Republic of New Africa : Un Mouvement pour un État Noir Autonome aux États-Unis
Culture

Par Makandal Speaks 15 novembre 2016
Pour ne rien manquer de l'actualité,
inscrivez-vous à la newsletter depuis ce lien
Recevez du contenu exclusif, de l'actualité, des codes promos Nofi Store ainsi que notre actualité évenementielle chaque week-end !
Dans le tumulte des années 60, marquées par les luttes pour les droits civiques aux États-Unis, émerge une page méconnue de l’histoire afro-américaine : la création de la Republic of New Africa (RNA). Ce mouvement séparatiste noir, né dans l’effervescence de la « Black Government Conference » à Détroit le 31 mars 1968, a revendiqué la formation d’un état noir indépendant sur le sol américain.
Fondation et Idéaux de la Republic of New Africa
Sous l’impulsion d’Imari Obadele, la RNA a été proclamée avec une vision claire : établir un territoire souverain dans les états du sud des États-Unis, où la population noire était prédominante. La Louisiane, le Mississippi, l’Alabama, la Géorgie, les deux Carolines, l’Arkansas, le Texas, le Tennessee et la Floride étaient au cœur de cette revendication territoriale.

États américains identifiés comme territoires nationaux assujettis lors de la conférence fondatrice de 1968.
Robert F. Williams : Un Président Engagé
À la tête de cette république naissante, Robert F. Williams, ancien président de la NAACP de Monroe, en Caroline du Nord, et défenseur de la défense armée de la communauté noire. La RNA, dotée d’une constitution et d’une structure gouvernementale, a élu Williams président, faisant de lui le symbole de la lutte pour l’autodétermination.

Robert F. Williams président de la section de Monroe, en Caroline du Nord, de la NAACP dans les années 1950 et jusqu’en 1961.
Des Revendications Économiques et Sociales Fortes
La Republic of New Africa ne s’est pas contentée de revendications territoriales. Elle a exigé des réparations financières pour les sévices de l’esclavage et de la ségrégation, et a appelé à un référendum exclusif aux Afro-Américains pour décider de leur indépendance. Inspirée par l’Ujamaa de Julius Nyerere, la RNA a cherché à établir un modèle politico-économique centré sur la communauté et l’autosuffisance.

Julius Kambarage Nyerere, premier ministre de la Tanzanie de 1960 à 1961
La Répression et la Résistance
Face à l’inévitable opposition du gouvernement américain, la RNA a envisagé des stratégies de résistance, y compris la formation de la « Black Legion », une milice d’autodéfense. Les affrontements avec la police ont été inévitables, entraînant des arrestations et des accusations graves contre les membres de la RNA.
L’Héritage de la Republic of New Africa
Malgré la répression, les arrestations et la surveillance par le programme COINTELPRO du FBI, la RNA a survécu. Aujourd’hui, elle continue de militer et revendique des milliers de membres, perpétuant l’esprit de résistance et la quête d’autodétermination de la communauté afro-américaine.
Pour plus d’informations sur les mouvements de libération afro-américains et les luttes pour les droits civiques, suivez PANAFRICANISME D’HIER ET D’AUJOURD’HUI.