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Dieudonné M’bala M’bala

Histoire

Dieudonné M’bala M’bala

Par naomi P. 2 octobre 2014

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Humoriste, acteur, producteur de spectacles, gérant de théâtre, militant politique, auteur de théâtre, réalisateur, scénariste. 

Dieudonné nait en 1966 d’une union entre Josiane Grué une sociologue française
originaire de la bretagne, et Dieudonné Joseph M’Bala,un expert comptable
camerounais originaire du village Ollama et de l’éthnie Ewondo.
Il grandit en banlieue parisienne du côté D’Antony, Bagneux, Verrière-Le-Buisson

Ses débuts dans l’écriture de sketches :

Plus jeune, au moment où il lâche ses études, il décide de travailler de temps à autre, quelques mois dans l’année. Durant son temps libre il s’entraine à l’écriture de sketches humoristiques…

Premiers pas dans l’humour :

Très proche de l’un de ses anciens camarades de classe, ils décident lui et son ami de composer un duo humoristique, et montent des sketches. Ils commencent leurs premières représentations dans des cafés-théâtres. Ce camarade, qui est à l’époque le meilleur ami de Dieudonné n’est autre qu’Elie Semoun.

Ensemble, ils créent différents sketches à l’humour plutôt métissé (puisqu’ils aiment  se moquer l’un et l’autre de leurs origines, en mettant en avant les stéréotypes récurrents connus autour de leurs cultures respectives)… Ce sera dans les années 90 que le duo émergera et se fera remarquer dans une scène ouverte au Café de la Gare… Puis ils commencent  à passer à la télévision régulièrement et font un tabac, tout le monde se les arrache. Ils ne tardent pas à se créer des personnages sur mesure : Cohen (Elie Semoun) et Bokassa (Dieudonné).

Collaboration avec Elie Semoun :

Pour professionnaliser leur collaboration ils créent ensemble une entreprise : Bonnie Production, avec la participation du frère de Dieudonné. A la suite, il (Dieudonné) crée d’autres structures de productions et d’éditions ou il s’occupe de la partie management, des conditions contractuelles, des tarifs, il choisit le type de sketche que le duo va produire ect… C’est durant cette période que Dieudonné va s’imposer et refuser de jouer la caricature d’un africain dans l’émission Coucou C’est Nous alors présentée par Christophe Dechavanne.

Carrière solo et séparation d’Elie Semoun :

A partir de 1995 c’est le tournant pour Dieudonné. Après s’être brouillé avec Elie Semoun sur les conditions de gestion de leur entreprise, ils décident de se s’éloigner, la même année Dieudonné se produira sur scène en solo pour la première fois dans le spectacle : « J’m’en cure le zen ».C’est officiellement après le tournage du film Le Clone qu’ils se séparent.

S’en suit une longue liste de spectacles, de projets musicaux, et autres programmes artistiques, qui remportent un franc succès : Dieudonné tout seul, Je crois que ça ne va pas être possible

Il  loue un théâtre : La Théâtre de la main d’Or

A partir de 1999 Dieudonné, joue dans son propre théâtre, qu’il n’hésite pas à prêter aussi à d’autres artistes, des conférenciers, très régulièrement. Il y joue ses One Man Show tous plus provocants les uns que les autres et ça fonctionne. Son public s’élargit et se fidélise. Il tourne aussi dans Astérix et Obélix. Il crée de nouveaux partenariats  avec des artistes comme Gad Elmaleh, La Brigade, Saïan Supa Crew…

Son implication politique :

Il s’engage dans la politique à partir de 1995 trop touché par les mauvaises expériences et les situations racistes dans lesquelles peuvent se trouver les noirs. Il lutte contre le FN(front national), et surtout en faveur des personnes discriminées. Il dirige son discours essentiellement vers la jeunesse, il organise des rencontres avec celle-ci afin qu’elle soit engagée. Il demande la titularisation des personnes sans papiers en France, le droit au logement, il parle du manque de noir à la télé… Il se rapprochera aussi de Calixthe Beyala avec qui il participera à des rencontres-débats organisées par le collectif : Egalité.

Un militant, dissident politique :

Le 21 mars 2000, Dieudonné accorde à France soir une interview dans laquelle il déclare : « Les Noirs ne sont autorisés que dans quelques plages d’expression : le sport et l’humour… et on ne pourra jamais aller plus loin, avoir des responsabilités, car les Noirs ne sont que des grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste, le capitaliste puissant ; il n’y a pas beaucoup de différence entre les patrons de TF1 et le Blanc qui gérait les plantations aux Caraïbes ; ils considèrent les Africains et les Antillais comme des gens de carnaval, de fête ; on ne parle que pour faire rire ; jamais nous ne pourrons être des hommes de pouvoir […] Le Béké (le « Gros Blanc ») est fini… La survie ne tient que dans le métissage. Et moi, j’observe, avec le sourire, sa déchéance […] Lutter contre la discrimination raciale, c’est aussi demander au garant de cette soi-disant morale, le pape Jean Paul II, de démissionner ; car il n’est pas l’envoyé de Dieu, c’est un homme comme les autres ; l’Église catholique cautionne l’argent, la différence et le racisme ; après avoir demandé pardon à Dieu, le pape aurait dû dire à l’humanité : « vous êtes libres », car aujourd’hui, les hommes n’ont plus besoin de leader. » 

Ces propos lui valent un procès pour « diffamation raciale et religieuse » de la part de l’AGRIF – une association proche du Front National – qui l’accuse de racisme anti blanc et anti-catholique.

Dieudonné fait preuve de dévouement et d’activisme dans son combat contre le racisme et la discrimination, il assure sa bonne foi et son désir d’œuvrer afin que les noirs puissent avoir une considération à la hauteur de leurs investissements dans l’économie française. Il s’y engage corps et âme. Pour lui, le métissage est l’avenir.

Son succès et  ses coups durs :

En parallèle, il continue à jouer ses spectacles qui malgré les tensions, remportent autant de succès que de foudres, notamment émanant de la population juive, qui taxe ses spectacles humoristiques « d’antisémites ». Une série de plainte est déposé contre lui, il passe en procès à plusieurs reprises, et est condamné à payer des amandes. Son public étant fidèle et engagé,  ne tarde pas à aider Dieudonné à éponger ses dettes.

En parallèle il lance le mouvement de « La Quenelle », un mouvement représenté par « un bras d’honneur détendu », un symbole qui représenterait une idéologie anti-système et anti-sionniste, qui passerait par l’humour et la non-violence.

Ce signe « La Quenelle » est encore taxé d’antisémite, car il représenterait pour Manuel Valls (le ministre de l’intérieur) un « salut Nazi inversé ».

Dieudonné porte plainte pour diffamation, et se défend en disant qu’il n’utiliserait jamais la haine pour faire passer ses messages…

Fin 2013, début 2014 son spectacle Le Mur est interdit dans plusieurs villes françaises. Il le modifie, puis en sort un autre : « Asu Zoa » en camerounais qui signifierait « regarde l’éléphant devant toi ».

Malgré les foudres des médias, et des personnages politiques, les spectacles de Dieudonné remportent un succès chez la plupart des français.