Une Somalienne de 10 ans meurt des suites de son excision

Deeqa Dahir Nuur, 10 ans est décédée des suites de blessures contractées suite à son excision en Somalie, son pays.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.media

Le phénomène a été popularisé dans le monde par le livre et le film ‘Fleur du Désert’ retraçant la vie de Waris Dirie.

excision en somalie
Waris Dirie, à droite, et son interprète dans son film autobiographique, Fleur du Désert, Liya Kebede, à gauche, ont permis de populariser la gravité du phénomène de l’excision en Somalie

L’excision en Somalie est un phénomène préoccupant. Avec 98%, ce pays possède le taux le plus élevé de femmes et filles ayant subi des mutilations génitales féminines dans le monde entier, devançant la Guinée (97%) et Djibouti (93%).

Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement a interdit, dans sa nouvelle Constitution de 2012, la pratique de l’excision. Mais cette décision peine à être effective devant la réalité des coutumes, notamment dans les zones rurales du pays où la circoncision est vu comme une caractéristique de pureté comparable à la virginité.

La manipulation du clitoris pouvant conduire à un plaisir sexuel, le conserver rendrait une femme potentiellement coupable de ce plaisir avant le mariage, comme le sont les femmes ayant perdu leur virginité.

Pour éviter aux personnes de sexe féminin de connaître ce plaisir, elles sont généralement mutilées très tôt dans leur vie, entre cinq et neuf ans environ.

L’opération étant souvent effectuée par des personnes non-qualifiées avec des outils rudimentaires tels que des morceaux de verre (!), on suppose que l’opération se révèle toutefois fatale.

Les pratiquantes de l’opération voulant toutefois faire passer la pratique pour sans risque, la cause de peu de ces décès est rapportée.

Une récente tragédie fait toutefois exception à la règle. C’est le sort qui est arrivé à la petite Deeqa Dahir Nuur, dans le village d’Olol dans l’Etat de Galmudug (centre de la Somalie) en juillet 2018.

Âgée de dix ans, elle a lors de son opération, vu une de ses veines sectionnées. Malgré son transfert à l’hôpital, son hémorragie n’a pu être arrêtée. Deeqa Dahir Nuur est décédée de ses blessures deux jours plus tard.

La responsable de l’opération n’a pas été arrêtée.

Des militants anti-excision espèrent aujourd’hui que cette tragédie conduira à montrer la dangerosité de la pratique en Somalie et forcera les autorités à communiquer sur cette pratique.

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