailleurs, sa maîtrise de la généalogie en fait la représentante du lignage royal et c’est elle qui initie les rites de purification annuels des défunts.
Enfin, elle incarne l’idéal de la maternité et le lien avec les ancêtres féminins.
Sources:
« Sika Dwa Kofi », le symbole ultime du pouvoir chez les Ashanti