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African Strategies : Patrick Ngowi, jeune entrepreneur millionnaire de Tanzanie

Entrepreneuriat

African Strategies : Patrick Ngowi, jeune entrepreneur millionnaire de Tanzanie

Par Sandro CAPO CHICHI 23 février 2015

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African Strategies : « Un groupe d’entrepreneurs et de spécialistes des sciences humaines d’origine africaine vous donnent des clés et des pistes inspirées des traditions et l’histoire africaines pour rencontrer le succès dans l’entrepreneuriat et dans vos projets en général, le tout dans un langage clair et concis ». Nouvel épisode: ‘Le parcours de Patrick Ngowi, jeune entrepreneur millionnaire de Tanzanie’.

Par African Strategies

Né en 1985 en Tanzanie, Patrick Ngowi a commencé très tôt dans l’entrepreneuriat. A 15 ans, alors lycéen, il commence à vendre des cartes téléphoniques. Dans sa petite ville, peu de gens y avaient en effet accès. Il fallait faire de longs voyages pour les acheter chez de grandes enseignes téléphoniques. Ngowi pensa à acheter les cartes à ces enseignes et à les vendre près de chez lui. Pour ceci, il demanda un prêt de 50 dollars à sa mère. Toutefois, lycéen à l’emploi du temps chargé, il décida de confier la vente de ses cartes à des vendeurs de station-service. Il perçut une commission sur ces ventes et pendant deux ans, il gagna 150 dollars à l’année.

Patrick Ngowi

Patrick Ngowi

Notre analyse
L’emploi du temps de lycéen de Patrick Ngowi ne lui permettait pas de vendre les produits aussi souvent qu’il le souhaitait. S’il avait vendu seul ses produits avec ses rares disponibilités, son filon aurait sûrement été repris par des gens plus puissants que lui. La station-service en question, notamment était un lieu stratégique pour vendre les cartes. Si ses vendeurs avaient voulu voler l’idée de Ngowi, ils l’auraient probablement empêché de vendre un grand nombre de ses cartes. Lui n’avait en effet pas le temps de les vendre et la station se situait sur un lieu où tout le monde passait. L’intelligence de Ngowi a donc été de déléguer la vente des cartes aux vendeurs de la station-service et d’accepter d’en partager les bénéfices avec eux. En abandonnant une partie de ses gains éventuels, il a bénéficié de la puissance de la station service tout en neutralisant son rôle de potentielle concurrente.

Soundjata Kéïta, empereur du Mali au 13ème siècle, en avait fait autant. Lorsqu'il voulut conquérir le royaume de Djoloff, il voulut d'abord mener une armée pour le combattre lui-même. Toutefois, il déjà était occupé par de nombreuses affaires dans sa capitale. En outre, nombre de ses généraux commençaient à jalouser le prestige de Soundjata et souhaitent se couvrir de gloire eux aussi. Parce qu'il avait d'autres chats à fouetter et qu'il préférait éviter des révoltes de ses généraux, il décida d'envoyer l'un d'entre eux, Tiramakhan Traoré conquérir le Djoloff. Comme Ngowi, Soundjata décida de mettre de côté son ego, et accepta de déléguer la conquête et ses bénéfices à un de ses généraux. Il avait aussi empêché que celui-ci se rebelle contre lui.

Soundjata Kéïta, empereur du Mali au 13ème siècle, en avait fait autant. Lorsqu’il voulut conquérir le royaume de Djoloff, il voulut d’abord mener une armée pour le combattre lui-même. Toutefois, il déjà était occupé par de nombreuses affaires dans sa capitale. En outre, nombre de ses généraux commençaient à jalouser le prestige de Soundjata et souhaitent se couvrir de gloire eux aussi. Parce qu’il avait d’autres chats à fouetter et qu’il préférait éviter des révoltes de ses généraux, il décida d’envoyer l’un d’entre eux, Tiramakhan Traoré conquérir le Djoloff. Comme Ngowi, Soundjata décida de mettre de côté son ego, et accepta de déléguer la conquête et ses bénéfices à un de ses généraux. Il avait aussi empêché que celui-ci se rebelle contre lui.

Après être sorti du lycée, Ngowi prend une année sabbatique. A cette époque, il remarque un besoin de téléphones portables chez les jeunes de son âge. Mais ceux-ci n’ont pas les moyens financiers de se les offrir. Après s’être renseigné, il découvre qu’Hong Kong vend des téléphones à moindre prix. Grâce à mille huit cent euros levés grâce à sa mère et un billet d’avion gratuit obtenu grâce à un ami, il se rend à Hong Kong. En un an, et à l’âge de 18 ans, il parvient à remporter un chiffre d’affaires annuel de 150000 dollars par an.

Patrick Ngowi

Patrick Ngowi

Pendant son expérience dans la téléphonie mobile, Patrick Ngowi remarque que beaucoup d’acheteurs de téléphones mobiles n’ont que difficilement accès à l’électricité. Alors qu’il voyage en Asie, il découvre les panneaux solaires et décide d’étudier l’énergie renouvelable en Chine. A son retour en 2007, il fonde Helvetic Solar Contractors, une société ayant fourni de l’énergie solaire à des particuliers et à des institutions comme le gouvernement tanzanien, l’armée tanzanienne ou encore les Nations Unies. Il Non content de résoudre les problèmes de ses concitoyens, il a du résoudre un grand nombre des siens, gagnant plus de 5 millions de dollars en un an en 2013. L’année suivante, il était nommée dans la prestigieuse liste des 30 jeunes entrepreneurs africains les plus prometteurs du magazine Forbes.

Notre analyse
Comme pour les cartes téléphoniques, Patrick Ngowi a observé les manques chez les gens de son environnement immédiat. Il a pu les combler grâce à la connaissance d’une autre société, ici celle de la Chine. En observant plusieurs pays ou plusieurs cultures différents des vôtres, vous pourrez trouver les besoins et les réponses aux besoins des gens dans ces contrées. Certains pays ont plus d’avance que d’autres dans certains domaines. Les pays anglophones ont plus d’avance dans certains domaines et les francophones dans d’autres. L’Afrique dans certains domaines et l’Asie dans d’autres. Contrairement à ce qu’a fait Ngowi, vous n’aurez pas forcément besoin de vous rendre sur place et de vendre des objets physiques. Vous pourrez aussi vendre des concepts et des méthodes issues d’autres pays sur le web grâce à votre connaissance des langues y étant parlées. Emprunter à des pays anglophones des concepts qui ont répondu à des problèmes encore en cours dans des pays francophones peut par exemple être extrêmement fécond. Contrairement au cas de Ngowi pour Hong Kong, il ne vous faudra pas de billet d’avion ni d’argent: une bonne grammaire et un dictionnaire d’une langue étrangère feront l’affaire.

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