De l’Afrobeat au Highlife, en passant par l’Amapiano et les rythmes traditionnels du 237, Teety Tezano signe un retour audacieux avec REBORN, un EP hybride, solaire et engagé. À découvrir absolument.
Le retour de Teety Tezano : une voix singulière à (re)découvrir

Certains artistes ne chantent pas, ils racontent. Ils racontent la mémoire des peuples, les espoirs qui palpitent dans les rues chaudes de Douala, les secrets murmurés dans les salons familiaux, et la vibration profonde d’une identité afro pleinement assumée. Teety Tezano est de ceux-là.
Après une pause créative, l’artiste camerounaise revient sur le devant de la scène avec un projet qui lui ressemble, un manifeste intime et sonore intitulé REBORN. Ce n’est pas juste un EP : c’est une renaissance. Une relecture de son héritage, une projection vers l’avenir, une déclaration d’amour aux musiques africaines dans toute leur diversité. À 5 titres seulement, REBORN dit beaucoup. Avec puissance, douceur, et vérité.
Dès les premières notes, REBORN désoriente ; dans le bon sens du terme. L’Afrobeat ouvre la voie, avec ses cuivres insoumis et ses kicks rebelles. Puis l’Amapiano surgit, implacable, organique. On croirait entendre Johannesburg saluer Lagos. Le voyage se poursuit au gré du Highlife, enraciné, vibrant, qui évoque les nuits de Bamenda ou d’Abidjan. Enfin, les rythmes du 237 (du terroir camerounais) infusent tout le projet : chœurs traditionnels, balafons subtils, groove ancestral.
Chaque morceau semble dire :
“Mon Afrique n’a pas de frontières. Elle se vit, elle se danse, elle s’écoute.”
Et c’est précisément cette richesse que Teety Tezano canalise dans REBORN, tel un fil invisible entre les générations, les sonorités et les territoires.
Au cœur de l’EP, un morceau retient l’attention par sa charge émotionnelle et symbolique : Java à Gogo. Ce titre, enregistré en featuring avec son père, Johnny Tezano, musicien respecté, est plus qu’un duo : c’est un passage de témoin.
La voix chaude de Johnny y dialogue avec celle de sa fille comme deux continents qui se retrouvent, comme deux temps qui se superposent. Le rythme, festif, presque rituel, fait danser les souvenirs. Le texte, lui, parle d’enracinement, de lien filial, de cette mémoire invisible qui nous tient debout. Une manière pour Teety de dire : “Je suis là grâce à ceux qui m’ont précédée.” Et pour Johnny, de répondre : “Marche avec ton époque, mais n’oublie jamais d’où tu viens.”
Derrière chaque projet sincère, il y a une tribu. Celle de Teety Tezano s’appelle la Tribu ESOA. Un collectif artistique et humain qui l’accompagne dans ses clips, ses lives, ses choix créatifs. À cela s’ajoutent des soutiens de poids : Christian de Griokids, Kahi, Moulaye, et tant d’autres. Tous rassemblés autour d’une même ambition : porter haut la voix d’une Afrique jeune, plurielle et fière.
Loin de l’image solitaire de l’artiste, Teety incarne une nouvelle génération de créateurs afrodescendants qui travaillent en meute, en réseau, en harmonie. Son projet n’est pas un ego-trip, c’est une chorale. Et chaque note chantée porte les battements de tout un collectif.
REBORN est disponible sur toutes les plateformes : Spotify, Boomplay, Apple Music.
Le clip de Java à Gogo est là, haut en couleur où l’on retrouve la complicité de Teety et Johnny, dans un décor festif, joyeux, presque carnavalesque. À surveiller de près sur les réseaux sociaux de l’artiste.
Avec REBORN, Teety Tezano ne cherche pas à plaire. Elle cherche à être. À être vraie. À être entière. À être plurielle. Dans un monde qui uniformise les sons, elle propose une afrodiversité assumée, entre tradition et modernité, entre douceur et revendication, entre héritage et renaissance.
Teety est de retour. Et elle n’est pas seule.