Le Moors Sundry Act de 1790 : Quand la Caroline du Sud Reconnaissait les Droits des Maures Libres
Société

Par Makandal Speaks 4 novembre 2016
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Retour sur le Moors Sundry Act de 1790, une résolution historique qui distinguait les citoyens maures libres des lois sur les esclaves en Caroline du Sud.
Quand la Caroline du Sud Reconnaissait les Droits des Maures Libres
En 1790, la Caroline du Sud a été le théâtre d’un acte législatif peu connu mais significatif : le Moors Sundry Act. Cette résolution a clarifié le statut juridique des Maures libres, sujets du Sultan du Maroc Mohammed ben Abdallah, les distinguant des lois applicables aux personnes noires et aux esclaves. Cet article explore l’impact et les implications de cette décision dans le contexte de l’époque, soulignant un moment où la justice semblait prendre en compte la diversité des statuts des personnes de couleur.

Une peinture du sultan Sidi Mohammed ben Abdallah
Un Plaidoyer pour la Justice
Le 20 janvier 1790, quatre Maures libres, Francis, Daniel, Hammond et Samuel, ont présenté une pétition à la Chambre des Représentants de Caroline du Sud. Capturés et vendus comme esclaves malgré leur statut de sujets libres du Maroc, ces hommes, avec leurs épouses Fatima, Flora, Sarah et Clarinda, ont acquis leur liberté par un travail acharné. Ils demandaient à être jugés comme des citoyens, conformément aux traités entre le Maroc et les États-Unis, et non selon le « Negro Act » de 1740.

Un homme africain habillé en jaune, Josep Tapiró Baró, Maroc (1900)
La Réponse de la Caroline du Sud
La pétition a été examinée par un comité composé de personnalités éminentes, dont Edward Rutledge. Le rapport du comité, adopté le jour même, affirmait que les lois de l’État ne pouvaient s’appliquer à ces Maures libres. Bien que la résolution n’ait pas force de loi, elle a servi d’avis consultatif, affirmant que les sujets maures libres ne pouvaient être jugés par les lois régissant les esclaves.

Un homme marocain par Josep Tapiró Baró 1900
Un Acte de Reconnaissance
Le Moors Sundry Act de 1790 est un exemple précoce de reconnaissance légale des droits individuels au-delà des frontières raciales. Il témoigne de la complexité des relations internationales et de la diversité des statuts juridiques des personnes de couleur à cette époque. Cet acte a également préfiguré des changements plus larges dans la perception et le traitement des personnes libres de couleur aux États-Unis.

Une beauté tangerienne par José Tapiró y Baró, vers 1891
Moors Sundry Act : Un Léger Rayon de Justice dans l’Ombre de l’Histoire
Le Moors Sundry Act de 1790 reste un document clé pour comprendre la dynamique raciale et juridique du début des États-Unis. Il rappelle que même dans un contexte d’esclavage et de discrimination, il y avait des moments où la loi reconnaissait des droits qui transcendaient les barrières raciales et sociales.
Pour approfondir le contexte historique et les implications du Moors Sundry Act :
- Austin, Allan D. « African Muslims in Antebellum America: Transatlantic Stories and Spiritual Struggles. » Routledge, 1997.
- Diouf, Sylviane A. « Servants of Allah: African Muslims Enslaved in the Americas. » NYU Press, 2013.
- Gomez, Michael A. « Black Crescent: The Experience and Legacy of African Muslims in the Americas. » Cambridge University Press, 2005.