Ces groupes et chanteurs noirs qui font du rock
Culture
Par Naya 24 novembre 2014
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Un noir qui fait du rock, ça pourrait paraitre étonnant ! Toutefois, le rock souvent assimilé à la communauté blanche a pour principaux précurseurs les plus grands musiciens noirs des années 1950. Depuis les années 1980, des chanteurs et musiciens noirs ont décidé de se réapproprier ce courant musical puisant sa source dans les premiers artistes noirs des États-Unis.
Peu de personnes le savent mais le rock est une musique noire américaine qui pendant une décennie deviendra une musique blanche, jouée par les blancs pour les blancs. Des initiatives comme le mouvement Afro punk aura pour ambition de rendre à César ce qui est à César en permettant aux noirs de se réapproprier la musique rock.
Lenny Kravitz, le précurseur
Il est l’un des plus grands chanteurs, musiciens et compositeurs de sa génération. Lenny Kravitz fut l’un des premiers à refuser la case « musique noire » dans laquelle les industries musicales voulaient l’enfermer en raison de sa couleur de peau pour se consacrer à ce qu’il sait faire de mieux : le rock. Il réussit à connaitre le succès dans les années 1980, à l’époque d’une Amérique qui séparait la musique dite noire (Rnb, soul, hip hop, rap) et la musique dite blanche (Pop,rock, country)
Souvent critiqué par les noirs-américains pour ses choix musicaux, il déclarera lors d’une interview :
Ils ont juste vu un mec noir qui faisait du rock’n’roll et les gens ne savaient pas quoi faire de moi. On me disait toujours que ma musique n’était pas assez noire ou pas assez blanche, pas assez ci ou ça [ …] Tout est une question de mélange, il ne faut pas se limiter à une seule chose. Il y avait des enfants qui venaient me voir à Brooklyn et qui me disaient : « Mais pourquoi tu joues de la musique de blanc ? » moi je leur répondais : « Quoi ? Qui t’a dit ça ? » Ils ne savent même pas d’où vient le rock en fait …
Skip the use, les petits frenchies
Skip the use est un groupe de rock français qui a connu un immense succès grâce à son titre Ghost, largement diffusé en 2012. Le groupe est composé de cinq membres dont le chanteur charismatique Mat Bastard, leader et compositeur. Ils sont, avec des groupes tels que Bloc party, The Heavy, Skunk anansie ou encore Shaka ponk, des groupes ayant pour leader un chanteur ou une chanteuse noire.
Féfé Dobson, la canadienne qui crée les modes
Elle nous vient du canada et avait enflammé la toile grâce à une polémique en 2009. Rihanna avait fortement été accusée de toujours malhonnêtement « pomper » les styles vestimentaires et capillaires de la rockeuse.
Révélé grâce à des titres comme Bye bye boyfriends, Don’t let it go your head ou Ghost, cette rockeuse de talent gagnerait à être plus connue en France.
Unlocking the truth, les bébés du métal
L’année dernière, une vidéo amateur de leur représentation à Time Square a fait des milliers de vues et les a propulsés en star du métal. C’est avec le nom de scène Unlocking the truth que les trois jeunes adolescents sont devenus les métalleux les plus jeune de la scène musicale. Le trio composé de trois afro-américains de seulement 13 ans de moyenne d’âge s’est vu propulsé en tête d’affiche de nombreux festivals et en couverture de magazines en l’espace de quelques mois. Au vue de leur talent, Sony a même proposé un contrat de presque 2 millions de dollars au groupe qui enchaine les premières parties de concert dont celle de Queen of the stone age.
Une style de musique pour chaque couleur de peau?
Récemment la chanteuse Azealia Banks déclarait :
« Ou ce sera comme, « Nous allons sortir la fille blanche rappeuse , » nous avons donc Gwen Stefani et Fergie, et puis ça va devenir de pire en pire en pire. Et vous vous vous dites, « qu’est ce que c’est que ça? » La tendance générale de filles blanches qui s’approprient de la culture noire est totalement ridicule…beaucoup plus ridicule qu’offensante. Croyez-moi, je ne suis pas offensé: Toutes les choses que je suis en train de fuir du fait de mon expérience de noire américaine sont toutes les choses qu’ils célèbrent aujourd’hui. »
L’artiste américaine redéfinissait ainsi les limites d’une musique dite noire et d’une musique dite blanche. La musique rock appartenait jadis au noirs américains mais à force d’être jouée et réinterprétée par les blancs s’est vue inscrire dans la culture blanche. Alors, doit on craindre qu’un jour ce qui définit la musique noire d’aujourd’hui ne soit plus majoritairement jouée par les noirs. Les chanteurs noirs ont ils peur de se voir voler (à nouveau ?) ce qu’ils considèrent comme leur dû musical? Existe-il réellement des frontières à ne pas dépasser? Doit-on réellement se tourner vers un genre musical en fonction de sa couleur de peau?
