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Albert Luthuli, de la chefferie zulu à la présidence de l’ANC

Politique

Albert Luthuli, de la chefferie zulu à la présidence de l’ANC

Par SK 2 février 2018

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Pendant quinze ans, Albert John Luthuli dirigea l’African National Congres (ANC). Prêtre méthodiste de formation, il devint chef de tribu, puis homme politique dès la fin des années 1920. Il est une figure emblématique de la lutte contre l’Apartheid.

Il naît en 1898 en Rhodésie, actuel Zimbabwe, d’un père chrétien sud africain, en mission pour l’église. A la mort de celui-ci, la famille repart pour l’Afrique du Sud. Albert Luthuli est issu d’une famille importante, son oncle paternel est le chef des zoulous chrétiens d’Umvoti (Est).

Il reçoit une éducation, et suit une formation dans l’enseignement, avant de devenir prêtre méthodiste. Appliqué dans ses études, Luthuli reçoit une bourse pour continuer ses études universitaires au Collège Adams, duquel il rejoint l’équipe pédagogique. Pourtant, la conscience de la situation des noirs d’Afrique du Sud le pousse à prendre un tout autre chemin.

A la fin des années 1920, en 1928 précisément, il s’engage avec l’association des enseignants africains, dont il devient le secrétaire général. Puis, le président, de 1933 à 1936, après qu’il accepte d’affronter ses responsabilités d’héritier. Neveu direct du chef zoulou, il est désigné pour prendre la charge de la chefferie. Au même moment, il renforce ses convictions politiques en s’engageant dans la lutte pour les droits civiques, après que les noirs du Cap se sont vu retirer le droit de vote par le président Hertzog.

A la tête de la chefferie zulu, Albert Luthuli, mène avec application ses activités traditionnelles et politiques. Il rejoint l’ANC et entre au comité exécutif de la division provinciale du Kwazulu-Natal (Sud) en 1945. En 1952, il devient le président de l’ANC, pendant qu’il est en même temps relevé de sa mission de chef de tribu par le gouvernement. Ce gouvernement, celui de Malan, qui voit d’un mauvais œil ce réveil contestataire et impose un choix à Luthuli, alors rémunéré par l’Etat.

Ce sera donc le combat, et l’incarcération volontaire de en 1956. Solidaire des prisonniers inculpés pour haute trahison un an plus tôt, il organise une conférence dans le but d’être arrêté. Les charges sont finalement abandonnées et Luthuli recouvre la liberté en 1957, ainsi que les autres prévenus de cette affaire. Après le massacre de Sharpeville, il brûle son passeport sud africain. Les troubles s’intensifient dans le pays, l’état d’urgence est décrété et Luthuli condamné à la prison avec sursis.

 

La fin de la mission traditionnelle lui permet de se consacrer pleinement à son combat politique ; il participe ainsi à la première campagne de contestation non-violente contre les lois ségrégationnistes de l’Apartheid. Au cours de sa vie, Albert Luthuli aura fait l’objet de mesures de bannissement de l’ANC, imposées par le gouvernement et ce plus de quatre fois. En 1961, il reçoit le prix Nobel de la paix, à Oslo (Norvège).

Il meurt le 21 juillet 1967 dans un accident de voiture, à l’âge de 69 ans.