Présence française en Afrique : ce que Paris cache encore

Officiellement, Paris a quitté le Sahel et réduit sa présence militaire en Afrique de l’Ouest. En réalité, en Côte d’Ivoire comme au Bénin, l’armée française s’est muée en force discrète : effectifs réduits, missions de formation, renseignement aérien et coopération avec les Américains. Une « armée fantôme » qui poursuit les objectifs stratégiques de la France, loin des regards et des discours officiels.

Le retrait qui n’en est pas un

On nous l’a annoncé en fanfare : la France plie bagage en Afrique de l’Ouest. En l’espace de trois ans, Bamako, Ouagadougou, Niamey, N’Djamena, Dakar et même Abidjan ont vu les drapeaux tricolores descendre des mâts. Officiellement, l’ère des « grandes bases » appartient au passé : fini Barkhane, finies les garnisons permanentes, place à une coopération souple et respectueuse des souverainetés locales. À Abidjan, la rétrocession du 43ᵉ BIMa au début de 2025 a été présentée comme un symbole de ce tournant ; à Dakar, la fermeture des implantations françaises comme un geste de « nouveau partenariat ».

Mais derrière ce récit bien huilé, une autre réalité se dessine. Les troupes françaises ne disparaissent pas : elles se déplacent. Les bataillons cèdent la place à de petits détachements mobiles, les blindés aux drones, les bases visibles aux plateformes discrètes. Sous couvert d’instruction ou de coopération technique, des équipes spécialisées continuent d’opérer, souvent depuis des points stratégiques peu connus du grand public, en lien étroit avec les forces locales et parfois avec leurs homologues américains.

C’est ce dispositif que l’on pourrait qualifier « d’armée fantôme » : effectifs réduits, logistique légère, priorité au renseignement et à l’appui ponctuel, tout en évitant l’empreinte politique des occupations militaires passées. Officiellement parties, les forces françaises demeurent présentes, moins par le pavillon que par le capteur, moins dans le camp que dans le ciel ; une présence qui ne s’affiche pas, mais qui n’a jamais cessé.

La Côte d’Ivoire, pilier historique et base arrière

Pendant plus d’une décennie, Abidjan a été le cœur battant du dispositif français en Afrique de l’Ouest. Autour du 43ᵉ BIMa de Port-Bouët, pivot des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), la France disposait d’un hub logistique et opérationnel capable de soutenir le Sahel, de former des unités locales et d’accueillir des capacités interarmées complètes.

Depuis 2011, date de l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir à la faveur d’un soutien politique et militaire décisif de Paris, cette implantation a été consolidée par des accords de défense « modernisés », des exercices conjoints et des infrastructures communes comme l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme. Le dispositif maritime, via l’opération Corymbe, assurait une présence quasi continue dans le golfe de Guinée, renforçant le rôle d’Abidjan comme base arrière régionale.

En février 2025, le camp de Port-Bouët est officiellement rétrocédé aux Forces armées ivoiriennes, rebaptisé en l’honneur du général Thomas d’Aquin Ouattara. Présenté comme un geste fort de « souveraineté retrouvée », ce transfert s’inscrivait dans un plan plus large de réduction des implantations françaises visibles, amorcé dès septembre 2024 avec la remise du camp de Lomo-Nord. Le message officiel est clair : la France se retire de ses bases permanentes pour instaurer une coopération plus souple, moins ostensible, centrée sur l’assistance ponctuelle.

Derrière cette vitrine diplomatique, la réalité est plus nuancée. Les liens militaires restent actifs : détachements de liaison, équipes de formation, exercices conjoints et soutien technique continuent d’opérer. Sur le plan aérien, les survols réguliers d’appareils ISR de type Beechcraft King Air 350 témoignent d’une capacité de renseignement toujours mobilisée, souvent dans des zones éloignées de tout foyer djihadiste. L’empreinte navale, elle, perdure via Corymbe, garantissant à Paris une fenêtre stratégique sur le golfe de Guinée. En clair, la Côte d’Ivoire demeure un pivot : le drapeau est parti, mais les capteurs, les instructeurs et les navires sont toujours là. La base a changé de forme, pas de fonction.

Le Bénin, nouvelle plateforme discrète

Depuis 2016, Patrice Talon s’est imposé comme l’homme fort du Bénin. Autocrate assumé pour ses détracteurs, réformateur rigoureux pour ses partisans, il a fait de la stabilité interne un axe majeur de sa gouvernance. Pragmatique en diplomatie, il a resserré ses liens avec Paris et Washington, acceptant une coopération sécuritaire renforcée sous couvert de formation et de lutte anti-djihadiste. En janvier 2025, un accord bilatéral avec les États-Unis formalise l’arrivée de moyens militaires américains, tandis que la France maintient officiellement une relation « décomplexée » centrée sur l’appui technique. L’image publique reste claire : aucune base française permanente, seulement des détachements temporaires envoyés à la demande.

Depuis 2023, des reportages locaux et français font pourtant état d’une présence militaire française récurrente dans la région de Kandi, au nord du pays. Témoignages de riverains, observation de véhicules et d’équipements étrangers alimentent les rumeurs. Si ni le gouvernement béninois ni l’état-major français ne reconnaissent une implantation permanente, les récits convergent sur l’existence de cycles réguliers d’entraînement, de passages logistiques et d’opérations ponctuelles. Officiellement, il ne s’agit que de missions d’instruction, limitées dans le temps et strictement encadrées.

Au centre de ces spéculations se trouve l’aéroport de Tourou, près de Parakou. Rénové récemment avec une piste longue et des installations modernes, il n’a jamais accueilli de vols commerciaux réguliers. Sa position géographique (loin du littoral, proche des frontières avec le Burkina et le Niger) en fait un point d’appui idéal pour des opérations rapides vers le nord. Depuis 2024, la plateforme est utilisée par les forces spéciales américaines dans le cadre de l’accord sécuritaire, et ponctuellement par des détachements français.

Des rotations inhabituelles de C-130 français entre Abidjan, Cotonou et Tourou ont été relevées par des observateurs indépendants, confirmant que le site joue un rôle discret de hub logistique et de plateforme de surveillance. Officiellement, rien ne dépasse le cadre de la coopération convenue. En réalité, Tourou incarne parfaitement la nouvelle doctrine française en Afrique : une présence allégée, modulable, moins visible que les anciennes bases, mais toujours prête à se projeter rapidement là où l’intérêt stratégique l’exige.

La coopération américano-française dans l’ombre

En janvier 2025, Washington et Cotonou ont scellé un accord de coopération militaire qui marque un tournant dans la présence occidentale en Afrique de l’Ouest côtière. L’objectif officiel : renforcer les capacités béninoises face aux incursions djihadistes venues du Sahel. Concrètement, cet accord ouvre la voie au déploiement de forces spéciales américaines dans le centre du pays, à l’usage d’hélicoptères pour l’action rapide et l’évacuation, et de gros porteurs pour l’acheminement de matériel.

Le centre névralgique de cette nouvelle donne se situe dans la profondeur stratégique béninoise : depuis là, il est possible de rayonner vers la zone des parcs W-Arly-Pendjari, frontalière du Niger et du Burkina Faso, devenue depuis 2024 un bastion de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

Parmi les atouts logistiques, l’aéroport de Tourou, à proximité de Parakou, occupe une place clé. Récemment rénové, doté d’une piste longue et d’installations modernes, il n’accueille aucun trafic commercial régulier : un profil idéal pour une utilisation étatique discrète. Sa position centrale permet un déploiement rapide vers les zones d’opérations tout en restant hors de portée directe des menaces sahéliennes.

Dans cet environnement discret, les forces françaises et américaines ne se croisent pas par hasard. Les Français apportent leur fine connaissance du terrain : langue, réseaux locaux, lecture politique des dynamiques régionales, mais aussi moyens de renseignement ; drones et Beechcraft King Air 350 spécialisés dans la surveillance aérienne. Les Américains, eux, fournissent la profondeur logistique : moyens de transport lourds, infrastructures, maintenance, et unités de forces spéciales rodées aux missions de formation et d’appui ciblé.

Le résultat n’est pas une coalition formelle, mais une coordination de fait : échanges de renseignement, synchronisation des entraînements, et parfois soutien mutuel lors d’opérations de surveillance ou de formation. Washington bénéficie ainsi de l’expertise française sur les réalités ouest-africaines, tandis que Paris profite de la puissance logistique et du parapluie politique offert par l’alliance américano-béninoise.

Ce partenariat officieux illustre la nouvelle grammaire militaire dans la région : voir loin grâce aux capteurs, agir ponctuellement, et surtout former massivement les troupes locales, tout en restant à l’abri de la lumière médiatique et de la contestation populaire.

Les outils de l’« armée fantôme »

Le premier trait distinctif de ce dispositif tient à sa taille. L’époque des régiments entiers en garnison a laissé place à des équipes resserrées de quelques dizaines d’hommes, projetées pour quelques semaines ou mois, puis remplacées par d’autres. Cette légèreté humaine a deux avantages : elle réduit la visibilité politique et facilite l’intégration au sein des unités locales. Ces détachements se fondent dans l’organigramme des forces hôtes, participant à des entraînements conjoints, partageant les infrastructures et limitant les signes extérieurs de leur présence (véhicules banalisés, uniformes sans insignes étrangers). Sur le terrain, ces personnels peuvent passer inaperçus pour l’observateur non averti, apparaissant comme de simples formateurs ou conseillers techniques.

Le second pilier de cette « armée fantôme » est l’œil dans le ciel. La France déploie au Bénin comme en Côte d’Ivoire des Beechcraft King Air 350 opérés par le sous-traitant CE Aviation, appareils légers mais dotés de capteurs optiques et infrarouges capables de suivre des déplacements sur de vastes zones. Parallèlement, des entreprises françaises ont vendu à l’armée béninoise des drones de surveillance, officiellement destinés à la lutte anti-djihadiste.

Particularité notable : ces vecteurs ne survolent pas uniquement les zones identifiées comme hostiles. Plusieurs vols ont été observés au-dessus de régions calmes, loin des foyers insurgés, ce qui laisse penser à des missions d’observation aux objectifs plus larges que la seule veille anti-terroriste. Ces trajectoires « hors menace » peuvent viser la cartographie de terrains stratégiques, la surveillance de corridors logistiques ou le suivi discret d’activités économiques et politiques.

Enfin, le troisième outil est l’intervention brève, masquée derrière la bannière de la formation. Les détachements d’instruction opérationnelle (DIO) constituent la façade officielle : instructeurs venus « renforcer les capacités » des unités locales, pour une durée annoncée de quelques semaines, avant de repartir. En réalité, ces missions peuvent servir de couverture à des actions ciblées : collecte de renseignements au sol, mise à jour de cartes opérationnelles, repérage de zones d’atterrissage ou de transit.

Cette logique de rotation rapide et d’effacement officiel permet de maintenir un maillage opérationnel dans des zones stratégiques tout en évitant la lourdeur et la vulnérabilité d’une présence permanente. On entre, on opère, on disparaît ; et la mémoire institutionnelle de la mission est souvent réduite à un rapport d’instruction ou à une photo protocolaire remise à la presse locale.

En somme, l’« armée fantôme » n’est pas un corps invisible, mais un réseau mouvant, optimisé pour être présent sans apparaître, et pour voir plus qu’elle ne frappe.

La stratégie française ; rester sans paraître

Le retrait des grandes emprises sahéliennes n’a pas clos la page militaire française en Afrique ; il en a changé l’écriture. Le paradigme « base‑garnison » (lourd, coûteux, exposé politiquement) cède la place à une posture à faible signature :

  • Abandon des bases spectaculaires au profit de points d’appui réversibles (escales techniques, dépôts discrets, emprises partagées) et d’accords juridiques modulaires (statuts de forces, protocoles d’escale, détachements temporaires).
  • Déploiements limités et ciblés : petites équipes projetées sur des fenêtres temporelles courtes, rotation accélérée, détachements d’instruction opérationnelle en façade, capteurs et moyens aériens en profondeur (ISR, liaisons chiffrées), appuis ponctuels plutôt qu’opérations autonomes.
  • Substitution du camp par le réseau : interopérabilité cultivée avec des unités partenaires, mutualisation avec des alliés (notamment américains) pour la logistique lourde, et externalisation partielle de missions techniques auprès d’opérateurs civils sous contrat (maintenance, vecteurs légers, soutien).
  • Communication contrôlée : mise en avant de la « formation » et du « partenariat », effacement des marqueurs de puissance (effectifs, blindés, étendards), visibilité réduite des mouvements et des capteurs, afin de désamorcer le coût politique d’une présence étrangère devenue impopulaire.

Au fond, il s’agit moins de se retirer que de se reconfigurer : tenir les capacités essentielles (voir, relier, appuyer) sans payer le prix d’une implantation visible. L’outil militaire devient mobile, granulaire, déniable, ajusté au terrain et à l’humeur des opinions publiques.

Cette discrétion n’est pas un caprice esthétique ; elle répond à des intérêts constants, servis par des moyens nouveaux.

Maintien d’une influence politique régionale.
La France cherche à préserver des canaux décisionnels dans les capitales côtières (relais diplomatiques, coopération de sécurité, appuis techniques) afin de peser sur des dossiers où l’urgence prime : crises internes, transitions électorales sensibles, chocs sécuritaires au nord des pays du Golfe de Guinée. L’empreinte légère entretient la confiance des états‑majors sans offrir de cible à l’anti‑françafrique de rue ; elle permet de tester la fiabilité des partenaires, d’anticiper les bascules et d’éviter les angles morts.

Sécurisation indirecte des intérêts économiques et miniers.
Sans « militariser » l’économie, la posture vise à stabiliser les corridors (routes, nœuds ferroviaires, plateformes portuaires), à sécuriser les façades maritimes (lutte contre piraterie, trafics, pollutions), et à surveiller les zones charnières où transitent hydrocarbures, minerais stratégiques, composants et denrées. La protection est systémique : elle concerne les flux (câbles sous‑marins, lignes électriques, hubs logistiques), plus que tel site isolé. Une présence discrète réduit les risques sans déclencher les réflexes souverainistes qu’alimentent les implantations massives.

Empêcher l’alignement exclusif sur des puissances concurrentes.
Le théâtre ouest‑africain est une zone de compétition ouverte :

  • La Russie capitalise sur des offres de sécurité expéditives et des partenariats politico‑militaires de substitution.
  • La Chine consolide son ancrage par l’infrastructure (ports, zones industrielles, télécoms) et la finance.
  • La Turquie diffuse une boîte à outils agile (drones, formation, industrie de défense, soft power).
    Dans cet environnement, l’empreinte légère française permet de rester dans la boucle : partage d’informations, soutien calibré lors de crises, coopération capacitaire à valeur ajoutée (langue, doctrine, retours d’expérience locaux). L’objectif n’est pas d’exclure, mais d’éviter l’exclusivité d’un autre ; conserver une place dans l’architecture de sécurité et dans les arbitrages des décideurs.

En somme, la stratégie française post‑Sahel est une politique de capteurs et de passerelles : moins d’acier, plus de réseau ; moins de drapeau, plus d’accès. Rester, oui ; mais sans paraître. Parce qu’en Afrique de l’Ouest, l’efficacité se mesure désormais à la capacité d’influence sans exposition, à la vitesse d’appui sans inertie, et à l’intimité opérationnelle sans base.

Enjeux politiques internes

En Côte d’Ivoire, la présidentielle d’octobre 2025 se présente comme un scrutin sans véritable suspense. Alassane Ouattara, après avoir entretenu le doute, a finalement choisi de briguer un quatrième mandat, consolidant ainsi son emprise sur un appareil d’État qu’il contrôle depuis 2011. La scène politique a été soigneusement débarrassée de ses principaux opposants : Laurent Gbagbo écarté pour raisons judiciaires, Tidjane Thiam invalidé pour double nationalité, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé maintenus à l’écart par une combinaison de condamnations et d’inéligibilités.

Cette neutralisation des candidatures crédibles laisse le champ libre à Ouattara, dont le partenariat stratégique avec Paris reste intact malgré la communication sur le « retrait » militaire français. La rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée en juillet 2025 a acté un soutien tacite : coopération sécuritaire allégée mais toujours active, échanges diplomatiques fluides et convergence d’intérêts face aux recompositions géopolitiques régionales.

À Cotonou, Patrice Talon a répété qu’il ne se représenterait pas en 2026. Mais loin d’ouvrir le jeu, cette annonce s’inscrit dans une stratégie de succession maîtrisée : le président sortant entend désigner son dauphin et verrouiller la compétition par le contrôle de l’appareil partisan et de l’agenda institutionnel. Les formations alliées, UP le Renouveau et Bloc Républicain, concentrent les leviers de pouvoir ; indispensables pour franchir la barre du parrainage exigé par le code électoral.

Dans ce contexte, les candidatures dissidentes ont peu de marges. L’opposant panafricaniste Kémi Séba, qui a annoncé vouloir se présenter, illustre cet obstacle : sans réseau d’élus pour le parrainer, il se heurtera à une muraille institutionnelle érigée précisément pour empêcher l’irruption d’un outsider.

En définitive, que ce soit à Abidjan ou à Cotonou, la mécanique est la même : élections encadrées, concurrence filtrée, succession contrôlée. Les urnes restent, mais le résultat se joue en amont, dans les arcanes du pouvoir et les manœuvres de coulisses.

La permanence masquée

Le discours politique martèle l’image d’un désengagement : cérémonies de rétrocession, discours sur la « souveraineté retrouvée », communication soigneusement calibrée pour illustrer un retrait ordonné. Pourtant, sur le terrain, la trame logistique et opérationnelle française demeure. Les grandes bases visibles ont disparu, mais les points d’appui, détachements temporaires et capteurs aériens restent en place. L’appareil militaire français n’a pas été démantelé, il a simplement été déployé autrement, avec moins de drapeau et plus de discrétion.

Ce que l’on appelait autrefois « France-Afrique » (avec ses garnisons permanentes, ses conseillers militaires omniprésents et ses interventions directes) a cédé la place à un maillage discret, articulé autour de la formation, du renseignement et de la coopération ciblée. L’influence ne passe plus par le contrôle ostensible du terrain, mais par la capacité à peser sur les décisions stratégiques, à rester intégré dans les réseaux militaires locaux et à maintenir un accès privilégié aux zones et infrastructures jugées vitales.

L’armée demeure un outil diplomatique central pour Paris en Afrique de l’Ouest. Sa forme a changé, son rôle persiste : sécuriser les corridors stratégiques, éviter que certains États ne basculent dans l’orbite exclusive d’autres puissances (Russie, Chine, Turquie), et préserver un minimum de capacité d’action dans une région où les rapports de force évoluent vite. En s’adaptant aux résistances populaires, en réduisant la visibilité pour limiter la contestation, Paris poursuit une vieille logique ; rester dans la partie quoi qu’il arrive.

En somme, derrière les cérémonies de départ et les déclarations officielles, la présence militaire française en Côte d’Ivoire et au Bénin illustre une permanence qui ne dit pas son nom : le visage a changé, mais la main reste ferme sur les leviers essentiels.

Bibliographie

Mathieu N'DIAYE
Mathieu N'DIAYE
Mathieu N’Diaye, aussi connu sous le pseudonyme de Makandal, est un écrivain et journaliste spécialisé dans l’anthropologie et l’héritage africain. Il a publié "Histoire et Culture Noire : les premières miscellanées panafricaines", une anthologie des trésors culturels africains. N’Diaye travaille à promouvoir la culture noire à travers ses contributions à Nofi et Negus Journal.

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