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SIX GUERRIÈRES NOIRES & FIÈRES

Culture

SIX GUERRIÈRES NOIRES & FIÈRES

Par Noella 17 octobre 2014

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Il est dit que la femme sage bâtit sa maison. Celles dont nous allons vous parler ne sont pas de celles qui ont silencieusement accepté le sort de leur pays face aux forces coloniales. Découvrez l’histoire de six guerrières intrépides qui ont quitté leur chaumière pour se battre au nom de la justice.

Les guerrières de l’Histoire

Guerrière n°1: Taitu Bitul, impératrice d’Ethiopie (1851 – 1918)

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Épouse tendre et fidèle de l’empereur Menelik II, l’impératrice Taitu est une brillante stratège militaire, un commandant et une excellente conseillère pour son mari. Leur relation est connue pour être basée sur le respect mutuel, l’indépendance et la confiance. Un exemple de couple parfait pour le peuple. Taitu joue un rôle clé dans l’arrêt de la conspiration européenne pour coloniser l’Ethiopie. Très méfiante, elle conseille à son époux de rejeter le traité de Wuchale (le 2 mai 1889) entre l’Italie et l’Ethiopie.

C’est ainsi qu’en 1896, l’Italie entre en guerre avec l’Ethiopie (bataille d’Adwa, gagnée par Ménélik). Les stratégies guerrières de Taitu contribuent à aider l’Ethiopie à vaincre l’Italie lors de la bataille de Mekele. Taitu reçoit également les informations recueillies par les espions, comme Basha Awalom Haregot et Gebre Igziabher. Des renseignements d’une importance cruciale dans la victoire éthiopienne.

Guerrière n°2: Amina, reine de Zaria

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Amina, de confession musulmane, est une guerrière Hausa de Zazzua, province du Nigeria maintenant connue sous le nom de Zaria. Amina devient reine après la mort de son jeune frère Karama. Quand ce dernier était sur le trône, Amina passait son temps à peaufiner ses compétences et techniques de combat.
Trois mois après sa prise de pouvoir, Amina se lance dans sa première expédition militaire. Une reine puissante et respectée des siens, réelle innovatrice de son temps, connue sous le titre de « Yar Bakwa ta san rana », qui signifie « fille de Nikatau, une femme capable de faire les choses comme un homme ».

Guerrière n°3: Funmilayo Ransome Kuti (1900 – 1978)

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Funmilayo Ransome Kuti est enseignante et militante des Droits des femmes à la tête de l’Union des Femmes d’Abeokuta (Abeokuta Women’s Union, AWU) au sud-ouest du Nigeria. Son but : aider les femmes des classes ouvrière/moyenne à faire face à la domination coloniale. Funmilayo Kuti est une personne de poids, elle veut se faire entendre.
Elle conduit des milliers de femmes à la révolte. La réponse des autorités coloniales est brutale. Coups, blessures, gaz lacrymogènes.
Malgré les enjeux et circonstances dangereuses, l’AWU continue son combat en publiant The AWU’s Grievances (Les griefs de l’ AWU) en 1947. Le mouvement prend de l’ampleur jusqu’à réunir plus de 10 000 femmes. Leurs exigences finissent par être entendues et respectées, conduisant à l’abdication du roi en 1949 et à la naissance d’un nouveau système d’administration géré par quatre femmes.
L’activiste Funmilayo Ransome Kuti est la doyenne des Droits des femmes au Nigeria, la « mère de l’Afrique ». Ces soulèvements sont parmi les premières campagnes contre la domination britannique dans son pays, voire dans toute l’Afrique de l’Ouest à l’époque coloniale. Elle était la mère de feu Fela Anukilapo Kuti, grand musicien, roi de l’afrobeat, lui aussi très engagé politiquement pour son pays.

Guerrière n°4: Nehanda Mbuya Nehanda aka Charwe Nyakasikana (1840 – 1898)

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Charwe Nyakasikana est une médium de la tribu Shona, au Zimbabwe, également appelée Mbuya Nehanda, qui signifie « Grand-mère Nehanda ». Elle joue un rôle important dans la mobilisation des masses noires contre la domination blanche dans ce qui est maintenant populairement appelé le premier « chimurenga » (chant de résistance), entre 1886 et 1897. Avec ses messagers, Nehanda voyage de village en village et encourage les gens à se lever et lutter contre les colonisateurs et la restriction des droits et des libertés des citoyens.
Prenant conscience de sa forte influence sur la population, les forces coloniales décident de tuer Nehanda.
Un arrêt de mort est prononcé contre elle le 2 mars 1898. Nehanda est reconnue coupable, et condamnée à mort par pendaison dans la prison de Salisbury. On raconte qu’il a fallu trois tentatives avant que cette femme coriace succombe enfin. Les forces britanniques ont immédiatement enterré son corps dans un lieu tenu secret pour éviter qu’il soit exhumé.

Guerrière n°5: Mary, Agnes et Matilda, les trois Reines des Îles Vierges

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Trois anciennes esclaves noires ont mené une révolte du travail dans les Îles Vierges danoises, maintenant les îles Vierges américaines, à la fin des années 1800. Mary, Agnes et Mathilde, de Sainte-Croix, sont immortalisées en sculpture sur une fontaine située sur une colline survolant la ville de Charlotte Amalie à Saint-Thomas.  Les trois femmes sont représentées poing levé, debout dos à dos formant un triangle. Par leur dévotion, leurs actions militantes contre le gouvernement danois, ces trois femmes ont acquis, malgré elles, le statut de « Reines des Îles Vierges ».

Guerrière n°6: Mekatilili wa Menza

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Mekatilili est l’une des premières femmes au Kenya à se soulever contre les Britanniques, en 1913. Sa bravoure et son charisme l’ont rendue extrêmement populaire dans son pays, beaucoup voyant à travers elle l’accomplissement d’une prophétie.
Elle attachait une grande importance à la transmission de la culture Giriama. Malgré l’influence et la domination britannique, elle a lutté pour le retour du système traditionnel de gouvernance du pays.
Mekatilili vouait une attention particulière au développement du Kenya. Fiscalité, commerce du vin de palme et de l’ivoire, plantations, projets de travaux publics, elle voulait quelque chose de nouveau et de bien par son peuple pour son peuple. Mekatilili décède en 1925, à l’âge de 70 ans. Elle est reconnue parmi les grands combattants de la liberté du Kenya, les premiers « mashujaa » (héros). Une statue a été érigée en son honneur dans le parc de Uhuru à Nairobi, aujourd’hui renommé jardin de Mekatilili wa Menza.

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