Brésil : Instauration des quotas favorisant les candidats noirs aux concours de la magistrature

Ce chiffre est éloquent : 1,4% seulement des 18 600 juges brésiliens sont noirs ou métis. C’est pourquoi, le Conseil de Justice du Brésil a décidé de réserver 20% des places aux Afro-descendants dans les concours de la magistrature.

Historique. Désormais, les noirs ou métis seront favorisés dans les concours de la magistrature. En effet, le Conseil de Justice du Brésil (CNJ) a adopté mardi 9 juin la mesure réservant 20% des places aux candidats afro-descendants. Et pour cause, ils ne sont que 1,4% à être juges alors qu’ils représentent plus de la moitié de la population.

« C’est un moment important, car c’est la première fois qu’un des pouvoirs de la République réserve un quota pour des citoyens représentant plus de 50% de la population, qui n’ont pas accès aux portes du pouvoir dans ce pays », explique Ricardo Lewandowski, président de la Cour suprême.

Et de préciser : « C’est un pas historique, car nous contribuons à la pacification et à l’intégration de ce pays et, d’une certaine manière, nous réparons une erreur historique sur les Afro-descendants ».

« Il reste beaucoup à faire »

Le Brésil fait partie des derniers pays qui ont aboli l’esclavage. Effectivement, c’est seulement en 1888 que le pays a mis fin à ce crime contre l’humanité. De plus, il a fallut treize ans de pourparlers avant l’instauration de ces quotas favorisant les candidats noirs aux concours de la magistrature. Enfin, cette discrimination positive ne s’appliquera seulement pendant dix ans et ne concerne pas le secteur privé.

Par conséquent, la communauté noire du Brésil n’est pas dupe. Reconnaissant « quelques progrès (effectués, ndlr) en cinq cent ans », elle reste néanmoins lucide. « Il reste beaucoup à faire », dit-elle, rapporte Le Monde Afrique.

De son côté, Dilma Rousseff souligne qu’il s’agit d’une première étape et espère que cette mesure de quotas servira d’exemple et sera également appliquée dans d’autres domaines que la magistrature.

Sébastien Badibanga
Sébastien Badibanga
Journaliste-reporter, cool et branché. La politique est mon dada. J'aime aussi : la culture, les Etats-Unis, le PSG, l'électro et la mode. Je suis un épicurien qui croque la vie à pleine dent. "Je ne suis pas là pour plaire ou déplaire, mais pour porter la plume dans la plaie" (Albert Londres).

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