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Nicson Agenord, jeune réalisateur haïtien du cinéma argentin

Culture

Nicson Agenord, jeune réalisateur haïtien du cinéma argentin

Par Redaction NOFI 5 janvier 2018

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Par Jean Mary Kesner. « La folie d’une nuit » (La locura de una noche), premier long-métrage du jeune réalisateur haïtien de talent, Nicson Agenord, a été projeté en avant-première le 3 juillet 2017 à 18 heures au palais Vasallo dans la ville de Rosario en Argentine. Le film narre l’Histoire des relations entre Haïti et l’Argentine, qui commencèrent en avril 1817, par la lettre du directeur suprême Juan Martin de Pueryrredon à Alexandre Pétion, président haïtien de l’époque. Bien qu’Haïti fut le premier pays à reconnaître l’Indépendance des fils de San Martin, il faudra attendre 1939 pour établir les relations diplomatiques entre les deux pays. Jusque ici, les Haïtiens ne parlaient de l’Argentine que pour exprimer leur fanatisme pour l’Albi céleste.

Depuis la fin de la première décennie des années 2000, nos jeunes étudiants se sont laissés séduire par l’Argentine pour bénéficier de ses formations professionnelles et universitaires. Parmi ces jeunes, se trouve Nicson Agenord, originaire de Jean Rabel, qui, malgré ses études de médecine, a entrepris une formation en audiovisuel, l’une de ses autres passions. En outre, Nicson Agenord est ingénieur en informatique diplômé de l’Institut Universitaire Quisqueya-amérique (Inuqua), promotion 2002-2006. Il a été responsable du département informatique du Collège Leclerc Tertullien, où il a terminé ses études secondaires après avoir laissé le Collège Lesly Docteur de Port de Paix, chef lieu du département nord-ouest d’Haïti. Au terme de sa formation audiovisuelle, Nicson a monté le projet de ce long-métrage avec des acteurs haïtiens et argentins, comme pour illustrer ses travaux de recherche. La folie d’une nuit (La locura de una noche) est son premier film et aussi la première œuvre cinématographique d’un réalisateur haïtien en Argentine mettant en scène les acteurs des deux pays.

L’histoire tourne autour de Samuel (Losier Davidson), un jeune haïtien qui arrive à Rosario (troisième ville d’Argentine) pour accomplir un rêve et tenir une promesse qu’il a faite à sa mère, atteinte d’une maladie chronique : devenir médecin pour l’aider à recouvrer la santé et servir sa communauté. Tout change pourtant lorsqu’il rencontre une fille qui lui transmet le virus du VIH pendant une nuit de folie. Ses rêves se transforment en cauchemars et il devra redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. L’idée de Nicson est de transmettre un puissant message aux jeunes sur les graves conséquences des moments d’inconscience, de folie, inhérents à la jeunesse. Avec La locura de una noche, le pari est réussi.

Un film d’utilité publique

Le contenu éducatif et les valeurs sociales véhiculées ont eu pour effet d’inciter la branche législative du Conseil municipal de la ville de Rosario à promulguer le décret (48.021) qui déclare « La locura de una noche » (la folie d’une nuit) d’intérêt municipal. Face a la dure réalité de vivre en terre étrangère, beaucoup de jeunes de notre communauté évoluant en Argentine sont contraints, pour survivre, de travailler très dur et de partager leur temps entre un petit boulot et les études. Parfois, les différents soucis du quotidien les poussent à chercher une consolation dans des plaisirs pernicieux. Ainsi, Samuel, le protagoniste de cette fiction, peut être un exemple inspirant pour tenter de surmonter les obstacles, malgré les circonstances défavorables. Le film a été projeté le 3 juillet 2017 au « Palacio Vasallo » (palais de Municipal de Rosario, lieu emblématique et historique du pays) lors un évènement animé par la présidente du Conseil municipal, Daniela Léon et en présence des autorités argentines et haïtiennes, par le biais de l’ambassade d’Haïti en Argentine.

Daniela Léon, présidente du Conseil municipal de la ville de Rosario et Nicson Agenord

D’autres personnalités étaient également présentes dont plusieurs députés et sénateurs de la province, des représentants de la Asociacion Civil Haitiana (ACH) et l’incontournable réalisateur argentin Pablo Romano, icône du cinéma dans la province de Santa Fe et ancien professeur de Nicson. De la production d’Agénord films, cette pellicule qui a nécessité trois ans de tournage dans la ville de Leo Messi, est doublée et sous-titrée en français et en espagnol. Le jeune réalisateur commence cette nouvelle année 2018 avec la sortie d’un documentaire sur la vie du jeune Alcels Faugues, premier Noir à être devenu entraîneur de football en Argentine.

Par Jean Mary Kesner, étudiant en relations Internationales à l’Unversidad Nacional Rosario(UNR).

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