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Le bilan mitigé 1 an après la mobilisation massive des Guyanais

Société

Le bilan mitigé 1 an après la mobilisation massive des Guyanais

Par Redaction NOFI 28 mars 2018

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Il y a un an jour pour jour, les Guyanais ont montré avec force et détermination, leur capacité de mobilisation.

A l’occasion de l’anniversaire du début des fortes mobilisations qui ont secoué la Guyane en mars-avril 2017, nous retranscrivons le bilan observé par nos confrères du média RadioPéyi.

Bilan du secteur de la santé

Il y a un an jour pour jour, les personnels du Centre Hospitalier de Cayenne entraient en grève. Un mouvement qui allait durer bien au-delà de la signature de l’accord de Guyane. 75 jours de grève au total avec un protocole d’accord signé le 7 juin 2017.

Grève du personnel de santé, Guyane 2017

Parmi les points d’accord : le recrutement de 110 personnels supplémentaires, la mise en stage de 75 contractuels par an jusqu’à épuisement du taux de contractuels sur postes vacants et une enveloppe de 200 000 euros minimum pour un plan d’équipement. Si les engagements sur le personnel ont été respectés, les volets équipement et financement n’ont pas encore été traités. Aucune réunion du comité de suivi n’a encore été établie, selon Patricia Saïd, secrétaire générale 1ère adjointe de l’UTG-Santé.  « Malgré les engagements de la directrice de l’hôpital, il y a eu aucune réunion, ni aucun retour du bilan des services » précise-t-elle.

Le comité et la commission de suivi se réuniront les 4 et 18 avril, selon un calendrier établi il y a une dizaine de jours entre les signataires du protocole d’accord.

Les signataires de l’accord regrettent que certains recrutements n’aient pas été faits en local.

« La création de 110 postes devrait être discutée dans la commission de suivi afin de choix des besoins en compétences. Par conséquent, nous constatons qu’il y a eu le recrutement de personnes extérieures avec des compétences existant localement. Pour preuve, la nomination d’un ingénieur d’hygiène alors que nous avons une guyanaise diplômée qui n’a pas été sollicitée par l’administration pour être affectée à ce poste »

Concernant les mesures pour la santé comprises dans l’accord de Guyane, les 4 ont d’ores et déjà été mises en place : la transformation du CMCK en établissement public de santé, les deux enveloppes de 20 et 40 millions d’euros pour le CHAR, l’enveloppe de 25 millions d’euros pour le budget d’investissement du CHOG et le plan handicap de 5 millions d’euros.

Bilan du secteur de l’éducation

En mars 2017, lors des mouvements sociaux, le constat était alarmant : il manquait 400 classes de primaire, une dizaine de collèges et autant de lycées, pour faire face au nombre d’élèves scolarisés d’ici 10 ans.

Mobilisation massive en Guyane, mars-avril 2017. Nous apercevons en premier plan les membres des « 500 frères »

Dans le même temps, l’académie de Guyane accusait aussi une centaine de postes d’enseignants non pourvus, faute d’attractivité. Le monde éducatif réclamait surtout plus de moyens pour l’académie. En ce début d’année, après plusieurs faits de violence dans des collèges et lycées, le personnel et les enseignant ont mené plusieurs grèves et manifestations pour réclamer plus de moyen humains.

Un an après, les choses n’ont pas avancé selon Alexandra Crété, secrétaire du syndicat Sud-éducation Guyane, porte-parole l’an dernier du pôle « éducation » du collectif Pou Lagwiyann Dékolé:

« On ne s’est pas battu pour rien. On a conscience qu’il y a de l’argent qui a été débloqué par l’Etat en direction de la collectivité territoriale pour des constructions. Mais le problème est la gestion des projets publics dans notre académie. Elle est catastrophique, sous ambitieuse et pas à la hauteur de ce que les gens attendent en terme de communication et de projection pour le territoire »

Les organisations syndicales déplorent la lenteur de l’Etat face à l’urgence de la Guyane. « On voit que l’Etat n’est pas très rapide pour proposer plus d’effectifs. On restera toujours mobilisé dès que nécessaire », précise Alexandra Crété. « Il n’y a eu aucune réunion du comité de suivi des accords de Guyane selon les conditions établies par les signataires » affirme-t-elle.

Rappelons que le plan d’urgence de l’accord de Guyane prévoit, de la part de l’Etat, le déblocage de 150 millions d’euros pour les constructions scolaires dans le 1er degré, et 250 millions d’euros pour le second degré. Le rectorat et la CTG ont fixé un calendrier précis pour la livraison de nouveaux établissements scolaires dans l’académie de Guyane.

 

Source

RadioPéyi