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Plan Macron contre l’immigration clandestine: les chefs d’états africains nouveaux conseillers géostratégiques de l’Elysée

Politique

Plan Macron contre l’immigration clandestine: les chefs d’états africains nouveaux conseillers géostratégiques de l’Elysée

Par Mathieu N'DIAYE 29 août 2017

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https://www.nofi.media/2018/09/les-heros-du-sahel-un-jeu-100-nigerien/58341Lundi 28 août, la France a organisé un sommet avec des dirigeants d’Europe et d’Afrique pour discuter de la façon d’endiguer l’afflux de réfugiés.

Un nouveau plan d’action contre l’immigration clandestine

Lundi 28 août 2017, sept chefs d’États africains et européens se sont réunis en « mini-sommet » à Paris, afin de trouver le moyen d’endiguer le flux migratoire en provenance d’Afrique du Nord. Le plus jeune président de l’histoire de France, Emmanuel Macron, a convoqué ses homologues nigériens, tchadiens et libyens dont les pays font offices de « checkpoint » incontournables pour celles et ceux qui fuient la violence et la misère de certaines parties d’Afrique et du Moyen Orient. La chancelière allemande Angela Merkel, les premiers ministres espagnols et italiens Mariano Rajoy et Paulo Gentiloni et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini étaient également présents.

Selon l’Organisation des Nations Unies, près de 120 000 personnes ont traversé la Méditerranée sur diverses embarcations en 2017. La plupart  (ceux qui ne font pas partie des 2 400 personnes mortes ou disparues en mer), accoste au sud de l’Italie avant de s’éparpiller dans d’autres pays membres de l’Union Européenne. Avec près de 83% des arrivés (97 458 personnes), l’Italie est l’épicentre de la mondialisation de cette misère humaine.  Elle est suivie de la Grèce (12 725 personnes), de l’Espagne (8 385 personnes) et de Chypre (501 personnes), au grand damne de l’extrême droite européenne [1].

immigration clandestine

Sort réservé à de nombreux Migrants africains à leur arrivée en France.

En juillet dernier, Emmanuel Macron avait  décidé d’un plan d’action unilatéral pour permettre d’éviter aux migrants « de prendre des risques inconsidérés » [2]. Pour les nations africaines concernées, il s’agira de :

  • Combattre les réseaux criminels de passeurs
  • Amplifier la collaboration des nations présentes afin de résoudre la situation sécuritaire de la Libye où la négrophobie est légendaire
  • Créer des « Hot Spots » sur le territoire africain dont le rôle sera de gérer, en amont, le flux migratoire.

Toutefois, Alors que certains dirigeants européens se donnent l’image de philanthropes en affirmant, à qui veut l’entendre, qu’il s’agit pour eux de protéger les migrants contre les abus des trafiquants, ils semblerait que ces « Hot Spots » soient en fait une manière de placer sur des épaules africaines le fardeau des migrations clandestines. Car la question de l’immigration, dont les parties de droites ont fait leur cheval de bataille, tient lourdement aux politiques néocoloniales de la France en vigueur en Afrique (Françafrique).

Le conseil présidentiel Africain

Ce mardi 29 août 2017, celui pour qui les subsahariens auraient un « problème civilisationnel« , devrait annoncer la création d’un conseil présidentiel pour l’Afrique. Les membres de ce conciliabule, issus de la société civile afro, auront pour mission de murmurer à l’oreille de l’ancien banquier d’affaires. Il s’agira, dit-on de :

« faire entendre un son de cloche différent de celui des conseillers Afrique du président, formuler des propositions concrètes d’action sur des secteurs d’avenir, ou encore développer un lien avec les sociétés civiles africaines« . [3]

Le footballeur franco-béninois Jean-Marc Adjovi Boco, la chercheuse kényane Yvonne Mburu, l’avocat Yves-Justice Djimi ou encore le camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA, Jules-Armand Aniambossou devraient en faire partie. La question qui se pose dès lors est de savoir si cet engagement de campagne d’Emmanuel Macron est, comme il le disait si bien de « la poudre de perlinpinpin » compte tenu  des intérêts français en Afrique et des voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent contre la Françafrique 2.0. Précisons que le Niger et le Tchad abritent la présidence des institutions économiques de deux régions : CEMAC et CEDEAO. Le président tchadien Idrisss Deby Itno est pour l’abandon de Franc CFA, tandis que le président nigérien Mahamadou Issoufou est pour pour son maintien. Coup de com ou réelle volonté géostratégique ? Le débat est lancé .

immigration clandestine

Emmanuel Macron recevant Mahamadou Issoufou, le président du Niger en compagnie de son nouveau chien Nemo.

 

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http://nofi.fr/2017/07/cedeao/41514

Notes et références

[1] « Méditerranée : de plus en plus de réfugiés et migrants tentent de rejoindre l’Europe via l’Espagne« , Centre d’actualité de l’ONU, publié le 18 août 2017

[2] Célian Macé ~ « Demandes d’asile : Macron défend ses «hot spots» au Niger et au Tchad« , Libération, publié le 28 aout 2017

[3] « France: vers la création d’un conseil présidentiel pour l’Afrique« , RFI, publié le 28 août 2017