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Malkia : Les deux Reines, que dire du second volet de la saga Nofi Éditions ?

Nofi, le média de référence pour la promotion de la culture afro, est fier de vous annoncer la sortie imminente du deuxième tome très attendu de la série Malkia de Jérémy Musoki, intitulé « Malkia : Les deux reines ». Ce nouvel opus fait suite au succès de « Malkia : Le réveil du Ka », publié le 14 décembre 2020, et promet de plonger les lecteurs dans une aventure encore plus palpitante et riche en émotions.

Résumé de l’œuvre

« Malkia : Les deux reines » continue l’épopée de Malkia, une jeune fille dotée de pouvoirs extraordinaires et portant un lourd héritage. L’histoire reprend avec Candace Bishara, une enfant de sept ans confrontée à un monde de chaos et de danger. Rapidement, le récit nous ramène dans le quotidien de Malkia, l’adolescente découvrant ses capacités surnaturelles et l’existence d’une organisation secrète, le Sigi So, dédiée à la protection de l’Afrique.

Le roman se développe en suivant Malkia alors qu’elle navigue entre des réalités troublantes et des rêves révélateurs, rencontrant des alliés improbables et des ennemis redoutables. Sa quête de vérité et de maîtrise de ses pouvoirs la mène à travers des épreuves intenses et des confrontations spectaculaires, tout en explorant des thèmes universels tels que la famille, l’identité et la lutte pour la justice.

Une œuvre de fiction et de réflexion

Jérémy Musoki, avec son talent narratif, offre un récit riche en émotions et en suspense. « Malkia : Les deux reines » n’est pas seulement une œuvre de fiction ; c’est une réflexion profonde sur l’histoire et la culture africaines, mêlée à des éléments de science-fiction et de mysticisme. Le livre aborde des questions contemporaines telles que la réunification de l’Afrique, les enjeux politiques et les défis culturels, tout en captivant le lecteur avec une intrigue dynamique et des personnages profondément attachants.

Des couvertures inédites et engagées

Les couvertures des livres de la série Malkia sont inédites dans le paysage littéraire français. Elles capturent l’essence et la richesse de la culture africaine tout en représentant fièrement la jeunesse et l’inclusion. Ces couvertures sont une célébration visuelle de la diversité et de la fierté culturelle, renforçant l’impact des récits qu’elles enveloppent.

Malkia : Les deux Reines, que dire du second volet de la saga Nofi Éditions ?
Les couvertures des deux premiers Tomes de Malkia

Pourquoi vous devriez lire « Malkia : Les deux reines »

  • Intrigue captivante : Chaque chapitre est une nouvelle aventure, pleine de surprises et de rebondissements, qui maintiendra le lecteur en haleine du début à la fin.
  • Personnages inspirants : Malkia et ses compagnons incarnent des valeurs de courage, de résilience et de solidarité, offrant des modèles positifs et inspirants.
  • Richesse culturelle : Le livre est une célébration de la culture africaine, avec des références à des traditions, des langues et des histoires qui enrichissent l’expérience de lecture. On y parle de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah et bien d’autres !
  • Thématiques importantes : En abordant des thèmes tels que l’identité, l’inclusion et la fierté, « Malkia : Les deux reines » résonne particulièrement auprès de la jeunesse et encourage une représentation positive et inclusive.

Christian Dzellat, CEO de Nofi, dans l’histoire

Un élément fascinant de cette série est l’implication de Christian Dzellat, CEO de Nofi, dans l’histoire de Malkia. Son engagement et sa passion pour la promotion de la culture afro sont reflétés dans le récit, ajoutant une dimension authentique et inspirante à l’œuvre.

Disponibilité

Ne manquez pas la sortie de « Malkia : Les deux reines ». Le livre est disponible dans toutes les librairies partenaires et sur les plateformes de vente en ligne (Nofistore, Amazon, Fnac, …). Restez connectés sur Nofi pour les dernières mises à jour. Les avis sur le premier livre son visible sur Amazon et Babelio pour se faire une idée !

Ce qu’il faut retenir

Avec « Malkia : Les deux reines », Jérémy Musoki nous offre une aventure inoubliable et une immersion totale dans un univers où les frontières entre le réel et l’imaginaire se brouillent. Ce livre est une véritable ode à l’Afrique, à ses richesses et à ses potentialités. Préparez-vous à être émerveillés et inspirés par ce récit épique.

Pour plus d’informations et pour rejoindre la discussion, suivez-nous sur nos réseaux sociaux et visitez notre site web. « Malkia : Les deux reines » est bien plus qu’un livre ; c’est une expérience à ne pas manquer.

Noki Noki : la startup congolaise qui révolutionne la livraison en Afrique

Noki Noki, une startup de Congo-Brazzaville, révolutionne la logistique en Afrique avec des solutions innovantes et une récente levée de fonds de 3 millions de dollars. Expansion stratégique, impact social et économique, et service de livraison du dernier kilomètre en pleine croissance.

Fondée en 2021 par Jonathan Yanghat, l’entreprise se distingue par ses solutions logistiques innovantes et son service de livraison du dernier kilomètre, répondant aux défis uniques de l’Afrique.

Une réponse innovante aux défis logistiques

Noki Noki, la startup congolaise qui  révolutionne la livraison en Afrique

Le marché africain est marqué par des infrastructures souvent insuffisantes et des zones rurales difficiles d’accès. La compagnie a relevé ce défi avec des solutions adaptées :

  • Noki Food : Ce service de livraison de repas met en relation les consommateurs avec les restaurants locaux, offrant une large gamme de choix culinaires.
  • Noki Pay : Une plateforme de paiement intégrée et sécurisée qui simplifie les transactions en ligne, facilitant ainsi les achats et les paiements.

Grâce à ces services, elle se positionne comme un acteur clé dans la facilitation du commerce électronique en Afrique, un marché en pleine expansion avec une population de plus en plus connectée.

Une expansion stratégique

Noki Noki, la startup congolaise qui  révolutionne la livraison en Afrique

Avec cette nouvelle levée de fonds, le projet est d’étendre ses services à d’autres grandes villes africaines. L’objectif est de bâtir un réseau logistique robuste pour soutenir l’essor rapide du commerce électronique en Afrique. En s’associant avec des entreprises locales, cela permet de proposer des solutions personnalisées qui répondent aux besoins spécifiques de chaque marché.

L’expansion de la startup n’est pas seulement géographique mais aussi technologique. L’entreprise investit dans des technologies de pointe pour améliorer l’efficacité de ses opérations et offrir une meilleure expérience utilisateur. Les drones de livraison, les véhicules électriques et les logiciels de gestion de flotte avancés sont quelques-unes des innovations prévues d’être d’introduite.

Impact économique et social

Noki Noki, la startup congolaise qui  révolutionne la livraison en Afrique

Noki Noki ne se contente pas de transformer la logistique en Afrique ; elle joue également un rôle clé dans le développement économique et social des communautés locales. En créant des emplois et en soutenant les entreprises locales, la startup contribue à la croissance économique tout en améliorant l’accès des consommateurs aux produits et services essentiels.

La création d’emplois est un aspect crucial de l’impact social de l’entreprise. En recrutant localement pour ses opérations de livraison et de gestion, la startup aide à réduire le chômage et à améliorer les conditions de vie dans les communautés où elle opère. De plus, en facilitant l’accès aux marchés pour les petites et moyennes entreprises locales, Noki Noki stimule l’entrepreneuriat et la croissance économique locale.

L’expérience client au cœur de la stratégie

Noki Noki, la startup congolaise qui  révolutionne la livraison en Afrique

Le succès de Noki Noki repose sur son engagement envers l’expérience client. Grâce à des technologies avancées, l’entreprise optimise ses opérations pour garantir un sgipping rapide et fiable. Un service client dédié est toujours disponible pour assister les clients à chaque étape du processus.

La satisfaction client est une priorité. L’entreprise utilise des systèmes de suivi en temps réel pour que les clients puissent suivre leurs livraisons de bout en bout. En outre, une équipe de support client réactive est disponible pour répondre aux questions et résoudre les problèmes, garantissant ainsi une expérience sans tracas.

Perspectives d’avenir pour Noki Noki

Noki Noki, la startup congolaise qui  révolutionne la livraison en Afrique

L’avenir de la startup s’annonce brillant. Avec les fonds nouvellement acquis, l’entreprise est bien placée pour devenir le leader de la livraison du dernier kilomètre en Afrique. En misant sur l’innovation technologique et la satisfaction client, « Noki N » est prête à surmonter les défis futurs et à saisir les opportunités offertes par le marché africain en pleine croissance.

Importance du dernier kilomètre

La livraison du dernier kilomètre représente l’étape finale de la chaîne logistique et est souvent la plus critique. En Afrique, où les infrastructures peuvent être limitées, cette étape pose des défis particuliers. L’entreprise, avec ses solutions ingénieuses, assure des livraisons rapides et fiables même dans les régions les plus isolées.

Une nouvelle ère du shipping

L’essor s’inscrit dans un contexte où le commerce électronique connaît une croissance exponentielle en Afrique. Avec une population jeune et de plus en plus connectée, le potentiel du marché africain est immense. Noki Noki se positionne comme un acteur clé pour répondre à cette demande croissante en offrant des solutions logistiques adaptées aux réalités locales.

Conclusion

Bien plus qu’une simple startup logistique ; c’est un moteur de changement pour tout le continent africain. En s’attaquant aux défis complexes de la livraison du dernier kilomètre, elle pave la voie à une nouvelle ère du commerce électronique en Afrique. Avec une équipe dévouée, des solutions innovantes et un soutien financier solide, Noki Noki est prête à transformer la logistique africaine et à offrir des services de classe mondiale à des millions de consommateurs.

Pour suivre les dernières avancées de Noki Noki et leurs projets futurs, visitez leur site web et restez informé de leurs annonces. Car cette startup innovante est en route pour devenir un acteur incontournable dans le secteur du shipping en Afrique, et leur parcours ne fait que commencer. Rejoignez-les dans cette aventure passionnante et découvrez comment ils redéfinissent la livraison du dernier kilomètre sur le continent africain.

Vita Nkanga, le roi Kongo figure de souveraineté africaine au XVIIème siècle

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Connu pour sa résistance face au colonialisme portugais, Vita Nkanga est une figure emblématique de la lutte pour la souveraineté et l’unité du Kongo, marquée par la bataille de Mbuila en 1665 et son martyre.

Les origines de Vita Nkanga

Kongo dia Ntotela (kintotila kya Kongo) connu sous le nom de “royaume de Kongo”  est l’un des anciens Etats africains les plus connus. Ses souverains se nomment les ntotila (ou ntotela), et portent aussi le titre de Mwene Kongo (seigneur de Kongo). Si Affonso 1er Nzinga Mvemba est connu pour sa conversion au catholicisme ainsi que sa politique de modernisation du royaume, Antonio 1er Vita Nkanga est lui connu dans la mémoire collective pour être le martyr de la cause Kongo face au colonialisme portugais.

Probablement né aux alentours de 1636 à Mbanza-Kongo (capitale de Mbanza Kongo), Vita Nkanga est le fils de Garcia (Galasiya) II Nkanga a Lukeni, roi de Kongo de 1641 à 1661. Il appartient à la maison royale Ki-Nlaza, nouvelle dynastie Kongo inaugurée par son oncle Alvare VI puis son père Garcia II Nkanga A Lukeni.

Il grandit donc en tant que prince royal. En 1655, Vita Nkanga, connu aussi sous le nom de Dom Antonio, obtient sa première fonction politique en tant que Mwene Mpangu (gouverneur de la province de Mpangu). Il s’y distingue en combattant les “Jagas”, des mercenaires africains razziant les campagnes à la recherche de butin et capturant les personnes pour les revendre en tant qu’esclaves aux Portugais installés à Luanda.

Se rapprochant de son père au fil des ans, il est préféré à son frère aîné Affonso, jugé trop proche des missionnaires catholiques capucins, par son père mais aussi par le reste du Lumbu (le conseil royal désignant et consacrant les ntotila).

Vita Nkanga, un roi intransigeant et rusé face à la convoitise portugaise

Figure 1 Réprésentation de Vita Nkanga d’après les images historiques d’époque (faite par  Jason Abonheous Fina)

En 1661, Garcia II Nkanga A Lukeni meurt, probablement empoisonné. Conformément à sa volonté et à celle du Lumbu, Vita Nkanga est intronisé ntotila sous le nom d’Antonio 1er. En tant que membre de la maison Ki-Nlaza, il est aussi surnommé “Mani Nlaza” (Mwene Nlaza).

Vita Nkanga en tant que souverain se marque par sa défiance envers l’Eglise catholique, son intransigeance pour la traitrise. Il tue son frère le soupçonnant d’avoir empoisonné son père, sa première épouse et son amant.

Épaulé par les prêtres catholiques Kongo ainsi que les nganga (prêtre traditionnel kongo), Vita Nkanga affirme la pleine souveraineté Kongo face à la colonie portugaise de Luanda, critiquant les traités de paix signés entre Kongo et la colonie portugais de Luanda.

Ces traités font suite au soutien de Garcia II Nkanga A Lukeni aux Provinces Unies (la Hollande actuelle) attaquant les Portugais à Luanda entre 1641 et 1648. Or Luanda réclamait en dédommagement des cession territoriales ainsi que l’accès et le contrôle des mines de cuivre de Kongo. Ce que Garcia II Nkanga A Lukeni a toujours refusé.

Vita Nkanga poursuit ce combat, voulant préserver l’intégrité territoriale de Kongo ainsi que la souveraineté de Kongo sur les mines.

Le gouverneur de Luanda, André Vidal de Negreiros, cherche lui à la fois à contrôler les mines Kongo et de mener une guerre contre Kongo, permettant d’avoir des esclaves. Possédant des plantations au Brésil, les guerres menées en Angola et au Kongo lui bénéficient personnellement.

Face à ces prétentions, Vita Nkanga répond fièrement en 1664 que ”Ces mines n’existent pas et même si elles existaient, il ne les devait à personne”.

En parallèle, il essaie de convaincre le Vatican de jouer l’arbitre afin de dissuader le gouverneur de Luanda d’une attaque contre Kongo.

Cette action diplomatique lui permet de gagner du temps car Vita Nkanga cherche à réunifier Kongo, divisé par des conflits internes. En 1663, la mort de l’alliée et rivale de son père, Ana Njinga Mbandi, reine de Ndongo et de Matamba, rabat les cartes. Certains de ses territoires reviennent à Kongo mais la colonie portugaise de Luanda cherche aussi à s’en emparer.

André Vidal de Negreiros cherche alors à soudoyer les élites locales, garantissant d’en faire des vassaux. Isabel Ne Mbuila et Affonso Ne Wandu veulent se placer sous sa protection afin de ne pas perdre leurs positions, Vita Nkanga voulant les destituer. Isabel Ne Mbuila promet même d’indiquer au gouverneur de Luanda l’emplacement des mines de Kongo. Le casus belli est tout trouvé.

La bataille de Mbuila du 29 octobre 1665

Vita Nkanga, le roi Kongo figure de souveraineté africaine au XVIIème siècle
Figure 2 Fresque de la bataille de Mbuila à l’Eglise Notre Dame de Nazareth à Luanda

Face à cette menace, Vita Nkanga rassemble ses forces. Il s’allie avec le Mâ Loango, bien que Loango soit indépendant depuis plus de 100 ans, de contacter l’Espagne, afin de jouer entre la rivalité entre le Portugal et l’Espagne, le chargeant d’envoyer une ambassade à ce dessein.

Il convoque l’ensemble des mwene (gouverneurs des provinces) et fait ce qu’il convient un appel à la mobilisation générale le 13 juillet 1665 )”pour partir défendre nos terres, propriétés, enfants  et femmes, nos propres vies et nos libertés, dont la nation portugaise veut s’emparer pour les dominer”.

Suite à cet appel, Vita Nkanga prépare une offensive non seulement contre Isabel Ne Mbuila et Affonso Ne Wandu, mais également contre la colonie portugaise d’Angola et Luanda. C’est alors la première fois qu’un roi Kongo, qu’un souverain africain organise une offensive contre les Portugais. Ana Njinga Mbandi n’avait mené qu’une guerre défensive territoriale contre les Portugais et son cousin Felipe Ngola Hari.

L’armée Kongo rassemblée est menée par Vita Nkanga en personne, accompagné par plusieurs mwene. Composée de plusieurs dizaines de milliers de de guerriers, elle se dirige à Ulanga dans le district de Mbuila (en Angola actuel, dans la province de Uige). Luanda a dépéché le capitaine Luis Lopes de Sequiera, accompagné d’un contingent de mousquetaires portugais ainsi que de troupes mercenaires africains “Jagas”, afin d’accueillir l’armée royale Kongo (kilombo kia Kongo).

Bénéficiant de pièces d’artillerie et en hauteur, l’armée de Luanda bénéficie d’un avantage tactique. Mais l’armée de Vita Nkanga est supérieure en nombre. Menant avec fourgue et rage son armée, après la mort de deux de ses lieutenants, Vita Nkanga lance l’assaut voulant lui même tuer  Luis Lopes de Sequeira. L’armement est similaire des deux côtés : mousquets, arcs, épées et haches.

Vita Nkanga est décrit comme “égal à un grand capitaine , l’homme le plus courageux à travers  les âges,  il marchait avant tout avec une machette (épée)”.

Mais l’artillerie lourde portugais le cible en priorité. L’isolant lui et ses hommes, elle fait feu constamment sur lui. Assommé par les coups de canons, Vita Nkanga meurt, entouré par son aumonier l’abbé Lubeladio, décapité par un mercenaire “Jaga”. Sa mort désorganise l’armée et sonne la défaite de Kongo.

A la suite de cette bataille, où une grande partie de la noblesse Kongo est morte, plusieurs candidats au trône se déclarent. Il s’en suit une guerre civile entre les maisons royales Kongo, divisant le royaume et vidant Mbanza-Kongo de sa population. Face à cette crise, Antonio 1er incarne la défense de la souveraineté Kongo et la lutte pour son unité. Héros du royaume et du peuple Kongo, c’est son esprit qui aurait inspiré quarante années plus tard à Ndona Beatriz Nsimba Kimpa Vita de prêcher la réunification de Kongo et le départ des missionnaires catholiques.

Conclusion

Si son règne est bref, il est riche en événements et emblématique de la lutte du royaume Kongo (Kongo dya Ntotila/Kongo dya Ntotela) contre le colonialisme. Figure martyr de la bataille de Mbuila, l’une des plus grandes batailles de l’Afrique Centrale avant la colonisation, Vita Nkanga est un des rois Kongo dont la mémoire est célébrée jusqu’à nos jours.  Sa tête est enterrée à Luanda dans l’Eglise Notre Dame de Nazareth.

Pour aller plus loin Bruce MATESO, Le royaume Kongo sous Vita Nkanga : les fondements de la maison royale Ki-Nlaza, Paris, Paari, 2023.

L’art de la guerre en Afrique précoloniale

Briser le mythe des « guerres tribales »

L’histoire militaire africaine souffre d’un double effacement : celui orchestré par les chroniqueurs coloniaux, et celui, plus insidieux, perpétué par une historiographie eurocentrée. L’Afrique précoloniale y est souvent réduite à un théâtre de violences tribales, dénuées de toute rationalité stratégique ou de logique institutionnelle. Cette vision infantilisante, ressassée depuis le XIXe siècle, masque une réalité bien plus riche, complexe et articulée. Car loin de se cantonner à de simples escarmouches désorganisées, les guerres africaines furent, pour une multitude de sociétés, le prolongement direct d’un projet politique, d’un impératif religieux ou d’une volonté d’expansion économique.

En vérité, parler de « tribus » est déjà, en soi, une erreur conceptuelle. Les structures politiques de l’Afrique précoloniale étaient souvent des chefferies centralisées, des royaumes fédératifs, ou de vastes empires dotés de systèmes de mobilisation, d’encadrement et de commandement dignes des modèles médiévaux eurasiens. Ce que l’on nomme abusivement « guerre tribale » était bien souvent une entreprise diplomatique, religieuse ou fiscale sous-tendue par des intérêts stratégiques, et régie par des règles précises d’engagement.

Cela étant dit, il convient de reconnaître que le théâtre africain présentait des contraintes écogéographiques majeures qui ont profondément modelé ses configurations militaires. La fameuse mouche tsé-tsé, vecteur de la trypanosomiase, a décimé chevaux et bétail, limitant drastiquement la cavalerie en Afrique centrale et équatoriale. De même, l’absence de ports naturels profonds le long de nombreuses côtes, ou l’inaccessibilité de certains fleuves bloqués par des cataractes et des rapides, ont freiné les échanges technologiques, retardé l’acheminement de matériels lourds et cloisonné les fronts militaires. La géographie n’a donc jamais été neutre dans l’évolution des tactiques de guerre africaines.

Et pourtant, malgré ces défis, les peuples africains ont élaboré des réponses tactiques originales, adaptées à leur environnement : fortifications massives à Buhen ou dans le royaume du Kongo, unités de cavalerie cuirassée dans le Sahel, archers empoisonneurs du Nil ou infanterie disciplinée des royaumes côtiers. À chaque zone agroclimatique correspondait un modèle militaire spécifique, une rationalité du conflit inscrite dans les réalités locales.

Avant l’ère coloniale, l’Afrique n’était donc pas un continent en léthargie stratégique. C’était un patchwork dynamique de civilisations guerrières, chacune façonnant ses doctrines et ses outils selon ses contraintes propres. Cette diversité, longtemps occultée par le prisme colonial, mérite aujourd’hui une réévaluation rigoureuse. Il ne s’agit pas de célébrer la guerre pour la guerre, mais de restituer aux peuples africains ce qui leur a été nié : une pensée militaire, une praxis stratégique, et une maîtrise endogène de la guerre.

I. L’ANTIQUITÉ MILITAIRE AFRICAINE : PÉRIODES PHARAONIQUE, KUSHITE ET PUNIQUE

I.A. L’Égypte pharaonique ou la genèse d’un art militaire indigène

illustration d’Angus McBride montrant le pharaon égyptien ramses II dans son char.

L’image d’Épinal d’une Égypte antique exclusivement tournée vers la religion, les hiéroglyphes et les pyramides fait souvent oublier une autre réalité : celle d’un État militaire redoutablement organisé, forgé dans les convulsions de la conquête et affiné par des siècles de guerre. La civilisation pharaonique, l’une des plus anciennes de l’histoire humaine, n’aurait jamais pu édifier son empire sans une pensée militaire élaborée, une doctrine stratégique rigoureuse et un savoir-faire tactique évolutif.

1. Des armées structurées dès l’Ancien Empire

illustration d’angus mcbride montrant des guerriers de l’ancienne armée égyptienne.

Dès l’Ancien Empire (vers 2700–2200 av. J.-C.), les armées égyptiennes révèlent une organisation embryonnaire mais cohérente : infanterie légère armée de massues, de haches de cuivre, de lances et d’arcs simples. La guerre n’est pas encore une institution permanente, mais elle s’inscrit dans le cadre de l’unification territoriale, puis de l’expansion vers les marges nubiennes. L’appareil militaire s’appuie alors sur des levées régionales, encadrées par des scribes militaires et des chefs de régiments.

Si les tactiques demeurent rudimentaires (manœuvres de masse, affrontement frontal), l’existence de campagnes coordonnées et la construction de forteresses comme celles de la Haute Nubie (Buhen) montrent que l’Égypte maîtrise déjà la logistique, l’ingénierie et la projection de puissance.

2. L’électrochoc hyksôs et l’âge du bronze militaire

Angus McBride : Chariot et coureurs de chariots, fin du Nouvel Empire, Égypte

Le choc décisif survient au XVIIe siècle av. J.-C. avec l’irruption des Hyksôs, peuples sémitiques venus du Levant, qui introduisent deux innovations majeures : le char de guerre et l’arc composite. Cet affrontement est fondamental car il constitue un moment de bascule technologique. Loin de s’effondrer, l’Égypte s’adapte, absorbe ces technologies et les perfectionne. Le Nouvel Empire (vers 1550–1070 av. J.-C.) qui en découle devient l’âge d’or de la militarisation égyptienne.

Sous les règnes d’Ahmôsis Ier, de Thoutmôsis III ou encore de Ramsès II, l’armée égyptienne devient une institution permanente. Des corps professionnels sont établis ; des arsenaux produisent des armes standardisées ; des écoles forment les scribes militaires. Les archers, les lanciers, les chars et les unités auxiliaires (Libyens, Syriens, Nubiens) sont intégrés dans des formations cohérentes, encadrées par une hiérarchie complexe. L’armée du Nouvel Empire déploie des colonnes de plusieurs milliers d’hommes, organisées en divisions et capable de manœuvres concertées comme à Megiddo ou à Kadesh.

3. La Nubie : vivier militaire de l’Égypte

Angus McBride : Guerriers égyptiens et nubiens.

Un élément souvent ignoré, mais absolument fondamental, est le rôle des soldats nubiens. Les archers du pays de Ta-Seti (la « Terre de l’arc ») jouèrent un rôle de tout premier plan dans la puissance militaire égyptienne. Ces archers, réputés pour leur précision et leur endurance, furent intégrés massivement dans les corps expéditionnaires, notamment lors des campagnes en Asie ou contre les Libyens.

Le recrutement de ces troupes ne fut pas qu’une simple importation de chair à canon : il s’agissait d’une symbiose militaire entre deux peuples étroitement liés depuis l’Antiquité. Certains commandants comme Weni l’Ancien affirment avoir levé des milliers de soldats dans les tribus nubiennes. Loin d’être des supplétifs passifs, ces archers contribuèrent également à l’essor militaire de la 25e dynastie koushite, lorsque l’Égypte fut elle-même conquise par ses anciens vassaux du sud.

Dans cette période antique, l’armée égyptienne, loin d’être une entité figée ou exclusivement rituelle, s’impose comme un laboratoire militaire. Elle conjugue innovations étrangères et traditions indigènes, élabore des doctrines complexes, et s’appuie sur des alliances stratégiques africaines. Loin des simplismes habituels, l’Afrique pharaonique offre ici une démonstration éclatante de sa capacité à penser et faire la guerre selon ses propres logiques.

I.B. La Nubie et le royaume de Koush : l’arc comme prolongement de l’âme

Au sud de la première cataracte du Nil, dans les terres parfois méprisées par les égyptologues classiques, s’étendait un foyer de civilisation et de puissance militaire que l’histoire officielle a trop souvent relégué dans les marges : la Nubie. Plus précisément, le royaume de Koush (puissant, structuré, offensif) représente l’un des plus formidables modèles de souveraineté militaire indigène de l’Afrique antique. Là où l’Égypte puisait dans ses archives millénaires, Koush s’appuyait sur une force élémentaire : l’arc long, tendu à la force des pieds, prolongement direct de la volonté guerrière de tout un peuple.

1. Ta-Seti : les archers des origines

illustration d’angus mcbride montrant un archer nubien du royaume de Kush au 11e siècle avant J.-C.

Dès les premiers textes pharaoniques, la Nubie est désignée comme Ta-Seti, la « Terre de l’Arc ». Ce n’est pas un surnom poétique, mais une reconnaissance tactique : les archers nubiens formaient l’un des corps militaires les plus redoutés de l’Antiquité. Leurs arcs, longs de près de deux mètres, taillés dans du bois de palmier et parfois renforcés par des nervures d’os ou de cuir, nécessitaient souvent l’usage des pieds pour être bandés. Le tir n’était pas seulement puissant : il était précis, répété, discipliné.

Ces archers n’étaient pas de simples chasseurs réquisitionnés. Ils étaient entraînés dès l’enfance, souvent intégrés dans des confréries guerrières. Leurs flèches, courtes, parfois sans empennage, étaient souvent enduites de poisons végétaux ou organiques – les Grecs comme les Perses attestent de leurs effets dévastateurs. Leur efficacité était telle que les auteurs arabes du Moyen Âge surnommeront plus tard les Nubiens « les creveurs d’yeux », tant leurs projectiles fauchaient les ennemis avec une précision clinique.

2. L’ère koushite : militarisation impériale et renversement stratégique

Au VIIIe siècle av. J.-C., un retournement géopolitique majeur bouleverse l’équilibre du Nil : la 25e dynastie koushite. Originaire de Napata, puis de Méroé, cette dynastie « noire » conquiert et gouverne toute l’Égypte pharaonique. L’armée koushite, loin d’être une coalition d’archers désordonnée, devient alors une force structurée, centralisée, dotée d’une capacité de projection stratégique inédite.

Les troupes étaient constituées de plusieurs corps : archers, fantassins munis de massues ou de lances à large lame, mais aussi de cavaliers et, selon certaines sources, d’unités de chars. Les Koushites adoptèrent certaines technologies égyptiennes (notamment les chars de guerre) mais les intégrèrent dans une logique propre. Loin de simplement copier l’ennemi, ils africanisent l’outil, comme le montrent les scènes de tributs remettant des chars aux pharaons égyptiens : ces engins étaient désormais fabriqués en Nubie même.

Les inscriptions de Weni l’Ancien et les rapports de gouverneurs comme Sobeknakht l’attestent : l’armée koushite était capable de réunir des dizaines de milliers d’hommes, et de lancer des raids profonds dans la Moyenne et Basse Égypte. Lors d’une invasion décrite par les égyptologues britanniques, les troupes koushites faillirent éradiquer totalement le pouvoir pharaonique, ne se retirant que par choix tactique et non par défaite.

3. Le symbolisme martial : spiritualisation de l’arme

En Nubie, l’arme n’est jamais neutre. L’arc et la flèche sont investis d’un rôle sacré. Ils sont peints dans les tombeaux, offerts aux dieux, portés dans les rites funéraires. Les rois méroïtiques enterrent des flèches sous leurs temples ou les utilisent comme métaphore politique :

« Tant que mon arc tient, mes ennemis plieront. »

Les reines guerrières, comme la célèbre Candace Amanirenas, combinent autorité politique et commandement militaire. L’épisode où elle envoie une gerbe de flèches dorées à l’empereur Auguste, en lui signifiant qu’elles seraient « cadeaux de paix ou armes de guerre, à lui de choisir », illustre cette conscience politique et militaire à la fois raffinée et tranchante. Les objets militaires deviennent des supports de diplomatie, de mémoire et de domination symbolique.

La Nubie, loin d’être une simple périphérie égyptienne, constitue donc une puissance militaire à part entière. Elle démontre qu’avant Rome, avant Byzance, avant les califats, l’Afrique disposait de modèles souverains capables d’inverser le cours de l’histoire. Par sa rigueur martiale, sa maîtrise technologique et sa profondeur symbolique, l’armée koushite impose un paradigme stratégique africain autonome. À qui sait lire sans préjugés, le Sud du Nil offre l’un des plus beaux exemples de militarisme indigène au monde.

I.C. Carthage : une puissance africaine multi-ethnique

Défaite d’Hannibal par Scipion l’Africain à la bataille de Zama, par Angus McBride.

Il est de bon ton, dans une certaine historiographie occidentale, de réduire Carthage à une colonie phénicienne implantée sur les rives du Maghreb, comme si sa réalité géopolitique, militaire et identitaire n’avait été qu’un simple appendice levantin. C’est là un contresens majeur. Carthage est avant tout une puissance nord-africaine. Son enracinement territorial, ses ressources humaines et ses armées sont tirés de la matrice libyque. C’est une cité-État forgée sur le sol africain, par des élites africanisées, avec des troupes essentiellement recrutées dans l’hinterland saharien et berbère. C’est dans ce cadre, et non celui d’un orientalisme de pacotille, qu’il faut analyser son système militaire.

1. Une armée composite mais cohérente

Le génie militaire de Carthage ne réside pas dans l’uniformité ethnique de ses troupes – bien au contraire. Son armée était une mosaïque de contingents : fantassins libyens lourdement armés, cavaliers numides d’une extraordinaire vélocité, mercenaires ibères, baléares, gaulois ou italiens, corps spécialisés comme les archers crétois, et bien sûr les célèbres éléphants de guerre d’Afrique du Nord. Chaque groupe conservait ses tactiques, ses équipements, son style de combat, mais Carthage savait en faire une force de frappe cohérente par l’organisation, la discipline et le commandement.

Cette hétérogénéité n’était pas un handicap. Elle reflétait une conception pragmatique du champ de bataille, dans laquelle la complémentarité primait sur la pureté doctrinale. Dans une certaine mesure, elle préfigurait les armées coloniales mixtes des siècles futurs, à ceci près que l’initiative et la centralité stratégique restaient africaines.

2. Xanthippe : réforme et leçon d’Afrique

Hannibal traversant les Alpes, par Angus McBride.

Durant la Première Guerre punique (264–241 av. J.-C.), Carthage, mise en difficulté sur son propre sol par l’offensive romaine de Regulus, fit appel à un stratège spartiate, Xanthippe. Ce dernier, souvent présenté comme le sauveur grec d’une armée nord-africaine désorganisée, ne fit en réalité que révéler le potentiel tactique sous-exploité d’une armée déjà riche en ressources.

Sa réforme est simple mais décisive : structuration des lignes, recentrage sur l’infanterie libyenne, pleine exploitation de la cavalerie numide et usage frontal des éléphants comme brise-cohortes. À la bataille de Tunis (255 av. J.-C.), cette combinaison pulvérisa l’armée romaine : la cavalerie enveloppa les flancs, les éléphants semèrent la panique, et l’infanterie acheva l’écrasement. Seuls 2 000 soldats romains survécurent, ce qui fait de cette bataille l’un des plus grands désastres de Rome en Afrique.

Mais cette victoire est plus qu’un succès tactique. Elle démontre qu’une armée africaine, à condition d’être bien dirigée, pouvait défier et vaincre l’une des machines militaires les plus disciplinées de l’histoire antique. Ce n’est donc pas une prétendue « supériorité civilisationnelle » romaine qui triomphera de Carthage, mais une conjonction de facteurs logistiques, diplomatiques et économiques sur le long terme.

3. Zama : la défaite d’un système stratégique

La bataille de Zama en 202 av. J.-C. est une oeuvre de Angus McBride qui a été téléchargée le 7 juin 2014.

La bataille de Zama (202 av. J.-C.) marque la fin de l’indépendance militaire carthaginoise. Face à Scipion l’Africain, Hannibal déploie une armée réduite, hétéroclite, et surtout privée de deux de ses piliers : les éléphants expérimentés et la cavalerie numide, passée à l’ennemi sous Masinissa. Le cœur de l’armée est composé de vétérans de la campagne d’Italie, mais leur coordination avec les nouveaux contingents africains ou ibères est insuffisante.

Le plan d’Hannibal (lancer les éléphants, user les premières lignes romaines avec les mercenaires, puis faire intervenir les vétérans) échoue. Les éléphants sont désorientés par les manipulations romaines ; les lignes carthaginoises peinent à se soutenir mutuellement ; et surtout, la cavalerie romaine et numide, une fois revenue sur le champ, écrase l’arrière-garde. Zama n’est donc pas la défaite du combattant africain, mais celle d’un système militaire désarticulé par la désunion politique et l’isolement stratégique.

Avec Carthage, l’Afrique antique a produit une puissance militaire multinationale, organisée, technologiquement innovante et capable de défier l’ordre romain sur son propre terrain. Sa défaite fut moins celle des armes que celle des alliances. Mais son legs militaire (en particulier la doctrine d’emploi des éléphants, la cavalerie légère numide et l’usage tactique de la diversité ethnique) influencera durablement Rome elle-même, qui intégrera ces pratiques dans ses propres armées. Loin d’être marginale, Carthage fut un cœur battant de l’art militaire africain. Sa mémoire reste, aujourd’hui encore, un bastion contre l’amnésie historique.

II. LE SAHEL ET LA SAVANE : LES EMPIRES CAVALIERS ET LA STRATÉGIE DE MOBILITÉ

II.A. Introduction du cheval : transformation du Sahel au XIVe siècle

Dans l’histoire militaire africaine, peu d’innovations ont eu un impact aussi décisif que l’introduction massive du cheval dans les savanes sahéliennes. Au XIVe siècle, cette mutation donne naissance à une nouvelle grammaire stratégique dans le Sahel, un espace allant approximativement du Sénégal au lac Tchad. La guerre cesse d’être une affaire exclusive de levées piétonnes ou de formations d’archers. Désormais, le cavalier devient roi. Il incarne la vitesse, la terreur et le prestige. Mais cette révolution militaire, comme toute mutation profonde, s’est opérée dans un contexte contraint par l’écologie, la logistique et la géopolitique interafricaine.

1. Un changement progressif sous contraintes naturelles

Le cheval n’est pas un animal indigène aux savanes de l’Afrique de l’Ouest. Son adaptation fut laborieuse. L’obstacle majeur s’appelle la mouche tsé-tsé (Glossina), dont la piqûre transmet la trypanosomiase, maladie fatale pour les équidés et les hommes. Le cheval ne survit pas dans les zones humides ou forestières, mais il peut prospérer dans les plaines sèches du Sahel, à la condition expresse de soins constants, d’un abri sécurisé et d’une alimentation contrôlée.

Cette réalité sanitaire impose des coûts exorbitants. Entre l’achat de l’animal (souvent importé du Maghreb ou du Soudan oriental), son transport, son entretien (fourrage, serviteurs, maréchaux-ferrants), et le dressage militaire, le cavalier sahélien est un guerrier de haut rang. Il devient, de fait, l’instrument militaire des élites, nobles, chefs de guerre et souverains, ce qui confère à la cavalerie une forte dimension aristocratique.

2. Une nouvelle grammaire stratégique : les empires cavaliers

À partir du XIVe siècle, plusieurs formations politiques du Sahel placent la cavalerie au centre de leur stratégie d’expansion :

  • L’empire du Mali (1235–1600) développe une armée composée à 90 % d’infanterie, mais ses unités d’élite sont montées. Les généraux, appelés farai, encadrent les troupes à cheval, menant des charges décisives appuyées par des archers au sol. Lors de certaines campagnes, la cavalerie est soutenue par une flotte fluviale de pirogues de guerre, preuve d’une coordination tactique complexe.
  • Le Songhaï (XVe–XVIe siècle), successeur du Mali, fait de la cavalerie l’épine dorsale de son système militaire. À la bataille de Tondibi en 1591, l’armée songhaï s’appuie sur un dispositif classique : infanterie au centre, cavalerie sur les ailes. Ce modèle est cependant pris en défaut par les arquebusiers marocains, illustrant les limites de la cavalerie face au feu moderne.
  • Le royaume d’Oyo (Nigeria) déploie une cavalerie puissante dans les zones du nord. Toutefois, lors de ses tentatives d’expansion vers le sud forestier, ses chevaux s’enlisent. La forêt est l’anti-cavalerie par excellence. Le cheval d’Oyo est donc confiné à la savane, soutenu par une infanterie plus agile pour les incursions méridionales.
  • L’empire de Bornu, aux confins du Tchad, constitue l’un des modèles les plus durables d’une armée équestre islamisée. Sa cavalerie lourde, parfois caparaçonnée de cuir et de cotonnades renforcées, se distingue par sa mobilité dans les vastes plaines du Kanem. L’usage de lances longues, de javelots de jet, de sabres à lame courbe et de talismans religieux cousus dans les tuniques révèle une fusion entre technique de guerre et mystique du pouvoir.

3. Le cheval comme instrument d’hégémonie sociale

Posséder un cheval, c’est détenir un monopole stratégique, mais aussi symbolique. Les lignages aristocratiques sahéliens construisent leur légitimité autour de la guerre montée. Les grandes familles du Mali ou du Songhaï font élever leurs fils dans les arts équestres. Le cheval devient un critère de distinction, un privilège ritualisé : certaines cérémonies investissent les jeunes nobles en leur remettant leur première monture comme on remettrait une épée en Europe féodale.

Le coût logistique est tel que de vastes réseaux esclavagistes internes sont mobilisés pour assurer l’entretien des chevaux. Dans le royaume d’Oyo, des dizaines d’esclaves sont affectés à l’abreuvement, la nourriture et la garde des écuries. Le cheval devient alors une institution qui mobilise une économie entière : celle du service militaire des élites.

L’introduction du cheval au Sahel ne fut pas une mode importée, mais une révolution militaire adaptée. Malgré les contraintes écologiques, les sociétés sahéliennes ont su intégrer l’animal dans une stratégie cohérente, adaptée à leur environnement et à leur vision du pouvoir. Le cavalier africain du XIVe siècle n’a rien à envier à son homologue turc ou andalou : il pense, il frappe, et il règne. Son émergence marque l’âge classique de la guerre mobile en Afrique de l’Ouest.

Calinda, art martial et danse traditionnelle des Caraïbes

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Apprenez comment la Calinda a résisté aux interdictions et continue de vivre à travers les compétitions modernes et les cérémonies culturelles.

Introduction

La Calinda (également connue sous le nom de Kalenda) est une danse traditionnelle originaire d’Afrique, apportée aux Caraïbes et à Haïti par les esclaves africains. Cette danse a évolué pour devenir un art martial et une forme de musique folklorique influente dans plusieurs cultures caribéennes, particulièrement à Trinidad et Tobago et en Haïti.

Origines et histoire de la Calinda

Match de pugilat entre nègres anglais et français dans l’île de la Dominique, 1779, par Agostino Brunias

La Calinda trouve ses racines dans les danses de combat africaines, notamment celles du royaume du Kongo. Ces danses servaient à la fois de préparation militaire et de rituel culturel. Avec la traite transatlantique, ces traditions ont été transportées dans les colonies françaises d’Amérique, où elles ont été adaptées aux nouvelles réalités des esclaves africains.

Introduite au 18ème siècle, la Calinda s’est répandue à travers les colonies françaises, y compris Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), la Guadeloupe, la Martinique et la Louisiane. Cette danse était non seulement une forme de résistance culturelle mais aussi un moyen pour les esclaves de se préparer à des éventuelles révoltes.

Évolution et influence culturelle

À Trinidad et Tobago, la Calinda s’est intégrée aux festivités du Carnival, apportées par les colons français. Après l’abolition de l’esclavage en 1833, la danse a continué de prospérer, évoluant pour inclure des chants et des rituels spécifiques, devenant un élément central des célébrations du Carnival. Les compétitions de stick fighting sont devenues un aspect formalisé de la Calinda, attirant des participants et des spectateurs de tout le pays.

En Haïti, la Calinda a été interdite au 19ème siècle en raison de sa nature perçue comme indécente, mais elle a persisté comme une forme de danse rituelle, particulièrement lors des cérémonies vaudou. La version haïtienne de la Calinda implique souvent des danses avec des bâtons, où les danseurs démontrent leur agilité et leur maîtrise.

En Louisiane, la Calinda a influencé la culture cadienne, où des musiciens blancs ont continué à jouer des versions de la danse bien après son interdiction officielle. La Calinda est également mentionnée dans la littérature louisianaise, soulignant son importance culturelle.

Pratiques modernes et compétitions

Aujourd’hui, la Calinda est pratiquée lors de festivals et de compétitions annuelles à Trinidad et Tobago. Les compétitions de stick fighting sont organisées de manière formelle, avec des règles strictes et des juges pour assurer la sécurité des participants. Les combattants, appelés « boismen« , s’affrontent dans des combats intenses, démontrant leur habileté et leur courage.

Les participants portent des costumes traditionnels et exécutent des rituels avant chaque combat. Ces rituels incluent des prières et des chants pour invoquer la protection des ancêtres. Les costumes, souvent colorés et ornés de symboles culturels, ajoutent une dimension visuelle et symbolique à la performance.

Comparaison avec d’autres formes de stick fighting

Lithographie d’un combat de bâtons dans les Caraïbes. Peinte par Agostino Brunias ; estampe gravée publiée à Londres (1779). (Copie à la bibliothèque John Carter Brown de l’université Brown.) La légende commence par « Cette planche (représentant un combat à la baguette entre Anglais et Français nègres dans l’île de la Dominique) est humblement dédiée…. ».

Des formes similaires de stick fighting existent dans d’autres régions des Caraïbes. En Guadeloupe, cette pratique est connue sous les noms de « Mayolè« , « damaye » ou « l’agya« . En Haïti, elle est appelée « kalenda« . À la Barbade, on parle de « stick-licking » ou « stick science« . Bien que les techniques varient, l’essence de la danse de combat reste la même : une célébration de la résistance et de la culture africaine.

L’origine de la Calinda est également liée aux fraternités afro-ibériennes et aux traditions des calendes, enrichissant ainsi la danse avec des éléments sociaux et communautaires importants.

Figures historiques et culturelles

De nombreuses figures historiques ont contribué à la préservation de cette danse traditionnelle Calinda. Des leaders communautaires et des artistes ont joué un rôle clé pour maintenir cette tradition vivante. Leur dévouement a permis à la Calinda de traverser les siècles et de rester une partie vitale de la culture afro-caribéenne.

Des récits de combats légendaires et de performances mémorables enrichissent l’histoire de la Calinda. Par exemple, des histoires de combattants renommés et de compétitions épiques sont transmises de génération en génération, renforçant le sentiment de fierté et d’identité culturelle.

Influence culturelle et héritage

La Calinda a influencé de nombreuses formes de musique et de danse dans les Caraïbes. Le calypso, en particulier, doit beaucoup aux chants de la Calinda. Les rythmes et les mélodies des « lavways » ont été intégrés dans le calypso, enrichissant le genre musical avec des éléments de la tradition de la Calinda.

Cet art a également laissé sa marque dans la littérature et les arts. Des écrivains et des artistes ont été inspirés par les histoires et les symboles de la Calinda, créant des œuvres qui célèbrent cette tradition unique. Par exemple, dans la littérature louisianaise, la Calinda est mentionnée dans des œuvres célèbres comme « La Belle Zoraïde » de Kate Chopin.

Des événements et des festivals dédiés à la Calinda et à ses influences ont lieu régulièrement, notamment lors du Carnival à Trinidad et Tobago. Ces célébrations incluent des reconstitutions de combats historiques, des performances musicales et des danses traditionnelles, permettant aux communautés de se reconnecter avec leur héritage culturel.

Conclusion

Calinda, danse des nègres en Amérique, 1783, aquarelle de François Aimé Louis Dumoulin

La Calinda est bien plus qu’une simple danse de combat; elle est un symbole puissant de la résistance et de la résilience des communautés afro-caribéennes. Son histoire riche et complexe, marquée par l’adaptation et l’innovation, témoigne de la capacité des cultures à survivre et à prospérer malgré l’oppression. En célébrant cette danse traditionnelle, nous honorons non seulement les traditions et les ancêtres qui l’ont préservée, mais aussi les valeurs de courage, de communauté et de liberté qu’elle incarne.

Zumbi de Palmares, le plus célèbre résistant à l’esclavage au Brésil

Symbole de la résistance à l’esclavage, Zumbi a mené son peuple avec courage contre l’oppression coloniale, marquant l’histoire du Brésil par son combat pour la liberté et la justice.

Les révoltes d’esclaves à bord des navires négriers

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Découvrez l’histoire fascinante des révoltes d’esclaves à bord des navires négriers. Bien avant l’abolition de l’esclavage, de nombreux captifs se sont soulevés pour réclamer leur liberté, marquant l’histoire de leurs actes de bravoure.

Courage et résistance en haute mer

Souvent, on commémore l’abolition de l’esclavage par la France en 1848 grâce à l’initiative de Victor Schoelcher. Cependant, il ne faut pas oublier que l’esclavage colonial a perduré bien après cette date. Plus important encore, ce sont les esclaves eux-mêmes qui se sont révoltés pour obtenir leur liberté.

Ces révoltes, marquées par leur courage et leur détermination, ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’oppression et ont souvent été le catalyseur des changements historiques menant à l’abolition définitive de l’esclavage.

Exemples de révoltes d’esclaves dans les colonies

Les révoltes d'esclaves à bord des navires négriers
La Bataille de Saint-Domingue, huile sur toile de Janvier Suchodolski, 1845, Musée de l’Armée polonaise, Varsovie.

Des révoltes éclatèrent en Guadeloupe (1656, 1710, 1730, 1752, 1802), en Guyane (1733), en Martinique (1678, 1699, 1748, 1752, 1822, 1833), à Saint-Domingue (1791), et à Cuba (1810). Ces soulèvements secouèrent les colonies esclavagistes, obligeant les métropoles à envisager l’abolition de l’esclavage par crainte d’une répétition des événements de Saint-Domingue, où l’insurrection de 1791 conduisit à la proclamation de la première république noire indépendante, Haïti, en 1804, après une longue guerre.

Conditions inhumaines à bord des navires négriers

Les révoltes d'esclaves à bord des navires négriers
« Negres a fond de calle » (« Navio negreiro ») de Johann Moritz Rugendas (vers 1830).

Les captifs étaient entassés dans des cales exiguës, souvent enchaînés, et souffraient de malnutrition et de maladies. Les voyages étaient marqués par une mortalité élevée due aux conditions insalubres et à la brutalité des équipages.

Description des navires négriers

Les révoltes d'esclaves à bord des navires négriers
Schéma d’un navire négrier, le Veloz, pouvant contenir 550 captifs (1831).

Les navires négriers étaient conçus pour maximiser la capacité de transport des esclaves, souvent au détriment des conditions de vie des captifs. Les cales étaient aménagées pour entasser le plus grand nombre de personnes possible, dans des espaces si restreints qu’ils ne pouvaient ni se tenir debout ni se coucher confortablement. Les captifs étaient enchaînés par paires, ce qui limitait encore davantage leurs mouvements et exacerbait les souffrances physiques et psychologiques.

Révoltes réussies

Quelques insurrections furent couronnées de succès, démontrant la détermination et le courage des esclaves :

  • Le Misericordia (1532) : En 1532, 109 esclaves prirent le contrôle du Misericordia, un navire portugais. De l’équipage, il ne resta que trois rescapés, qui réussirent à s’enfuir. On n’entendit plus jamais parler du navire.
  • Navire espagnol (1650) : En 1650, un navire espagnol sombra au large du cap de San Francisco. Les Espagnols survivants furent tués par les captifs africains.
  • La Galère Mary (1742) : En 1742, les prisonniers de la galère Mary se soulevèrent. Seuls le capitaine et son second en réchappèrent.
  • Le Marlborough (1752) : En 1752, les esclaves du Marlborough se révoltèrent. On n’entendit plus jamais parler d’eux.
  • Le Willingmind (1751) : En 1751, au moment de son départ, le Willingmind, battant pavillon britannique, qui était au mouillage sur un fleuve de Sierra Leone, fut pris et incendié par les captifs qui regagnèrent les côtes.
  • L’Industry (1767) : Après quatre jours de navigation, les déportés du navire britannique L’Industry, destinés à être vendus en Caroline, massacrèrent l’équipage, prirent le bâtiment et remirent le cap sur l’Afrique. Ils réussirent à échouer le bateau et à regagner le rivage de Sierra Leone.
  • Le Nancy de Liverpool (1769) : Alertés par les coups de feu tirés à bord du Nancy de Liverpool, qui venait de lever l’ancre, signal de la révolte, des Africains de New Calabar (Nigeria) partirent en pirogue porter secours aux déportés. La lutte fut victorieuse et les déportés regagnèrent le continent.
  • L’Ave Maria (1770) : L’Ave Maria, en partance pour la Guadeloupe, fut pris d’assaut par des Africains du littoral qui libérèrent les captifs et épargnèrent la vie de l’équipage.
  • Le Nécessaire (1771) : Le Nécessaire de La Rochelle fut pris par les 52 déportés qu’il transportait. Après avoir vaincu l’équipage, ils se libérèrent et mirent le cap sur l’archipel des Bijagos où ils échouèrent le bâtiment, à l’embouchure du Rio Geba (Guinée-Bissau).
  • La Vigilantie (1780) : Les côtes de Guyane étant en vue, 200 déportés prirent le contrôle du bateau hollandais La Vigilantie, tuèrent les marins et gagnèrent le rivage à la nage avant de se fondre dans la nature.
  • La Amistad (1839) : En 1839, La Amistad, navire espagnol transportant des esclaves africains venus de Sierra Leone, fut pris dans une violente tempête au large de Cuba. Une cinquantaine de prisonniers réussirent à se libérer de leurs chaînes et se retournèrent contre leurs bourreaux, qu’ils massacrèrent. Cinqué, leur meneur âgé de 25 ans seulement, obligea le capitaine qu’ils avaient épargné à les ramener vers l’Afrique. Mais celui-ci, profitant de leur ignorance, mit le cap sur les États-Unis, vers New York. Deux mois plus tard, le bateau atteignit les côtes américaines et fut arraisonné par la marine américaine. Les Africains furent emprisonnés en attente de leur procès pour meurtre. L’affaire fit grand bruit dans les médias de l’époque, cristallisant les divisions de la jeune nation entre les États anti-esclavagistes au Nord et les États pro-esclavagistes au Sud. Alors que les armateurs espagnols du navire déposèrent un recours en justice pour récupérer leur « cargaison », un avocat abolitionniste de la ville demanda que soit reconnu le statut de réfugiés pour ces naufragés, et contesta l’affirmation que ces personnes soient de la marchandise. Finalement, considérant qu’il était illégal de transporter des esclaves sur le sol américain depuis l’Afrique et que les Africains avaient agi en état de légitime défense, le juge déclara finalement les accusés non coupables et autorisés à retourner en Afrique. Trente-cinq des survivants retournèrent finalement en Sierra Leone trois ans plus tard.

Conséquences et impact des révoltes

Les révoltes d'esclaves à bord des navires négriers
La révolte des nègres. Estampe parue dans Deux prix de vertu d’Edouard de Lalaing, éditions Alfred Mame et Fils, Tours, 1898.

Ces insurrections inspirèrent peur et respect, démontrant la détermination des esclaves à lutter pour leur liberté. Elles contribuèrent à la pression sur les métropoles pour abolir l’esclavage, illustrant l’inéluctabilité de la résistance. La crainte de révoltes similaires et le succès des insurrections influencèrent grandement la décision des puissances coloniales d’abolir l’esclavage.

Les révoltes d’esclaves, bien que souvent brutalement réprimées, jouèrent un rôle crucial dans la prise de conscience des injustices de l’esclavage. Elles montrèrent que les esclaves n’étaient pas de simples victimes passives, mais des acteurs déterminés de leur propre libération. Leur courage et leur lutte pour la liberté sont des témoignages puissants de la résilience humaine face à l’oppression.

Conclusion

Les révoltes d’esclaves à bord des navires négriers sont des exemples poignants de résistance et de courage face à des conditions inhumaines. Ces événements ont non seulement marqué l’histoire, mais ont également joué un rôle crucial dans le processus de l’abolition de l’esclavage. En comprenant ces révoltes, nous rendons hommage à ceux qui ont bravé l’oppression pour réclamer leur liberté et nous reconnaissons leur contribution essentielle à la lutte pour la justice et l’égalité.

Ce chapitre sombre mais essentiel de l’histoire souligne l’importance de commémorer non seulement les actes de législation qui ont aboli l’esclavage, mais aussi les actes héroïques des esclaves eux-mêmes, dont le courage et la détermination ont pavé la voie vers la liberté.

L’Empire du Mali : histoire, culture et héritage d’un géant d’Afrique de l’Ouest

L’Empire du Mali, une civilisation emblématique d’Afrique de l’Ouest, est célèbre pour sa richesse, sa culture florissante et ses dirigeants puissants. Cet empire, qui a prospéré du 13ème au 16ème siècle, a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire mondiale.

L’Empire du Mali, fondé par les ancêtres des populations mandingues modernes (Malinke, Bambara, Dioula, Mandinka, etc.), a dominé une grande partie de l’Afrique de l’Ouest du Moyen Âge. S’étendant du Sénégal à l’ouest au Niger à l’est et de la Mauritanie au nord à la Côte d’Ivoire au sud, cet empire avait son centre au Mali et en Guinée-Conakry. À son apogée au 14ème siècle, il couvrait plus d’un million de km², devenant l’un des plus vastes et prospères empires de l’histoire africaine.

Empire du Mali : histoire, culture et héritage d'un géant de l'Afrique de l'Ouest
L’empire du Mali vers 1350.

Connu sous le nom de Manden par les populations mandingues, l’Empire du Mali pourrait avoir été appelé ainsi par des populations étrangères comme les Peuls. Les écrivains arabes l’ont également désigné par divers noms tels que Malel, Malal, Mellal, Mellit ou Mallei. Le nom « Mali » apparaît pour la première fois sous la forme « Mellal » au 9ème siècle.

Au 11ème siècle, Al-Bakri1 mentionne les villes de Mellal et Daw, proches de mines d’or, situées dans la région qui deviendra le cœur de l’Empire du Mali. Au siècle suivant, Al-Idrisi2 décrit Mallal comme un vassal de l’empire du Ghana, impliqué dans le commerce d’esclaves avec le Maghreb, et mentionne le grand royaume voisin de Daw, que certains chercheurs associent à l’empire de Soussou.

L’émergence de Soundjata, le héros mandingue et la naissance d’un empire

L'Empire du Mali : histoire, culture et héritage d'un géant de l'Afrique de l'Ouest

Aux alentours du XIIIe siècle, Soundjata Keïta, un prince mandingue, a mené une révolte victorieuse contre l’autorité du Soussou, dirigé par l’empereur Soumahoro Kanté, s’appropriant ainsi son territoire. Le règne de Soundjata est marqué par la conquête de nombreux territoires, y compris celui du Djoloff (l’actuelle Sénégambie), ce qui a laissé un héritage positif encore célébré dans la tradition orale.

Soundjata est également reconnu pour avoir établi la Charte du Kouroukan Fouga3, considérée par certains comme la plus ancienne déclaration des droits de l’homme, abolissant potentiellement l’esclavage. Cependant, des doutes subsistent quant à son authenticité, car des manuscrits arabes ultérieurs mentionnent la présence continue d’esclaves.

L'Empire du Mali : histoire, culture et héritage d'un géant de l'Afrique de l'Ouest
La porte du Kouroukan Fouga, dans l’actuelle Kangaba, en République du Mali

Alors que la tradition mandingue aurait voulu qu’un des frères de Soundjata lui succède, c’est son fils, Wulen, qui prit le pouvoir. Cela pourrait indiquer une influence musulmane déjà présente, d’autant plus que le célèbre explorateur Ibn Battuta4 mentionne que Soundjata s’était converti à l’Islam. Cependant, l’Islam n’était qu’une religion adoptée partiellement par les souverains du Mali, certains empereurs refusant délibérément d’islamiser leurs sujets, notamment ceux travaillant dans les mines d’or, pour maximiser le rendement.

Illustration du livre de Jules Verne « Découverte de la terre » dessinée par Léon Benett.
Ibn Battuta (1304-68/69) était un érudit et voyageur berbère marocain.

Après une guerre de succession, le pouvoir fut usurpé par un ancien esclave nommé Sakoura. Son règne fut marqué par de riches conquêtes, incluant les cités de Tombouctou, Gao, et Tekrour. Sakoura entreprit même le pèlerinage à la Mecque, mais fut assassiné par des guerriers afars lors de son retour dans la Corne de l’Afrique.

Une exploration vers les Amériques ?

Selon le récit de l’historien arabe Al-Umari5, le prédécesseur du célèbre empereur Kankou Moussa aurait lancé une audacieuse expédition maritime pour découvrir ce qu’il y avait de l’autre côté de l’Atlantique.

Lors de son pèlerinage à la Mecque en 1324, Mansa Moussa raconte à l’émir du Caire qu’il est devenu roi après que son prédécesseur ait équipé une flotte de 200 navires pour explorer l’Atlantique. Un seul navire est revenu, rapportant qu’une mystérieuse rivière dans l’océan avait englouti le reste de la flotte. Déterminé à trouver la fin de l’Atlantique, le roi a préparé 2 000 navires et a personnellement mené une deuxième expédition, dont il n’est jamais revenu.

Portrait présumé de Christophe Colomb, attribué à Ridolfo del Ghirlandaio : yeux bleus, visage allongé au front haut, nez aquilin, menton orné d’une fossette, cheveux devenus blancs dès l’âge de 30 ans.

Bien que ce récit soit le seul témoignage connu de cette expédition, certains historiens prennent au sérieux la possibilité de ce voyage. Des descriptions d’hommes noirs par les explorateurs européens comme Christophe Colomb ont été interprétées comme une possible confirmation. Cependant, aucune preuve archéologique solide n’a encore été trouvée pour soutenir cette théorie.

Le récit d’Al-Umari, rapporté après une entrevue avec Mansa Moussa lors de son pèlerinage, fournit des détails fascinants sur cette expédition. Mansa Moussa aurait déclaré que son prédécesseur, probablement Abu Bakr II, était obsédé par la découverte de l’extrémité de l’Atlantique. Après l’échec de la première expédition, il aurait lui-même pris la mer avec une flotte massive, laissant le trône à Moussa.

Bien que ce récit soit intriguant, les preuves physiques manquent. Des recherches archéologiques et des études de documents historiques européens rapportent des mentions d’hommes noirs en Amérique avant Colomb, mais sans confirmation définitive. Certains historiens modernes, tels que Gaoussou Diawara6, soutiennent l’idée que les Maliens ont pu atteindre les Amériques, mais cette théorie reste débattue.

Le règne de Kankou Moussa, un âge d’or pour l’Empire du Mali

Détail de la feuille 6 de l’Atlas catalan montrant Mansa Musa

Lorsque le prédécesseur supposé, Aboubakri II, céda le trône à Kankou Moussa, ce dernier devint le souverain le plus célèbre de l’Empire du Mali. Selon le Tarikh el-Fettach (Chronique du chercheur), une chronique du XVIIe siècle, Moussa entreprit un pèlerinage à la Mecque après un accident tragique impliquant sa mère.

Son voyage à la Mecque est resté dans les annales pour son faste incroyable. Moussa distribua tant d’or durant son voyage qu’il fit chuter le cours de ce métal précieux. Ce pèlerinage mit en lumière la richesse et la puissance de l’Empire du Mali à travers le monde.

Sous son règne, l’empire atteignit son apogée territoriale, s’étendant de la côte atlantique à la ville d’Essouk, du Sahara aux forêts du Sud. Bien qu’il n’ait pas conquis de nouveaux territoires par la guerre, la portée de son influence était immense. Il invita l’architecte andalou Al-Sahili7, qui conçut de nombreux bâtiments, dont la célèbre mosquée de Djinguereber à Tombouctou.

Carte postale publiée par Edmond Fortier montrant la mosquée en 1905-1906

Moussa joua un rôle crucial dans la promotion de l’Islam au Mali, faisant construire des mosquées et des centres d’apprentissage à Tombouctou. Il envoya également des étudiants étudier à Fez, au Maroc. Un érudit de la Mecque, Abd al Rahman al-Tamimi8, nota que les savants de Tombouctou surpassaient ses propres connaissances en droit islamique.

La mosquée de Sankoré (photo par Fortier, vers 1905).

Moussa mourut en 1337 après avoir envoyé une ambassade au sultan du Maroc. Bien qu’il soit critiqué dans la tradition orale pour avoir dépensé les richesses de l’empire, entraînant ainsi son déclin, son règne reste une période emblématique de prospérité et d’influence culturelle pour l’Empire du Mali.

Le déclin de l’Empire du Mali

Après la mort de Kankou Moussa, son fils Maghan prend le pouvoir, mais subit une défaite face au royaume mossi de Yatenga (actuel Burkina Faso). Son frère, Souleymane, est décrit par Al-Umari comme le plus puissant roi d’Afrique noire musulmane. Sous son règne, l’empire compte 13 provinces, y compris les anciens territoires du Ghana, de Gao, et de Tekrour, avec la capitale à Niani. Cependant, des fouilles suggèrent que l’ancienne capitale pourrait être Sorotomo, près de Ségou au Mali.

La Grande mosquée de Djenné – Patrimoine mondial de l’Humanité.

À cette période, l’empire commence à perdre de son influence en raison des attaques des Touaregs, des Peuls et des Songhaïs, qui fondent l’Empire de Songhaï. Le dernier empereur, Mahmoud, déplace la capitale de Niani à Kangaba, siège de la famille royale des Kéita. Après la défaite de Songhaï par les Marocains, Mahmoud tente de reprendre Djenné mais échoue. L’Empire du Mali se divise alors en plusieurs entités politiques autonomes, marquant la fin de la dynastie Kéita et de l’empire.

Pour en savoir plus

Pour approfondir vos connaissances sur l’Empire du Mali et ses influences culturelles et historiques, consultez les ouvrages suivants :

  • In search of Sunjata : The Mande Oral Epic as History, Literature, and Performance, édité par Ralph A. Austen
  • In Quest of Susu, HA, 21(1994), par Stephan Bühnen
  • En finir avec l’identification du site de Niani (Guinée-Conakry) à la capitale du royaume du Mali, par F-X Fauvelle-Aymar
  • The History of Islam in Africa, édité par Nehemia Levtzion et Randall Pouwels
  • The Oxford Handbook of African Archaeology, édité par Peter Mitchell et Paul Lane
  • L’Afrique soudanaise au Moyen Âge : Le temps des grands empires (Ghana, Mali, Songhaï), par Francis Simonis

Notes de bas de page

  1. Al-Bakri : Al-Bakri (1014-1094) était un géographe et historien andalou. Ses écrits, notamment dans « Livre des Routes et des Royaumes« , offrent des descriptions précieuses des régions de l’Afrique de l’Ouest, y compris des premiers témoignages sur l’Empire du Ghana et les villes de l’Empire du Mali. ↩︎
  2. Al-Idrisi : Al-Idrisi (1100-1165) était un géographe et cartographe arabo-andalou. Il est célèbre pour son ouvrage « Nuzhat al-Mushtaq« , qui décrit de nombreuses régions du monde connu, y compris l’Afrique de l’Ouest, et pour ses cartes détaillées qui ont été utilisées pendant des siècles. ↩︎
  3. Kouroukan Fouga : La Charte du Kouroukan Fouga est une constitution orale attribuée à Soundjata Keïta, fondant l’Empire du Mali. Considérée comme l’une des premières déclarations des droits de l’homme, elle réglementait divers aspects de la société mandingue. ↩︎
  4. Ibn Battuta : Ibn Battuta (1304-1369) était un explorateur et érudit marocain. Ses voyages l’ont conduit à travers l’Afrique, l’Asie et l’Europe, et ses récits fournissent des descriptions précieuses de nombreuses cultures, y compris l’Empire du Mali. ↩︎
  5. Al-Umari : Al-Umari (1301-1349) était un géographe et historien arabe. Ses écrits, basés sur des entretiens avec des voyageurs comme Mansa Moussa, fournissent des informations importantes sur l’histoire et la culture de l’Empire du Mali. ↩︎
  6. Gaoussou Diawara : Gaoussou Diawara est un historien malien. Il est connu pour ses recherches sur les expéditions maritimes de l’Empire du Mali et ses théories sur les explorations transatlantiques avant l’arrivée des Européens. ↩︎
  7. Al-Sahili : Al-Sahili (1290-1346) était un architecte andalou invité par Kankou Moussa. Il a conçu plusieurs bâtiments emblématiques, dont la célèbre mosquée de Djinguereber à Tombouctou, influençant significativement l’architecture islamique en Afrique de l’Ouest. ↩︎
  8. Abd al Rahman al-Tamimi : Abd al Rahman al-Tamimi (1140-1207) était un érudit originaire de la région de la Mecque. Lors de sa visite à Tombouctou, il a été impressionné par le niveau de connaissance en droit islamique des savants locaux, témoignant de l’importance de l’enseignement dans l’Empire du Mali. ↩︎

8 groupes terroristes les plus dangereux d’Afrique

De Boko Haram au Nigeria à Al-Shabaab en Somalie, ces organisations terroristes sèment la terreur à travers le continent avec des attaques, des enlèvements et une idéologie extrémiste.

L’Afrique est une région diversifiée et dynamique, mais elle est également le théâtre de nombreuses activités terroristes perpétrées par divers groupes militants islamistes. Ces groupes exploitent les tensions ethniques, les fragilités des États, et les injustices économiques pour propager leurs idéologies radicales et mener des attaques violentes. Cet article examine en détail huit des groupes islamistes les plus actifs et les plus dangereux en Afrique aujourd’hui.

1. Boko Haram

8 groupes islamistes les plus dangereux d'Afrique
AFP PHOTO / FLORIAN PLAUCHEUR

Boko Haram, officiellement connu sous le nom de Jama’tu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad, est basé principalement au Nigeria. Fondé en 2002 par Mohammed Yusuf, le groupe prônait initialement l’opposition à l’influence occidentale dans l’éducation et la politique. Cependant, sous la direction d’Abubakar Shekau après 2009, Boko Haram a intensifié ses activités violentes, devenant célèbre pour ses enlèvements massifs et ses attaques meurtrières. En 2014, le groupe a enlevé 276 écolières à Chibok, attirant l’attention internationale​​.

En 2024, Boko Haram et sa faction ISWAP ont maintenu un statu quo avec l’armée nigériane. Les combats internes entre JAS (Jama’tu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad) et ISWAP ont affaibli les deux factions. Néanmoins, ces groupes continuent de représenter une menace sérieuse dans le nord-est du Nigeria et dans la région du lac Tchad. Les rivalités internes ont permis à l’armée nigériane de contenir quelque peu leur expansion, mais sans pouvoir les éradiquer complètement​​.

2. Al-Shabaab

Al-Shabaab, affilié à Al-Qaïda, est basé en Somalie. Le groupe est issu de l’Union des Tribunaux Islamiques, qui a été démantelée par l’intervention éthiopienne en 2006. Al-Shabaab mène des attaques régulières non seulement en Somalie, mais aussi au Kenya. Le groupe est responsable de l’attaque du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013, qui a tué 67 personnes, et de l’attaque de l’université de Garissa en 2015, faisant 148 morts​​.

En 2024, Al-Shabaab a continué de cibler les forces somaliennes et kenyanes, ainsi que les civils, pour déstabiliser les gouvernements locaux et étendre leur contrôle territorial. Le groupe utilise des attentats-suicides, des embuscades et des assassinats pour maintenir un climat de terreur dans la région​.

3. Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI)

AQMI est actif dans la région du Sahel, couvrant des pays comme le Mali, le Niger, et l’Algérie. Ce groupe a émergé en 2007 de la fusion de plusieurs factions salafistes. AQMI est principalement connu pour ses enlèvements de ressortissants étrangers et ses attaques contre les forces de sécurité. Les rançons obtenues par ces enlèvements sont une source majeure de financement pour le groupe​.

En 2024, AQMI a profité de l’instabilité politique dans le Sahel pour renforcer sa présence. Le groupe a intensifié ses activités terroristes, notamment en attaquant les forces de sécurité locales et internationales. Les liens avec d’autres groupes terroristes dans la région, comme le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM), ont également renforcé sa capacité de nuisance​.

4. Ansar Dine

Ansar Dine, fondé par Iyad Ag Ghaly en 2012, est principalement actif au Mali. Le groupe prône un islam radical et a été un acteur clé dans l’occupation du nord du Mali en 2012, avant l’intervention militaire française en 2013. Ansar Dine est impliqué dans des attaques régulières contre les forces maliennes et internationales​.

Ansar Dine continue de mener des attaques dans le nord et le centre du Mali. Le groupe coopère souvent avec d’autres factions djihadistes pour mener des opérations plus importantes. La situation sécuritaire dans ces régions reste extrêmement volatile, avec des attaques fréquentes contre les civils et les forces de sécurité​​.

5. Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO)

Le MUJAO est une scission d’AQMI, apparue en 2011. Actif dans la région du Sahel, le groupe est connu pour sa brutalité et son engagement à étendre le djihad en Afrique de l’Ouest. Le MUJAO a été impliqué dans de nombreux enlèvements et attaques terroristes, contribuant à l’instabilité persistante de la région​​.

Bien que le MUJAO soit moins actif récemment, il reste une menace significative dans le Sahel. Le groupe continue de se financer par des enlèvements et d’autres activités criminelles. Sa capacité à mener des attaques reste intacte, en dépit de la pression militaire exercée par les forces locales et internationales​.

6. Les Shebab

Les Shebab, souvent confondus avec Al-Shabaab, sont une autre faction affiliée à Al-Qaïda opérant en Somalie et au Kenya. Ils partagent des objectifs similaires avec Al-Shabaab, visant à établir un état islamique rigide et à combattre les influences étrangères. Leurs méthodes incluent des attentats suicides, des assassinats et des attaques armées contre des cibles civiles et militaires.

En 2024, les Shebab ont continué de mener des attaques en Somalie et au Kenya. Leur capacité à recruter et à mobiliser des combattants reste un défi pour les forces de sécurité locales. Le groupe utilise des tactiques de terreur pour maintenir son contrôle sur les régions sous son influence et pour lutter contre le gouvernement somalien soutenu par les forces internationales​​.

7. Islamic State West Africa Province (ISWAP)

ISWAP est une faction dissidente de Boko Haram, créée en 2016 après des désaccords internes. Actif dans le bassin du lac Tchad, ISWAP est connu pour ses attaques coordonnées et sa gouvernance stricte dans les territoires sous son contrôle. Contrairement à Boko Haram, ISWAP a tendance à cibler principalement les forces militaires plutôt que les civils, bien que leurs actions aient également causé d’importantes pertes civiles​.

En 2024, ISWAP a continué de se heurter à Boko Haram et aux forces de sécurité locales. Les rivalités internes ont affaibli les deux factions, mais ISWAP reste une force redoutable dans la région du lac Tchad. Le groupe cherche à consolider ses gains territoriaux et à maintenir une administration basée sur la charia dans les zones qu’il contrôle​​.

8. Al-Mourabitoun

8 groupes islamistes les plus dangereux d'Afrique

Al-Mourabitoun est un groupe djihadiste opérant dans le nord du Mali, formé en 2013 par la fusion de deux groupes dirigés par Mokhtar Belmokhtar. Connu pour ses attaques audacieuses contre des cibles occidentales et des missions onusiennes, Al-Mourabitoun cherche à instaurer un islam radical en Afrique de l’Ouest. Le groupe est également impliqué dans le trafic de drogue et d’armes, ce qui finance ses activités terroristes​.

En 2024, Al-Mourabitoun a continué de mener des attaques ciblées contre des forces internationales et des intérêts occidentaux au Mali et dans les régions environnantes. Le groupe reste une menace persistante, capable de mener des opérations complexes et meurtrières. Sa coopération avec d’autres factions djihadistes renforce sa capacité de nuisance dans la région​​.

Notes et références

    Boko Haram

    • Source : United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), « Impact of Boko Haram Insurgency in the Lake Chad Basin, » 2021. UNHCR Report

    Al-Shabaab

    • Source : International Crisis Group, « Al-Shabaab Five Years after Westgate: Still a Menace in East Africa, » 2018. ICG Report

    État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP)

    • Source : Centre for Strategic and International Studies (CSIS), « The Evolution of the Islamic State in West Africa (ISWAP), » 2020. CSIS Report

    Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI)

    • Source : Carnegie Endowment for International Peace, « Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM) and its Role in the Sahel, » 2019. Carnegie Report

    Ansar al-Sunna

    • Source : Human Rights Watch, « Mozambique: New Abuses by Islamist Armed Group, » 2021. HRW Report

    Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM)

    Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO)

    • Source : BBC News, « Profile: The Movement for Unity and Jihad in West Africa (MUJAO), » 2017. BBC Profile

    Ansar Dine

    • Source : « Ansar Dine: The Evolution of Jihad in Mali » – Journal of Strategic Studies, Vol. 40, Issue 5, 2017.
    • « Ansar Dine and the Islamist Takeover of Northern Mali » – Center for Strategic and International Studies, 2013.

    Massacre du Zong ou l’horreur de la traite négrières

    Le Massacre du Zong en 1781 est l’une des tragédies les plus choquantes de la traite des Noirs. Nofi vous propose de découvrir l’histoire de ce massacre, ses implications et son impact sur le mouvement abolitionniste.

    Le massacre du Zong : un chapitre sombre de l’Histoire

    En 1781, l’un des événements les plus horrifiants de l’histoire de la traite des Noirs se produisit à bord du navire négrier Zong. Commandé par le capitaine Luke Collingwood, le Zong quitta les côtes du Ghana actuel avec 470 Africains capturés destinés à être vendus en Jamaïque. Cependant, une série de décisions désastreuses et inhumaines conduisit à la mort tragique de 131 Africains, jetés par-dessus bord pour des raisons d’assurance. Cet événement, connu sous le nom de Massacre du Zong, marqua un tournant dans la lutte contre l’esclavage et mit en lumière les atrocités de la traite des Noirs.

    La traite négrières au XVIIIe Siècle : un commerce inhumain

    À la fin du XVIIIe siècle, la traite des Noirs était une activité lucrative pour les marchands européens. Des millions d’Africains étaient capturés et transportés à travers l’Atlantique pour être vendus comme esclaves dans les colonies des Amériques. Le Zong, un navire négrier britannique, était l’un des nombreux bateaux engagés dans ce commerce inhumain. Le capitaine Luke Collingwood, pressé par l’appât du gain, sous-estima la durée du voyage, pensant qu’il ne prendrait que huit semaines. Cependant, les circonstances allaient s’avérer bien différentes.

    Des vies humaines réduites à des clauses contractuelles

    Le Zong appartenait à James Gregson & Associés et était assuré par Gilbert & Associés. Le contrat d’assurance stipulait que les assureurs indemniseraient les propriétaires du bateau si les esclaves mouraient dans certaines conditions spécifiques. Si les esclaves étaient tués par l’équipage en cas de révolte, les propriétaires seraient indemnisés. Cependant, en cas de mort naturelle, de maladie ou de suicide, la compagnie d’assurance ne paierait pas.

    Épidémie à bord : la mort silencieuse des captifs

    Douze semaines après son départ, le Zong n’était toujours pas arrivé en Jamaïque. L’équipage avait confondu Saint-Domingue avec la Jamaïque, prolongeant le voyage de manière inattendue. Ce retard, ajouté aux mauvaises conditions sanitaires à bord, entraîna une épidémie de maladies parmi les captifs africains. Soixante d’entre eux moururent de maladies et furent jetés par-dessus bord par l’équipage. Collingwood, conscient que ces morts ne seraient pas indemnisées, eut l’idée macabre de jeter les esclaves malades mais vivants par-dessus bord pour toucher l’assurance.

    Le sacrifice humain pour le profit

    À partir du 29 novembre 1781, 131 Africains vivants furent jetés par-dessus bord. Les membres de l’équipage justifièrent cet acte en affirmant qu’un manque de provisions d’eau menaçait leur survie s’ils devaient les partager avec les prisonniers. Pourtant, des pluies abondantes avaient fourni suffisamment d’eau potable. Le Zong arriva finalement en Jamaïque le 22 décembre, après avoir commis l’un des crimes les plus atroces de l’histoire de la traite des Noirs.

    La quête d’indemnisation : cynisme et avidité

    De retour en Angleterre, les propriétaires du Zong réclamèrent une indemnisation auprès de leur compagnie d’assurance, en affirmant que le massacre avait été nécessaire pour sauver l’équipage. Gilbert & Associés refusèrent de payer, ayant entendu parler des véritables circonstances du massacre. Ce refus conduisit à un procès en 1783 où le tribunal initialement donna raison aux propriétaires du Zong, obligeant la compagnie d’assurance à payer.

    Cependant, l’affaire ne s’arrêta pas là. Olaudah Equiano, un ancien esclave devenu militant abolitionniste, porta l’affaire à l’attention de Granville Sharpe, un autre militant abolitionniste renommé. Sharpe tenta de faire inculper les membres de l’équipage pour meurtre. Bien que le verdict en appel fut cette fois en faveur de la compagnie d’assurance, les membres de l’équipage échappèrent à des poursuites pour meurtre.

    Un réveil brutal pour le public britannique

    Le Massacre du Zong devint un symbole des horreurs de la traite des Noirs et stimula le mouvement abolitionniste en Grande-Bretagne. Les détails du massacre choquèrent le public et alimentèrent le débat sur l’abolition de l’esclavage. Des personnalités comme Granville Sharpe et Olaudah Equiano utilisèrent cette tragédie pour dénoncer les brutalités infligées aux esclaves et pour appeler à des réformes.

    Des marchandises ou des êtres humains ?

    Le procès du Zong mit en lumière les lacunes du système juridique britannique de l’époque. Bien que les propriétaires du navire aient été indemnisés pour leur « perte« , les Africains tués étaient considérés comme des marchandises, et non comme des êtres humains. Ce traitement inhumain souligna la nécessité de changer les lois et les attitudes envers l’esclavage. La médiatisation du massacre joua un rôle crucial dans la sensibilisation du public et l’accélération des efforts pour mettre fin à la traite des Noirs.

    Commémoration et réflexion : ne jamais oublier

    Le Massacre du Zong a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’abolition de l’esclavage. Il est commémoré comme un rappel poignant des atrocités commises au nom du profit et de l’exploitation humaine. Des œuvres artistiques, comme la peinture « The Slave Ship » de J.M.W. Turner, ont immortalisé cet événement, renforçant son impact sur la conscience collective.

    Une tragédie inoubliable : leçons et héritage

    Le Massacre du Zong en 1781 reste l’une des tragédies les plus choquantes et inhumaines de la traite des Noirs. Cette tragédie, marquée par la mort de 131 Africains jetés par-dessus bord pour des raisons d’assurance, a mis en lumière les atrocités du commerce des esclaves et a renforcé le mouvement abolitionniste en Grande-Bretagne. L’histoire du Zong est un puissant rappel des horreurs de l’esclavage et de la nécessité de continuer à lutter contre toutes les formes d’oppression et d’injustice.

    Kreyol Festival : vivez l’essence de la culture créole

    Ne manquez pas cette invitation à une aventure culturelle inoubliable en famille. Réservez dès maintenant vos billets pour le Kreyol Festival, et laissez-vous emporter par une célébration qui célèbre la richesse et la profondeur des cultures créoles dans toute leur splendeur.

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    Plongez dans l’univers vibrant et coloré du Kreyol Festival, une célébration exceptionnelle de la culture créole. Cet événement incontournable rassemble des artistes talentueux des Caraïbes et de l’océan Indien, avec des performances envoûtantes venues de Guadeloupe, Réunion, Maurice, Martinique, Guyane et Haïti. Préparez-vous à être transporté par des rythmes authentiques, des danses captivantes et une atmosphère qui respire la joie de vivre et le partage.

    Un événement unique au Point Fort d’Aubervilliers

    Le Kreyol Festival se tiendra dans le cadre exceptionnel du Point Fort d’Aubervilliers à Paris, un lieu emblématique qui se prête parfaitement à cette grande fête culturelle. Avec deux scènes distinctes, la scène des Caraïbes et la scène de la Vanille, chaque coin du festival vibrera au son des musiques traditionnelles et contemporaines créoles. Attendez-vous à des performances inoubliables qui mettront en lumière la richesse et la diversité des cultures créoles.

    Des artistes de renom et des performances éblouissantes

    Le Kreyol Festival n’est pas seulement un rendez-vous musical, c’est une véritable vitrine culturelle où les traditions se rencontrent et se réinventent. Des artistes renommés des îles créoles se succéderont pour offrir des prestations hautes en couleur, mélangeant influences ancestrales et modernité. De la biguine à la mazurka, en passant par le sega et le zouk, chaque performance sera une invitation à danser, à chanter et à célébrer ensemble.

    Une atmosphère familiale et accueillante

    Pensé pour être un événement inclusif et familial, le Kreyol Festival accueille les enfants dès 5 ans. C’est l’occasion idéale pour toute la famille de découvrir ou redécouvrir la culture créole dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Des activités spéciales pour les plus jeunes seront également prévues, garantissant une expérience enrichissante et divertissante pour tous.

    Gastronomie, artisanat et bien-être

    En plus des performances musicales, le Kreyol Festival mettra en avant la gastronomie, l’artisanat et le bien-être créoles. Des stands culinaires proposeront des délices typiques des îles, tandis que des artisans locaux présenteront leurs créations uniques. Vous pourrez également découvrir des produits de bien-être inspirés des traditions créoles, parfaits pour se ressourcer et se reconnecter avec la nature.

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    Pourquoi vous devriez participer ?

    • Une diversité culturelle époustouflante : Découvrez les richesses des cultures créoles à travers des performances artistiques variées et captivantes.
    • Un événement familial : Profitez d’une atmosphère chaleureuse et accueillante, idéale pour une sortie en famille.
    • Un voyage culinaire : Savourez des plats authentiques et découvrez des saveurs uniques des îles créoles.
    • Un soutien aux artistes locaux : Encouragez et soutenez les artistes et artisans créoles en découvrant leurs œuvres et produits.
    • Un lieu unique : Le Point Fort d’Aubervilliers offre un cadre parfait pour cette grande fête culturelle, avec des installations modernes et accessibles.

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    Nous vous attendons nombreux pour célébrer ensemble la beauté et la diversité de la culture créole. Partagez cette expérience avec vos amis et votre famille, et faites partie de cette aventure culturelle exceptionnelle.

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    Activilong à la NHA 2024 : une célébration de quarante ans d’amour et de beauté capillaire

    Activilong, une marque qui a su comprendre et valoriser la beauté des cheveux texturés, vous invite à partager un moment unique, riche en découvertes et en échanges. Cet anniversaire est une ode à la résilience et à la créativité, une célébration de la diversité et de l’authenticité.

    La Natural Hair Academy (NHA) 2024 s’annonce comme l’événement incontournable pour tous les amoureux des chevelures texturées. Et cette année, l’attention sera particulièrement tournée vers une marque emblématique : Activilong. Forte de ses quarante ans d’histoire, d’innovation et d’engagement, Activilong s’apprête à marquer les esprits avec une présence remarquable à la NHA. Le rendez-vous est pris pour les 1er et 2 juin 2024 au Parc Floral de Vincennes, où la beauté naturelle sera célébrée sous toutes ses formes.

    Activilong et la NHA : une alliance naturelle

    Depuis 2012, la Natural Hair Academy encourage les femmes Noires et métissées à adopter et célébrer leurs cheveux naturels. Cette mission résonne profondément avec les valeurs d’Activilong, une marque qui, depuis sa création, a mis un point d’honneur à sublimer les cheveux texturés. La participation d’Activilong à la NHA 2024 n’est pas seulement une présence commerciale ; c’est une déclaration d’amour aux cheveux naturels et une célébration de la diversité capillaire.

    Quarante ans d’amour et d’innovation

    Activilong fête cette année ses quarante ans d’existence. Depuis ses débuts, la marque s’est distinguée par sa passion pour les cheveux texturés et son engagement à offrir des soins de haute qualité. Fondée par Madame Yannick Cheffre en 1983, Activilong a su innover et proposer des produits adaptés aux besoins spécifiques des cheveux texturés, utilisant des actifs tropicaux tels que l’huile de carapate et l’hibiscus. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur un parcours inspirant et de célébrer une histoire riche de défis relevés et de succès.

    Une marque emblématique

    Reconnue comme une pionnière dans le domaine des soins capillaires pour cheveux texturés, Activilong est bien plus qu’une simple marque. C’est une institution qui a su conquérir le cœur de ses utilisateurs grâce à des produits efficaces et accessibles. À la NHA 2024, Activilong présentera ses dernières innovations, notamment la gamme Actigro, conçue pour freiner la chute des cheveux et stimuler leur croissance. Les visiteurs auront également l’opportunité de bénéficier de diagnostics capillaires gratuits et d’assister à des démonstrations de coiffure en direct.

    Un hommage à Madame Cheffre

    L’histoire d’Activilong est indissociable de celle de sa fondatrice, Madame Cheffre. Originaire de Guadeloupe, elle a ouvert son premier salon de coiffure à 18 ans, avant de s’installer à Paris et de fonder Activilong. Son parcours est souvent comparé à celui de Madame C.J. Walker, l’icône américaine des soins capillaires. À la NHA, une exposition spéciale rendra hommage à Madame Cheffre, célébrant son impact durable dans l’industrie de la beauté capillaire et son rôle de modèle pour les entrepreneuses du monde entier.

    Un stand à ne pas manquer

    Avec un espace de 80 m², le stand d’Activilong à la NHA sera l’un des plus grands et des plus dynamiques. Les visiteurs pourront découvrir l’histoire d’Activilong à travers une exposition immersive, profiter de promotions exclusives, et assister à des démonstrations de coiffure sur le podium. Cet espace sera un véritable écrin d’amour, d’histoire et de beauté, conçu pour offrir une expérience inoubliable à tous les visiteurs.

    L’ActiVan : une tournée engagée

    En 2024, Activilong ne se contentera pas de célébrer son histoire à la NHA. La marque innove avec le lancement de l’ActiVan, un van itinérant qui parcourra la France pour rencontrer les consommateurs là où ils se trouvent. Ce concept novateur permettra d’offrir des soins capillaires professionnels et des diagnostics en direct, renforçant ainsi l’engagement d’Activilong à rendre les soins capillaires accessibles à tous.

    En clair …

    La NHA 2024 promet d’être un événement mémorable, et la participation d’Activilong y ajoute une dimension particulière. Quarante ans d’amour, d’histoire et de beauté capillaire seront célébrés avec faste et engagement. Venez découvrir l’univers d’Activilong, rencontrez ses experts, et laissez-vous inspirer par l’histoire de Madame Cheffre et de sa marque emblématique. Rendez-vous les 1er et 2 juin au Parc Floral de Vincennes pour célébrer ensemble la beauté des cheveux texturés.

    Rendez-vous à la NHA 2024

    📅 Date : Samedi 1er et dimanche 2 juin 2024
    📍 Lieu : Parc Floral de Vincennes
    🌟 Stand Activilong : Stand 3 Allée I & J

    Assassin’s Creed : Yasuke, la polémique mal placée !

    Mais qui est ce Yasuke, qui même dans la mort ne peut trouver le repos ? Pourquoi son nom doit-il être soudainement trainé dans la boue ? C’est très simple, c’est parce que l’éditeur de jeu Ubisoft met au centre de son jeu dans le Japon féodal, ce personnage entré dans l’histoire mais dont les implications sont floues.

    Et pourquoi nous lançons nous dans la défense de ce jeu ? La polémique existe-t-elle réellement ? Nous défendons le personnage historique qu’est Yasuke et sans vouloir alimenter de polémique, nous voulons remettre les choses en perspective car de plus en plus de gens se découvrent des carrières d’historiens mais surtout se permettent des paroles et des actes insultants ou simplement bêtes.

    Voici le type de bêtises que vous pourrez trouver sur le net (parce que oui, ils n’ont pas encore le niveau de compréhension nécessaire pour assimiler le fait que l’Afrique soit un continent)

    Yasuke : Quel est le rapport entre l’homme et le japon ?

    Yasuke est arrivé au Japon en 1579 en tant que serviteur d’Alessandro Valignano, missionnaire jésuite italien. Sa présence a immédiatement suscité l’intérêt en raison de sa stature impressionnante et de sa peau noire, quelque chose d’inconnu au Japon à cette époque.

    Yasuke a attiré l’attention d’Oda Nobunaga, l’un des seigneurs de guerre les plus puissants du Japon, qui était en passe d’unifier le pays. Nobunaga, intrigué par Yasuke, le prit à son service. Yasuke serait (pour certains) rapidement devenu un samurai, un statut exceptionnel pour un étranger à cette époque. Pour d’autres, il n’obtiendra « que » le statut de porte sabre.

    Il a servi Nobunaga fidèlement et a été témoin de nombreux événements clés, y compris l’incident du Honnō-ji en 1582, où Nobunaga a été contraint au seppuku par son général traître, Akechi Mitsuhide. Après la mort de Nobunaga, Yasuke a été capturé par les forces de Mitsuhide mais a ensuite été libéré, car il n’était pas considéré comme une menace.

    L’histoire de Yasuke reste entourée de mystère et de légende, mais il est reconnu comme le premier samouraï d’origine africaine au Japon.

    Le premier Samuraï noir ?

    Pourquoi cette appellation persiste-t-elle ? Nous sommes en droit de nous poser la question parce qu’à l’heure des annonces d’Assassin’s Creed : Shadows, le monde (occidental redneck) semble se découvrir des diplômes en histoire féodale japonaise.

    Si l’implication de Yasuke, ou Kuro-suke/Kuro-san mais cela n’est pas vérifié car le San serait apparu au Japon après son existence, reste floue, il est clair que son influence a dépassé l’île du Soleil Levant. Souvent représenté dans la pop culture, il apparaît néanmoins aussi dans des écrits au Japon. Possiblement originaire du Mozambique, l’homme arrivé au Japon en tant qu’esclave s’établira comme référence à notre époque.

    AFRO SAMURAÏ

    « Afro Samurai » (アフロサムライ, Afuro Samurai) est un manga innovant créé par Takashi Okazaki, qui a pris vie sous forme d’une série d’animation de cinq épisodes produite par le studio d’animation japonais Gonzo et réalisée par Kizaki Fumitomo. La série a été diffusée pour la première fois au Japon en 2007, captivant les spectateurs par son mélange unique d’éléments culturels japonais et afro-américains.

    Yasuke - Afro Samurai

    Suite au succès de la série, un film d’animation intitulé « Afro Samurai: Resurrection » (アフロサムライ:RESURRECTION) a été diffusé en janvier 2009, apportant une nouvelle dimension à l’univers d’Afro Samurai.

    L’acteur américain Samuel L. Jackson prête sa voix au personnage principal ainsi qu’à son acolyte, Ninja Ninja. Dans le film, l’actrice Lucy Liu interprète le personnage féminin principal, ajoutant une autre couche de talent vocal au projet. La bande-son de la série et du film a été réalisée par RZA, membre emblématique du groupe de rap américain Wu-Tang Clan, renforçant encore plus l’atmosphère unique et immersive de « Afro Samurai ».

    Netflix : Yasuke

    « Yasuke » est une série d’animation ONA de six épisodes créée par LeSean Thomas, inspirée par le personnage historique du même nom. Yasuke, un guerrier d’origine africaine, a servi le daimyo Oda Nobunaga durant l’époque Sengoku, une période tumultueuse marquée par des conflits entre samouraïs au XVIe siècle au Japon. La série est produite par le studio japonais MAPPA et a été diffusée sur Netflix le 29 avril 2021.

    Yasuke dans la version animé Netflix

    En plus de la série animée, une adaptation en manga de Satoshi Okunishi a été prépubliée dans le Monthly Big Comic Spirits de juillet 2021 à juillet 2022. Cette adaptation a été compilée et publiée par Shōgakukan en un total de deux volumes reliés.

    La série et le manga offrent une exploration fascinante de la vie et des exploits de Yasuke, mettant en lumière son incroyable parcours et son rôle unique dans l’histoire japonaise.

    Samurai Warriors 5

    Car oui, dans le jeu de la franchise, Yasuke apparaît dans le roster !

    Yasuke dans Samurai Warrior

    Les références à la personnalité historiques qu’est Yasuke sont nombreuses. De plus, il fait parti des étrangers dont le passage au Japon est le plus documenté, là où d’autres ne sont mentionnés qu’une fois. Mais alors pourquoi une polémique ?

    L’absence de cérémonies

    Dans les traditions, tout le monde ne devient pas Samurai comme ça, d’un claquement de doigts. Le statut s’obtient suite à une cérémonie. Pour autant, les conditions d’accession à cette cérémonie n’ont pas été figées dans le temps car la définition même du Samurai ne l’a pas été. Et cela est documenté mais aussi repris dans plusieurs oeuvres littéraires comme audiovisuelles. Mais ce qui semble déranger, c’est justement l’absence de preuve en faveur de l’idée que cet individu en particulier soit un samurai. Il n’est pas répertorié sur les champs de bataille.

    Il ne se serait pas fait seppuku (le suicide traditionnel pour partir avec son honneur sauf) à la mort d’Oda Nobunaga. Il était coutume qu’en cas de démise de leur maître, les vassaux mettent fin à leurs vies. Mais alors pourquoi dit-on qu’il était un porte sabre et pourquoi lui même en avait un ? C’est simple, il est dit que lors d’une cérémonie informelle, il se serait vu remettre un sabre. Pour autant, bien que ce soit l’un des éléments déterminant dans le statut de samurai, cela n’est tout de même pas suffisant.

    En théorie, le statut se transmet de père en fils, mais dans ce cas, c’est compliqué. On rase les cheveux des candidats, on leur donne terres et domaines. Et c’est ce qu’il a reçu. Et c’est ce flou qui fait aujourd’hui que les historiens ont des avis divergents. Car s’il est certain que Yasuke a tenu le rôle de porte sabre, des éléments laissent penser qu’il était bien plus que ça, ne serait-ce que par le fait d’avoir un sabre et une maison, ainsi que l’intérêt de Nobunaga.

    La polémique est elle justifiée ?

    Pour plusieurs raisons, cette polémique passe au dessus de beaucoup de monde et ce n’est pas pour rien.

    Le rôle des samurais a été restructuré après Nobunaga et donc après Yasuke, mais diffère aussi de ce qu’il était auparavant. Le statut, durant l’ère Sengoku, a perdu sa superbe. Des guerriers né en dehors des castes samurais s’illustrent et le devienne autrement que traditionnellement. Des étrangers le deviennent aussi.

    Yasuke de AC

    Mais la raison principale pour laquelle ce débat n’a pas lieu d’être nous vient principalement du fait que l’on parle d’un jeu vidéo. Une franchise de jeu vidéo sur une version alternative de l’histoire. Ubisoft nous a habitué à un Leonardo Da Vinci qui construisait le matériel d’un membre des Assassins. On affronte le Pape dans un combat sans merci, mais surtout, on utilise le code génétique pour aller lire le passé et retrouver les fameuses pommes d’Eden. Pourtant, c’est le samurai noir qui dérange.

    Les arguments les plus capillotractés

    Les noirs n’ont pas d’histoire, donc, ils s’en approprient une

    Alors c’est bien essayé, mais Ubisoft n’est pas un développeur de jeux d’origine africaine ou afro-descendante. Les africains (et les noirs en général) n’ont pas décidé comme un seul bloc de lancer ce jeu. Tout comme ils n’ont pas décidé du casting de la petite sirène ni même qu’Aya Nakamura devait chanter pour les JO.

    « Ils pourraient juste faire un AC en Afrique »

    Et il y en a déjà eu un. Origin. Car, oui, l’Égypte se trouve toujours en Afrique. Mais contrairement au Japon, l’Afrique n’est pas un pays mais un continent.

    « Mets-toi à la place des japonais qui ont enfin un jeu dans leur pays et qui se retrouvent à jouer avec un personnage qui ne les représente pas »

    Toujours pas. Les contres arguments s’enchaînent. La franchise nous a amené a jouer Edward Kenway dans les Caraïbes. Et si la pertinence historique est là, personne n’a jamais pleuré pour les caribéens qui ont dû attendre les DLC pour jouer Adéwalé. Assassin’s Creed : Revelation nous fait voyager à Constantinople et nous n’avons entendu personne plaindre qui que ce soit alors que nous incarnions Ezio. Et enfin, il y a Naoe.

    Yasuke et Naoe

    Attention, la présence de cette dernière fait des plaintes des boniments sans réel intérêt, car elle incarne une image fortement liée au Japon. Elle est une kunoichi, une femme ninja et si les femmes shinobi sont loin de ce que l’on a vu dans Naruto, dites vous bien que les templiers sont une secte qui impacterait encore le monde aujourd’hui par le biais d’Abstergo (la société maléfique qui permet d’aller fouiller dans le passé).

    Les japonais (aka les boss du videogaming pendant toute notre jeunesse) ont littéralement sorti Ghost of Tsushima, la masterclass du jeu de samurai (à mon humble avis). Et ça ne fait aucun sens de vouloir incarner un samurai, quelque soit son origine, dans la franchise de jeux qui se concentre sur l’infiltration et la discrétion, alors qu’il y a une ninja… l’embodiement de l’assassin pour le Japon.

    Cet article est écrit sans faire mention du racisme qui aurait pu être son sujet principal, car comme la communauté gaming dit « Vous pouvez accepter de vous battre contre le pape avec la lame des assassins, préparée par Da Vinci, en incarnant Desmond qui lui même fouille dans son ADN grâce à l’Animus pour incarner son ancêtre Ezio, à la poursuite de pommes d’or extraterrestres, mais c’est le samurai noir qui ne passe pas ».

    Pour les plus courageux en quête de vérité, ce thread Reddit (en anglais) plonge dans l’histoire de Yasuke plus en profondeur et avec précision.

    Le silence coupable de l’Europe : dérives et déportations des migrants africains

    À travers une analyse percutante, cette enquête révélatrice de Lighthouse Reports dévoile les défis auxquels l’Europe est confrontée et questionne les valeurs fondamentales en matière de droits de l’Homme. Découvrez les récits poignants de ceux qui ont vécu l’injustice de ces déportations, et les actions cachées qui trahissent les principes proclamés par l’Union Européenne.

    Révélation glaciale …

    Imaginez traverser des déserts brûlants, survivre à des mers traîtresses, et arriver enfin à ce que vous pensez être la terre promise, pour découvrir que vous êtes renvoyé dans l’obscurité du désert sans ressources ni aide. C’est la réalité cruelle révélée par une enquête percutante menée par Lighthouse Reports, en collaboration avec des médias comme Le Monde et le Washington Post. Cette investigation révèle l’implication de l’Union Européenne dans des opérations secrètes visant à déporter des migrants africains dans des zones désertiques isolées en Afrique du Nord. Mais comment en sommes-nous arrivés là, et quelles sont les conséquences de ces actions ?

    Contexte de l’immigration africaine vers l’Europe

    Des milliers de personnes quittent chaque année l’Afrique subsaharienne, fuyant les conflits, la pauvreté et les persécutions. Leur destination : l’Europe, perçue comme un havre de paix et d’opportunités. Les routes migratoires sont périlleuses, traversant le Sahara puis la Méditerranée, avec des dangers omniprésents à chaque étape.

    L’enquête de Lighthouse Reports lève le voile sur des opérations menées dans le plus grand secret. Ces actions, financées et soutenues par l’Union Européenne, consistent à intercepter les migrants avant qu’ils n’atteignent les côtes européennes et à les renvoyer dans des régions désertiques d’Afrique du Nord, les exposant à des conditions inhumaines et dangereuses.

    Le rôle de l’Union Européenne

    Le rapport révèle que l’Union Européenne a non seulement financé ces opérations, mais a aussi fourni un soutien logistique et technique. Officiellement, ces actions visent à gérer la crise migratoire et à renforcer les capacités des pays partenaires. Cependant, les véritables objectifs semblent être de dissuader les migrations vers l’Europe à tout prix.

    Ces opérations sont menées avec une discrétion absolue. Les migrants sont souvent arrêtés en mer ou à proximité des frontières, puis transportés dans des camions jusqu’à des zones désertiques éloignées. Là, ils sont abandonnés sans nourriture, eau, ni assistance, livrés à eux-mêmes dans des conditions extrêmes.

    Témoignages de migrants survivants

    Les témoignages recueillis sont déchirants. Un migrant raconte comment il a été arrêté, battu et jeté dans le désert avec d’autres compatriotes. « Nous avons marché pendant des jours, sans savoir où aller. Beaucoup sont morts de soif ou de fatigue. Nous étions traités pire que des animaux, » se souvient-il avec amertume.

    Ces pratiques constituent des violations flagrantes des droits humains. Abandonner des individus dans des conditions hostiles sans assistance est non seulement inhumain, mais aussi illégal selon le droit international. Les migrants subissent des traitements cruels, inhumains et dégradants, et leurs droits fondamentaux sont systématiquement bafoués.

    L’Union Européenne, confrontée à ces accusations, invoque souvent la souveraineté des pays partenaires pour justifier ses actions. Cependant, cela soulève des questions éthiques profondes sur l’implication de l’UE dans des pratiques contraires aux valeurs qu’elle prône, comme le respect des droits de l’homme.

    Les migrants déportés dans ces zones désertiques sont particulièrement vulnérables à la traite et aux abus. Des réseaux criminels exploitent leur détresse, les forçant souvent à travailler dans des conditions d’esclavage moderne ou les vendant à d’autres trafiquants. Ces opérations ne font qu’exacerber les risques pour ces individus déjà fragilisés.

    Les réactions internationales

    Les organisations de défense des droits de l’homme ont vivement condamné ces pratiques. Amnesty International et Human Rights Watch, entre autres, ont demandé des enquêtes indépendantes et la fin immédiate de ces déportations. Politiquement, ces révélations ont provoqué des remous, certains États membres de l’UE appelant à une réévaluation des politiques migratoires européennes.

    Ces découvertes mettent en lumière une contradiction profonde entre les valeurs affichées par l’Union Européenne et ses actions sur le terrain. L’UE, souvent perçue comme un bastion des droits de l’homme, voit sa crédibilité sérieusement entamée. Ces pratiques suscitent des interrogations sur la cohérence et l’éthique de ses politiques migratoires.

    Les conséquences humanitaires

    Les conséquences de ces politiques sont dévastatrices. Non seulement elles entraînent des souffrances humaines indicibles, mais elles déstabilisent aussi les régions où les migrants sont abandonnés. Les communautés locales, souvent déjà fragiles, sont contraintes de faire face à des flux de personnes vulnérables, augmentant les tensions et les difficultés économiques.

    Face à ces révélations, de nombreux acteurs de la société civile appellent à une réforme urgente des politiques migratoires européennes. Il est impératif que l’UE cesse de financer et de soutenir des pratiques qui violent les droits humains et qu’elle mette en place des mécanismes de protection pour les migrants.

    En bref …

    Le silence coupable de l’Europe sur les dérives et les déportations des migrants africains ne peut plus être ignoré. Cette investigation révèle des pratiques inhumaines et illégales qui doivent cesser immédiatement. L’Union Européenne doit réévaluer ses politiques migratoires et garantir le respect des droits fondamentaux de chaque individu. Il est temps pour l’Europe de prendre ses responsabilités et de montrer l’exemple en matière de droits de l’homme.

    Kemi Seba, l’intellectuel organique au service du panafricanisme radical

    De la rue aux bancs de la faculté de droit, du militantisme politique à la recherche en philosophie, le parcours de Kemi Seba dessine les contours d’un intellectuel organique enraciné dans son temps. À la fois autodidacte et formé dans les cadres académiques africains, il incarne une trajectoire singulière au service du panafricanisme contemporain.

    Kemi Seba, entre autodidaxie et rigueur académique

    Kemi Seba est connu pour son parcours scolaire atypique. Élève en section scientifique au lycée, il présente dès ses premières années une réelle capacité d’analyse et une curiosité marquée pour les disciplines abstraites. Pourtant, à l’adolescence, un tournant s’opère : autour de ses 17 ans, il commence à sécher les cours, au grand dam de ses parents, et se rapproche progressivement des quartiers afros de la banlieue parisienne.

    Quelques années plus tard, entre 2000 et 2002, Kemi Seba effectue un retour structuré aux études, en s’inscrivant aux cours du soir à la Faculté de droit de l’Université Paris X – Nanterre. C’est un choix délibéré, mû par une volonté d’ancrer ses réflexions dans une compréhension rigoureuse des systèmes juridiques.

    Pendant deux ans, il suit avec assiduité une formation exigeante, alliant lectures théoriques, exercices pratiques et examens. À l’issue de la première année, il se classe major de sa promotionpremier sur 200 étudiants. Il obtient son diplôme de capacité en droit avec mention à l’issue du cycle.

    Cette étape universitaire, bien qu’interrompue par la suite, marque profondément son rapport au savoir. Le droit lui fournit une structure intellectuelle : logique, argumentation, articulation du langage juridique et politique. C’est aussi une manière d’entrer dans la pensée stratégique, de décrypter les rouages du pouvoir.

    Après l’obtention de son diplôme, Kemi Seba choisit de quitter l’université afin de se consacrer pleinement à ce qu’il considère comme une priorité : sa formation idéologique par le biais du militantisme politique. Il investit alors d’autres espaces d’apprentissage : ceux du terrain, des mouvements panafricanistes, des conférences, des débats publics, des lectures autonomes et des cercles d’étude.

    Loin d’abandonner la rigueur, il la transpose dans un cadre plus organique, au sein de structures militantes où l’étude des textes classiques du panafricanisme, les discussions idéologiques et les stratégies de mobilisation deviennent le cœur d’une nouvelle pédagogie. Le militantisme, pour lui, est une école de discipline, un laboratoire intellectuel autant qu’un espace de combat.

    Durant cette période, il approfondit ses lectures sur la pensée noire, les traditions africaines, les courants nationalistes et décoloniaux. Il forge sa propre vision politique en lien avec les luttes diasporiques et les réalités du continent africain.

    Ce n’est qu’en 2011 que Kemi Seba reprend des études universitaires, cette fois dans le champ de la philosophie politique et de la méthodologie de la recherche. Il s’engage alors dans une formation accélérée en philosophie, qu’il suit de 2011 à 2015 au sein de l’ICAD (Institut Cheikh Anta Diop), un centre de recherche privé, initialement rattaché à l’université Omar bongo.

    La formation se déroule sous la direction du philosophe gabonais Grégoire Biyogo, auteur prolifique et théoricien reconnu de l’herméneutique négro-africaine. Cette période constitue un approfondissement majeur dans son parcours. L’enseignement qui lui est transmis mêle rigueur scientifique, engagement épistémologique et exploration critique des fondements de la pensée africaine.

    Les contenus abordent les grandes figures de la pensée postcoloniale, la philosophie politique africaine contemporaine, les traditions orales en tant que vecteurs de connaissance, et les approches méthodologiques nécessaires à une recherche située.

    À l’issue de ce processus, conclu une nouvelle fois avec distinction après quatre années d’études, Kemi Seba est reconnu pour sa capacité à produire une pensée articulée sur une base méthodologique et conceptuelle rigoureuse.

    En avril 2025, l’Université congolaise Bel Campus, située à Kinshasa, lui décerne un doctorat honorifique en sciences politiques, en reconnaissance de son impact idéologique sur le panafricanisme au XXIe siècle, à la fois sur le continent africain et dans les diasporas caribéennes.

    Cette distinction universitaire vient saluer un engagement intellectuel de long terme, et une capacité à articuler théorie et action, savoir et mobilisation, rigueur académique et enracinement populaire.

    Elle consacre également une influence croissante sur les jeunesses africaines et diasporiques, nombreuses à s’inspirer de son discours, de son itinéraire et de sa pédagogie militante. Le choix de Bel Campus souligne l’importance prise par sa pensée dans les débats géopolitiques, culturels et idéologiques de l’Afrique contemporaine.

    Le parcours de Kemi Seba est marqué par une tension féconde entre autodidaxie et formation universitaire formelle. D’un côté, il y a l’homme du terrain, du texte lu hors cadre, du débat improvisé, de l’engagement forgé dans l’action. De l’autre, il y a l’étudiant assidu, le diplômé en droit, le chercheur en philosophie.

    Loin d’être contradictoires, ces deux dimensions se renforcent mutuellement. L’autodidaxie lui offre la liberté, la curiosité et l’ancrage. Le cursus académique lui confère la méthode, la précision et la reconnaissance. Ensemble, elles forment une figure d’intellectuel organique, dans le sens le plus fort du terme : un penseur issu du peuple, connecté à ses aspirations, mais porteur d’un outillage théorique forgé dans l’exigence.

    Du lycée scientifique aux bancs de la faculté de droit, du militantisme aux recherches philosophiques, Kemi Seba trace une trajectoire singulière, entre ancrage communautaire et élévation intellectuelle. En conciliant autodidaxie et excellence académique, il incarne une forme de souveraineté intellectuelle propre au panafricanisme du XXIe siècle : celle d’un savoir enraciné, exigeant, utile et libre.

    Fait chercheur en philosophie après une formation de quatre années à l’ICAD, honoré par une université africaine majeure, Kemi Seba inscrit son parcours dans une dynamique plus large : celle des penseurs africains qui refusent l’assignation, redéfinissent les formes du savoir, et bâtissent des ponts entre les mémoires, les luttes et l’avenir.

    WENO IES, l’école qui transforme l’éducation

    WENO IES se distingue par son engagement à créer un environnement éducatif où la diversité est célébrée et où l’inclusion est une réalité quotidienne. Ici, chaque parcours est valorisé, chaque talent est reconnu, et chaque ambition trouve son chemin.

    Chez NOFI, nous avons toujours à cœur de mettre en avant les initiatives qui transforment notre société. Aujourd’hui, nous sommes fiers de vous présenter WENO IES, une école d’avant-garde qui place l’inclusion, la diversité et l’excellence au cœur de son projet éducatif. Implantée à la fois en région parisienne et à Marseille, WENO IES redéfinit les standards de l’éducation en France.

    Une histoire de détermination et d’innovation

    L’histoire de WENO IES commence avec Gwenola Monteiro, une visionnaire déterminée à changer le paysage éducatif français. Forte de plus de dix ans d’expérience dans le commerce et la gestion, Gwenola a travaillé dans divers rôles, notamment comme responsable pédagogique et formatrice dans le milieu carcéral à la prison de Villepinte ainsi que responsable de formation. Son parcours professionnel a été marqué par une volonté constante de promouvoir la mixité, la diversité et l’inclusion.

    En 2021, après des années de préparation et de perfectionnement, Gwenola a fondé WENO IES avec l’ambition de créer une école où l’entraide, l’inclusion, l’excellence et le partage sont les valeurs clés. L’objectif était clair : accompagner chaque étudiant vers la réussite professionnelle à travers des formations adaptées aux besoins du marché, dispensées par des experts de chaque discipline, et renforcer l’implication des entreprises partenaires pour une meilleure intégration professionnelle des diplômés.

    Une équipe dévouée et expérimentée

    L’équipe de WENO IES est composée de professionnels expérimentés et passionnés. Aux côtés de Gwenola Monteiro, présidente de l’institut, on retrouve des personnalités comme Cheick Sylla, directeur France et responsable du développement économique, Adlen Addou, directeur France et responsable du développement économique, et Jasmeen-Bevi Abdoul, responsable de la formation et des ressources humaines. Chaque membre de l’équipe apporte une expertise unique, garantissant une formation ancrée dans la pratique et l’innovation.

    Des valeurs fondamentales : mixité, excellence, diversité, inclusion et discipline

    WENO IES se distingue par ses valeurs fondamentales : la mixité, l’excellence, la diversité, l’inclusion et la discipline. Ces valeurs sont au cœur de chaque aspect de l’institut, de la pédagogie aux relations avec les entreprises partenaires. WENO IES croit fermement que chaque étudiant mérite une chance de réussir et de s’épanouir dans un environnement où ces valeurs sont respectées et promues activement.

    Une offre de formations complète et adaptée

    WENO IES propose une gamme complète de formations académiques, adaptées aux besoins du marché actuel. Toutes les formations sont reconnues par l’État et offrent des parcours diplômants et certifiants en alternance.

    Chaque étudiant bénéficie d’un suivi individuel, d’une rencontre pour étudier son projet professionnel, de tests de positionnement, et d’un accompagnement dans la recherche d’entreprise. L’institut garantit également un placement en entreprise grâce à un réseau solide de partenaires.

    Un engagement qualité certifié

    En application de la loi du 5 septembre 2018, WENO IES s’engage à respecter les exigences du système qualité QUALIOPI. Cette certification garantit l’excellence et la satisfaction des bénéficiaires de la formation, tant au niveau pédagogique qu’administratif.

    Une mission humanitaire

    WENO IES s’engage également dans des actions humanitaires en soutenant l’association TELEIA. Pour chaque contrat signé avec WENO IES, 1% est reversé à TELEIA, contribuant ainsi à lutter contre la pauvreté et l’exclusion.

    Un appel aux entreprises : devenez partenaire de WENO IES

    Chez NOFI, nous croyons que les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans la formation des futurs talents. En devenant partenaire de WENO IES, les entreprises accèdent à une réserve de talents diversifiés et qualifiés, prêts à apporter une réelle valeur ajoutée. C’est l’occasion de renforcer votre image de marque et d’intégrer des perspectives innovantes au sein de votre organisation.

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    • Accédez à des talents diversifiés : Collaborez avec des étudiants formés dans un environnement qui valorise l’excellence et la diversité.
    • Renforcez votre image de marque : Associez votre entreprise à une institution reconnue pour son engagement envers l’inclusion et l’éducation de qualité.
    • Bénéficiez de perspectives innovantes : Impliquez-vous dans des projets et des stages qui apporteront des idées nouvelles à votre entreprise.

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    Découvrez l’excellence éthiopienne à l’Hôtel Ethiopian Skylight

    Profitez d’un séjour de luxe à l’Hôtel Ethiopian Skylight à Addis Abeba. Nofi vous propose de Découvrir cet hébergement cinq étoiles avec des installations exceptionnelles près de l’aéroport, idéal pour les voyageurs d’affaires et les touristes.

    Si vous voyagez à Addis Abeba et cherchez un hébergement qui allie luxe et confort avec une touche de culture locale, l’Hôtel Ethiopian Skylight est votre destination idéale. Inauguré en grande pompe en 2019 par le Premier Ministre Abiy Ahmed et le Président de l’Union Africaine Moussa Faki, cet hôtel cinq étoiles est rapidement devenu un symbole de l’hospitalité éthiopienne.

    Un luxe incomparable

    L’Hôtel Ethiopian Skylight, situé dans le quartier dynamique de Bole à Addis Abeba, se distingue par ses 379 chambres luxueusement aménagées qui garantissent confort et élégance. Chaque chambre est équipée des dernières technologies et décorée avec soin pour refléter la richesse culturelle de l’Éthiopie.

    Installations de premier choix

    L’hôtel ne se contente pas d’offrir un simple séjour ; il promet une expérience enrichissante avec ses multiples restaurants qui proposent des cuisines variées, allant des plats éthiopiens traditionnels aux mets occidentaux et orientaux. Les visiteurs peuvent également se détendre dans le bar du lobby, profiter du club de jazz ou se rafraîchir dans la piscine extérieure.

    Parfait pour les voyageurs d’affaires et les événements

    Avec une capacité d’accueillir 2 000 personnes dans sa salle de banquet, l’Ethiopian Skylight est également le lieu idéal pour les conférences, les mariages et les grands événements. Sa proximité avec l’aéroport international d’Addis Abeba en fait une option pratique pour les voyageurs d’affaires et les touristes.

    Un engagement envers l’excellence

    Investissant 36 millions de dollars dans sa construction, l’Hôtel Ethiopian Skylight peut servir jusqu’à 25 millions de personnes par an, témoignant de son engagement à offrir une hospitalité de premier ordre. Géré par Ethiopian Airlines, l’hôtel assure à chaque visiteur un service exceptionnel et une expérience inoubliable.

    Planifiez votre séjour à l’Hôtel Ethiopian Skylight

    Préparez-vous à être émerveillé par le charme et la grandeur de l’Hôtel Ethiopian Skylight lors de votre prochaine visite à Addis Abeba. Réservez dès maintenant sur www.ethiopianskylighthotel.com et découvrez le summum de l’hospitalité éthiopienne.

    « Ring», le Rap Ivoire sonne à la télévision ivoirienne

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    Dans quelques jours, le 25 mai pour être précis, l’émission RING braquera les projecteurs sur le Rap Ivoire ; genre musical qui a le vent en poupe depuis plusieurs années maintenant.

    « J’ai beaucoup débité hein ! », constate Kader Sidibé après une heure d’entretien consacrée à l’émission qu’il a pensé/réalisé/produit. Il s’agit de Rap Ivoire Nouvelle Génération ou RING pour les plus pressés. Lumière/caméra/actions vérités sur ce nouveau programme télévisé.

    LA TÉLÉVISION, TOUT SAUF LE KADER DE SES SOUCIS

    RING, L’ÉMISSION RAP IVOIRE QUI SONNE À LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE
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    Samedi 18 mai, Abidjan Deux-Plateaux. En ce long week-end de Pentecôte, de nombreux abidjanais ont mis les voiles vers Assinie, où tout ce qui se passe reste à Assinie selon un célèbre penseur ivoirien, Didi B, ou encore vers d’autres destinations avec vue sur la mer. Et pourtant la Rue des Jardins, qui a peut-être la plus grosse concentration d’établissements bancaires et/ou salons de thé au kilomètre carré dans cet Abidjan-Nord, est embouteillée. Mal embouteillée même comme dirait un chauffeur de VTC.

    C’est dans l’un de ces salons de thé, le Café des Jardins, qui a littéralement pignon sur rue, que la rencontre a eu lieu. Dans l’un de ces restaurants instagrammables, c’est la cohue des grands jours. Au menu, retrouvailles entre amies, déjeuner en famille avec pote expatriée qui tient la chandelle et des propos élogieux sur Abidjan, mais aussi gbairai[1]. À chacun son plat.

    Chemise denim manches longues, tee-shirt Yohji Yamamoto noir assorti au pantalon plutôt large, ou encore barbe plutôt fournie, le jeune réalisateur ivoirien prend place. Une fois les consignes de sécurité répétées, « Tout ce que vous direz ne sera pas retenu contre vous »,  la conversation.

    « Alors le projet [RING, NDLR], il naît en 2021, d’une voix posée et forte. Y a Rythm + Flow, en anglais dans le texte, la version américaine de Nouvelle École qui sort. Je regarde l’émission, je kiffe et je me dis qu’on peut faire exactement la même chose ici en Côte d’Ivoire mais adaptée à notre contexte avec quelques petites différences. »

    Ainsi naquit l’idée de mettre en avant de jeunes rappeurs via la télévision ; avec à la clé 2 millions de francs CFA pour le vainqueur.

    RING, L’ÉMISSION RAP IVOIRE QUI SONNE À LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE
    Il va falloir attendre encore un peu pour voir le grand vainqueur. ©Sowa Prod

    « […] Je contacte des amis que je connais qui ont des labels [de musique, NDLR]. Ils me proposent des artistes donc on commence à travailler là-dessus. Et le projet s’appelait : « Versus, au début. Versus comme battle. » Et, il se trouve qu’à un moment, il faut que je parte faire mes études en cinéma. », explique l’ancien étudiant canadien qui a alors un Bachelor en International Business et un Master en Project Management  et Business Development.

    Comme la plupart des doux rêveurs, le jeune homme aux lunettes de soleil à la monture quasi-transparente, a d’abord emprunté la voie des études classiques notamment « de business pour apprendre à gérer une entreprise, vu que je savais que j’allais entreprendre  » avant de finalement revenir à son premier amour : la production audiovisuelle.

    D’ailleurs, c’est à lui et Gill-Akeem Sawegnon que l’on doit : Inside ; l’émission de télé-réalité diffusée il y a deux ans sur la télévision ivoirienne : Life TV. Chaîne sur laquelle les épisodes seront diffusés chaque samedi soir.

    Et dire que c’était « un stage de fin d’études où il a rencontré des gens qui parlaient le même langage que moi [l’audiovisuel, NDLR]. » Dinguerie !

    Parallèlement à ces six mois de formation, l’apprenant continue à travailler sur son projet.

    « On se rencontrait [avec ces gens qui parlaient le même langage que lui, NDLR], on tournait des scènes mais je n’avais pas ce professionnalisme. Je n’étais pas encore formé. », admet-il volontiers.

    Une fois le stage fini, la confirmation de ce qu’il voulait faire en poche, Versus, ex-futur Ring donc, « était toujours en cours [de développement, NDLR] ».

    Face à la nécessité de se former pour continuer à développer ses nombreux projets audiovisuels, Kader retourne sur les bancs de l’école. Ceux de la Vancouver Film School. L’une des plus grandes écoles canadiennes dans le domaine.

    C’est là-bas dans le pays d’Aubrey « Drake » Graham, grand perdant dans le beef avec Kendrick Lamar, la formation accélérée paie ses fruits. Retour au pays.

    STARTED FROM SOCIAL NETWORKS, NOW RING IS HERE

    La salle de quelques mètres carrés ne désemplit pas. Bien au contraire. Des amis avec ou sans enfant, placé dans une écharpe porte-bébé, en rejoignent d’autres tandis que de vielles connaissances lycéennes se claquent la bise. C’est particulièrement le cas pour l’interviewé qui en claque régulièrement. Et quand ce ne sont pas ces rapides retrouvailles bienveillantes, ce sont des consignes données sur le ton de la plaisanterie de la part du propriétaire des lieux sorti dans dos pour nous saluer.

    RING, L’ÉMISSION RAP IVOIRE QUI SONNE À LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE
    Peut-être Shado Chris va sortir dans dos, lui aussi. On sait pas. ©Sowa Prod

    L’évidente cote de popularité de celui qui gère tous les réseaux sociaux de l’émission parce qu’il a du mal à « déléguer sur ça », alors qu’il est capable d’envoyer ses équipes de Spirit of West Africa Production, ou SOWA PROD, sa société de production audiovisuelle, sur le terrain sans y être, provient peut-être de ses débuts en fanfare sur les réseaux sociaux.

    « J’ai toujours été passionné par l’image, aimé divertir en images. […] Mon père m’a acheté une caméra, une Canon 60 D, que j’avais vue chez une amie qui prenait des photos. Et c’est comme ça que j’ai commencé. », narre celui qui a fait des after movies sa marque de fabrique.

    Oui, empiler les bons moments passés ensemble, entre amis, les uns sur les autres, est aujourd’hui sa signature audiovisuelle après avoir mitraillé puis partagé son travail sur les réseaux sociaux en général et Facebook de 6ème à la 3ème et depuis 2015 jusqu’à maintenant Instagram. C’est d’ailleurs là-bas que tout cela a pris une certaine tournure avec son compte @papichuwlo si bien que de ceux qui l’appellent dans la rue utilisent plutôt ce surnom que Kader.

    C’est tout cet apprentissage, dont il a effacé toutes les traces en ligne aujourd’hui, qui lui a permis de faire naître RING.

    RING, C’EST QUOI LE PROJET ?

    RING, L’ÉMISSION RAP IVOIRE QUI SONNE À LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE
    Silence, Kader tourne. ©Sowa Prod

    « J’ai transformé Versus en Rap Ivoire Nouvelle Génération. Je trouve que c’est plus entraînant, catchy. », explique le jeune chef d’entreprise.

    Mais en bon adepte de « l’amplification », méthode Obama-esque qui consiste à donner à César ce qui est à César, partir d’une idée précédemment pour ensuite la reprendre et la développer, il tempère : « En gros, Rap Ivoire Nouvelle Génération, c’est moi qui l’ai trouvé, plantant le décor. J’étais en train de discuter avec l’un de mes collaborateurs. Sur son papier, il avait écrit : « RING », épelant chacune des lettres. Et je lui ai demandé : « Mais c’est quoi RING ?  » »

    Et c’est Leslie Hamed Bagou, le collaborateur, « qui aime tout synthétiser », de lui dire : « Mais Rap Ivoire Nouvelle Génération. » Et Kader de s’exclamer : « Ahhh ! »

    Si le nom a été vite et bien trouvé. Pour les fonds, ça a été une autre paire de manches.

    « Moi, je voulais tout financer, je voulais tout faire, d’une voix déterminée comme jamais. J’ai commencé à déposer de financements mais je n’avais aucun retour. », donnant son accord pour que cette partie soit publiée.

    « Je n’avais pas envie de perdre du temps. Je n’avais pas envie de passer à côté de quelque chose parce que Nouvelle École venait d’être faite. Et ça m’a confirmé que c’était une recette qui marche. »

    Parce qu’une idée appartiendrait à celui qui la met en valeur d’après une célèbre penseuse contemporaine, Aya Nakamura, il décide alors se lancer avant qu’« une boîte de production ne fasse ça ici en Afrique ».

    D’abord ses fonds à lui, mais aussi avec l’aide de ses parents, la collecte de fonds permet de démarrer l’aventure RING avant qu’il n’approche plus des partenaires. Mais il ne dira mot sur la somme récoltée et/ou mise par ceux sur lesquels il s’appuie pour communiquer notamment.

    Parmi les différents partenaires qui « sont à la fin de chaque vidéo », il y a pêle-mêle : « Le Cavally, le Bloom, l’Agora, la Jungle mais aussi des médias tels que Salivoire

    Mais le plus dur dans l’aventure que ce « fan de Ninho » s’est lancée, ça reste les tournages.

    « On avait un emploi du temps intense. Il fallait se lever tôt et se coucher tard, expliquant une organisation millimétrée. Un jour, on a fini à cinq heures du matin parce que le tournage a été interrompu. On avait loué la salle pour 24 heures mais on a dépassé. Le propriétaire a appelé ses gardiens pour dire de mettre notre matériel dehors. On l’a appelé, a discuté avec lui avant de tout réinstaller pour reprendre le tournage », confirmant ainsi qu’on sait quand tournage commence mais on ne sait pas quand ça se termine.

    Tournages éreintants, prises en charge des candidats sur lesquels il refuse de se prononcer même si certains comme Jaber States, Toto le Banzou, Saint Truand, Le Couteau, l’ont « impressionné », mais aussi envie de tout bien faire sur le plan visuel notamment, RING n’a pas été une promenade de santé. Mais l’équipe a pu compter sur des juges de qualité.

    RING, L’ÉMISSION RAP IVOIRE QUI SONNE À LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE
    Widgunz rime avec juge. ©Sowa Prod

    Du producteur Shado Chris aux rappeurs Widgunz, à la solide fan base sur laquelle il s’appuiera pour son concert en juillet prochain, en passant par Fireman Sogbi Jonathan,  capable de balayer les doutes de certains internautes sur sa légitimité d’un coup de pied façon Ziguehi, le jury a été au rendez-vous dans tous les quartiers abidjanais où les sélections ont eu lieu. Et ce dès le début.

    RING, L’ÉMISSION RAP IVOIRE QUI SONNE À LA TÉLÉVISION IVOIRIENNE
    La question préférée : à quel moment Fireman a mis le feu ? ©Sowa Prod

    « […] Suspect 95 se retire finalement parce qu’il a son album Société Suspecte qui sort au moment du tournage [qui a eu lieu l’année dernière, NDLR]. Le premier jour du tournage, on a été impressionné par Fireman, qui était l’instructeur, par son charisme, son éloquence. Donc, on s’est dit qu’on allait sécuriser les gars en même temps. »

    Vacciné par les critiques « qui ne lui font plus rien », depuis le déferlement de celles-ci au moment de la diffusion d’Inside, mais surtout considérant « qu’en télévision, ton seul adversaire, c’est l’absence des critiques et l’indifférence des spectateurs. Alors à partir du moment que les téléspectateurs se prononcent, que le programme fait du bruit, c’est l’essentiel. », Kader Sidibé est aujourd’hui à l’aise avec la machine télé qui lessive mentalement et physiquement. Pour lui, RING comme une plateforme d’expression. Celle d’un mouvement musical, le Rap Ivoire, qui est peut-être encore frais dans l’appellation mais qui fait déjà hocher les têtes de mélomanes et autres. Comme celles de ces gens qui préfèrent acquiescer après avoir entendu un gbairai plutôt que de parler à voix haute, dans ce restaurant aux murs recouverts de peinture blanche et de paroles murmurées.  Désormais celles du producteur de RING y figurent aussi en bonne position ; lui qui a « beaucoup débité hein ! »

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    [1] Sport amateur et national qui consiste à partager ragots, rumeurs, ouïe dires, etc.

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    Découvrez Muriel Tramis, une pionnière du jeu vidéo français

    Muriel Tramis, pionnière du jeu vidéo français et décorée de la Légion d’honneur, reçoit le Pégase d’Honneur 2024. Découvrez son parcours inspirant et son nouveau projet, Remembrance, qui explore l’histoire de St-Pierre, Martinique.

    Muriel Tramis est une figure pionnière du jeu vidéo français, originaire de la Martinique. Distinguée par la Légion d’honneur et récemment honorée par le Pégase d’Honneur 2024, elle a marqué l’industrie avec des créations innovantes telles que Méwilo et la série Gobliiins. Son œuvre mélange habilement technologie et récits culturels, enrichissant le paysage ludique avec des perspectives antillaises.

    Nofi explore son parcours exceptionnel, ses contributions significatives au jeu vidéo, et son impact durable comme modèle pour les futures générations dans le secteur technologique.

    De la Martinique à l’innovation technologique : les premiers pas de Muriel Tramis

    Mélissandre Monatus recevant le Pégase d’honneur de Muriel Tramis des main de Mme Marina Ferrari, Secrétaire d’État chargée du Numériques ©Jean-Marie Dufour / Agence Rétines.

    Née en Martinique, Muriel Tramis a rapidement marqué le monde du jeu vidéo grâce à son approche unique et sa passion pour la culture créole. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieure de l’ISEP à Paris, elle s’est tournée vers le design de jeux, fusionnant technologie et narration pour créer des expériences ludo-éducatives qui ont captivé des audiences internationales.

    Méwilo
    Développeur : Coktel Vision, Conçu par Muriel Tramis
    Plateformes : PC, Atari ST, Amstrad CPC, et 1 autre
    Sortie : 1987, France
    Genre : Aventure
    Goblins Quest
    Développeur : Coktel Vision, Édité par Sierra Entertainment
    Plateformes : PC, Amiga, Atari ST, et trois autres
    Sortie : Septembre 1991, France
    Genres : Aventure, Réflexion, Point’n’click
    Freedom: Rebels in the Shadows
    Développeurs : Coktel Vision, Muriel Tramis et Patrick Chamoiseau
    Plateformes : Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, et 1 autre
    Sortie : 1988, France
    Genres : Aventure, RPG

    Parmi ses créations les plus célèbres figurent les séries Méwilo et Freedom, qui plongent les joueurs dans des récits profondément ancrés dans l’héritage antillais. Ces jeux ne sont pas seulement des divertissements mais aussi des outils d’éducation culturelle, mettant en lumière la richesse de la culture afro-caribéenne.

    Le « Pégase d’Honneur » et un nouveau jeu en vue

    Le Pégase d’Honneur 2024 vient couronner une carrière déjà bien remplie, marquée précédemment par une nomination à la Légion d’honneur en 2018. Cette récompense atteste de son rôle de pionnière dans un domaine souvent dominé par les hommes et met en évidence son engagement à promouvoir la diversité dans l’industrie du jeu vidéo.

    Muriel Tramis poursuit son parcours d’innovation à travers sa société Avantilles, spécialisée en réalité virtuelle. Ses initiatives récentes se concentrent sur des applications éducatives et des reconstructions historiques en 3D, renforçant ainsi l’enseignement numérique interactif. Elle travaille également sur Remembrance, un jeu dédié à l’histoire de St-Pierre en Martinique, conçu en collaboration avec des studios ultramarins pour valoriser les talents des régions francophones et explorer des périodes clés comme l’abolition de l’esclavage.

    Un modèle pour les futures générations

    Muriel Tramis n’est pas seulement une game designer de renom ; elle est aussi une mentor pour beaucoup, encourageant particulièrement les jeunes filles à explorer les carrières scientifiques et techniques. Son travail et son engagement font d’elle une figure inspirante pour tous ceux qui cherchent à combiner créativité et impact social à travers le numérique.

    Pourquoi suivre son travail ?

    • Innovation : Chaque jeu créé par Muriel Tramis est à la pointe de l’innovation, alliant technologie de réalité virtuelle et narration profonde.
    • Impact culturel : Ses jeux enrichissent la connaissance et la compréhension des cultures afro-caribéennes.
    • Inspiration : Elle montre qu’il est possible de réussir dans la tech et le jeu vidéo tout en restant fidèle à ses racines et ses convictions.

    Muriel Tramis demeure une source d’inspiration constante dans le jeu vidéo et au-delà, combinant technologie, éducation, et narration. Son parcours illustre parfaitement comment la passion et l’innovation peuvent transformer des industries entières.

    Restez à l’écoute pour découvrir les futures créations de cette visionnaire qui continue d’enrichir notre compréhension culturelle à travers ses jeux engagés.

    Pour en savoir plus sur Muriel Tramis et rester informé de la sortie de Remembrance, suivez les actualités sur les plateformes de jeux et les médias culturels. Ne manquez pas l’opportunité de découvrir les jeux qui façonnent notre compréhension du monde à travers le prisme unique de cette créatrice exceptionnelle.