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La résistance à l’esclavage des ‘fausses infirmières’ guadeloupéennes en 1802

Culture

La résistance à l’esclavage des ‘fausses infirmières’ guadeloupéennes en 1802

Par Sandro CAPO CHICHI 27 octobre 2016

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Outre la célèbre Solitude, de nombreuses femmes ont participé de manière originale à la résistance contre l’esclavagisme en Guadeloupe.

Par Sandro CAPO CHICHI / nofi.fr

A cause des restrictions légales et morales auxquelles elles sont contraintes dans leurs sociétés, les femmes sont souvent exclues des réalités et des récits de guerre, étant réduites à des rôles-au demeurant très importants-de sources actives de soutien logistique aux soldats. Les cas de résistance à la colonisation ou à l’esclavage sont souvent différents, les forces de résistance devant mobiliser davantage de soldats peu aguerris face à des armées souvent professionnelles. C’est le cas de femmes qui prirent les armes en Guadeloupe en 1802, suivant l’appel de Louis Delgrès contre le rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte.
Même dans ces conditions de relative égalité dans la participation à l’exercice de la guerre, certaines de ces femmes guadeloupéennes transgressèrent une nouvelle fois la norme pour participer à la mise à mort de membres du camp ennemi et gagner leur liberté. La plus célèbre d’entre elles est la mulâtresse Solitude, qui prit les armes alors qu’elle était enceinte. D’autres femmes esclaves, dont le nom ne nous est pas parvenu, se firent passer pour des infirmières et empoisonnèrent des soldats de Bonaparte hospitalisés à Pointe-à-Pitre. Après l’échec de la révolte, ces femmes furent fusillées par l’armée colonialiste. Entre temps toutefois, elles avaient été particulièrement efficaces dans leur entreprise : immédiatement après leur exécution, le nombre de soldats de Bonaparte morts par jour descendait de huit à un. Comme ceux et celles qui avaient pris les armes pour tuer ou être tués, elles étaient tombées au combat, non sans avoir ouvert d’importantes brèches tant chez les ennemis de leur liberté que chez les normes de leur société.

Bibliographie

Bernard Moitt / Slave Resistance in Guadeloupe and Martinique